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D ’ O P H T A L. M O L O G I E
D.E.S 1
ANATOMIE
&
PHYSIOLOGIE
DE L’ŒIL
2013 - 2014
HALD - CHuAN - UCAD
DAKAR
AVANT-PROPOS
Chers(es) maîtres,
Chers(es) collègues,
J’ai l’honneur de partager avec vous le polycopié qui est entre vos mains.
Il s’agit avant tout, d’un travail personnel, sur lequel j’ai dû passer des
centaines d’heures (voire plus d'un millier!), et dans lequel je me suis
relativement permis de se libérer des règles de la rédaction scientifique, sans
pour autant, manquer de chercher la bonne information dans le bon
endroit, à savoir de nombreuses publications scientifiques et des livres de
référence en français et en anglais.
Dr Yassir BAMI .
Ophtalmologiste En Herbe
L’organisation
du travail
passe
avant le travail
Pr. Papa Amadou
NDIAYE
3
Programme du D.E.S d’Ophtalmologie*
Première année
2013 – 2014
U.E 1 : ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’ŒIL
* Ce programme est légèrement modifié par rapport à celui proposé aux étudiants du D.E.S. de l’HALD.
Les modifications concernent l’ordre et l’agencement des cours.
** Ces cours sont à compléter. Ils portent le symbole à côté du titre du cours.
CHAPITRE I
GÉNÉRALITÉS SUR
L’ANATOMIE DE L’ŒIL
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GÉNÉRALITÉS SUR L’ANATOMIE DE L’ŒIL
L’œil est l’organe de la vision. Il est composé du globe oculaire et de ses annexes. Il est contenu dans
l’orbite et relié au cerveau par le nerf optique. Son fonctionnement normal permet la formation de
l’image au niveau de la rétine, la transmission de limage au niveau des voies optiques et l’interprétation
de l’image au niveau du cortex visuel (cerveau).
I – LE GLOBE OCULAIRE
Le globe oculaire a grossièrement la forme d’une sphère. On lui décrit classiquement un contenant et
un contenu.
1 – CONTENANT :
L’œil est formé de l’extérieur vers l’intérieur, par trois tuniques ou enveloppes ou membranes :
Constituée en arrière par une coque fibreuse de soutien, la sclère, prolongée en avant par la
cornée transparente ; sur la sclère viennent s'insérer les muscles oculomoteurs ; la jonction
entre sclère et cornée est dénommée limbe sclérocornéen. La partie antérieure de la sclère
est recouverte jusqu'au limbe par la conjonctive. La sclère présente à sa partie postérieure un
orifice dans lequel s'insère l'origine du nerf optique, dénommée tête du nerf optique ou papille.
S'étend à partir de la tête du nerf optique ou papille en arrière, et tapisse toute la face interne de la
choroïde pour se terminer en avant en formant une ligne festonnée, l'ora serrata. La rétine est
constituée de deux tissus :
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2 – CONTENU
Il est constitué de milieux transparents permettant le passage des rayons lumineux jusqu'à la rétine :
L'humeur aqueuse est un liquide transparent et fluide qui remplit la chambre antérieure,
délimitée par la cornée en avant et l'iris en arrière. Elle est sécrétée en permanence par les
procès ciliaires, et est évacuée au niveau de l'angle iridocornéen à travers le trabéculum dans
le canal de Schlemm qui rejoint la circulation générale.
Le cristallin est une lentille biconvexe, convergente, amarrée aux procès ciliaires par son
ligament suspenseur, la zonule ; elle est capable de se déformer par tension ou relâchement
de la zonule sous l'effet de la contraction du muscle ciliaire, et de modifier ainsi son pouvoir de
convergence : ceci permet le passage de la vision de loin à la vision de près qui constitue
l'accommodation.
Le corps vitré est un gel transparent, entouré d'une fine membrane, la hyaloïde, qui remplit les
4/5èmes de la cavité oculaire et tapisse par sa face postérieure (hyaloïde postérieure) la face
interne de la rétine.
Le globe oculaire est classiquement subdivisé en deux régions comprenant les structures
précédemment décrites :
Permettant la transmission des impressions lumineuses rétiniennes aux centres corticaux de la vision,
les voies optiques comprennent :
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Elles forment une lame de substance blanche intracérébrale moulée sur la face externe du
ventricule latéral et qui gagne le cortex visuel situé sur la face interne du lobe occipital. Elles se
divisent en deux faisceaux : supérieur (qui gagne la lèvre supérieure de la scissure calcarine),
et inférieur (qui gagne la lèvre inférieure de la scissure calcarine).
1 – LE SYSTEME OCULOMOTEUR
L’œil peut être mobilisé dans différentes directions grâce à six muscles oculomoteurs striés (quatre
muscles droits et deux muscles obliques), sous l’influence de l’innervation des nerfs oculomoteurs :
Le III ou nerf moteur oculaire commun innerve les muscles droit supérieur, droit médial
(anciennement dénommé droit interne), droit inférieur et oblique inférieur (ancien petit oblique) ;
il assure de plus le réflexe photomoteur et l'accommodation ainsi que l'innervation du muscle
releveur de la paupière supérieure.
Le IV ou nerf pathétique ou nerf trochléaire innerve le muscle oblique supérieur (ancien
grand oblique).
Le VI ou nerf abducens ou nerf moteur oculaire externe innerve le muscle droit externe.
Il comprend :
Les paupières, formées par une charpente fibreuse rigide (le tarse) et un muscle (l'orbiculaire),
qui permet l'occlusion palpébrale sous la dépendance du nerf facial ; le clignement
physiologique permet un étalement du film lacrymal à la surface de la cornée.
La conjonctive qui recouvre la face interne des paupières (conjonctive palpébrale ou tarsale)
et la portion antérieure du globe oculaire (conjonctive bulbaire) jusqu'au limbe sclérocornéen.
Le film lacrymal, qui assure l'humidification permanente de la cornée ; il est sécrété par la
glande lacrymale principale située de chaque côté à la partie supéro-externe de l’orbite, et
par les glandes lacrymales accessoires situées dans les paupières et la conjonctive; il est
évacué par les voies lacrymales qui communiquent avec les fosses nasales par le canal
lacrymo-nasal.
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CHAPITRE II
APPAREIL LACRYMAL,
PAUPIÈRES
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ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DES GLANDES LACRYMALES
I – GENERALITES
Les glandes lacrymales (GL) sécrètent les larmes et le film lacrymal à partir du sang grâce auquel elles
sont alimentées. Les larmes sont ensuite déversées sur la tunique conjonctive et rassemblées à l’angle
médial de l’œil par les voies lacrymales qui les conduiront dans la cavité nasale.
2 – INTERET
Les GL sont responsables de la sécrétion des larmes qui tapissent la surface externe de l’œil pour éviter
la dessiccation, agissent comme lubrifiant et contiennent des enzymes bactéricides.
3 – EMBRYOLOGIE
II – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
A – SITUATION
La glande lacrymale principale est située au niveau de la partie supéro-latérale de l'orbite. Elle occupe la
fossette lacrymale creusée dans la portion orbito-nasale de la face externe de l'os frontal.
B – CONFIGURATION
De couleur jaune rougeâtre, elle mesure environ 20 ×15 mm, et son épaisseur est d’environ 5 mm. Elle
est constituée par (2) deux amas glandulaires avec une partie orbitaire volumineuse et une partie
palpébrale en continuité avec l'autre. Elles sont séparées par l’aileron latéral de l'aponévrose du muscle
releveur de la paupière supérieure (RPS). Les deux lobes de
La glande est entourée d'un tissu fibro-conjonctif irrégulier qui la relie au périoste.
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LA PARTIE ORBITAIRE :
LA PARTIE PALPEBRALE :
C – LES ORIFICES DES CANAUX : Les orifices des canaux excréteurs sont au nombre de 10 à 14. Ils
sont répartis sur une ligne régulière en forme de courbe, concave en bas et en dedans, parallèlement au
bord supérieur du tarse.
III – RAPPORTS
2 – PARTIE PALPEBRALE
IV – ANATOMIE MICROSCOPIQUE
Les glandes de Meibomius qui sont disposées verticalement dans l'épaisseur du tarse au
nombre de 25 à 35 par paupière. Elles sont formées d'acini reliés à un canal excréteur qui
s'ouvre en arrière de la marge ciliaire
Les glandes de Zeiss qui sont de petites glandes associées par deux aux follicules pilosébacés
des cils et des petits poils du rebord ciliaire interne et de la caroncule.
V – VASCULARISATION
Veine lacrymale principale : elle débute sur le bord supéro-interne de la glande lacrymale
orbitaire. Elle reçoit des veines extra-orbitaires de la région temporo-palpébrale et des veines de
la glande lacrymale palpébrale.
Veine lacrymale accessoire : vient de la partie postéro-inférieure de la glande. Elle passe sous le
nerf et l’artère lacrymale pour rejoindre la veine lacrymale principale.
Le drainage se poursuit, le plus souvent, au niveau de la veine ophtalmique supérieure est traverse avec
elle la fissure orbitaire supérieure vers le sinus caverneux.
3 – DRAINAGE LYMPHATIQUE
Le drainage lymphatique de la partie orbitaire se fait vers les ganglions parotidiens ou pré-
tragiens.
Les lymphatiques de la partie palpébrale de la glande se drainent vers les ganglions sous-
maxillaires.
VI – INNERVATION
1 – SENSITIVE AFFERENTE
2 – SECRETOIRE PARASYMPATHIQUE
Elle est largement prédominante sur la voie sympathique, aboutissant, de façon synergique, à la
sécrétion lacrymale. Les fibres efférentes issues du noyau lacrymo-muco-nasal du VII, empruntent le
nerf facial puis le quittent au niveau du ganglion géniculé pour le nerf grand pétreux superficiel puis le
nerf vidien (ptérygoïdien) vers le ganglion sphéno-palatin, elles empruntent ensuite le nerf maxillaire
puis le nerf zygomato-orbitaire et pénètrent l'orbite pour rejoindre le nerf lacrymal vers la glande
lacrymale.
3 – SECRETOIRE SYMPATHIQUE
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VII – PHYSIOLOGIE DE LA SECRETION LACRYMALE
Les GL assurent deux types de sécrétion. Une sécrétion lacrymale réflexe sous la dépendance de la
GLP et une sécrétion de base, dépendant des GLA. Cette sécrétion de base est à l'origine du film
lacrymal pré-cornéen.
1 – DEBIT
Le flux lacrymal serait de l'ordre de 1,2μl/min avec des variations de 0,5 à 2,2μl/min.
2 – REGULATION
Il a été démontré que la sécrétion lacrymale réflexe est assurée essentiellement par la glande lacrymale
principale. Elle est sous la dépendance d'un contrôle neurogène autonome impliquant les systèmes
sympathique et parasympathique.
3 – COMPOSITION
4 – ROLES
Clinique :
o Palpation du rebord orbitaire
o Appréciation de l’état sécrétoire : test de Schirmer, BUT
o Appréciation de la qualité du film lacrymal : Rose Bengale et Bleu Alcin
Imagerie de l’orbite : radiographie, TDM, IRM
Histologie après biopsie
Electrophorèse des larmes
pH des larmes
LEGENDE DE LA FIGURE 1 :
Test de Jones
1. Partie orbitaire de la GL
IX – ANOMALIES POSSIBLES 2. Partie palpébrale de la GL
3. Septum orbitaire
GL ectopique ou surnuméraire.
4. Muscle RPS
Absence de GL en cas d’anophtalmie ou de cryptophtalmie. 5. Tarse supérieur
Elle peut être remplacée par des cryptes. 6. Caroncule lacrymale
Kystes congénitaux. 7. Muscle orbitaire
Fistule de la glande. 8. Canalicule lacrymal
9. Fornix du sac lacrymal
X – VOIES D’ABORD CHIRURGICAL 10. Ligament palpébral médial
11. Sac lacrymal
Antérieure : le septum orbitaire 12. Conduit lacrymo-nasal
Temporal : incision verticale du tendon 13. Cornet nasal inférieur
14. Pli lacrymal
Voie supérieure trans-frontale de Dandy
15. Lig. palpébral latéral
Voie intra-orbitaire ou voie de l’exentération. 16. Tarse inf.
Voie de Crowlen ? 17. Sinus maxillaire
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ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DES VOIES LACRYMALES
I – GÉNÉRALITÉS
1 – DÉFINITION
Les voies lacrymales (VL) d’excrétion (encore appelées : appareil excréteur lacrymal ou système
d’évacuation des larmes), sont des conduits pairs et symétriques (un pour chaque œil) qui relient le lac
lacrymal aux fosses nasales et qui servent à évacuer les larmes.
2 – INTERET
L’intégrité anatomique et physiologique des voies lacrymales de drainage est un élément important du
bon fonctionnement de l’œil et des structures péri-oculaires.
3 – EMBRYOLOGIE
Le visage de l'embryon se développe à partie de cinq bourgeons: le processus fronto-nasal, les deux
bourgeons maxillaires et les deux bourgeons mandibulaires. La prolifération cellulaire au niveau de la
partie médiane et inférieure du processus fronto-nasal donne naissance aux processus nasaux médial
et latéral. Les voies lacrymales se développent à partir de la 4ème semaine de vie embryonnaire et ce
jusqu'à la fin de la grossesse.
A la 4ème semaine, le bourgeon nasal externe et le bourgeon maxillaire sont séparés par un profond
sillon horizontal : le sillon lacrymo-nasal (ou fente orbito faciale). Une invagination de l'épiblaste au
niveau de ce sillon donnera naissance à un cordon épithélial plein, très irrégulier et sinueux.
A la 5ème semaine, une ébauche du canal apparait entre l'angle interne des paupières et la fosse
nasale primitive.
Dès la 6ème semaine, l'extrémité supérieure du cordon épithélial se bifurque et donne naissance à
l'ébauche des deux canalicules qui s'aboucheront au bord libre des paupières à la 10ème semaine. Le
cordon se creuse alors et s'épaissit à sa partie centrale, formant ainsi l'ébauche du sac lacrymal.
1 – SITUATION
Entre l’angle interne de l’œil et le sommet du méat inférieur, elles cheminent en partie dans canal
osseux creusé dans le maxillaire supérieur : la gouttière lacrymale.
3 – CONFIGURATION
L'anatomie des voies lacrymales d'excrétion comporte plusieurs structures se succédant pour
acheminer les larmes depuis les culs de sac conjonctivaux jusqu’aux fosses nasales. Ce système est
constitué par:
Il correspond à une zone située au niveau de la réunion des deux paupières du coté médial, où les
larmes se collectent. C'est un espace de forme triangulaire à base externe et à sommet interne. On
retrouve à ce niveau deux structures :
LA CARONCULE LACRYMALE : petite saillie rougeâtre de 4mm de diamètre environ, qui comporte
des follicules pileux atrophiés, des glandes sébacées et des glandes lacrymales accessoires.
LE PLI SEMI-LUNAIRE : formé de deux feuillets muqueux situés en dehors de la caroncule. Son
bord latéral est concave en dehors.
Les méats lacrymaux sont les points de départ des voies lacrymales d'excrétion. Ils sont situés sur le
bord libre de la paupière à la jonction entre la partie ciliée et non ciliée (portion lacrymale de la
paupière). Leur diamètre varie entre 0,2 à 0,3 mm et sont béants en permanence de façon
physiologique, du fait de l'anneau fibro-élastique avasculaire qui les limite. Au nombre de deux; un
pour chaque paupière, ils s’ouvrent dans le lac lacrymal adjacent. Leur sommet forme une petite
excroissance triangulaire, dénommée papille lacrymale ou tubercule lacrymal. Le méat lacrymal supérieur
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est situé à 6mm de la commissure médiale et entre 0,5 et 1 mm plus médialement que le méat
lacrymal inférieur. Lors de l'occlusion palpébrale, les deux méats sont habituellement en contact.
Relient le lac lacrymal au canal d'union, ils cheminent au niveau du bord libre des paupières, dans
l'épaisseur des fibres du muscle de Horner ils présentent une portion verticale puis une portion
horizontale.
LA PORTION VERTICALE : Elle est très courte (1 à 2 mm). L'orifice rétréci du point lacrymal
débouche sur une dilatation en entonnoir; l'ampoule de Gerlach. Un deuxième rétrécissement
(l'angustia) précède une deuxième dilatation qui s'ouvre par un coude dans la portion
horizontale.
LA PORTION HORIZONTALE : Elle a une longueur de 5 à 6mm en paupière supérieure et 8 à 10mm
en paupière inférieure. Elle forme un angle droit avec la portion verticale. Le canalicule
supérieur est plus postérieur que le canalicule inférieur. Leur diamètre est d'environ 0,5 mm.
Rapports : Dans leur portion terminale, les canalicules se situent entre la bifurcation terminale de
l'orbiculaire (en arrière le muscle de Duverney-Horner et en avant le tendon canthal interne). Durant
tout leur trajet, les canalicules lacrymaux restent en arrière de l'orbiculaire pré-tarsal et du tendon
canthal médial.
E – LE SAC LACRYMAL
C’est la portion terminale du système d'évacuation des larmes. Il s'étend depuis le sac lacrymal jusqu'au méat
inférieur. Il est situé dans un canal osseux creusé dans le maxillaire supérieur, entre le sinus maxillaire en dehors
et les fosses nasales en dedans. Le canal a une orientation antéropostérieure d’environ 15°. Il est oblique en bas
en arrière et en dehors, avec une longueur de 15 à18mm et un diamètre de 4 à 5 mm.
III – RAPPORTS
EN AVANT
EN ARRIERE
de la graisse orbitaire.
A – RAPPORTS OSSEUX
A l’intérieur de la loge lacrymale : le sac est en contact avec des vaisseaux et des nerfs :
IV – ANATOMIE MICROSCOPIQUE
La surface interne des voies lacrymales est irrégulière et présente de nombreux replis muqueux : les
valvules. Des points lacrymaux aux à l'orifice nasal des voies lacrymales on retrouve :
Ces valvules n'existent pas en tant que tel mais se constituent lors de la tension des tissus sous-
jacents. Elles sont inconstantes et sans rôle physiologique, sauf la valve de Hasner et la valvule de
Rosenmüller, qui ont un véritable rôle anti-reflux.
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Les canalicules : la partie verticale comporte une muqueuse semblable à celle de la conjonctive
palpébrale. Dans leur partie horizontale, les microvillosités sont peu nombreuses et les cils sont
absents. Il s'agirait d'une zone de passage rapide des larmes.
Le canal d'union : l'épithélium devient de type cylindrique, sans microvillosités ni cils.
Le sac lacrymal : à son niveau, l'épithélium est cylindrique stratifié non kératinisant, avec une
assise de cellules germinatives, des couches de cellules intermédiaires et des couches de
cellules ciliées.
Le canal lacrymo-nasal est bordé par un épithélium pseudo-stratifié cylindrique, avec des
cellules caliciformes.
Cet aspect ultra-structural comportant des cils et des microvillosités, amène à penser que les cils
interviennent probablement dans la physiologie de l'excrétion lacrymale par leur rôle vibratile et que les
microvillosités jouent un rôle dans la résorption cellulaire active des larmes.
B – LE TISSU DE SOUTIEN
Dans les canalicules et le canal d'union : il s'agit d'un tissu fibreux riche en fibres élastiques,
peu vascularisé.
Au niveau du sac lacrymal : la paroi contient un tissu fibreux élastique avec une couche
lymphadénoide.
Au niveau du conduit lacrymo-nasal : il existe un véritable tissu caverneux, contenant des
plexus veineux, du tissu conjonctif lâche, une couche de fibres élastiques et de nombreux
lymphocytes. Cette organisation en corps caverneux joue un rôle important dans le flux
lacrymal.
V – VASCULARISATION
1 – LA VASCULARISATION ARTERIELLE
Elle est assurée par les artères palpébrales supérieure et inférieure, branches de l’artère
ophtalmique (système carotidien interne), et par les artères angulaires, branche de l’artère
faciale (système carotidien externe).
L’artère infra-orbitaire, branche terminale de l’artère maxillaire, participe à cette
vascularisation au niveau de la partie basse du canthus médial.
2 – LA VASCULARISATION VEINEUSE
Les veines du sac lacrymal se drainent en haut dans la veine ophtalmique supérieure qui gagne
le sinus caverneux après avoir traversé toute l’orbite.
Une partie du sang veineux gagne la veine angulaire puis la veine faciale et le système veineux
jugulaire interne.
Une autre partie du sang veineux va gagner le plexus veineux du cornet inférieur.
3 – LE DRAINAGE LYMPHATIQUE
Les lymphatiques dépendent de ceux des paupières en haut et de ceux des fosses nasales en bas. Le
drainage se fait dans les ganglions sous maxillaires et pré-tragiens.
VI – INNERVATION
Les canalicules et la partie supérieure du sac lacrymal (2/3) sont innervés principalement par la
branche infra-trochléaire du nerf naso-ciliaire.
Alors que la partie inférieure (1/3) du sac lacrymal et le canal lacrymo-nasal sont innervés par le
nerf infra-orbitaire qui est une branche terminale du nerf maxillaire.
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VII – PHYSIOLOGIE DE L’EXCRÉTION LACRYMALE
Le devenir d'une larme sécrétée est sous l'influence de facteurs actifs (la pompe lacrymale), passifs
(gravité, évaporation et capillarité) et cellulaires (réabsorption), qui se combinent pour assurer son
évacuation.
A partir des glandes lacrymales se construit le film lacrymal dont le trop plein s'évacue dans les rivières
palpébrales. Les larmes, formées dans la région temporale supérieure du cul-de-sac de la paupière
supérieure, dépendent, pour leur répartition sur la cornée, du mouvement palpébral.
Avant un clignement, le système de drainage est entièrement ouvert et aucun gradient de pression
n’existe dans le système.
Pendant la phase de fermeture des paupières durant un clignement, les points lacrymaux se
rencontrent et se ferment. Les canalicules sont comprimés par les fibres du muscle de Horner qui les
entourent, permettant ainsi la vidange de leur contenu dans le sac lacrymal, lui-même essoré vers le
canal lacrymonasal. Cette compression produit une pression positive qui déplace des larmes du
conduit lacrymo-nasal à la cavité nasale.
A l'ouverture des paupières, les points lacrymaux se séparent, les canalicules reprennent leur forme
grâce à leur puissante paroi élastique. D'autres larmes sont alors aspirées et de l'air extérieur pénètre
alors dans les canalicules, les points lacrymaux sont à nouveau vides.
Entre le sac lacrymal et les canalicules, la valvule de Rosenmüller joue son rôle anti-reflux.
Avant le clignement (1) : Phase de fermeture (2) : Phase de réouverture (3) : Fin de l’ouverture (4) :
Système ouvert Les points lacrymaux Les canalicules et le sac Les points lacrymaux
se rencontrent. se dilatent. se rouvrent.
Les canalicules et le Une pression relative Les liquides passent à
sac sont comprimés. négative se développe travers les points
Les liquides se dans le sac. lacrymaux et les
déplacent dans le canalicules.
canal.
2 – MÉCANISMES PASSIFS
A – L’EVAPORATION
Elle se produit quand les yeux sont ouverts au niveau : de la surface de la cornée, de la conjonctive
bulbaire, des rivières lacrymales et du lac lacrymal. Une bonne partie des larmes (estimée à 1 à 2μl
par minute) s'évapore ou est réabsorbée. Cette évaporation est retardée par la couche lipidique
superficielle du film lacrymal.
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B – LA GRAVITE
Elle joue un rôle discuté et interviendrait par le fait que la fente palpébrale présente une obliquité en
bas et en dedans, drainant les rivières vers l’angle médial, en dehors de tout clignement. Mais aussi
par le fait que les larmes chuteraient sous l’action de leur propre poids jusqu’à la fosse nasale.
C – LA CAPILLARITE
Elle joue probablement un rôle dans la pénétration des larmes dans les canalicules lacrymaux, en
l'absence même de tout clignement palpébral. Ceci nécessite une interface air-liquide, ainsi le point
lacrymal et le canalicule doivent être vides pour que les larmes trouvent cette interface au niveau du
canalicule.
D – L'AIR INTRA-NASAL
Pour certains auteurs, le mouvement de l'air pendant la respiration aide à l'aspiration des larmes le long
du canal lacrymo-nasal. Le flux aérien dans les fosses nasales intervient donc, lors de la respiration, au
niveau du méat inférieur créant une dépression avec appel d'air.
E – AUTRE
3 – LA RÉABSORPTION
Elle permet, associée à l'évaporation, d'éliminer une grande partie de la sécrétion lacrymale de base.
Dans les conditions normales, 90% des larmes pénètrent dans les points lacrymaux sont réabsorbées,
seuls les 10% restants s’écouleront effectivement dans le nez.
Des études de la muqueuse lacrymale réalisées par microscopie électronique, ont montré la présence
de microvillosités au niveau de la conjonctive, de la partie externe des canalicules et du sac lacrymal;
ce qui est un argument en faveur d'une réabsorption active à ces niveaux.
VIII – EXPLORATION
L’exploration se fait surtout par injection de produits iodés par voie canaliculaire, qui met en évidence
le tractus lacrymal (dacryocystographie), et également par endoscopie, TDM et IRM.
IX – VOIES D'ABORD
Les sondages
La voie externe cutanée à 1 mm de l'angle interne en suivant une direction verticale
La voie interne par les fosses nasales.
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ANATOMIE DES PAUPIERES
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
2 – INTERETS
3 – EMBRYOLOGIE
Elles répondent au rebord orbitaire ; au-delà, les paupières se continuent avec les téguments de la face :
Par leur bord libre, les paupières supérieure et inférieure délimitent entre elles la fente palpébrale. Celle-ci
est limitée en dehors et en dedans par les canthi.
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2 – CONFIGURATION EXTERIEURE
Chaque paupière présente : deux faces, l'une, antérieure, l'autre, postérieure; deux extrémités, l'une,
interne, l'autre, externe; deux bords, l'un adhérent, l'autre, libre.
A – FACE ANTÉRIEURE
La commissure interne est soulevée par un pli transversal que détermine le ligament palpébral
interne.
La commissure externe est, au contraire, légèrement déprimée transversalement. De cette
commissure partent des plis radiés dont le nombre et la profondeur s'accroissent avec l'âge : les
rides de la patte d'oie.
Le bord libre mesure 3cm de longueur et 2 mm d'épaisseur. Une petite saillie, le tubercule lacrymal (à
son niveau on trouve l’orifice ovalaire du canalicul lacrymal), situé environ à l'union des cinq sixièmes (5/6)
externes avec le sixième (1/6) interne du bord libre, divise ce bord en deux portions : l'une, interne très
petite, est la portion lacrymale ; l'autre, externe beaucoup plus grande, est la portion ciliaire ou bulbaire.
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PORTION LACRYMALE : En dedans du tubercule lacrymal, le bord libre est arrondi et dépourvu de
cils. Les portions lacrymales supérieure et inférieure forment l’angle interne.
PORTION CILIAIRE OU BULBAIRE : En dehors du tubercule lacrymal, le bord libre est une étroite
surface qui présente une lèvre antérieure, siège de l’implantation des cils et une lèvre postérieure,
siège des orifices des glandes sébacées de Meibomius (au nombre de 20 à 35). Les cils sont des
poils raides et courbes (au nombre de 70 à 160 cils sur 3 ou
4 rangées). Ceux de la paupière supérieure sont concaves en
haut ; ceux de la paupière inférieure, concaves en bas.
Les paupières s'opposent par leur bord libre. Quand elles s'écartent
l'une de l'autre, elles circonscrivent un orifice à peu près elliptique,
l'orifice palpébral. L'orifice palpébral mesure en moyenne 3cm de
longueur et 1,5 cm de hauteur. En position primaire, le BL supérieur
recouvre le limbe d’environ 1 à 2mm. Ces dimensions sont toutefois
très variables et dans des proportions telles que l'orifice palpébral
fait paraître l'œil petit, grand, rond, etc. Quand l'œil est fermé, les
deux paupières sont en contact par leur bord libre, l'orifice palpébral
devient une fente légèrement concave en haut, la fente palpébrale.
F – LES CANTHI
Fig. 3 : Paupières. Vue en 3/4
Les extrémités des bords libres se réunissent en dedans et en dehors
1 : Releveur ; 2 : Müller ; 3 : Whitnall ;
et limitent sur l'œil ouvert des espaces angulaires appelés angles de 4 : Os Frontal ; 5 : Aponévrose ; 6 : Tarse ;
l'œil ou canthi. Le canthus externe se trouve à 2 ou 3mm plus haut 7 : Conjonctive ; 8 : Cul-de-sac ;
9 : Ligament suspenseur du CDS
que le canthus interne, cette différence donne un aspect oblique à la
fente palpébrale. Cette obliquité dite « mongoloïde », favorise le drainage physiologique des larmes.
CANTHUS EXTERNE : L'angle externe ou petit angle est aigu. Il est situé à 0,5 cm. du rebord de
l'orbite et répond à peu près à l'équateur du globe oculaire.
CANTHUS INTERNE : arrondi, est placé en regard du rebord orbitaire à la jonction de la portion
lacrymale des deux paupières.
Les parties lacrymales des paupières interceptent entre elles un espace semi-elliptique, nommé lac
lacrymal. Le fond du lac lacrymal est occupé par la caroncule lacrymale et par le repli semi-lunaire qui
forme avec la conjonctive bulbaire un cul-de-sac.
3 – STRUCTURE
A – LA PEAU
L'orbiculaire des paupières est un muscle large, plat et mince, formé de fibres concentriques disposées
autour de la fente palpébrale.
L'orbiculaire des paupières rapproche les bords libres des paupières et détermine l'occlusion de l'orifice
palpébral; contribue à l'écoulement des larmes qu'il fait progresser de dehors en dedans en même temps
qu'il les comprime d'avant en arrière ; et dilate le sac lacrymal par le faisceau qui s'en détache.
On peut distinguer à l'orbiculaire deux parties qui diffèrent à la fois par leurs insertions et leurs rapports ;
l'une, palpébrale, a des attaches fibreuses et répond à toute l'étendue de la paupière; l'autre, orbitaire,
dont les insertions sont osseuses, forme un anneau musculaire plat, qui entoure les paupières et la base
de l'orbite.
Fig. 5 : Muscle orbiculaire. Vue de face. Fig. 6 : Muscle orbiculaire. Vue interne.
La partie marginale pré-ciliaire est formée de faisceaux qui vont, en avant des bulbes pileux des
cils, du ligament palpébral interne et de la crête lacrymale postérieure à l'os malaire, où ils
s'attachent par un petit tendon.
La portion marginale rétro-ciliaire (encore appelée muscle de Riolan ou muscle ciliaire) : a des
insertions analogues à la portion pré-ciliaire et se place en arrière des bulbes pileux des cils.
La portion pré-tarsale est formée de fibres annulaires qui recouvrent la face antérieure des tarses
et s'attachent en dedans au tendon direct de l'orbiculaire.
La portion pré-septale : placée en avant du septum orbitaire, est formée de fibres annulaires qui
s'insèrent en dedans sur le ligament palpébral interne et sur le dôme du sac lacrymal (muscle
tenseur du dôme lacrymal de Stepleanu-Horbatsky). Les portions pré-septale et pré-tarsale
s'attachent en dehors au ligament palpébral externe.
