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Clémence Châtelet

39251700 – Gilles Vannuscorps


LLOGO1327 – Cours au choix
Troubles de la sphère ORL (évaluation et PEC logo)

Examen : Questions ouvertes (courtes et longues) avec pénalités en cas de réponses erronées (examen plus sévère cette
année)  Le 8 janvier.

Exemples de questions : A quoi servent les motoneurones gamma ? ; Que sont les fibrillations ? ; Quel nerf crânien
est innervé uniquement de manière controlatérale ? ; En vous référant au modèle DIVA, expliquez ce qu’est la,
« speech sound map » et comment elle se met en place ?

0- INTRODUCTION

Vidéo : Personne qui parle le plus vite au monde. En moyenne, combien de commandes motrices (info qui dit à un
muscle donné « contracte toi » ou « relâche toi ») sont nécessaires pour parler pendant 1 sec ? Combien de phonèmes
par secondes ? Combien de muscles sont nécessaires par phonèmes ?

2-3 mots / sec ; 4-5 syllabes ; 10-12 phonèmes. Articuler un phonème requiert + ou – 80 muscles donc 80x10
commandes motrices / sec = 800 commandes motrices sont nécessaires pour parler en 1 sec.

Dans mon système moteur, ai-je quelque part un schéma / un programme moteur figé de la commande motrice à
faire pour parler ? NON. Parler, c’est essentiellement découvrir des liens entre un son qu’on souhaite produire et les
contraintes articulatoires nécessaires pour leur production, ce n’est pas stocker un ensemble de commandes motrices.
A prendre en compte lorsqu’on rééduque nos patients. Ce n’est pas leur faire (ré) apprendre un programme figé.

La parole est-elle essentiellement une activité motrice ou sensori-motrice ? SENSORI-MOTEUR. L’audition est
fondamentale pour la parole (perception).

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I- ANATOMIE DE LA SPHERE OROFACIALE
1) Embryologie de la face

A 5 semaines de développement embryologique intra utérin, L’arc pharyngien commence à se développer et à


bourgeonner. A 5 semaines, 5 bourgeons apparaissent (1 frontal, 2 mandibulaires, 2 maxillaires) + la placode olfactive
(qui va donner les narines). Les bourgeons se développent autour du stomodeum (qui va donner les fosses nasales et
la cavité buccale). Ces structures vont migrer vers le plan sagittal, la ligne médiale du corps et fusionner.

A 6 Semaines, ça migre vers la ligne médiale et 2 nouveaux bourrelets apparaissent : le nasal latéral (= ailes du nez) et
le nasal médial (= septum nasal, lèvres supérieure et partie antérieure du palais osseux primaire, qui contient les 4
incisives maxillaires = philtrum)

A 10 semaines, la face a quasiment son aspect définitif. Les défauts de fusion, de sutures, peuvent donner lieu à des
fentes (labiales, palatines, labio-palatines).

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2) Les régions de la face

(Connaitre les os de la face et du crâne) : On a 8 os dans le crâne : 4 os sont impairs et médians (= os frontal, os
éthmoïde et sphénoïde, os occipital) ; 4 os sont pairs et latéraux (= 2 os pariétaux, 2 os temporaux). Pour la face on a
4 éléments osseux : os nasaux, os zygomatiques, os maxillaires et les cornets inférieurs. Ces os sont suturés les uns
aux autres. Ces sutures sont des synostoses. Le crane grandit et prend du volume donc ces sutures se font pendant le
développement. Ils sont reliés les uns aux autres grâce aux fontanelles (tissu fibreux) chez les enfants.

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3) La bouche

On va parler de : lèvres, angles de la bouche (pour les coins),


fente orale, sillons naso-labiaux. Dans un bilan myo
fonctionnel, on apprend à observer le visage d’un adulte et
d’un enfant. En dessous de la peau on trouve les muscles (A
connaitre). 80 muscles sont utilisés pour articuler les sons de
la parole (introduction). Les articulateurs des sons de la parole
sont : la mandibule, le voile du palais, la langue, les lèvres, les
muscles du pharynx.

La configuration et la contraction des lèvres et de la mandibule  Muscles orbiculaires des lèvres (pour la fermer),
c’est la chaire des lèvres (donc regarder la grosseur des lèvres). Ceux qui respirent par la bouche toute la journée (les
respirateurs buccaux), ont souvent des petites lèvres. Comment tester la tonicité des orbiculaires des lèvres chez un
patient ? Ex : souffler dans une paille ou serrer les lèvres en maintenant qqch dans la bouche, faire une bouche en cul
de poule.  Le buccinateur est le deuxième muscle qui donne le volume aux joues. Muscle profond de la joue. On le
contracte quand on mâche ou quand on sourit (rapprocher les joues des dents).

- Les muscles zygomatiques (petits et grands), viennent soulever les coins des lèvres et les tirer vers l’arrière. Ils
interviennent dans la mastication et le sourire.
- Le risorius permet de tirer les lèvres vers le haut en particulier
- Les muscles élévateurs de l’angle de la bouche, il vient tirer l’angle de la bouche vers le haut.
- Les muscles abaisseurs de l’angle de la bouche pour tirer vers le bas.
- Les muscles élévateurs de la lèvre supérieure, pour la rapprocher du nez.
- L’abaisseur de la lèvre inférieure.
- Muscle mentonnier, pour contracter le menton.

Exercices :

 De quel muscle s’agit-il ? Le buccinateur. Il sert à ramener les aliments vers l’arrière de la bouche et pour
articuler le « i ». Le buccinateur est l’antagoniste de l’orbiculaire des lèvres qui sert à articuler le « u ».
 Le Risorius et le zygomatique majeur, utiles pour l’articulation des voyelles étirées comme le « i ».
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4) La cavité buccale

- Les lèvres (supérieure et inférieure).


- Le Vestibule oral + les freins (supérieur et inférieur). Les freins peuvent être parfois trop courts et empêchent
l’articulation adéquate.
- L’Arc palatoglosse (relie le palais mou et la partie postérieure de la langue).
- Les tonsilles palatines ou amygdales (tissu lymphatique derrière l’arc palatoglosse).
- Arc palato-pharyngien (muscle qui relie le palais mou aux structures du pharynx) + uvule ou luette (extrémité
du palais mou).
- Au fond, il y a la paroi postérieure de l’oropharynx.
- Le torus tubaire est un amas cartilagineux qui entoure la trompe d’Eustache (=conduit osseux fibro-
cartilagineux qui mesure 3 à 4 cm et relie l’oreille moyenne et le nasopharynx). Il se situe au-dessus du voile
du palais en arrière du conduit nasal. La logopédie tubaire (sert à réhabiliter le fonctionnement de la trompe
d’Eustache pour les enfants avec des otites séro-muqueuses  Retard de parole). La trompe d’Eustache a un
rôle de protection mécanique contre le son de notre propre voix (conduit fermé) et contre les bactéries. Rôle
de protection immunitaire de l’oreille moyenne (cavité fermée donc quand il y a des bactéries il faut les
extraire jusque dans le rhinopharynx). Elle joue un rôle important dans l’équilibre des pressions de part et
d’autre du tympan (en mobilisant certains muscles, on va ouvrir de manière brève la trompe pour que de l’air
rentre et rééquilibre les pressions)  Manœuvre de Valsava.
- Os hyoïde + épiglotte.

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5) La langue

Les muscles sont à connaitre car ils peuvent engendrer des troubles
de l’articulation ou de la déglutition. 3 grandes parties (la pointe =
l’apex ; le corps qui comprend les 2/3 antérieurs ; la racine). Le corps
et la racine sont séparés par le sillon terminal (v). On distingue deux
types de muscles : les extrinsèques (ils font partie de la langue mais
sont reliés à des os, des cartilages) ; les intrinsèques (ils sont dans la
langue et peuvent modifier la forme mais pas vraiment la position
dans la bouche).

Les extrinsèques (4) :

- Le génio-glosse qui permet de tirer la


langue vers l’avant.
- Le hyo-glosse qui tire la langue vers
l’arrière et vers le bas.
- Le stylo-glosse qui permet de tirer la
langue vers l‘arrière et vers le haut.
- Le palato-glosse qui permet de tirer la
langue vers l‘arrière et vers le haut. Il permet d’élever
la partie postérieure de la langue et lever le voile du
palais

Les intrinsèques (4) :

- Le longitudinal supérieur qui raccourcit la langue


dans sa longueur.
- Le longitudinal inférieur qui a le même rôle
(raccourcir la langue)
- Le transverse qui rétrécit la langue dans sa largeur et
donc la langue s’allonge.
- Le vertical qui est organisé de fibres verticales, la
langue s’aplatit et donc s’allonge.

Innervation de la langue (motricité - somato sensation - goût).


Permet de comprendre quels sont les impacts supposés suite
à un souci d’innervation. L’innervation de langue dépend
essentiellement de 3 nerfs crâniens.

- Le gout sur les 2/3 antérieurs de la langue est véhiculé


jusqu’au TC par le nerf facial (VII) (= chorde du tympan).
- Le goût des 2/3 tiers postérieurs de la langue est
véhiculé par le nerf glosso-pharyngien (IX).
- Le toucher de la partie antérieure est véhiculé par le
nerf lingual (3ème branche du nerf trijumeau (V)).
- Le toucher postérieur est véhiculé par le nerf glosso-
pharyngien (IX).

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6) Le nez

Des obturations au niveau nasal peuvent être une cause de troubles


myo-fonctionnels chez les enfants. Il se divise en 3 canaux (= méats)
dans lesquels l’air circule. Ils sont séparés par les cornets (inférieur,
moyen et supérieur).

7) Le palais

Il se divise en 2 : un palais osseux en avant qui se termine en


arrière par un palais mou (= voile du palais constitué de muscles
 Il est capable de s’abaisser ou de se relever quand on
déglutit ou quand on produit des sons oraux). Le voile du palais
se termine par la luette. Le palais dur est constitué de deux
grandes parties (l’os maxillaire sur sa partie antérieure qui
émerge via la fusion des bourgeons maxillaires et derrière l’os
palatin). C’est au niveau de ce bourgeon que peuvent se
trouver des fentes palatines.

Le voile du palais ou palais mou se constitue de 5 muscles :

- 1 muscle interne qui est le muscle intra vélaire (plus grande partie de la masse du voile)
- 2 muscles supérieurs.
- 2 muscles inférieurs (muscle palato-glosse et palato-pharyngien). Ils vont s’activer pendant la mastication (on
continu à respirer par le nez car le voile du palais s’abaisse, la base de la langue s’abaisse ainsi que le pharynx
et le larynx). Des patients avec des problèmes au niveau de ces muscles vont avoir des problèmes de
mastication et déglutition. Ce sont des muscles essentiels pour l’articulation de voyelles et de sons nasaux
(un, an, on  Le voile du palais doit être abaissé).
- 2 muscles péri-staphylins. Un externe (TENSEUR) qui sert à relever et étirer le voile palais vers l’extérieur et
un interne (ELEVATEUR) qui tire le voile du palais vers le haut (il permet de protéger les cavités nasales). Ils
permettent de produire des sons oraux pour empêcher les sons nasaux. Ces deux muscles sont innervés par
des nerfs crâniens différents. L’externe (muscle tenseur est innervé par le nerf trijumeau, sa branche
mandibulaire (nerf aussi impliqué dans la sensation tactile des deux tiers antérieurs)), l’interne (élévateur est
innervé par le nerf vague X (qui est celui qui innerve les CV, permet de mettre les CV en adduction  Voix
nasale s’il y a un problème sur le nerf X).

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8) La mandibule

C’est un os qui se compose d’une partie alvéolaire (insertion des dents), une tête de la mandibule qui fait jonction
avec l’os temporal dans la jonction temporo-mandibulaires, deux processus (condylaire et coronoïde).

9) Les dents

Il y a 32 dents (en 4 quadrants de 8 dents avec systématiquement 2


incisives (médianes et latérales), 1 canine, 2 prémolaires et 3
molaires. On va décrire les différentes faces des dents en fonction
de la partie de la sphère oro-faciale vers lesquelles ces faces
regardent. Vers l’avant on parle de face labiale / face vestibulaire,
vers l’intérieur de la bouche on parle de face linguale / face orale.
Une face mésiale c’est lorsque la dent est orientée vers la ligne
médiale (la ligne sagittale). La face distale est vers le côté et vers
l’arrière (opposé à mésial).

Dents maxillaires (du dessus), dents mandibulaires (du dessous)

Lorsqu’on communique à propos des dents, on n’utilise pas leurs


noms courants. On ne va pas écrire la première prémolaire… On va
donner un chiffre associé à chacune des 32 dents chez l’adulte.
Quand on est face au patient, on commence sur l’étage maxillaire
gauche vers la droite puis on tourne vers dans le sens des aiguilles
d’une montre.

Ligne sagittale (milieu de la bouche)

1er quadrant (18 11) 2ème quadrant (21 28)

4ème quadrant (48 41) 3ème quadrant (3138)

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L’occlusion, c’est la position des mâchoires l’une par rapport à


l’autre lorsqu’elles sont fermées. Par opposition aux
malocclusions que nous allons voir (occlusion dentaire qui ne sont
pas physiologiques). Dans l’occlusion normale, la mâchoire
maxillaire vient se positionner un peu en avant de la mâchoire
mandibulaire. Lors d’une occlusion normale, les dents l’une par
rapport à l’autre : overbite (surplomb vertical en mm/%, (c’est la
relation verticale entre le sommet de l’incisive médiale
mandibulaire et le sommet de l’incisive maxillaire)), overjet
(surplomb horizontal en mm, (relation entre la face vestibulaire
ou labiale et la surface labiale vestibulaire de la même dent)) ils sont de plus ou moins 3mm. Lorsque des enfants ont
des déséquilibres musculaires au niveau de la bouche, ça entraine des déviations des dents qui peuvent entraines des
overbite et overjet disproportionnés.

Il y a un décalage postérieur de l’étage maxillaire par rapport à l’étage mandibulaire car les incisives maxillaires sont
plus larges que celles de l’étage mandibulaire. La première cuspide de la molaire vient s’insérer avec le sillon de la
molaire mandibulaire (intercuspidie physiologique optimale quand tout s’imbrique. Sans ce décalage, les cuspides et
sillons ne s’imbriquent pas).

Les dents de lait = dents déciduales. Il y a 20 dents de lait (5 dans chaque quadrant ; 2 incisives médiale et latérale, 1
canine et 2 molaires). Terminologie similaire mais le premier quadrant prend le numéro 5 par convention (51 à 55 ; 61
à 65 ; 71 à 75 ; 81 à 85). Voir les dates d’apparition ainsi que l’ordre (slide, tableau à insérer). Les dents manquantes
déstructurent l’harmonie au sein de la bouche. A partir de 6 ans, les dents déciduales laissent place aux dents adultes.
La première dent adulte est la dent de 6 ans qui est la première molaire adulte.

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10) L’ATM (articulation temporo-mandibulaire) et les muscles masticateurs

l’ATM est composée de trois éléments (la tête de la


mandibule, la fosse mandibulaire dans l’os temporal et
le disque articulaire qui joue un rôle de protection
contre la friction entre la tête de la mandibule et la fosse
pendant la mastication, ce disque n’est pas vascularisé
ou innervé). Cette ATM est maintenue grâce à plusieurs
ligaments (ligaments de la capsule articulaire et
ligament latéral). Cette ATM permet 3 types de
mouvements (mouvements de rotation, la bouche
s’ouvre et se ferme ; mouvements de translation, la mandibule va de l’avant vers l’arrière, on parle de rétrusion et de
protrusion ; mouvements transversaux, mandibule qui bouge de gauche à droite qui sont aussi les mouvements de
mastication). Le mouvement de la tête dans la fosse, mouvement transversal n’est pas impliqué dans la parole mais
surtout dans la mastication. Le mouvement d’ouverture en revanche est très important pour la parole (mouvement
de rotation (ouverture de 10 à 15 degrés) et de translation mandibule tirée vers l’avant par des muscles ptérygoïdiens).

Ces mouvements sont permis grâce à différents muscles. Les muscles masticateurs (ferment la mâchoire et relèvent
la mandibule, permettent de mordre) il y en a 4 :

- Le masséter (qui s’insère sur la mandibule en bas et sur


l’arcade zygomatique), muscle qu’on sent quand on contracte
les dents. Il permet de relever la mandibule.
- Le muscle temporal (s’articule entre le processus coronoïde
de la mandibule et l’os temporal), muscle qu’on sent quand
on ferme les dents très fort. Il permet de relever la mandibule.
- Les muscles ptérygoïdiens : le médian (il permet de relever la mandibule) et le latéral (il permet de tirer le
condyle mandibulaire vers l’avant, c’est une protraction, il permet d’ouvrir la bouche très fort).

Les muscles qui permettent d’ouvrir la mâchoire sont au nombre de 3 :

- Les muscles génio-hyoïdiens : il s’insère sur la partie inférieure interne de la mandibule et sur l’os hyoïde
(quand il se contracte il tire la mandibule vers le bas).
- Le muscle digastrique : il relie la mandibule à la mastoïde donc quand
il se contracte, la mandibule vient s’ouvrir)
- Le mylo-hyoïdien : relie mandibule et os hyoïde.

Exercices :

 dent déciduale du deuxième quadrant, dent 63, LA CANINE, un enfant d’environ 5 ans (plus de 2 ans et demi
mais moins de 6 ans), MAUVAISE OCCLUSION (overbite et overjet quasi nul car pas d’écart horizontal et
vertical).
 Fente palatine du palais mou (absence de fusion au niveau palatin. (Il y a aussi le palais dur partie antérieure
avec l’os maxillaire qui vient des bourgeons maxillaires).
 Vidéo d’un gars qui ouvre la bouche et doit la garder ouverte malgré une pression pour la fermer : les muscles
attachés à la mandibule qui permettent l’ouverture de la mâchoire (géniohyoïdiens, digastrique et mylo-
hyoïdien).
 Vidéo ou un gars gonfle les joues et doit les garder gonflées malgré une pression sur celles-ci : le muscle
orbiculaire des lèvres, les muscles inférieurs du voile du palais (muscles palatoglosses et palato-pharyngiens).
(attention le buccinateur c’est le contraire de cette vidéo, il ramène les joues vers les dents).
 Patient dysarthrique après lésion d’un nerf crânien : côté gauche paralysé. Muscle péri-staphylin gauche
interne  Innervé par le nerf vague, lésion unilatérale gauche (X).

