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BILAN

Le Profil Sensoriel
90% des TSA ont des tb sensoriels
Fréquence élevée peu importe l’âge
ou la sévérité
La sévérité du diagnostic est corrélée à la
présence de trouble sensoriel

Le profil sensoriel

 Mode de passation : questionnaire (peut être administré par des psychomot’, psy, ortho, et médecins)
 Auteur : Winnie Dunn
 Objectif : mesurer l’impact des troubles sensoriels de l’enfant sur sa vie quotidienne (maison, école…)
 « Évaluer / établir un profil/ proposer des aménagements

1) Originalité
- Seul outil d’évaluation sensorielle étalonnée avec normes françaises
- Implique les parents
- Entraine la mise en place de « programmes, de conseils pour le quotidien «
- Intègre des populations pathologiques de référence
- Aide en faveur de la scolarisation des élèves en situation d’handicap

Intérêts : capture des éléments qu’on ne voit pas forcément en séance


Inconvénients : la subjectivité

 Refaire lors d’une séance des expériences

2) Différentes formes du profil sensoriel de Dunn

Profil sensoriel (1999) : 3 – 10 ans (versions longue 125 items / versions abréger 38 items)
Profil sensoriel (2002) pour ado/adultes SPAA : auto-questionnaire
Profil sensoriel 2 (2015) : 0 – 15 ans entre 25 et 86 items

Autres tests sensoriels : profil sensoriel perceptif (PSP-R) ; Évaluation Sensorielle de l’Adulte avec Autisme – échelle ESAA ;
Évaluation Sensori-psychomotrice dans l’autisme ESPA

3) Théorie de l’intégration sensorielle (J.Ayres, 1975)


= capacité à recevoir, traiter et utiliser l’information sensorielle pour organiser son comportement

Un but : percevoir et intégrer toutes les modalités sensorielles de façon cohérente


Une fonction : permettre des réponses comportementales adaptées

 Éclairage des comportements de l’enfant par l’interprétation de sa capacité d’intégration des stimuli sensoriels

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4) Dysfonction de l’intégration sensorielle


« L’inhabilité à moduler, différencier, coordonner ou organiser efficacement les stimulations sensorielles »

EX de descriptions communément retrouvées :


- Hyper ou hyperréactivité aux stimuli sensoriels
- Intérêts inhabituels pour des aspects sensoriels de l’environnement
- Apparente indifférence à la douleur/température
- Réactions négatives à certains sons et/ou textures
- Fascination pour certains lumières et/ou objets en mouvements

5) Comment interpréter votre profil sensoriel ?

1. A partir du système de cotation (performance


2. A partir du modèle théorique

6) Les seuils récepteurs


Le modèle conceptuel repose sur l’interaction ente :
- Les seuils neurologiques = le niveau de stimulation nécessaire pour obtenir une réponse
neuronale
- Les réponses comportementales = la réaction au seuil pour atteindre l’équilibre

Ex :
o Auto-balancement sur sa chaise et par terre -> autostimulation -> seuil élevé
o Évite toujours les flaques d’eau -> évite pour ne pas être stimulé -> seuil bas
o Enfant qui préfère les activités sédentaires (donc sans trop mouvement) -> seuil bas
o L’enfant a des rituels rigides sur son hygiène -> veut que ce soit toujours sous contrôle
pour ne pas être trop stimulé -> seuil bas
o Enfant qui fixe intensément les objets ou les gens -> cherche la stimulation -> seuil élevé

7) La modulation sensorielle

= la régulation par le cerveau des messages neuronaux par excitation ou inhibition des réponses
Lorsque la modulation est efficiente, le SN répond à certains stimuli sensoriels pertinents tout en ignorant d’autre stimuli = cela
permet à l’enfant de générer une réponse adaptative appropriée à la situation

 Notions d’habituation et de sensibilisation

Habituation  la répétition d’une information baisse l’activité du SNC


Sensibilisation  la survenue d’une information nouvelle augmente l’activité du SNC

L’habituation et la sensibilisation vont permettre la régulation du niveau


d’éveil, de la vigilance, du maintien de l’attention, du niveau d’activité et de
la mémorisation

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Lien avec l’autisme

Autisme : TND  TSA


Dans le critère B (caractère restreint et répétitif des comportements, intérêts
ou activités) il y’a : hyper ou hyperréactivité aux stimuli sensoriels ou intérêts
inhabituels dans des aspects sensoriels de l’environnement

