Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction
1. Qu’est-ce que la psychologie du
développement ?
On a tous un intérêt pour le développement humain, on tous déjà des croyances implicites (ex : si on
a un tempérament enfant, on ne changera pas on restera colérique par exemple) et on interprète les
comportements. Evidemment le psychologue lui va se baser sur données scientifiques/ choses qui ont
été testées empiriquement ! En psychologie du développement on étude des questions tels que : vais-
je rester jaloux tout ma vie ou vais-je changer ? etc…
Les perceptions qu’on a du développement sont liées au reflet des attentes de la société et de la
culture aussi en fonction du groupe d’âge. Dans notre culture : « « Il vit toujours chez ses parents à 27
ans, il serait temps qu’il prenne son envol » « Elle n’a pas d’enfants à 33 ans ? Etrange… ». A un moment
de notre vie on a une horloge sociale qui nous amène à, par exemple, avoir des enfants etc. Mais cette
horloge est aussi liée aux attentes de la société et à notre culture !!!
On a également des théories implicites pour expliquer le comportement d’autrui. « Cet enfant a
toujours fait ce qu’il voulait. Résultat, il est insupportable aujourd’hui » « Il faut laisser pleurer les
nourrissons. Sinon, ils deviennent capricieux. ». Notre but à nous est de ne pas se référer à ses
croyances là. Il faut expliquer les causes à effet car ce n’est pas si évident que ça n’y parait. Un enfant
ne pique pas une colère pour nous ennuyer. Et on essaye de modifier leurs théories implicites.
Dans la psychologie du développement on va s’intéresser à l’étude de passage d’un état à un autre.
On s’intéresse à des trajectoires développementales dans différents domaines : Moteur, cognitif et
social. On part du principe qu’on va passer d’un état à un autre qui sera une forme supérieure, plus
complexe, plus flexible.
La psycho du développement ne s’intéresse pas juste à l’enfant et l’adolescent. On s’y intéresse de la
naissance jusqu’à la mort. On s’intéresse surtout aux mécanismes de changements de notre vie et
qu’est ce qui continue ? Est-ce qu’un évènement normatif (devenir parents) nous change ? Et des
évènements non normatif (accident grave, être pris en otage etc..) ? Tout cela en gardant en tête les
attentes de la société.
On s’intéresse aussi aux trajectoires développementale communes (ex : marche 12-18mois). Il y a
cependant des différences individuelles autour de cette trajectoire commune ; (marche plus
rapidement chez certains Les différences au niveau des stimulations ou de la personnalité ou
encore à la maturation génétique l’environnement joue un rôle important. Les hommes connaissent
également une certaine stabilité entre les stades.
Définition : Etude scientifique (empiriquement validée) des caractéristiques changeantes et
immuables du comportement humain au cours de sa vie (naissancemort)
Psychologie du développement humain : Etude scientifique des phénomènes de changement
et de continuité qui marquent la vie d’un individu et des facteurs qui influent sur ces phénomènes.
En gros : Le psychologue en développement doit pouvoir comprendre, pour intervenir, et prédire,
pour faire de la prévention.
• On parle de processus de changement ou de stabilité par rapport à la personnalité par
exemple. Cette personnalité change ou pas ?
• On va prédire ces changements et ces stabilités (ex : bébé marche barrière)
• Mettre des interventions en place : que faire pour maximiser un développement normal ? Pour
être sûr que tout se passe bien lors de son développement. Définir des stades mais aussi
fournir des aides.
Il y a différentes FORMES DE CHANGEMENTS, au niveau : (On aime voir et connaitre ces changements)
1La transition vers la parentalité est vue comme un événement changeant notre personnalité, mais en fait non ; on se sent
différent mais notre personnalité se maintient (force intérieure).
influencée par l’environnement. Manière d’interagir avec autrui : le bébé regarde, pleure et
babille, l’enfant parle. Mode d’interaction différent !