Le muscle de Duverney-Horner (ou muscle lacrymal postérieur)(Fig. 7) : C'est un petit muscle
plat et très mince, situé sur la face postérieure du tendon réfléchi de l'orbiculaire. Il s'insère en
dedans sur la crête lacrymale postérieure, en arrière du tendon réfléchi de l'orbiculaire. De là, le
muscle se porte en dehors, appliqué sur la face postérieure de ce tendon. Arrivé à l'extrémité
externe du ligament palpébral interne, le muscle de Horner se divise en deux parties. Chacune
d'elles accompagne le faisceau fibreux de terminaison du tarse correspondant et enveloppe le
canalicule lacrymal creusé dans ce faisceau. Les fibres musculaires gagnent ainsi l'extrémité
interne des tarses où elles se mêlent aux fibres de l'orbiculaire. Le muscle de Horner favorise
l'écoulement des larmes en comprimant les canalicules lacrymaux et le sac lacrymal.
29
PORTION ORBITAIRE
Elle s'insère en haut sur le ligament palpébral interne (tendon direct de l'orbiculaire) ; et sur le rebord de
l'orbite depuis l'attache du ligament palpébral interne jusqu'à l'échancrure sus-orbitaire.
De ces insertions, les fibres décrivent une ellipse autour de la base de l'orbite et reviennent se fixer en
dedans, sur le rebord orbitaire, au-dessous du ligament palpébral interne et sur ce ligament.
Tandis que la portion palpébrale de l'orbiculaire est séparée des téguments par une lame de tissu
cellulaire lâche, la portion orbitaire est assez adhérente à la peau qui la recouvre.
C – COUCHE FIBRO-ELASTIQUE
La couche fibro-élastique qui constitue la charpente squelettique des paupières se compose de deux
parties : l'une centrale, les tarses des paupières ; l'autre périphérique, le septum orbitaire, en rapport avec
la portion orbitaire des paupières.
Fig. 7 : Plan fibro-élastique. Vue de face. Fig. 8 : Plan fibro-élastique. Vue interne.
Les tarses contiennent dans leur épaisseur les glandes de Meibomius (30 à 40 glandes dans le plateau
tarsal supérieur, 20 à 30 au tarse inférieur). Ces glandes sont allongées parallèlement les unes aux autres
sur toute la hauteur du tarse, et perpendiculairement au bord libre de la paupière, le long duquel s'ouvrent
leurs canaux excréteurs (sécrètent les lipides du film lacrymal).
30
LIGAMENTS PALPEBRAUX (Les tendons canthaux externe et interne)
Les extrémités correspondantes des tarses supérieur et inférieur s'unissent par des faisceaux fibreux
tarsiens très courts. De cette union résulte la formation de bandelettes fibreuses, l'une, interne, l'autre,
externe, appelées ligaments palpébraux. Ils fixent les tarses aux parois orbitaires :
Le tendon canthal interne : Bien individualisé, blanc nacré, perceptible sous la peau, il est un
important repère chirurgical. Il réunit l’extrémité interne des deux tarses au rebord orbito-osseux.
Les deux faisceaux d’origine se réunissent en un seul tendon qui va se dédoubler en tendons
direct et réfléchi, séparés par le sac lacrymal (diaphragme lacrymal de Lester-Jones). Ils s’insèrent
respectivement sur les crêtes lacrymales antérieure et postérieure.
Le tendon canthal externe : Il est beaucoup plus difficile à individualiser. Il se présente en
superficie sous forme d’un raphé qui s’étale sur le rebord orbitaire externe. En profondeur, il a la
forme d’une bandelette fibreuse. Il est inséré en arrière du rebord orbitaire, sur le tubercule de
Whitnall (à 1cm en dessous de la suture fronto-malaire).
SEPTUM ORBITAIRE
Le bord périphérique du ligament large supérieur, plus épais que le reste de la membrane, est traversé
par les vaisseaux et nerfs qui, de la cavité orbitaire, se rendent aux régions voisines de la base de l'orbite.
C'est ainsi qu'on rencontre de dehors en dedans :
Un petit orifice placé un peu au-dessus du ligament palpébral externe, destiné au passage des
branches terminales palpébrales des vaisseaux et nerf lacrymaux;
Un deuxième orifice en rapport avec l'échancrure sus-orbitaire et traversé par les vaisseaux et nerf
sus-orbitaires;
Un troisième orifice placé en regard de l'échancrure frontale interne ; il livre passage à l'artère
frontale interne et au nerf de même nom;
Un quatrième orifice situé en dedans du précédent, entre la poulie de réflexion du grand oblique et
le fond du sac lacrymal ; il est destiné au nerf nasal externe, à l'artère nasale et à la veine
anastomotique qui unit la veine ophtalmique à la veine angulaire.
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D – PLAN MUSCULAIRE PROFOND : Les muscles rétracteurs
PAUPIERE SUPERIEURE :
Le muscle releveur de la paupière supérieure : prend son origine au niveau de l’apex orbitaire. Il
présente 2 portions (40 mm de longueur) : une horizontale, orbitaire et une verticale, palpébrale.
Le tendon terminal ou faisceau aponévrotique (15 mm) : naît du corps musculaire en regard de
l’équateur du globe oculaire. Il forme un éventail se moulant sur le globe oculaire et dont la base
répond à toute la largeur de la paupière supérieure. Les insertions de l’aponévrose du muscle
releveur de la paupière sont triples :
o Cutanées : responsables du pli palpébral supérieur,
o Tarsales : moitié inférieure face externe tarse,
o Osseuses : ailerons externe et interne.
Le muscle de Müller : Il naît de la face inférieure du corps musculaire du muscle releveur
paupière. Il se termine sur le bord supérieur du tarse.
Le ligament supérieur suspenseur : Il est formé par les expansions fibreuses des gaines, du
muscle releveur de la paupière et du droit supérieur.
Le ligament de Whitnall : C’est une condensation de la gaine supérieure du muscle releveur de la
paupière et de la capsule. Il va de la glande lacrymale orbitaire à la poulie de l’oblique supérieur
en dedans.
PAUPIERE INFERIEURE
Les muscles rétracteurs des paupières inférieures sont d’individualisation beaucoup plus difficile. Ils sont
constitués par des expansions des gaines fusionnées du muscle droit inférieur et de l’oblique inférieur.
Muqueuse tapissant toute la face postérieure de la paupière, elle fait place à la conjonctive bulbaire au
niveau du fornix supérieur. Elle est fortement adhérente au tarse. Par contre, il existe un plan de clivage
entre la conjonctive et le muscle de Müller dans sa moitié supérieure. Elle contient les glandes lacrymales
accessoires.
Entre ces deux lamelles, se situent les muscles rétracteurs. Fig. 11 : La ligne grise.
La zone d’union de ces deux lamelles se fait au niveau de chaque bord libre. Le bord libre mesure de 25
à 30 mm de longueur et se décompose transversalement en 2 portions de part et d’autre des points
lacrymaux :
La portion ciliaire : Elle représente les 5/6 externes de la longueur totale. Elle présente une lèvre
antérieure, siège de l’implantation des cils et une lèvre postérieure, siège des orifices des glandes
sébacées de Meibomius.
32
La portion lacrymale : Elle représente le 1/6 interne du bord libre. Elle referme dans son épaisseur
le canalicule lacrymal. Les plaies à ce niveau s’accompagnent inévitablement de plaies
canaliculaires.
IV – VASCULARISATION
1 – VASCULARISATION ARTERIELLE
Elle possède une double origine, un réseau provenant de la carotide externe, l’autre étant issu de l’artère
ophtalmique.
Branches terminales :
o L’artère frontale interne : Elle vascularise essentiellement la région frontale et
accessoirement la paupière supérieure.
o L’artère dorsale du nez : Elle s’anastomose avec l’artère angulaire, branche terminale de
l’artère faciale.
Branches collatérales :
o L’artère frontale externe : Elle vascularise la région frontale et la paupière supérieure.
o L’artère lacrymale : Elle intervient dans la constitution des arcades de la paupière.
o Les artères palpébrales internes supérieure et inférieure : Elles naissent directement de
l’artère ophtalmique.
2 – VASCULARISATION VEINEUSE
V – INNERVATION
1 - MOTRICE
Le muscle de Müller : Il est innervé par le système sympathique (Lésion => Sd C.B.HORNER).
Le muscle releveur de la paupière supérieure : Il est innervé par la branche supérieure du III.
Les muscles superficiels : Ils sont sous le contrôle du VII (facial).
2 – SENSITIVE
La paupière supérieure : Elle est innervée par les branches du nerf ophtalmique de Willis.
La paupière inférieure : Elle est innervée par le nerf sous-orbitaire (branche terminale du nerf
maxillaire supérieur).
34
PHYSIOLOGIE DE LA MOTRICITE PALPEBRALE
I – INTRODUCTION
Les paupières forment un double rideau qui protège l’œil, particulièrement la cornée, en assurant la
répartition du film lacrymal, en balayant les cellules exfoliées et les poussières, en s’opposant à la
pénétration des corps étrangers et en protégeant la rétine contre l’éblouissement.
Les paupières s’animent de mouvements d’ouverture et de fermeture. Ces mouvements sont spontanés,
volontaires ou réflexes. L’ouverture palpébrale est surtout assurée par le muscle releveur de la paupière
supérieure (RPS) associé au muscle de Müller et à l’action du muscle frontal. La fermeture palpébrale est
due à l’action du muscle orbiculaire innervé par le nerf facial et au relâchement du muscle releveur.
Par ailleurs, comme les paupières sont moulées en arrière sur le globe oculaire, la mobilité oculaire a
des répercussions sur la motricité palpébrale.
II – RAPPELS
1 – EMBRYOLOGIE
Au 2ème mois du DIU, une prolifération mésenchymateuse va délimiter autour de l’ébauche oculaire un
bourrelet annulaire qui va progressivement former deux replis qui se rejoignent en délimitant un sillon : la
future fente palpébrale. Ce n’est qu’au 5ème mois, lors de la kératinisation de l’épithélium palpébral que
les follicules pileux apparaissent, et le mésoderme se différencie en éléments musculaires et fibreux. Au
7ème mois, les paupières se séparent et leurs bords deviennent libres au 9ème mois.
Le RPS est un muscle strié qui prend naissance au sommet de l’orbite, et s’étend vers l’avant au-dessus
du droit supérieur, auquel il est étroitement lié par les gaines aponévrotiques. Il se termine à la peau de
la paupière supérieure et sur la face antérieure du tarse. Il est doublé sur sa face inférieure par le muscle
de Müller qui va du tendon terminal du releveur au bord supérieur du tarse.
Le muscle RPS est innervé par le rameau supérieur du nerf oculo-moteur (IIIème paire crânienne). La
zone du noyau du III consacrée au muscle releveur est située dans la partie caudale et dorsale sur la
ligne médiane, juste adjacente à la zone consacrée au muscle droit supérieur. Le muscle de Müller
semble avoir une double innervation : une innervation efférente sympathique et une innervation afférente
par des fibres trigéminales.
B – MUSCLE FRONTAL
Il nait du bord antérieur de l'aponévrose épicrânienne, suivant une ligne courbe convexe en arrière. Les
fibres charnues descendent et se fixent sur la face profonde du derme supra-orbitaire, où elles
s'entrecroisent avec celles des muscles abaisseur du sourcil, procérus et orbiculaire de l'œil.
Son rôle est d’aider le muscle releveur à l’ouverture palpébrale, il est aussi responsable des rides
horizontales du front.
35
C – MUSCLE ORBICULAIRE (MO) & MUSCLES ASSOCIES
Les muscle orbiculaire est un muscle strié, plat, concentrique à la fente palpébrale auquel on distingue
deux portions : une portion palpébrale qui recouvre le plan fibro-élastique des paupières, une portion
orbitaire qui recouvre les os de l’anneau
orbitaire.
le muscle procerus (pyramidal du nez), responsable lors de sa contraction des sillons médians
de la racine du nez ;
le muscle corrugator ou sourcilier qui lors de sa contraction va abaisser le sourcil vers l’angle
interne.
D – LE SYSTEME OCULO-SYMPATHIQUE
Il innerve le muscle de Müller, et règle le niveau d'ouverture des yeux selon l'état de vigilance ou l'état
psychologique : peur, colère, surprise, attention. C'est un reflet du tonus adrénergique. Chaque muscle
reçoit exactement la même innervation que son agoniste homologue controlatéral (Loi de Hering). Ainsi est
assurée la parfaite synergie des mouvements palpébraux. Ils sont soumis à la loi de Sherrington, loi de
l'innervation réciproque. Le couple de muscles antagonistes de chaque œil est toujours innervé de façon
inverse : l'activation de l'orbiculaire s'accompagne d'une inhibition du releveur et vice versa. Ceci réduit
au maximum les résistances, lors des mouvements palpébraux.
Elle est principalement assurée par le muscle releveur des paupières qui permet une élévation de la
paupière supérieure de 6 à 12 mm. Pour obtenir une ouverture maximale, le muscle frontal est mis en jeu
et permet de gagner 3 à 5 mm en plus.
Lorsque les deux yeux sont fermés, il est possible de n'en ouvrir qu'un seul. La paupière qui s'ouvre
gagne alors la position correspondant au tonus du muscle de Müller. Il s'agit en fait surtout d'un
relâchement d'un muscle orbiculaire, plutôt que de la contraction volontaire unilatérale d'un muscle
releveur. Si l'on souhaite ouvrir encore davantage cet œil, ou si, les deux yeux étant ouverts en position
de repos, on désire en ouvrir davantage et donc exagérément un seul, cela est impossible à moins de
contracter activement l'autre œil afin d'en empêcher l'ouverture. Ainsi, il est impossible d'activer
36
sélectivement et isolément un seul muscle éleveur de la paupière supérieure. Ceci est probablement à
rapprocher du caractère unique du noyau innervant ces deux muscles.
En position de repos, lors de l'éveil, le degré d'ouverture des paupières est déterminé par le muscle de
Müller, d'innervation sympathique. Son tonus se relâche quand le sujet est inattentif, fatigué ou
somnolent. Il augmente quand le sujet est attentif, surpris, en état de colère ou de peur. Lorsqu'une
paupière ne peut s'ouvrir librement, l'effet produit pour corriger ce déficit gagne aussi la paupière
supérieure controlatérale. Il en résulte alors une ouverture exagérée de l'œil sain.
Le tonus du muscle éleveur de la paupière supérieure est aussi directement en rapport avec l'activité
des muscles extra-oculaires. Dans le regard vers le haut, l'activité du droit supérieur et celle du releveur
de la paupière supérieure augmentent simultanément, permettant ainsi à la paupière supérieure de se
rétracter suffisamment pour ne pas masquer la pupille (synergie oculo-palpébrale).
De même dans le regard vers le bas, le tonus du muscle releveur et celui du muscle droit inférieur se
modifient simultanément, permettant à la paupière supérieure d'accompagner l'œil vers le bas.
Les mouvements de la paupière inférieure sont synchrones de ceux de la paupière supérieure, mais sont
moins amples et plus lents. Ainsi, dans le regard vers le haut, la fente palpébrale s'élargit-elle, alors
qu'elle se rétrécit dans le regard vers le bas. Curieusement, le tonus du muscle releveur de la paupière
supérieure peut légèrement augmenter lors de l'ouverture de la bouche, accompagné d'une hypotonie
du muscle orbiculaire de l'œil. Ceci peut être utilisé en clinique pour faciliter l'examen du globe oculaire.
A – FERMETURE VOLONTAIRE
La fermeture palpébrale met en jeu un centre au niveau du lobe frontal, la commande est ensuite
véhiculée par la voie pyramidale et le bulbe, le releveur est inhibé et le rétracteur se met en jeu. La force
de fermeture est évaluée à environ 2 - 3g dans la fermeture simple et 20 - 40g dans la fermeture forcée,
la force maximale étant d’environ 80g et le seuil douloureux à 90g. Il se forme un repli au niveau de la
marge des deux paupières, la portion pré-tarsale étant alors recouverte par la portion pré-septale : un
"double rideau" obture l'œil, les cils étant ainsi enfouis presque totalement.
Elle est assurée par le muscle orbiculaire dont les 3 parties jouent des rôles différents :
la partie pré-tarsale est seule activée lors des clignements spontanés et réflexes.
les portions septale et orbitale sont mises en jeu uniquement lors de la fermeture volontaire et
forcée des paupières.
La paupière inférieure fait de même, mais son activation se fait 10 à 20ms avant celle de la paupière
supérieure. Alors que le mouvement de la paupière supérieure lors de la fermeture est vertical, celui de
la paupière inférieure est latéral. Ce mouvement de glissement interne est dû à l'insertion médiane de
l'orbiculaire.
Enfin, la vitesse de fermeture des paupières est directement corrélée à l'amplitude du mouvement
qu'elles effectuent.
Pendant le sommeil, la fermeture est surtout due au tonus de l’orbiculaire, le muscle releveur étant
relâché. Cette fermeture est accompagnée par l’élévation du globe oculaire (en haut et en dedans) qui
correspond au phénomène de Charles Bell.
37
C – CLIGNEMENT
C'est la fermeture suivie de l'ouverture conjuguée des paupières. Il a surtout pour rôle d'humecter la
cornée et de la protéger contre les corps étrangers et les stimulations agressives. Beaucoup de
clignements sont incomplets, les deux paupières n'entrant pas en contact l'une avec l'autre.
L’induction du clignement semble être sous la dépendance des noyaux gris centraux et du
mésencéphale
CLIGNEMENT SPONTANE
Il s’agit d’une fermeture simple plus ou moins complète, bilatérale et symétrique rythmique et
habituellement inconsciente des paupières. Survient périodiquement en l'absence de toute stimulation
externe. Sa fréquence chez l'homme est variable mais constante pour un même individu dans des
conditions banales. Sa fréquence moyenne est de 10 à 20 clignements par minute. Sa fréquence croît
avec l'augmentation de la vitesse de l'air. Elle augmente en cas d'émotion, de stress important, de
colère, de surprise, lors du langage. Elle diminue lors de la lecture, de l'observation attentive, de la
relaxation. Un clignement spontané se produit souvent lorsque les yeux effectuent un mouvement de
grande amplitude (saccade), lorsqu'un objet nouveau attire l’attention du regard.
Il est possible d'inhiber activement le clignement spontané, mais au bout de quelques instants cela
devient intolérable et une salve de clignements survient. Le stimulus déclenchant du clignement
spontané demeure inconnu. Il n'est pas lié aux afférences cornéennes, puisque le clignement ne
disparait pas lorsque la cornée est anesthésiée, ou même lors d'une énucléation bilatérale.
Le stimulus déclenchant n'est donc pas lié aux afférences cornéennes. Le premier phénomène à se
produire lors d'un clignement spontané est une inhibition du tonus dans le releveur de la paupière
supérieure, puis 10ms plus tard une activation bilatérale de la portion tarsale des deux orbiculaires (loi
de Hering et loi de Sherrington) pendant 55 ms. A la fin du mouvement d'abaissement, le tonus de
l'orbiculaire cesse et le releveur se réactive. La durée d'un clignement complet est d’environ 334 ±
67ms, mais l'axe visuel n'est obturé que pendant 130 ms. Dès qu'un clignement est engagé, il ne peut
être ni interrompu ni modifié.
CLIGNEMENT REFLEXE
Il s'agit du clignement provoqué par un stimulus externe. C’est un processus de défense impliquant le
tronc cérébral.
Ce clignement s'ajoute aux clignements spontanés involontaires. Une grande variété de stimuli peut le
déclencher : stimulation tactile de la cornée, de la conjonctive, des cils, des sourcils, de la région pré-
orbitaire, de la glabelle (réflexes trigémino-palpébraux). Stimulations sonores brutales (réflexe cochléo-
palpébral), stimulations lumineuses (réflexe optico-palpébral), courant d'air vif, etc. Parmi ces stimuli,
seule la stimulation tactile de la cornée ne produit pas de phénomène d'habituation. La répétition à un
rythme soutenu et régulier des autres stimulations entraine rapidement la disparition du clignement.
En pratique neurophysiologique, le stimulus déclenchant est électrique et est appliqué sur la région sus-
orbitaire, stimulant la branche cutanée sus-orbitaire du trijumeau. Celte stimulation est suivie d'une
réponse à deux composantes bien distinctes, enregistrée dans le muscle orbiculaire des paupières :
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moteur du nerf facial. C'est un réflexe du pont, ipsilatéral, non modifié par la répétition des
stimulations.
II diffère des précédents par le fait qu’il est exécuté sur commande, et qu’il peut mettre en jeu les
différentes portions du muscle orbiculaire. Sa fréquence peut atteindre sur une brève période 400
clignements par minute. La pression maximale que les paupières exercent sur le globe oculaire peut
atteindre 70 mmHg. C’est le seul clignement qui puisse être monoculaire, quoique ceci nécessite parfois
un apprentissage de la part du sujet. Dans ce cas, il s’accompagne cependant toujours d'un discret
mouvement des paupières controlatérales.
39
CHAPITRE III
TUNIQUE EXTERNE
40
ANATOMIE DE LA CONJONCTIVE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
La partie bulbaire et la partie palpébrale se réfléchissent l’une sur l’autre au niveau des culs-de-sac. Elles
délimitent entre elles une cavité virtuelle formée par l’occlusion des paupières : la cavité conjonctivale.
2 – INTERETS
1 – LA CONJONCTIVE PALPEBRALE
A – LA CONJONCTIVE MARGINALE
B – CONJONCTIVE TARSALE
Elle est un peu plus épaisse et rosée, mobile sur les couches sous-jacentes. Elle s’étend du tarse au cul-
de-sac. Elle est parcourue de plis de locomotion et de sillons transversaux plus nets lors de l’ouverture
des paupières. Elle entre en rapports avec le muscle de Müller qui vient s’insérer au bord supérieur du
tarse et, par son intermédiaire, avec le releveur de la paupière supérieure.
A – LE CUL-DE-SAC SUPERIEUR
B – LE CUL-DE-SAC EXTERNE
C – LE CUL-DE-SAC INFERIEUR
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D – LE CUL-DE-SAC INTERNE occupé par:
LA CARONCULE : C'est une petite saillie rouge ou rosée qui occupe tout l'espace compris entre les
portions lacrymales des paupières. La caroncule est située en retrait sur les paupières, de manière que
celles-ci glissent en avant d'elle quand elles s'écartent l'une de l'autre ou se rapprochent. Elle est
partiellement recouverte, quand l'œil est ouvert, par la paupière inférieure. La caroncule représente un
segment des paupières, isolé.
LE REPLI SEMI-LUNAIRE : C’est un repli conjonctival, vertical, falciforme, aplati d'avant en arrière et dont
le bord libre, concave, regarde en dehors. Le cul-de-sac que limite le repli semi-lunaire avec la partie
correspondante de la conjonctive oculaire augmente de profondeur quand l'œil se dirige en dedans et
s'efface en partie quand il se porte en dehors.
3 – LA CONJONCTIVE BULBAIRE
Elle est mince et transparente. Elle est en rapport avec le globe oculaire. Elle présente deux parties : une
portion sclérale et une portion limbique.
A – LA PORTION SCLERALE
Elle s’étend du cul-de-sac conjonctival jusqu’à environ 3mm de la cornée. Elle est séparée de la capsule
de Tenon sous-jacente par le tissu sous-conjonctival où cheminent les artères et les veines conjonctivales
postérieures. À ce niveau, la conjonctive est aisément mobilisable sur les plans profonds. On trouve un
plan de clivage facile à suivre entre conjonctive et capsule de Tenon.
B – LA PORTION LIMBIQUE
Elle réalise un anneau de 3mm de large qui circonscrit la cornée. La conjonctive et la capsule de Tenon
sont ici étroitement adhérentes. Une incision à ce niveau ne trouvera de plan de clivage qu’entre le plan
conjonctive-capsule de Tenon fusionnées et la sclérotique. La conjonctive est constituée d’un épithélium
et d’un chorion sous-jacent ou substantia propria.
1 – L’EPITHELIUM
2 – LE TISSU CONJONCTIF
43
3 – LES GLANDES DE LA CONJONCTIVE
Les glandes séreuses : Elles constituent les glandes lacrymales accessoires. Ce sont des glandes
acino-tubuleuses. On décrit :
o Les glandes de Wolfring-Ciaccio entre le bord périphérique du tarse et le cul-de-sac
conjonctival,
o Les glandes de Krause au niveau du cul-de-sac.
Les glandes à mucus ;
Les glandes de Henle : Elles sont situées dans la conjonctive tarsale au niveau du bord supérieur
du tarse.
IV – VASCULARISATION
Des branches qui traversent le muscle de Müller, contournent le bord supérieur du tarse et
descendent à sa face postérieure ; l’ensemble de ces deux systèmes forme le plexus rétro-tarsal.
Des branches ascendantes qui contournent le fornix pour passer dans la conjonctive bulbaire. Ce
sont les artères conjonctivales postérieures proprement dites qui s’épuisent près du limbe. Elles
sont bien visibles au biomicroscope dans le tissu lâche sous épithélial.
Elles proviennent des artères ciliaires antérieures. Issues des artères musculaires, les artères ciliaires
antérieures cheminent dans le plan sous-ténonien en direction du limbe. Elles se divisent, à environ 3mm
de celui-ci, pour donner :
RAMEAUX PERFORANT LA SCLERE : vont entrer dans la constitution du grand cercle artériel de l’iris.
RAMEAUX SUPERFICIELS : Ce sont les artères conjonctivales antérieures. Au tiers moyen du limbe, elles
vont donner :
Des branches radiaires pour le plexus péri cornéen (réseau des mailles terminales),
Des branches récurrentes sous-conjonctivales ascendantes pour la conjonctive limbique qui vont
s’anastomoser avec les rameaux terminaux des artères conjonctivales postérieures.
Il faut noter la présence, au niveau de la conjonctive, d’anastomoses artério-veineuses qui
permettent l’établissement rapide d’un shunt entre deux territoires.
44
2 –VEINEUSE
Les veines conjonctivales sont nombreuses. Leur topographie est calquée sur la distribution artérielle. Le
réseau conjonctival postérieur se draine vers les veines palpébrales et, de là, dans les veines
ophtalmiques supérieure et inférieure. Les veines conjonctivales antérieures rejoignent les veines ciliaires
antérieures qui s’abouchent aux veines des muscles droits.
3 – DRAINAGE LYMPHATIQUE
Il existe deux réseaux : un réseau superficiel sous-épithélial et un réseau profond qui draine le précédent
et qui siège dans la couche fibreuse.
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ANATOMIE DE LA CORNEE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
La cornée est une fine membrane sphéro-cylindrique, transparente, avasculaire, richement innervée,
enchâssée dans la sclère comme un verre de montre. Elle constitue le prolongement antérieur de la
tunique oculaire externe (la sclérotique).
2 – INTERETS
La cornée constitue le premier maillon de l’acte visuel. C’est un puissant dioptre oculaire qui
permet : la transmission, la diffusion, la réflexion et la réfraction de la lumière.
En cas de lésion, la cornée perd sa transparence. L’intégrité de ce tissu transparent de la surface
oculaire est donc essentielle.
En chirurgie, la cornée constitue une voie d’abord de la chirurgie endoculaire.
Lors d’une kératoplastie, le prélèvement du greffon doit être précoce (avant la 7ème heure), car la
transparence cornéenne disparait rapidement après la mort.
3 – EMBRYOLOGIE
II – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
2 – RAYON DE COURBURE
3 – EPAISSEUR
Au centre : 520μm ;
Près du limbe 700μm.
4 – SURFACE
IV – ANATOMIE MICROSCOPIQUE
1 – L’EPITHELIUM
2 – LA MEMBRANE DE BOWMAN
Elle a 10µm d’épaisseur. Elle est formée de fibrilles de collagène intriquées sans orientation ni
périodicité. Elle est strictement acellulaire.
3 – LE STROMA CORNEEN
Lamelles de collagène orientées : Parallèles entre elles et à la surface cornéenne, elles sont à
striation périodique (1/4 de la longueur de la macromolécule de collagène). Elles sont
responsables de la transparence cornéenne.
Kératocytes (fibrocytes cornéens) : Ils s’étendent parallèlement aux lamelles de collagène avec
de multiples expansions. Ils assurent la biosynthèse des mucopolysaccharides et du collagène.
Substance fondamentale : Substance qui assure la cohésion et l’espacement ordonné des fibres
du collagène, elle comporte des mucopolysaccharides acides, des kératansulfates (60 %), de la
chondroïtine sulfate (40 %) et des mucopolysaccharides neutres.
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4 – LA MEMBRANE DE DESCEMET
C’est la membrane basale transparente de l’endothélium cornéen. Elle est amorphe et élastique. Son
épaisseur est de 5 à 20μm et augmente avec l’âge. Elle est constituée de fibrilles de collagène dans une
matrice glycoprotéique.
5 – L’ENDOTHELIUM CORNEEN
C’est une couche unicellulaire formée de 500 000 cellules hexagonales qui tapissent la face postérieure
de la cornée au contact de l’humeur aqueuse. Il a une fonction de synthèse, un rôle de barrière entre le
stroma et l’humeur aqueuse grâce aux jonctions intercellulaires et une fonction de régulation de
l‘hydratation stromale.
C’est la zone de transition entre la périphérie cornéenne transparente et la sclère opaque. Grâce à sa
vascularisation, la cornée périphérique a un rôle métabolique, immunitaire et de nutrition. Le limbe
contient en partie les voies de drainage de l’humeur aqueuse. Il est formé d’un plan épithélial et d’un
tissu conjonctif sous-épithélial. Les membranes de Bowman et de Descemet disparaissent à son niveau
(anneau de Schwalbe).
1 – INNERVATION SENSITIVE
2 – INNERVATION SYMPATHIQUE ET
PARASYMPATHIQE
48
VI – METHODES D’EXPLORATIONS
1 – CLINIQUES
2 – PARACLINIQUES
Microscopie confocale
Microscopie spéculaire : permet le comptage des cellules endothéliales
Echographie mode A
OCT
Pachymétrie ultrasonore : épaisseur cornéenne.
Biomicroscopie ultrasonore
Kératométrie : étude des rayons de courbure
Abord direct
Micro-cornée
Mégalo-cornée
Cornea plana
Scléro-cornée
Ectasie cornéenne
Kératocône postérieur
2 – PATHOLOGIES ACQUISES
Kératites infectieuses
Kératite neurotrophique
Kératite d’exposition
Ectasies cornéennes
Dystrophie : épithéliales, de la membrane de Bowman, stromales et endothéliales.
Dégénérescences liées à l’âge et autres
Kératopathies métaboliques dans les maladies systémiques.
CONCLUSION
La cornée de par sa structure particulière, représente avec la rétine l’un des éléments les plus nobles du
globe oculaire. La bonne compréhension de sa structure est essentielle afin de mieux comprendre les
pathologies qui l’affectent.
49
PHYSIOLOGIE DE LA CORNÉE ET DE SA TRANSPARENCE
I – INTRODUCTION
La cornée est un tissu avasculaire, transparent et richement innervé. Elle assure les deux tiers 2/3 du
pouvoir de réfraction de l’œil. Elle transmet les radiations de longueur d’onde comprise entre 310 nm
(ultraviolet) et 2 500 nm (infrarouge). Elle constitue une barrière anatomique et physiologique protectrice
vis-à-vis des structures internes de l’œil.
1 – RÔLE MÉCANIQUE
La cornée intervient dans le maintien de l’armature du globe et la résistance à la pression oculaire. Elle
est élastique et légèrement dépressive (membrane de Descemet particulièrement élastique et résistante
à l’action des enzymes protéolytiques).
50
2 – PROPRIÉTÉS OPTIQUES
IV – APPORTS NUTRITIONNELS
1 – VOIES D’ABORD
2 – NUTRIMENTS
1 – L’EPITHELIUM :
Il se renouvelle à partir des cellules basales et des cellules de la couche adjacente et par desquamation
des cellules superficielles dans les larmes et ce, en 7 jours. La guérison s’appuie sur 3 mécanismes :
migration cellulaire, division cellulaire et adhérence sur les plans sous-jacents.
