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Troubles du langage :
On s’inquiète si ;
- Pas de babillage canonique à 9 mois
- Pas de mots à 15 mois à Représentation du mot qu’il souhaite dire, ce qui est bon. Ne
peut pas s’arrêter à la sphère psychologique d’où le coté pluridisciplinaire = important car
il faut également vérifier le coté médical (ex : surdité). Être ouvert et ne pas voir ce qu’on
a envie de voir, ce n’est pas toujours relationnel et émotionnel, ça peut venir d’un
mauvais accordage dès le départ.
- Pas d'associations de mots à 2 ans
Troubles sensoriels : Pas d’intérêt pour l’environnement. On s’inquiète s’il n’y a pas de suivi
du regard à 180° à 3 mois et s’il n’y a pas d'orientation au bruit à 6 mois.
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Troubles du développement affectif et social : Pas d'autonomisation, pas de recherche de
contact. On s'inquiète si ;
- Pas de sourire ni de babil à 3 mois
- Pas d’angoisse de l’étranger à 8 mois
- Pas d'imitation à 10/12 mois
- Pas de pointage proto-déclaratif à 18 mois
- Toute interruption du développement du langage et de la communication
- Pas de développement de jeu
Un enfant né 2 mois plus tôt, c’était catastrophique pour la mère. Elle avait du mal à être présente
auprès de lui et en lien avec lui. Du coup, l’enfant était extrêmement discret, dormait tout le temps et
ne demandait pas à manger = enfant oublié. Risque de retrait relationnel précoce.
Les professionnels sont également attentifs quand ils rencontrent des enfants qui se laissent manipuler,
jouent avec tous les jeux, ça ne devrait pas être le cas, normalement plutôt enfant qui se méfie.
Méthode d’évaluation
- Qualitatif : pleures qui ne se calment pas, dérangeant pour l’oreille, enfant qui sourit tout
le temps (sur 1 seul mode).
- Quantitatif : trop ou pas assez, les extrêmes sont toujours inquiétants.
è Troubles, intensité, quantité è contextuel
Ces troubles vont avoir un impact sur le développement de l’identité. Parfois l’enfant ne
communique pas clairement ce dont il a besoin et si mauvais accordage avec son entourage, il
peut déclencher des troubles qui auront un impact sur son développement, ce qui l’empêche
de grandir.
Lorsque vous avez repéré qu’il y a une souffrance ou difficulté chez le bébé, que faites-vous ?
Il est aussi important de voir ce qui fonctionne parfaitement chez le bébé.
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Facteurs de risques :
- ATCD (antécédents) familiaux
- RCIU (retard de croissance intra-utérin) : comment s’est passé la grossesse ?
- Prématurité (considéré comme un prématuré jusqu’aux 3 ans).
- Intoxications ou infections maternelle pendant la grossesse
Diagnostic différentiel :
- Pathologie neurologique
- Retard mental (>5 ans) ou retard développemental (<5 ans)
- TSA (trouble du spectre autistique)
- Déficit visuel ou auditif
- Carence psychoaffective
Que faire ?
- Objectivation du trouble (via tests du développement)
- Anamnèse familiale et périnatale
- Examen clinique (courbes, poids, taille, périmètre crânien)
- Évaluations médicales (neurologique, ophtalmologique, ORL, gastro, génétique)
- Évaluation psychoaffective
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Comportements indicateurs de risque développemental :
o Activités et intérêts restreints (intérêt précoce pour les chiffres et les lettres)
Ces vulnérabilités causent un accès restreint aux soins et mènent à des conséquences
postnatales de longue durée, aussi bien pour la mère que pour l’enfant. nécessite une
prévention par la détection de la vulnérabilité psychosociale le plus tôt possible.
Le dépistage s’inscrit dans le cadre de la santé mentale préventive et vise la minimisation des
risques de conditions chroniques par une identification précoce des facteurs de risques et
une intervention adaptée sur ceux-ci. L’identification se fait via un outil, avec création d’un
numéro central d’appel, une continuité des soins et une collaboration entre les acteurs, une
collaboration avec les partenaires pour la création d’un trajet de soins (réseau), un soutien
médical, information, psychosocial, administration et financier.
Un questionnaire a donc été créé (Projet Born in Brussels) visant à mieux accompagner les
femmes enceintes en matière de bien-être psychosocial. En fonction des questions
sélectionnées, il y a un trajet d’accompagnement adapté aux besoin qui pourra être proposé.
Les réponses sont alors mises sur une plateforme numérique sécurisée respectant la
confidentialité entre les membres du projet pour faciliter le travail de réseau autour de la
famille. Ce sont des questions que les soignants devraient normalement poser à chaque fois.
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Outil de dépistage : 19 questions qui interrogent 12 indicateurs de vulnérabilité tels que la
façon de communiquer, le pays de naissance, le statut de résidence, le logement, le degré de
formation, la situation professionnelle, la situation financière, le soutien social, la dépression,
l’anxiété, l’abus de substance et les violences domestiques. À partir d’un certain score, il y a
un trajet de soins sur mesure.
- Ressources : activité professionnelle non déclarée mais stable, logement présent même si
nombreux changements, maternage adéquat dans les soins primaires (patiente,
touchante, capable de créer un lien à autrui ; elle donne envie de l’aider et demande de
l’aide malgré ses oppositions). Grossesse bien suivie, bien investie. La mère ne veut pas
reproduire ce qu’elle a vécu dans son enfance et veut que sa fille soit épargnée.
- Prise en charge par équipe SOS enfants : visite au domicile avec observation et mise en
place relais vers lieux d’accueil parents-bébé et ensuite relais vers service de l’aide à la
jeunesse et préadmission unité parents-bébé ambulatoire HUDERF (= hôpital universitaire
des enfants Reine Fabiola).
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o Résultats Brazelton : le comportement de la maman est tourné vers la
performance et l’excitation de sa fille et qui insérait beaucoup les doigts dans la
bouche de sa fille dans l’objectif de la faire sourire et lui provoquant une grande
détresse avec des pleurs sans que la maman soit sensible à ces signaux.
o Résultats ADBB : Score de 10. Elle est extrêmement raide et ne présente qu’une
émotion ; soit aucune émotion, soit un sourire crispé, avec un léger délais de
réaction. Pleure très peu et se manifeste très peu ; très calme, qui se fait oublier
(nécessite donc une attention plus grande).
Unité parents – bébé ; Les populations accueillies sont les liens dyades, triades ; mère, père et
enfant (0>2,5 ans) qui présentent une souffrance relationnelle (grande diversité des
symptômes) et/ou des particularités développementales. Accueil en unité de jour car il ne
faut pas avoir d’inquiétudes sur le retour à la maison (soir et week-end). Équipe
pluridisciplinaire avec pédopsychiatre, psychiatre, pédiatres, PSM, infirmières, éducatrices,
psychologue et logopède. Cette équipe évalue et soutien du développement psychoaffectif
de l’enfant, à travers différents médias (test, jeux et psychomotricité). Elle évalue également
la situation, les facteurs de risques, les capacités psychodynamiques des parents et de
l’enfant à faire face aux difficultés rencontrées. Proposition d’indications thérapeutiques et
travail avec le réseau.
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OUTILS 1 : Observation du Brazelton ou Neonatal Behavorial Assessment Scale Brazelton
(Terry Berry Brazelton – 1973) : un outil d’observation clinique du nouveau-né prématuré
(échelle précoce d’observation), entre 0 et 2 mois (âge corrigé)– 38 à 48 semaines - (ne peut
se faire quand prématuré sinon mise en échec). Historiquement, apport novateur dans la
considération du bébé et reconnaissance de la part active du bébé dans la relation qui se
tisse. Parti du principe que l’enfant = tabula rasa. Support pour la narrativité, valeur
préventive de l’outil et primauté du qualitatif. Utilisé aussi comme média afin de montrer aux
parents que l’enfant a des capacités. Passation en 3 temps, graduellement plus intense
(stress/énergie) dans ce qui est soumis au bébé. On observe la capacité d’ajustement du
bébé, contact visuel, réponse relation mimétique. Contient une évaluation structurée , des
gradients de stimulation (lumière, bruit, et assimilation du stimuli) et un processus interactif
(communication avec l’observateur et les réactions). Indications sur l’anxiété maternelle,
troubles de l’alimentation, difficultés dans la rencontre parents/bébé, irritabilité, pleurs,
retrait relationnel, pathologies somatiques, prématurité, naissances multiples, perte
antérieure et abandon/adoption. Observation de l’organisation comportementale du
nouveau-né (équilibre somato-psychique), l’évaluation des prémisses du tempérament du
bébé, de la capacité d’ajustement du bébé/environnement (gaz, selles, pleurs), des
ressources et fragilités et du processus d’attachement. Passation en deux temps ;
2. Échange avec les parents pour parcourir leurs observations, voir s’ils sont choqués,
interpellés ou s’ils avaient déjà observé ça avant.