PÉRIODES :
• CRITIQUE : période du développement durant laquelle l’organisme est particulièrement réceptif à
la présence ou à l’absence de tels ou tels types de stimulations qui n’auront pas ou peu d’effets à
d’autres moments.
Il y a eu beaucoup d’expérience sur les animaux. Si des cannetons n’ont pas eu dans les 15iers
jours quelque chose à quoi s’attacher, ils ne seront plus capables de s’attacher à rien.
• PRÉDISPOSITION INNÉE : tendance innée qui porte l’individu à réagir de telle ou telle manière aux
stimuli environnementaux. Prendre le sein de la mère, s’attacher à ses parents…
o Certaines prédispositions sont universelles : Comportements instinctifs des bébés
(Pleurer, se blottir, sourire incitant autrui à prendre soin d’eux)
o D’autres sont individuelles : Différences physiques, tempérament (émotivité, niveau
d’activité et sociabilité On peut déceler ça très tôt.), aptitudes cognitives.
FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX : facteurs à l’œuvre dans les milieux de développement des individus :
famille, école, clubs, groupes de pairs, région, culture.
4.1 Maturation.
4.1.1 Maturation petite enfance.
4.1.1.1 Développement des structures de l’encéphale.
Il est important de connaitre ça pour savoir pourquoi il est impossible d’acquérir certains
apprentissages avant un certain âge. Le cerveau n’est pas encore à maturité !
Des structures sont développées à la naissance. C’est le tronc cérébral qui est constitué de :
- Le bulbe rachidien : situé à la base du crâne et dans le prolongement de la moëlle épinière
et il assure la régulation des fonctions vitales (rythme cardiaque, respiration, pression
artérielle) Nécessaire pour la survie du bébé.
- Le mésencéphale : Prolongement du bulbe et il assure les fonctions élémentaires
(l’attention, l’éveil, sommeil, les mouvements du cou et de la tête). Nécessaire aussi
Ainsi, l’enfant a des fonctions minimums. Si l’enfant est prématuré, une machine assurera les
fonctions du bulbe rachidien.
Mais il y a des structures moins développées à la naissance :
Le cortex se développe jusqu’aux 2 ans de l’enfant. C’est le siège de la conscience et des fonctions
supérieures (perception de stimuli, langage, mouvements complexes intentionnels, pensée, …). Le
cortex forme la couche extérieure du cerveau. Il contient de nombreuses circonvolutions qui
augmentent sa surface, ce qui lui permet d’avoir une énorme quantité de neurone (des milliards). Il
contient de la substance grise. Ainsi, puisque le cortex est en cours de développement, l’enfant ne sait
pas ajuster son comportement par rapport à un stimulus. L’évolution du cortex explique en grande
partie les progrès de l’enfant.
Il y a donc des millions de neurones formés à la naissance avec le début du développement de
synapses. Les connexions synaptiques permettent de relier les neurones entre eux et cela est dû à la
croissance des axones et des dendrites. Croissance rapide : le cerveau triple de la naissance à 2 ans.
Plus il a de stimulations adaptées à son niveau développementale et à son état du moment et plus on
va développer ses neurones et ses synapses. Ceci se fait donc en réponse aux stimulations de
l’environnement (si pas adapté c’est néfaste). Les apprentissages créent des synapses et réseaux
de neurones en évolution.
Crâne du nouveau-né est formé de plusieurs os séparés par des fontanelles (= espaces membraneux
permettant à la tête d’être comprimée sans dommages à la naissance et l’accroissement de la masse
cérébrale dans les mois suivants). Il y a une ossification à 22-24 mois (absence de perception au
toucher)
La myélinisation des fibres nerveuses débute vers 1 an. Elle se fait selon des axes spécifiques. Les
fibres nerveuses qui desservent les cellules musculaires du cou et des épaules sont myélinisées + tôt
que l’abdomen. Ceci explique la maitrise des mouvements de tête des bébés avant de se tourner sur
le dos/ventre. Toujours, une plus grande rapidité durant les 2ières années de vie mais il y a une
poursuite durant l’enfance et l’adolescence. Au niveau de la motricité : myélinisation complète de la
région gouvernant la motricité à 6 ans. C’est donc tout à fait normal (car développement non terminé)
qu’à 4 ans un enfant ait du mal au niveau des compétences motrices (ex : Il est difficile pour les enfants
d’inhiber les infos « parasites ».)