2 – LE STROMA :
Il y a une absence de réplication cellulaire qui entraîne une déperdition cellulaire progressive lors du
vieillissement. La cicatrisation se fait par migration cellulaire et coalescence des cellules lésées. Cela
peut durer des années.
VI – TRANSPARENCE CORNÉENNE
La cornée constitue la surface de réfraction optique la plus puissante de l’œil. Cette faculté repose sur
une courbure et une transparence appropriées. La transparence cornéenne dépend de nombreux
facteurs anatomiques et physiologiques :
1 – FACTEURS ANATOMIQUES
Il est considéré comme une véritable couche cornéenne formée de 3 sous-couches : une lipidique
externe, une aqueuse intermédiaire et une mucoïde interne.
C – L’AGENCEMENT DU STROMA
Le stroma cornéen est un tissu conjonctif dense, relativement pauvre en cellules essentiellement
constitué de collagène, de mucopolysacharides et d’eau.
Les fibrilles de collagène de la cornée diffèrent légèrement de celles des autres tissus conjonctifs : leur
diamètre est plus faible, plus uniforme et leur striation moins apparente. Elles sont groupées, parallèles
entre elles en faisceaux très épais. Les protéoglycanes permettent de maintenir un espace inter-fibrillaire
fixe.
La disposition régulière des fibrilles collagènes permet à la lumière de les traverser sans interaction.
D – L’ABSENCE DE VASCULARISATION :
s’expliquerait par
52
2 – FACTEURS BIOCHIMIQUES
Le maintien de la transparence cornéenne implique que le stroma cornéen soit maintenu dans un état de
déshydratation relative. L’hydratation du stroma cornéen est quantifiée par la valeur H qui représente le
rapport entre le poids d’eau du stroma et le poids sec du stroma (en mg d’eau par mg de poids sec).
L’hydratation du stroma cornéen dépend de la pression intraoculaire (PIO), de la pression de gonflement
du stroma (PG), des fonctions de barrière et de pompe de l’endothélium et de l’épithélium cornéens.
Le stroma cornéen est plus hydrophile que les autres tissus actifs. Cette hydrophilie est due à la
présence de glycosaminoglycanes (chargées négativement) dans la substance fondamentale et qui ont
une grande affinité pour les molécules d’eau chargées positivement. Cette propriété crée dans le stroma
une pression de gonflement de 60mmHg dont l’élévation aboutit à une infiltration importante d’eau.
L’osmolarité normale du stroma est de 300mosmol. L’humeur aqueuse et les larmes sont légèrement
hypotoniques par rapport au stroma, ce qui induit des mouvements hydriques de part et d’autre des
faces antérieure et postérieure de la cornée grâce à un gradient osmotique.
L’endothélium joue un rôle de barrière grâce aux jonctions serrées (tight junctions) qui relient les
cellules qui le composent. Il existe à son niveau une pompe Na+/k+ qui, sous l’influence de l’ATPase,
expulse le Na+ et l’eau hors des cellules endothéliales contre l’entrée de k+.
La barrière endothéliale est 3 fois plus perméable à l’eau que la barrière épithéliale.
Quand la tension oculaire est supérieure à 50 mmHg, elle entraîne un œdème cornéen qui se
caractérise par une désorganisation de la trame fibrillaire, qui entraine une opalescence à l’origine de la
baisse de l’acuité visuelle. L’œdème cornéen peut également être du à : l’hypoxie, faible osmolarité des
larmes et l’augmentation de la température et de l’humidité. Ceci est le résultat d’une accumulation de
lactate qui entraine une augmentation du gradient osmotique du stroma qui absorbe l’eau.
CONCLUSION
La cornée constitue le premier maillon de l’acte visuel. Elle doit être transparente pour pouvoir remplir
cette fonction. Cette transparence requiert une intégrité des facteurs anatomiques et biochimiques afin
de maintenir son rôle de puissant dioptre oculaire.
53
PHYSIOLOGIE DE LA SENSIBILITÉ CORNÉENNE
I – INTRODUCTION
1 – DEFINITION
La sensibilité cornéenne (SC) est l’ensemble des phénomènes nerveux qui permettent à la cornée de
percevoir et de réagir à divers stimuli. La cornée est richement innervée, ceci lui procure une sensibilité
qui permet de préserver son intégrité et sa transparence.
2 – INTERET
La cornée est un puissant dioptre oculaire. Elle constitue le premier maillon de l’acte visuel, son intégrité
est donc essentielle. La sensibilité y joue un rôle très important.
3 – RAPPELS
A – LA CORNEE
C’est une fine membrane sphéro-cylindrique, transparente, avasculaire, richement innervée, enchâssée
dans la sclère comme un verre de montre. Sur le plan histologique, la cornée est formée de cinq
couches, qui sont de l’extérieur vers l’intérieur : l’épithélium, la membrane de Bowman, le stroma, la
membrane de Descemet et l’endothélium.
B – L’INNERVATION DE LA CORNÉE
La cornée est le tissu le plus richement innervé de l’organisme (300 à 600 fois plus de terminaisons
nerveuses que dans la peau et 20 à 40 fois plus que dans la pulpe dentaire). Le stroma postérieur et la
membrane de Descemet ne sont pratiquement pas innervés. L’épithélium reçoit une riche innervation
sous la forme de branches terminales. Les terminaisons nerveuses sont plus denses au centre qu’en
périphérie de la cornée.
INNERVATION SENSITIVE
Assurée par les nerfs ciliaires, branches terminales de la division ophtalmique du nerf trijumeau. Les
branches des nerfs ciliaires, après avoir parcouru la sclère, pénètrent dans le stroma cornéen au niveau
du limbe sclérocornéen sous forme de nombreux faisceaux dirigés radialement et distribués à intervalles
réguliers.
La cornée périphérique est innervée par des nerfs conjonctivaux provenant aussi d’une branche du nerf
ciliaire. Ces nerfs entrent directement en région sous épithéliale et stromale antérieure pour former les
fibres de l’épithélium basal et les terminaisons intra-épithéliales de la cornée périphérique.
INNERVATION SYMPATHIQUE
Elle se fait à partir du ganglion cervical supérieur homolatéral. Les fibres s’intègrent au nerf nasociliaire
et aux nerfs ciliaires courts et longs. Les axones des nerfs sympathiques sont le plus souvent non
myélinisés. Le neurotransmetteur des neurones sympathiques est l’acétylcholine, mais certains
contiennent en plus de la sérotonine.
INNERVATION PARASYMPATHIQUE
Il existerait des fibres parasympathiques au niveau des nerfs ciliaires courts, prenant relais au niveau du
ganglion ciliaire par les fibres pré-ganglionnaires du III.
54
II – PHÉNOMÈNES NERVEUX
L’équilibre fonctionnel cornéen (ou homéostasie) est du pour une grande part à son innervation.
1 – MODES DE SENSIBILITÉ
Il existe une hétérogénéité fonctionnelle selon les différents types de récepteurs dans les neurones
sensitifs cornéens. On trouve trois types de récepteurs :
La répartition hétérogène des fibres nerveuses est identique dans tout le segment antérieur du globe
oculaire. De ce fait, lors d’atteinte de l’intégrité oculaire, via un arc réflexe, les nerfs sensitifs induisent
une inflammation neurogène se manifestant par un myosis, une hyperhémie conjonctivale due à la
vasodilatation, une augmentation de la teneur en protéines de l’humeur aqueuse due à une rupture de la
barrière hémato-aqueuse et enfin par une augmentation de la pression intraoculaire.
De manière générale, les couches cellulaires les plus superficielles sont principalement innervées par
des nocicepteurs tandis que des récepteurs à la pression sont trouvés en plus grand nombre dans le
stroma. Ceci explique pourquoi une érosion cornéenne superficielle est souvent plus douloureuse qu’un
ulcère plus profond.
2 – ARC REFLEXE
Le premier rôle de l’innervation cornéenne est de déclencher le réflexe cornéopalpébral qui permet de
protéger la cornée lors d’une agression et d’étaler le film lacrymal à la surface de la cornée.
L’arc afférent de ce réflexe comporte trois neurones dont les corps cellulaires sont situés
successivement dans le ganglion de Gasser, puis dans le noyau sensitif du V et enfin dans le thalamus.
Le troisième neurone se projette sur le cortex pariétal. L’axone du deuxième neurone emprunte le Reil
médian controlatéral pour rejoindre le thalamus.
L’arc efférent du réflexe cornéopalpébral passe par les motoneurones du nerf facial. Il faut distinguer ce
réflexe cornéopalpébral du réflexe de clignement à la menace qui implique des fonctions supérieures.
REFLEXES LOCAUX
Réflexe de déglutition
Réflexe mandibulaire
Réflexe respiratoire
Les nerfs cornéens sensitifs assurent une fonction trophique sur l’épithélium par libération de
neuropeptides (substance P, calcitonin generelated peptide [CGRP], cholécystokinine) au niveau des
terminaisons nerveuses par excitation antidromique.
Expérimentalement, la section du nerf ophtalmique induit une perte totale de la sensibilité cornéenne,
une réduction de l’épaisseur de l’épithélium, une perméabilité accrue à la fluorescéine et une
cicatrisation retardée en cas d’ulcération par blocage de l’activité mitotique et une baisse de la
concentration en oxygène.
Après dés-épithélialisation complète de la cornée, une couche basale se reforme à partir de l’épithélium
germinatif limbique avec une vitesse moyenne de migration de 1 mm par jour. L’épithélium cornéen est
reconstitué en 5 à 7 jours et mature en 4 à 5 semaines.
La plaie entraîne une excitation des fibres nerveuses cornéennes, puis du noyau du nerf trijumeau et des
glandes lacrymales. Ainsi, une cascade de facteurs de croissance dont l’exemple est l’EGF (epidermal
growth factor), par exemple, favorise la migration et la prolifération kératocytaires. Ces neuropeptides
permettraient une régulation de la prolifération et de la différentiation des cellules épithéliales de la
cornée. De plus, les fibres sensitives cornéennes contiendraient un neurotransmetteur appelé substance
P. Une étude a montré chez la souris une corrélation entre une section du nerf trijumeau et une réduction
de la quantité de substance P dans la cornée associée à une dégénérescence de la cornée.
1 – CYCLE NYCTHEMERAL
La sensibilité corrélée à l’épaisseur cornéenne serait significativement moins marquée au réveil avec une
augmentation progressive de la sensibilité cornéenne atteignant une valeur stable 7 heures après le
réveil du sujet. Ces variations au cours du nycthémère pourraient être influencées par des facteurs
comme l’hypoxie, la température, la pression des paupières et les variations du film lacrymal provenant
d’une fermeture prolongée des paupières.
2 – L’AGE
La sensibilité cornéenne diminue à partir de l’âge de 40-50 ans et jusqu’à moitié à partir de 70 ans. En
rapport avec une diminution de la densité des fibres nerveuses au sein de l’épithélium cornéen avec
l’âge avec des lésions des axones qui pénètrent en partie antérieure du stroma de la cornée
périphérique.
Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer une diminution de sensibilité cornéenne
avec l’âge comme une décompensation endothéliale augmentant le taux d’hydratation de la cornée et
donc provoquant son épaississement. En outre, une dégénérescence des fibres nerveuses cornéennes
est possible avec l’âge.
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3 – COULEUR DE L’IRIS
La sensibilité cornéenne à un stimulus chimique est plus importante chez les individus aux iris bleus.
Une anesthésie à l’oxybuprocaïne est moindre sur des yeux marrons, comparativement aux yeux bleus.
4 – VARIATIONS HORMONALES
Chez la femme, la sensibilité cornéenne est significativement diminuée durant la phase paramenstruelle
comparativement aux données recueillies chez les femmes sous contraception orale et chez les
hommes.
Des affections systémiques comme des affections oculaires peuvent être à l’origine d’une variation
pathologique de la sensibilité cornéenne.
Les diabétiques présentant une sensibilité moindre. En effet, au cours du diabète, une modification de la
concentration intracellulaire de myo-inositol diminuerait la vitesse de conduction nerveuse. En outre, une
démyélinisation partielle serait secondaire à une anomalie du métabolisme des lipides.
Lors de glaucome aigu par fermeture de l’angle, la sensibilité cornéenne serait sensiblement diminuée,
de manière transitoire, avec un retour à la normale lorsque la pression intraoculaire avait baissé dans
l’intervalle de référence. En effet, l’œdème cornéen dû au glaucome affecte la sensibilité cornéenne en
perturbant les échanges nerveux intra-stromaux.
Lors de sclérite ou suite à une chirurgie de décollement rétinien, une hypoesthésie est présente. Tout
comme lors de glaucome où une augmentation du volume du globe oculaire provoque une élongation
des nerfs ciliaires, lors de sclérite, une inflammation importante altère les fibres nerveuses sensitives
issues du limbe.
Du fait du neurotropisme du virus herpes, une hypoesthésie peut aussi être présente lors de kératite
herpétique. L’Herpes virus affecterait surtout les fibres mécano-nociceptrices et les fibres nociceptrices
polymodales.
Divers médicaments topiques oculaires peuvent influencer la sensibilité cornéenne. En effet, les collyres
à base d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) en réduisant la réponse inflammatoire locale via
blocage de la cyclooxygénase, une enzyme catalysant la production de prostaglandines bloquent aussi
le rôle des prostaglandines dans la stimulation des fibres nerveuses cornéennes.
Des analogues des prostaglandines (latanoprost, bimatoprost et travoprost) en collyre induisent une
hypoesthésie cornéenne transitoire associée à une baisse qualitative et quantitative de la sécrétion
lacrymale.
IV – EXAMEN DE LA SC : KERATOESTHESIOMETRIE
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1 – METHODE NON QUANTITATIVE
Il existe différents esthésiomètres, mais l’esthésiomètre de Cochet et Bonnet est celui le plus
couramment utilisé en pratique clinique. Il utilise un fil de Nylon de diamètre connu (0,12mm souvent) et
de longueur variable (va de 5 à 60mm). Il est ainsi possible de faire varier l’intensité du stimulus puisque
la pression exercée est dépendante de la longueur du fil. On utilise ainsi une pression de 10 mmHg au
centre de la cornée et une pression de 18 mmHg en périphérie (plus la longueur de fil est importante,
moins la pression exercée est forte). Le patient doit fixer un point droit devant lui et l’examinateur doit
appliquer le fil de Nylon perpendiculairement à la surface cornéenne. La pression désirée est obtenue
lorsque le fil commence à se courber. L’examinateur recherche alors une perception du stimulus par le
patient. La procédure débute avec une longueur maximale de filament (60 mm) et elle est
progressivement diminuée par intervalles de 5 mm jusqu’à obtenir un clignement palpébral comme
réponse. Il faut se méfier de fausses réactions positives dues à la perception de l’approche du fil.
La valeur seuil de sensibilité cornéenne correspond à la pression pour laquelle la majorité des stimuli
mécaniques appliqués sur la cornée induisent un clignement. Selon les auteurs, elle peut être exprimée
en longueur de fil (en mm) ou en pression (en g/mm²) : 55 ± 8 mm
La longueur du filament est réglée grâce à une molette (3) et lisible sur une échelle graduée en mm (4)
Il utilise un stimulus pressionnel qui peut être augmenté progressivement. Il permet ainsi une estimation
qualitative des seuils de perception du stimulus pour chaque point cornéen. Draeger a ainsi pu établir
une cartographie de la sensibilité cornéenne. De façon générale, la sensibilité cornéenne est maximale
au centre et décroît progressivement vers le limbe. C’est la région limbique supérieure, sous-palpébrale,
qui est la moins sensible. Enfin, il faut noter que plus le stimulus appliqué est large, plus les réponses
sont importantes. Ceci est en rapport direct avec le nombre de terminaisons nerveuses stimulées.
58
V – APPLICATIONS PATHOLOGIQUES : LES KERATITES NEUROTROPHIQUES
On regroupe sous ce terme des maladies de causes variées dont la symptomatologie cornéenne
univoque est secondaire à un même mécanisme physiopathologique : une lésion de l’innervation
cornéenne à l’origine d’un trouble trophique et d’un mauvais renouvellement épithélial.
La perte de sensibilité peut être totale (anesthésie cornéenne) ou partielle (hypoesthésie de la cornée).
La sensibilité peut être atteinte à plusieurs niveaux et être plus ou moins importante selon le type de
sensibilité (sensation de douleur, de chaud ou froid, etc.).
Les atteintes du nerf trijumeau (soit accidentelles, soit chirurgicales comme pour soulager les
névralgies faciales du trijumeau - rhizotomie - ou l'extraction d'une tumeur bénigne du nerf auditif
- neurome acoutisque, lésions au niveau du noyau du nerf qui est comprimé par une tumeur du
cerveau ou lésion importante du ganglion de Gasser),
Le diabète,
Les brûlures chimiques ou expositions aux fumées chimiques,
La sclérose en plaques,
Les causes médicamenteuses telles que l'abus d'analgésiques locaux ou anti-inflammatoires non
stéroïdiens,
Le zona ophtalmique,
Les infections virales oculaires comme l'herpès zoster ou simplex,
A la suite d'une greffe de cornée (kératoplastie) ou autre chirurgie de la cornée due à la section
des nerfs,
Chirurgie réfractive (LASIK, LASEK, EXCIMER), etc.
Port des lentilles,
Autres maladies auto-immunes pouvant conduire à des neuropathies périphériques (ex: maladie
du greffon, syndrome de Goujerot),
Diverses maladies neurologiques conduisant à la perte de sensibilité périphérique,
L'intoxication par des métaux lourds, tels que l'arsenic, certains produits chimiques, tels que le
trichloréthylène.
Plus rarement, elle est l'un des symptômes d'une maladie congénitale ou héréditaire
(dysautonomie familiale; neuropathies congénitales) touchant une partie voire l'ensemble du
corps.
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ANATOMIE DE LA SCLEROTIQUE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
La sclérotique ou sclère est la plus externe des tuniques du globe. Elle entoure les 4/5ème postérieurs du globe
oculaire dont elle assure la protection.
2 – INTERET
Anatomique : la sclère donne insertion aux muscles oculomoteurs, livre passage aux éléments vasculo-
nerveux du globe et contribue à la formation de l’angle iridocornéen et du limbe.
Physiologique : la sclère protège la choriorétine et le vitré contre les chocs, soutient le globe et, par sa
rigidité, maintient le tonus oculaire.
Pathologique : la sclère est un tissu collagène pauvre en cellules mais riche en fibrilles collagènes et en
fibres élastiques, insuffisantes pour lui assurer une cicatrisation en cas de plaie, et expliquant la nature
immuno-allergique de nombreuses sclérites.
Chirurgical : son intérêt chirurgical est énorme. Son abord se fait sous microscope dans la chirurgie anti
glaucomateuse, la chirurgie du décollement de rétine et la chirurgie des muscles oculomoteurs.
3 – EMBRYOLOGIE
II – ANATOMIE DESCREPTIVE
1 – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
A – FORME
B – COULEUR
C – DIMENSIONS
Diamètre : de 23 à 24mm
Circonférences moyennes
o Circonférence sagittale :
coque cornéosclérale : 76mm ; coque sclérale: 65 -66mm
o Circonférence horizontale :
coque cornéo-sclérale : 77mm ; coque sclérale : 65mm.
o Circonférence équatoriale : 77mm.
A – FACE EXTERNE
CONJONCTIVE BULBAIRE
CAPSULE DE TENON
EPISCLERE
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B – FACE INTERNE
Le canal scléro-choroïdien
Le canal scléro-sous-arachnoïdien.
La sclérotique est un tissu conjonctif fibreux, dense, qui est formé, au sein d’une substance
fondamentale, essentiellement de faisceaux de fibrilles de collagène mais aussi de fibres élastiques,
tandis que les éléments cellulaires, fibrocytes et chromatophores sont peu nombreux.
IV – VASCULARISATION
La sclérotique est une membrane, très faiblement vascularisée. Sa vascularisation est assurée par un
réseau artério-veineux.
En avant, le plexus péri-cornéen, formé par les artères perforantes des artères ciliaires
antérieures.
En arrière, le cercle artériel de Zinn-Haller, formé par des branches anastomotiques des artères
ciliaires courtes postérieures.
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2 – VEINEUSE
En avant, il existe :
o un réseau veineux profond ou plexus veineux intra-scléral péri-cornéen
o un réseau veineux superficiel ou réseau épiscléral péri-cornéen
En arrière, le réseau épiscléral postérieur qui draine les veines ciliaires courtes postérieures.
V – INNERVATION
L’innervation est assurée par les nerfs ciliaires courts qui donnent des rameaux scléraux parmi lesquels
on distingue : des nerfs vasomoteurs, des nerfs trophiques et des nerfs sensitifs.
VI – MOYENS D’EXPLORATION
CONCLUSION
La sclère constitue un élément de protection des milieux intraoculaires contre les traumatismes avec
intérêt important dans la chirurgie du décollement de rétine.
63
ANATOMIE DU LIMBE SCLEROCORNEEN
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
Le limbe anatomique ou histologique est la jonction située entre la cornée transparente et la sclère
opaque. Le limbe chirurgical marque la limite de l’espace décollable entre sclérotique et conjonctive.
2 – INTERET
Anatomique : par ses rapports avec l’angle iridocornéen et sa richesse en fibres collagènes et
élastiques, expliquant d’une part la réaction allergique dans certaines pathologies et d’autre
part la rapidité de sa cicatrisation.
Chirurgical : repère chirurgical important qui permet d’aborder l’AIC et le trabéculum.
3 – EMBRYOLOGIE
Sclérotique et cornée ont des bases ontologiques communes aux dépens du mésoderme qui enveloppe la
cupule optique neuroblastique, par condensation des couches externes du mésenchyme.
1 – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
FACE ANTERIEURE : visible à la biomicroscopie, elle se divise en une partie périphérique très
opaque et une centrale translucide. Cette face est marquée par le changement de courbure entre
sclérotique et limbe périphérique, et entre limbe central et cornée. Le limbe chirurgical est plus externe
que le limbe anatomique. Il s’arrête à 0,5mm en dehors de la limite cornéenne du limbe anatomique et
correspond à la projection du canal de Schlemm.
FACE POSTERIEURE : visible uniquement en gonioscopie. Elle est limitée par l’éperon scléral et
constitue une portion de la paroi antérieure de l’AIC.
2 – RAPPORTS
A – EN AVANT
Les rapports sont représentés par la fusion du tissu conjonctivo-épiscléral qui se continue par la
membrane de Bowman, le film lacrymal et les paupières quand elles sont fermées.
Lorsque l’œil est ouvert, la paupière supérieure recouvre le quart supérieur de la circonférence
limbique sur 2mm, et la paupière inférieure affleure la partie inférieure.
64
B – EN ARRIERE
Le plancher du limbe est formé par le trabéculum scléral qui s’insère au niveau de l’anneau de
Schwalbe situé à la périphérie de la membrane de Descemet.
Les fibres du trabéculum s’étalent en éventail, logent le bord postérieur du canal de Schlemm et se
jettent sur les deux versants de l’éperon scléral, prolongé au-delà par le trabéculum uvéal.
Plus en arrière le rapport est continué par l’humeur aqueuse, la racine de l’iris, la zonule et les procès
ciliaires.
C – AU CENTRE : La cornée.
D – EN PERIPHERIE : Le limbe rentre en rapport avec les insertions sclérales des muscles droits.
1 – EPITHELIUM LIMBIQUE
Ce tissu dense riche en fibres élastiques ne se rencontre qu’en arrière du limbe chirurgical. Il est formé
par la jonction de l’épisclère, de la capsule de Tenon et du chorion conjonctival.
A ce niveau, les lames collagènes parallèles de la cornée perdent leur ordonnancement régulier et se
poursuivent en un réseau désordonné dans la sclère. De la surface vers la profondeur, les fibres
collagènes du biseau scléral sont orientées en faisceaux circulaires. Dans la gouttière sclérale, on
rencontre plutôt des fibres superposées. Au niveau du septum scléral, la densité fibrillaire augmente
pour former l’éperon scléral.
IV – VASCULARISATION
1 – ARTERIELLE
2 – VEINEUSE
Réseau conjonctival « circulus lymphaticus péricornéen », se draine vers les ganglions parotidiens via
le système pré-auriculaire et sous-angulo-maxillaire.
V – INNERVATION
VI – MOYENS D’EXPLORATION
Biomicroscopie ;
Trans-illumination ;
Microscopie électronique…
CONCLUSION
Le limbe est une structure complexe car il représente une zone de jonction entre sclère et cornée. C’est
la voie d’abord chirurgical de l’AIC.
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CHAPITRE IV
TUNIQUE
INTERMÉDIAIRE
68
ANATOMIE ET HISTOLOGIE DE L’IRIS
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
L’iris est une membrane circulaire, pigmentée, contractile, située derrière la cornée et devant le
cristallin, baignée par l’humeur aqueuse de l’œil, et qui possède deux circonférences : la grande,
insérée sur le muscle ciliaire, et la petite, qui limite l’espace central ou pupille.
L’iris est formé de fibres musculaires circulaires qui entourent la pupille (sphincter de la pupille), de
fibres radiaires (dilatateur de la pupille) et d’une couche postérieure pigmentée.
L’iris présente la partie la plus antérieure de l’uvée, devant le corps ciliaire et la choroïde.
2 – INTERET
3 – EMBRYOLOGIE
L’embryologie de l’iris fait appel à deux des trois feuillets embryonnaires fondamentaux :
II – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
1 – SITUATION
L’iris est situé en avant du cristallin et du corps ciliaire et à 1,5 mm en arrière de la cornée. Il baigne
dans l’humeur aqueuse et constitue une séparation entre la chambre antérieure et la chambre
postérieure.
2 – FORME
Il est placé comme un diaphragme vertical, circulaire, bombant légèrement en avant, ce qui lui donne
l’aspect d’un tronc de cône aplati à base postérieure, percé en son centre par un orifice : la pupille.
3 – COLORATION
La coloration de la face antérieure est très variable suivant les sujets et les races. La face postérieure
est noire ou brun-foncée.
69
4 – DIMENSIONS
Le diamètre irien : 12 – 13 mm
Le diamètre pupillaire :
o Moyen au repos : 4 – 5 mm
o En myosis serré : 0,5 – 1,5 mm
o En mydriase maximale : 8 – 9 mm
L’épaisseur de l’iris : 0,1 mm au niveau de la racine, atteint 0,6mm à la collerette puis diminue
vers la pupille.
5 – CONFIGURATION
OMBRE DU LIMBE SUR L’IRIS
COLLERETTE
L’iris présente deux faces (antérieure et
postérieure) et deux bords : un périphérique CRYPTE
(grande circonférence de l’iris) et la pupille
(petite circonférence de l’iris). LIMBE
A – FACE ANTERIEURE
Le bord pupillaire : anneau festonné, pigmenté, plus large en haut qu’en bas ;
La zone du sphincter : c’est le muscle sphincter en forme de bande circulaire ;
La zone des cryptes de Fuchs ou stomates : ce sont des déhiscences plus ou moins
profondes, à concavité dirigée vers la pupille, dont le fond apparaît réticulé et dont les bords
sont formés par des arcs charnus.
COLLERETTE IRIENNE
Elle est située à l’union du tiers interne et des deux tiers externes de la face antérieure et apparaît
comme une ligne irrégulière, saillante. Elle correspond à la limite de résorption de la membrane
pupillaire.
Uniformément noire et légèrement concave, elle présente trois (3) types de plis :
les plis de contraction de Schwalbe, lignes radiaires minces situées au pourtour de la pupille ;
les plis structuraux de Schwalbe, lignes radiaires tendues de la pupille à la périphérie irienne,
correspondant à des vaisseaux ;
les plis circulaires, concentriques à la pupille, liés à des différences d’épaisseur de l’épithélium
pigmenté.
Il limite la pupille, qui est légèrement décentrée en bas et en nasal par rapport au centre de la cornée.
III – RAPPORTS
1 – LA FACE ANTERIEURE : Elle forme la limite postérieure de la chambre antérieure du globe oculaire
baignée par l’humeur aqueuse. Elle répond en avant et au centre à l’endothélium cornéen.
2 – LA FACE POSTERIEURE : Elle est en rapport avec la face antérieure du cristallin et des procès
ciliaires par l'intermédiaire de la chambre postérieure.
3 – LE BORD PUPILLAIRE : Il est baigné dans l’humeur aqueuse. Se situe en arrière et à distance de la
cornée, et en avant de la cristalloïde antérieure.
4 – LE BORD PERIPHERIQUE : il se continue avec la partie antérieure du corps ciliaire et dessine avec
le limbe scléro-coméen un sillon circulaire appelé angle iridocornéen ou sillon péri-irien.
IV – ANATOMIE MICROSCOPIQUE
La double origine embryologique de l’iris permet de décrire une partie antérieure, le stroma d’origine
méso-ectoblastique, et une partie postérieure, l’épithélium pigmentaire d’origine neuroblastique.
71
1 – LE STROMA IRIEN
Recouvert en avant par une couche cellulaire, il est formé d’un tissu conjonctif vascularisé contenant le
muscle sphincter de l’iris.
Cette couche est formée d’une dense collection de : fibroblastes, mélanocytes et quelques fibres de
collagène. Elle est discontinue avec présence de lacunes (ou cryptes ou Stomates de Fuchs) en
contact direct avec l’humeur aqueuse.
Il est constitué par des cellules de différents types (fibroblastes, mélanocytes, mastocytes, Clump cells
de Koganei et des chromatophores) au sein d’une trame conjonctive de collagène. De nombreux
vaisseaux et nerfs le traversent.
C – SPHINCTER DE L’IRIS
C’est un muscle lisse, annulaire, plat, situé à la partie postérieure de l’iris, près du bord pupillaire. Son
épaisseur est de 0,15 mm, sa largeur de 0,8 mm.
Le sphincter conserve son efficacité, même après iridectomie sectorielle grâce à l’architecture des
myofilaments qui le constituent.
2 – L’ÉPITHÉLIUM DE L’IRIS
Partie la plus antérieure, non fonctionnelle, de la rétine, il est formé de deux couches : une antérieure,
musculaire, et une postérieure, pigmentée.
A – COUCHE ANTERIEURE
Elle est composée de cellules présentant deux portions, une portion apicale épithéliale, et une portion
basale formée de prolongements (ou expansions) cytoplasmiques se dirigeant de la périphérie vers le
centre et s’empilant en « tuiles d’un toit » pour former le muscle dilatateur de l’iris, qui est tendu
depuis le bord périphérique de l’iris jusqu’au sphincter, sans toutefois atteindre le bord pupillaire.
B – COUCHE POSTERIEURE
Formée d’une seule couche de cellules très pigmentées, elle tapisse toute la face postérieure de l’iris
de la périphérie au bord pupillaire, qu’elle dépasse pour former le liseré pigmentaire.
V – VASCULARISATION
1 – LES ARTERES
Branches de l'ophtalmique, traversent la sclérotique tout autour du nerf optique et se ramifient dans la
choroïde jusqu'à l'ora serrata.