OUTILS 2 : Échelle Alarme Détresse Bébé ou ADBB (Guedeney & al.) : sur les enfants de 2 mois
à 3 ans avec une évaluation du relationnel (dépistage et évaluation du retrait relationnel au
cours de l’examen pédiatrique) , une sélection des items les moins sensibles au
développement et les plus facilement repérables au cours d’un examen pédiatrique de
dépistage, 8 items cotés de 0 à 4 et si supérieur à 5 = vérification de la persistance du niveau
par la réalisation seconde passation dans les 15 jours pour confirmation (le bébé peut ne pas
être en forme ce jour-là). Si > 5, retrait. Si > 7 retrait profond. Ordre en lien avec entrée en
relation intervenant/bébé, attractivité (est-ce que la mère veut s’occuper de l’enfant, envie
d’en prendre soin), riche en stimulations, ordre constant, brèves et intenses afin d’évaluer le
niveau de réponse du bébé, passation systématique ou lorsqu’une inquiétude est soulevée,
qui nécessite une formation. 10 à 15 minutes.
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OUTILS 3 : Échelle de classification diagnostique 0-3 ans. Il n’y a pas de score car plutôt un
état des lieux sur 5 axes qui va permettre d’objectiver la santé mentale et le développement
de l’enfant/petite enfance. Classification pluridimensionnelle et multidisciplinaire.
OUTILS 4 : Bayley III : de 1 à 42 mois (prends en compte la prématurité). Assez long mais très
complet. Obtention de l’âge développemental et du quotient de développement partiel dans
les trois domaines évalués. 5 domaines de développement fonctionnel ;
- Cognitif : saisir l’objet, actes relationnels, apparition d’un jeu symbolique.
- Langagier : qualité des vocalises, capable de comprendre
- Moteur : avec ses doigts - fine ou tout le corps (globale)
- Socio-émotionnelle
- Adaptabilité : plus sociale
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Non vu au TP ;
Entretien prénatal précoce (EPP) : L’objectif est la préparation à la naissance avec entretien
médico-psycho-social individuel ou de couple proposé dans le cadre d’un suivi de grossesse
proposé de manière systématique mais pas obligatoire, des dimensions émotionnelles
abordées (antécédents, représentations, pensées, projet de grossesse et de naissance,
sentiments, angoisses ou traumatismes), une proposition de suivi de grossesse adapté et
personnalisé « en réseau » avec un demande accord de transmission d’informations.
L’entretien dure 45’ à 60’.
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du bébé, difficultés rencontrées au niveau du processus de bonding et caregiving, adaptation
de l’environnement autour de la triptyque bébé/parent/relation et au niveau des soins de
développement). En réanimation à partir de 25 semaines avec prise en charge intensive.
Risque important de décès en période aiguë mais également de complications en lien avec la
prématurité. Naissance avant terme théorie (41 semaines) ; avant 37 semaines de gestation ;
3 niveaux de prématurité ;
Prématurité extrême : avant 28 semaines
Grande prématurité : entre 28 et 32 semaines
Prématurité moyenne : à partir de 32 semaines jusqu’à 37 semaines.
- « Il ne cherche pas à être avec moi… j’ai l’impression qu’il n’aime pas être dans mes bras… » : difficulté
à interagir avec l’enfant, peu accordé au niveau tonico-postural/impression d’être dans un portage qui
n’est pas harmonieux, défaillant.
- « Depuis quelques temps, il ne fait plus les choses qu’il faisait… ne parle plus, ne me regarde plus… » :
accueilli par l’enfant/se met en retrait, ne parle plus, ne regarde plus et description du parent dans la
cassure trajectoire de développement vers 24 à 36 mois, il perd les choses qu’il avait déjà mise en
place au niveau du relationnel et de l’interactionnel.
- « Il s’est arrêté de manger les choses qu’il mangeait avant… maintenant ce n’est que les aliments
blancs… » : il mange des choses différentes, hypersélectivité alimentaire ; manger des aliments d’une
seule couleur, texture unique ou peut aussi être associé à un bol unique.
- « Il est tout le temps seul, il pleure dès qu’on essaie de l’approcher, de jouer avec lui… Il est bien
différent de mon aîné… » : Rigidité qui s’installe, tout le temps seule, pleure lorsqu’on essaie de
l’approcher, les parents se sentent incapables et impuissants et ne se sentent pas élus pour résoudre la
détresse émotionnelle (douloureux pour parents).
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- « Il perturbe la classe en s’enfuyant sans cesse… impossible de rester avec le groupe au coin lecture… il
pique des crises si je ferme la porte de la classe… » : Règles de vie sociale le concernent peu, se sentent
étrangers, l’école peut être une alarme car ils malmènent le groupe social (il faut parfois demander aux
parents si l’enfant est différent à la maison et à l’école). Parfois, certains parents disent que l’enfant ne
répond pas/reconnait pas son prénom (d’abord faire un bilan surdité).
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• Insistance sur l'adhésion inflexible à des habitudes ou modes ritualisés
de comportement verbaux ou non verbaux comme par exemple, une
détresse extrême en cas de petits changements, difficultés avec les
transitions, modes de pensée rigide, rituels de salutation, besoin de
prendre le même itinéraire ou de manger la même nourriture tous les
jours).
Tests diagnostics ;
OUTILS 1 : Autism Diagnostic Interview Revised (ADI-R; 1994) : un haut score est
problématique. Entretien semi-structuré avec les parents et l’enfant à partir de 3 ans avec un
âge mental d’au moins 18 mois. Avec anamnèse développementale. Vise à repérer des
comportements différents de la norme dans les interactions sociales réciproques, la
communication et le langage et les comportements stéréotypés et répétitifs. Environs 2
Heures. 80 Questions dont ;
Sourire social ;
- 0 = normal
- 1 = existence de sourires sociaux réciproques mais insuffisants pour coter 0.
- 2 = quelques sourires en regardant les personnes mais pas de réciprocité.
- 3 = pas ou peu de sourires aux personnes mais peut sourire à d’autres choses.
Expressions faciales ;
- 0 = grande diversité
- 1 = quelques peu limitées, guindées ou exagérées
- 2 = nettement limitées ou une seule pour toutes les circonstances
- 3 = ne reflètent pas ou peu les émotions
Pointage d’intérêt ;
- 0 = pointage spontané
- 1 = fait quelques tentatives mais limité ou manque de coordination (ex : suit le regard)
- 2 = pas spontanément mais pointe parfois quand on lui demande ou exprime son intérêt d’une autre façon.
Hochement de tête ;
- 0 = oui sans problème
- 1 = parfois
- 2 = non
Dire non par mouvement de tête ;
- 0 = oui sans problème
- 1 = parfois
- 2 = non
Gestes ;
- 0 = utilisation appropriée
- 1 = utilisation spontanée mais limitée en variété ou selon les contextes
- 2 = utilisation spontanée inconstante ou sur demande ; appris par répétition
- 3 = pas d’utilisation
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OUTILS 2 : Autism Diagnostic Observation Schedule (ADOS-2) : échelle d’observation avec
activités structurées et semi-structurées pendant lesquelles l’enfant et l’expérimentateur
interagissent. Pour les enfants, les adolescents et adultes, sauf les adultes non verbaux ou
grabataires. Analyse de la communication, des interactions sociales réciproques, de la
symbolique du jeu et de l’utilisation des objet, observation des gestes, présence d’attention
conjointe et d’attention partagée, et des comportements stéréotypés, réponse au prénom,
réaction aux félicitations, présence de contact oculaire, attention et réactions à
l’interlocuteur et volonté d’interactions, exploration. Différents modules (5) selon les âges et
le niveau de langage (non verbaux, quelques mots, verbaux).