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II- PHYSIOLOGIE DE LA SPHERE OROFACIALE
1) La position au repos

La bouche au repos doit être fermée, sans efforts apparents, pas d’effort musculaire, pas de
contraction. (Attention aux respirateurs oraux  lèvres trop fines, mandibule prognathe …).
Les lèvres fermées se situent normalement 2/3mm en-dessous de la gencive maxillaire (on peut
avoir une bouche qui se ferme trop bas ou trop haut s’il y a un problème).

La langue au repos est en position haute = la langue touche le palais (de façon verticale). Sur le
plan sagittal, la langue doit être légèrement avancée pour que l’apex se positionne sur la papille
palatine, derrière les maxillaires. Sur un plan transversal, la langue vient se positionner entre les
molaires et prémolaires des deux côtés (attention si macroglossie ou microglossie).

Les fonctions oro-faciales :

- Fonctions vitales : ventilatoire, alimentation, déglutition et mastication et la fonction immunitaire.


- Fonctions sociales : les mimiques faciales, la communication non verbale, la phonation et l’articulation.
 Toutes ces fonctions s’influencent les unes et les autres. Des perturbations dans le déroulement normal
de ces différentes fonctions pourront avoir un effet plus ou moins marqué sur le développement des
maxillaires, de la face, de la musculature oro-faciale et sur la position des dents et vice-versa.

2) La fonction ventilatoire

C’est le socle, la première chose à rééduquer chez un patient. Attention il y a une différence entre trois phénomènes :

- Respiration = échanges gazeux qui se font au niveau dans les alvéoles des poumons. Phénomènes cellulaire
par et à travers lequel le CO2 contenu dans les veines et transféré dans les alvéoles. Chacune des réactions
oxydatives productrices d’énergie mettant en œuvre le transfert d’oxygène et la production de gaz carbonique
et d’eau. Phénomène cellulaire (mitochondrial). Toutes les cellules vivantes respirent.
- Hématose = échanges gazeux pulmonaires convertissant le sang veineux en sang artériel.
- VENTILATION = renouvellement de l’air dans les voies aérifères, lequel alimente l’hématose, elle-même
nécessaire à la respiration cellulaire.

La ventilation fonctionnelle est celle qui passe par le nez. L’avantage de la ventilation nasale passe par la fonction de
conditionnement (air réchauffé et humidifié pour faciliter la respiration, les échanges gazeux) mais aussi pour la
fonction d’épuration et immunitaire (les nez filtre l’air). Chaque jour on inspire 10 000 litres d’air où il y a beaucoup
de particules. Celles-ci sont mieux filtrées par les cavités nasales que par la bouche. Le mucus nasal emprisonne toutes
ces particules et le mucus va ensuite être déplacé par les cellules ciliés dans le nez jusqu’à ce qu’il soit dégluti. Nous
avons aussi des anticorps, des tissus lymphatiques (amygdales, tonsilles). La respiration nasale développe la fonction
morphogénique (développement de la forme du visage avec une importance esthétique et fonctionnelle, meilleure
déglutition et articulation). Développement maxillaire et équilibre myo-fonctionnel de la bouche.

 La ventilation chez les patients doit se faire par le nez. Si elle n’est pas nasale, on parle de dysfonction
ventilatoire. La dysfonction ventilatoire est définie comme toute ventilation qui n’est pas exclusivement
nasale au repos ou mixte à l’effort.

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Air  Cavités nasales  Trachée (larynx + CV)  Poumons  Alvéoles (échanges
gazeux).

Il y a 7 paires de vraies côtes (rattachées à la colonne vertébrale et au


sternum), 3 paires de fausses côtes, 2 paires de côtes flottantes  12
paires de côtes donc 24 côtes en tout. Les côtes viennent par le biais
de cartilages s’accrocher au sternum. Pour les fausses côtes, elles
s’accrochent aux cartilages des autres côtes et les côtes flottantes ne s’accrochent à rien. Les poumons sont le réservoir
d’air. Ceux-ci sont contenus dans la cage thoracique.

Les muscles inspiratoires sont au nombre de 4 :

- LE DIAPHRAGME est responsable de 90% de la


respiration, quand on le contracte, il se tend, il s’aplatit
et donc les poumons sont tirés vers le bas, le volume de
la cage thoracique augmente et on inspire. Quand il se
relâche, on expire. L’inspiration nécessite de contracter
le diaphragme tandis que l’expiration est passive.
- Les muscles intercostaux externes pour écarter les côtes
entre-elles et permettent de pousser la cage thoracique
vers l’extérieur.
- Les muscles scalènes
- Les muscles sternocléidomastoïdiens

Les muscles expiratoires sont au nombre de 2 :

- Relâchement du diaphragme le plus souvent dans la vie de tous les jours.


- Les muscles abdominaux (en dessous du thorax), permettent de pousser les viscères qui poussent sur le
diaphragme et qui poussent sur les poumons.
- Les muscles intercostaux internes

Les principes physiques de la ventilation s’appuient sur deux lois :

 Loi de Boyle : à température constante et dans un espace clos, plus l’espace devient petit, plus la pression à
l’intérieur augmente. La pression est inversement proportionnelle au volume.
 L’air (et les liquides) se déplace toujours d’une zone de haute pression vers une zone de basse pression. (La
pression atmosphérique est constante, 760mmHg = 101.3kPa tandis que la pression alvéolaire varie au cours
du cycle respiratoire sous l’effet des variations de volume des poumons).
 Ventiler (inspirer / expirer) va consister à diminuer et augmenter le volume de la cage thoracique et donc des
poumons. Ces changements se font grâce à des muscles qui permettent d’augmenter ou de diminuer
l’intérieur de la cage thoracique.

Quand on est au repos entre l’inspiration et l’expiration, la pression atmosphérique est égale à la pression alvéolaire
 Il n’y a pas de débit, l’air ne bouge pas. Lorsqu’on a une contraction du diaphragme (il s’abaisse) et que le volume
des poumons augmente et donc que la pression alvéolaire dans les poumons devient plus petite que la pression
atmosphérique  Il y a un débit d’air dans les poumons. Si on arrête de respirer et qu’on se relâche … (à revoir)

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A) Le cycle ventilatoire

Il est étudié via un spiromètre (à cloche) qui calcule les volumes d’air mobilisé au cours de la ventilation (expiration et
inspiration). L’inspiration est toujours active tandis que l’expiration normale est passive mais l’expiration « forcée »
pour mobiliser des volumes supplémentaires devient active. Attention, il y a des volumes mobilisables et non-
mobilisables (volume résiduel).

- La capacité pulmonaire totale = somme de tous les volumes pulmonaires (CPT = VR + VRE + VC + VRI = CV +
VR), Adulte au repos  environ 5000 Ml.
- Le volume courant = volume mobilisé au cours d’un cycle respiratoire. Aussi appelé VT (Tidal volume)  500ml
- Le volume de réserve inspiratoire = quantité d’air (= le volume en litres) qu’on peut inspirer en plus après une
inspiration normale, pour un adulte au repos  environ 2500 à 3000ml.
- Le volume de réserve expiratoire = quantité d’air qu’on peut expirer en plus après une expiration normale,
pour un adulte au repos  environ 1000ml.
- La capacité inspiratoire = volume d’air qu’on peut inspirer après une expiration normale au repos. (pour tester
ça on demande de ventiler normalement et après une expiration normale d’inspirer le plus possible), CI = VRI
+ VC.
- La capacité résiduelle fonctionnelle = volume pulmonaire en fin d’expiration normale (=volume pulmonaire de
repos), mesurable indirectement, CRF = VRE + VR  environ 2000ml
- La capacité vitale = total des volumes mobilisables, CV = VRE + VC + VRI  environ 4000 à 4500ml.
- Volume résiduel (NON MOBILISABLE, non mesurable directement) = quantité d’air dans les poumons qu’on
ne peut pas expirer, ce qui reste après une expiration forcée  environ 1000ml.

L’automatisme respiratoire prend naissance dans les réseaux de neurones du TC. Le cerveau contrôle aussi de façon
plus volontaire la respiration.

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B) La ventilation dans la parole (* voir plus loin dans le cours)

Il y a 5 différences entre la ventilation dans la parole et la ventilation au repos. Quand on parle, on ventile par la
bouche. Le volume d’air inspiratoire est souvent plus important et l’inspiration plus rapide, le rapport TI/TE est plus
petit. On mobilise les muscles différemment qu’au repos. Le volume d’air expiratoire est plus variable et on mobilise
le VRE (volume de réserve expiratoire) donc on mobilise les muscles expiratoires. Attention ce ne sont pas les seules
5 différences.

Exercices :

- Est-il possible de mesurer le volume de la réserve inspiratoire d’un patient avec un spiromètre ? Si oui ?
comment vous y prendriez-vous ? Respirer normalement en se relâchant avec un volume courant et à la fin
d’une expiration d’inspirer le plus possible, ça nous donne une information sur le volume courant et sur le
volume inspiratoire total. On soustrait les deux.
- Est-il possible de mesurer le volume de réserve expiratoire d’un patient avec un spiromètre ? Si oui, comment
vous y prendriez-vous ?
- Est-il possible de mesurer la capacité pulmonaire totale d’un patient avec un spiromètre ? Si oui, comment vous
y prendriez-vous ?
- Lors d’une randonnée en altitude, faut-il plus ou moins de force pour inspirer 1 L d’air? La pression
atmosphérique est plus faible en altitude. Il faut plus de force pour inspirer car inspirer de l’air nécessite de
créer une pression dans les poumons qui est plus faible que la pression à l’extérieur. L’air se dirige toujours vers
un endroit où il y a moins de pression.
- Lors d’une randonnée en altitude, faut-il plus ou moins de force pour expirer 1 L d’air?
- Citez des origines possibles d’une diminution du volume expiratoire maximal par seconde (VEM) chez un
patient. Dû à un dysfonctionnement des muscles expiratoires et donc il y a moins de volume respiratoire
maximal. Une des difficultés d’une perte de la tonicité des muscles expiratoires et aussi inspiratoires. Plus on
peut inspirer à la base, plus le relâchement du diaphragme dans la phase expiratoire va créer ce volume
maximal par secondes. L’asthme, des troubles créant une diminution du volume inspiratoire et expiratoire
maximal et d’autres causes comme des causes obstructives (tabagisme et tout ce qui rigidifie les poumons).
- Quel est l’impact sur la parole d’une diminution importante du volume de réserve inspiratoire?
- Que pensez-vous d’un patient avec une capacité vitale de 4.5L capable d’expirer un maximum de 3L d’air par
seconde? Ce n’est pas normal car ce patient à l’indice de Tiffeneau qui est le rapport du VEM / CV qui se situe
en dessous de la capacité normal qui est environ de 80%. Ici, si on fait 3/4 .5 on a 66%. C’est en dessous de
l’indice de Tiffeneau normal. Le patient à potentiellement un problème au niveau des muscles expiratoires ou
un problème obstructif.
- De quoi s’agit-il ?

- Cette personne au repos respire-t-elle normalement ?

- Combien reste-t-il d’air dans les poumons de ce sujet à ce moment-là ?

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39251700 – Gilles Vannuscorps
3) L’alimentation

Il y a deux grandes phases, la phase préparatoire puis la déglutition. Est-ce qu’un patient s’alimente correctement ?
Ça veut dire est-ce qu’il mastique bien et est-ce qu’il déglutit bien ? Etc.

A) La phase préparatoire

Elle commence avec la mise en bouche et se poursuit par la contention des aliments, la mastication et le malaxage
et l’insalivation du bolus. Il faut être capable pour avoir une phase préparatoire de l’alimentation physiologique de
mettre les aliments en bouche, de les garder en bouche, de les mastiquer et de les insaliver. Ces différentes phases et
fonctions requièrent un bon fonctionnement des muscles des lèvres, des joues, de la langue et de la mandibule. La
mise en bouche et la contention vont nécessiter deux choses : être capable de fermer les lèvres pour que les aliments
ne s’échappent pas et de rabattre le voile du palais sur la base de la langue pour que les aliments ne s’échappent pas
dans le pharynx pendant qu’on les mastique. Fermer les lèvres, c’est contracter l’orbiculaire des lèvres et abaisser le
voile du palais sur la base de la langue c’est la fonction du muscle palatoglosse. Pendant cette phase de mastication,
de contention, comme le voile du palais est abaissé sur la base de la langue, les voies aériennes restent disponibles.
On ventile par le nez pendant la mastication. On comprend donc les troubles alimentaires des enfants qui ont des
obstructions nasales ou des habitudes de ventilation orale  Problème d’une ventilation buccale.

La phase de mastication est un acte mécanique semi-volontaire rythmique qui a pour but de réduire la taille des
aliments et de faciliter l’action des enzymes de la salive qui vont décomposer ces aliments. On a besoin de différents
muscles, la langue pour chercher les aliments près des dents, les buccinateurs viennent pousser les aliments qui sont
dans l’espace vestibulaire pour les repousser vers les dents, les lèvres servent de contention et le voile du palais est
abaissé grâce au palatoglosse. On a aussi une action des 4 muscles masticateurs (le masséter, le temporal, le
ptérygoïdien médian et latéral) qui permettent de venir porter les arcades dentaires les unes contre les autres pour
couper et écraser les aliments. La mastication se fait généralement de manière unilatérale alternée. On mâche d’un
côté de la bouche et typiquement on change de temps en temps de côté. Certaines personne ont une mastication
unilatérale stricte et d’autres ont une mastication bilatérale (ce qui est moins efficace). Il y a 3 phases dans la
mastication : ouverture des arcades dentaires, fermeture de la mâchoire rapidement jusqu’au contact avec les
aliments, une fois en contact on continue à les rapprocher mais de manière plus lente. Les mouvements masticateurs
se déroulent dans trois plans de l’espace : vertical, transversal et sagittal (grâce au ptérygoïdien latéral).

L’insalivation est la création de salive. On en génère 0.5 à 1.5L par jour. Elle
permet de venir modifier les caractéristiques chimiques des aliments et les
dégrade. La salive est constituée d’enzymes qui dissolvent les constituants
chimiques de la nourriture mais aussi de lysozymes qui jouent un rôle
antibactérien. Elle est légèrement acide et est générée par les glandes salivaires
(les parotides, les sublinguales et les sous-maxillaires).

B) La phase de déglutition

Cette phase se constitue elle-même de trois phases (orale – pharyngée – œsophagienne). La phase orale correspond
à ce qui se passe après la mastication. Quand on a bien mastiqué, on ramène la nourriture sous la langue et l‘apex
prend appuie sur la papille palatine (= partie antérieure du palais, postérieure aux incisives maxillaires) et la langue
fait un mouvement vers l’arrière pour pousser le bolus vers le voile du palais. Lorsque la nourriture atteint les piliers,
c’est-à-dire le palatoglosse, il y a une phase réflexe qui se déclenche. Le voile du palais se relève et la phase suivant
s’initie qui est la phase pharyngée.

La phase pharyngée n’est plus dans un acte volontaire mais réflexe. 3 choses se déroulent en même temps dans cette
phase :
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- une occlusion vélo-pharyngée (lorsque le bolus passe, stimule la région du palatoglosse, le voile du palais se
relève pour permettre au bolus d’aller vers le pharynx et protéger le rhino-pharynx).
- Une occlusion laryngée (protection des voies aériennes, de la trachée, des CV contre l’intrusion des aliments).
Cette occlusion est permise grâce aux larynx et à l’os hyoïde qui s’élèvent. Les CV et les plis ventriculaires se
ferment, sont en adduction. L’épiglotte bascule et vient se positionner au-dessus du larynx comme un clapet.
- La langue vient jouer un rôle de piston en propulsant la nourriture dans le pharynx.

(La phase œsophagienne (le bolus continue de l’œsophage jusqu’à l’estomac) mais on ne s’y intéresse pas là. C’est une
phase totalement réflexe).

Des patients peuvent souffrir de problèmes au niveau de la déglutition car ils ont des problèmes au niveau de certains
nerfs crâniens qui contrôlent des muscles mais aussi des patients avec lésion au niveau du TC (contrôle moteur de la
déglutition) ou au niveau du cerveau (déglutition avec un contrôle cortical).

C) L’alimentation du nourrisson

Elle n’est mature qu’à partir de 34 semaines de grossesse (SA = Semaines d’aménorrhée). Les enfants prématurés
avant 34 semaines de grossesse doivent être nourrit par sonde car le réflexe de succion – déglutition n’est pas
suffisamment mature pour permettre l’alimentation indépendante. Entre ce début du contrôle à 34 semaines et l’âge
adulte, il y a une phase de transition. Le début de cette phase de transition, la phase de succion-déglutition est une
activité complètement réflexe chez le nourrisson (le nourrisson tête de façon réflexe).

Il y a quelques différences anatomiques entre l’adulte et le nourrisson. La langue est plus grande proportionnellement
à la taille de la cavité buccale chez le nourrisson. Chez le bébé, la mandibule est rétrognathe, elle est postérieure à la
ligne des lèvres alors qu’elle est alignée à l’âge adulte. La mandibule est plus petite. Le larynx du nourrisson est plus
haut, il est mieux protégé et le pharynx est plus court donc le voile du palais est en contact avec l’épiglotte. Il y a donc
une meilleure protection des voies respiratoires qui est assuré chez le jeune enfant.