Viennent également de l'ophtalmique. Elles traversent la sclérotique, l'une en dedans, l'autre en dehors
du nerf optique, et se portent horizontalement en avant entre la sclérotique et la choroïde, jusqu'au
bord périphérique de l'iris. Là, chacune d'elles se divise en branches descendante et ascendante qui
s'anastomosent avec celles du côté opposé et constituent le grand cercle artériel de l'iris. Du grand
cercle irien naissent :
72
Des rameaux iriens qui convergent vers l'orifice pupillaire autour duquel ils forment, en
s'anastomosant, le petit cercle artériel de l'iris ;
Des rameaux ciliaires qui vont au muscle et aux procès ciliaires;
Des rameaux choroïdiens récurrents qui se portent en arrière et s'anastomosent avec les
vaisseaux choroïdiens au niveau de l'ora serrata.
Branches des artères musculaires, traversent la sclérotique dans le voisinage de l'iris et se jettent dans
le grand cercle artériel de l'iris.
2 – LES VEINES
A partir des capillaires de la région pupillaire en suivant le trajet des artères, le drainage veineux se
poursuit vers les veines des procès ciliaires puis vers les veines vortiqueuses.
VI – INNERVATION
Assurée par les nerfs ciliaires courts, dont le nombre varie de 6 à 18. Ils contiennent des fibres
motrices post-ganglionnaires parasympathiques et sympathiques et des fibres sensitives
véhiculées par le nerf naso-ciliaire.
Ces nerfs ciliaires courts pénètrent dans le globe oculaire autour de la papille, cheminent dans
l’espace suprachoroïdien, et forment en avant le plexus ciliaire situé au niveau du corps ciliaire. Les
branches destinées à l’iris vont se répartir en quatre grands réseaux :
74
PHYSIOLOGIE DE LA MOTRICITE PUPILLAIRE
I – INTRODUCTION
La pupille est un orifice situé au centre de l’iris. Cet orifice a deux rôles essentiels : un rôle d’écran
protecteur, assuré principalement par la pigmentation de l’épithélium postérieur et un rôle de
diaphragme modulant la pénétration intraoculaire des rayons lumineux, assuré par le jeu pupillaire.
II – RAPPELS
1 – ANATOMIE DE L’IRIS
L'iris est un diaphragme disciforme, perforé par un orifice central légèrement excentré du côté nasal :
la pupille. L'iris comporte deux muscles lisses qui s'unissent de façon syncytiale par des bandes
arciformes qui font que chaque muscle agit directement sur l'autre, facilitant l'action de ce dernier :
Le sphincter irien : il est fait de fibres musculaires circulaires situées dans le stroma postérieur
de l'iris, près du bord pupillaire. La contraction de ce muscle entraine la fermeture de la pupille.
Le dilatateur de la pupille : c’est une couche myoépithéliale, de 2 μm d'épaisseur, qui s'étend
verticalement entre le sphincter et le bord ciliaire. Sa face postérieure est recouverte de
l'épithélium pigmentaire de l'iris.
2 – INNERVATION DE L’IRIS
La taille de la pupille est déterminée par l'équilibre entre le tonus sympathique destiné au muscle
dilatateur de l'iris, et parasympathique destiné au muscle sphincter de l'iris.
A – L’INNERVATION PARASYMPATHIQUE
75
synapse dans le ganglion ciliaire et se dirigent vers le muscle sphincter de l’iris (~3 % de toutes les
fibres) et vers le corps ciliaire (~97 %) par le biais du nerf ciliaire court.
B – L’INNERVATION SYMPATHIQUE
3 – RAPPEL PHYSIOLOGIQUE
Selon la loi d’innervation réciproque de Sherrington : quand deux muscles sont antagonistes, lorsque
l’un se contracte, l’autre se relâche. Ainsi, après section du sympathique, une stimulation portée dans
l’aire sensitive du cortex entraîne une dilatation pupillaire. Ceci s’explique par une inhibition corticale du
noyau d’Edinger-Westphal (EW), qui entraîne une diminution du tonus du sphincter. Le système irido-
constricteur est prédominant par rapport au système irido-dilatateur : la section du III entraîne une
mydriase aréflexique, tandis que celle du sympathique ne provoque qu’un discret myosis sans
altération des réactions pupillaires.
Echappant au contrôle volontaire, la pupille est régie sur un mode réflexe. L'étude de la pupille se fait
donc par l'analyse de cette activité réflexe, et par sa réactivité aux médicaments.
1 – EXAMEN DE LA PUPILLE
Il doit se faire au repos, demandant au sujet de regarder de fixer une cible de loin afin de réduire les
variations de la taille pupillaire produites par le réflexe d’accommodation. L’éclairage doit être aussi
faible que possible pour permettre de mesurer la taille de la pupille avec un influx parasympathique
minime. Tout d’abord, on illumine chaque pupille séparément et leur taille est mesurée dans le
pénombre et à la lumière. On procède ensuite à l’étude de la réflexivité : réflexe photomoteur (RPM)
direct et consensuel, réaction d’accommodation-convergence à la vision de près.
Au repos, le diamètre est essentiellement variable car les pupilles sont sensibles à de multiples
facteurs : lumière, l’émotion, l’attention visuelle…
Le diamètre moyen chez l’adulte est de 4 – 5 mm. Il est plus petit chez le nouveau-né, le dilatateur
étant peu développé à cet âge, et même les drogues adrénergiques ont peu d'effet. C'est chez
l'adolescent que la taille de la pupille est maximale. Elle diminue ensuite avec l'âge et est en moyenne
plus large chez la femme, le myope et lorsque l'iris est clair. Pendant le sommeil, la taille de la pupille
diminue progressivement. Lors d’une anesthésie générale, les pupilles sont d’abord en mydriase avec
conservation du RPM puis en myosis, qui montre que la narcose est assez profonde pour permettre
l’acte chirurgical. En cas de paralysie médullaire ou de menace de mort les pupilles se remettent en
mydriase.
Le myosis est défini par un diamètre pupillaire < 2mm, et la mydriase par un diamètre >6mm.
L’anisocorie est l'inégalité de taille des deux pupilles. Elle varie avec les sujets et se modifie dans le
temps. Une différence de taille allant jusqu’à 0,4 mm est constaté chez près de 50 % de la population
normale. Une différence allant jusqu’à 1,5 mm est due le plus souvent à une anisocorie physiologique.
Cependant, une anisocorie >1,5 mm est généralement pathologique Elle serait due à l'inégalité de
l'inhibition supranucléaire du centre pupillaire (anisocorie centrale).
3 – REFLEXES PUPILLAIRES
Il est déclenché par l’éclairement rétinien. Il se recherche dans une pièce semi-obscure, le malade
fixant au loin, en projetant sur un seul œil un faisceau lumineux. On observe ainsi, normalement, une
contraction pupillaire apparemment immédiate, rapide, ample, qui se maintient tant que persiste
l’excitation lumineuse, suivie d’une décontraction rapide dès que cette excitation cesse : c’est le RPM
direct.
L’éclairement d’une rétine entraîne aussi la contraction de la pupille controlatérale : c’est le réflexe
consensuel, qui s’ajoute au réflexe direct quand les deux yeux sont illuminés simultanément.
L’âge : le RPM existe dès la naissance, son amplitude chez le vieillard est nettement diminuée
du fait de la sclérose du tissu irien.
L’intensité lumineuse : si l’augmentation brusque de l’éclairement agit, une augmentation
progressive aura un effet moindre à cause de l’adaptation rétinienne.
La longueur d’onde : l’intensité du réflexe est fonction de la luminosité apparente : en
ambiance photopique, c’est le jaune-vert qui est le plus efficace et en ambiance scotopique
c’est le bleu-vert.
La région excitée de la rétine : l’excitation d’un point quelconque de la rétine peut déclencher
un RPM, mais en ambiance photopique c’est l’excitation de la région fovéale qui donne le
réflexe le plus vif. Après adaptation à l’obscurité, c’est la périphérie rétinienne qui est la plus
efficace.
La répétition du stimulus : l’épuisement se fait sentir vers la 60ème excitation, le temps de
latence s’allonge et l’amplitude diminue.
REACTION D’ACCOMMODATION-CONVERGENCE
On demande au sujet de regarder au loin, puis on lui présente brusquement un point de fixation à
20cm environ. Normalement, on observe une contraction pupillaire d’amplitude voisine à celle du RPM
mais plus lente.
Pour que la vision de près soit nette, il faut que plusieurs phénomènes entrent en jeu simultanément :
On présume que le réflexe d’accommodation a son origine dans le cortex d’association occipital. La
voie de la réponse d’accommodation est située plus ventralement dans le mésencéphale que la partie
afférente du réflexe à la lumière, constituant la base anatomique de la dissociation pupillaire
lumière/vision de près « centrale » dans le contexte d’une lésion compressive du mésencéphale
dorsal. Étant donné que les fibres responsables du réflexe pupillaire à la lumière cheminent des noyaux
prétectaux aux noyaux d’EW à travers le mésencéphale dorsal et les fibres responsables de
l’accommodation cheminent à travers le mésencéphale ventral, la réaction à la lumière est altérée, mais
la constriction en réponse à une cible de près est préservée.
Réflexe pupillaire à point de départ trigéminé : toute irritation du segment antérieur peut
entrainer un myosis. C’est une exception à la règle qui veut que la douleur entraine
habituellement une mydriase. La voie réflexe passe par le V, le noyau du V, la bandelette
longitudinale postérieure, le noyau d’EW et le III.
STIMULATION PSYCHIQUE
Tous les stimuli émotionnels (peur, joie, colère…) provoquent une mydriase bilatérale. Le
mécanisme semble être une influence du cortex sur les centres de commande.
DILATATION A L’OBSCURATION
Les terminaisons nerveuses agissent sur les fibres musculaires de l'iris, par l'intermédiaire de
neuromédiateurs : adrénaline libérée à la terminaison du sympathique, l’acétylcholine à celle du
parasympathique et à l’union du neurone para-ganglionnaire et du neurone post-ganglionnaire dans le
ganglion cervical. Ces médiateurs ont une action adrénergique pour les uns, cholinergique pour les
autres, suivant que leur action sur le récepteur ressemble à celle de l’adrénaline (mydriase) ou de
l’acétylcholine (myosis).
78
1 – DROGUES AGISSANT SUR LE PARASYMPATHIQUE
A – CHOLINERGIQUES OU PARASYMPATHICOMIMETIQUES
L’acétylcholine : elle est détruite par l’acétylcholinestérase des tissus conjonctivaux. Elle est
donc inactive en collyre mais effective en intracamérulaire.
La métacholine : elle est plus résistante à l’acétylcholinestérase.
La pilocarpine 1% : elle rétrécit la pupille en 10min. Son action s’épuise en 12-24h. Elle agit
directement sur le sphincter et le muscle ciliaire.
Les anti-cholinestérases : ce sont l’ésérine, la néostigmine ou prostigmine et l’isofluorphate.
L’ésirine instillée sur la conjonctive provoque un myosis en quelques minutes qui atteint son
maximum en 30min et persiste 1 à 2jours.
B – PARASYMPATHOLYTIQUES
L’atropine 1% : l’instillation provoque après 10 min une mydriase qui atteint son maximum en
20min. Elle paralyse le sphincter et le muscle ciliaire. Son action dure jusqu’à 10 jours sur la
pupille, un peu moins sur le muscle ciliaire.
La scopolamine 5% : elle a une action analogue à l’atropine, plus vive mais de moindre durée.
Elle agit environ 48h.
L’homatropine 2% : elle a une action encore plus brève. Elle met 15min à dilater la pupille mais
son action s’efface après 24h.
Le tropicamide (Mydriaticum ®) et le cyclopentolate (Skiacol®) sont des compétiteurs à court
terme de l’acétylcholine. Le tropicamide est surtout mydriatique (dilatateur) de très courte durée
90 min, et le cyclopentolate plutôt cycloplégique.
La cocaïne 10% : elle entraîne une mydriase par un mécanisme indirecte parce qu’elle est anti-
amino-oxydase, donc elle empêche l’inactivation de la noradrénaline. Par voie IV ou sous-
conjonctivale, la mydriase est obtenue en 10min et disparaît en 6h.
L’adrénaline ou épinéphrine : en sous-conjonctivale (diluée à 1/1000), elle donne une
mydriase rapide, brève et large.
La phényléphrine (Néosynéphrine®) : c’est une adrénaline privée d’une fonction phénol, ce
qui la rend plus stable. A faible concentration, elle est utilisée comme vasoconstricteur,
décongestionnant des muqueuses. A doses allant de 5 à 15%, elle est utilisée comme
mydriatique, ne provoquant pas de cycloplégie, puissant mais de courte durée.
L’éphédrine : elle a une action voisine de l’adrénaline mais elle ne produit qu’une faible
mydriase et est plus utile comme vasoconstricteur.
L’hydroxyamphétamine : elle agit en libérant la norépinéphrine des terminaisons nerveuses. Sa
mydriase rapide, courte est utile pour l’examen du fond d’œil.
CONCLUSION
La physiologie de la pupille est complexe, mais la connaissance des voies anatomiques responsables
de la constriction et de la dilatation pupillaires permettra au clinicien d’évaluer et de prendre en charge
les patients qui présentent des anomalies pupillaires.
79
ANATOMIE ET HISTOLOGIE DU CORPS CILIAIRE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
Le corps ciliaire (CC) est un épaississement de l’uvée (entre iris et choroïde) sous la forme d’un anneau
saillant vers l’intérieur du globe oculaire.
2 – INTERET
Le muscle ciliaire est le muscle de l'accommodation. Il tire le corps ciliaire en avant et détend
les fibres zonulaires, entraînant le bombement de la face antérieure du cristallin.
Contient les procès ciliaires au niveau desquels se forme l’humeur aqueuse.
La connaissance des différentes structures anatomiques du CC est importante pour réaliser une
injection intra-vitréenne ou une vitrectomie par pars plana ou encore pour une chirurgie
endoculaire.
3 – EMBRYOLOGIE
Le CC apparaît à la fin du 3ème mois du DIU, par la formation d’un plissement en arrière de la
cupule optique qui est la 1ère ébauche des procès ciliaires.
A la fin du 5ème mois, l’ora serrata est distincte et l’orbiculus ciliaris se distingue facilement entre
l’ora et les procès ciliaires.
Au 7ème mois, la portion radiaire du muscle ciliaire est bien développée, mais le développement
de la portion annulaire n’est terminé qu’après la naissance.
1 – SITUATION
2 – FORME ET DIMENSIONS
3 – CONFIGURATION
80
A – LA FACE ANTERO-SUPERIEURE (externe)
Appliquée à la sclérotique dont elle est séparée par la lamina supraciliaris (la supraciliaire). Par
l’intermédiaire de la sclère, le CC répond aux insertions des muscles droits.
La face interne ou postéro-interne comprend deux zones distinctes. L’une, antérieure, l'autre,
postérieure
LA ZONE ANTERIEURE : corona ciliaris ou pars plicata ou zone de procès ciliaires : elle se
présente sous la forme d'un disque rayonné. Chaque rayon correspond à un procès ciliaires,
qui est un repli allongé d'avant en arrière et renflé en avant. Les procès ciliaires ont 2 ou 3mm
de long. Ils sont au nombre de 70 à 80, séparés les uns des autres par des sillons disposés
radiairement, auxquels on donne le nom de vallées ciliaires. Les vallées ciliaires ont une
couleur brun foncé qui tranche sur la teinte gris clair des procès.
LA ZONE POSTERIEURE : orbiculus ciliaris ou pars plana : elle fait suite en arrière à la corona
ciliaris. Elle est de teinte brune claire marqué de petits plis : les plis ciliaires.
Cette face répond à la base du vitré en arrière, à la zonule cristallinienne (qui s’insère sur la pars plana
et les procès ciliaires), à l’équateur du cristallin (à une distance de 1mm) et à la chambre postérieure.
C – LA BASE
D – LE SOMMET
Il passe juste sous l’ora serrata qui correspond à la limite antérieure de la rétine. À ce niveau, la rétine
n’a aucune fonction visuelle.
Le corps ciliaire est composé de dehors en dedans de : la supraciliaire, le muscle ciliaire, le stroma
ciliaire et l’épithélium ciliaire :
Adjacente à la sclère, elle est formée de lamelles anastomosées séparées par des espaces qui
contiennent : des mélanocytes, des fibroblastes et des fibres conjonctives et élastiques.
2 – LE MUSCLE CILIAIRE
3 – STROMA CILIAIRE
Tissu conjonctif lâche hautement vascularisé situé entre le muscle ciliaire et l’épithélium ciliaire, formant
le cœur de chaque procès ciliaire (qui est une surface d’échanges capillaires : chaque procès est
centré sur une artériole branchée au grand cercle artériel). Il se continue avec le tissu connectif qui
sépare les faisceaux du muscle ciliaire, avec le stroma irien en avant et avec le stroma choroïdien en
arrière. Il contient le grand cercle artériel de l’iris (GCAI), qui est situé en avant et en dedans du muscle
ciliaire, tout près de la racine de l’iris.
1 – ARTERIELLE : Assurée par le grand cercle artériel de l’iris et ses branches. Il est formé par :
Chacune des deux (02) ACLP parcourt la supra-choroïde d’arrière en avant sur les méridiens 9H et 3H,
puis se divise en deux branches terminales au niveau du CC.
Il faut noter que le GCAI, siège malgré son nom en plein CC, au niveau de la corona ciliaris, entre la
portion annulaire du muscle et les procès. L’iris est nettement en avant, sa racine s’insérant sur le CC
près de son sommet.
2 – VEINEUSE
L’essentiel du drainage veineux se fait en arrière vers la choroïde et les veines vortiqueuses.
83
V – INNERVATION
Les nerfs proviennent du plexus ciliaire qui est situé dans la supraciliaire et est formé par les nerfs
ciliaires longs (accompagnent les ACLP) et les nerfs ciliaires courts. Du plexus partent des fibres
pour le muscle ciliaire : fibres myéliniques qui abordent le muscle à la périphérie, le pénètrent et se
mêlent intimement aux fibres musculaires.
VI – MOYENS D’EXPLORATION
CONCLUSION
Le CC associe une structure musculaire complexe jouant un rôle mécanique essentiel assez bien
connu dans l’accommodation, et une structure vasculaire à revêtement épithéliale responsable de la
production de l’humeur aqueuse.
COMPLEMENT
84
ANATOMIE DE LA CHOROIDE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
La choroïde constitue la tunique moyenne de l’œil, et constitue la partie postérieure de l’uvée. Elle est
située entre la rétine en dedans et la sclère (de laquelle elle est décollable) en dehors. Elle tapisse les
2/3 postérieurs en s'étendant de la papille à l'ora serrata où elle rejoint le corps ciliaire.
2 – INTERET
Anatomique : d’une part, la choroïde est richement pigmentée, ceci protège la rétine de
l’illumination. D’autre part, elle est richement vascularisée ce qui fait d’elle la membrane
nourricière de l’œil.
Physiologique : la choroïde contribue de façon importante au métabolisme de la rétine, en lui
apportant les nutriments dont elle a besoin et en évacuant les déchets produits.
Diagnostique : l’exploration de la choroïde est facilitée par l’angiographie.
3 – EMBRYOLOGIE
A la 3ème semaine du DIU, des lacunes contenant des érythrocytes nucléées et bordées d’un
épithélium apparaissant ;
A la 5ème semaine, le stroma choroïdien se forme ;
A la 6ème semaine, la membrane de Bruch et les veines vortiqueuses s’individualisent ;
A la 7ème semaine, c’est l’apparition des artères ciliaires.
A la 20ème semaine apparaissent les mélanocytes.
1 – SITUATION
2 – FORME ET DIMENSIONS
3 – CONFIGURATION
A – LA SURFACE EXTERNE
85
B – LA FACE INTERNE
C – ORIFICE POSTERIEUR
La choroïde est percée en arrière d'un orifice de 1,5mm de diamètre pour le passage du nerf optique.
Cet orifice fait suite à l'orifice postérieur de la sclérotique, Son bord est très adhérent au tissu scléral
d'une part et d'autre part au nerf optique qui le traverse. Quelques faisceaux de tissu conjonctif venus
des couches superficielles de la choroïde pénètrent dans le nerf optique et constituent le plan le plus
antérieur de la lame criblée.
D – BORD ANTERIEUR
En avant, la choroïde se continue avec la zone ciliaire. La limite antérieure de la choroïde est indiquée
par une ligne circulaire, sinueuse, appelée ora serrata, visible sur la face interne de l'hémisphère
antérieur de l'œil. L'ora serrata est située en avant de l'équateur, à 6 ou 7mm environ en arrière de la
cornée.
A – LE STROMA CHOROIDIEN
C'est un tissu conjonctlf lâche richement vascularisé, constitué d'une substance fondamentale dans
laquelle sont irrégulièrement réparties des fibres collagènes et élastiques. On y retrouve en plus, de
nombreux éléments cellulaires :
86
3 – LA CHORIOCAPILLAIRE
4 – LA MEMBRANE DE BRUCH
IV – VASCULARISATION
1 – ARTERIELLE :
Les artères de la choroïde ont une double origine : elles proviennent principalement des artères
ciliaires courtes postérieures en arrière et accessoirement des artères récurrentes du GCAI.
Les troncs artériels sont situés dans la supra-choroïde. Au cours du trajet qui les conduit d’arrière en
avant, ils se divisent en pénétrant profondément dans le stroma, pour se terminer en un réseau
capillaire (la choriocapillaire) dans la couche la plus interne.
2 – VEINEUSE
V – INNERVATION
Elle est assurée par les nerfs ciliaires qui perforent la sclérotique autour du nerf optique, se dirigent
d’arrière en avant vers le muscle ciliaire et se ramifient en un épais réseau dans la supra-choroïde où
ils donnent essentiellement des rameaux vasomoteurs. Les fibres nerveuses deviennent amyéliniques
après avoir traversé la supra-choroïde, mais elles sont entourées de gaine de Schwann.
VI – MOYENS D’EXPLORATION
Dans les conditions normales, la choroïde n'est pas visualisée en ophtalmoscopie car masquée par la
rétine et son épithélium pigmentaire, toutefois les vaisseaux choroïdiens peuvent devenir visibles dans
certaines situations telles que chez les albinos, chez les sujets âgés, les grands myopes ou en cas
d'atrophie de l'épithélium pigmentaire. Les moyens d’exploration sont :
87
VII – VOIES D’ABORD EN CHIRURGIE
1 – ANOMALIES DE DEVELOPPEMENT
2 –IMMUNOLOGIE ET UVEE
Le tractus uvéal participe à la fonction de défense de l’organisme grâce à son rôle primordial dans les
réactions immunitaires intraoculaires. En effet le système immunitaire se localise au niveau du tractus
uvéal et au limbe. La choroïde contient des cellules immunocompétentes locales de type cellulaires et
humorales. Cependant elles peuvent être nuisibles par leur intensité et conduire à des lésions
menaçantes sur la fonction visuelle.
CONCLUSION
La choroïde est la membrane vasculaire de l’œil. Elle est constituée d’un tissu conjonctif lâche, gorgé
de vaisseaux, riche en cellules pigmentées et abondamment innervée. Sa physiologie importante et sa
pathologie relativement fréquente, requièrent une bonne connaissance de son anatomie et de son
histologie.
Figure 6 : Vascularisation et
innervation de la choroïde
(a) : épithélium pigmenté de la rétine ;
(b) : Membrane de Bruch : fibres
élastiques en bleu + fibrilles collagène ;
(c) : Choriocapillaire ;
(d) : Veinule : quitte la choriocapillaire pour
rejoindre
(e) les vortiqueuses;
(f) : Artère ciliaire courte ;
(g) : branche artérielle ;
(h) : Nerf ciliaire court avec ses
(i) branches stromales;
(j) : Supra-choroïde
88
PHYSIOLOGIE DE LA CIRCULATION UVEALE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
Le système uvéal comprend l’iris, le corps ciliaire et la choroïde. Il est le siège d’importants échanges
entre le globe oculaire et l’extérieure. Il représente la principale membrane nourricière du globe.
L’iris joue le rôle de diaphragme régulant la quantité de lumière pénétrant dans l’œil.
Le corps ciliaire, rattaché par des fibres zonulaires, assure l’accommodation. L’humeur aqueuse
(HA) secrétée par les procès ciliaires assure une fonction nourricière au niveau du segment
antérieur (trabéculum, cornée et cristallin) et assure le maintien du tonus oculaire.
La choroïde joue un rôle dans la vascularisation externe de la rétine, la régulation thermique, les
échanges liquidiens et métaboliques, le maintien de l'adhérence rétinienne et elle a une fonction
immunitaire.
3 – RAPPEL ANATOMIQUE
La BHA est constituée de l’ensemble des structures uvéales qui séparent le sang des capillaires de
l’iris et du corps ciliaire de l’HA des chambres antérieure et postérieure.
A – AU NIVEAU DE L'IRIS
L’humeur aqueuse passe facilement dans le stroma irien à travers les cryptes de sa surface.
Cependant, pour prévenir le passage de grosses molécules à travers les vaisseaux iriens, et altérer
ensuite le contenu de l’HA, les capillaires de l’iris sont démunis de fenestrations et leurs cellules
endothéliales maintiennent le rôle de barrière grâce aux jonctions serrées qui les relient.
La contribution des échanges liquidiens à travers les capillaires iriens à la formation de l'humeur
aqueuse est inférieur à 10 % et considérée comme négligeable.
La paroi des capillaires et le stroma se laissent traverser facilement par les substances plasmatiques,
contrairement à la membrane plasmique des cellules de l’épithélium ciliaire et aux jonctions étanches
reliant les cellules non pigmentées entre elles ; ces deux types de structure sont considérés comme le
principal site de la BHA du corps ciliaire.
Les échanges s'effectuent par diffusion et ultrafiltration qui sont deux processus passifs.
Les échanges se font par transport actif par des pompes métaboliques. La mieux connue est la pompe
à sodium ATPase-dépendante.
89
2 – ROLE DE LA BARRIERE HEMATO-AQUEUSE
B – FONCTION D'EPURATION
Le corps ciliaire est capable de retirer activement certaines substances de l’HA vers le sang. Un grand
nombre d'acides organiques peuvent ainsi être accumulés par le corps ciliaire puis transportés hors de
l'œil par des mécanismes actifs sensibles à la température. Ces transports actifs hors du globe rendent
également compte de la faible efficacité oculaire de certains médicaments administrés par voie
générale comme la pénicilline ou l'indométacine.
La pression moyenne de l'artère ophtalmique est de 77 mmHg pour une pression artérielle brachiale
moyenne de 100 mmHg.
La pression des capillaires de l'œil est plus élevée qu'ailleurs dans l'organisme puisqu'elle doit
s'opposer à une pression intraoculaire de 15 à 20 mmHg.
La pression dans les veines choroïdiennes à leur point d'entrée dans la sclère est pratiquement égale à
la pression intra-oculaire
La pression de perfusion (PP) est la différence entre la pression artérielle (Pa) et la pression veineuse
des vaisseaux irriguant et drainant un tissu.
Au niveau de la choroïde, la perfusion veineuse à considérer est celle qui subit encore l'influence de la
tension oculaire, c'est-à-dire celle régnant dans l'ampoule vortiqueuse ; on sait qu'elle est très proche
de la pression intraoculaire.
D – POULS OCULAIRE
Le volume sanguin choroïdien varie avec le pouls. Cela a comme conséquence une variation de la
pression intraoculaire de l'ordre de 1 à 2 mmHg synchrone au pouls, qui correspond à une variation de
volume sanguin oculaire de 1 à 4 µl principalement dans la choroïde.
2 – FONCTIONNEMENT
La paroi des capillaires choroïdiens laisse largement diffuser les petites et les grosses molécules dans
l'espace extravasculaire.
Le glucose se trouve dans le liquide extravasculaire choroïdien à une concentration qui approche 90 à
95 % de celle du plasma.
L’existence d'une pression oncotique plus élevée dans la choroïde que dans la rétine crée un gradient
osmotique qui entraîne un flux liquidien de la rétine vers la choroïde (sans compter le rôle actif de
pompe de l'épithélium pigmentaire).
Les mouvements liquidiens ne se font pas seulement de la rétine vers la choroïde, mais aussi de la
choroïde vers l'extérieur du globe à travers la sclère expliquant ainsi un drainage trans-scléral des
protéines, accompagné d'un mouvement liquidien, rendu possible grâce au niveau élevé de la
pression intra-oculaire par rapport à celui de l'espace supra-choroïdien
L'inhalation d'un mélange de 10% de CO2 et d'air entraîne, une nette augmentation du débit
choroïdien.
Le rôle du sympathique serait donc de contribuer à la préservation d'un débit choroïdien constant dans
les conditions d'élévation soudaine de la pression artérielle systémique qui peut survenir
quotidiennement au cours de l'effort ou des situations de stress.
91
IV – MOYENS D'ETUDE CLINIQUE DES BHA
La fluorescéine en tant que traceur permettant de tester la perméabilité des barrières hémato-oculaires.
MILIEUX
TRANSPARENTS
93
ANATOMIE DU CRISTALLIN
I – INTRODUCTION
1 – DEFINITION
Le cristallin est une lentille biconvexe, transparente, qui n’est ni vasculaire, ni innervée. Il est entouré
d’une capsule reliée au corps ciliaire par la zonule ciliaire de Zinn.
2 – INTERET
Le cristallin joue un rôle dans l’accommodation grâce à son élasticité. La diminution de cette
propriété avec l’âge est à l’origine de la presbytie.
La perte partielle ou totale de sa transparence est responsable de la cataracte. Cette dernière a
bénéficié ces dernières années d’une nouvelle technique chirurgicale : la phacoémulsification
(PKE).
II – EMBRYOLOGIE
1 – STADE ECTODERMIQUE
2 – STADE VESICULAIRE
2 – ASPECT ET CONSISTANCE
Diamètre frontal = 10 mm ;
Diamètre antéro-postérieur = 4 mm ;
Rayon de courbure antérieur = 10 mm ;
Rayon de courbure postérieur = 6 mm.
4 – POIDS MOYEN
À la naissance : 65 mg
Chez l’adulte : 190 à 220 mg
Chez le sujet âgé (>80 ans) : 260 mg
5 – VOLUME MOYEN
À la naissance : 72 mm3
Chez l’adulte jeune : 180 mm3,
Chez les sujets de 80 à 90 ans : 238 mm3
Le noyau embryonnaire : Au centre, il est fait de 2 formations en grains de café opposés par
leur concavité et séparées par un espace optiquement vide.
Le noyau fœtal : Il entoure le précédent, l’ensemble formant le cristallin à la naissance.
Le noyau adulte
Les corticales antérieure et postérieure : Elles sont formées par l’apposition successive des
fibres cristalliniennes issues de l’épithélium de la région équatoriale.
La cristalloïde : entoure les différentes structures. Avec un aspect chagriné.
1 – ANTERIEURS
2 – POSTERIEURS
Le cristallin répond au vitré par la hyaloïde antérieure, à laquelle il adhère par le ligament de
Wieger ;
Puis répond à un espace virtuel intra-zonulaire : le canal de Hannover.
3 – EN PERIPHERIE
En dehors, l’équateur du cristallin répond à la zonule de Zinn (constituée de fibres disposées en deux
plans séparés par l’espace de petit).
V – ANATOMIE MICROSCOPIQUE
1 – LA CAPSULE (Fig. 3)
C’est une membrane élastique et solide, épaisse de 14 μm en avant et 4 μm en arrière. Elle donne
insertion aux fibres zonulaires de part et d’autre de l’équateur en formant la lamelle zonulaire. Elle est
riche en mucopolysaccharides.
Elle constitue une barrière entre les fibres cristalliniennes et l’humeur aqueuse en avant et le vitré en
arrière.