Généralement, la régression se produit vers la 18 mois et se manifeste par la perte de mots et la perte
au niveau des interactions et de la qualité des relations. Il apparaît que les déficits sur d’autres sphères
de développement sont déjà présents bien avant l’observation d’éléments dits autistiques et non
perçus par les parents. Le spectre de l’autisme se manifeste de façon plus subtile et légère chez les
filles que chez les garçons. L’épilepsie n’est pas un signe d’autisme, mails il y a plus d’enfants qui ont
de l’autisme chez les enfants épileptiques.
Cas cliniques ;
- Motif de consultation : Une adolescente de 15 ans avec crises d’épilepsie frontales
pendant la nuit, et hospitalisée pour des EEG de longues durées. Elle fait des crises de
colère, tape, mort et devient ingérable pour la maman. Conflits permanents et réguliers.
Recherche de compréhension de la part de la maman. Maman en détresse par rapport à
l’agressivité de sa fille. Perte du père il y a 8 ans. Les psychologues vus auparavant
s’étaient fortement centrés sur le deuil du père alors que ce n’était pas le problème. La
fille est un peu « garçon manqué » dans sa façon de parler, sa façon d’être, pas du tout
féminine ; à contrario de la mère qui est très soignée et apprêtée. Elle est vite frustrée et
n’accepte pas le « non », est impatiente, à tendance à s’en vouloir dans un second temps
avec une remise en question. Depuis qu’elle est à l’internat, il y a un apaisement dans la
relation mère-fille mais avec toujours des conflits. Affects dépressifs, tristesse, sentiment
d’être perdue, échecs scolaires (mais rattrapables selon la fille ; c’est le rythme scolaire
qui est trop rapide pour elle). La mère représente toute l’autorité pour la fille et son frère
plus jeune. Difficulté à repérer son vécu et ses émotions. Tendance au passage à l’acte,
somatisations. On lui propose des groupes de résistance non violente (dont la mère
adhère). L’hospitalisation se passe mal, la fille ne supporte pas le cadre et elle fait des
crises où elle veut partir de l’hôpital, elle s’arrache les électrodes de la tête qui lui sont
insupportables. Un jour, la fille devait voir la psychologue qui n’est pas venue, et la fois
d’après, la psychologue est arrivée 5 minutes en retard. La fille était en colère dans les
couloirs et ne voulait plus voir la psychologue. La psychologue s’excuse de son retard, ce
qui choque la mère (« vous vous excusez à un enfant ? »), et apaise instantanément la fille
et qui accepte la consultation. La fille a des maux de tête et a difficile à se séparer de sa
maman (dépendance). Elle arrive toujours à l’heure et le retard l’énerve. Elle a tendance à
s’arracher les cheveux lors de stress, depuis 4 ans. La fille vient à demander « Est-ce que
je suis autiste ? ». D’après la fille elle-même, elle est têtue, ne peut pas changer ses
habitudes, n’aime pas la nouveauté, n’aime pas les groupes de personnes, hypersensible,
pleure vite, ne supporte pas le bruit, n’aime pas les câlins, ne se met jamais à la place des
autres, elle comprend l’humour mais ne rit pas, aime être seule, regarde la météo tous les
jours, elle connaît toutes les plaques d’immatriculation de voiture depuis ses 7 ans. Sans
déficiences intellectuelles.
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- ADOS ; partie 1 : Questions sur le vécu et les émotions ; Elle agit comme plus immature
que ses pairs, elle confond le ressenti et les conditions/évènements par rapports aux
ressentis. Elle a une difficulté à expliquer ses émotions. Tout se fait à travers son corps :
« je sais que je suis heureuse parce que je souris ». Très catégorique dans ses émotions ;
une très petite palette d’émotions (triste ou heureuse) et exprime surtout de la colère.
Assez déconnectée par rapport à ses émotions ; partie 2 : Mise en scène avec des objets
pour élaborer un jeu imaginatif. Difficulté à imaginer, et copie des idées des autres.
Pauvreté dans son système imaginatif. Elle s’attarde sur énormément les détails. Elle a
une incompréhension de certains sous-entendus. Résultats : Non Autiste.
- ADI-R : Elle n’avait pas de sourire de social. Elle a des intérêts très spécifiques (météo,
plaques d’immatriculation) et des stéréotypies (flapping). Résultats : Autiste.
- Situations sociales : cartes de situations sociales avec des dessins où il faut expliquer ce
qu’elle voit. Elle identifie mal les relations, les intentions, les gestes et les émotions des
personnages ou la signification sociale. Elle interprète tout au premier degré et ce qu’elle
dit n’est pas cohérent car elle ne met pas en lien les éléments. Résultats : Problématique.
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- Écholalie immédiate et/ou différée : stéréo, enfant qui emprunte des formules toutes
plaquées qu’il entend dans son environnement, qui imprime fort pour lui car contours
prosodiques très saillants, ils prennent à leur compte ces injonctions ex : enseignante « ah
ça non ! » peu de lien avec le contexte, arrivé de nulle part (différé) indicateur d’une non-
compréhension.
- Échoprosodie : emprunte des façons de parler qui ne sont pas les leur. Sonne « faux ». Il
s’empare de tics vocaux de son entourage. Ex : répliques stéréotypées, jingles
publicitaires.
- Inversion pronominale : « tu fais pas ça », réplique habituelle et ne parle pas de lui avec le
bon sujet, avec le « tu » = inversion pronominale.
- Expression supérieure à la réception : pas de version réceptive, ils parlent mieux qu’ils ne
comprennent. Que dans l’autisme.
Non vu au TP ;
E. Les conduites discursives (actes de langage) : requête, demande d’aide, explication, récit,
refus, relance et commentaires.
F. Types d’interventions : La prise en charge des personnes présentant un TSA doit être basée
sur : des pratiques validées par la recherche « evidence-based » et sur la notion de bonne
pratique en prenant en compte les caractéristiques individuelles de la personne. C’est donc
un plan individuel d’intervention avec des objectifs clairs, précis et quantifiables.
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OUTILS 4 : ABA (Applied Behavioral Analysis) ; permet l’augmentation des comportements
appropriés (renforcement positif), l’apprentissage de nouveaux comportements, et la
réduction des comportements problématiques (analyse fonctionnelle).Prise en charge basée
sur le recueil de données permettant la mise en place d’objectifs précis qui sont révisés
régulièrement afin d’évaluer l’efficacité du traitement (un plan individuel d’intervention).
Applique les principes de l’approche comportementale et emploie des méthodes basées sur
la théorie de l’apprentissage pour la gestion des troubles du comportement.
Exemples ;
- Antécédent : Sam va dans un magasin avec son papa
- Comportement : il crie et se roule à terre pour obtenir un jouet
- Conséquence : le papa de Sam (très embarrassé) cède et lui achète le jouet
- Effet : Sam a appris qu’il doit crier et se rouler à terre pour obtenir ce qu’il veut
OU
- Antécédent : Sam va dans un magasin avec sa maman
- Comportement : il crie et se roule à terre pour obtenir un jouet
- Conséquence : la maman de Sam lui dit « non »
- Effet : à long terme, Sam ne criera plus et ne se roulera plus à terre pour obtenir un jouet
Diminution d’un comportement : via l’analyse fonctionnelle, une procédure basée sur
l’approche comportementale permettant d’identifier les éléments déclencheurs d’un
comportement problématique ainsi que les conséquences qui maintiennent le comportement
en place.