La myélinisation se passe partout mais surtout au niveau de la formation réticulée (= Région
responsable du maintien de l’attention et sélection des infos). Le processus de myélinisation est très
long il ne s’achève seulement que vers +-25 ans. On continue à produire des gaines de myéline autour
des axones pour augmenter nos capacités attentionnelles. C’est pourquoi, il est difficile avant 25 de
focaliser son attention sur quelque chose. A partir de 25ans, on arrive très facilement à inhiber les
informations inutiles.
La fin de l’adolescence se fait lorsque la maturation physique est terminée. Mais ce n’est pas tout à
fait juste…. La fin de l’adolescence serait plutôt vue vers 20/25ans. Cette définition tient compte de
facteurs sociaux (20/30ans réelle autonomie financière) mais au point de vue physiologique : 18 ans
c’est bon c’est fini. Ensuite : déclin ou entretien.
5. L’épistémologie.
EPISTÉMOLOGIE : manière dont se construit la connaissance dans un domaine.
La psychologie du développement est une science empirique. Les théories et modèles reposent sur
des études empiriques. Pour cela on va utiliser des observations, des questionnaires ou des entretiens.
• Jeu trilogique de Lausanne : On place les 2 parents et l’enfant d’environ 18mois sur des
chaises qui forment un triangle équilatéral. On propose de faire des jeux en famille. Ils jouent
à 2 (enfant et parent) et puis avec l’autre parent. Ensuite tous ensemble et pour finir juste les
2 parents. On s’intéresse aux interactions familiales précoces. On peut utiliser des vidéos
feed-back pour se focaliser sur les moments positifs. Ainsi, on va augmenter leur estime de
leurs compétences.
• Strange situation procedure (SSP) : évaluation de l’attachement dans la dyade mère-enfant.
Mise en situation : l’enfant et sa mère sont dans une pièce, la mère part et un étranger entre.
On regarde le comportement de l’enfant envers l’étranger, comment la maman va partir, etc.
Ensuite la mère revient et on observe également comment cela va se passer.
• Evaluation de l’attachement sou forme de questionnaires auto/hétéro rapportés. La SSP ne
fonctionne pas sur des adolescents et adultes, on doit donc collecter des données. Les items
sont évalués sur l’échelle de Likert (1 à 7), on évalue l’intensité et la fréquence des affirmations.
Les questionnaires qui sont fait en début et en fin de thérapie permettent de voir sur quel
domaine notre intervention a été utile. Les questionnaires permettent aussi de gagner du
temps.
• Adult Attachment Interview : entretien (qui prend du temps) d’un adulte pour analyser son
attachement. C’est un entretient semi-directif car on pose une série de question au patient.
L’objectif est en fonction des réponses (et surtout la manière de répondre) permet de décrire
le style d’attachement.
L’objectif est d’arriver une complémentarité des méthodes même si ce n’est pas toujours très évident.
Les questionnaires restent les plus rapides et les plus simples.
Au niveau des méthodes pour récolter les données on a le choix :
• ÉTUDES LONGITUDINALES : Etudier à plusieurs moments des personnes. On voit vraiment les
changements, le développement. Problème : cela prend du temps, s’est coûteux, difficile, et
c’est exposé à des pertes expérimentales = mort expérimentale (abandon des sujets ou de
l’expérimentateur).
• ÉTUDES TRANSVERSALES : comparer différent groupe (2 cohortes) une seule fois. One shot.
Problème : On ne voit les changements et le développement.
• SÉQUENTIELLES COMPARATIVES : Dans celle-ci, on combine des cohortes sur le long terme.
C’est une combinaison des méthodes transversales et longitudinales.