2 – L’EPITHELIUM CRISTALLINIEN
Il est situé uniquement à la face antérieure du cristallin. Il est formé d’une couche de cellules cylindro-
cubiques. Il présente du centre à l’équateur 4 zones : épithéliocentrale, épithéliodistale, mitotique
(région du vortex) et zone de protofibres.
Les fibres cristalliniennes constituent l’essentiel de la masse cristallinienne. Elles ont pour origine les
cellules de l’épithélium antérieur qui ont basculé au niveau de l’équateur. En coupe transversale, elles
présentent une forme hexagonale aplatie.
Les plus superficielles possèdent un noyau ovalaire. Le cytoplasme montre une quantité modeste
d’organites. Le cytosquelette des fibres comporte des filaments d’actine et de vimentine.
VI – EXPLORATION
Biomicroscopie ;
Echobiométrie ;
LAF photographique.
1 – ANOMALIES MALFORMATIVES
Aphakie congénitale
Duplication cristallinienne
Ectopie cristallinienne
Subluxation du cristallin
Cataracte congénitale
Anomalies de forme : microsphérophakie, lenticône (déformation antérieure), lentiglobe
(déformation sphérique).
Colobome cristallinien.
Fig. 5a : Cristallin opaque après dessiccation d’un Fig. 5b : Cristallin transparent après dessiccation
œil de porc* formolé puis rincé à l’eau. d’un œil de porc* congelé puis décongelé.
1 – DEFINITION
98
PHYSIOLOGIE DU CRISTALLIN
I – INTRODUCTION
1 – DEFINITION
Le cristallin est une lentille biconvexe avasculaire et non innervée, située entre l’iris en avant, et le vitré
en arrière. Elle est appendue au corps ciliaire par la zonule de Zinn et baigne dans l’humeur aqueuse.
2 – INTERET
Le cristallin est placé dans l’axe optique, il complète le dioptre de l’œil. Sa puissance de 20 δ est égale
au 1/3 de la puissance totale. Cette puissance est variable et permet la mise au point sur la rétine des
images lorsque celles-ci se rapprochent : c’est l’accommodation.
3 – RAPPELS ANATOMIQUES : [ Cf. Anatomie : du Cristallin (16), Zonule de Zinn (17) et Corps ciliaire (13) ]
II – PHYSIOLOGIE DU CRISTALLIN
1 – TRANSPARENCE DU CRISTALLIN
La première caractéristique du cristallin est sa transparence qui permet une transmission variable des
faisceaux lumineux.
À la naissance, le cristallin possède une excellente transparence avec une transmission des rayons
lumineux quasi parfaite. Cette transmission varie avec la longueur d’onde incidente.
A – DEFINITION
AU NIVEAU DU CRISTALLIN
99
C – MECANISME DE L’ACCOMMODATION (théorie de Henderson) :
Les fibres circulaires (Rouget et Muller) : refoulent la zonule vers l’axe optique lorsqu’elles se
contractent. La zonule se détend et laisse jouer l’élasticité capsulaire. Ce muscle est sous la
dépendance du parasympathique.
Les fibres longitudinales (Brucke) : maintiennent tendue la zonule. Elles sont sous la
dépendance du système nerveux sympathique.
D – CENTRES DE L’ACCOMMODATION
Voie afférente : constituée par des fibres sensorielles et va jusqu’au cortex occipital où l’image
va être interprétée.
Voie efférente : rejoint le noyau d’Edinger-Westphall par le faisceau optico-mésencéphalique
puis suit le trajet du système parasympathique.
E – VITESSE DE L’ACCOMMODATION
Le passage de la vision de loin à la vision de près se fait en une ½ seconde, l’inverse est un
peu plus long.
La vitesse de l’accommodation diminue à l’approche de la quarantaine (presbytie).
F – AMPLITUDE DE L’ACCOMMODATION
Se définit comme étant la différence entre la réfraction d’un œil au repos et celle du même œil
lorsqu’il fait le maximum d’effort accommodatif.
Elle se mesure en dioptre par 2 méthodes :
o Méthodes objectives : réfractométrie, skiascopie dynamique.
o Méthode subjective : échelle de Parinaud.
Elle diminue en ambiance scotopique
Elle est soumise à des facteurs de variation
o La réfraction : le myope accommode moins que l’emmétrope, et l’hypermétrope plus
que l’emmétrope.
o L’âge : durant l’enfance elle est de 14Dp, à 45 ans (3Dp) et à 60ans (1Dp).
G – PHENOMENES ASSOCIES
Pour que la vision de près soit nette, il faut que plusieurs phénomènes entrent en jeu simultanément :
3 – METABOLISME DU CRISTALLIN
pH : 7,4
Pression osmotique : le cristallin est isotonique par rapport au milieu ambiant
Teneur en eau : 65% puis diminue avec l’âge
100
Sels minéraux : quantité faible par rapport à l’humeur aqueuse et le plasma (Na, K, Cl, Ca,
Mg…)
Protéines : teneur la plus importante de l’organisme et qui augment avec l’âge (albumine, urée)
Lipides : 1% de la substance cristallinienne (phospholipides, cholestérol)
Glucides : 10mg
Vitamines et enzymes
B – Perméabilité capsulaire
101
PHYSIOLOGIE DE LA SECRETION DE L’HUMEUR AQUEUSE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
L’humeur aqueuse (HA) est un liquide endoculaire, incolore et limpide. Elle est formée au niveau des
procès ciliaires (PC), puis sécrétée dans la chambre postérieure (CP). Elle gagne la chambre
antérieure (CA) à travers la pupille avant d’être excrétée au niveau de l’angle iridocornéen (AIC).
2 – INTERET
L’HA est formée dans les procès ciliaires (70 à 80) qui sont contenus dans le corps ciliaire.
Histologiquement, le corps ciliaire est formé de quatre couches, de dehors en dedans : la
supraciliaire, le muscle ciliaire, le stroma et l’épithélium ciliaires.
Le stroma forme le cœur de chaque procès ciliaire.
Chaque procès ciliaire est centré par une artériole branchée au grand cercle artériel de l’iris.
L’épithélium ciliaire est formé de deux couches : une externe faite de cellules cubiques
pigmentées, l’autre interne faite de cellules cylindriques claires unies entre elles par des
jonctions étanches (zonulae occludens) jouant le rôle de barrière hémato-aqueuse (BHA).
102
II – MECANISMES DE FORMATION DE L’HUMEUR AQUEUSE
1 – AU NIVEAU DU STROMA
Plusieurs mécanismes vont permettre aux éléments sanguins présents dans le stroma et les espaces
inter-cellulaires, de traverser les membranes cellulaires, franchissant ainsi la BHA pour produire l’HA de
la chambre postérieure :
A – MECANISME ACTIF
103
B – MECANISMES PASSIFS
Ils tendent à équilibrer les concentrations de certaines substances de part et d’autre d’une membrane
semi-perméable :
LA DIFFUSION SIMPLE
Concerne les petites molécules liposolubles, non ou peu ionisées, et quelques substances
hydrosolubles de faible poids moléculaire.
LA DIFFUSION FACILITÉE
Mise en jeu d’un transporteur membranaire de nature protéique, qui se lie transitoirement à la
substance lors de son passage trans-membranaire, pour la déposer de l’autre côté.
Elle concerne le glucose, les acides aminés et l’acide ascorbique.
L’ULTRAFILTRATION
Poids : 1,006g
Volume : 100 à 400mm3
Indice de réfraction : 1,3353
Viscosité : 1,05
pH : 7,21
Osmolarité : 303 mosmol
Composition en eau : 99,6%
Autres composants : acides aminés, protéines de structure, enzymes, glucose, urée, acide
ascorbique, ions…
A – INNERVATION SYMPATHIQUE
Provient de la chaîne sympathique cervicale et parvient à l’œil par les nerfs ciliaires
Un système adénylcyclase contenu dans les membranes cellulaires de l’épithélium ciliaire non
pigmenté intervient dans la formation d’AMPc.
Il existerait une corrélation entre la formation d’AMPc et celle de l’humeur aqueuse.
104
V – VARIATIONS DE L’HUMEUR AQUEUSE
Dans des conditions physiologiques normales, environ 2,5 à 2,8µL d’humeur aqueuse sont produits
chaque minute. Cette production est variable et il existe des facteurs qui l’influencent :
1 – FACTEURS PHYSIOLOGIQUES
2 – FACTEURS MEDICAUX
Agonistes béta-adrénergiques
Corticoïdes par voie systémique
Pilocarpine (légèrement)
Diabète
Décollement de rétine
Décollement de la choroïde
Inflammation oculaire
Cyclodialyse et procédures cyclo-destructrices.
4 – GESTES CHIRURGICAUX
VI – MOYENS D’EXPLORATION
Fluorophotométrie
Cytochimie de l’HA
Ponction pour analyse bactériologique et virologique.
105
ANATOMIE DE L’ANGLE IRIDOCORNEEN
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
��
L’angle iridocornéen (AIC) est l’un des composants majeurs de l’œil. Il est formé par la réunion de 4
��
structures oculaires indissociables : la cornée et la sclère, l’iris et le corps ciliaire.
��
Il constitue la principale voie de résorption de l’humeur aqueuse par le biais d’un de ses éléments
��
essentiels : le trabéculum.
��
� 2 – INTERET
Physiologique : voie d’excrétion de l’humeur aqueuse.
Physiopathologique : rôle dans la genèse de certains glaucomes.
Topographique : par sa relative facilité d’examen (gonioscopie) et d’abord chirurgical.
3 – EMBRYOLOGIE
Vers la 5ème semaine, apparaissent des cellules mésenchymateuses entre l’ectoderme et la vésicule
cristallinienne. Cette différenciation des cellules mésenchymateuses se fait en trois vagues : les deux
premières vagues aboutissent à la formation de la cornée (endothélium-stroma) et la troisième aboutit à
la formation de l’iris. Entre les deux, se délimite progressivement la chambre antérieure qui va
s’approfondir jusqu’à la naissance. Elle continue à s’agrandir après la naissance.
Ébauché dès la 8ème semaine. Comblé jusqu’au 5ème mois par du tissu mésodermique. L’angle va se
former et s’approfondir progressivement du 5ème mois jusqu’à la naissance.
Il apparaît vers le 4ème mois, sous forme d’un plexus vasculaire Les aspects de vacuolisation de la
couche endothéliale apparaissent au 5ème mois.
D – DIFFERENCIATION DU TRABECULUM
Elle se fait entre le 4ème et le 8ème mois avec l’apparition des fibres collagènes et élastiques. L’éperon
scléral apparaît au 4ème mois alors que se différencient trabéculum scléral et trabéculum uvéal. À la
naissance, le sommet de l’angle a atteint l’extrémité postérieure du trabéculum.
106
II – ANATOMIE DESCREPTIVE
1 – SITUATION : L’angle iridocornéen est compris entre la jonction cornéo-sclérale en avant, le corps
ciliaire et l’iris en arrière.
A PAROI ANTERO – EXTERNE : C’est la face interne de la jonction cornéo-sclérale. Elle comprend
d’avant en arrière :
LA PAROI POSTERO – INTERNE : Correspond à l’insertion de la racine de l’iris sur le corps ciliaire.
LE SOMMET DE L’ANGLE : Le sommet de l’angle est émoussé par la présence du muscle ciliaire. Il est
triangulaire en coupe. Il s’appuie sur la face postérieure de la sclère en arrière de l’éperon scléral. Il est
constitué de trois chefs musculaires :
Le faisceau externe (muscle de Brucke-Wallace), le plus long, qui se dirige en arrière jusqu’à
l’ora et forme le sommet du muscle ciliaire ;
Le faisceau circulaire : annulaire (muscle de Rouget-Muller) ;
Le faisceau interne : radiaire, s’insère sur l’éperon scléral et diverge vers les procès ciliaires.
107
B – LE TRABECULUM
C – LE CANAL DE SCHLEMM
3 – DIMENSIONS
A – L’ANGLE IRIDO-CORNEEN
B – LE TRABECULUM
C – LE CANAL DE SCHLEMM
IV – ANATOMIE MICROSCOPIQUE
1 – LE TRABECULUM :
A – LE TRABECULUM UVEAL :
B – LE TRABECULUM CORNEO-SCLERAL :
C – LE TRABECULUM CRIBRIFORME :
2 – LE CANAL DE SCHLEMM
C’est un canal annulaire situé dans la gouttière sclérale. Sa structure est de type vasculaire. Présente
deux versants :
L’un externe où s’insèrent les canaux collecteurs efférents, possède un endothélium à cellules
lisses, à noyau peu saillant et petit ;
L’autre interne qui est en rapport avec le trabéculum et qui est tapissé d’une couche de cellules
endothéliales (grand noyau) unies par zonulae occludentes
Les canaux efférents collecteurs externes s’anastomosent à la sortie du canal en un plexus de type
veineux intra-scléral profond. Certains collecteurs externes gagnent directement les veines épisclérales
à la surface du globe formant ainsi les veines d’Acher.
109
V – VASCULARISATION ET INNERVATION
1 – ARTERIELLE
A – VASCULARISATION DU LIMBE :
Elle est sous la dépendance des branches des artères ciliaires antérieures qui se divisent en 2 artères :
Les branches des artères perforantes et des artères conjonctivales antérieures se dirigent vers le canal
de Schlemm pour réaliser le plexus péri-cornéen profond ou intra-scléral.
B – VASCULARISATION IRIENNE ET
CILIAIRE
2 – VEINEUSE
4 – NERFS
VI – MOYENS D’EXPLORATION
2 – PARACLINIQUE
Cornéenne
Sclérale
Scléro-limbique
111
PHYSIOLOGIE DE L’EXCRETION DE L’HUMEUR AQUEUSE
I – GENERALITES
1 – INTROCUTION
L’humeur aqueuse (HA) est un liquide endoculaire, limpide, formé au niveau des procès ciliaires (PC)
du corps ciliaire (CC), puis sécrété dans la chambre postérieure (CP). L’HA traverse ensuite la pupille
pour atteindre la chambre antérieure (CA) avant d’être éliminée au niveau de l’angle iridocornéen
(AIC).
2 – INTERET
A – TRABECULUM
TRABECULUM UVEAL
TRABECULUM CRIBRIFORME
B – LE CANAL DE SCHLEMM
De structure vasculaire. Il a une forme annulaire et circulaire, chemine dans la partie postérieure de la
gouttière sclérale.
Ses 2 parois externe et interne sont constituées de cellules endothéliales, celles-ci possèdent des
vacuoles géantes au sein de leur cytoplasme.
L’absence de barrière épithéliale au niveau de l’AIC entre la CA et le CC, permet à l’HA d’entrer
dans le CC à travers la racine de l’iris. L’HA peut passer librement entre les faisceaux
musculaires du CC et gagner les espaces supra-ciliaires et supra-choroïdiens.
De là, elle traverse la sclère directement ou en traversant les espaces intra-vasculaires.
Hors de l’œil, l’HA est absorbé par les vaisseaux sanguins orbitaires, ou drainée via les
vaisseaux lymphatiques ou de ceux de la conjonctive.
113
III – LES RESISTANCES A L’ECOULEMENT
2 – CANAL DE SCHLEMM
Les cellules qui composent les couches endothéliales monocellulaires qui bordent la paroi
interne du canal de Schlemm, possèdent un cytosquelette très développé et sont reliées entre
elles par des jonctions serrées.
3 – OBSTACLES PHYSIQUES
La contre pression exercée par le secteur veineux contre le canal de Schlemm représente 50%
de la résistance qui détermine la pression intra-oculaire (PIO).
Elle est représentée par la pression dans les veines aqueuses : pression veineuse épisclérale.
L’élimination de l’HA par la voie uvéosclérale est augmentée lors de la relaxation du muscle
ciliaire qui élargit les espaces intramusculaires par où diffuse l’HA (Fig. 5a) ;
Elle est diminuée lors de la contraction du muscle qui réduit les espaces entre les faisceaux de
fibres et donc la facilité d’écoulement du liquide (Fig. 5b).
114
3 – INFLUENCE PHARMACOLOGIQUE
V – MOYENS D’EXPLORATION
Fluorophotométrie
Cytochimie de l’HA
Ponction pour analyse bactériologique et virologique.
115
PHYSIOLOGIE DU TONUS OCULAIRE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
Le tonus oculaire (TO) ou pression intraoculaire (PIO), correspond à la pression régnant à l'intérieur
du globe oculaire. Il résulte de l’équilibre s’établissant entre le contenu du globe (cristallin, vitré, uvée
et HA) et son contenant (coque cornéo-sclérale), le rôle essentiel étant joué par l’HA.
2 – INTERET
3 – RAPPELS
A – ANATOMIE : Cf. cours d’anatomie : corps ciliaire, iris, AIC, cornée et cristallin.
II – PHYSIOLOGIE
A – CONTENU OCULAIRE
Le cristallin : Il peut avoir une influence sur la PIO lorsque son volume ou sa texture se modifient.
Dans les conditions physiologiques, chez le sujet jeune, il n’y a donc pas de modifications
pressionnelles intraoculaires d’origine cristallinienne. En revanche, l’augmentation de volume du
cristallin avec l’âge sur une chambre antérieure étroite, son intumescence ou la libération de matériel
protéique cristallinien lors de cataractes évoluées, sont autant de circonstances physiopathologiques
qui conduisent à une augmentation parfois très sévère de la PIO.
Le vitré, qui représente les deux tiers du volume du globe, joue un rôle dans l’équilibre pressionnel ;
du fait de sa forte teneur en eau, il peut être soumis à des variations volumétriques, fonction de son
niveau d’hydratation, qui se répercuteront sur la PIO.
L’uvée est l’élément de transmission direct des variations de pression intra-vasculaire sur la PIO.
Une augmentation brutale du volume sanguin uvéal entraîne une élévation importante et immédiate de
la PIO.
L’HA reste le facteur déterminant essentiel de la PIO. C’est l’équilibre entre sécrétion et élimination
de l’HA qui détermine principalement la PIO.
B – CONTENANT OCULAIRE
La PIO résulte en grande partie de l’équilibre entre sécrétion et élimination de l’HA. Cette élimination
se fait pour 85 à 90 % par voie trabéculo-canaliculaire, et pour 10 à 15 % par voie uvéo-sclérale.
Indirectement, la cellule endothéliale agit sur l’élimination de l’HA par l’intermédiaire de la substance
fondamentale extracellulaire, véritable filtre à perméabilité variable, puisqu’elle en assure la synthèse,
maintient sa cohérence, module son hydratation et ainsi son niveau de résistance à l’écoulement de
l’HA. La résistance après le canal de Schlemm est le reflet de la pression régnant dans les veines
aqueuses et dans les veines épisclérales.
Une PIO normale peut être interprétée d’au moins deux manières :
Il peut s’agir d’une définition statistique correspondant à une loi dite normale, c'est-à-dire se
répartissant en courbe de Gauss autour d’une moyenne. Nous verrons que cette vue n’est pas
exacte pour la distribution de la PIO.
Une PIO normale, peut être comprise comme une PIO pour laquelle aucune maladie oculaire
n’est associée. Cette PIO est différente en fait pour chaque individu, une PIO à 6 mmHg
pouvant très bien être tolérée chez un sujet avec une cornée de 480µ d’épaisseur, alors
qu’une maculopathie par hypotonie retentissant sur la vision sera observée pour le même
chiffre pour une cornée de 650µ.
Le terme de PIO normale pour lequel nous sommes si souvent interrogés par les patients et certains
confrères doit donc être autant que possible banni de notre vocabulaire tant il peut conduire à des
conclusions erronées et des décisions parfois catastrophiques.
Le mythe des 21mmHg est en fait basé sur les travaux de Leydecker, qui a mesuré en 1958 la PIO sur
plus de 10000 individus avec un tonomètre de Schiotz. La moyenne était de 15,5 mmHg et l’écart
type de 2,57 mmHg. D’après les règles statistiques habituelles, il en a été conclu que 95% des
pressions devaient se situer autour de la moyenne plus ou moins deux écarts type, soit 20,6mmHg
pour la borne supérieure et pour plus de facilité 21mmHg. En d’autres termes, 97,5% des PIO dans
la population normale devaient être en dessous de 21mmHg. Ces règles s’appliquent pour une
distribution gaussienne ; or la courbe de la répartition de la PIO est légèrement décalée vers la droite
et ne suit donc pas une loi normale comme l’avait démontré Armaly. En fait, cette distribution suit une
loi normale uniquement pour les patients âgés de 20 à 40 ans.
Donc un raisonnement un peu hâtif a conduit à considérer qu’une PIO inférieure à 21mmHg était
satisfaisante et qu’au-delà, il fallait suspecter un glaucome. De façon aussi erronée qu’expéditive, ce
chiffre magique a permis également de placer une barrière entre deux formes cliniques d’une même
maladie, le glaucome dit à pression normale et le glaucome primitif à angle ouvert, et de considérer le
117
succès de la thérapeutique. Le chiffre 21 a ainsi été considéré comme une ligne de démarcation, tant
pour la classification des glaucomes (maladie à 22mmHg et sujet sain sous 21mmHg) que pour le
suivi thérapeutique (le traitement est efficace si la PIO est sous 21mmHg, il ne marche pas si les
chiffres obtenus demeurent au-delà de 21mmHg), alors qu’il se situe à deux écarts types au-dessus
de la moyenne des sujets dits normaux ! Ce dogme a encore la vie dure, tant en pratique quotidienne
que dans les études réalisées pour le développement des médicaments anti-glaucomateux.
Le tableau suivant résume les plus importants facteurs ayant une influence sur la PIO :
Certaines théories actuelles de régulation de la PIO ont émis l’hypothèse d’un centre régulateur
diencéphalique. La stimulation du thalamus et de la partie dorsale de l’hypothalamus entraînerait en
effet une réponse hypertensive oculaire ; à l’inverse, la stimulation de la région hypothalamique
proche de la colonne antérieure du fornix serait responsable d’une diminution de la PIO.
Le centre diencéphélique recevrait des informations provenant de l’œil grâce aux fibres nerveuses de
la voie rétino-hypothalamique qui représente 15 % des fibres optiques du nerf optique. Il
transmettrait, en retour, aux structures oculaires impliquées dans la genèse de la PIO (vaisseaux
ciliaires, procès ciliaires, muscle ciliaire, trabéculum, vaisseaux épiscléraux), une réponse adaptée,
véhiculée par voie sympathique et/ou parasympathique et modulée par différents neurotransmetteurs.
Ce type de tonomètre est actuellement délaissé, les variations de la rigidité sclérale représentant un
écueil important pour une fiabilité satisfaisante de la mesure ;
Ils fonctionnent sur le principe de la loi d’Imbert-Fick (« la pression régnant à l’intérieur d’une sphère
remplie par un fluide et limitée par une membrane infiniment fine peut être mesurée par une contre-
pression externe permettant de transformer une portion de sphère en une surface plane ») ;
Ils associent deux procédés originaux : l’aplanissement est obtenu par un jet d’air comprimé et le
moment de l’aplanissement est évalué par la réflexion maximale d’un rayon lumineux incident à 45°.
Les tonomètres non-contact, étalonnés par rapport au tonomètre de Goldmann, ont, dans l’ensemble,
une tendance à surestimer la PIO.
CONCLUSION
Les facteurs pouvant être capables de faire varier la PIO sont très nombreux, avec au premier plan la
formation et l’élimination de l’HA, elles-mêmes sous la dépendance d’influences vasculaires,
hormonales, et nerveuses. Si les effets de la plupart d’entre eux commencent à être bien connus
quand ils sont étudiés séparément, il reste néanmoins difficile de concevoir l’harmonisation de leurs
actions quand elles s’exercent simultanément. Une régulation nerveuse centrale de la PIO pourrait
donc intervenir, mais elle est encore hypothétique, même si la localisation d’un centre régulateur
diencéphalique commence à être précisée.
119
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU VITRÉ
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
Le corps vitré ou humeur vitré ou corps hyalin, est une substance transparente, gélatineuse, semi-liquide
qui remplit la cavité oculaire en arrière du cristallin et qui représente 6/10 du volume du globe oculaire.
2 – INTERET
3 – EMBRYOLOGIE
Entre 3ème et 4ème semaine apparait le vitré primitif (opaque), d’origine mésenchymateuse sous
la forme d’un matériel fibro-granulaire. Il se produit un envahissement vasculaire par l’artère
hyaloïde en provenance de la fente fœtale.
Entre 6ème et 10ème semaine, apparait une poussée de vitré secondaire qui remplit la cavité
vitréenne. Les vaisseaux hyaloïdiens vont progressivement disparaitre ne laissant persister que
le canal hyaloidïen (de Cloquet).
Le vitré tertiaire est constitué par de fibres issues de l’épithélium ciliaire et donne naissance à la
zonule.
II – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
1 – SITUATION
2 – MENSURATIONS
3 – FORME
120
4 – CONFIGURATION
A – CORTEX VITREEN
B – BASE DU VITRÉ
III – RAPPORTS
1 – ANTERIEURS
3 – POSTERIEURS
IV – ANATOMIE MICROSCOPIQUE
1 – LES FIBRES
2 – SUBSTANCE FONDAMENTALE
3 – TRAME VITREENNE
122
V – PHYSIOLOGIE
Bien que le vitré soit composé à 98 % d’eau, il a la consistance d’un gel viscoélastique. Ces propriétés
sont dues à l’acide hyaluronique (AH) et au collagène, qui en sont les principaux composants
structuraux. En effet, le vitré est un « treillis » lâche de fibrilles de collagène parsemé d’importants amas
de molécules d’AH. Les fibrilles de collagène constituent une structure analogue à un échafaudage qui
est « gonflée » par l’AH hydrophile.
D’autres éléments sont présents en faibles quantités au sein du vitré : des électrolytes, des glucides,
d’autres protéines solubles et des enzymes.
2 – CARACTERES PHYSICO-CHIMIQUES
A – RIGIDITE : elle est liée au réseau de collagène, en particulier au niveau du cortex. Cette rigidité
contribue au maintien de la forme du globe.
3 – METABOLISME VITREEN
Le métabolisme est très lent et n’existe qu’en périphérie du vitré. Il est lié à l’activité des hyalocytes qui
produisent l’acide hyaluronique.
LE CORTEX : Filtre moléculaire par son double réseau (il ne laisse passer que les molécules de petite
taille : eau, électrolytes, glucides), il règle leur rythme de diffusion.
LES ELECTROLYTES : Les ions Na+ pénètrent par la pars plana et ressortent par la voie de la chambre
antérieure. Les ions K+ proviennent de la chambre antérieure ; ils sont pompés par le cristallin et
éliminés dans la circulation choroïdienne par la pars plana.
MOUVEMENT D’EAU : La moitié de l’eau du vitré est remplacée toutes les 10 à 15 minutes. Il existe un
courant d’eau intra-vitréen antéro-postérieur du corps ciliaire vers la circulation choroïdienne au pôle
postérieur.
123
4 – MODIFICATIONS DU VITRE LIEES A L’AGE
Symptomatologie : début brutal avec des sensations de mouches volantes, des photopsies
bleutées provoquées souvent par les mouvements du globe. À l’examen au verre à 3 miroirs, il
existe une cavité optiquement vide en arrière du vitré rétro-cristallinien.
Mécanisme : il est secondaire à la synérèse.
Risque rétinien de ce collapsus vitréen : il peut produire une déchirure rétinienne et un
décollement de rétine rhegmatogène.
VI – MOYENS D’EXPLORATION
2 – PARACLINIQUE
Echographie mode B
OCT.
CONCLUSION
La connaissance de l’anatomie de la rétine et du vitré est nécessaire pour envisager les chirurgies
rétino-vitréennes modernes. Ces deux structures, vitré et rétine, présentent des zones d’adhérence qui
constitue la jonction rétino-vitréenne. La topographie de ces adhérences explique la genèse et la
présentation clinique de la pathologie rhegmatogène.
124
CHAPITRE VI
TUNIQUE
INTERNE : RÉTINE
125
ANATOMIE ET HISTOLOGIE DE LA RETINE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
La rétine est un tissu neurosensoriel qui tapisse la surface interne du globe oculaire. Elle s’étend de la
papille jusqu’à l’ora serrata, et constitue la membrane la plus interne du globe oculaire (entre choroïde
et vitré). Il s’agit d’une fine membrane, rosée, transparente, très vascularisée.
2 – INTERET
3 – EMBRYOLOGIE
La rétine est d’origine ectoblastique et se forme à partir du tube neural. Son développement se fait au
dépend des 2 feuillets interne et externe de la cupule optique dès le 1er mois de la grossesse.
Au 3ème mois : l’apparition de l’ébauche des cellules visuelles : les cônes et les bâtonnets
Au 4ème mois : l’apparition de la vascularisation de la rétine
Au 7ème mois, il s’épaissit et se stratifie en 3 couches (celle des photorécepteurs, des cellules
bipolaires et des cellules ganglionnaires) constituant ainsi la rétine neurosensorielle.
Au 9ème mois, la rétine est complètement formée.
II – ANATOMIE DESCREPTIVE
1 – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
A – SITUATION
126
B – COLORATION
La rétine est une fine membrane rosée et transparente chez le vivant, blanchâtre
sur le cadavre.
RÉTINE CENTRALE : La rétine centrale, de 5mm à 6mm de diamètre, située au pôle postérieur
de l’œil entre les branches temporales supérieure et inférieure de l’artère centrale de la rétine,
comprend du centre vers la périphérie :
La région maculaire : constituée par la fovéa et les régions para- et péri-fovéales qui
l’entourent.
Une rétine centrale en arrière de la ligne d’émergence sclérale des veines vorticineuses ;
Une rétine périphérique entre l’ora serrata et les veines vorticineuses.
D - DIMENSIONS
127
2 – RAPPORTS
A – EXTERNES
B - INTERNES
C – LIMITES
La rétine est un tissu neurosensoriel constitué de neurones. Histologiquement, on lui décrit dix (10)
couches. La première couche est pigmentaire, les autres couches forment la rétine neurosensorielle ou
neuro-épithélium :
128
1 – L’EPITHELIUM PIGMENTAIRE
C’est la couche la plus externe de la rétine. Elle s’étend de la papille à l’ora serrata. Cette couche est
unistratifiée, pigmentée, de 10 à 20μm d’épaisseur, constituée de cellules hexagonales disposées en
mosaïque régulière et reposant sur une membrane basale. Cette dernière est mince faisant partie de la
membrane de Bruch. Chacune des cellules de l’épithélium pigmentaire comporte 3 parties :
Une membrane plasmatique qui forme des replis au contact de la membrane basale et qui
augmente ainsi la surface d’échange avec la choriocapillaire.
Un dôme ou apex comportant des franges qui vont s’insinuer entre les photorécepteurs et qui
contient les grains de mélanine.
Des faces latérales de la membrane plasmatique, rectilignes qui présentent un ensemble de
systèmes jonctionnels, on retrouve :
o Des « gap junctions » discontinues et perméables;
o Des zonulae occludentes : imperméables;
o Des zonulae adhérentes, perméables.
L’épithélium pigmentaire a quatre grands rôles : c’est un écran, une zone d’échanges hydroélectriques,
d’échanges d’oxygène, de stockage de la vitamine A et, enfin, de phagocytose des articles externes
des photorécepteurs.
On compte 110 à 130 millions de bâtonnets pour 7 millions de cônes. Les cônes prédominent au
niveau de la zone fovéolaire, tandis que les premiers bâtonnets ne sont visibles qu’à 500μm de la
fovéola. Ce sont ces photorécepteurs qui réagissent aux rayons lumineux par des phénomènes
biochimiques (cycle de la rhodopsine contenue dans les disques de leurs articles externes) :
A – LES BÂTONNETS
Ils présentent peu de variations entre eux. Leur expansion externe est représentée par un cylindre
divisé en deux articles (externe et interne) par un microtubule qui est le cil connecteur.