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OUTILS 5 : Méthode TEACCH (Treatment and Education of Autistic and Communication-
Handicapped Children développée par E. Schopler) ; structuration claire et précise du temps
(horaire, sablier) et de l’espace (délimitation) d’activités afin de réduire les imprévus et les
ambiguïtés et favoriser l’autonomie de l’enfant. Réalisation d’activités qu’il maitrise déjà afin
de travailler l’autonomie et lorsque l’activité est terminée, on met en place des renforçateurs
extrinsèques (jouets, bulles, activités) associé à un renforçateur social (positif) pour
apprendre nouvelles compétences pour lesquelles lui n’a pas d’intérêt mais la société bien. Il
faut essayer de retarder le moment où l’enfant reçoit le renforçateur.
Symptomatologie – voie d’entrée : Ce sont majoritairement les garçons qui consultent pour
des difficultés d’apprentissage (Huderf). La demande n’est pas le diagnostic, il s’agit juste de la raison
amenée pour justifier une consultation. Beaucoup de troubles liés à l’apprentissage, au langage et à
l’externalisation du comportement (crise de colère, caractérielle, crache), QI et HP, difficultés relationnelles
(autorité, indifférenciation, séparation) et fonctionnelles (propreté), et suspicion d’autisme. Selon les
priorités, et avec l’accord parental des deux parents, l’enfant va être dirigé vers la personne adaptée.
Intervention psychologique :
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Intervention logopédique : Que doit-on évaluer chez un enfant de 2,5 à 6 ans ?
Diagnostic différentiel
Troubles du spectre autistique (TSA, TED nos ou MCDD dans DSM-5) – troubles
d’attachement ou dysharmonie évolutive ?
Dysharmonique : basé sur la classification du DSM 4, troubles envahissant du développement
non spécifié.
- Troubles dysharmoniques psychotiques (Autisme)
- Troubles dysharmoniques évolutives (Attachement)
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Cas clinique Amin (5 ans et demi) : Son monde archaïque est terrorisant, effrayant, persécutant
à certains moments, susceptible de se casser en 1000 morceaux, de tourbillonner. À l’école,
son ancienne institutrice transmet qu’il est dans un retrait relationnel. Il ne répond pas à son
prénom, pas de contact avec les autres enfants, retard de langage, (1ers mots à 2 ans et demi)
mais assez débrouillard au niveau motricité (acquis la marche à 13 mois). Pas de retard de
motricité donc donne une information sur le diagnostic car ce n’est pas un retard global et donc
c’est dysharmonique. Propreté ok aux premiers abords. La maman est touchante. Elle a
beaucoup de mal à entrer en contact avec lui et a peur de son petit garçon. Quand elle parle
de son fils, la psychologue se rend compte que ça ne va pas si bien que ça. Au fur et à mesure,
elle comprend qu’Amin est constipé depuis 5 jours mais le fonctionnement est ok. Cela se passe
bien pour faire pipi car il fait pipi debout mais le trou de la toilette le terrorise, il se retient donc
le plus longtemps possible. Jusqu’à ses 3 ans, il ne faisait pas de différence entre les membres
de sa famille ou les étrangers (la maman est rassurée que ce soit fini). Elle dit qu’il a le regard
moins fuyant, regard de qualité, moment de partage même si au début indifférencié dans le
contact (peu importe qui s’occupe de lui – dans son monde). Il a autre angoisse, il ne supporte
pas l’eau. Il est terrorisé par l’eau, elle doit le forcer pour entrer dans la douche. Elle entre avec
lui et le mouille de force. Parfois, il peut être fasciné par l’eau qui coule, regarde que sa main
soit toujours bien là et n’est pas partie avec eau. Il a également peur qu’on lui coupe les cheveux
et les ongles (archaïques = perdre un morceau de lui et disparaitre). La mère a du mal à se
mettre à la place et de son fils ou d’identifier ses peurs. Moment 1 : Local arc-en-ciel (local de
transition – repas – temps libre). Ce moment n’est pas le plus contenant et il y a beaucoup
d’enfants. Pour Amin, c’est très compliqué car il est très perméable et il y a beaucoup de bruit
avec très peu de surveillants. Une de ses camarades joue avec des perles et elles s’éclatent au
sol : « explosion ». Amin rejoint la petite fille qui essaie de réunir ses perles et a un rire
discordant (rire d’angoisse : décharge par le corps des angoisses internes). A ce moment, il y a
une décharge motrice de ses angoisses, quelque chose de plus corporel et moteur. Il éclate
encore plus perles au sol. Lorsque l’éducateur lui demande de retourner à son jeu et de laisser
la petite fille, il fait une grosse crise : transpire, se débat, hurle « le jeu », l’éducateur ne
comprend pas de quoi Amin parle. A ce moment, il faut envelopper l’enfant dans une
couverture (= contenance physique). La psychologue est allée chercher les perles et les
rassemble avec Amin dans une boite. Pour Amin, ce qui vient du monde intérieur et extérieur
est indifférencié (font partie de lui). Rassembler perles, c’est se rassembler lui-même. Ça le
rassure (sentir, verbaliser, toucher) et resolidifie ses enveloppes corporelles dans lesquelles il y
a encore des trous. L’Autre n’est pas différencié et représente une partie de lui. Ce sont des
angoisses de morcellement. En les éclatant encore plus au sol, c’est comme s’il tentait de
reprendre le contrôle sur un éclatement subi et non agis, et se réapproprier sa peur. Preuve
d’une dysharmonie psychotique. Moment 2 : Repas avec 2 adultes et 6 enfants à table. Le
professionnel est à côté de lui, pour qu’il ait une présence physique mais aussi d’autres enfants
pour qui, il doit être disponible. Amin se met à jargonner (maman lui disait d’arrêter de parler
chinois lorsqu’il le faisait à la maison – faire comprendre à la maman que l’angoisse reflète un
envahissement par son monde imaginaire venait désorganiser la construction d’une phrase) et
regard vide (comme s’il n’était plus là) et « coulait » sur sa chaise (plus de colonne vertébrale,
se laissent tomber – mécanisme de défense : clivage, son corps et sa tête ne sont plus liés,
envahi par des angoisses beaucoup trop massives). La psychologue a pris son écharpe pour le
rassembler et le rechercher dans le regard « je suis là, je te tiens et je ne te laisse pas tomber »
et frotter le dos sur la colonne vertébrale ; comme pour lui faire prendre conscience qu’elle est
bien là. Ensuite, il est revenu dans la relation. Mettre des mots ne sert à rien.
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Dans l’archaïque, l’enfant n’a pas vraiment accès aux mots et la symbolisation est fort pauvre.
Les mots vont nous aider nous (professionnels) dans l’accompagnement mais tout le coté du
travail se situe dans les enveloppes corporelles. Il ne faut pas utiliser que des mots car ils n’y
ont pas encore accès. Le fauteuil doux est également un outil, comme la couverture mise par
le psychologue. Cela sert de miroir d’objet maternel primaire (Caregiver - Winnicott) comme
s’il avait besoin de ce regard maternel pour exister. Sa maman est passive, dépressive. On peut
imaginer qu’elle a parfois le regard vide alors Amin a besoin de ce regard maternel lors de ses
angoisses d’anéantissement (sentiment continu de ne pas exister). Il faut être disponible
psychiquement pour l’enfant sinon il se coupe et n’existe plus. Miroir : l’enfant est intrigué, se
regarde, se découvre à d’autre moments plus persécutoires. Il faut laisser venir l’enfant car
c’est parfois trop angoissant. Au cas par cas, ce qui permet d’être au plus près de ce que l’enfant
vit au moment même, parfois soutenant et parfois non. Dans ce moment d’éclatement interne
(angoisse de morcellement), il y a une crainte, pour l’enfant, de se casser en mille morceaux,
peur terrible de se morceler. En éclatant les perles ; c’est la manière de redevenir sujet de cet
éclatement subi par une reprise de contrôle. Dans un rassemblement, l’enfant peut être en
détresse, en colère, rage et peut déchirer des morceaux de papiers. Que faire avec ce papier ?
Les recoller. Parfois l’enfant ne veut pas les recoller alors le mettre dans une boite, une
enveloppe. Il n’y a pas de psychose dans la petite enfance et il ne pas utiliser « psychose » car
cela fait penser à un délire alors que c’est une coupure avec la réalité. Il faut éviter aussi le
terme de psychose infantile et plutôt parler de dysharmonie psychotique = angoisse
d’expression de manière continue et durable qui est compensée par l’adaptation et la
cognition. Cependant, les angoisses ne s’expriment pas en continu et de façon durable. Il y a
des ruptures, mais qui sont compensées par des modalités adaptatives. La thérapie individuelle
permet de rassembler le moi de l’enfant et ses angoisses de morcellement.