Le phénomène de succion a pour objectif un transfert de fluide qui est le même que celui dans la ventilation. Pour
faire transiter un liquide de l’extérieur vers l’intérieur, il faut créer, diminuer la pression intrabuccale. Un nourrisson
capable d’une succion physiologique, c’est un nourrisson qui est capable de créer une dépression intrabuccale et pour
parvenir à créer cette dépression, il faut se référer à la loi de Boyle, pour diminuer la pression dans la bouche, il faut
fermer la bouche et augmenter son volume. Dans un endroit clos, la pression est inversement proportionnelle au
volume disponible. Le nourrisson va devoir fermer la bouche (l’air ne peut s’échapper ni par les lèvres, ni par le nez)
et agrandir sa bouche en faisant un mouvement de piston avec sa langue vers l’arrière et le volume augmente. Le
nourrisson accumule souvent 2 ou 3 fois du lait avant de déglutir de façon réflexe. Le temps pharyngé c’est lorsque
l’enfant a accumulé assez de lait et qui le déglutit, c’est déclenché de façon réflexe lorsque l’arrière de la bouche est
stimulée. Ce temps pharyngé a trois grandes différences avec celui de l’adulte. Elles sont utiles chez le nourrisson
mais si elles persévèrent pendant le développement il y a des conséquences non-désirables sur le développement de
l’enfant. On appelle cette déglutition la déglutition infantile et lorsqu’elle perdure après 48 mois, on estime que c’est
un trouble à rééduquer. Ces 3 caractéristiques sont :

- Une interposition linguale. Chez l’adulte, la déglutition, implique de positionner l’apex sur la papille palatine
et ensuite de balayer en faisant piston. Chez le jeune enfant, la langue vient entre les deux arcades dentaires.
- L’os hyoïde et le larynx sont plus hauts et ils ne sont pas tenus en place par les muscles masticateurs. Chez
l’adulte quand on déglutit on sert un peu les dents mais pas chez les nourrissons où il y a une contraction
intense au niveau du mentonnier et de l’orbiculaire des lèvres. Normalement, la déglutition infantile doit avoir
disparue à l’âge de 4 ans et la déglutition se postériorise. Si elle ne se postériorise pas, la langue qui vient
s’immiscer va engendrer des défauts au niveau de la dentition entre autres.

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Exercices :

- Selon vous, l’allaitement au sein est-il possible chez un enfant avec une fente labiale ? Pourquoi ? EXAMEN
- Selon vous, l’allaitement au sein est-il possible chez un enfant avec une fente palatine ? Pourquoi ? Non, car un
enfant avec une fente palatine, il ne pourra pas créer le vide intrabuccal nécessaire pour aspirer le lait
(problème d’étanchéité  Loi de Boyle) et le lait pourrait passer par le nez.
- De quel type de mastication s’agit-il (vidéo) ? Mastication unilatérale alternée.
- A votre avis, comment savoir si un enfant de 6 ans déglutit normalement ou de façon infantile ? Le muscle
orbiculaire des lèvres et le mentonnier se contractent et la langue vient entre les gencives.
- A votre avis, quelles sont les conséquences à 10 ans d’une persistance de la déglutition infantile ? Il va avoir un
problème de dentition. Ce sont souvent des ventilateurs oraux car la déglutition infantile perdure chez enfants
avec une langue basse au repos et hypotonique. C’est le profil adénoïdien des enfants avec un faciès
hypotonique et des problèmes pour articuler des consonnes.

4) La fonction immunitaire

Il est prise essentiellement en charge par le système lymphatique (le thymus,


moelle osseuse, la rate ...) qui joue un rôle important dans la production
d’anticorps (les lymphocytes / les globules blancs). Ils aident à combattre les
infections et les corps étrangers. Ils sont générés dans le thymus et la moelle
osseuse et se disperse ensuite dans le système lymphatique et s ‘accumulent
dans certains endroits comme les tonsilles ou les amygdales (il y en a 4 types
dans la sphère oro-faciale) : les palatines (entre l’arc palatoglosse et palato-
pharyngien, ce sont celles qu’on enlève aux enfants), les linguales (de part et
d’autre de la langue), les pharyngiennes où végétations adénoïdes (dans la partie
postérieure du rhinopharynx près de l’orifice de la trompe d’Eustache) et les
amygdales tubaires qui se trouvent à l’entrée de la trompe.

Certains enfants ont des maladies chroniques du système lymphatique ce qui peut
engendrer des comportements compensatoires comme des changements de points
d’articulation de consonnes ou des changements de ventilation (orale, nasale).

5) La phonation et l’articulation

La ventilation fournit l’énergie, elle fait bouger l’air de l’intérieur des poumons vers l’extérieur. Cet air lorsqu’il passe
par les CV crée une onde de pression – dépression de pression atmosphérique, c’est ce qu’on appelle la phonation et
cette onde lorsqu’elle voyage des CV jusqu’aux lèvres traverse des cavités et des volumes qui peuvent être modifiés
et donc cette onde peut être modifiée, c’est ce qu’on appelle l’articulation. On met l’air en mouvement, on ferme les
CV, elles laissent passer de l’air puis le bloque ce qui crée une onde qui est la phonation et lorsque celle-ci traverse les
étages supra glottiques est modifiée c’est ce qu’on appelle l’articulation.

Pendant la lecture d’un texte, la phase inspiratoire est plus courte et l’expiratoire est plus longue. Le TI/TE diminue.
On a beaucoup plus variabilité car la ventilation s’adapte aux objectifs du locuteur et au contenu qui est communiqué.

Comment marche le contrôle ventilatoire qui nous permet de générer la parole ? Pour générer le son on doit fermer
les CV et il faut augmenter la pression de l’air en-dessous des CV pour qu’elles s’ouvrent. Si la pression de l’air en-

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dessous n’est pas suffisante, on ne produit pas de son. La pression qui est nécessaire d’accumuler va dépendre de
combien fortement elles sont fermées. Cette pression qui est dépendant de la force de fermeture des CV est de +/-
3cm d’eau lorsque les CV sont accolées un tout petit peu et qu’on parle avec une voix très faible mais la pression sous-
glottique nécessaire pour ouvrir les CV lorsqu’elles sont très serrée correspond à 15cm d’eau. PS = pression sous-
glottique nécessaire pour que les CV s’ouvre lorsqu’on parle d’une façon ou d’une autre.

Ce schéma illustre en ordonnées le volume pulmonaire en pourcentage de la capacité vitale. Le 100% = que le
maximum d’air possible dans nos poumons et le 0% est quand on n’a plus d’air et qu’on ne peut plus expirer. En
abscisses, on a la pression sous-glottique. La ligne noire verticale qui se situe au niveau 0 est une ligne qui marque la
différence entre l’inspiration et l’expiration. Quand la pression en dessous des CV est négative, c’est qu’elle est plus
faible que la pression atmosphérique et que donc l’air rentre dans les poumons et lorsque la pression atmosphérique
en dessous des CV est positive, elle est plus élevée et que donc l’air sort. La ligne verticale en pointillée est une ligne
qui indique la pression sous-glottique nécessaire pour mettre les CV en vibration quand on parle à une intensité très
faible. Pour parler à une intensité très faible il faut avoir une pression sous-glottique de +/- 3cm d’eau. Si on veut parler
plus fort, il faut une pression sous-glottique plus forte. Le ff est de 30cm, ça équivaut à une chanteuse d’opéra à
intensité maximale. La ligne noire mais en relation l’abscisse et l’ordonnée (le volume d’air dans les poumons et la
pression sous-glottiques), cette ligne dit que quand il y a cette quantité d’air dans les poumons, il y a cette quantité
de pression sous-glottique. Cette ligne indique la pression sous-glottique qui peut être atteinte simplement grâce aux
forces de relâchement du diaphragme (on peut générer quand on est au maximum et simplement en relâchant le
diaphragme, une pression sous-glottique d’environ 10cm d’eau). La ligne grise indique les forces de relâchement de la
cage thoracique et la pression sous-glottique qu’on peut atteindre grâce à ce relâchement (quand on est à 100% on
peut générer 10cm d’eau). La ligne du milieu où il y a marqué « sum » est la plus importante. Elle nous dit quelle
pression sous-glottique on peut obtenir après une inspiration maximale simplement en relâchant le diaphragme et
nos muscles inspiratoires. On atteint 0cm d’eau en pression sous-glottique à plus ou moins 40% de la capacité vitale.
Ce graphique nous dit que jusqu’à 50% de la capacité vitale, on n’a pas besoin des muscles expiratoires pour parler
puisque le simple relâchement des muscles inspiratoires permet d’obtenir une pression sous-glottique suffisante
pour mettre les CV en vibration. En dessous de 50% de la capacité vitale, on ne peut plus mettre les CV en vibration
simplement avec le relâchement, on va devoir mobiliser les muscles expiratoires. Ce graphique nous permet de
comprendre, quand et comment les muscles inspiratoires et expiratoires sont ou non nécessaires pour mettre les CV
en vibration et comment compenser ?

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Quand on expire pour parler on ne relâche pas les muscles
inspiratoires mais on doit les décontracter de façon contrôlée car
sinon on ne ferait que crier. Au niveau de 50% de la capacité vitale,
pour ne pas générer trop de pression sous-glottiques, les muscles
inspiratoires arrivent à leur fin et les expiratoires rentrent en
action. Pour parler, il faut que la pression sous-glottique soit
positive au moins à 3-4cm d’eau pour parler faiblement. Pour
maintenir une pression sous-glottique stable, on doit contrôler le
relâchement des muscles inspirateurs. C’est ESSENTIEL. Parler
c’est se retenir d’expirer et puis se forcer à expirer. La ligne pointillée correspond à ce qu’on obtient si on lâche les
muscles inspirateurs à fond sans les réguler. Au-dessus de la ligne de parole ce sont les muscles inspirateurs qui se
relâchent et en dessous, ce sont les muscles expirateurs qui prennent le relai.

- Plus la personne au sein de la cabine prend de l’espace, plus sa cage thoracique augmente et prend du volume
plus la pression de l’air dans le plethystographe augmente.
- Différence entre VEM (volume expiratoire maximal par seconde) et DEP (débit expiratoire de pointe) : Le VEM
est le volume maximale qu’on respire en 1 seconde (spiromètre qui mesure le volume inspiré et expiré et ici on
demande au patient d’expirer le plus possible et on regarde le volume en L d’air). Le DEP se calcule de L/s, c’est
le débit maximal que quelqu’un est capable d’atteindre. La différence est que l’un est un volume en une seconde
et l’autre est un débit en litres/seconde.
- Pour la fin de la phase orale et le début de la phase pharyngée, c’est la langue qui propulse (c’est le piston
essentiel pour propulser le bolus).

La première étape pour pouvoir parler est l’étape ventilatoire et parler nécessite de mobiliser une pression sous-
glottique (aux alentours de 5 cm d’eau). Pour maintenir cette pression sous-glottique on va devoir : inspirer – relâcher
lentement les muscles inspiratoires – contracter les muscles expiratoires pour augmenter la pression dans les
poumons et maintenir une pression sous-glottique. Le deuxième étage qui nous permet de parler correspond aux CV.
Les CV transmettent un flux d’air continu en une série de puff d’air générés à une certaine fréquence ce qui donne
l’onde sonore, ils vont crées des zones de modifications de pression atmosphérique qui vont se répandre dans
l’environnement jusqu’aux oreilles, ce qui fait vibrer le tympan (onde de hautes et basses fréquences). Ce sont des
modifications de la pression atmosphérique.

Les CV sont des replis musculomembraneux qui sont semi-rigides et qui peuvent s’ouvrir grâce aux muscles
cricoaryténoïdiens postérieurs, se fermer grâce aux cricoaryténoïdiens latéraux et se tendre grâce au crico-thyroïdien.
On pousse avec de l’air et l’air va pousser les CV jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent et l’air passe donc la pressions sous-
glottique diminue et donc elles se ferment grâce à la gravité et à l’effet de
Bernoulli.

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Pour moduler la hauteur de la voix, on va moduler la fréquence d’ouverture et de fermeture des CV, ce qui détermine
la fréquence de l’onde acoustique, la fréquence de vibration du tympan ainsi que la fréquence fondamentale (F), en
Hertz (Hz). La hauteur du son produit dépend de paramètres :

- La taille et la masse des CV : plus elles sont lourdes et longues, plus il est difficile de les ouvrir et de les fermer
donc plus de temps entre chaque cycles  Voix grave. Si plus légères et plus courtes  Voix aiguë (à effort
constant, avec la même pression sous-glottique). L’enfant a un larynx plus petit que celui de la femme (14-20
mm), qui a elle-même un larynx plus petit que celui de l’homme (18 - 25 mm). → Chez l’homme, de 75 Hz pour
les voix les plus graves à 140 Hz pour les plus aiguës, en moyenne autour de 100 Hz. → Chez la femme de 170
Hz à 250 Hz, en moyenne autour de 200 Hz. → Chez l’enfant, aux alentours de 300 Hz, chez le bébé à 440 Hz.
- La pression sous-glottique et débit d’air glottique : En l’absence d’autres contrôles laryngés musculaires ou
mécaniques, la fréquence de vibration augmente quand la pression ou le débit augmentent.
- Contraction thyro-aryténoïdienne : En se contractant, le muscle vocal augmente la raideur du système, et
donc la fréquence de vibration des plis.
- La bascule crico-thyroïdienne : La contraction des muscles crico-thyroïdiens entraîne un allongement des plis,
ce qui entraîne une augmentation de la fréquence fondamentale par augmentation de la raideur et diminution
de la masse vibrante.

Pour définir l’intensité perçue du son, on décide de laisser passer plus ou moins d’air par les CV. La quantité d’air qui
passe dépend des facteurs ci-dessus ainsi que de la pression sous-glottique. L’onde sonore générée au niveau des CV
est toujours la même peu importe la voyelle produite. Ce sont les articulateurs qui vont bouger pour moduler le son
(espace supra-glottique).

Plus la mandibule est ouverte plus le premier formant se décale vers les hautes fréquences (la fréquence augmente).
Le second formant dépend de la position avant-arrière de la langue. Le second formant est à une fréquence plus élevée
quand la langue est vers l’avant. Le troisième formant va dépendre de la forme des lèvres (étirées ou non).

Aller voir le programme PRAAT sur YouTube.

Les résonateurs supra-glottiques sont :

- La cavité pharyngale. Cette cavité n’est pas pertinente pour la production des sons du français, c’est-à-dire
qu’elle ne permet pas de distinction entre les sons de par ses différentes configurations, ce qui n’est pas le cas
dans toutes les langues. En arabe, par exemple, il existe des consonnes impliquant un resserrement de cette
cavité, on les appelle les consonnes pharyngales (Ex : [ʕ] consonne pharyngale fricative sonore
- La cavité nasale : (Lorsque le voile du palais est relevé, les sons passent par la cavité orale et les articulateurs
jouent leur rôle pour moduler le son).
- La cavité orale :
- La cavité vestibulaire ;

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Les articulateurs sont toutes les parties mobiles du conduit vocal sur lesquelles on peut agir volontairement et qui sont
fonctionnelles dans la production des sons de la parole :

- Muscles du pharynx
- Voile du palais (relevé = son oral ; abaissé = son nasal) Si un patient présente de l’hypo-nasalité (difficulté à
abaisser le voile du palais) ou hyper-nasalité (difficulté à relever le voile du palais).
- Langue
- Lèvres
- Mandibule
 Quand on prend en charge un patient avec trouble de l’articulation, c’est sur ces articulateurs qu’on doit agir.

6) La fonction de communication non verbale

Elle est absolument essentielle et cruciale notamment pour le bien-être du patient. Les muscles vu dans la déglutition,
mastication et articulation servent aussi à réaliser les mimiques, les 6 expressions cardinales (la peur – la colère – la
surprise – la joie – le dégoût – la tristesse). On aurait des plans moteurs innés qui permettent d’accompagner un
sentiment avec la contraction ou le relâchement de certains muscles. On peut travailler les muscles par les imitations
faciales d’expression.

Exercices :

- Les muscles expirateurs sont-ils nécessaires pour pouvoir faire vibrer les cordes vocales ? Pourquoi ? Non. Les
muscles expirateurs servent à parler plus longtemps mais ne sont nécessaires pour faire vibrer les CV, seul le
relâchement des muscles inspirateurs sont nécessaires pour créer une pression sous-glottique nécessaire à faire
vibrer les CV.
- Chez un patient avec paralysie des muscles inspirateurs, les muscles expirateurs sont-ils nécessaires pour
pouvoir faire vibrer les cordes vocales ? Pourquoi ? Oui car le seul relâchement des muscles inspirateurs ne
suffirait pas donc on doit mobiliser les muscles expirateurs pour créer une pression sous-glottique suffisante.
Pour respirer sans les muscles inspirateurs : la contraction des muscles expirateurs vient réduire au maximum
le volume de la cage thoracique et lorsqu’ils se relâchent, la cage thoracique revient à sa position d’équilibre
et le volume va augmenter donc d’après la loi de Boyle, il y aura un flux d’air de l’extérieur vers l’intérieur. La
respiration se fait grâce au relâchement des muscles expirateurs.
- Par quel moyen suis-je capable de faire ceci ? diminuer la pression sous-glottique et l’augmenter ensuite,
relâcher l’étirement des CV.
- Quels sont les phonèmes qu’un patient avec une paralysie (paralysie flasque donc a du mal à contracter et
relever le voile du palais) du voile du palais (ou fente vélaire) va avoir le plus de mal à exécuter ? Le patient
aura une hyper-nasalité et va avoir du mal à produire les voyelles orales (i – u – a – o – et les consonnes orales
…).

-  PLAT (Vidéo)

-  FEMME (Vidéo)
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III- TROUBLES MYOFONCTIONNELS
0) Introduction

La théorie de l’équilibre nous dit qu’un objet qui est soumis à des forces inégales est accéléré et donc il se déplace.
Donc, pour qu’un objet soumis à des forces reste dans la même position, ces forces doivent être en équilibre.
Attention, la durée / réception est plus importante que la magnitude des forces (par exemple les dents au milieu de la
force des lèvres / joues et de la force de la langue  Si la force est supérieure d’un côté ou d’un autre des dents, il y
aura un déplacement des dents dans la direction qui correspond à la force la plus importante). Le cœur de l’analyse et
des prises en charge des troubles myo-fonctionnels car cela résulte d’un déséquilibre des forces en présence. Les
troubles myo-fonctionnels sont des troubles qui vont entrainer des déséquilibres de force au sein de la sphère oro-
faciale et les comprendre, les diagnostiquer et les prendre en charge va constiter à comprendre ces déséquilibres et
la prise en charge en logopédie serait de faire revenir l’équilibre au sein de la sphère oro-faciale.

1) Troubles du tonus

Le tonus est l’activation des muscles lorsque ceux-ci sont au repos, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas sollicités pour
réaliser un geste ou une activité en particulier (par exemple, l’état de contraction au repos qu’ont nos lèvres ou notre
langue quand on ne parle pas). Ce tonus varie chez tout un chacun (tonus plus important ou moins important) mais
lorsque ce tonus est trop ou trop peu important, cela peut créer des déséquilibres.