129
L’article externe est formé d’un empilement de 600 à 1000 disques au niveau desquels on
retrouve la rhodopsine, élément réagissant à la lumière.
L’article interne comporte deux parties :
o L’ellipsoïde en dehors : riche en mitochondries ;
o Le myoïde, en dedans, riche en ribosomes et en réticulum endoplasmique.
B – LES CÔNES
Les cônes ont la même structure histologique que les bâtonnets, mis à part le nombre de disques
empilés dans leur article externe (1000 à 1200 disques) et la variation de la forme de ces articles en
fonction de la topographie rétinienne. Ainsi
Elle est située à la jonction des expansions externe et interne des photorécepteurs, elle se présente
comme une fine lame perforée par ces cellules. Ce n’est pas une véritable membrane mais une zone
d’adhérence entre les articles internes des photorécepteurs et les cellules de Müller.
Elle est constituée par les expansions internes des cellules photoréceptrices (la fibre externe, le corps
cellulaire et la fibre interne) et par quelques corps cellulaires des cellules de Müller. Elle est plus
épaisse au niveau de la fovéola qu’en périphérie.
Une zone externe qui contient les prolongements des photorécepteurs où chaque bâtonnet est
connecté à plusieurs bipolaires, et chaque cône à 2 cellules horizontales et une cellule bipolaire
: c’est la connexion triade.
Une zone moyenne synaptique.
Une zone interne comprenant l’expansion des cellules bipolaires horizontale et Müller.
Les cellules bipolaires : Situées à la partie moyenne de cette couche, elles présentent des
dendrites situées dans la couche plexiforme externe, un corps cellulaire avec un noyau arrondi,
un axone court qui pénètre dans la couche plexiforme interne.
Les cellules horizontales : généralement aplaties, elles envoient leurs dendrites et un axone
long atteignant parfois 1mm dans la couche plexiforme externe. Elles sont absentes de la
région fovéolaire.
Les cellules amacrines : dont les prolongements dendritiques se dirigent vers la couche
plexiforme interne
Les cellules de Müller : s’étendent de la membrane limitante interne à la couche des
photorécepteurs, elles assurent un rôle de soutien et de cohérence.
130
7 – LA COUCHE PLEXIFORME INTERNE
Elle n’existe qu’au niveau de la fovéa et contient les prolongements des cellules ganglionnaires
bipolaires et amacrines.
Les cellules ganglionnaires contiennent les corps de Nissl. Elles sont constituées d’une dendrite, d’un
corps cellulaire et d’un axone.
Elle est constituée par les axones des cellules ganglionnaires. Les fibres optiques sont entourées par
les expansions des cellules de Müller et par les cellules gliales. Environ 1.2 millions de fibres se
réunissent à la papille pour former le nerf optique.
C’est l’élément le plus interne des couches rétiniennes. Véritable membrane basale autonome, elle
sépare les fibres optiques des éléments vitréens. L’ensemble formé par les pieds des cellules de
Müller, la membrane basale et les fibres vitréennes, constitue la jonction vitréo-rétinienne de Foos.
IV – VASCULARISATION
1 – ARTERIELLE
A – COUCHES EXTERNES
La vascularisation artérielle de la
rétine est assurée, pour les
couches externes, par la
choriocapillaire qui forme une
couche unique de capillaires d’un
diamètre de 12μm à 200μm
provenant des ramifications des
artères ciliaires courtes postérieures
et des artères récurrentes du grand
cercle artériel de l’iris en avant. Ce
sont les plus volumineux
capillaires de l’organisme. Ils sont
fenestrés et ne présentent pas de
péricytes.
B – COUCHES INTERNES
Les couches internes sont vascularisées par les branches de l’artère centrale de la rétine, elle-même
branche de l’artère ophtalmique, pénétrant toujours le nerf optique par sa face inférieure, là où la fente
embryonnaire s’est fermée. Son calibre est faible : 0,1mm à 0,5mm de diamètre. Cheminant à l’intérieur
du nerf optique, elle émerge au niveau de la papille optique et se divise habituellement en 4 quatre
branches terminales : deux branches temporales et deux branches nasales. Une artère cilio-rétinienne
émanant du cercle artériel de Zinn peut, chez 6 % à 20 % des sujets, émerger du bord temporal de la
papille et suppléer en partie les branches de l’artère centrale de la rétine. Les capillaires issus des
branches de l’artère centrale de la rétine sont des capillaires non fenestrés de 3μm à 6μm de diamètre.
Leur paroi est formée des cellules endothéliales jointives et comporte des péricytes.
131
2 – VASCULARISATION VEINEUSE
Le drainage veineux de la rétine est assuré principalement par la veine centrale de la rétine.
Les veinules, de petit calibre, se réunissent de façon centripète, de l’ora serrata vers la papille pour
fournir des veines de plus en plus importantes. Celles-ci se drainent habituellement dans quatre troncs
: deux (2) veines temporales supérieure et inférieure et deux (2) veines nasales supérieure et inférieure.
La jonction des deux branches supérieures forme la veine supérieure ; celle des deux branches
inférieures, la veine inférieure. Ces deux troncs vont se réunir pour former la veine centrale de la rétine
au niveau de la papille, cette veine va gagner le sinus caverneux.
V – MOYENS D’EXPLORATION
1 – CLINIQUES
Acuité visuelle ;
Examen du fond d’œil : ophtalmoscopie directe et indirecte ;
Les tests de couleur : à la recherche d'une dyschromatopsie dans deux circonstances
différentes : pour dépister une anomalie congénitale, une affection oculaire acquise,
2 – IMAGERIE MEDICALE
3 – ELECTRO-PHYSIOLOGIQUES
VI – VOIES D’ABORD
Colobome rétinien,
Dysplasie,
Anomalies de pigmentation : mélanose oculaire, albinisme.
Pli rétinien falciforme,
Kystes rétiniens,
Anomalies vasculaires : dilatation veineuse, tortuosité exagérée, anévrysme cystoïde
Anomalies morphogénétiques de la macula : aplasie, ectopie maculaire.
132
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE LA CIRCULATION RETINIENNE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
133
ANATOMIE DE L’ORA SERRATA
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
L'ora serrata, "bord en dents de scie" en latin, est une bande en zigzag qui représente l'extrême
périphérie de la rétine. C'est la limite entre la rétine postérieure, visuelle, sensorielle, ou rétine
proprement dite et la rétine antérieure, ou cilio-rétinienne dite aveugle car non fonctionnelle.
2 – INTERET
Anatomique : avasculaire, elle constitue une zone d'adhérence majeure entre vitré, rétine et
corps ciliaires. La rétine y perd son neuro-épithélium et toute fonction visuelle.
Pathologique : zone de fragilité chez le myope.
Chirurgical : vue son rapport avec la pars plana.
3 – EMBRYOLOGIE
A la fin du 3ème mois, le corps ciliaire ectodermique apparaît par simple plissement de la cupule
optique par suite du développement de l'uvée antérieure. Ces plissements vont donner
l'épithélium ciliaire avec ces 2 assises cellulaires et progressivement se différencier en procès
ciliaires, pars plana et ora serrata (5ème mois).
Au 7ème mois l'OS passe de la moitié du corps ciliaire à sa limite postérieure au 9ème mois.
La croissance rapide de la rétine
explique les plis, les festons et le recul
de l'ora serrata.
II – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
1 – SITUATION
2 – DIMENSIONS
3 – DESCRIPTION
III – RAPPORTS
1 – EN AVANT :
IV – ANATOMIE MICROSCOPIQUE
Au niveau de l'ora serrata, on note un amincissement plus ou moins progressif de la rétine (120-140µm
à 30-50µm). Cela s'explique du point de vue histologique, par une raréfaction progressive de ses
différents constituants :
V – VASCULARISATION
VI – MOYENS D’EXPLORATION
L’OS peut être le siège d'une dégénérescence kystique faite de multiples élevures translucides
tassée les unes contre les autres et s'étendant plus ou moins loin en arrière.
Rôle des lacunes de Blessing-Ivanoff dans la pathogénie de certains décollements de rétine.
Anomalies congénitales : plusieurs anomalies peuvent être décrites :
o Le pli méridien : saillie rétinienne radiaire orientée vers le vitré et alignée avec une dent ;
o Le complexe méridien : pli méridien se prolongeant vers le corps ciliaire, dans
l'alignement d'une dent de l'ora ;
o La baie de l'ora incluse : aspect de pseudo-trou situé dans la rétine en arrière d'une baie
ou d'une dent.
CONCLUSION
Elle représente une zone d'adhérence majeure entre vitré, rétine et corps ciliaire.
Constitue une voie d’abord pour la chirurgie endoculaire.
136
ANATOMIE DE LA MACULA
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
La macula se définit comme étant la région centrale du pôle postérieur de la rétine. C’est un point de
vision ayant l’aspect d’une tache jaunâtre, donc plus clair que le centre de la rétine (au-dessous et en
dehors de la papille optique), qui possède en son centre une dépression, la fovea centralis.
2 – INTERET
3 – EMBRYOLOGIE
A – LA RETINE NEURO-SENSORIELLE :
Du 1ér au 3ème mois du DIU : on observe une période de différentiation précoce qui aboutit à la
formation des différentes couches de la macula.
Du 3ème au 8ème mois du DIU : on observe une période intermédiaire qui aboutit à l’apparition de
la dépression centrale.
Après le 8ème mois de DIU et jusqu’au 4ème mois de vie extra-utérine : la macula se différencie
tandis que la rétine périphérique l’est déjà.
B – L’EPITHELIUM PIGMENTAIRE
II – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
1 – SITUATION
2 – CONFIGURATION
137
A – LA FOVEOLA (Fovea centralis) : C’est une
dépression centrale de la fovéa, située à 2 diamètres
papillaires en dehors du bord temporal de la papille.
Elle a un diamètre de 200 à 300μm. Elle est
constituée par une rétine mince, elle a un aspect
rougeâtre centrée par un reflet.
D – LA REGION MACULAIRE : Constituée par la fovéa et les régions para et péri-fovéales qui
l’entourent.
La fovéola est une zone très mince de la rétine. Cette minceur est due à l’absence des couches
internes : couche nucléaire interne, couche plexiforme interne, couche des cellules ganglionnaires et la
couche des fibres optiques. Elle est dépourvue de capillaires. De dehors en dedans en observe :
L’épithélium pigmentaire : il est formé de cellules plus hautes et moins larges, ces cellules sont
fortement pigmentées (contiennent des grains de mélanine).
La couche des photorécepteurs : Seuls les cônes sont présents et nombreux : 150 000/mm2,
puis leur nombre diminuent en allant vers la périphérie.
La membrane limitante externe : elle est refoulée en dedans par les articles externes des
cônes.
138
La couche nucléaire externe : elle est constituée de
noyaux des cônes centraux qui se disposent en 3
ou 4 couches.
La couche plexiforme externe : très mince, elle est
constituée par les expansions internes des cônes.
Ces expansions sont très longues. Elles se dirigent
obliquement vers le clivus de telle manière que les
pédoncules des cônes sont déjetés latéralement par
rapport à leur noyau. De ce fait, il n'y a pas de
synapse au niveau de la foveola.
La membrane limitante interne y est très mince et
sans adhérence de fibrilles vitréennes.
Au pourtour de la fovéa, la région maculaire se poursuit par la para-fovéa puis la péri-fovéa. Cette zone
forme la limite externe de la macula. A ce niveau, la couche de cellules ganglionnaires est réduite à
une seule rangée. A ce niveau le nombre de bâtonnets augmente progressivement.
IV – RAPPORTS
1 – RAPPORTS INTERNES : Ils se font avec la face postérieure du vitré, par l’intermédiaire de la
membrane limitante interne.
2 – RAPPORTS EXTERNES : Ils se font avec la choroïde par l’intermédiaire de la membrane de Bruch
qui adhère fortement à l’épithélium pigmenté.
139
V – VASCULARISATION
1 – ARTERIELLE
A – LA REGION MACULAIRE
B – LA FOVEOLA
2 – VEINEUSE
VI – MOYENS D’ETUDE
140
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DES CONES ET DES BATONNETS
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
141
ANATOMIE DE LA PAPILLE OPTIQUE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
La papille ou tête du nerf optique est la portion intra-oculaire de celui-ci. C’est le lieu de convergence
des fibres amyéliniques rétiniennes, et le point de départ de la voie optique.
2 – INTERET
3 – EMBRYOLOGIE
3ème semaine : apparition de la vésicule optique primitive de part et d’autre des parois
antérieure du cerveau primitif.
4ème semaine : apparition de l’artère hyaloïde
5ème semaine : la fissure fœtale se ferme progressivement et circonscrit les vaisseaux
hyaloidiens. Les fibres optiques naissent des cellules ganglionnaires, entourent la papille
primitive et les vaisseaux hyaloidiens et s’engagent dans le pédicule qui constituera le future
nerf optique. La papille primitive est située à la jonction de la vésicule optique et de la gouttière
optique.
6ème mois : un anneau scléral d’origine conjonctive remplit les espaces péri-nerveux et la lame
criblée se précise.
7ème et 8ème mois : débute la myélinisation qui va du centre vers la périphérie et la lame criblée
est totalement différenciée.
II - ANATOMIE DESCRIPTIVE
1 – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
B – DIMENSION
142
D – FORME : Aspect de la papille à l’examen du fond d’œil
Il n’y a pas deux papilles identiques. La papille apparait de face, à l’état normal, comme un
disque circulaire blanchâtre légèrement saillant par rapport au plan rétinien. Elle peut être :
ronde, ovalaire à grand axe vertical ou oblique.
La circonférence du disque ( disc en anglais ) est en rapport avec les parois du canal scléral.
La face antérieure du disque est creusée en son centre par une dépression blanchâtre qui peut
être petite, en entonnoir, en besace ou en poche : l’excavation physiologique ou Cup en anglais.
De ce centre passent des vaisseaux centraux de la rétine d’aspect variable selon que la
division artérielle se fait avant ou après la lame criblée.
Le bord nasal est moins net que le bord temporal (car les couches des fibres nerveuses y sont
moins épaisses).
Le rapport Cup/Disc : s’évalue horizontalement
et/ou verticalement au niveau du diamètre le plus
large du disque optique et du plus large diamètre
de l’excavation dans le même axe.
Il s’exprime en dixièmes (de 0/10 = pas
d’excavation à 10/10 (1,0) = excavation total).
Les excavations physiologiques sont bilatérales et
symétriques, habituellement ronde ou à grand axe
horizontal et ne dépassent pas 2/10.
Elles peuvent être de grande taille dans les papilles
de grande taille.
E – CONSTITUTION :
La zone alpha : située dans le secteur temporal, est l’atrophie partielle la plus fréquente et la
plus large de l’épithélium pigmentaire,
La zone beta : située dans la zone alpha et contre la papille est une atrophie marquée par des
pigmentations rétinienne et choroïdienne, privée de photorécepteurs mettent à nu la sclère et
donnant une visibilité anormale des vaisseaux choroïdiens.
143
L’ANNEAU SCLERAL D’ELSCHNIG
Paroi interne de l’anneau scléral, qui apparait comme une ligne blanche épaisse plus ou moins visible.
Dans le glaucome évolué, la perte des fibres optiques le met à nu, et il devient très net.
L’ANNEAU NEURO-RETINIEN
L’EXCAVATION PAPILLAIRE
Elle peut être inexistante dans les petites papilles, et avoir la forme
d’un entonnoir dans les papilles moyennes. Dans les papilles de
grande taille elle est cylindrique bordée en haut ou en bas (ou les
deux) d’un vaisseau émergent de l’artère centrale de la rétine appelé
vaisseau circum-linéaire qui épouse le bord interne de l’anneau
neuro-rétinien (ce type de vaisseau est un repère important de suivi qu’il
faut noter lorsqu’un sujet est glaucomateux ou suspect e le devenir).
Cependant tout vaisseau traversant l’excavation n’est pas un vaisseau
circum-linéaire.
A – PORTION PRE-LAMINAIRE
C – PORTION RETRO-LAMINAIRE :
Point de départ du nerf optique. Cette portion contient des fibres nerveuses, des oligo-dendrocytes,
des astrocytes entourant les fibres myélinisées, des vaisseaux centraux de la rétine et des gaines du
NO avec pie-mère à la partie interne, arachnoïde et dure-mère à l’extérieur.
III – ARCHITECTURE
Les fibres nerveuses proviennent des cellules ganglionnaires rétiniennes, estimées en moyenne à 1,2
million. Il existe environ 30 millions de photorécepteurs. L’organisation des fibres rétiniennes, au niveau
de la bordure neurorétinienne est bien systématisée. Les fibres les plus proches de la papille sont
situées les plus au centre de la bordure neurorétinienne. Les fibres venant de la périphérie rétinienne
sont les plus proches de la périphérie du canal scléral.
145
Faisceaux temporaux supérieurs et
inférieurs : ont une disposition arciforme au
dessus et en dessous des faisceaux
centraux, gagnent les extrémités de la
parties externe de la papille en dépassant la
ligne médiane vers le centre.
Faisceaux nasaux supérieurs et inférieurs :
occupant le 1/3 interne de la papille.
Faisceaux juxta papillaires.
IV – RAPPORTS
B – LA FACE ANTERIEURE :
Le rapport ce fait avec la hyaloïde du vitré (adhérence papille vitré) par l’intermédiaire d’un espace
vide virtuel : l’area Marteginni. Les fibres optiques pénètrent dans le canal en formant un entonnoir à
pointe postérieure réalisant l’excavation.
2 – LES RAPPORTS INTRINSEQUES : Ils correspondent aux éléments qui traversent la papille :
L’artère centrale de la rétine : elle pénètre dans le nerf à environ 10mm en arrière du pole
postérieur du globe, traverse la lame criblée et émerge au fond de l’excavation en nasal de la
veine, puis se divise en deux branches supérieure et inférieure qui vont donner chacune une
branche nasale et temporale.
La veine centrale de la rétine : elle a la même disposition que l’artère dans le sens inverse.
Ces deux éléments (artère et veine) sont entourés dans le nerf optique d’une gaine fibreuse et de tissu glial
réalisant une collerette sur laquelle s’appuient les fibres de la lame criblée.
1 – ARTERIELLE
2 – VEINEUSE :
3 – LES CAPILLAIRES :
Extrêmement denses, ce sont plusieurs réseaux anastomosés tant sur le plan longitudinal que
transversal.
VI – MOYENS D’EXPLORATION :
Ophtalmoscopie directe
Lampe à fente munie d’un verre de contacte pour examen du pôle postérieure (verre de Volk
60, 78, 90, verre à 3 miroirs de Goldmann) et mesure du rapport C/D
Champ visual, Périmètrie FDT ( frequency doubling perimetrie)
Tomographie en cohérence optique (OCT), Angiographie avec photographie
GDX : examen des fibres du nerf optique (GD= glaucome detection)
147
CHAPITRE VII
ORBITE ET MUSCLES
OCULOMOTEURS
148
ANATOMIE DE L’ORBITE OSSEUSE
I – GENERALITES
1 – INTRODUCTION
Les cavités orbitaires ou orbites sont deux profondes cavités situées de chaque côté des fosses
nasales, entre l’étage antérieur du crâne et le massif facial. Elles contiennent et protègent les organes
de l’appareil de la vision, en particulier les globes oculaires et les muscles oculomoteurs. Chacune des
orbites a la forme d’une pyramide quadrangulaire dont la base est en avant et le sommet en arrière.
Sept os appartenant aux massifs faciaux et crâniens participent à sa constitution. On décrit pour
chaque orbite 4 parois réunies par 4 angles ou bords, une base et un sommet.
De nombreux orifices creusés dans les parois osseuses mettent en communication l’orbite et les
régions voisines et permettent le passage des artères, des veines et des nerfs destinés au globe
oculaire et à ses annexes.
2 – EMBRYOLOGIE
La mise en place embryologique des os du crâne se fait de façon différente selon leur situation. Il est
classique d'opposer un neurocrâne correspondant aux os plats de la voûte et à la base du crâne, et un
viscérocrâne correspondant à la face.
Deux modes d'ossification vont être rencontrés : une ossification membraneuse, correspondant
principalement aux os plats de la voûte crânienne et de la face, et une ossification enchondrale pour
les os de la base du crâne qui forment globalement le chondrocrâne. L'ossification enchondrale des
différentes pièces osseuses de la base du crâne débute vers les 7ème et 8ème semaines de la vie intra-
utérine. Le restant du neurocrâne sera formé par un processus d'ossification membraneuse, chaque
pièce osseuse se formant au sein d'une membrane, séparée des pièces voisines par des sutures. C'est
le cas pour l'os frontal, le pariétal et l'écaille du temporal. Le viscérocrâne, correspondant au squelette
de la face, comprend deux parties : une partie d'origine cartilagineuse et une partie d'origine
membraneuse.
149
II – ANATOMIE DESCRIPTIVE
1 – L’ORBITE OSSEUSE
A – LES MENSURATIONS
B – LES PAROIS
Ces trois os sont réunis par 2 sutures : zygomatico-maxillaire en avant, palato-maxillaire en arrière.
Le sillon infra-orbitaire, oblique en avant et en dedans depuis la fissure orbitaire inférieure, parcourt
cette paroi. A sa partie antérieure, il se transforme en canal infra-orbitaire venant s'ouvrir sous le bord
infra-orbitaire par le foramen infra-orbitaire.
150
Paroi latérale
La paroi latérale sépare l'orbite de la fosse temporale en avant et de l'étage moyen de la base du crâne
en arrière. Elle présente l'orifice orbitaire du foramen zygomatico-orbitaire, au niveau de l'os
zygomatique.
Paroi médiale
Ces 4 os sont réunis par des sutures verticales : d'avant en arrière, les sutures lacrymo-maxillaire,
lacrymo-ethmoïdale et sphéno-ethmoïdale. Les crêtes lacrymales antérieure et postérieure, situées
respectivement sur les os maxillaire et lacrymal, encore dénommés unguis, limitent la fosse du sac
lacrymal. La crête lacrymale postérieure se termine en bas par une apophyse en forme de crochet, le
hamulus lacrimalis, qui limite avec le bord supérieur du maxillaire l'orifice supérieur du canal lacrymo-
nasal.
Séparant l'orbite des fosses nasales et répondant aux cavités sinusiennes, formées par le sinus
sphénoïdal en arrière et les cellules ethmoïdales en avant, la paroi médiale est extrêmement fine et est
certainement la paroi la plus fragile de la cavité orbitaire.
151
C – LES BORDS OU ANGLES
Bord supéro-médial
Séparant les parois supérieure et médiale, il est constitué d'avant en arrière par les sutures fronto-
maxillaire, fronto-lacrymale et fronto-ethmoïdale. L'os lacrymal remontant moins haut que l'ethmoïde et
le frontal, la suture fronto-lacrymale se trouve plus bas située et l'os frontal forme à ce niveau une
apophyse, l'apophyse orbitaire médiale.
An niveau de la suture frontoethmoïdale, se trouvent les orifices des Foramina ethmoïdaux antérieur et
postérieur.
Bord inféro-médial
Séparant les parois médiale et inférieure, il débute au niveau de l'orifice supérieur du canal lacrymo-
nasal et est formé d'avant en arrière par les sutures lacrymo-maxillaire, ethmoïdo-maxillaire et sphéno-
palatine.
Bord inféro-latéral
Séparant les parois inférieure et latérale, il comprend deux parties : en arrière il est constitué par la
fissure orbitaire inférieure; en avant, il passe dans la face orbitaire de l'os zygomatique.
Bord supéro-latéral
Il présente également deux parties : en arrière il est formé par la fissure orbitaire supérieure. En avant, il
se situe sans limite nette sur l'os frontal.
L'orifice antérieur forme un rebord osseux, le rebord orbitaire, grossièrement quadrilatère, ouvert en
anneau de clef à sa partie médiale. Il est constitué successivement par :
En haut, l'arcade orbitaire du frontal, mousse dans son tiers médial, saillante dans sa partie
latérale ; on y trouve le foramen supra-orbitaire et l'incisure frontale
En dehors, le bord du processus zygomatique du frontal en haut, puis le bord supéro-médial
de l'os zygomatique, réunis par la suture fronto-zygomatique ; 1cm sous cette suture, il
présente le tubercule de Whitnall, où s'insère le tendon canthal latéral
En bas, le bord de l'os zygomatique en dehors, le bord du maxillaire en dedans
En dedans, la crête lacrymale antérieure qui prolonge le rebord orbitaire inférieur sur le
processus frontal du maxillaire. En arrière, séparée de la crête lacrymale antérieure par la fosse
du sac lacrymal, se trouve la crête lacrymale postérieure qui, elle, va se poursuivre vers le haut
par le rebord orbitaire de l'os frontal.
Il répond à l'extrémité médiale de la fissure orbitaire supérieure. Un peu au-dessus et en dedans de lui
se trouve l'orifice exocrânien du canal optique.
Le canal optique
Proche de l'apex orbitaire, creusé entre les deux racines de la petite aile du sphénoïde, ce canal
osseux, long de 6 à 12 mm, fait communiquer l'orbite et l'étage antérieur de la base du crâne. Par elle,
il entre en rapport avec le sinus sphénoïdal.
Son orifice postérieur, ovalaire, s'ouvre dans l'étage antérieur de la base du crâne. Son orifice antérieur
ou orbitaire, également ovalaire à grand axe vertical est situé au-dessus et légèrement en dedans de la
fissure orbitaire supérieure.
Ce canal livre passage au nerf optique, entouré de ses méninges, et à l'artère ophtalmique qui
habituellement croise la face inférieure du nerf obliquement de dedans en dehors à l'intérieur du canal.
Au-dessus de l'orifice orbitaire du canal optique, viennent s'insérer, directement sur le périoste, les
muscles releveurs de la paupière supérieure et plus en dedans oblique supérieur.
En forme de virgule à grosse extrémité inféromédiale, elle est limitée par : en haut la face inférieure de
la petite aile de l'os sphénoïde, en bas le bord supérieur de la face orbitaire de la grande aile du même
os, en dehors le frontal interposé entre les deux ailes, en dedans la face latérale du corps du
sphénoïde. Oblique en haut, en avant et en dehors, longue de 2cm, large d'environ 9mm dans sa
partie médiale, elle fait communiquer l'orbite avec l'étage moyen de la base du crâne et constitue la
paroi antérieure du sinus caverneux. On lui distingue deux parties : une partie médiale large et une
partie latérale effilée, fermée par le périoste orbitaire.
Sur le corps sphénoïde, sous l'orifice orbitaire du canal optique et juste en dedans de l'extrémité
médiale de cette fissure, se trouve le tubercule sous-optique sur lequel s'insère le tendon de Zinn. Ce
tendon court se divise en quatre bandelettes ; deux sont simples : les bandelettes inférieures,
antérolatérale et inféromédiale ; deux sont perforées par un orifice central : les bandelettes
supérolatérale et supéromédiale. La bandelette supéromédiale est traversée par le nerf optique et
153
l'artère ophtalmique qui pénètrent dans l'orbite par le canal optique. La bandelette supérolatérale
constitue l'anneau de Zinn.
De nombreux éléments vont traverser la fissure orbitaire supérieure ; certains traverseront ensuite
l'anneau de Zinn alors que d'autres ne le traverseront pas. Les éléments qui pénètrent par la fissure
orbitaire supérieure puis qui traversent l'anneau de Zinn sont : la branche supérieure du nerf
oculomoteur (III), la branche inférieure du nerf oculomoteur, le nerf abducens (VI), le nerf nasociliaire,
la racine sympathique du ganglion ciliaire, enfin la veine ophtalmique moyenne, inconstante.
Les éléments qui traversent la fissure orbitaire supérieure mais ne passent pas dans l'anneau de Zinn
sont : les nerfs lacrymal, frontal, trochléaire (IV), les veines ophtalmiques supérieure et inférieure.
Son bord inférieur est échancré, à l'union de son tiers antérieur et de ses deux tiers postérieurs, par le
sillon infra-orbitaire creusé sur la face orbitaire du maxillaire ; en avant ce sillon se transforme en un
canal qui va s'ouvrir sous le rebord orbitaire inférieur par le foramen infra-orbitaire. Dans le sillon et le
canal cheminent l'artère infra-orbitaire, branche de l'artère maxillaire et le nerf infra-orbitaire,
branche terminale du nerf maxillaire.
Elle fait communiquer l'orbite avec la fosse ptérygo-palatine. Elle est normalement fermée par le
périoste orbitaire.
Foramina éthmoïdaux
Situés au niveau du bord supéro-médial de l'orbite, dans la suture fronto-ethmoïdale, ils sont au
nombre de deux :
Le foramen ethmoïdal antérieur, repère chirurgical important, est situé en moyenne à 20mm
en arrière du rebord orbitaire. Il contient l'artère ethmoïdale antérieure et le nerf ethmoïdal
antérieur.
Le foramen ethmoïdal postérieur, situé en moyenne 15mm en arrière de l'antérieur, livre
passage à l'artère ethmoïdale postérieure et au nerf ethmoïdal postérieur, encore appelé nerf
sphénoethmoïdal de Luschka.
Il s'ouvre à la partie basse de la fosse du sac lacrymal. Il est limité par le bord supérieur du maxillaire et
la partie inférieure de la crête lacrymale postérieure, en forme de crochet, le hamulus lacrimalis. Il
donne naissance au canal lacrymonasal qui s'ouvre dans les fosses nasales au niveau du méat
inférieur.
Foramen zygomatico-orbitaire
Situé sur la paroi latérale de l'orbite, il s'agit d'un canal en Y qui contient les vaisseaux et le nerf
zygomatico-orbitaire. Ce canal se termine par deux orifices : l'un situé sur la face latérale de l'os
zygomatique, l'autre sur la face temporale de l'apophyse orbitaire du même os, près de son bord
antérieur.
154
Rebord orbitaire supérieure
Il présente, à la jonction de son tiers médial et de ses deux tiers latéraux, le foramen supraorbitaire
parfois transformé en un véritable canal. Y passent l'artère supraorbitaire et le nerf supraorbitaire,
branche du nerf frontal. Inconstamment, plus en dedans, toujours sur le rebord orbitaire supérieur, on
note une petite incisure, l'incisure frontale, où passe le nerf supratrochléaire, branche du nerf frontal.
G – LE SEPTUM ORBITAIRE
Il constitue la limite antérieure de la cavité orbitaire. C’est un fascia très mince, étendu du rebord
orbitaire au tarse. Le septum se comporte comme une barrière entre les paupières et l’orbite.
2 – LE PERIOSTE ORBITAIRE
Membrane fibreuse et mince, le périoste orbitaire tapisse l'ensemble des parois de l'orbite. Il en reste
néanmoins décollable, sauf au niveau des orifices postérieurs : canal optique et fissure orbitaire
supérieure. Il forme un véritable sac périosté, limitant le contenu orbitaire.
1 – RAPPORTS EXTERNES
A – PAROI SUPERIEURE
Elle est en rapport avec la fosse cérébrale antérieure où repose le lobe frontal de l'hémisphère cérébral
et le sinus frontal, creusé dans l'os frontal.
B – PAROI INFERIEURE
Elle est en rapport avec le sinus maxillaire en avant, et tout à fait en arrière, au niveau de la fissure
orbitaire inférieure, avec la fosse ptérygo-palatine.
Dans cette paroi chemine la terminaison du nerf maxillaire ou nerf infra-orbitaire qui donne, dans le
canal, le rameau dentaire antérieur innervant les racines des incisives et de la canine supérieures.