1) Vulnérabilité à la surcharge sensorielle


Trop de temps de stimulation, trop de sens stimulé en même temps, trop de stimulations non-anticipées, trop d’intensité de
stimulations

2) La classification de Miller (2006) précise 3 sous-types de problématiques


 Troubles de discrimination sensorielle (liés aux sens)
 Troubles de modulation sensorielle (hypersensibilité/hyposensibilité/recherche de sensation)
 Troubles moteurs d’origine sensorielle (dyspraxie, troubles posturaux)

Une multitude de descriptions de « vécus sensoriels » : fascination sensorielle, synesthésie (j’entends des couleurs), fluctuation
perceptive, incohérence de la perception, mono traitement sensoriel…

1) Évaluation (clinique et/ou standardisée) (observation directe et/ou indirecte)

2) Établir un profil sensoriel


- Tenter de dégager un profil global (évitement, recherche de sensations…)
- Préciser les hyper- hyposensibilités par canaux sensoriels
- Analyser les stéréotypies/autostimulations (facteurs d’apaisement ? de désorganisations ?)
- Relever les éventuels comportements problèmes d’origine sensorielle

3) Élaborer un programme d’intervention


- Psychoréducation
- Mesure de « protection » : au niveau de la personne, de l’environnement
- Mesure de « renforcement sensoriel » si hyper (développer l’habituation) si hypo (développer la sensibilisation)
- Mesure « d’apaisement » : propositions sensorielles agréables, diminution du niveau de stress
- Mesure de « structuration de l’environnement » (paravent, ballon-chaise, « time-out »…)

4) Réévaluation

LES STÉREOTYPIES

1) Étymologie et critères de définition


- La répétition (d’une attitude, d’un geste ou d’une parole)
- Le manque de signification permanente (pas d’utilité fonctionnelle, ni d’aspect symbolique)
- La difficulté à les contrôler

 Prévalence : 60 à 70% des TSA


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2) Éléments d’analyse de la stéréotypie sensori-motrice (auto-stimulation ou « stimming »)


 Aspects « objectifs »
- Verbal et/ou moteur
- Localisation
- Canaux sensoriels sollicités
- Avec objet
- Quel investissement spatial, fréquence, intensité

 Aspects « subjectifs »
- Facteurs somatiques
- Facteurs environnementaux
- Plutôt organisante ou pénalisante
- Quelles considérations théoriques

Regards théoriques : neurobiologique, psychodynamique, comportementaliste, physiologique, « transversal »

TOUJOURS CONSIDÉRER : les perturbations de l’environnement, le terrain somatique (douleurs…) -> attention aux
interprétations

Pourquoi vouloir agir dessus ? Quand elles sont agressives, quand elles empêchent de se concentrer sur une autre activité, en
faveur de l’acceptation sociale

Vidéos :
- Homme qui saute en dedans des coups de tête : proprioceptif, vestibulaire, avec un peu de tactile et d’auditif
- Enfant sur le gros ballon : tactile, vestibulaire avec accompagnement de vocalisations
- Enfant qui regarde sa main puis la tape sur son corps : visuel, tactile, auditif, proprioceptif (pour les tapements) -> il n’a rien
à faire donc stéréotypies
- Se tapote le visage dans une voiture : peur de la voiture ? de l’endroit où il va ? trop de bruits ?
- Fait tourner tout ce qu’il a sous la main : dominance tactile et un peu de visuel

3) Piste de travail en psychomotricité


- Repérer un attrait pour une stimulation sensorielle particulière
- Propositions sollicitant ce même canal sensoriel
- Propositions de co-modalités sensorielles
- Élargissement du centre d’intérêt : tendre vers une « fonction instrumentalisée »

« Comportement – problème » : procédure de type analyse du comportement (ABA)


Schéma ABC : A (antécédent)  B (présent)  C (conséquence)

= mise en place d’outils tels que :


- Une analyse fonctionnelle du comportement
- Des renforçateurs (pour favoriser ou diminuer la fréquence de certains comportements)
- Des moyens alternatifs à la communication
- Des activités structurées

N.B : écarter l’hypothèse somatique

Recommandations HAS 2012 : les pratiques dites « d’intégration sensorielle »


très diverses, n’ont pas fait preuve de leur efficacité au vu des données publiées.
Cependant elles peuvent apporter des bénéfices en termes d’attention, de
réduction du stress ou de comportements inadaptés aux stimulations sensorielle

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