 L’hypotonie : tonus insuffisant. Elle peut avoir des causes diverses comme :
- la génétique (par exemple chez les trisomiques 21)
- des origines neurologiques ou musculaires (maladies qui atteignent les muscles et empêchent qu’ils se
contractent)
- des atteintes nerveuses périphériques (les influx nerveux sont insuffisants)
- les hypotonies fonctionnelles (les manques ou les contractions musculaires insuffisantes qui résultant d’un
manque de stimulation) : par exemple les hypotonies linguales en cas de ventilation orale avec la langue en
position basse ce qui crée un manque de stimulation  Les logopèdes peuvent agir là-dessus.
- Les hypotonies secondaires à d’autres troubles organiques : par exemple l’ankyloglossie qui est le frein de la
langue qui est trop court et qui empêche les personnes de mobiliser leur langue de façon complète pour la
mastication, la parole, la déglutition, ce qui entraine un manque de stimulation de la langue qui ne peut pas
faire tous ses mouvements ce qui peut entrainer une hypotonie linguale  Les logopèdes peuvent agir là-
dessus.

Cette hypotonie est importante à détecter car elle va avoir un impact sur l’ensemble de la sphère oro-faciale car cette
hypotonie au niveau d’un muscle ou d’un groupe musculaire va entrainer un déséquilibre qui vont créer des cercles
vicieux, des dysfonctionnements anatomophysiologiques de toutes les structures oro-faciales vu précédemment dans
le cours. Les hypotonies des lèvres, de la langue va avoir un impact sur la manière dont va mastiquer, déglutir, sur
l’articulation et sur la position de repos.

La prise en charge de l’hypotonie consiste en une stimulation (exercices de musculation) et une compensation
(trouver des stratégies pour combler le manque de tonus).

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 L’hypertonie : Tonus trop important. Elle peut avoir des causes diverses comme :
- La génétique
- Atteintes du système nerveux central : dans le cadre d’infirmité motrice d’origine cérébrale, troubles nerveux
et musculaires chez des patients avec des lésions cérébrales anténatales ou périnatales. Lorsqu’on a des
lésions des voies motrices directes et indirectes, ces lésions vont créer un tonus de base plus fort dans
l’ensemble du corps. Cette hypertonie va généralement être accompagnée de deux autres troubles
(comorbidité) qui sont la rigidité (= résistance constante à la mobilisation passive d’un membre, l’articulation
reste figée lors d’un mouvement imposé) et la spasticité (reflexe myostatique qui est exacerbé, le muscle
résiste d’autant plus à la mobilisation que celle-ci est rapide et se renforce lors de l’effort et avec la fatigue)
 Fréquents chez les patients souffrant de dysarthrie.

L’impact va dépendre des groupes musculaires affecté mais cela peut


toucher l’ensemble de la sphère oro-faciale.

La prise en charge n’est pas simple, elle va consister en la relaxation, la mise


en mouvement lente et en douceur des mouvements articulatoires.

2) Interposition linguale au repos

La position physiologique de la langue au repos est en position haute, la papille palatine est touchée par l’apex de la
langue. La langue prend sa position entre les molaires et les prémolaires de l’étage maxillaire. Ces pressions de la
langue sur l’étage maxillaire sur les dents, vont être une force importante sur le développement de l’étage maxillaire
de l’enfant. Ça va permettre d’avoir un palais qui s’élargit et un étage maxillaire qui devient assez grand pour accueillir
toutes les dents.

Si la langue est en position basse entre les dents du haut et celles du bas sur le devant des arcades dentaires, cela va
gêner l’éruption dentaire ce qui peut créer des béances et la langue ne va pas participer au développement
morphologique normal de l’étage maxillaire. On va observer des béances ou un développement maxillaire et du palais
qui ne sont pas assez importants avec un tas de répercutions.

3) Troubles de la ventilation

La ventilation physiologique est la ventilation nasale (en tout cas au repos). Les principales causes de ventilation
buccales sont des causes obstructives :

- Les obstructions nasales aiguës (rhume, rhinites, hypertrophie des cornets). Chez les enfants, ces obstructions
peuvent se chroniciser.
- Les anomalies morphologiques (ex : déviation des cloisons nasales ou cavités nasales peu développées).
- L’augmentation de volume des tissus lymphoïdes (tonsilles adénoïdienne). Lorsque ces tonsilles sont
hypertrophiés, elles vont obstruer le passage de l’air par les cavités nasales et forcer les patients à respirer par
la bouche.
 Les trois causes les plus importantes à détecter au plus vite.

Attention ce ne sont pas les seules causes de ventilation buccale, il y en a d’autres :

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Le sous-développement maxillaire qui est une cause de ventilation buccale est aussi est une conséquence possible
d’une langue qui est positionnée de façon basse au repos. Le palais est sous-développé et les cavités nasales ne se
développent pas donc le flux d’air est moins facile dans les cavités nasales et sont plus sensibles aux trois causes
obstructives.

Les incompétences labiales sont des lèvres peu développées ou hypotoniques qui restent constamment entrouvertes.

Une des premières conséquences de la ventilation buccale vont être des conséquences posturales qui elles-mêmes
vont avoir des répercussions sur le tonus, sur la position de la langue au repos et sur l’ensemble des équilibres
musculaires au sein de la sphère oro-faciale. Il y a 4 types de conséquences posturales de la ventilation buccale :

- Posture cranio-cervicale : extension de la face vers l’avant. Les ventilateurs buccaux ont un visage qui s’étend
vers l’avant car le fait de porter la mandibule vers l’avant va augmenter la taille de l’oropharynx et donc faciliter
le flux d’air dans le pharynx. Cette position n’est pas nécessaire pour que l’air passe dans le rhino-pharynx
donc c’est typique des respirateurs buccaux.
- Posture vélaire : Au repos, un respirateur nasal a le voile du palais abaissé pour laisser l’air passé. Les
respirateurs buccaux ont un voile du palais en position haute ce qui crée une hypertonie au repos au niveau
vélaire et tout un tas de problèmes au niveau de la gestion de la ventilation de la trompe d’Eustache.
- Posture mandibulaire : le visage est poussé vers l’avant et la mandibule est tirée vers le bas.
- Posture linguale : langue en position basse dans l’arcade mandibulaire pour laisser plus de place au flux d’air.
 La ventilation buccale crée un cercle vicieux et le but du logopède est de l’interrompre.

Une autre conséquence de la ventilation buccale sont les conséquences sur les fonctions oro-faciales :

- La langue est en position basse et est donc hypotonique et ne va pas jouer son rôle notamment de piston dans
la déglutition, ni dans la mastication pour repositionner les parties du bolus entre les dents, pendant a
mastication la ventilation buccale va impacter la façon dont l’alimentation se déroule car normalement on
continue de respirer par le nez en mangeant, il y a là de l’interférence entre ces deux phases orales… Il va aussi
y avoir des conséquences sur la phonation, dont la voix va être projetée et sur l’articulation. La langue en
position basse ne va pas pouvoir facilement prendre la position haute de plusieurs consonnes (apico-
alvéolaires par exemple). On peut aussi avoir si les fosses nasales ne se développent pas suffisamment, un
changement des caractéristiques résonatrices des sinus et du nasopharynx, une hypo-rhinophonie, une voix
qui n’est pas suffisamment nasale quand elle devrait l’être.
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Il peut aussi y avoir des conséquences au niveau des muqueuses nasales et orales. La respiration nasale est utile pour
la fonction immunitaire. Lorsque l’air n’est pas filtré par le nez, on peut avoir un tas d’inflammations chroniques de la
muqueuses nasale ou orale, des hypertrophie des amygdales palatines, un assèchement salivaire et tout cela entraine
des cercles vicieux.

Les deux autres conséquences sont les conséquences pulmonaires et cardiaques et celle sur le développement
psychomoteur. Lorsqu’on ventile par la bouche, la vitesse de l’air qui rentre dans le corps est plus faible et donc l’air
ne se repend pas aussi facilement dans les alvéoles donc les échanges gazeux ne se réalisent pas bien (environ 20%
d’échanges gazeux en moins). Cela va avoir des implications au niveau métabolique et cardiaque, le cœur va battre
plus vite pour faciliter les échanges gazeux et le rythme ventilatoire va augmenter. Pendant la nuit, on va avoir des
micro-réveils et des problèmes de thermorégulations ce qui peut engendrer des soucis dans le développement
psychomoteur des enfants.

Il y aura aussi des conséquences morphologiques. Lors de la ventilation buccale, la langue qui ne prend pas sa position
normale contre le palais, ne va pas venir jouer son rôle dans le développement de l’étage maxillaire ce qui créé un tas
de déformations au niveau du palais qui est étroit et ne permet pas d’avoir assez d’espace pour accueillir la dentition
à l’âge adulte.

Faciès adénoïdien (hypotonique).

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4) Déglutition infantile (primitive)

Les troubles de la déglutition vont d’une simple difficulté lors de l’alimentation, on parle alors de dysphagie jusqu’à
une impossibilité complète à s’alimenter par voie orale, c’est l’aphagie. Cela peut se passer chez les adultes mais aussi
chez les nouveau-nés, on parle alors de troubles de la succion. Ici, on va parler uniquement du trouble de persistance
de la déglutition infantile qui est un trouble myo-fonctionnel. Il s’agit d’une persistance au-delà de l’âge physiologique
(au-delà de 4/5 ans) d’un mode de déglutition qui se déroule avec une intrusion de la langue entre les arcades
dentaires et un sphincter buccal qui est réalisé par une contraction forte du mentonnier, du buccinateur et des lèvres.
Si cette déglutition perdure au-delà de 4 / 5 ans, cela va entrainer des conséquences indésirables car on déglutit
environ 1500 à 2000 fois par jour soit environ 1.5L de salive. Dans la déglutition adulte, la langue pousse le bol
alimentaire vers le pharynx et développe dans la zone d’appui antérieure des forces importantes de l’ordre de
110g/cm2. Dans la déglutition infantile la langue vient pousser sur les dents avec une grande force (environ 110g/cm2
alors que 7g/cm2 suffisent pour modifier la position dentaire  Théorie de l’équilibre ce qui provoque une
déformation des arcades dentaires.

Au-delà des déformations dentaires, on a aussi des conséquences au niveau du squelette cranio-facial car en cas de
déglutition infantile, la langue reste en position basse et vient entre les gencives et empêche le développement
maxillaire et entraine un hyper-développement de l’étage mandibulaire ce qui entraine une hypoplasie maxillaire
avec une promandibulie fonctionnelle qui peut se transformer en prognathie par la suite.

5) Les malocclusions

Les conséquences de ces différents types de troubles myo-fonctionnels qui sont les hypotonies, la position basse de
la langue au repos, la déglutition infantile, la ventilation buccale vont avoir des conséquences au niveau de
l’implantation dentaire. Or, l’implantation dentaire elle-même va avoir des conséquences sur les fonctions de la sphère
oro-faciale (mastication, articulation). Ces implantations dentaires qui ne permettent pas une occlusion dentaire
physiologiques sont les malocclusions. Il y a différentes catégorisations de ces malocclusions (par exemple, la
classification d’Angle qui définit 3 classes).

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Catégorisation d’Angle :

 Classe I : occlusion normale, position physiologique. Quand on regarde la première molaire, la cuspide de la
première molaire maxillaire vient se positionner parfaitement dans le sillon de la première molaire
mandibulaire.
 Classe II : Décalage vers l’avant de l’étage maxillaire. La première cuspide se positionne bien en avant du sillon.
Dans la classe II il y a deux divisions :
- 2.1. Malocclusion avec déviation antérieure de l’étage maxillaire avec rotation vers l’avant des incisives
maxillaires (overjet beaucoup trop important).
- 2.2. Malocclusion avec déviation antérieure de l’étage maxillaire et rotation vers l’arrière (rétro inclinaison)
des incisives maxillaires (overjet qui n’est pas suffisant).
 Classe III : Déviation antérieure de l’étage mandibulaire.

Questions :

- De quelle classe d’Angle s’agit-il ? Classe I ou classe III très légère.

- De quelle classe d’Angle s’agit-il ? Classe III

- De quelle classe d’Angle s’agit-il ? Classe II division II

- De quelle classe d’Angle s’agit-il ? Classe II division I

Attention, ces classes ne permettent pas de décrire l’ensemble des caractéristiques de l’articulation dentaire de nos
patients. Il y a d’autres termes qui permettent de venir compléter cette description, notamment dans trois axes
différents (vertical, transversal, sagittal).

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 Les déformations verticales

Les déviations sur l’axe vertical, on va parler de l’ovebite. La position


physiologique est celle ou la pointe des incisives maxillaires vient se
positionner 3mm en dessous de la pointe des incisives mandibulaires.
Quand elles viennent se positionner beaucoup plus bas on va parler
d’overbite mesuré en mm.

Lorsqu’au contraire il y a une distance trop importante entre les


couronnes des deux dents on va parler d’une béance antérieure.

 Les déformations sagittales

Dans les déformations sagittales on va parler d’overjet. On va parler d’overjet quand


la distance entre la distance avant-arrière entre les deux couronnes est trop
importante. ()

() On va parler d’occlusion croisée lorsque la


relation antéro-postérieure entre les incisives
maxillaires et mandibulaires est inversée.

 Les déformations transversales

Par exemple un patient avec une déformation gauche droite. Les dents ne sont pas articulés l’une en face de l’autre
sur un plan transversal.

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Attention !!! Toutes les malocclusions n’ont pas pour origine un trouble myo-fonctionnel. Il y a plusieurs étiologies :

- La plupart ont une origine génétique. Des familles ont des occlusions moins efficaces que d’autres.
- Il y a aussi beaucoup de malocclusions avec des origines environnementales (liées à des pertes de dents, des
accidents ou différents évènements de vie, des traumatismes).
- Ça peut être lié à des mauvaises habitudes chroniques qui peuvent exercer suffisamment de force pendant
une période assez longue pour déplacer des dents (ex : suçage de doigts ou suçage des lèvres). Les logopèdes
commencent à pourvoir avoir une action.

Questions :

- Selon vous, quelles seront les conséquences de la succion du pouce ? Généralement, il n’y a pas une grosse
déviation de l’étage maxillaire, on a souvent une classe I avec une béance antérieure. On a une relation avec
les molaires qui reste physiologique avec un « overjet » qui se développe et une béance antérieure. Ça peut
aussi créer une promandibulie fonctionnelle car le suçage de pouce force la langue à rester en position basse
et donc on aurait plutôt une classe III.
- Selon vous, quelles seront les conséquences de la succion de la lèvre inférieure ? Ça ne va pas changer grand-
chose au niveau de l’articulation des molaires (classe I) mais ça va créer une béance antérieure pour laisser
passer la lèvre et donc avoir un « overjet », une inclinaison vestibulaire des incisives supérieure et
éventuellement une inclinaison orale ou buccale des incisives mandibulaires.
- Selon vous, quelles seront les conséquences de l’interposition de la langue au repos entre les arcades
dentaires ? Ça peut donner une béance et des déviations vestibulaires des incisives maxillaires, au niveau
sagittal un écart important entre les incisives « overjet ».

 Ces malocclusions dentaires sont importantes car elles vont avoir un impact esthétique mais aussi sur les
fonctions de mastication, de l’articulation car une malocclusion sévère peut empêcher ou nuire à la
prononciation de certains phonèmes. Ces pourquoi ces troubles myo-fonctionnels sont pris en charge par les
logopèdes.

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IV- EVALUATION DES TROUBLES MYO-FONCTIONNELS
1) L’anamnèse (vers le patient tout seul ou le patient + personnes qui accompagnent)
- Histoire de la maladie (plainte du patient ou de son entourage et d’où vient la demande).
- Date d’apparition des troubles (soudain, lent ? ex : hyper-nasalité depuis toujours ou seulement depuis
quelques mois, en fonction, on ne va pas penser aux mêmes origines causales).
- L’étiologie (diagnostic déjà posé ?)
- Circonstance de la survenue (accident, chirurgie, troubles associés…)
- Mode d’apparition (brutal, progressif)
- Structures anatomiques concernées.
- Les traitements effectués ou en cours (ORL, ophtalmo, stomatologie, neurologie).
- Accidents médicaux et familiaux (origines génétiques d’implantation dentaire ?).
 Ne pas hésiter à passer du temps sur l’anamnèse car ça permet d’avoir un avis de diagnostic ou une piste.

Avec les jeunes enfants, il est important de poser des questions sur les mauvaises habitudes (notamment le suçage
labial, la protrusion labiale, succion non-nutritive du pouce (la plus fréquente est celle ou la paume du pouce vient
appuyer sur la papille palatine derrière les incisives maxillaires et qui appuie pour retro incliner les incisives
mandibulaires). Attention, il ne faut pas être violent ou trop direct pour l’arrêt de la succion non-nutritive car celle-ci
a en plus un rôle fonctionnel dans le réconfort : elle permet de diminuer le temps des pleurs, réduire l’agitation et la
fréquence cardiaque. L’objectif est d’installer avec la famille et avec l’enfant des démarches pour la faire disparaitre
car ça favorise des otites moyennes qui vont impacter sur le développement du langage (déséquilibre des pressions
dans la nasopharynx et source d’infections qui peuvent entrainer des réactions en chaine…) ; de plus, elle favorise des
déformations anatomiques (béances, rétro inclinaisons antérieures maxillaires, rétro inclinaisons postérieures
mandibulaires..), ayant des répercussions sur les fonctions de la sphère oro-faciale (comme l’articulation).

- Pas beaucoup d’études mais elles semblent dire que : Pour chaque année de persistance de la succion non-
nutritive qui se maintient au-delà de l’âge d’1 an, le risque de développer une béance est multiplié par 3.4.
- Lorsque les enfants ont une succion non-nutritive qui persiste au-delà de 3 ans, les troubles de l’articulation
sont 3 fois plus fréquents en cas de maintien de la succion non-nutritive.
 logopèdes doivent tenter d’avoir une action sur la succion non-nutritive. A partir de 3 ans, avant 4 ans, il
faudrait que cette habitude cesse chez tous les enfants.

2) L’examen clinique

Les épreuves doivent être choisies en fonction des données de l’anamnèse :

- Examen visuel des structures anatomiques externes et internes : observation et palpation.