Évaluation psychologique : La psychologue lui a fait passer une WPPSI-4, qui permet
d’évaluer le raisonnement fluide. Se fait en 2 temps et Amin obtient donc des résultats
différents, très hétérogènes. Les résultats changent en fonction de comment il se sent,
selon son état interne. Quand il n’est pas bien, ses capacités cognitives se situent dans
la moyenne mais peuvent vite se désorganiser car il est pris d’angoisses psycho-
affectives. L’enfant peut devenir « débile » car il est trop difficile de penser ce qu’il vit.
Il a donc moins accès à ses compétences cognitives. Il a du mal à se repérer dans
l’espace et dans le temps, à avoir un sentiment d’identité, et à se différencier. Il passe
le PEP (Profil psycho-éducatif) qui indique que son développement global a beaucoup
évolué en 1 an et demi avec sa prise en charge. De plus, il y a l’émergence d’un profil
socioéducatif, pas encore tout à fait acquis. Conclusion : Il n’a un retard que de +- 5
mois. Ses angoisses sont tellement massives qu’elles contaminent ses compétences
cognitives qui sont pourtant bien présentes. Il a des forces, mais aussi des faiblesses,
preuve d’une dysharmonie psychotique. Mise en place d’environnement le plus
structuré possible pour lui permettre d’anticiper et de se représenter mentalement les
activités et prise en charge relationnelle, logopédique et médicamenteuse. Après la
prise en charge, il est devenu « normal » au niveau des observation, des prérequis, du
langage oral et langage écrit, avec quand même une sensibilité à l’échec, un besoin
d’encouragements, une possibilité de se fermer sur lui-même. L’enfant a même pu
réintégrer une école au bout de 3 ans, dans un enseignement spécialisé, alors qu’au
départ, il devait aller en institution tellement les angoisses étaient envahissantes.
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Troubles de l’attachement selon DSM-5 ou Dysharmonie évolutive : angoisse de séparation (>
angoisse de morcellement), absence de la permanence de l’objet, identification projective
pathologique, échec du For-da, angoisse de perte de l’Autre (avec différenciation),
retournement de l’agressivité contre soi, faille narcissique primaire, défaut de contenance,
toute-puissance.
Cas clinique Noah (3 ans et demi) : Il a des angoisses de séparation, peur de l’abandon, et se vit
comme personne totale et différente. La psychologue le reçoit à sa consultation, envoyé par le
dermatologue car il présente une pelade (chute de cheveux). Après plusieurs traitements, la
mère a été envoyée vers la psychologue. Noah n’est pas un enfant désiré par madame, mais
désiré par le père. C’est le 2ème enfant sous pression de son mari dans un cadre où le couple
traverse de grosses difficultés. Le mari est toxicomane et a de grosses dettes. Lors de l’arrivée
du 1er enfant, la maman est dépassée et fait une dépression. A la naissance de Noah, elle a pris
25 kg et le père est peu présent. Noah, pleurait tout le temps mais il était aussi discret. Il avait
2 ans lorsqu’il a fait sa 1ère nuit seul, avant il dormait avec sa mère. A l’école, il est difficile si la
professeure n’a pas Noah sur ses genoux avec son doudou et sa tutute en bouche, il attire son
attention en arrachant les dessins au mur. L’institutrice est en difficulté et ne peut lui accorder
cette attention exclusive. Elle parle à la maman de la maternelle thérapeutique mais les parents
refusent le projet (souvent un échec et les parents attendent le renvoie de l’école pour qu’ils
viennent à la maternelle thérapeutique). Il va donc se faire renvoyer fin juin pour troubles du
comportement et il sera réorienté en école de type 3 (enfants caractériels). De ce fait, les
parents vont finir par accepter la maternelle thérapeutique. Il a 5 ans et est en thérapie depuis
quelques mois à raison de deux fois par semaine. Avant cet événement, il avait fait une thérapie
d’un an à fréquence d’une fois par mois ; ce qui n’était pas un cadre sécurisant, prévisible,
notamment avec la garde de l’enfant. Le père ne l’amenait pas en thérapie. De ce fait, la
psychologue n’avait pas pu être suffisamment en sécurité pour l’aider au mieux dans sa
détresse. Quand il a été admis à la maternelle thérapeutique, il a trouvé un cadre sécurisant.
Quand il va à la toilette, il exige que la psychologue reste dans son champ visuel car sa voix
n’est pas suffisante. Il a besoin de l’objet externe, bien là pour lui, penser à elle dans sa tête
n’est pas suffisant dans son angoisse de séparation, il veut juste la voir, sinon il se sent seul,
vide à l’intérieur. Son monde interne est dépourvu de bon objet suffisamment intériorisé. Se
focaliser sur un bon moment partagé et parler ne permet pas d’avoir une continuité d’exister
dans sa tête, il ne laisse pas de trace de ce pont, pas de permanence de l’objet active et si l’objet
n’est pas présent dehors physiquement, il n’existe plus et a peur qu’il disparaisse pour toujours.
Mise en place du jeu cache-cache, jeu extraordinaire avec cette problématique, pour
s’approprier la séparation. Ce n’est pas parce qu’il ne voit pas la personne, qu’elle ne reviendra
pas après. Il va se cacher mais va demander à la psychologue de le chercher indéfiniment, elle
ne peut surtout pas le retrouver. Il va lui faire vivre ce vécu intolérable de rechercher
indéfiniment l’objet, objet maternel primaire qui n’est pas là pour lui, son identification
projective pathologique. Pour lui, la séparation est extrêmement difficile : déchire, angoisse de
perte d’objet qui émergent et peuvent entrainer des angoisses archaïques qui sont entrainées
par des angoisses de séparation. Il est dans une quête d’un objet suffisamment bon, présent et
disponible, mais pourtant absent, inconsistant et pas là pour lui. Cette séparation est au cœur
du début de sa prise en charge car elle est source d’arrachage, comme si on lui arrachait une
partie de sa peau, une angoisse de perte massive, lui faisant perdre tout ancrage. À chaque fin
de séance, il s’agrippait à la tringle de son armoire et il lui donnait des coups dans le ventre,
dans une expulsion massive très agressive.
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Il se frappait la tête contre le mur, le miroir, pour protéger la psychologue et protéger le lien,
en retournant l’agressivité contre lui. Il lui crache dessus, « tu n’es qu’une merde » , montrant
qu’il ne mérite que d’être rejeté et abandonné, ce qui signifie qu’il pense qu’il est une merde.
Il n’arrive plus à penser, envahi par la rage et son corps qui s’exprime et pas spécialement par
des mots. Il n’arrive pas à dire les choses, alors son corps agit. Il a un défaut de capacités de
symbolisation seulement lorsqu’il se sent abandonné. Elle doit alors recourir à la contenance
physique, se coucher sur lui et l’envelopper de force, et il se met à pleurer sa détresse au lieu
de l’agir dans l’agressivité. Il donne une image de débrouillard, une défense de toute-puissance,
alors que se cache surtout une terrible vulnérabilité et une lutte incessante contre ses affects
dépressifs. Elle préparait alors la fin des séances via un jeu de rôle : Il jouait des scénarios
symbolisés où il régressait comme un petit bébé qui demandait le biberon, le regard intense,
avec des moments de proximité. Il faut savoir que symboliser le jeu (capacité de faire semblant)
n’est pas présent dans la dysharmonie psychotique (= le jeu est pauvre). Il peut symboliser des
bons moments. Mais de nouveau, malgré la préparation, lorsqu’il faut dire au revoir, il va
reprendre la position de toute puissance. Il jette le bon et le biberon avec violence, comme il
se sent jeter. Il préfère attaquer les bons moments plutôt que de subir leur destruction de
l’extérieur. Il a besoin de maitriser, de contrôler ses angoisses et a besoin d’une emprise sur le
retrait radical et rapide du bon qui lui arrive. Le bon n’est pas intériorisé, ne peut pas laisser de
trace, et il agit comme si de toute façon, il allait perdre ce « bon » et ne jamais le retrouver. Il
montre une faille narcissique primaire très importante, un défaut de contenance. Il faut le
désillusionner petit à petit. Il faut être patient, attendre mais ces enfants sont incapables
d’attendre. Tout, tout de suite sinon comme si ne l’aurait jamais car il est baigné dans un
environnement peu fiable. Présence de différents caprices, source de détresse, frustration. Les
angoisses qui prédominent sont les angoisses de séparation et si trop archaïque, entrainent
parfois angoisse de morcellement. Autre jeu de rôle, avec où il joue le rôle d’un loup lorsque la
lumière est éteinte, il joue le méchant (il griffe, il mord), mais sans faire mal, puis lorsque la
lumière se rallume, il se met dans ses bras comme pour la réparer, et de réparer le lien. Lui
permettre de réparer l’autre, permet d’apaiser son sentiment de culpabilité, et de se réparer
lui même. Sa culpabilité peut devenir écrasante, et il a peur de décevoir, depuis sa naissance.