C – PAROI LATERALE
Elle est en rapport avec : en avant, la fosse temporale comblée par le muscle temporal et l'aponévrose
temporale ; en arrière, avec l'étage moyen de la base du crâne qui contient le lobe temporal de
l'hémisphère cérébral.
D – PAROI MEDIALE
Elle entre en rapport avec les cavités sinusiennes : en arrière, avec le sinus sphénoïdal, creusé dans le
corps du sphénoïde ; plus en avant, avec les cellules ethmoïdales, creusées dans la masse latérale de
l'ethmoïde ; plus en avant encore, au niveau de la fosse du sac lacrymal, avec la paroi latérale des
fosses nasales présentant l'insertion du cornet moyen.
Au total les rapports externes des parois orbitaires sont surtout des rapports avec les cavités aériques
de la face. Les fractures des parois orbitaires vont donc avoir comme conséquence l'ouverture de
l'orbite dans des cavités sinusiennes avec un risque infectieux certain.
155
E – APEX ORBITAIRE
Les rapports se font par l'intermédiaire de la fissure orbitaire supérieure avec l'étage moyen de la base
du crâne. Cette fissure représente la paroi antérieure du sinus caverneux contenant l'artère carotide
interne qui va perforer le plafond du sinus caverneux avant de donner naissance à l'artère ophtalmique
qui s'engage dans le canal optique.
AC : l’apex orbitaire est la porte d’entrée pour tous les nerfs et les vaisseaux à destinée oculaire et
aussi le point d’origine de tous les MOM à l’exception du petit oblique. Ainsi les lésions extensives de
l’apex seront à l’origine de déficits neurologiques connus comme syndrome de l’apex orbitaire.
F – BASE DE L’ORBITE
Elle est en rapport avec les insertions du muscle orbiculaire des paupières, avec les paupières et les
parties molles périorbitaires.
2 – RAPPORTS INTERNES
Le globe oculaire occupe la partie antérieure de l'orbite qu'il déborde en avant. Il est plus proche des
parois latérale et supérieure que des parois inférieure et médiale.
Les muscles oculomoteurs, en particulier les 4 muscles droits, forment, en divergeant depuis l'anneau
de Zinn jusqu'au globe oculaire, un cône musculo-aponévrotique qui divise le contenu orbitaire en une
portion intra-conique contenant principalement le nerf optique, l'artère ophtalmique, le nerf
nasociliaire, la veine ophtalmique supérieure, et une partie extra-conique que l'on peut subdiviser en
quatre grandes régions : supérieure, en rapport direct avec le plafond orbitaire où cheminent le nerf
frontal et l'artère supra-orbitaire ; latérale, contenant la glande lacrymale et le pédicule formé par
l'artère et le nerf lacrymaux ; inférieure, comblée par de la graisse orbitaire ; enfin médiale, traversée
par les pédicules ethmoïdaux antérieur et postérieur.
IV – VASCULARISATION
Artères : les principaux vaisseaux artériels de l’orbite dérivent de l’artère ophtalmique (Cf.
Anatomie de l’artère ophtalmique).
Veines : le drainage veineux se fait primitivement par l’intermédiaire des veines orbitaires
inférieures et supérieures.
Fig. 7 : Drainage veineux de l’orbite : (a) Vue latérale. (b) Vue antérolatérale.
156
V – EXPLORATION ET VOIES D’ABORD DE L’ORBITE
CONCLUSION
Comparé à une poire dont le nerf optique serait la queue, l’orbite est important de par sa situation, ses
rapports étroits avec le contenu orbitaire, les sinus de la face et le cerveau. Il peut être intéressé par
diverses pathologies inflammatoire, infectieuse, tumorale et traumatique. Il présente de nombreuses
applications chirurgicales.
157
ANATOMIE DE LA FENTE SPHENOÏDALE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
La fente sphénoïdale (FS) ou fissure orbitaire supérieure (FOS) est la plus grande déhiscence osseuse
de l’orbite, dessinée entre la petite aile du sphénoïde (Os impair, médian et symétrique, situé à la partie
moyenne de la base crânienne) en haut, et la grande aile en bas. Elle fait communiquer orbite et étage
moyen de la base du crâne et constitue l’extrémité antérieure du sinus caverneux.
2 – INTERET
3 – EMBRYOLOGIE
Le développement de la FS se fait dans le cadre du développement de l’orbite, qui suit celui de la base
du crâne. Il se fait aux dépens d’une plaque cartilagineuse basilaire, qui présente deux portions :
Portion antérieure ou naso-éthmoïdale : développe deux expansions latérales qui formeront plus
tard les petites ailes du sphénoïde avec le trou optique.
Portion médiane ou sphénoïdale : va s’individualiser en deux régions :
o Antérieure ou pré-sphénoïdale ;
o Postérieure ou basilaire.
II – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
1 – SITUATION
La FS occupe par sa partie renflée le sommet de l’orbite, et par sa partie rectiligne et effilée la moitié
postérieure du bord supéro-externe de l’orbite. Elle est située en dessous du canal optique, entre la
petite aile du sphénoïde en haut et la grande aile en bas, à 12 -18mm du rebord orbitaire antérieur.
158
2 – FORME ET DIMENSIONS
3 – LIMITES
Fig. 3 : Os de l’orbite. Vue intra-orbitaire. (A) : Face latérale. (B) : Face médiale.
4 – LE CONTENU
La partie effilée est obstruée chez le vivant par la dure mère que traverse quelques rameaux de la méningée
moyenne et le périoste orbitaire. La partie large de la fente sphénoïdale est traversée par :
Il semble prolonger dans l’orbite la paroi de la loge caverneuse, comme une lame fibreuse entrainée
par le pédicule vasculo-nerveux au moment où il quitte la loge.
LE TENDON DE ZINN :
Sur le corps sphénoïde, sous l'orifice orbitaire du canal optique et juste en dedans de l'extrémité
médiale de cette fissure, se trouve le tubercule sous-optique sur lequel s'insère le tendon de Zinn.
C’est un fort ligament fibreux court qui se divise en quatre bandelettes :
Bandelette inféro-latérale
Bandelette inféro-médiale
Bandelette supéro-médiale (BSM) avec orifice central traversée par le N.O et A.O
Bandelette supéro-latérale (BSL), insertion du droit latéral, creusée dans l’orifice situé en avant
de la partie large de la fente : Anneau de zinn (AZ)
159
B – UN PEDICULE VASCULO-NERVEUX :
De nombreux éléments vont traverser la FS. Certains passeront à travers l’anneau de Zinn, d’autres
passeront en dehors de cet anneau :
EN DEHORS DE L’AZ :
De dehors en dedans:
III – RAPPORTS
1 – EN AVANT DE LA FS
C’est tout le contenu orbitaire qui se déploie, d’une part, les éléments contenus dans le cône
muculo-membraneux (les muscles droits MD) avec lesquels la FS entre en contact à travers
l’AZ, ménagé dans l’insertion du droit du cône externe.
D’autre part, des éléments situés hors du cône, franchissant la FS hors de l’AZ ;
Entre ces différents éléments, la graisse orbitaire remplit la cavité orbitaire.
2 – EN ARRIERE DE LA FS
Carotide interne
Nerfs moteurs : III, IV et VI
Plexus veineux
V1 (Nerf ophtalmique)
3 – EN DEDANS DE LA FS
La partie antérieure de la loge temporale de l’étage moyen de la base du crâne, sur le plancher de
laquelle le nerf maxillaire (V2) va s’engager dans le trou grand rond.
160
IV – MOYENS D’EXPLORATION
2 – IMAGERIE :
Echographie mode B,
TDM : coupes axiales et coupes coronales +++.
Aspect normal : solution de continuité osseuse de l’apex orbitaire, situé en dehors du
o
canal optique, avec contenu tissulaire isodense (paquet vasculo-nerveux).
IRM : Solution de continuité à contenu graisseux en hypersignal T1
Radiographie standard :
o Incidences symétriques : une image de deux fentes sur le même cliché (position de
Cadwell avec inclinaison de la tête à 23°).
o Incidence asymétrique : étudie séparément chaque fente (incidence Brunetti avec
rotation de la tête de 15°).
V – VOIES D’ABORD
VI – APPLICATIONS PATHOLOGIQUES
La largeur de la FS peut être modifiée au cours de certains processus pathologiques. Elle peut
augmenter en cas de processus occupant l’espace, ou diminuer par remaniement inflammatoire. En
cas d’atteinte, les syndromes suivant peuvent être constatés :
Il associe :
Il est le plus souvent d'origine traumatique mais parfois il est lié à un méningiome sphénoïdal, voire à
un anévrisme carotidien, ou à une métastase ;
Il associe :
Il est là aussi souvent d'origine traumatique, mais dans quelques cas, il est dû à une tumeur maligne du
sinus sphénoïdal ou du cavum, ou à des métastases de cancers du sein ou de la prostate.
161
ANATOMIE DES MUSCLES OCULOMOTEURS
I – GENERALITES
1 – INTRODUCTION
Dans la cavité osseuse de l’orbite, le globe oculaire est maintenu et mis en mouvement par un groupe
musculaire appelé les muscles oculomoteurs (MOM), comprenant 6 muscles principaux :
4 muscles droits : supérieur (MDS), inférieur (MDI), médial (MDM) et latéral (MDL).
2 muscles obliques que sont l’oblique inférieur (MOI) et l’oblique supérieur (MOS).
Ces muscles constituent un ensemble anatomique en forme de cône à sommet postérieur et à base
antérieure. Leur origine se trouve au fond de l’orbite, sauf pour l’oblique inférieur. Ils se terminent tous
sur la coque sclérale.
Les muscles oculomoteurs sont des muscles striés, solidarisés entre eux par des formations fibreuses
et contractent des rapports étroits avec la capsule de Tenon.
2 – EMBRYOLOGIE
Ils se différencient à partir de deux condensations du tissu mésenchymateux orbitaire : l’une sup à
l’origine des muscles droits supérieurs, l’autre inférieure à l’origine des muscles droit inférieurs. Les
muscles droits médial et latéral provenant des deux complexes. Le petit oblique et le droit inférieur ont
la même origine. Tous les muscles se développent simultanément et en même temps au niveau de leur
origine squelettique, de leur corps et de leur insertion sclérale.
Les ébauches des futurs muscles sont visibles dès la 6ème semaine. Au sein des ébauches, les
muscles s’individualisent progressivement et se fixent en arrière sur une ébauche cartilagineuse du
sphénoïde et en avant à la sclère entre la 12ème et 13ème semaine.
162
II – ANATOMIE DESCREPTIVE
A – ORIGINE
B – TRAJET
De leur insertion postérieure, les 4 muscles oculomoteurs droits se portent en avant, divergeant
légèrement en éventail pour gagner la partie antérieure du globe oculaire qu’ils enserrent de
leurs tendons terminaux. Ils forment un cône musculaire à sommet postérieur fermé par les
membranes intermusculaires.
Les corps musculaires présentent les caractéristiques suivantes :
o Aplatis ;
o Une longueur moyenne de 40mm ;
o Une épaisseur d’environ 1mm.
Le droit latéral se dirige vers le globe en longeant la paroi externe de l’orbite. Il entre en rapport
peu étroit avec la glande lacrymale logée dans l’angle supéro-externe de l’orbite.
Le droit supérieur est séparé de la paroi supérieure de l’orbite par le releveur de la paupière
supérieure.
Le droit inférieur répond en bas au plancher
de l’orbite par l’intermédiaire de l’oblique
inférieur.
C – TERMINAISON
A – OBLIQUE SUPERIEUR
ORIGINE
TRAJET
Le corps musculaire (30mm) faisant suite au tendon se porte en avant en longeant l’angle supéro-
interne de l’orbite, entre le droit supérieur et le droit médial, (en suivant la direction générale du
releveur de la paupière supérieure), jusqu’à la poulie de l’oblique supérieur où il se transforme en un
petit tendon (20mm) qui va se réfléchir à angle aigu pour aller s’insérer sur le globe. Il se dirige alors en
arrière, en dehors et en bas. Il est tout d’abord rond après son passage de la poulie puis s’aplatit
progressivement en passant sous le droit supérieur.
164
B – MUSCLE OBLIQUE INFERIEUR
ORIGINE
TRAJET
TERMINAISON
165
B – LES MEMBRANES MUSCULAIRES
C – LIGAMENTS MUSCULAIRES OU
LIGAMENTS D’ARRET
III – RAPPORTS
166
3 – AVEC DES ELEMENTS VASCULO-NERVEUX
Cet espace a la forme d’un cône dont la base antérieure répond à l’hémisphère postérieur du globe
oculaire. Les rapports se font avec :
Cet espace est compris entre les parois de l’orbite d’une part et le cône musculo-aponévrotique
d’autre part. Les rapports se font avec :
En haut : on retrouve le nerf frontal, le IV, les artères sus-orbitaires et lacrymales au-dessus du
releveur de la paupière supérieure.
En bas : la veine ophtalmique inférieure croise le droit inférieur.
En dehors : on trouve le nerf et les vaisseaux lacrymaux.
IV – HISTOLOGIE
Les muscles oculomoteurs sont des muscles striés qui diffèrent toutefois des muscles striés
squelettiques sur de nombreux points :
o Une organisation concentrique des fibres musculaires au sein du muscle,
o Une taille différente des fibres qui présentent de nombreux sous-types,
o Une innervation plus importante.
o Globalement, les fibres sont plus rondes et séparées par un tissu conjonctif abondant.
Les fibres musculaires oculomotrices sont intermédiaires entre les fibres du muscle cardiaque
et celles des muscles squelettiques.
Chaque muscle est organisé en faisceaux, composés de fibres musculaires séparées par du
tissu conjonctif lâche.
On distingue pour les muscles droits trois zones concentriques (les 2 dernières très innervées):
o une zone centrale comportant des fibres de grand diamètre ;
o une zone intermédiaire ;
o une zone périphérique.
Ces fibres sont entourées de tissu collagène plus abondant que celui des fibres des muscles
squelettiques.
Les fibres contiennent des myofibrilles comportant de l’actine et de la myosine.
VI – VASCULARISATION
1 – ARTERIELLE
Les muscles oculomoteurs reçoivent un apport artériel important, à partir d’artères musculaires dont la
plus constante est l’artère musculaire inférieure (AMI), qui naît de l’artère ophtalmique (AO), après
son croisement avec le nerf optique.
167
Le MDS reçoit sur sa face inférieure, 2 à 3 branches de l’AO ou de l’artère lacrymale, souvent
des deux, parfois si elle est présente, par l’artère musculaire supérieure.
Le MDM est irrigué : en arrière par les branches de l’AMI et en avant par les branches de l’AO.
Le MDI reçoit 4 à 6 branches issues de l’AMI.
Le MDL dépend surtout de l’artère lacrymale.
Le MOS: l’artères ethmoïdales antérieure et postérieure et AO.
Le MOI : AMI.
2 – VEINEUSE
Le sang veineux des muscles oculomoteurs est drainé par des veines qui peuvent rester isolées ou se
réunir pour former les veines épisclérales. Toutes les veines gagnent la veine ophtalmique supérieure
qui draine dans le sinus caverneux.
Des branches veineuses issues des muscles droits inférieur et latéral et oblique supérieur forment
parfois la veine ophtalmique inférieure, également inconstante.
VI – INNERVATION
Le III : assure l’innervation motrice du droit supérieur, du droit médial, du droit inférieur et de
l’oblique inférieur.
Le IV : assure l’innervation motrice de l’oblique supérieur.
Le VI : assure l’innervation motrice du droit latéral.
L’abord se fait toujours par voie sous conjonctivale. L’incision de la membrane intermusculaire est
nécessaire pour passer un crochet, afin de bien individualiser les muscles.
168
PHYSIOLOGIE DES MOUVEMENTS OCULAIRES
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
La motilité du globe oculaire (G.O) est assurée par quatre muscles droits (latéral, médial, supérieur et
inférieur) et deux muscles obliques (supérieur et inférieur) qui agissent par paire. Leurs actions
associées permettent tous les mouvements du globe. Par ailleurs, tout mouvement oculaire même s’il
est initialement lié à l’excitation d’un seul muscle entraine toujours une modification de position, de
longueur, et du tonus de tous les autres.
2 – INTERET
1 – LE CENTRE DE ROTATION
« À chaque position de l’axe visuel correspond une orientation définie, et un seul des méridiens
horizontal et vertical de la cornée relative aux coordonnées de l’espace, quelque soit le chemin suivi
par le globe pour arriver à cette position »
5 – LA LOI DE LISTING
« Tout mouvement oculaire qui fait passer le GO de la position primaire à toute autre position est défini
comme le résultat d’une rotation autour d’un axe oblique passant par le centre de rotation et situé dans
le plan de LISTING. »
Ce sont des mouvements monoculaires. On les étudie en cachant un œil ; l’œil intéressé étant donc
fixateur.
Ils sont binoculaires. Ce sont des mouvements conjugués des deux yeux. Ils peuvent être rapides au
cours des saccades ou lents au cours des mouvements de poursuite.
B – LA POURSUITE : Le point de départ est une cible en vision centrale. Sa latence est 125 msec et
sa vitesse de 10 - 30°/sec.
Ils sont binoculaires, disjoints des deux yeux. Ils sont très lents. Leur latence est 150 – 200 msec et
leur vitesse de 30°/sec. On distingue :
Ce sont des mouvements reflexes qui servent à maintenir l’œil immobile par rapport à l’espace
environnant malgré les mouvements de la tête.
170
5 – LE NYSTAGMUS OPTO-CINETIQUE
Il comporte 2 phases : une phase de poursuite du stimulus et une phase rapide sous forme de
saccades.
La ligne d’action du muscle : la ligne qui unit l’insertion orbitaire à celle du muscle sur le globe.
L’arc de contact : surface de relation musculo-sclérale.
Le plan d’action du muscle : le centre de rotation, le milieu de son insertion orbitaire et le milieu
de son insertion oculaire.
L’axe de rotation du muscle : est perpendiculaire à son plan d’action.
Le droit supérieur
Le droit inférieur
L’oblique supérieur
« Selon la théorie classique les muscles synergiques en élévation c.-à-d. le droit supérieur et l'oblique
inférieur sont antagonistes en torsion. »
« Les muscles synergiques en abaissement c.-à-d. le droit inférieur et l’oblique supérieur sont
antagonistes en torsion. »
Lors d’un mouvement volontaire conjugué, une quantité correspondante d’influx parvient aux muscles
synergiques de chaque œil qui entraine le même mouvement.
Le droit latéral de l’œil est le muscle synergique du droit médial de l’autre œil.
Le droit médial droit est l’antagoniste direct du droit latéral droit.
Le droit latéral gauche est l’antagoniste croisé du droit latéral droit.
En élévation : le droit sup d’un œil est synergique de l’oblique inférieur de l’œil controlatérale et
vice-versa.
En abaissement : le droit inférieur est synergique de l’oblique supérieur de l’œil controlatéral.
Dans la torsion : en inclinant la tête sur le coté, les globes oculaires effectuent un mouvement
de torsion dans le sens opposé. On considère que les intorteurs du globe du coté de la
latéroflexion de la tête (oblique supérieur et droit supérieur) sont synergiques des extorteurs du
globe controlatéral (oblique inférieur et droit inférieur).
172
2 – LES MOUVEMENTS DE VERGENCE
La convergence est le résultat d’une contraction des deux droits médiaux d’une part, et d’une inhibition
des deux droits latéraux d’autre part.
Les muscles oculomoteurs sont formés des fibres musculaires. La fibre musculaire comporte les
éléments habituels d’une cellule qui sont : une membrane appelée sarcolème, un protoplasme
dénommé sarcoplasme, un appareil de Golgi, de nombreux noyaux, des organites et des inclusions
La contraction musculaire est liée au glissement des filaments épais et filaments fins les uns par
rapport aux autres. Ce phénomène de glissement est dû à des interactions entre les molécules de
myosine des filaments épais et les molécules d’actine des filaments fins. Les filaments d’actine
s’enfoncent de plus en plus entre les filaments de myosine lors de la contraction grâce à deux
phénomènes chimiques :
1 – TESTS CLINIQUES
2 – TESTS PARACLINIQUES
EMG
EOG
3 – LES APPLICATIONS
Hétérotropie,
Hétérophorie,
Exophorie,
Exotropie,
Hypertropie.
173
ANATOMIE DES SINUS PERIORBITAIRES
I – INTRODUCTION
Autour de l'orbite, se trouvent plusieurs structures importantes. Les sinus para-nasaux, au nombre de
(4) quatre, sont à proximité immédiate de l'orbite : le sinus maxillaire est situé juste en dessous du
plancher de l'orbite, les sinus ethmoïdal et sphénoïdal juste en dedans de la paroi interne. Le sinus
frontal, lui, a une situation anatomique variable par rapport à la portion antérieure du toit de l'orbite.
174
CHAPITRE VIII
VASCULARISATION
DE L’ŒIL ET DE
L’ORBITE
175
ANATOMIE DE L’ARTERE OPHTALMIQUE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
C’est le principale axe artériel de l’orbite, distribuant de nombreuses branches à l'œil et aux annexes
de l'œil. L’artère ophtalmique (AO) nait de l’artère carotide interne (ACI) dans le crâne, sort avec le nerf
optique (NO) par le canal osseux de ce nerf, traverse l'orbite et se termine dans les paupières, le front
et le nez.
2 – INTERET
Anatomique : l’AO assure la vascularisation des 2/3 de l’orbite, avec plusieurs anastomoses qui
facilitent la formation de nombreuses voies de suppléances.
Clinique : l’AO peut être touchée par des pathologies artérielles dégénératives,
thromboemboliques et inflammatoires.
3 – EMBRYOLOGIE
Embryon de 2-5 mm :
o Le troisième arc aortique fournit la future carotide interne.
o Division de la carotide interne en 2 branches antérieure et postérieure.
o Apparition de l’AO primitive dorsale près de la bifurcation de la carotide interne.
Embryon de 6 à 12 mm : la branche crâniale de la carotide interne donne naissance à l’AO
primitive ventrale.
Embryon de 12 à 18 mm : Anastomose entre les 2 artères ophtalmiques primitives qui se
placent sous le nerf optique et entraîne la formation d’une arcade artérielle autour du nerf.
II – ANATOMIE DESCREPTIVE
1 – ORIGINE
L’AO naît habituellement de la face antéro-médiale de la carotide interne lorsque celle-ci émerge de la
loge caverneuse, en dessous du processus clinoïde antérieure. Le diamètre à l’origine de l’artère
ophtalmique varie de 1 à 2 mm.
Fig. 1: L’artère
ophtalmique et ses
branches.
Vue latérale.
2 – TRAJET
B – SEGMENT INTRA-CANALAIRE
C – SEGMENT INTRA-ORBITAIRE :
3 – TERMINAISON
4 – BRANCHES COLLATERALES
A – GROUPE NEURO-OCULAIRE
A. centrale de la rétine
A. du nerf optique
A. ciliaires postérieurs
B – GROUPE ORBITAIRE
A. lacrymale
A. musculaires
C – GROUPE EXTRA-ORBITAIRE
A. éthmoïdales postérieures
A. ethmoïdales antérieures
A. supra orbitaire
A. palpébrales supérieure et inférieure.
D – ANASTOMOSES
III – RAPPORTS
178
2 – DANS LE CANAL OPTIQUE
3 – DANS L’ORBITE
IV – ANATOMIE MICROSCOPIQUE
V – MOYENS D’EXPLORATION
2 – PARACLINIQUE
CONCLUSION
Vascularisation de la quasi-totalité du contenu orbitaire par l’artère ophtalmique et ses
nombreuses branches qui naissent à l’intérieur de l’orbite.
Existence de nombreuses variations portant sur le trajet de l’artère ophtalmique, sur le nombre
et l’origine de ses branches, sur leurs territoires.
Artériographie permet la visualisation de l’artère centrale de la rétine et de ses branches.
Implication dans de nombreuses pathologies ayant un retentissement sur la vision.
180
ANATOMIE DU POLYGONE DE WILLIS
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
Le polygone de Willis (PW), appelé cercle artériel de la base du cerveau, est un système artériel
anastomotique entre :
2 – INTERET
Anatomique : donne naissance à toutes les artères assurant la vascularisation du cerveau. Il est
marqué par la fréquence des variations anatomiques.
Physiologique : dispositif de suppléance et de sécurité circulatoire palliant dans certains cas
l’insuffisance d’irrigation d’une source vasculaire.
Pathologique : il est le plus souvent le siège de malformations anévrysmales.
3 – EMBRYOLOGIE
La constitution du PW suit deux étapes. La phase de formation qui débute chez l'embryon et La phase
de modelage qui se poursuit dans l'enfance :
A – PHASE DE FORMATION
B – PHASE DE MODELAGE
Débute au 4ème mois de la vie fœtale, marquée par l'apparition des différences de calibres des différents
segments.
181
II – ANATOMIE DESCREPTIVE
1 – SITUATION
2 – FORME ET CONSTITUTION
Un segment antérieur formé par les 2 artères cérébrales antérieures réunies par la
communicante antérieure.
Un segment postérieur formé par les 2 artères cérébrales postérieures.
Les 2 segments sont réunis par les artères communicantes postérieures qui constituent les côtés
latéraux.
COMMUNICANTES POSTERIEURES :
Elles naissent des carotides internes et se dirigent obliquement en arrière et en dedans en sous croisant
la bandelette optique avant de se jeter dans l’artère cérébrale postérieure correspondante.
182
III – RAPPORTS
1 – SEGMENT ANTERIEUR
A – LA CEREBRALE ANTERIEURE
2 – COMMUNICANTE POSTERIEURE
A – A L’ETAGE MOYEN :
3 – SEGMENT POSTERIEUR
A son origine : l’ACP entre en contact avec l’origine du nerf III, puis se dirige transversalement
en cheminant sur le pied du pédoncule cérébral puis sur la bandelette optique qu’elle croise.
En avant : elle répond à la lame quadrilatère.
IV – BRANCHES COLLATERALES
Se dirige vers la fissure inter hémisphérique, puis se redresse et file en arrière au dessus du
corps calleux en donnant ses branches collatérales.
A son origine elle donne des branches perforantes destinées : au diencéphale et à la partie
antérieure des noyaux gris centraux NGC.
Au dessus du corps calleux, elle irrigue par ses branches collatérales la face interne du cerveau.
Distribue des branches collatérales à la face interne et inférieure des régions temporales et
occipitales.
Elle donne l’artère calcarine très importante pour la vision.
Elle donne également les artères choroïdiennes postérieures.
183
V – INNERVATION
VI – MOYENS D’EXPLORATION
2 – PARACLINIQUE
Artériographie carotidienne
Artériographie vertébrale
Angiographie cérébrale
Échographie doppler transcranien
TDM
Angioscanner hélicoïdal
IRM.
184
ANATOMIE DU SYSTEME ARTERIEL VERTEBRO-BASILAIRE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
185
ANATOMIE DU SINUS CAVERNEUX
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
Le sinus caverneux (SC) ou loge caverneuse (LC) est une loge dure-mérienne, paire, située de part et
d’autre de la loge sellaire, et considérée comme le prolongement intracrânien des cavités orbitaires.
Il existe d’autres termes plus adaptés qui peuvent remplacer la dénomination « sinus caverneux » : loge
caverneuse, loge ostéo-durale latéro-sellaire, para-sellaire ou loge inter-périosto-durale para-sellaire, ou
encore plexus veineux parasellaire.
2 – INTERETS
Anatomique :
o Le sinus caverneux est le seul sinus veineux intracrânien de localisation extra-durale.
o La loge caverneuse est une région anatomique complexe et profonde. Elle est traversée par
le siphon carotidien entouré par les fibres sympathiques et un dense plexus veineux, ainsi
que par des nerfs crâniens fonctionnellement importants, que sont les nerfs oculomoteurs
(III, IV et VI), et les deux premiers nerfs de division du nerf trijumeau (V1 et V2).
Physiologique : Sa fonction principale est le drainage veineux des orbites et du sinus sphéno-
pariétal (de Breschet).
Diagnostique : L’atteinte du SC se manifeste par une symptomatologie souvent ophtalmologique,
son étude est basée sur l’imagerie en coupe qui permet de rechercher un processus expansif de la
loge caverneuse et de faire la distinction entre tumeur, lésion vasculaire ou affection inflammatoire.
II – ANATOMIE DESCRIPTIVE
1 – SITUATION
2 – FORME ET DIMENSIONS
Largeur : 5 - 7 mm.
Hauteur : 5 - 8mm.
Profondeur : 10 - 15 mm.
3 – CONFIGURATION
Elle peut être séparée en deux étages. Elle est formée à sa partie supérieure par la dure-mère de la face
latérale de la loge hypophysaire et à sa partie inférieure par le périoste recouvrant la face latérale du
sphénoïde. A l’union de ces deux étages, la dure-mère et le périoste s’accolent en laissant passer le sinus
veineux sous hypophysaire de Trolard.
Les sinus caverneux droit et gauche peuvent communiquer par le sinus inter-caverneux.
Les LC caverneuses sont composées de nombreux éléments veineux de petit calibre séparés par des
septa fibreux. Ils sont classés en cinq groupes :
1. groupe supérieur;
2. groupe inférieur ;
3. groupe latéral;
4. groupe postérieur;
5. segment caverneux de l’ACI;
6. nerf oculomoteur;
7. nerf trochléaire;
8. nerf abducens;
9. ganglion trigéminal.
Le nerf abducens (VI) pénètre dans la loge caverneuse par le canal de Dorello situé dans la paroi
postérieure et traverse la loge en restant au contact de la portion C4 de l'artère carotide interne pour
gagner la fissure orbitaire supérieure.
Les nerfs oculomoteur (III), trochléaire (IV), ophtalmique(V1) et maxillaire(V2) sont plaqués à la face
médiale de la paroi latérale de la LC, entourés d'une gaine méningée.
Les nerfs III, IV et V1 gagnent la fissure orbitaire supérieure. le V2 gagne le foramen rotondum.
Fig. 10 : Schémas
des nerfs du SC
La voie parasympathique : Elle accompagne le nerf oculomoteur jusqu’à l’orbite, fait relais
dans le ganglion ciliaire. Elle donne des fibres post-ganglionnaires qui vont innerver le muscle
ciliaire et le muscle sphincter de la pupille.
IV – EXPLORATIONS PARACLINIQUES
189
VI – LES PRINCIPALES PATHOLOGIES DE LA LC
190
CHAPITRE IX
NEURO-
OPHTALMOLOGIE
191
ANATOMIE DU NERF OPTIQUE
I – GENERALITES
1 – INTRODUCTION
La seconde paire des nerfs crâniens (II) ou nerf optique (NO) est le premier segment des axones des
cellules ganglionnaires qui vont de la rétine au corps géniculé latéral où elles font relais. Le NO débute
anatomiquement au niveau de la papille, mais physiologiquement et fonctionnellement au sein de la
couche des cellules ganglionnaires qui recouvre entièrement la rétine. Le NO, se constitue par la
convergence d'environ 1 à 1,2 million d'axones de cellules ganglionnaires, il traverse la sclère au
niveau de la lame criblée et il se termine à l’angle antérieur du chiasma. Il est long de 4 à 5cm environ.
2 – EMBRYOLOGIE
Dès la 5ème semaine les fibres optiques naissent des cellules ganglionnaires et entourent la
papille primitive et les vaisseaux hyaloïdiens puis s'engagent dans le pédicule qui constituera le
futur nerf optique.
Au début de la 7ème semaine les fibres nerveuses remplissent presque complètement le
pédicule optique.