- Examen du tonus musculaire oro-facial.
- Examen des mouvements fonctionnels.
- Examens des fonctions oro-faciales.
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2.1) Examen des structures anatomiques externes

FORME DU VISAGE : La première question à se poser quand on voit quelqu’un c’est « qu’est-ce que la forme du visage
nous dit ? ». On les a classés en 3 groupes en logopédie :

- Visage équilibré (typique avec une arche dentaire normale) = visage mésocéphalique
- Visage long et étroit qui est associé à une arcade dentaire longue et étroite = visage dolychocéphalique
(hypothèse que les lèvres supérieures et inférieures qui ont du mal à rester en contact, lèvre supérieure qui
au lieu de recouvrir les incisives maxillaires remontent au niveau de la gencive… La lèvre supérieure ne va pas
nécessairement jouer un rôle d’équilibre de pression au niveau des incisives maxillaires.
- Visage court et large avec une arcade dentaire très large = visage brachycéphalique (béance entre les dents,
langue qui ne parvient pas à venir appuyer sur les molaires et prémolaires maxillaires ce qui ne permet pas le
développement de l’étage maxillaire et donc pourquoi pas une promandibulie).

- Questions : visage de droite, brachycéphalique, et de gauche, dolycocéphalique (dernière photo).

PROPORTION DE LA FACE : On va regarder ensuite les proportions des étages de la face : On parle de la règle des 4
(au niveau transversal et vertical). Au niveau transversal, un visage proportionné est un visage qui peut être coupé en
5 parties de largeur équivalentes (image à droite en vert). Au niveau vertical (1ère et 2ème photo), ce n’est pas toujours
le cas mais des écarts importants par rapport à cette norme qui ne sont pas d’origine génétique peuvent mettre sur la
piste de déséquilibres fonctionnels, de morphogénèse de la sphère oro-faciale qui ne serait pas faite dans un contexte
d’équilibre musculo-squelettique.

SYMETRIE DU VISAGE :

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PROFIL : on en distingue trois types.

- Un profil droit.
- Un profil convexe va être associé à un sous-développement mandibulaire  Classe d’angle de type 2.
- Un profil concave va suggérer un sous-développement maxillaire et / ou un hyper-développement
mandibulaire soit les 2  Malocclusion de classe d’angle de type 3.

Ces différents types de profils peuvent nous mettre sur la piste d’une hypotonie / hypertonie au niveau des lèvres,
une ventilation nasale, une déglutition infantile, une position de la langue basse qui peuvent créer des déséquilibres
au niveau de la morphologie du squelette oro-facial…

LA DIVERGENCE : le visage s’anétriorise, se postériorise ou est droit de haut en bas. La prise en charge logopédique ne
peut que donner un coup de main et empêcher la déformation de s’aggraver mais il faut tenter de comprendre la
manière dont ces différences morphologiques vont venir ou pas perturber les différentes fonctions oro-faciales.

LE NEZ : Intéressant à regarder car le mode de ventilation buccale est un des coupables classiques des troubles, des
déséquilibres myo-fonctionnels qu’il faut identifier rapidement. On parle notamment d’angle naso-labial, qui définit
le rapport entre le nez et la lèvre supérieure (angle aigu ou obtus ?). On peut aussi regarder la taille du nez (normal,
petit, large ?). Il n’y a pas de normes sur ce qu’est la taille typique du nez.

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LES LEVRES : La position physiologique est celle ou l’aperture est un,
deux ou trois mm au-dessus du bord de l’incisive maxillaire. Si ce
n’est pas le cas, on va décrire la déviation : une lèvre supérieure trop
haute ? Avec une béance entre les deux lèvres ? Ou au contraire une
lèvre inférieure trop haute ?

On va aussi décrire la compétence des lèvres :

Les lèvres incompétentes ont besoin de


se contracter pour rentrer en contact.

Les lèvres potentiellement


compétentes sont compétentes mais
elles ne peuvent pas être collées car il y
a un obstacle (exemple ; classe II
division 1).

On va regarder ensuite si elles sont projetées en avant, protrusives, ce


qui peut être la cause d’un exemple d’un sous-développement au
niveau mandibulaire.

On peut avoir des lèvres rétrusives, petites lèvres, hypertoniques ce


qui peut interférer avec un développement normal de l’étage
maxillaire et mandibulaire. Dents poussées vers l’arrière.

On regarde aussi la relation entre la lèvre supérieure et inférieure.

LE MENTON :

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2.2) Examen des structures anatomiques internes
 LA LANGUE : on va regarder sa forme et sa taille. Une taille normale est une langue qui appuie légèrement sur
les molaires et les prémolaires maxillaires. Une langue trop grosse (macro-glossie) est une langue avec laquelle
on peut toucher son nez par exemple, et sur le côté on va voir les empreintes très fortes des molaires et des
prémolaires. Une très grosse langue va avoir un impact sur le développement morphologique cranio-facial des
patients et sur la réalisation de différentes fonctions de la structure oro-faciale. La macroglossie peut
développer des béances entre les dents. La microglossie ne peut pas participer à sa fonction morphogénique
ou à certaines fonctions oro-faciales (articulation de certaines consonnes, ou usage de piston dans la
déglutition).

On va aussi regarder la taille du frein lingual. Est-ce que le frein va autoriser la langue à faire des mouvements
physiologiques, à participer aux fonctions qu’elle a. Quand on a des enfants avec des freins trop courts, on parle
d’ankyloglossie linguale. C’est une diminution de la mobilité linguale qui a pour origine un frein de la langue qui est
trop court. Souvent lorsque ce frein est trop court il est blanchâtre et épais.

 LE FREIN LABIAL : Le frein permet-il un mouvement des lèvres physiologique (voyelles – ou, arrondir les
lèvres). Le frein est souvent blanchâtre aussi s’il est trop court notamment au niveau où il s’insère dans la
gencive.

 LA GENCIVE : Une gencive très inflammée ou très rouge est un phénomène qui peut suivre une ventilation
buccale. Cela peut aller jusqu’à des gingivites.

 LE PALAIS : On va être attentif à la forme du palais (est-ce qu’il est ogival et étroit ? peut rendre difficile
l’articulation de certaines voyelles, les voyelles fermées avec le passage d’un tout petit peu d’air, un sous-
développement maxillaire et donc une position basse de la langue au repos…). On va aussi regarder s’il y a ou
non des fentes palatines (cicatrice ?). De temps en temps, on peut avoir des fentes au niveau osseux mais pas
au niveau des muqueuses. On peut donc avoir parfois des rhinophonies à cause d’une fente non-
diagnostiquée.

 LE VOILE SU PALAIS : sa forme, sa longueur, sa tonicité ? Son élévation est appréciée lors de l’émission tenue
de la voyelle /a/ et d’après la réponse du réflexe du voile du palais.

 LES VEGETATIONS : Est-ce que les amygdales sont hypertrophiées ou elles permettent le mouvement du voile
du palais. Est-ce qu’elles sont rouges et infectées ?

 LES DENTS : nombre normal ? Particularités ? Occlusion physiologique ou malocclusion ? Quelles natures si
malocclusions et leurs implications ?

2.3) Examen du tonus musculaire oro-facial (Evaluation fonctionnelle)

Le tonus est le niveau de contraction musculaire qu’on a au repos. Typiquement lorsqu’on tient debout on n’est jamais
totalement relâché ni contracté, c’est un niveau de contraction de base. C’est la force musculaire avec laquelle les
différents organes vont constamment venir exercer une pression, les uns sur les autres.

On peut regarder mais aussi palper. Un visage hypertonique se sent.

Une grande partie de la prise en charge du tonus (hypertonie) se fait grâce à des solutions pharmacologiques. Les
logopèdes font des massages, des exercices de relaxation.

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2.4) Examen des mouvements fonctionnels (Evaluation fonctionnelle)

La mobilité de l’ATM : On peut aussi aller vérifier, le fonctionnement ou l’amplitude de mouvement par exemple de
l’ATM (articulation temporo-mandibulaire)  Pour la prise en bouche, l’alimentation et la mastication mais aussi
l’articulation avec des consonnes et des voyelles avec une grande ouverture de la bouche. Pour évaluer l’ATM on va
d’abord écouter ce qui se passe dans l’ATM lorsqu’on demande au patient d ‘ouvrir e de ferme la bouche (s’il y a des
bruits bizarres cela peut montrer une mauvaises relations entre le condyle et le disque articulatoire. On peut avoir un
déplacement de disque ou un disque abimé  Consulter un stomatologue). Ensuite, on peut palper l’ATM lorsqu’ils
ouvrent et ferment la bouche pour voir s’il y a une synchronie ou non dans l’ATM droite et gauche. Est-ce que la
mandibule vient balancer dans l’os temporal de façon symétrique. Pour finir on peut mesurer les amplitudes de
mouvement qui sont réalisables.

Les lèvres et la langue en position au repos : est-ce qu’elles ont leurs positions physiologiques ? La posture linguale au
repos peut être observée grâce à un examen radiographique ou une technique de palatographie (enregistrement des
contacts de la langue avec le palais et les dents au repos, mais aussi pendant les mouvements fonctionnels). Pour la
palatographie on peut appliquer du charbon actif sur la langue et demander au patient de déglutir ou bien d’articuler
un phonème etc. On regarde ensuite ou le charbon a été déposé sur le palais et les dents.

Les causes primaires d’interposition linguale (langue basse au repos) : sont lorsque la position basse est due soit à un
trouble du tonus soit à une mauvaise habitude de ventilation buccale ( Prise en charge logopédique).

La cause secondaire est que l’interposition linguale est secondaire à un autre trouble qui doit être lui pris en charge
(déviation squelettique, déviation dentaire, inflammation importante au niveau des amygdales palatines).

2.5) Examen des fonctions oro-faciales (Evaluation fonctionnelle)


 La ventilation : Le mode ventilatoire est un des mécanismes qui a le plus d’impact sur l’ensemble des autres
mécanismes et équilibres de la sphère oro-faciale. La prise en charge ventilatoire est typiquement le premier
objectif thérapeutique de la prise en charge logopédique des troubles myo-fonctionnels. La ventilation nasale
doit être rétablie en premier lieu si on veut pouvoir avoir un effet thérapeutique sur les autres fonctions oro-
faciale. Pour évaluer si la ventilation se passe de façon physiologique on va dans un premier temps observer
l’enfant (ventilation buccale ou non ? visage de l’enfant à observer ? Faciès adénoïdien ? Rôle de l’anamnèse
auprès des parents. Ventilation buccale la nuit ? ronflement ? infections fréquentes de la sphère ORL ? …).

Le faciès adénoïdien se caractérise par :

- Un visage allongé avec effacement des pommettes (joues plates et sans relief).
- Une bouche entre ouverte avec des lèvres épaisses, molles, éversées et sèches.
- Un nez étroit et court, parfois retroussé.
- Impression globale d’un visage atonique, inexpressif, indolent et apathique.

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Il peut y avoir des répercussions chez les respirateurs buccaux sur la dentition. On va typiquement avoir un
développement mandibulaire mais surtout un sous-développement de l’étage maxillaire. On va avoir un palais ogival,
étroit et parfois des malocclusions. On va avoir un nez et des fosses nasales qui sont insuffisamment développées et
au niveau fonctionnel, ces enfants ne sont pas capables de ventiler par le nez et celui-ci n’est pas réactif et dynamique.
Pour cela on a essentiellement 3 tests :

- Test de Rosenthal : on bloque la respiration buccale de l’enfant, s’il étouffe, il ne sait pas respirer par le nez …
L’enfant doit respirer amplement 10 à 15 fois, la bouche fermée, en inspirant et en soufflant par le nez. Le
praticien surveille le pouls (s’il s’accélère c’est qu’il n’est pas à l’aise). Dans la normalité, le respirateur nasal
n’est pas gêné et le pouls n’est pas accéléré ; le test est dit négatif.
- Le réflexe de Gudin (réflexe narinaire) : On vient exercer une pression sur les deux narines du patient. Si le
nez est physiologique, lorsqu’on relâche les narines, elles viennent se rouvrir rapidement, normalement mais
si le nez est trop peu sollicité, les narines ont tendance à rester plus lentement dans la position et à s’ouvrir
plus lentement.
- Test du miroir : miroir en dessous du nez et condensation si l’enfant est capable de respirer par le nez. Test
surtout utilisé lors de l’articulation de sons oraux pour évaluer le fonctionnement du voile du palais.

DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL : Ce sont toutes les questions à se poser … On ne peut faire ce diagnostic différentiel que
grâce à la participation d’une équipe pluridisciplinaire.

On va pouvoir voir dans notre examen des structures internes, si les narines sont trop peu développées par exemple
ou si les tonsilles, amygdales sont hypertrophiées.

 La déglutition : L’examen de déglutition est un peu difficile chez les jeunes enfants car il faut une collaboration
active des patients (difficile avant 3-4 ans ou sinon, on laisse ça au stomatologue). Nous, on cherche à mettre
en évidence une déglutition infantile (contraction de l’orbiculaire et du mentonnier, interposition linguale
entre les dents). S’il y a d’autres problèmes de déglutition (stases, bavage, indices de fausses routes, toux,
reflux) alors il faut réorienter les patients vers des médecins plus spécialisés.

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V- PREVENTION ET PRISE EN CHARGE DES TROUBLES MYO-FONCTIONNELS
1) La prévention

Pour éviter l’apparition des déséquilibres myo-fonctionnels, ce qui implique de jouer un rôle à différents niveaux.

- Arrêt du suçage de pouce (même avant que les troubles myo-fonctionnels apparaissent), après 4 ans.
- Disparition des mauvaises habitudes de ventilation orale, mise en place de la ventilation nasale.
- Déglutition atypique ou essayer de prévenir des problèmes de déglutition.
- Débarrasser les voies respiratoires supérieures (nez, gorge) de tout obstacle qui pourrait modifier l’équilibre
fonctionnel (respiration et position linguale) de l’enfant en cours de croissance. (Apprendre des techniques de
mouchage par exemple).
- Jouer un rôle dans l’identification, la détection de freins, obstacles à un développement, un équilibre myo-
fonctionnel (freins, fentes, problèmes génétiques…).
 On peut être amené à faire un bilan général myo-fonctionnel d’enfants et éventuellement proposer dans le
cadre d’une guidance parentale par exemple, une prise en charge, ou une série de conseils qui concernent
ces différents aspects.

2) La prise en charge

Il y a une condition nécessaire à la prise en charge en logopédie, c’est la motivation et la collaboration du patient (et
des parents si les enfants sont jeunes). Il faut refuser de prendre en charge des patients qui ne collaborent pas et qui
ne sont pas motivés. Cela passe par une explication exacte et s’assurer de la compréhension des patients du troubles,
des risques, le plan thérapeutique qu’on propose, pourquoi les exercices doivent être faits à la maison…

Les enfants doivent avoir certaines capacités intellectuelles et une maturité pour s’investir dans la prise en charge.
(Attention, pour des enfants qui sont déficients intellectuels par exemple, la question est plutôt, comment est-ce que
je peux aider ce patient ? Sera-t-il capable d’imiter les consignes ?).

On doit aussi se poser la question de l’âge optimal : Cela doit être suffisamment tôt pour que les mauvaises habitudes
ne soient pas trop ancrées. Il faut une maturité psychologique suffisante pour comprendre les exercices, et participer
activement à cette thérapie. Attention, la rééducation tardive chez l’adulte reste un défi.

2.1) Rechercher et prendre en charge l’étiologie (s’il y en a une)

Frein trop court ? Voile hypotonique ? Déséquilibres musculaires ? La recherche de l’étiologie est l’élément essentiel
pour pouvoir planifier une prise en charge. Ensuite, on prend en charge ces causes, ces étiologies.

2.2) Abandon des mauvaises habitudes

Surtout abandonner les habitudes de succion non-nutritive. Les habitudes de succion non-nutritives doivent avoir
disparus au moins vers l’âge de 4 ans. La succion non-nutritive, si elle est avant 4 ans et qu’il n’y a pas de signes de
troubles myo-fonctionnels ou de déviation de l’articulier dentaire, n’est pas très grave. Par contre, si on prend en
charge l’enfant pour des troubles myo-fonctionnels, il faut commencer la prise en charge par l’accompagnement du
patient et de la famille pour la disparition de ces mauvaises habitudes. Cela commence par tenter de motiver et de
faire comprendre l’importance de cette disparition sans être trop brutal ni faire culpabiliser.

- Bien informer les parents des dangers de la persistance des habitudes de succion non-nutritive, les informer
sur les rôles de ces habitudes dans les troubles myo-fonctionnels pour lesquels ils consultent et sur les dangers
de la persistance de ces habitudes dans le trouble pour lequel ils consultent. Il faut aussi expliquer aux parents

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les facteurs de risque, ce qui nuit à la disparition de ces habitudes (par exemple, des contextes à forte valence
émotionnelle). Il faut expliquer que pour ces mauvaises habitudes, il n’est pas souhaitable de les faire
disparaitre violemment du jour au lendemain, il s’agit d’une addiction. On doit accompagner le patient dans
la disparition progressive. Attention, il ne faut pas les culpabiliser. On va privilégier le dialogue et les
explications avec les parents.
- Avec les parents et les enfants, on va réaliser une anamnèse pour rechercher des facteurs de risque : Origine
émotionnelle, signe d’immaturité, un moyen d’attirer l’attention sur soi ? Privilégier le dialogue et les
explications.
- Mise en place de stratégies ou de techniques pour tenter de faire disparaitre ces facteurs de risque et on va
accompagner l’enfant dans cette disparition de façon progressive (d’abord arrêter pendant la journée
uniquement puis étendre petit à petit). On peut proposer de réfléchir à des substituts, notamment si la succion
a pour objectif de sécuriser et décontracter l’enfant (doudou, musique…). On peut aussi aider l’enfant en
cherchant différents facteurs pour le motiver (jeux, histoires) qui ont pour objectif de motiver les enfants à
diminuer la succion non-nutritive, on peut aussi appliquer du vernis amer (technique plus hard) ou des
stickers… Il ne faut pas oublier d’utiliser des techniques de renforcement positif (à apprendre aux parents,
dans le cadre d’une guidance parentale), complimenter l’enfant lorsqu’il ne suce pas son pouce. En dernier
ressort, il existe tout un tas d’outils, de dispositifs à mettre sur le pouce ou directement dans la bouche (gant,
grille, appareils fonctionnels).