S’il ne veut pas réparer, il y aura une perte d’empathie pour l’Autre, et il devient antisocial. Il
faut laisser l’opportunité de réparer l’Autre de façon différée dans le temps, s’il ne veut pas le
faire tout de suite. Il y a une nécessité de réparer et de montrer qu’il y a une continuité dans le
lien avec l’Autre. Il faut lui montrer que même s’il fait parfois les choses mal, ce n’est pas pour
ça qu’il est fondamentalement mauvais, et il faut pouvoir accueillir l’agressivité sans la projeter
à notre tour sur l’enfant.
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La maternelle thérapeutique
Travail en collaboration avec l’école Robert Dubois de la Ville de Bruxelles (école à l’hôpital de
type 5). C’est un mélange entre du thérapeutique et de la pédagogie. Ils accueillent 16
enfants âgés entre 2 ½ et 6 ans (possibilité si indication de maintenir l’enfant en 3ème
maternelle) et présentant des troubles complexes du développement ; dysharmonies
psychotiques et dysharmonies évolutives (selon la classification de la CFTMEA), ou troubles
du spectre autistique. Lorsque l’enfant arrive, il y a d’abord une évaluation pluridisciplinaire
avec une équipe pluridisciplinaire (pédopsychiatre, assistante social, psychologues,
ergothérapeute, infirmière, institutrice..). Il faut prendre en compte les risques de
comorbidités : Dysphasie, dyspraxie, TDAH. Les dysharmonies psychotiques font partie des
TSA mais les TSA ne sont pas d’office des dysharmonies psychotiques. Leur modèle de soin est
la psychothérapie institutionnelle avec des prises en charge individuelles mais surtout du
soutien au quotidien dans les étapes de la journée, avec des référents théoriques pluriels
(psychanalytique, systémique et modèles neurodéveloppementaux).
Le fauteuil doux : outils qui permet aux enfants qui ont des angoisses ou qui sont trop agités,
de se poser dans ce fauteuil apaisant et doux qui agit en tant que contenant, avec une
couverture en plus pour permettre un enveloppement corporel et de se rassembler lors
d’angoisses de morcellement.
Intervention logopédique : les enfants arrivent surtout avec des difficultés de comportement
et de langage et de symbolisation d’événements et émotions et des difficultés pragmatiques
et à interpréter leur comportement et celui des autres. Ils s’expriment souvent de façon
corporel et non adapté. Il faut donc amener l’enfant à percevoir leurs émotions et à s’adapter
aux situations. Outils compensatoires : avec des images représentant des émotions et des
actions, on apprend ce qui est adapté en fonction des contextes, et apporte des solutions
face à l’agressivité pour permettre un retour au calme plus facilement et de mettre des mots
sur ce qu’il s’est passé.
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TP4 : Enfants (6 à 12 ans)
Modèle CAPA – Choice And Partnership Approach ; l’objectif est de ne pas répondre à la
demande sans l’avoir réellement traitée, et d’être au plus proche de la demande. Les parents
doivent apporter les bilans et documents relatifs à l’enfant afin d’avoir une vue la plus globale
possible pour ensuite les orienter comme il faut. La personne qui fait l’anamnèse et qui reçoit
la famille pour la première fois, ne sera peut-être pas la personne qui s’occupera de la famille,
en fonction des problématiques et des expertises de l’équipe. Permet aussi de conscientiser
la demande du côté de la famille et de réellement comprendre les besoins et les objectifs.
Cas clinique Noé (7 ans) : Noé a été envoyé par une psychomotricienne après un suivi de 2 ans,
demande soutenue par le PMS. Il a des difficultés au niveau de la séparation de ses parents, il
est fort dissipé, distrait, n’arrive pas à se concentrer à l’école, très émotif et il prend tout à
cœur. Il a réussi quand même avoir une amélioration au niveau scolaire grâce au soutien de
l’école. Il a subi plusieurs décès dernièrement dans la famille (grands-parents) et a des
difficultés face à l’injustice, il prend sur lui puis finit par exploser. Il a besoin d’énormément
d’attention et fait le clown pour que l’on s’occupe de lui. Il est très souriant, il a envie de plaire,
et est très à l’écoute, tout en ayant besoin de bouger. Éléments d’anamnèse : mère roumaine,
père belge et qui travaillent dans le secteur immobilier. Les parents sont séparés en raison de
violence intraconjugale après un appel à un médiateur. La communication est compliquée
entre les parents, et le père a été condamné avec sursis. Noé est en garde alternée, une
semaine sur deux depuis 3 ans. Il a une sœur de 12 ans qui permettra de découvrir des
problèmes non-dits via le père. La famille est en aisance financière avec un niveau socio-
économique favorisé. Sa première consultation date de la 2ème primaire et il est suivi en
psychomotricité pour difficultés d’articulation de l’élocution et manque d’intelligibilité.
Entretien chargé en émotion, et vu la présence de violence, il a été proposé une évaluation
pluridisciplinaire coordonnée par un pédopsychiatre. Le pédopsychiatre évaluera l’impact de la
violence, la psychologue le psycho-affectif et l’intellectuel, et le logopède vérifiera la
compréhension et la production de langage. Au niveau médical, la grossesse est sans
particularité. Noé est né avec le cordon ombilical autour du cou mais il a vécu une bonne
adaptation néonatale. Cependant, il a des reflux et beaucoup de pleurs lorsqu’il mange, et des
terreurs nocturnes et difficultés d’endormissement.
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À 2 ans, il chute et est hospitalisé aux soins intensifs pour une fissure de la rate. Il a une santé
plutôt fragile, avec des otites à répétition. Mais audition et vue sans problème. Il marche à 1 an
et est propre vers 3 ans, après l’entrée en maternelle. Le passage de la crèche à l’école a été
très compliqué avec une difficulté de séparation de la mère. En maternelle, il est dynamique,
agité, avec des difficultés de concentration, hypersensibilité, besoin d’encouragement et de
reconnaissance. En primaire, il a un bon niveau grâce au soutien de l’institutrice mais il a des
difficultés à travailler de manière autonome, a besoin d’un soutien rapproché et
d’encouragements et d’attention. Il a tendance à vite baisser les bras ou à s’énerver. Il a des
difficultés avec les autres car il veut faire le chef, cherche à attirer l’attention et est mauvais
perdant. Il y a une dégradation des résultats scolaires en 3ème année entrainant une
remédiation avec le centre PMS afin d’adapter l’environnement à ses difficultés pour lui
permettre de s’isoler et d’avoir plus de temps. Lors des examens mentaux, il est calme,
collaborant, il a des bonnes capacités de compréhension et de communication mais des
difficultés à partager ses émotions et ses difficultés. Il évite les sujets trop chargés
émotionnellement, il coupe la parole, parle de lui et d’éléments factuels. Notion de violence
entre le père et Noé en lien avec les difficultés scolaires et conflit de loyauté entrainant une
difficulté à gérer ses émotions. C’est via la sœur qu’on saura que le père ne supporte pas la
lenteur de Noé dans les devoirs pour l’école, qu’il a une tendance à crier, qu’il ne tape pas Noé
mais qu’il y a de très grandes tensions qui empêchent Noé d’utiliser tous ses moyens. Il est
difficile de savoir si Noé a des difficultés propres, où si ses capacités sont entravées par le
contexte familial. Les thèmes spontanés en entretien sont la famille ; la relation avec le père,
la sœur, la mère et les grands-parents. Il a envie de s’amuser, il parle beaucoup des vacances
et activités en famille. Il y a des disputes à l’école avec des bagarres et il ressent de la tristesse
et trouve que son professeur à un regard trop jugeant à son égard (injustice) et d’être puni
pour des choses qui ne sont pas justifiées. Il y a un traumatisme : accident de voiture avec son
grand-père qui amènera à beaucoup de séquelles (paralysie du grand-père).