A la fin du 2ème mois, le pédicule est en longueur et en épaisseur entièrement occupé par les
fibres nerveuses qui vont jusqu'au chiasma.
C'est au début du 3ème mois que la trame névroglique apparaît, le mésoderme se condense
autour du tronc nerveux et en forme la charpente conjonctive qui va se diviser en deux couches
: externe qui sera la dure-mère, interne très vascularisée qui sera la pie-mère. L'arachnoïde
s'intercalera entre les deux.
C'est au cours du 3ème mois que des bourgeons vasculaires qui proviennent de la gaine gliale
vont pénétrer le nerf.
Au 7ème mois la myélinisation des fibres se fait au niveau du chiasma, d'origine centrifuge, au
8ème mois elle atteint le nerf optique et au 9ème elle s'arrête à la lame criblée.
Ces fibres nerveuses ont les caractères de celles de l'axe cérébrospinal : elles ne possèdent
pas de gaine de Schwann.
192
II – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
1 – ORIGINE
2 – TRAJET
A – SEGMENT INTRA-ORBITAIRE :
B – SEGMENT INTRA-CANALAIRE :
C – SEGMENT INTRA-CRANIEN :
3 – TERMINAISON
Elles sont 3 :
III – RAPPORTS
1 – PORTION OCULAIRE :
2 – PORTION ORBITAIRE
3 – PORTION CANALAIRE
4 – PORTION INTRA-CRANIENNE
En bas :
o La partie externe de la gouttière optique.
o La partie antérieure de la tente de l’hypophyse.
o En haut : l’espace perforé antérieur.
o L’artère cérébrale antérieure.
o Le repli falciforme dure-mérien.
En dedans : la gouttière opto-chiasmatique.
En dehors : la carotide interne (CI).
En arrière : le sinus caverneux (SC).
IV – ARCHITECTONIE
1 – HISTOLOGIE
Le NO est composé de fibres réunies en faisceaux séparés les uns des autres par une gaine
mésodermique, le tout entouré par les méninges.
A – LES FIBRES
Environ 500 mille à 1 million. De tailles inégales, les fibres ont une gaine de myéline mais pas de gaine
de Schwann. Elles sont riches en mitochondries et en micro-filaments.
B – L’APPAREIL DE SOUTIEN
Il est composé d’une trame conjonctive pie-mérienne qui divise le nerf en faisceaux, et d’une trame
névroglique faite d’astrocytes et d’oligodendroglie.
195
2 – SYSTEMATISATION : C’est l’organisation des axones des cellules ganglionnaires en fonction de leur
provenance.
C – PORTION CANALAIRE
D – PORTION INTRA-CRANIENNE
V – VASCULARISATION
1 – ARTERIELLE
2 – VEINEUSE
Portion intra-oculaire :
VCR
Portion intra-orbitaire :
en avant par la VCR et
en arrière par la veine
piale et des branches de
la veine ophtalmique.
Portion intracrânienne : veines pie-mériennes.
VI – MOYENS D’EXPLORATION
Orbitotomie supérieure
Voie endocrânienne.
196
197
ANATOMIE DU CHIASMA OPTIQUE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
Le chiasma optique (C.O) est une lame de substance blanche, quadrilatère, allongée
transversalement. Il est formé par la réunion des deux nerfs optiques dont une partie des fibres va
s’entrecroiser. C'est un carrefour pour les fibres nerveuses qui véhiculent les influx visuels de la rétine
aux corps genouillés externes.
2 – INTERET
Anatomique : rapports importants avec l’hypophyse et la carotide interne (CI), expliquant les
manifestations cliniques oculaires d’une tumeur hypophysaire ou celles liées à l’atteinte de la CI.
Clinique : le trajet particulier des fibres nerveuses dans le chiasma optique rend compte des
spécificités des anomalies du champ visuel observé au cours des atteintes chiasmatiques.
Thérapeutique : abord chirurgical rendu difficile par sa situation anatomique.
3 – EMBRYOLOGIE
Le chiasma se constitue entre la 8ème et la 10ème semaine. Il fait partie des commissures
télencéphaliques dont le rôle est de relier les 2 parties homologues des cortex hémisphériques. Il
appartient aux commissures de la lame terminale de l'hypothalamus, zone de jonction des 2 vésicules
télencéphaliques.
II – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
1 – SITUATION
2 – ORIENTATION
3 – FORME ET DIMENSIONS
A – FACE ANTERO-SUPERIEURE
B – FACE POSTERO-INFERIEURE
C – BORD ANTERIEUR
D – BORD POSTERIEUR
E – BORDS LATERAUX
F – ANGLES DU CHIASMA
III – RAPPORTS
1 – FACE ANTERO–SUPERIEURE
A la citerne opto-chiasmatique,
A la scissure inter-hémisphérique et au corps
calleux par l’intermédiaire de la citerne.
2 – FACE POSTERO–INFERIEURE
Citerne rétro-chiasmatique
Citerne inter-pédonculaire
Diaphragme sellaire perforé par la tige pituitaire et tendu
entre tubercule sellaire et dorsum sellae. Fig. 3 : coupe sagittale du CO
3 – BORD ANTERIEUR
4 – BORD POSTERIEUR
5 – BORDS LATERAUX
En haut : C’est l’espace perforé antérieur (espace de Vicq d’Azyr ou espace quadrilatère de
Foville).
En bas : C’est le toit du sinus caverneux et l’émergence de la carotide interne. Le toit du sinus
caverneux est formé par un prolongement de la dure-mère de la tente hypophysaire. À hauteur de
l’espace perforé antérieur, la carotide interne donne ses branches terminales. Elles cheminent dans
l’espace arachnoïdien.
IV – HISTOLOGIE
V – ARCHITECTONIE
VI – VASCULARISATION
1 – VASCULARISATION ARTERIELLE
A – LA FACE SUPERIEURE
B – LA FACE INFERIEURE ET LA
REGION INFUNDIBULOCHIASMATIQUE
202
2 – DRAINAGE VEINEUX
Les anomalies du champ visuel dépendent du siège de la lésion. La rétine nasale voit le champ
temporal et la rétine temporale voit le champ nasal. Il peut s'agir :
Les rapports vasculaires du chiasma sont très importants. La proximité de la carotide interne et sa
rigidité en cas d’athérosclérose ou son expansion en cas d’anévrisme, peuvent expliquer certaines
anomalies chiasmatiques.
Une compression directe du chiasma par une tumeur hypophysaire ou ventriculaire, ou par une
arachnoïdite est possible; cette compression peut se faire de façon indirecte :
Par redressement de la tige pituitaire qui vient comprimer le bord postérieur du chiasma,
Par les vaisseaux qui sanglent le chiasma soulevé par la tumeur,
Par le repli dure-mérien antérieur.
Le chiasma peut être comprimé par une hydrocéphalie du 3ème ventricule. Il est ainsi pincé entre le
recessus sus-optique et l’infundibulum.
203
204
ANATOMIE DES VOIES OPTIQUES INTRA-CEREBRALES
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
205
PHYSIOLIGIE DU CHAMP VISUEL
I – GENERALITES
1 – DEFINITIONS
Le champ visuel (CV) d’un œil, est la projection de l’ensemble des points de l’espace vus par
cet œil immobile, fixant droit devant lui (en position dite primaire), tête immobile.
Le champ visuel monoculaire (exploré en clinique). Limites périphériques :
o Haut : 45 - 50°
o Nasal : 50 - 60°
o Bas : 60 - 80°
o Temporal : 80 - 90°
Champ visuel binoculaire : addition du CV des deux yeux : limites horizontal et vertical 180°
Le champ du regard d’un œil mobile cette fois, tête immobile
2 – INTERETS
Ensemble des neurones qui transmettent les impressions visuelles depuis la rétine jusqu’aux centres
corticaux de la vision.
III – PHYSIOLOGIE
La symétrie : les parties droite et gauche de la VOS sont symétriques par rapport au plan
médian.
La fasciculation : un certain nombre de faisceaux se retrouvent tout au long de la VOS ce qui
permet de distinguer des faisceaux maculaires, des faisceaux périphériques moyens et le
faisceau de la demi-lune.
L’organisation : avec le passage à partir de la décussation chiasmatique d’une organisation
monoculaire à un nerf hémioptique par conjugaison et non fusion des faisceaux dans le tractus
optique.
L’autonomie quadrantale : les fibres des quadrants homonymes inférieurs et supérieurs
restent groupées.
La torsion de la partie moyenne de la VOS, par inclinaison à 45° du tractus optique, qui aboutit
au fait que la partie supérieure de la VOS tend à devenir interne et la partie inf à devenir externe;
La triple homologie : les différents faisceaux conservent leur position tout au long de la VOS:
altitudinale, concentrique et radiaire
La rétinotopie : le décalqué de la rétine hémioptique au niveau des relais de la VOS (CGL et
cortex occipital); ce qui permet de parler de « rétine géniculée » et de « rétine corticale ».
La perception d’un test dans l’aire du CV est fonction de nombreux facteurs: certains sont liés à
l’appareil utilisés (facteurs extrinsèques), d’autres sont liés au sujet examiné (facteurs intrinsèques).
207
A – FACTEURS EXTRINSEQUES
B – FACTEURS INTRINSEQUES
A – LA CAMPIMETRIE
Méthode rapide, sensible, très utilisée pour explorer le champ visuel central. On distingue deux types :
B – LA PERIMETRIE
L’écran a la forme d’une coupole adaptée à la courbure oculaire. Les tests projetés sur la coupole sont
toujours à égale distance de l’œil.
Conclusion
Le CV est un examen complémentaire à superposer à la clinique. Il permet de localiser l’anomalie, d’en
surveiller l’évolution, et de poser le diagnostic de nombreuses affections aussi bien ophtalmologiques
que neurologiques d’où l’intérêt de le réaliser couramment.
209
PHYSIOLOGIE DE LA VISION DES COULEURS
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
La couleur n’est ni une matière ni une lumière mais une sensation. Elle est un des éléments de
l’interprétation donnée par le cerveau du rayonnement lumineux reçu par l’œil.
2 – INTERET
Orientation professionnelle
Diagnostic et surveillance de certaines pathologies oculaires touchant la rétine et le NO.
Médico-légal.
3 – RAPPEL ANATOMIQUE
La perception colorée n’est possible qu’en vision photopique par action des cônes surtout fovéolaires.
La fovéa, située au centre de la macula, est constituée d’une rétine très mince. Elle ne renferme que
des cônes dont le nombre diminue au fur et à mesure que l’on s’éloigne en direction de la périphérie.
La capacité de discrimination colorée est liée aux trois caractères apparents des couleurs :
1 – LA SATURATION
Un sujet dont la vision colorée est normale est capable de distinguer entre 150 et 200 tonalités pures
(c.-à-d. à leur niveau maximum de saturation), différentes, échelonnées du violet au rouge, en passant
par toutes les tonalités du spectre de la lumière solaire (bleu, vert, jaune et orange) et par toutes les
couleurs extra spectrales (les pourpres). La capacité de différencier les couleurs les unes des autres
n’est cependant pas uniforme à travers le spectre visible : la courbe de sensibilité différentielle pour les
tonalités comporte deux maxima, l’un entre 490nm et 500nm, l’autre entre 600nm et 610nm et un
minimum relatif vers 540nm. La sensibilité différentielle diminue vers les extrémités du spectre visible,
avec une inflexion de meilleure sensibilité vers 430nm.
2 – LA TONALITE
Pour chaque tonalité, le sujet normal est capable de distinguer des niveaux de saturation différents,
échelonnés depuis la tonalité pure jusqu’au blanc de même luminosité apparente ; si nous multiplions
les échelons de tonalité par ceux de saturation, ce sont en définitive au moins 15000 nuances colorées
ou chromiques que le sujet est capable de différencier les unes des autres au niveau de la luminosité
optimale
3 – LA LUMINOSITE
Pour chaque échelon de tonalité et de saturation, il est capable de distinguer des niveaux de luminosité
differents, échelonnés du plus clair au plus sombre auxquels la tonalité reste perceptible. La luminosité
apparente d’une tonalité varie avec la longueur d’onde ; ainsi pour une même énergie, le bleu et le
rouge apparaissent moins lumineux que le vert et le jaune. Le maximum de la courbe d’efficacité
lumineuse relative photopique (somme des courbes de sensibilité spectrale des trois types de cônes
se situe à 555nm). Lorsque la luminance diminue, la courbe de luminosité apparente se déplace
progressivement vers les courtes longueurs d’onde jusqu’à la courbe d’efficacité lumineuse relative
scotopique (courbe de sensibilité spectrale des bâtonnets) dont le maximum se situe à 505nm ; ce
déplacement est appelé le phénomène de Purkinje. En même temps le nombre de tonalités
discernables diminue ; les bleus-verts à verts-jaunes (470 - 578nm) apparaissent plus verts, les
oranges et rouges (≥ 578nm) apparaissent plus rouges. Au niveau scotopique la vision est réduite à
une suite de gris, clairs autour de 505nm et sombres de part et d’autre. Lorsque la luminance
augmente, le nombre de tonalités discernables diminue également pour finalement se réduire aux trois
couleurs dites invariables, un bleu (478nm), un vert (503nm) et un jaune (578nm) très pâles. Ces
variations de l’apparence des couleurs portent le nom de phénomène de Bezold-Brücke.
Il n’y a pas de filiation directe de la réalité physique, c.à.d. de la composition spectrale du rayonnement
lumineux, à la donnée psychosensorielle, c.à.d. à la sensation colorée, mais une reconstruction de la
couleur par le cerveau à partir des messages de contrastes lumineux qui lui sont transmis par les
couples antagonistes (rouge-vert et bleu-jaune) et le signal achromatique de luminosité. Plusieurs
propriétés fondamentales de la vision colorée en découlent :
La nécessité d’au moins deux types de photorécepteurs, car chaque classe de cône, prise
isolément, est aveugle à la couleur. Deux types de photorécepteurs au minimum (soit deux
types de cônes, soit à basse luminance les bâtonnets et un seul type de cônes) doivent être
excités simultanément pour que le cerveau puisse élaborer une sensation de couleur.
La constance des couleurs : aussi longtemps que les couleurs restent perceptibles, les objets
qui nous entourent paraissent garder la même couleur, en dépit de larges changements dans la
composition spectrale de la lumière qui les illumine. Cette propriété de la vision de pouvoir
compenser automatiquement les changements de composition spectrale de la source
lumineuse stabilise l’impression colorée, ce qui est un avantage évident.
L’adaptation chromatique ou impression colorée immédiate, qui s’atténue rapidement et
peut même s’annuler : ainsi la lumière d’une lampe à incandescence, à dominante jaune, parait-
elle blanche après un court temps d’adaptation. Cette adaptation est aussi responsable des
contrastes consécutifs ou interactions temporelles
Les contrastes simultanés ou interactions spatiales, l’apparence des couleurs changeant
du fait de leurs interactions. Elles changent d’intensité et de nuance colorée, de « valeur » dans
le language des peintres, selon le contexte géométrique et/ou coloré dans lequel elles sont
placées : ainsi une surface grande et/ou bien délimitée parait- elle plus colorée qu’une surface
petite et/ou mal délimitée ; une couleur n’a pas tout à fait la même apparence selon la ou les
couleur(s) du contexte ou elle est placée en raison d’un effet d’égalisation.
1 – BASES NEUROPHYSIOLOGIQUES
Les bases neurophysiologiques de la fonction vision colorée reposent sur l’existence de trois types de
cônes rétiniens. Chaque type contient un pigment photosensible (ou opsine) différent ; les courbes de
sensibilité spectrale de ces pigments sont décalées l’une par rapport à l’autre dans le spectre visible,
avec un maximum de sensibilité qui culmine respectivement vers 595nm, 555nm et 445nm. Par
commodité de langage, on parle de cônes rouges ou cônes L, de cônes verts ou cônes M et de cônes
bleus ou cônes S pour désigner les cônes dont la sensibilité est centrée respectivement sur les
grandes, les moyennes et les courtes longueurs d’onde du spectre visible. Chaque type de cônes est
sensible à une bande de longueurs d’onde qui dépasse largement celle du qualificatif qui lui est
attribué ; les trois bandes se chevauchent en grande partie, surtout celles des cônes rouges et verts.
Un cône réagit à un rayonnement lumineux donné par une hyperpolarisation électrique dont l’amplitude
dépend d’une part de l’intensité de ce rayonnement et d’autre part de la sensibilité de son pigment à
celui-ci. Le signal électrique, c.à.d. la réponse du cône à un rayonnement d’une longueur d’onde et
d’une intensité donnée sera donc différent pour chaque type de cône. Cette réponse est purement
quantitative ; l’information sur la longueur d’onde est perdue. Autrement dit, la transmission du
message visuel s’opère à partir des cônes rétiniens selon le seul mode de l’intensité lumineuse perçue
; c’est ce que Rushton a appelé principe d’univariance.
Les trois signaux d’intensité lumineuse issus des cônes sont ensuite codés dans les cellules
ganglionnaires de la rétine en trois signaux ou couples antagonistes appelés couple rouge-vert, couple
bleu-jaune(le jaune étant l’addition du rouge et du vert) et couple achromatique de luminosité clair-
sombre, selon le principe énoncé par Hering. Chaque cellule ganglionnaire reçoit simultanément des
signaux de plusieurs cônes de types différents (qui constituent son champ récepteur). Presque toutes
les combinaisons sont possibles mais les plus fréquentes sont celles ou les cellules ganglionnaires
reçoivent des signaux provenant de cônes rouges et de cônes verts et ayant à leur niveau des effets
antagonistes. Certaines cellules reçoivent des signaux provenant des trois types de cônes lorsque les
signaux provenant de cônes bleus sont opposés à la sommation des signaux provenant de cônes
rouges et de cônes verts. D’autres cellules, enfin, sont achromatiques ; les signaux qu’elles reçoivent
ont des effets additifs, soit d’excitation, soit d’inhibition quelle que soit la longueur d’onde du stimulus.
Les cellules ganglionnaires transmettent, à leur tour, des signaux qui sont le résultat de ces effets
antagonistes ou additifs. Ces signaux ainsi codés sont transmis, après relais au niveau du corps
genouillé externe, à l’aire du cortex visuel principalement par le système magnocellulaire à
conduction lente à la couche 4Cα, accessoirement par le système parvocellulaire à conduction
rapide à la couche 4Cβ. A partir de là se construit, de relais en relais, la vision colorée, pour aboutir
finalement aux aires cognitives pariétotemporales.
2 – BASES PSYCHOPHYSIQUES
La couleur que le sujet perçoit est une sensation qui résulte de l’effet conjugué des différentes
longueurs d’onde composant la lumière qui arrive dans son œil. A aucun moment notre système visuel
ne peut faire l’analyse de la composition spectrale de la lumière, comme le ferait un spectroscope.
L’expérience montre que n’importe quelle couleur peut être reproduite par un mélange de trois
couleurs convenablement choisies donc trois couleurs sont nécessaires et en même temps suffisantes,
notre vision est donc trichromatique. George Palmer en 1777 déjà, et surtout Thomas Young en 1801,
suggérèrent que le trichromatisme résultait de la physiologie rétinienne.
Il en existe de nombreuses variantes mais la plus répandue est celle d’Ishihara. La plupart des
planches ont été conçues pour tester les déficits rouge-vert, ils se prêtent surtout au dépistage des
dyschromatopsies congénitales et moins à celui des dyschromatopsies acquises. De façon générale
une planche est lue ou non lue.
Il s’agit des tests Panel D-15 et du test 100-hue de Farnsworth. Ces tests conçus initialement pour le
dépistage des dyschromatopsies héréditaires, s’avèrent en fait plus performants pour le diagnostic des
dyschromatopsies acquises. Le Panel D-15 comporte 15 pions mobiles que le sujet doit aligner par
ordre de tonalités successives à partir d’un pion de référence fixe. Il comporte à dessein de grands
intervalles de tonalités, ainsi celles qui sont opposées suivant l’axe d’une dyschromatopsie paraitront-
elles, au sujet qui en est atteint facilement plus proches que les tonalités successives ; c’est pourquoi
ce sujet fera des erreurs de classement entre pions diamétralement opposés. Les résultats sont
consignés sur un schéma très ingénieux qui transcrit de façon graphique les erreurs de classement.
Pour le test 100-hue il comporte 85 pions colorés ; les intervalles entre les tonalités successives sont à
212
dessein très petits : s’ils paraissent plus réduits encore du fait d’une diminution de la sensibilité
différentielle, le sujet ne pourra plus distinguer les tonalités les unes des autres et le classement qu’il
effectuera sera anarchique.
Le physicien anglais John Dalton a décrit il y a deux siècles l’anomalie de la vision des couleurs dont il
était atteint. Le daltonien ne dispose pas des trois canaux normaux pour former les couleurs:
Soit l’un des canaux est absent, alors le daltonien est dichromate, il ne forme les couleurs qu’à
l’aide de deux canaux :
o si le rouge manque le sujet est protanope
o Si le vert manque il est deutéranope (le plus fréquent)
o Si le bleu manque il est tritanope (extrêmement rare)
soit l’un des canaux est présent mais déficient, le daltonien est alors trichromate anormal :
o Si le rouge est déficient, le sujet est protanormal
o Si c’est le vert, il est deutéranormal
o Si c’est le bleu, il est tritanormal
Les achromates : chez ces sujets les cônes sont présent mais non fonctionnels :
o Complètement = achromatopsie typique
o Partiellement = achromatopsie atypique
Lors de certaines maladies oculaires ou générales (glaucome diabète….), la vision des couleurs peut
être altérée de manière souvent imperceptible pour le patient. Contrairement aux dyschromatopsies
héréditaires qui sont immuables, les anomalies acquises sont variables au décours de la maladie qui
les a provoquées et sont indirectement curables par le traitement de la maladie causale.
Les agnosies
Les dyschromatopsies : d’axe rouge-vert et bleu-jaune
Les achromatopsies.
213
PHYSIOLOGIE DE LA VISION BINOCULAIRE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
214
ANATOMIE DU NERF TRIJUMEAU ( V )
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
2 – INTERET
3 – EMBRYOLOGIE
II – ANATOMIE DESCREPTIVE
A – ORIGINE REELLE
LE NOYAU SENSITIF DU TRIJUMEAU : C’est une grande structure s’étendant sur toute la longueur du
tronc cérébral et dans la moelle cervicale supérieure. On considère qu’il se compose de trois sous-
noyaux, qui sont respectivement de haut en bas :
LE NOYAU MOTEUR DU TRIJUMEAU : Se situe dans la calotte pontine, en position médiale par
rapport au noyau sensitif principal.
215
B – ORIGINE APPARENTE
2 – TRAJET
Le nerf apparait ensuite à la face externe du plexus triangulaire avant de passer sous la corne externe
du ganglion de Gasser.
Le V se termine au niveau du ganglion de Gasser, sous l’aspect d’un épaississement fibreux jaunâtre
semi-lunaire contenu dans le cavum de Meckel (diverticule de la dure mère de la fosse cérébrale
postérieure). Au bord antérieur du ganglion de Gasser, se détachent 3 nerfs qui sont :
Le nerf ophtalmique de Willis ou V1
Le nerf maxillaire supérieur ou V2
Le nerf maxillaire inférieur ou mandibulaire ou V3
III – RAPPORTS
1 – A L’ORIGINE
A – RAPPORTS MENINGES
En haut et en dedans, avec l’artère cérébelleuse supérieure et le nerf trochléaire situé sous le
bord libre de la tente du cervelet.
En bas et en dehors, avec le paquet acoustico-facial, l’artère cérébelleuse antéro-inférieure et
l’artère labyrinthique.
À la face postérieure de la racine se trouve la veine pétreuse supérieure de Dandy : cette veine
peut être légèrement distante du nerf ou, au contraire, intimement accolée à lui.
IV – SYSTEMATISATION
A – LE NOYAU GELATINEUX
B – LE NOYAU MOYEN
C – LE NOYAU SUPERIEUR
V – VASCULARISATION
Elle est assurée par des artérioles provenant souvent de l’artère protubérantielle parfois du tronc
basilaire.
VI – VOIES D’ABORD
Voies percutanées : compression par ballon du ganglion de Gasser, injection du glycérol dans
la citerne trigéminée, la thermo-coagulation.
Voie radio chirurgicale. 217
218
219
220
ANATOMIE DU GANGLION DE GASSER
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
Le ganglion de Gasser est le ganglion sensitif du nerf trijumeau. Il s’agit d’un renflement de ce dernier,
d’où partent ses trois branches terminales : ophtalmique, maxillaire et mandibulaire.
2 – INTERET
Clinique : meilleure connaissance des pathologies en rapport avec une atteinte sensitive du
trijumeau.
Thérapeutique : meilleure connaissance des voies d’abord.
3 – EMBRYOLOGIE
II – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
3 – DIMENSIONS ET POIDS
Largeur : 15-18 mm
Longueur : 5-8 mm
Epaisseur : 3 mm
Poids : 28 cg
B – BORD POSTERIEUR : Concave, reçoit les fibres de la racine sensitive qui se prolongent sur la
face supérieure.
III – RAPPORTS
Le ganglion de Gasser est relié aux parois par des tractus qui sont localisés surtout aux angles et a la
face supérieure, zones où il est le plus adhérent. Sa face inferieure est libre de toute adhérence. La
racine motrice se trouve soit avec le ganglion, soit dans l’épaisseur du feuillet inferieur du cavum.
Outre le ganglion, on retrouve dans le cavum quelques artérioles; branches de la petite méningée.
En bas : le ganglion repose sur la fossette osseuse du trijumeau qui le sépare de l’artère
carotide interne.
Plus en avant et en dehors : le ganglion
répond aux nerfs pétreux : grands et
petits, superficiels et profonds.
Plus en avant et en dedans : le trou
déchiré antérieur, comblé par une lame
fibreuse.
En haut : Il est recouvert par la face
inférieure du lobe sphéno-temporal.
En dedans : la face externe du sinus
caverneux adhérant intimement au
ganglion et contenant dans son épaisseur
: l’artère carotide interne; le nerf moteur
oculaire externe (VI), le nerf pathétique (IV) et le moteur oculaire commun (III).
En dehors : l'artère méningée moyenne qui traverse le foramen épineux (trou petit rond) et le
rameau méningé de l'artère maxillaire traversant le foramen ovale.
222
En arrière : il est surplombé par le sinus pétreux supérieur.
En avant : les 3 branches du trijumeau :
o L’ophtalmique de Willis ou V1 : ses branches sont le naso-ciliaire, le lacrymal et le
frontal.
o Le nerf maxillaire supérieur ou V2 : donne naissance aux nerfs orbitaire, infra-orbitaire,
ptérygo-palatin et alvéolaire supérieur.
o Le nerf maxillaire inférieur ou mandibulaire ou V3 : donne naissance aux nerfs
auriculo-temporal, alvéolaire inférieur et lingual.
IV – BRANCHES COLLATERALES
Ce sont les filets anastomotiques pour le plexus caverneux, les filets sinusiens et méningés, le filet
anastomotique pour le pathétique (IV) et des anastomoses reliant le ganglion au nerf grand pétreux.
V – VASCULARISATION
VI – MOYENS D’EXPLORATION
Clinique : tests de
sensibilité cutanée de la
face
Imagerie : TDM, IRM
Chirurgie exploratrice.
Essentiellement neurochirurgicales
Compression du ganglion
par voie percutanée :
o Thermo-coagulation
retro-gasserienne
o Compression par
ballon
o Injection de glycérol
Radio-chirurgie
stéréotaxique
Alcoolisation des branches
périphériques
La décompression
vasculaire microchirurgical
Neurotomie retro-
gasserienne.
Névralgie du trijumeau
Zona Ophtalmique
Herpes labial
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ANATOMIE DU NERF MOTEUR OCULAIRE COMMUN (III)
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
224
ANATOMIE DU NERF PATHETIQUE OU TROCHLEAIRE (IV)
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
225
ANATOMIE DU NERF ABDUCENS (VI)
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
Le nerf abducens, ou nerf moteur oculaire externe, ou VIème paire des nerfs crâniens, est un nerf
exclusivement moteur qui innerve un seul muscle oculomoteur : le droit externe.
2 – INTERET
Le VI est un nerf oculomoteur qui innerve exclusivement le muscle droit externe. La connaissance de
ses importants rapports anatomiques permet de guider l’enquête étiologique en cas de pathologie.
3 – EMBRYOLOGIE
D’origine ectoblastique, le VI dérive du 3ème somite hyoïdien. Les placodes des nerfs crâniens
apparaissent à partir de la 2ème semaine du développement embryonnaire.
II – ANATOMIE DESCREPTIVE
1 – ORIGINE
A – RÉELLE
B – APPARENTE
3 – TERMINAISON
III – RAPPORTS
A – RAPPORTS OSTEO-MENINGÉS
Dans le confluent sous-arachnoïdien : les rapports se font avec les autres nerfs crâniens :
o Le III, le IV, le V sont au-dessus
o Le VII, le VII-bis et le VIII
Dans le segment sous-dure-mérien : le rapport essentiel est le sinus pétreux inférieur (SPI).
A l’intérieur du sinus :
o La carotide interne : le VI se moule sur elle et
croise sa première portion ascendante et la partie
horizontale.
o Les lacs sanguins.
En dehors à la paroi externe: les éléments contenus dans
la paroi externe du sinus : le III, le IV et V1.
En dehors par l’intermédiaire du sinus : le VI répond au
ganglion de Gasser (GG) et aux nerfs maxillaires (NM)
supérieur et inférieur.
4 – DANS LA FOS
A – DANS L’AZ :
5 – DANS L’ORBITE
IV – VASCULARISATION
1 – ARTERIELLE
À son origine : c’est une artériole issue du tronc basilaire qui l’irrigue.
Dans son trajet : ce sont des artérioles de la carotide interne.
2 – VEINEUSE
V – ANATOMIE MICROSCOPIQUE
Le VI est constitué d’axones avec ou sans gaine de myéline. Ces neurones sont de type alpha et
gamma, ils correspondraient aux deux types de fibres musculaires grêles et grosses en rapport avec
les deux types de mouvements oculaires : saccades et poursuites.
2 – GAINE CONJONCTIVALE
Les fibres nerveuses se groupent en faisceaux qui forment le tronc du nerf qui est entouré d’une gaine
conjonctive.
VI – MOYENS D’EXPLORATION
1 – CLINIQUE :
Inspection :
o Œil en convergence : ésotropie
o Tête tournée du côté de la paralysie : déviation en sens inverse de la tête et des yeux.
Etude des mouvements : limitation de l’abduction de l’œil paralysé.
Examen sous écran : mouvements de restitution de dedans en dehors.
Teste au vert-rouge : précise la diplopie qui est horizontale, directe, maximale à l’abduction de
l’œil atteint.
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Test de Lancaster : permet la présentation graphique du déficit.
Baguettes de Maddox
Synptophore
Electro-oculogramme
2 – PARACLINIQUE
Le diagnostic d'une atteinte des noyaux oculomoteurs au niveau du tronc cérébral est difficile. Il sera
évoqué devant un contexte neuro-ophtalmologique, qui permet, aidé par le type de paralysie
oculomotrice, de déduire le siège lésionnel.
Il s'agit de l'atteinte des fibres nerveuses entre le noyau d'origine et leur émergence du tronc cérébral.
3 – PARALYSIES TRONCULAIRES :
230
ANATOMIE DES GANGLIONS ET DES NERFS CILIAIRES
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
231
REGULATION CORTICALE DE LA MOTILITE OCULAIRE
I – GENERALITES
1 – DEFINITION
232