2.3) Rendre l’enfant capable musculairement, physiologiquement de corriger leurs fonctions

On peut travailler la musculature, l’endurance, le tonus, la motricité de plusieurs articulateurs. Différents exercices
sont proposés. On va rendre l’enfant capable de mettre ses articulateurs dans les bonnes positions. Cette prise en
charge est basée sur l’analyse des éventuels déséquilibres qu’on a pu faire. C’est basé aussi sur notre connaissance
des positions physiologiques.

Pour les exercices, il faut utiliser son imagination et utiliser toutes les ressources à dispositions (Google, YouTube …).
Attention, il faut réfléchir à quels muscles, quels mouvement je veux travailler et pourquoi ? Il est important de faire
des lignes de base avec des objectifs fixés mais ne pas oublier à penser à des critères d’arrêt (quelle est la force
nécessaire dont j’ai besoin pour renter dans la norme). MOTIVATION – REPETITION – TRAVAIL A LA MAISON.

2.4) Déconditionner et installer de nouveaux automatismes.

Pour les 4 fonctions essentielles et toujours dans cet ordre-là :

- ventilation orale  Ventilation nasale : Il faut informer les parents de l’absolue nécessité de la priorité du
traitement de cette ventilation buccale et de ses conséquences. On va passer du temps pour expliquer
pourquoi la ventilation buccale est un frein au rétablissement ou à l’établissement de l’équilibre myo-
fonctionnel. Il y a des conséquences posturales, sur le développement psychomoteur, sur les échanges gazeux
et la qualité de la ventilation, du développement maxillaire, de la tonicité de la langue… Il faut aborder ces
conséquences avec nos patients. On va ensuite essayer d’identifier l’étiologie et de la prendre en charge si
nécessaire (ORL, chirurgie, médicaments, orthodontie, logopédie). On passe ensuite au stade cognitif pour
l’éveiller à cette nouvelle voie ventilatoire.
- La position de la langue au repos (si basse  Position haute) : On va faire la même chose que précédemment
et dans le même ordre. On va d’abord prendre en charge l’étiologie si nécessaire (frein de la langue trop cout ?
Inflammation des amygdales ? Macroglossie ? On peut faire des chirurgies). Ensuite, on rend capable de, en
travaillant le tonus et la musculature. On va ensuite travailler le stade cognitif en faisant prendre conscience
à l’enfant de la position physiologique et de la position dysfonctionnelle. Pour cela, on peut travailler avec
l’enfant le schéma corporel mais aussi sensibiliser l’enfant à la prise de conscience à la façon dont leurs
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articulateurs sont positionnés en travaillant notamment avec des exercices de perception tactile et la
proprioception. Pour prendre conscience de la position physiologique on peut utiliser des illustrations, des
images, des histoires, des jeux ou des aides mémoires mais aussi grâce à un contrôle visuel, somato-sensoriel
et proprioceptif. On va ensuite travailler la phase associative grâce au drill mais aussi grâce à des outils (attire
langue, perle de Tucat, grille anti-langue, écran vestibulaire). Différentes techniques peuvent être utilisées
pour automatiser aussi comme la minuterie. On a remarqué que la visualisation et le rappel des positions
recherchées au moment de l’endormissement est une technique qui fonctionne bien.
- Déglutition de type infantile  De type adulte
- Articulation et correction des gestes articulatoires

On doit avoir en tête les stades d’apprentissage, les 4 stades autour desquels s’organisent tous les apprentissages.

- Stade préparatoire : donner au patient les moyens d’obtenir une normalisation de ses praxies (force
musculaire et articulaire)  On rend capable de, on donne les moyens de normaliser les mouvements, les
fonctions myo-fonctionnelles.
- Stade cognitif : apprendre au patient ce qu’il doit faire, les positions correctes (de la langue, des lèvres et des
joues), au repos et au cours des praxies. Le patient doit comprendre ce qu’on attend de lui. Essentiel pour
avoir une compréhension des objectifs thérapeutiques et que les exercices soient bien faits à la maison.
- Stade associatif : Les gestes deviennent plus efficaces par la réalisation de mouvements, souvent répétitifs 
Drill.
- Stade d’automatisation : Les programmes moteurs sont intégrés et contrôlent les actions. On va
progressivement passer d’exercices qui sont répétitifs dans un contexte bien précis à des contextes plus variés,
dans sa vie quotidienne pour que le geste s’automatise. Le patient ne doit pas uniquement travailler en
séance, c’est important de continuer dans le quotidien et à la maison.

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VI- LES DYSLALIES

Les différents types de troubles vus précédemment s’inscrivent dans un cercle vicieux et sont liés les uns aux autres.
Lors de la prise en charge des troubles myo-fonctionnels, il y a un ordre qui est plus propice que les autres pour
intervenir et les logopèdes vont d’abord tenter de rétablir la ventilation nasale et de faire disparaitre les mauvaises
habitudes. On va ensuite prendre en charge les troubles de l’articulation, les dyslalies.

Définition : la dyslalie ce sont des troubles de l’articulation qui sont la conséquence de dysfonctionnements de
l’appareil phonatoire supra-laryngé. Ce ne sont pas des troubles du langage (trouble phonologique, retard de parole)
mais de l’articulation (la production des sons). Les dyslalies ne sont pas des troubles qui ont pour origine les troubles
de la ventilation ou des atteintes au niveau des CV. Ce sont des troubles de l‘articulation, les modifications des
caractéristiques acoustiques de la parole qui sont engendrées par le changement de volume ou de la forme des
résonateurs supra-laryngés. Il y a 3 grands types de dyslalies :

- Les dyslalies physiologiques : troubles de l’articulation qui ne sont pas pathologiques. Elles sont dues au fait
que cela prend du temps pour que les enfants apprennent à articuler les différents phonèmes de manière
adéquate. Elles arrivent à un très jeune âge.
- Les dyslalies organiques : troubles de l’articulation qui résultent d’anomalies constitutionnelles, congéniales,
développementales, génétiques ou acquises des différents composants de l’appareil phonatoire supra-
laryngé, soit des résonateurs, soit des articulateurs. Ce sont des dyslalies qui n’ont pas pour origine une
hypotonie ou une mauvaise habitude mais une anomalie par exemple génétique (une fente labiale ou palatine)
ou une anomalie acquise (édentation suite à un traumatisme). On les appelle aussi les DYSGLOSSIES.
- Les dyslalies fonctionnelles (pas physiologiques) : troubles de l’articulation qui persistent au-delà de l’âge
auquel l’articulation de certains phonèmes est censée être maitrisée et qui n’ont pas d’origine organique. Il
n’y a pas d’anomalies constitutionnelles au niveau de la structure ou de la forme qui empêche l’articulation.
Au contraire, l’altération articulatoire a pour origine soit une simple erreur motrice ou une absence de modèle
correct ou une immaturité ou hypertonie / hypotonie d’origine fonctionnelle.

Il faut bien distinguer les dyslalies d’autres troubles comme :

- Les dysarthries : C’est un trouble de l’articulation qui a pour origine une dysfonction ou une lésion au niveau
du SNC ou SNP. Le trouble est la conséquence d’une difficulté ou d’une incapacité de ‘influx nerveux ou des
commandes motrices de bien atteindre les muscles auxquels les informations sont destinées.
- Des perturbations de la parole secondaires à une surdité
- D’un retard de parole : les retards de parole sont souvent des difficultés à arranger des sons successifs dans le
mot. L’articulation des sons isolés est correcte mais leur articulation n’est pas respectée dans le contexte d’un
mot ou dans une syllabe.
- Des troubles phonologiques : Soucis au niveau de la représentation.
- Des dyspraxies verbales ou apraxie verbale : ce sont des problèmes au niveau de la planification verbale.

Les manifestations des dyslalies peuvent être de différents types :

- Une absence de son, pas parce que le phonème n’est pas bien représenté mais parce que la façon dont l’enfant
cherche à articuler le son ne produit pas de son. Par exemple parce que la position articulatoire prise ne va
pas créer de son (ex : radio -> adio ; cacao -> ao ; chapeau -> apeau).
- Un remplacement systématique du son par un autre plus facile à articuler (ex : saucisson -> tautiton ; chou ->
sou).
- Une réalisation incorrecte entrainant une distorsion du son, la production d’un bruit qui remplace le bruit de
la consonne ou de la voyelle normalement émise (ex : les sigmatismes, lambdacisme, rhotacisme …).

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1) Les dyslalies organiques
1.1) Les affections des lèves (dyslalie labiale)

Par exemple dans le contexte de fentes labiales congénitales ou bien suite à une hypotonie ou hypertonie labiale. Cela
peut aussi avoir pour origine une difficulté à mobiliser les lèvres mais si l’origine est nerveuse, on va surtout appeler
ça une dysarthrie (par exemple avec une lésion du nerf facial).

 Ces affections vont avoir des impacts importants pour les consonnes qui impliquent les lèvres comme les
plosives, les fricatives labio-dentales et pour la plupart des voyelles notamment arrondies.

1.2) Les affections de la langue (dyslalie linguale)

Par exemple les troubles qui affectent la structure de la langue, comme les cancers de la langue qui s’accompagnent
d’une glossectomie. Il y a aussi la brièveté du frein de la langue, des macroglossies (dans la T21) ou microglossies (dans
le syndrome de Pierre Robin) ou encore des lésions du nerf hypoglosse (nerf qui est chargé de contracter la langue
pour la faire boucher dans la bouche) ce qui sera une dysarthrie dans ce cas-là.

 Ces affections vont affecter tous les phonèmes et surtout les consonnes. La voyelle « a » n’aura pas trop
d’impact en revanche ou encore pour les consonnes bilabiales et les labio-dentales.

1.3) Les anomalies ou dysmorphoses maxillo-alvéolo-dentaires (dyslalie dentale)

En fonction de la nature de ces troubles, on va pouvoir s’attendre à observer différents types de troubles de
l’articulation.

Edentation des dents antérieures (classe 1) :

- Les constrictives pré-dorso-alvéolaires sont les plus modifiées. Surtout la consonne /s/, ce qu’on appelle un
Chuintement.
- Les occlusives apico-dentales /t/, /d/, mais aussi nasale /n/ et latérale /l/.
- Les constrictives labio-dentales /f/, /v/ se trouvent affaiblies et/ou déformées.
- Les occlusives bilabiales /b/, /p/ ainsi que la nasale /m/ peuvent être également diminuées ou perturbées.

Infra-occlusion (ex : béance antérieure, classe 1) :

- Sigmatisme inter-dental pour /s/, /z/ (zézaiement – zozotement)


- Sigmatisme addental par incurvation vers le bas de la pointe de la langue en direction des incisives inférieures
entrainent un sifflement exagéré et strident du /s/.
- Possible affaiblissement des occlusives bilabiales /b/, /p/, /m/ qui ne peuvent plus explorer normalement si
difficulté associée à joindre les lèvres ou si interposition des incisives supérieures entre les lèvres.

Pro-alvéolie des incisives supérieures (classe 2 division 1) : molaires maxillaires trop antérieures par rapport aux
mandibulaires avec une inclinaison vers l’avant des incisives maxillaires) :

- Altération des occlusives apico-dentales /d/, /t/, /n/.


- Altération des constrictives pré-dorso-alvéolaires /s/, /z/, ainsi que des voyelles antérieures.

Rétro-alvéolie des incisives supérieures (classe 2 division 2) :

- Altération au niveau des constrictives pré-dorso-alvéolaires /s/, /z/.

Inversion prognathique de l’articulé dentaire (classe 3) :

- Sigmatisme inter-dental pour le /s/ et /z/


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1.4) Les affections de la voûte palatine (dyslalie palatale)

On a les fentes palatines (qu’on verra plus loin dans le cours).

On peut aussi avoir les voûtes ogivales (palais trop bombé) quand on suce son pouce par exemple ou quand on
maintient une position de langue basse car la langue n’a pas joué son rôle dans le développement de l’étage maxillaire.

 Cela rend compliqué l’articulation des consonnes dorso-palatales comme les constrictives /ch/, /l/ et des
consonnes pré-dorso-alvéolaires comme le /s/, /z/.

On peut aussi se trouver dans le cadre d’une voûte trop plate (plus rare)

 Cela réduit la résonnance et change le timbre de la voix car cela limite le débattement articulatoire de la
langue.

1.5) Les insuffisances vélo-pharyngées (dyslalie vélaire ou vélo-pharyngée)

On peut y trouver les fentes, une brièveté congénitale du voile du palais, une profondeur excessive du cavum ou
encore une hypotonie du voile.

 Ces troubles vont engendrer surtout deux problèmes, la presque incapacité de réaliser des plosives et une
sonorisation qui va être nasonnée (hyper-nasophonie ou rhinophonie ouverte). Il y aura une réduction de
l’intensité des consonnes, surtout des sonores mais aussi une réduction de l’intensité des voyelles orales
(surtout /i/, /y/, /o/). Certaines voyelles orales seront transformées en voyelles nasales correspondantes. De
plus, on aura une altération des consonnes constrictives pouvant aller jusqu’au remplacement par un souffle
rauque.

1.6) Les encombrements obstructifs du rhinopharynx (dyslalie nasale)

Cela se passe par exemple dans le cadre d’une hypertrophie adénoïdienne

 Cela nous donne une rhinolalie fermée et un affaiblissement des voyelles nasales ainsi que des consonnes
nasales /m/, /n/ et /l/.

2) Les dyslalies fonctionnelles

Elles sont la conséquence de mauvaises habitudes ou de problèmes dans l’utilisation de ses articulateurs.

2.1) Dyslalies fonctionnelles : les voyelles (plus rares)

C’est plus rare car l’articulation des voyelles est plus facile et s’acquière plus tôt dans le développement des individus.
Leur articulation est moins précise, on peut s’offrir plus de flexibilité dans la manière dont elles sont articulées par
rapport aux consonnes. On peut trouver des dyslalies fonctionnelles affectant toutes les voyelles ou seulement
certaines catégories de voyelles.

- Des voyelles antérieures non labialisées voisines comme /e/, mi fermée, et /3/ mi ouverte (ex ; ré – raie).
- Des voyelles antérieures labialisées comme /o/ mi fermée et /oe/ mi ouverte (ex : peu – peur)
- Des voyelles postérieures labialisées comme /o/ mi fermée et /O : mi ouvert (ex : peau – pot).
- Problème qui affecte la capacité à distinguer les voyelles orales de leur correspondantes nasales, problème
dans la gestion de l’ouverture, fermeture du voile du palais.

/ ! \ Cette liste n’est pas exhaustive.


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2.2) Les dyslalies fonctionnelles : Les consonnes constrictives

Contrairement aux occlusives qui nécessitent de bloquer le passage de l’air, pour les constrictives, il faut que les deux
parties du conduit vocal supra-laryngé soient mises en correspondance de façon proche sans créer d’occlusion ni d’être
trop éloignées. Il faut bien calibrer l’écart entre les deux parties du conduit supra-glottique où le point d’articulation
se fait.

On a en français trois types de constrictives :

- Les constrictives labio-dentales /f/, /v/


- Les constrictives pré-dorso-alvéolaires /s/, /z/
- Les constrictives dorso-pré-palatales qui sont les chuintantes /ch/, /j/

Les dyslalies fonctionnelles qui se caractérisent par des distorsions des constrictives = SIGMATISME.

Il y a différents types de sigmatismes qu’on peut rencontrer chez nos patients, ce qui crée différents types de
distorsions au niveau acoustique :

- Le sigmatisme inter-dental (zézaiement ou zozotement) : La pointe de la langue s’interpose entre les dents
sur le /s/ et /z/. Normalement, leur point d’articulation correspond au placement de la partie antérieure de la
face dorsale de la langue en regard des alvéoles des incisives maxillaires.
NB : Il faut toujours rechercher dans ce type de sigmatisme une béance possible de l’articulé incisif, l’existence
d’un tic de succion, ainsi que la persistance d’une déglutition de type primaire.
- Le sigmatisme addental : La pointe de la langue appuie fortement contre les incisives inférieures rendant la
prononciation des pré-dorso-alvéolaires un peu trop sifflantes, aiguës /s/, /z/.
- Le sigmatisme latéral (Schlintement) : L’articulation des pré-dorso-alvéolaires en mettant le dos de la langue
contre le palais de sorte que le bruit typique des constrictives n’est pas généré par une turbulence qui prend
son origine entre la langue et le palais mais par une turbulence qui passe soit par un côté soit par les deux côté
de langue et qui s’infiltre dans les joues. Cela affecte l’émission de /s/, /z/, /ch/, /l/ ou de l’une seulement de
ces quatre consonnes constrictives.
- Le sigmatisme bilatéral (Jouyement) : Ici, l’air passe à la fois entre la langue et le palais et sur les côtés de la
langue à travers les joues et les dents.
- Le sigmatisme dorsal : La langue est trop en arrière et touche le palais dur donc l’air doit passer par le côté.
- Le sigmatisme nasal : Il se produit surtout lorsqu’on produit des constrictives antérieures et donc il y a un
point d’articulation très postérieur ce qui oblige l’air à passer par les cavités nasales.
- Le sigmatisme guttural : Il est très rare et cela s’agit de la génération du bruit typique des constrictives à
travers une constriction qui ne se trouve pas au point d’articulation physiologique mais au niveau glottique ce
qui va donner un souffle bizarre.
- Le sigmatisme occlusif (parasigmatisme) : Lorsque la langue ou les lèvres se rapprochent trop près du palais
ou des incisives maxillaires et que les fricatives sont remplacées par les occlusives au point d’articulation
correspondant / z/ -> /d/ ; /s/ -> /t/ ; /f/ -> /p/ ; /v/-> /b/.

On parle de LAMBDACISME lorsque la pointe de la langue est insuffisamment relevée, la consonne /l/ est remplacée
par la semi-consonne /j/ (bleu -> bieu).

On parle de RHOTACISME lorsque la consonne /R/ peut donner lieu à un trouble articulatoire caractérisé par son
omission élective ou par son remplacement par la consonne latérale /l/.

On parle d’ASSOURDISSEMENT lorsque les consonnes sonores sont prononcées comme les sourdes correspondantes
de même point d’articulation (/z/  /s/).

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Les substitutions antérogrades des consonnes occlusives : résultent d’un décalage vers l’avant du point d’articulation
entrainant le remplacement de /k/ par /t/ (kappacisme) et de /g/ par /d/ (gammacisme).