Utilisation d’outils ;
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WISC-4 abrégée : il a un QI total de 84 (légèrement inférieur à la moyenne). Son
raisonnement perceptif est un peu bas mais il ne semble pas disponible pour
l’exercice. Le test ne représente pas ses capacités car lorsqu’on parle avec lui, on
ressent qu’il est dans la moyenne de son âge.
Attitude pendant les entretiens : mauvaise estime de soi, distraction, envie d’arrêter
pour jouer, enfant dans le contact, envie de plaire, très souriant, il a besoin d’attention
et que l’on s’occupe de lui.
Il est difficile de percevoir si ses difficultés sont d’ordre émotionnel, cognitive, ou autres. Il y a
un diagnostic différentiel à faire. Via le suivi pédopsychiatrique, SOS enfant est évoqué en
raison des tensions au niveau scolaire qui entraine des passages à l’acte du père et pour
conscientiser le papa quant à la gravité de la situation. Via le suivi psychothérapeutique
régulier, il y a un travail au niveau d’un renforcement du Moi via un espace d’élaboration
mentale par le jeu (créativité), une abréaction créative de sa pulsionnalité, des entretiens
parent-enfant pour élaborer autour des tensions familiales et une sécurité de l’enfant garantie.
Il y a cependant une dégradation des résultats scolaires (plus il va aller mieux, plus les résultats
scolaires vont baisser) malgré un cadre protectionnel pour garantir sa sécurité, une
amélioration de son état émotionnel et une meilleure gestion émotionnelle. Suite à une visite
chez une logopède, il a été mis en évidence que Noé a des troubles du langage oral. Il y aura
donc une demande d’évaluation neuropsychologique et intellectuelle dû à la chute au niveau
des points avec une impression de régression malgré l’état émotionnel qui s’améliore.
WISC-5 complète pour évaluer les forces et faiblesse : impression d’un profil qui ne
correspond pas à ce qu’il est en face de nous, avec des scores en dessous de la
moyenne. C’est comme s’il n’arrivait pas à utiliser ses capacités intellectuelles. Lors de
tâches visuelles, il est lent, et la passation doit se faire sur plusieurs séances, il oublie
des choses, il y a de l’impulsivité et une agitation psychomotrice importante et il ne sait
pas restituer ce qu’il a fait la séance d’avant.
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Lorsqu’il doit se remémorer, il invente, il a des confabulations, et ne sait pas se rappeler
d’éléments autobiographiques. Les aspects visuospatiaux et visuoconstructifs du
fonctionnement cognitif ont été évalués via la figure de Rey est est déficitaire, malgré
une aide à la planification. Malgré le soutien, il y a des difficultés. Via les cubes en 3D et
les flèches en 2D, il a des résultats faibles. Même sur un simple recopiage de figure, il a
des difficultés. Par contre, il sait discriminer des images et finir des figures pré-
commencées. Il a donc des difficultés attentionnelles et visuelles principalement, mais
pas au niveau des processus primaires. Il a un problèmes avec les relations topologiques
dans l’espace. Résultats de l’évaluation cognitive:
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Il a des graphiques qu’il ne connaît pas, il connaît des difficultés en « b », « p », « q », et
commet beaucoup d’inversion (« ar » devient « ra »). Dyspraxie ? En dictée, il écrit très
grand et de manière très désorganisée, ne suit pas toujours les repères de la feuilles
mais il est aidé par les points de repères fournis par l’adulte.
Ce qui a aidé Noé pendant les épreuves, c’est l’utilisation d’un chronomètre. Voir le
temps qu’il doit utiliser pour le test et combien de temps il lui reste avant la pause, lui
permet de se concentrer davantage. Mettre des repères au niveau spatial lui permet de
se structurer.
à TDAH sévère qui empiète sur toutes les autres sphères. Car lorsque c’est un trouble du
langage oral, ce sont les représentations phonologiques et lexico-sémantiques qui sont
atteintes, et il n’y a pas de difficultés dans l’ordre sériel et des représentations visuo-spatiales.
La phonologie est préservée, et répétition de chiffres dans le bon ordre. Dans la dyslexie, et
trouble du langage écrit, il y a des difficultés dans le sériel et de la représentation phonologique
mais c’est correct pour Noé. Le problème se trouve surtout au niveau du contrôle attentionnel
exécutif qui est déficitaire et qui affecte l’ensemble des autres sphères.
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Propositions thérapeutiques : médication et psychoéducation avec un contact avec l’école
pour la mise en place d’aménagements scolaire. Il réévaluation ergo sous médication pour
voir si c’est cela qui entravait les aspects visuels. Le suivi logopédique est resté en suspens car
les difficultés en lecture sont la conséquence du TDAH. Il y a eu une poursuite du soutien
psychologique.
Il y a une difficulté à mettre une tranche d’âge précise pour l’adolescence. À l’adolescence, on
revisite des choses de la petite enfance liées à l’installation des relations précoces avec les
parents et une remise en question des premières identifications, et une ambivalence vis à vis
des idéaux parentaux que l’on a eu au cours de l’enfance et de la période de latence. Ce qui est
vraiment propre à l’adolescence, c’est l’arrivée de la puberté avec une transformation
corporelle, avec une rupture entre l’image d’enfant, et l’image d’adulte par rapport à eux-
mêmes (monde interne) et par rapport aux autres (monde externe). Si les premières relations
(avec les parents) étaient des relations insécures, ils auront envie d’une autonomie tout en
ayant besoin du lien parental ; plus ils auront eu une relation insécure, plus ils vont attaquer ce
lien (en attaquant le corps). Il y a une explosion libidinale, sortant du complexe d’Œdipe avec
le risque d’un passage à l’acte et l’éruption d’un besoin d’intimité. Il y a une double contrainte :
tendance à vouloir rester enfant et à avoir toute la protection et l’amour parental ; et tendance
d’avoir envie d’autonomie et d’indépendance. Il voudra transgresser avec des prises de risque
pour chercher l’autonomie et refuser sa soumission infantile, pour chercher ses propres limites,
savoir qui il est, questionner les valeurs familiales. Importance du deuil, ce qui va entrainer une
réaction chez le jeune et l’apparition des mécanismes de défenses pour y faire face.
L’adolescence est faite de crises, de ruptures ; crise pubertaire (10-16 ans) et crise juvénile (6-
25 ans).Tout ça, la crise, c’est normal.
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Vidéo 1 (pédiatre Robert Debré) ; Crise d’adolescence ou troubles psychiques ? L’adolescence
est une période de transitions et 25% des 15-25 ans connaissent des troubles psychiques
d’intensité variable, se traduisant par une entrée dans l’âge adulte plus compliquée, et un
développement plus fréquent de maladies psychiques parfois invalidantes. Cela peut être une
période douloureuse et l’entourage doit se montrer vigilant. Les signes d’alerte sont le
décrochage scolaire, le mal-être, les propos confus, les violences et l’éloignement. Les signes
peuvent être externalisés et donc visibles (irritabilité, agressivité), ou internalisés et donc
moins visibles (retrait, isolement, silence) mais tout aussi dangereux. Les troubles sont la
dépression et le risque suicidaire, les troubles de conduites alimentaires, la schizophrénie, les
consommations illicites ou licites, les TOC. Il faut prendre en compte tout ça précocement
mais sans les étiqueter car l’évolution est très ouverte à cet âge là.