Les substitutions rétrogrades de consonnes occlusives ; résultent d’un décalage vers l’arrière du point d’articulation
/d/ ou /t/, réalisant alors le deltacisme ou le taucisme.

Substitution de /n/ par /m/ ou le contraire

Rhinonlalie fermée (nez bouché) et Rhinolalie ouverte (déperdition d’air par le nez).

3) L’évaluation et le diagnostic des dyslalies


3.1) Les renseignements préliminaires et l’anamnèse

Mode d’installation du trouble, inquiétude de la famille et des patients ….

3.2) Le bilan phonétique

Il faut objectiver et identifier les troubles articulatoires, quels phonèmes sont concernés et pourquoi. Pour pouvoir
identifier les phonèmes qui posent problème, on réalise un bilan phonétique pour savoir quels phonèmes peuvent ou
ne peuvent pas être réalisés. Il commence par de la parole spontanée quand l’enfant entre dans le bureau. On peut
ensuite passée par des épreuves de parole provoquée et par la suite faire des tâches de répétition où on propose
différentes voyelles, consonnes, syllabes, ce qui est la tâche la plus directe pour étudier les troubles articulatoires. Il
faut toujours chercher une convergence d’évidence, une confirmation des troubles à travers une autre tâche qui
nécessite une autre entrée (par exemple une tâche de lecture ou de dénomination d’images) pour voir s’il y a des
problèmes au niveau de l’entrée auditive (surdité, inattention, trouble phonologique réceptif). Il faut être certain que
les troubles qu’on observe ne puissent pas être expliqués par des troubles d’une autre nature. L’objectif est de faire
produire à l’enfant, les différentes voyelles et consonnes du français donc les sons oraux / nasaux et aux différents
points d’articulation pour faire un inventaire phonétique. Ensuite, il faut voir s’il s’agit d’une dyslalie physiologique ou
fonctionnelle ? Est-ce que le son aurait dû être maitrisé à cet âge-là ? Il est normal que certain sons ne soient pas
parfaitement maitrisés jusqu’à un âge avancé. Est-ce qu’on peut mettre en évidence que l’enfant n’est pas sur une
trajectoire normale ?

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3.3) Trouver l’origine (étiologie)

On va rechercher des troubles organiques : y a-t-il des problèmes au niveau auditif ? Du SNP ?

Ou au niveau fonctionnel

On peut aussi proposer un bilan psychoaffectif car cela peut venir d’une cause psychoaffective.

 Pour connaitre l’origine, on va réaliser un examen des structures phonatoires et articulatoires en fonction de
ce qu’on a observé dans le bilan phonétique.

4) L’examen de l’appareil phonatoire sus-laryngé

Les lèvres : On va regarder la morphologie des lèvres, hypo / hypertoniques, se ferment-elles ou non ? Minces,
épaisses … On va regarder les freins des lèvres aussi pour être sûre de diagnostiquer un éventuel manque de
mobilité qui aurait pour origine le frein. On va ensuite tester la tonicité musculaire des lèvres à travers différents
exercices. On va vérifier l’orbiculaire des lèvres : suffisamment tonique et musclé ? Pour pouvoir maintenir les lèvres
fermées pour réaliser des plosives /p/, /b/. On peut palper les lèvres mais aussi tester la résistance des lèvres à
l’écartement, introduire un objet entre les lèvres et demander de serrer l’objet avec les lèvres et dans quelle mesure
l’enfant est capable de résister. Est-ce que le buccinateur est suffisamment tonique ? Il sert à tirer les lèvres vers
l’arrière ou les pousser vers l’avant pour pouvoir articuler les consonnes arrondies /u/, /y/. On peut mettre un
crayon entre ses lèvres et essayer de le tirer vers l’avant, baiser sonore ou sifflement encore. On a aussi besoin de
pouvoir étirer les lèvres notamment grâce à la contraction synchrone du zygomatique et du risorius. Faire un sourire
forcé le plus large possible. Ces exercices sont à réaliser uniquement chez les patients qui ont des difficultés à
réaliser des phonèmes qui impliquent des mouvements des lèvres (voyelles arrondies, étirées ou des bilabiales). Le
buccinateur constitue la masse des joues (on peut le palper), il est important pour étirer et venir arrondir les lèvres.
C’est la coordination du buccinateur et de l’orbiculaire qui va définir la forme des lèvres mais la buccinateur vient
supporter l’orbiculaire. L’orbiculaire vient s’attacher sur le buccinateur et non pas sur un ligament ou un os.

Les joues : Examen morphologique et tonicité musculaire (du buccinateur), on peut palper, souffler fortement sur
une boule de papier, éteindre une flamme de bougie de plus en plus loin…

Les fosses nasales : Surtout quand les patients soufrent de rhinophonie fermée (comme si nez bouché). On peut venir
tester la ventilation. Cf cours précédent.

Les dents : Important car différentes anomalies au niveau de l’implémentation des dents peuvent engendrer des
dyslalies organiques (béances, dents manquantes, défaut d’implantation, rétro inclinaison…). Ça va impacter la qualité
avec laquelle on parvient à venir créer les points d’articulation des voyelles et des consonnes. L’objectif du diagnostic
logopédique sera de décider si la morphologie des dents est responsable en tout ou en partie des troubles
articulatoires mis en évidence dans l’examen phonétique. Si c’est le cas, on redirige vers des professionnels qui
prennent charge et corrigent l’articulier dentaire.

La mandibule : La morphologie, est-ce que l’ATM est fonctionnelle ? On va aussi évaluer la tonicité, la musculature,
des muscles élévateurs et abaisseurs de la mandibule. On va palper au repos pour évaluer le niveau de contraction de
base et palper lors de la contraction pour voir si le muscle à une contraction importante ou non. On peut aussi faire
des exercices de résistance.

La langue : La morphologie (taille, largeur …) et on va se demander si les éventuelles particularités morphologiques


peuvent ou non expliquer les troubles articulatoires mis en évidence dans l’examen phonétique. On observe le frein
de la langue pour voir s’il ne s’agit pas un trouble de la motricité, mobilité de la langue. Puis on va tester la tonicité
musculaire de la langue avec un guide langue ou différents instruments.

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Le voile du palais et le palais : Est-il suffisamment tonique, large et long pour pouvoir jouer son rôle de clapet
rhinopharyngé. On évalue la motricité du voile du palais en baillant, articuler des voyelles orales / nasales, miroir
devant le nez et voir s’il y a un écoulement d’air par le nez et voir s’il y a des traces de fentes palatines dans le palais.

On vérifie aussi les fonctions oro-faciales qui sont la déglutition, la ventilation (orale ou nasale) et la position de la
langue au repos. Dans certains cas il est intéressant de compléter les observations par un examen précis des positions
articulatoires grâce à une palatographie (avec du charbon actif).

L’examen des fonctions myo-fonctionnelles est un examen logopédique mais cela nécessite des interactions et des
collaborations avec d’autres professionnels, c’est un examen multidisciplinaire surtout dans des dyslalies organiques.
Dans les examens complémentaires on a :

- Les examens auditifs avec une audiométrie (indispensable au moindre doute sur l’audition de nos patients.
Une surdité, même légère peut avoir comme origine des troubles de l’articulation, des troubles
phonologiques, des retards de parole et il faut distinguer les troubles articulatoires qui est un trouble
d’exécution ou un trouble phonologique qui a pour origine des cibles phonologiques qui ne sont pas bien
définies).
- L’examen laryngé si les troubles articulatoires s’accompagnent de manifestations dysphoniques.
- Examen ORL (pour observer les amygdales mais aussi la ventilation et les fosses nasales).
- Examen psychoaffectif

Il y a plusieurs questions à aborder dans notre diagnostic :

- S’agit-il ou non d’un trouble articulatoire ? Est-ce un trouble (anormal pour l’âge du patient par rapport aux
normes) ? S’agit-il d’un trouble d’origine articulatoire ou d’un trouble par exemple de la planification ou
phonologique ?
- Quels sont les phonèmes atteints ? (résultats de l’examen phonétique).
- Pourquoi ? Quels sont les mécanismes qui sont à l’origine de ce défaut articulatoire ? (examen des structures
oro-faciales). On n’est pas forcément sûr à 100% que tel mécanisme est la cause. On peut rejeter certaines
hypothèses mais en laisser d’autres ouvertes.
- Y a-t-il des troubles associés ? Est-ce que ces troubles articulatoires existent dans un contexte de troubles
myo-fonctionnels de manière générale ? A-t-on observé des problèmes au niveau de la déglutition, de la
ventilation ou encore de l’articulier dentaire ?

Une fois qu’on a fait un diagnostic on peut proposer soit un accompagnement parental, soit de revenir consulter plus
tard si le trouble n’est pas encore tout à fait anormal, soit proposer directement une prise en charge.

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VII- LA PRISE EN CHARGE DES DYSLALIES
1) La prise en charge des dyslalies organiques

 Traitement étiologique :
- Vélo-plastie : intervention chirurgicale sur la taille et la forme du voile du palais (pex : augmenter le volume)
- Pharyngo-plastie : même chose mais souvent sur l’arrière du pharynx
- Ablation des végétations
- Labio-plastie
- ETC

 Traitement logopédique :
- Tonification / mobilisation : Rendre capable de (stade préparatoire). En cas de dyslalie organique, parfois la
tonification et les exercices de mobilisation ne sont pas suffisants (par exemple : un voile du palais trop court
et qui ne permet l’articulation des consonnes et des voyelles orales de façon adéquate). Au cas par cas, on va
travailler sur les compensations musculaires.
- Compensation musculaire :
- Corriger / adapter les mauvaises habitudes :
- Stratégies alternatives : une nouvelle position articulatoire par exemple (en travaillant sur un point
d’articulation différent) ou de trouver avec les patients des stratégies et des compensations dans la vie de tous
les jours pour les soulager (ex : être au téléphone allongé que debout car meilleur clapet vélopharyngé) ou
encore pression des doigts sur certaines parties du visage.

2) La prise en charge des dyslalies fonctionnelles

Quand prendre en charge les troubles myo-fonctionnels ? Est-ce que l’âge et la maturité intellectuelle de l’enfant est
adéquate pour que l’enfant puisse rentrer dans la prise en charge ? Etre conscient des positions articulatoires
demandées ? Est-il motivé et attentif pour bien bénéficier de la prise en charge ? On estime que les PEC au niveau
fonctionnel et des dyslalies peuvent commencer autour de 5 ans. On va aussi prendre en compte les autres choses qui
se passent autour du patient, prise en charge en orthodontie, ORL, chirurgie en même temps et quels sont les
calendriers de ces différents intervenants ? Il faut adapter les calendriers logopédiques avec les autres intervenants
pour adapter au mieux ce qu’on propose. Attention, la prise en charge des dyslalies est la dernière des PEC lorsque la
ventilation nasale est établie, que les patients ont une position haute de la langue au repos et une déglutition adulte
avant.

- Le choix de l’âge optimum (autour de 5 ans)


- La prise en compte du développement de l’appareil phonatoire
- L’environnement familial et sa disponibilité

Principes généraux : On replace la dyslalie dans le contexte des troubles myo-fonctionnels et on se rappelle que les
troubles myo-fonctionnels sont souvent associés les uns aux autres et au niveau de la PEC, il y a un ordre bien précis,
déterminé dans lequel on va s’attaquer aux différents types de troubles qu’ils sont présents chez le patient.

1. Abandon des mauvaises habitudes (notamment la succion non-nutritive par exemple)


2. Tonus, stimulation, motricité des joues, de la langue, des lèvres (rendre capable)
3. Déconditionnement et installation de nouveaux automatismes, toujours dans le même ordre :
- Ventilation orale  Ventilation nasale
- Position de la langue au repos  Position haute

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- Déglutition
- Articulation : dyslalie en dernière position. Cette prise en charge en tant que telle va suivre les mêmes étapes
(4) que les autres troubles myo-fonctionnels :
Stade préparatoire : donner au patient les moyens d’obtenir une normalisation de ses praxies (contrôle et
force musculaire) ++ prise de conscience du trouble pour que le patient soit motivé.
Stade cognitif : apprendre au patient ce qu’il doit faire, les positions incorrectes et correctes (de la langue, des
lèvres et des joues), au repos et au cours des praxies.
Stade associatif : les gestes deviennent plus efficaces par la réalisation des mouvements, souvent répétitifs.
Stade d’automatisation : les programmes moteurs sont intégrés et contrôlent les actions.

Les accessoires :

- Glace métallique de Glatzel (miroir au bout d’une tige)


- Miroir ordinaire ou incassables
- Elastiques orthodontiques
- Abaisse-langue
- Lampe de poche
- Des gants à usage unique
- Un magnétophone
- Un métronome
- Instruments de musique
- Matériel divers….

Pour le stade préparatoire : rendre capable de, au niveau moteur et pousser le patient à conscientiser son trouble et
les impacts communicatifs de son trouble. On peut faire différents jeux où on se répète l’un l’autre pour que le patient
conscientise. On peut aussi enregistrer le patient et lui faire entendre sa propre voix. (Jeu : anima lire, anima dire).

Au niveau du stade cognitif, on va aider la prise de conscience articulatoire, notamment au niveau visuel mais aussi
tactile et proprioceptif. Lorsque les enfants ont bien compris les positions articulatoires désirées pour pouvoir articuler
les phonèmes qui posent problèmes, on passe au stade associatif puis d’automatisation.

Le stade associatif nécessite une grande motivation car il est dirigé par le DRILL, une fréquence et une répétition très
importante des exercices, en séance et à la maison. Les mots clés sont : drill, fréquence, progressivité, motivation,
autocontrôle (essentiel pour passer de l’associatif à l’automatisation) et renforcements positifs.

Etude de cas, prise en charge d’un sigmatisme interdental :

- On va tout d’abord analyser les causes du sigmatisme (examen de l’étiologie)


- ensuite si nécessaire on va faire la phase préparatoire en proposant soit une prise en charge organique ou
fonctionnelle. On va travailler aussi la prise de conscience de son sigmatisme et de leur impact communicatif.
- Ensuite phase cognitive, on va travailler la prise de conscience visuelle, tactile et proprioceptive de la position
défectueuse et de la position recherchée.
- Phase associative : phase de drill de la mise ne place progressive de la capacité du patient à s’auto-corriger et
s’auto-controler. On va avoir une progressivité (pex : tout d’abord consonne /s/ de façon isolée puis
complexifier en couplant la consonne à une voyelle antérieure).

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VIII- LES FENTES

Les endroits des différentes sutures sont tous les endroits ouù peuvent survenir des fentes. Les fentes sont des défauts
d’accolement des bourgeons faciaux embryonnaires.

Ce sont les fentes les plus fréquentes :

- B/C/D Fentes labiales : défaut d’accolement du bourrelet nasal médian avec le bourrelet maxillaire au niveau
de la lèvre supérieure. Si le défaut d’accolement entre ces deux bourrelets se prolonge et vient affecter le
palais primaire, on parle de fente labio-maxillaire. Ces fentes peuvent être à gauche, à droite mais aussi
bilatérales.
- E Fentes palatines : défaut d’accolement des deux bourgeons maxillaires originaux l’un avec l’autre.
- F Fentes labio-maxillo-palatine (la totale).
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Dans ces fentes, il y a un aspect génétique. Très souvent, les parents sont anxieux et se sentent coupables de la fente
de leurs enfants. Il y a un effet du genre (2x plus présent chez les garçons que chez les filles et les garçons sont touchés
par des formes plus sévères) et il y a 10x plus de concordance de fentes chez les jumeaux monozygotes que chez les
dizygotes. Dans sa forme unilatérale, la fente est 2x plus fréquente à gauche qu’à droite.

Il est important de savoir que la plupart des cas sont sporadiques. Il n’y a pas que les facteurs génétiques et dans la
plupart des cas des émergences de fentes de manière sporadique. Certains facteurs environnementaux peuvent aussi
être impliqués comme une déficience en vitamine A, le tabac, l’alcool, la thalidomide ou encore la chimiothérapie qui
empêche le développement et la reproduction cellulaire. Les antécédents familiaux sont impliqués dans environ 30%
des cas. De plus, la concordance d’une fente labiale supérieure chez des monozygotes est de 40% et chez les dizygotes
de 4.2%.

Le diagnostic des fentes et facile mais il se fait à deux moments différentes dans deux types de fentes différents.
Lorsque les fœtus ont des fentes antérieures (labiales) on parvient à les identifier dès le 5ème ou 6ème mois de grossesse.
Lorsque c’est détecté, on fait des examens complémentaires et souvent une amniocentèse pour détecter des troubles
du développement de la morphologie du corps ou du développement cellulaire et notamment d’éventuelles
malformations cardiaques. Les fentes antérieures ont un diagnostic souvent anténatal. Pour les fentes postérieures,
le diagnostic se fait souvent en postnatal.  Ces fentes ont tout un cas de conséquences fonctionnelles.

1) Les conséquences fonctionnelles

Entre 0-1 ans, les conséquences sont essentiellement au niveau de l’alimentation puis de l’audition, de la phonation
et au niveau psychologique. Par la suite, on aura des conséquences fonctionnelles qui nécessiteront des bilans
réguliers et éventuellement des interventions de 3 ordres : psychologique, orthodontique, articulation et parole
(logopède).

- Alimentation : Les fentes peuvent empêcher la réalisation de la diminution de la pression à l’intérieur de la


bouche si celle-ci ne peut pas être rendue totalement imperméable. L’imperméabilité est permise en avant
par les lèvres et en arrière par le voile du palais. Lorsqu’on a des fentes labiales, fentes antérieures,
typiquement, 80% de ces enfants sont capables de développer des stratégies qui leur permettent une succion
fonctionnelle. La raison pour laquelle ces fentes gênent moins c’est qu’on peut appuyer le visage de l’enfant
plus ou moins contre le sein et on peut utiliser d’autres stratégies pour atteindre cette imperméabilité. De
plus, on développe de plus en plus de prothèses, tétine pour les enfants avec des fentes labiales. Avec ces
enfants, il est toujours intéressant de chercher une façon naturelle de s’alimenter car il n’y a pas de risque
pour ces enfants lié aux tentatives de succion. C’est différent pour ceux avec des fentes postérieures
(palatines) car les cavités nasales et buccale sont mises en communication ce qui a deux conséquences : cela
va empêcher la réalisation d’une diminution de pression intrabuccale ce qui empêche l’acte de succion pour
se nourrir de façon normale : de plus, si les aliments se répandent dans les cavités nasales, cela peut amener
à des infections.
- Audition : Les péristaphylins internes et externes sont ancrés au niveau de l’orifice de la trompe d’eustache.
Donc lorsque le voile du palais dysfonctionne notamment dans une fente postérieure, ces muscles ne jouent
pas leurs rôles et la trompe d’Eustache ne peut pas s’ouvrir correctement ce qui peut engendrer plus d’otites
séromuqueuses mais aussi un mécanisme qui ne permet de rétablir un équilibre de pression de part et d’autre
du tympan.
- La phonation : Les difficultés vont dépendre du type de fente. On peut avoir une rhinophonie ouverte (passage
de son dans les cavités nasales) notamment lorsqu’il y a une insuffisance vélopharyngée. Les modifications du
timbre peuvent, en fonction des individus, s’aggraver de façon plus ou moins importante en fonction des
stratégies compensatoires qui peuvent être plus ou moins efficaces et qui peuvent générer des souffles
rauques, des consonnes qui ne sont pas articulées de façon adéquates…

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- Psychologie parentale : Il y a deux catégories qui sont ceux qui l’apprennent avant la naissance (souvent fentes
labiales) et on peut accompagner déjà les parents dans le deuil du bébé imaginaire parfait et on peut apporter
beaucoup d’informations le plus tôt possible sur la nature, l’origine et sur les conséquences que cela aura.
Lorsque les parents l’apprennent à la naissance (souvent fentes postérieures), il y a un état de choc et parfois
les logopèdes sont invités dès la naissance notamment sur les sujets de l’alimentation et conseils certains
outils. Il faut jouer un rôle de conseil au niveau des anxiétés de l’allaitement, expliquer le calendrier des
chirurgies et en quoi elles vont consister et d’une manière générale, répondre au stress des parents et aux
questions sur le développement.

Après 1 an :

- Articulation : Les troubles vont dépendre de la nature des fentes, de leur sévérité et des actes chirurgicaux
précoces appliqués. Les fentes labiales, lorsque l’acte chirurgical est précoce, ne présentent pas de troubles
articulatoires importants et les troubles lorsqu’il y en a vont être de natures évidentes (voyelles arrondies /o/,
/y/, /u/ et toutes les consonnes qui ont un point d’articulation qui impliquent les lèvres, les bilabiales et les
constrictives labiodentales et les pré-dorso-alvéolaires). On va travailler sur la tonification et la mobilisation
des lèvres de nos patients. Lorsqu’il y a des fentes palatines, il y a des conséquences directes qui sont la
rhinolalie ouverte (hypernasalité, rhinophonie) et des émissions nasales d’air et des difficultés à articuler les
consonnes occlusives ce qui peut toucher les bilabiales, les apico-dentales et les labio-vélaires. Une deuxième
conséquence des fentes postérieures sont les conséquences indirectes, les problèmes articulatoires qui
n’émergent pas de la fente mais des stratégies compensatoires développées qui peuvent être de différents
types : le plus souvent, il s’agit de postériorisation des points d’articulation (comme des occlusives labiales
faites en occlusives gutturales). Il y en a qui font des évitements, on n’articule pas les plosives et évite les mots
qui les utilisent, on peut aussi avoir comme mécanismes compensatoires des syncinésies faciles.
- Dentition :
- Psychologique : il y a peu d’études. Il y a des moqueries durant l’enfance et un suivi psychologique de temps
en temps est important. Il faut protéger et s’assurer que tout va bien. A l’âge adulte, les personnes qui ont des
fentes sont normales, équilibrées et on ne retrouve pas plus de dépressions ou de problèmes que chez
d’autres. Il faut tout centrer sur l’enfance et l’adolescence.

2) Prise en charge multidisciplinaire de ces enfants (tableau pas à connaitre):

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Au niveau de la prise en charge multidisciplinaire, nous allons surtout interagir avec les psychologues et les ORL. Les
psychologues aident tout d’abord les parents puis les enfants par la suite dans un suivi et un soutien. Les ORL vont
faire des contrôles de l’audition pour voir s’il n’y a pas besoin de drains trans-tympaniques car on sait qu’il y a une
prédisposition au développement des otites séro-muqueuses ce qui peut entrainer des difficultés dans le
développement de l’articulation et de la parole.

La prise en charge logopédique à plusieurs aspects :

- La guidance parentale (informations, prévention et conseils) ce qui nécessite une bonne connaissance de la
sphère ORL et de l’anatomie ainsi que leurs fonctions et expliquer ce que sont les fentes, les bourgeons, le
développement embryonnaire etc. Il faudra aussi expliquer comment la prise en charge va se faire, comment ?
avec qui ? Mais ne pas parler pour les autres non plus. Il faut aussi expliquer ce qu’est un logopède, les études
et le job. On va donner des conseils au niveau de l’alimentation, ce qui se fait souvent au cas par cas parfois
en termes d’essais-erreurs. Globalement, il faut dire que la position de l’enfant lors de la tétée est capitale, il
faut qu’il soit bien assis pour protéger les voies aériennes. On pourrait aussi épaissir légèrement le lait ou
encore utiliser tout un tas de tétines particulières qui évitent l’interposition linguale dans la fente et apaise
l’enfant. Si la fente touche le palais dur, on peut proposer de mettre une plaque palatine en résine moulée sur
mesure, ce qui replacera en attendant l’opération. Cela va restaurer l’imperméabilité de la cavité buccale
(=plaques palatines obturatrices). Au niveau de la première année de vie, il est important de soutenir les
premiers sons de l’enfant. Les échanges fonctionnels, le regard partagé, la communication pré langagière est
importante à expliquer  Bonne stimulation.

- Bilans réguliers, surveillance (évaluations régulières jusqu’à l’adolescence au niveau de l’alimentation, la voix,
la ventilation, l’articulation et le langage) puis on propose un plan thérapeutique. Un bilan langagier est
important car on sait qu’une des conséquences fonctionnelles possible des fentes sont les troubles auditifs et
les troubles auditifs peuvent mener à un retard de parole et des troubles langagiers.

- Prise en charge : Elles seront différentes en fonction de la nature du trouble, des différentes interventions
dont le patient a bénéficié etc… Les interventions sont inspirées de celles des troubles myo-fonctionnels
(identification de l’étiologie  Disparition des mauvaises habitudes  Rendre capable de … etc. + les
différentes phases d’apprentissages). Il faut mettre en place des lignes de base et avoir une attention sur la
possibilité ou pas de résoudre le problème articulatoire à travers une prise en charge comportementale.

Exemples d’exercices pour tonifier le voile : bâillement, production de séries de /R/ roulés, tenu d’une voyelle orale
(surtout /a/ qui est la plus sonore). Travail phonétique par opposition : émission alternative de voyelles orales et nasales
avec contrôle ?? . En plus de travailler le voile, on peut travailler le pharynx lui-même (ex : ébaucher un mouvement de
déglutition ??).

Parfois, des patients mettent en place des stratégies compensatoires. Nous allons devoir corriger les mauvaises
habitudes, souvent une postériorisation du point d’articulation, des coups de glotte…

Pour la prise en charge des insuffisances labiales (voir cours sur les dyslalies), nous allons tonifier et corriger les
mauvaises habitudes comme à chaque fois.

Questions / réponse :

- Une béance fonctionnelle est-elle un overbite + un overjet ? Overbite = distance entre le sommet des dents
mandibulaires et le sommet des dents maxillaires qui est environ de 2-3mm. Si l’overbite est plus important on
a une malocclusion. L’overjet est la distance entre le sommet des dents maxillaires et mandibulaires sur le plan
sagittale d’environ 2-3mm. Lorsque cette différence est plus importante on parle d’un overjet de Xmm. Une
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béance, c’est lorsqu’on a un overbite négatif, au lieu d’avoir un recouvrement trop important, celui est
insuffisant ce qui donne une béance antérieure. La béance antérieure est l’inverse de l’overbite et une occlusion
croisée est l’inverse d’un overjet trop important.
- Redéfinir la différence entre les profils (convexes ou concaves) et les divergences (postérieures / antérieures).
On parle de l’examen externe de la morphologie du visage qui doit dans le bilan nous permettre de se mettre
sur une piste de déséquilibres musculaires qui peuvent avoir favorisé l’émergence de différentes structures
osseuses. Quand on regarde quelqu’un de profil on peut voir les deux choses. La grande différence entre les
deux termes est la prise en compte de la bouche dans l’analyse. Le convexe/concave, on imagine une ligne
entre le front, la bouche et le menton et ces trois points donnent un triangle. Si le triangle est dirigé vers
l’extérieur on a un profil convexe et si vers l’intérieur il est concave. Pour parler d’un profil divergent antérieur
ou postérieur, on trace une droite entre le front et le menton et si cette droite se postériorise de haut en bas
on va parler d’un profil divergent postérieur et si c’est l’inverse, il sera antérieur. Dans la majorité des cas, un
profil divergent postérieur sera convexe et un profil divergent antérieur, concave.
- La différence entre une interposition primaire et secondaire ? Une interposition primaire n’est pas provoquée
par une cause évidente ou qui s’installe à cause d’une ventilation nasale ? Une secondaire est provoquée par
une cause évidente comme une inflammation des amygdales palatines par exemple.
- La différence entre les fentes antérieures et postérieures ? Les fentes antérieures sont des problèmes au niveau
antérieur, au niveau osseux et c’est plus facile à vois que les problèmes de fusion au niveau du palais mou, du
voile du palais. Les anomalies osseuses sont plus faciles à voir que les anomalies muqueuses.

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IX- LES TROUBLES DE LA TROMPE D’EUSTACHE – LA LOGOPEDIE TUBAIRE

Elle a pour objet la compréhension, le diagnostic et la PEC des troubles qui concernent la trompe d’Eustache (conduit
qui relie le rhinopharynx et l’OM). La trompe est différente chez l’enfant (plus courte et plus ouverte et plus
horizontale) que chez les adultes. Cette physiologie empêche le drainage du mucus chez les enfants ce qui favorise les
otites séro-muqueuses. La trompe adulte se met en place vers 6-7 ans.

Les deux muscles qui permettent d’ouvrir la trompe sont les muscles péristaphyllins, l’interne qui est l’élévateur du
voile du palais et qui met la trompe en position d’ouverture. L’externe vient ouvrir la trompe, c’est le muscle tenseur
du voile du palais.

Les fonctions de cette trompe sont de 3 catégories :

- Fonction de protection de l’oreille moyenne par les bactéries (remontée des microbes) mais aussi par les sons
(des autres et de nous-même). Au repos, la trompe est naturellement fermée, ce qui la protège de tout ça.
- Fonction de drainage, évacuation du mucus qui est dans l’OM qui part dans le rhinopharynx. Ce drainage est
favorisé par les cellules ciliées et l’ouverture de la trompe.
- Fonction d’équilibre pressionnel, pour empêcher que ce déséquilibre vienne endommager le tympan, ou
encore pour assurer la qualité de vibration du tympan (qualité de l’audition).
 Ces fonctions ne peuvent pas être réalisées correctement chez des patients avec des troubles tubaires.

Les sources de dysfonctionnement tubaire sont d’origines multiples :

- Les ventilateurs buccaux,


- Hypertrophie des tonsilles palatines, amygdales ou encore tumeur du rhinopharynx (plus rare).
- Hypertrophie des végétations,
- Obstruction nasale
- Inflammation des muqueuses et des parois de la trompe souvent consécutive à un rhume
- Hypotonie des muscles de l’ouverture de la trompe d’Eustache.
- Malformations (rares)
- Fentes palatines et vélopalatines
- Particularités anatomiques consécutives à une immaturité de cette trompe chez les jeunes enfants.

Les conséquences de cette dysfonction sont une moins bonne protection, un mucus et des infections de l’OM qui
s’aggravent puisque la trompe ne joue plus son rôle d’excrétion. On ne peut plus rétablir un équilibre des pressions au
niveau du tympan ce qui engendre des troubles de l’audition  HYPOACOUSIE (en moyenne entre 16 et 30dB). Cette
hypoacousie est dangereuse car le patient pourrait ne pas percevoir des subtilités de différence entre certains
phonèmes ou ne pas en percevoir certains. La parole basse ne va pas être perçue et tout cela va interférer avec le
développement langagier. Il y aura aussi une difficulté du contrôle de la propre voix de l’enfant.

Pour traiter ces enfants, il n’y a pas que la logopédie, il faut traiter les otites avec des traitements médicamenteux,
traitements chirurgicaux (drain trans-tympanique, ablation des amygdales si elles sont à l’origine du problème). On
peut amener par la suite une thérapie comportementale prise en charge par les logopèdes.

Cette prise en charge est pour les enfants et adolescent capables de s’investir, s’engager dans la PEC. Pour des raisons
anatomiques, les enfants à partir de 5-6 ans et plus peuvent ne bénéficier complétement mais dur en-dessous.

Le bilan : anamnèse – examen des structures anatomiques externes et internes – Examen fonctionnel (déglutition,
ventilation, articulation, phonation) – Explications aux parents (essentiel car cette rééducation demande du travail à
la maison, le mouchage, prendre des schémas et des vidéos).

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1) La rééducation tubaire

La logopédie tubaire est prise en charge par la sécurité sociale à partir du moment où un médecin a prescrit la prise
en charge. Cette PEC dure environ 10 séances à raison d’une séance par semaine + exercices à la maison. L’implication
parentale et celle du patient est essentielle. Dans la PEC tubaire, la présence des parents pendant la séance (ou à la
fin) est importante pour qu’ils aient le modèle et qu’ils puissent le refaire à la maison. Il faut les inclure dans le projet
thérapeutique et leur expliquer toute l’importance des exercices à la maison et de l’entrainement.

4 étapes de la PEC tubaire :

- Etape préparatoire : mouchage, hygiène nasale et mettre l’accent sur les dangers du reniflement. Il ne faut
favoriser les vecteurs infectieux. Rendre l’enfant capable de mettre en place une ventilation par le nez en lui
montrant l’importance du mouchage qui doit se faire narine après narine pour une meilleure évacuation des
sécrétions. Il faut aussi interdire le reniflement car cela implique une migration des sécrétions vers l’orifice de
la trompe d’eustache ce qui donne des infections et engendre une pression négative donc des rétractions
tympaniques (jeux, exercices, livres, histoires etc…).
- Etape d’apprentissage ventilatoire : Acquérir une ventilation nasale. Cela va favoriser les équilibres
musculaires, les mouvements adaptés du voile du palais et diminuer les infections de la sphère oro-faciale.
- Phase de travail actif des muscles péritubaires : On va travailler les muscles péri-tubaires (muscles qui
relèvent et étire le voile du palais, péristaphylins internes et externes). On va proposer des exercices comme :
bailler, articuler des voyelles orales, des consonnes orales, alterner orales-nasales etc. Des exercices qui
mobilisent la langue et l’ATM. Ces exercices doivent être faits de manière progressive, lentement, sous-
contrôle du logopède pour une meilleure concentration. Il faut se situer dans la zone proximale de
développement. L’enfant doit être droit pour que la trompe ait plus de chance de venir s’ouvrir.
- Phase d’apprentissage des manœuvres d’auto-insufflation : Il y a essentiellement deux manœuvres :
Manœuvre de Valsava : mettre ses doigts devant les narines et augmenter la pression dans la bouche pour
pousser l’air dans l’oreille moyenne.
Manœuvre de Misurya : remplir la cavité d’air en gonflant les joues et venir boucher e nez et pousser sur les
joues pour forcer l’ouverture de la trompe d’eustache. Elle peut être tentée chez les enfants qui n’arrivent pas
à faire la première (pas de question à l’examen sur cette manœuvre).

/ ! \ Il y a contrindications à cette dernière étape de la prise en charge :

- Antécédents de fracture du squelette du crâne et notamment du rocher.


- La béance tubaire (la trompe d ‘eustache est ouverte en permanence). Ça n’aurait pas de sens et ça pourrait
faciliter le fait que les sécrétions soient poussées vers l’oreille moyenne et donc donner plus de négatif.
- L’hypertrophie des végétations car si la trompe ne peut pas s’ouvrir à cause des végétations, et
- Proscrire en cas d’inflammation aigue car cela va aussi faciliter la migration des bactéries dans l’OM.

Déroulement d’une séance logopédique (30 minutes) :

1. L’accueil : retours sur la semaine passée (exercices réalisés, quelle fréquence…) et donner des renforcements
positifs sur l’enfant mais aussi au parent.
2. Thérapie directe : exercices avec le patient (on conseille que les parents puissent rester et participer).
3. Mise en place d’une activité bien précise à la maison pour la semaine qui vient : systématiquement une
négociation ou une discussion avec le patient et les parents qui vont choisir un ou plusieurs axes de
rééducation. Une fois que les objectifs sont bien définis, on expliquer les exercices à réaliser et comment
donner les instructions et vérifier la bonne réalisation. On sensibilise aux difficultés que l’enfant pourrait
rencontrer etc.

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La toute première séance est celle où on va préparer tout un tas d’explications et d’informations sur la trompe
d’eustache, l’importance de la ventilation nasale, l’anatomie et physiologie de la sphère oro-faciale. La compréhension
des parents du trouble est fondamentale pour une motivation et un engagement. (Diagrammes, jeux, schémas,
histoires, vidéos etc pour faire comprendre l’utilité de la prise en charge. C’est une présentation du cadre et un apport
d’information.

A partir de la deuxième séance, on va articuler le plan thérapeutique autour des 4 grands objectifs, étapes.

 L’accompagnement familial : Watson propose le format suivant pour s’assurer de l’engagement des familles,
sous 4 conditions.
o Préparer les apprentissages : préparer le parent à ce qui va être proposé (ce qu’ils doivent faire, leur
rôle, les feedbacks qu’ils peuvent donner, comprendre les liens entre les exercices et les objectifs
thérapeutiques).
o Présenter les informations : donner des explications et étendre les connaissances des parents
o Pratiquer les activités : fournir l’occasion de faire des essais, les parents doivent être plus à l’aise.
o Personnaliser les stratégies et prendre en compte les contextes de vie des parents et leur disponibilité
et compétences. On ne va pas proposer les mêmes exercices à tous les parents.

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