Signes inquiétants : c’est lorsque les mécanismes de défense fonctionnent moins bien. Tout le
monde fonctionne avec des mécanismes de défense, parfois plus archaïque que d’autres. Ils
font partie de l’appareil psychique/partie de notre structuration. S’ils deviennent trop
exigeants, ils prennent le devant de la scène, ce qui peut mener à des signes inquiétants, ou
tout ce qui est de l’ordre d’un changement de comportement brutal. L’enfant va chercher à
dépasser les limites, et faire ses expériences, avec des retours en arrière possible. Mais il faut
aussi que l’adulte puisse lui apporter un cadre et ne laisse pas l’adolescent tout faire. Il faut
mettre en place des grandes règles indiscutables, et des petites règles qui peuvent être
remises en question via la discussion avec l’adolescent, permettant à l’adolescent de pouvoir
essayer des choses, tout en n’ayant une structure.
- Appartenance – rupture : À l’adolescence, on est au centre de nos appartenances.
Depuis que l’on est né, on appartient à un certain nombre de choses, ce qui crée notre
identité. De quels ordres sont les appartenances ? Tout ne se fait pas en fonction des
cercles d’appartenance et peut provoquer son exclusion. Il faut être attentif quand un
ado perd ses appartenances, à différencier du changement progressif d’appartenance,
qui est normal. A partir du moment où il n’y a plus assez d’appartenance alors son
identité devient compliquée, soit avec une appartenance formatée (ex : sectes ),
exigeante ou soit un mode d’appartenance qui va rester un peu flottant, ce qui ne va
pas permettre la construction de l’identité, ou d’être reconnu en tant qu’individu.
- Retrait : provoqué par les pertes d’appartenances et pouvant mener à la dépression
avec haut taux de suicide.
- Diminution activité
- Problème intégration sociale
- Hypersensibilité
- Difficultés scolaires / troubles d’apprentissage : Peut traduire d’une demande de
pouvoir faire pause, de s’arrêter. L’objectif est de comprendre ce qu’il se passe. Les
difficultés scolaires peuvent être là malgré une grande intelligence et provoquer des
phobies scolaires.
- Prise de risques : conduites d’auto-sabotages de 2 types ;
o Médico-psychologique : troubles alimentaires ou tentatives de suicide, avec
nécessité d’une aide psychologique. Prédominance féminine.
o Drogue-violence-prise de risque sur la route : besoin de transgresser l’autorité
et la loi. Prédominance masculine. Besoin d’une aide psychologique.
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Différence entre conflit et rupture : le conflit est nécessaire et il permet de mieux savoir ce que
l’on pense, l’autre permet d’aller plus loin. La rupture est un manque de continuité, « qui est-
on maintenant ? ». Les autres ne répondent plus à ce dont on a besoin.
Vidéo 2 (Xavier Pommereau) ; Comment reconnaître un adolescent qui va mal et les signes de
gravité ? C’est quand un comportement s’installe, qu’il devient chronique et qu’il se cumule
avec d’autres comportements néfastes, si les ruptures arrivent avant l’âge de 15 ans (un
comportement banal après 15 ans ne l’est pas du tout avant 15 ans), le cumul des coupures
(fugues, automutilations et ivresses et drogues) et leur intensité, et la répétition des conduites
de rupture. Les parents ne parviennent pas à voir ce que l’adolescent leur montre et vont
banaliser les conduites de l’adolescent. Ils peuvent repérer un enfant qui va mal, tant que ce
n’est pas leur enfant. De plus, lorsque l’adolescent ira mal, il restera avec des gens qui
ressentent la même chose que lui, et les parents mettront la faute sur les fréquentations de
l’enfant, plutôt que de voir le réel problème. Il ne faut ni banaliser, ni dramatiser. Il faut prendre
en compte le contexte familial et la communication dans la famille.
Cas clinique Rosalie : Cette vidéo est une transmission vécue par rapport à son hospitalisation
qui a été très longue, 1 an et 3 mois. Rosalie avait des troubles de conduite alimentaire, ou TCA
(anorexie prépubère à l’âge de 9 ans). Elle a une fausse sœur jumelle avec laquelle elle avait
des conflits majeurs. Elle a déjà séjourné dans un autre hôpital et ça n’a pas marché. Elle a un
contrôle assez massif des choses (//anorexie). Elle a été sondée dû à son poids très faible,
plusieurs fois. Il y a eu différentes phases dans l’hospitalisation avec des contrats de poids et la
possibilité de participation aux activités et au scolaire étant donné que les anorexiques
investissent beaucoup le scolaire et l’intellectualisation. Hyperactivité et tension musculaire
constante. Elle avait un contact indifférencié (= le même avec tout le monde que ce soit des
personnes connues ou étrangères), perception corporelle « délirante » (=non conforme à la
réalité de ce nous avons comme image de ce qui est « gros » ou « mince »). Au début, elle
s’intéressait à son poids, puis elle ne mangeait que des aliments sains, puis elle a arrêté de
manger. De plus, le conflit parental majeur se rejouait à l’hôpital. Quand on réussit à penser les
choses, à mettre un cadre hyper strict, il y a une possibilité de travailler avec la situation.
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Il ne faut pas mettre d’étiquettes sur les ados « ou alors étiquette qu’on enlève facilement sans
trop laisser de trace », et ne pas confondre symptomatologie anorexique et symptômes de TCA
(voir le DSM-5). Conduites de restriction et de rituels ? Besoin d’une équipe pluridisciplinaire
(diététique, somatique, physique..). L’anorexie mentale serait une psychose blanche avec un
déni du corps et une mise à l’écart du côté émotionnel et une image de soi délirante (car
décalage complet avec la réalité). Avec une dépendance à l’autre et l’attaque du lien lors des
relations. Les relations familiales autours de l’anorexique, ne peuvent pas travailler ensemble
(souvent les parents sont séparés) et il y a la présence de sous-systèmes au lieu d’un système
soudé, et l’anorexique est prise entre ces différents sous-systèmes (difficulté de triangulation).
Structures extrêmement rigides.
Vidéo 3 (Marcel Ruffo) ; Les adolescents d’aujourd’hui sont assez typiques de ce que nous
sommes en train de faire. C’est-à-dire l’importance de l’image, de la communication rapide,
immédiate (sans attente). Ils sont dans la présentification, comme les ados depuis toujours
mais encore plus grâce aux nouveaux moyens d’internet qui leur permettent des échanges
ultrarapides, mondialisés, nocturnes, permanents. Il ne faut pas diaboliser cet outil. On sait
maintenant que lorsqu’on a plein d’amis virtuels, on a plus d’amis dans la réalité. Ce sont des
adolescents de l’image, l’image de soi et de l’image des autres. Les ados attendent des limites
et des références, il faut leur en donner. Les familles veulent plaire et séduire leurs enfants
alors qu’ils ne sont pas là pour ça. Les ados occupent maintenant l’espace qu’ont créés les
adultes, une adolescence plus précoce et plus tardive. Phénomène typique de notre
génération, c’est l’auto-violence (tentatives de suicide, scarifications) et hétéro-violence
(parents battus notamment dans des situations monoparentales). Les ados qui vont mal, vont
mal partout. Ceux-là sont plus visible et donc se voient bien plus et sont alors encore plus
décalés des pairs ados et étant déjà en souffrance, ils vont encore plus s’isoler du fait de leur
souffrance. Marcel est très opposé à l’ablation des parents (parentectomie) car pour lui, les
parents font partie du traitement en alliance. Si l’adolescent n’a pas de famille, il faut travailler
au plus près avec les éducateurs et les enseignant qui sont des équivalents parentaux (= masse
identificatoire).
Conclusion : L’adolescence est une période de mise en tension avec l’apparition de pulsions
sexuelles, d’angoisses et une perte de repères. Les prises de risques seront des tentatives de
contrôle, dans une recherche d’apaisement, pour la construction identitaire ou pour montrer
la différenciation parentale. C’est une crise puissante, mais qui a souvent une issue favorable.
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