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UNIVERSITE DE MONASTIR

FACULTE DE MEDECINE

Année universitaire 2019-2020

2ème année Médecine

Module : SEMIOLOGIE OPHTALMOLOGIQUE


Sous-Module : EXAMEN OPHTALMOLOGIQUE ET PATHOLOGIES
OCULAIRES COURANTES

Mini- Module D’auto-Apprentissage


EXAMEN OPHTALMOLOGIQUE ET PATHOLOGIES
OCULAIRES COURANTES

Dr Mbarek Samah, Dr Abroug Nesrine

SERVICE d’Ophtalmologie

CHU Taher Sfar Mahdia

VOLUME HORAIRE D’ENSEIGNEMENT DU MINI-MODULE

(3 Heures)
EXAMEN OPHTALMOLOGIQUE ET PATHOLOGIES
OCULAIRES COURANTES

Préambule
- L’examen ophtalmologique est une étape importante de la prise en charge des patients
consultant en Ophtalmologie. L’examen doit être complet, minutieux, bilatéral et
comparatif et suivant une chronologie précise.
- Plusieurs affections peuvent toucher l’œil.
- L’examen ophtalmologique par un spécialiste est parfois nécessaire.
- Une étude soigneuse de la symptomatologie fonctionnelle et l’examen ophtalmologique
permettent de poser le diagnostic, d’évaluer le degré de l’urgence et de faire les soins
nécessaires avant de référer le patient au spécialiste.

Concepts clés
- L’examen ophtalmologique doit être toujours méthodique, bilatéral et comparatif.
- L’examen de l’acuité visuelle doit être toujours effectué après correction d’un éventuel
trouble de la réfraction.
- Toute rougeur oculaire de localisation péri-kératique ou associée à des douleurs oculaires
et/ou une baisse de l’acuité visuelle est une urgence ophtalmologique.
- Toute baisse brutale de la vision est une urgence ophtalmologique.

Objectifs éducationnels
Au terme de ce cours l’étudiant doit être capable de :

1. Décrire les différentes étapes de l’examen Ophtalmologique.


2. Préciser les étapes de mesure de l’acuité visuelle.
3. Décrire les différents examens complémentaires en Ophtalmologie.
4. Décrire les caractéristiques des principaux symptômes ophtalmologiques.
5. Identifier les différentes étiologies d’un oeil rouge et douloureux.
6. Identifier les différentes étiologies d’un oeil rouge et non douloureux.
7. Identifier les étiologies de baisse brutale de la vision.
8. Identifier les étiologies de baisse progressive de la vision.
Pré-test
1) Un enfant est adressé en consultation ophtalmologique à la recherche d’un trouble de la
réfraction.
- Préciser les différentes étapes de la mesure de l’acuité visuelle.

- Préciser les différentes étapes du reste de l’examen ophtalmologique


2) Patiente âgé de 26 ans, sans antécédents pathologiques notables, consulte pour oeil droit
rouge et douloureux avec baisse rapidement progressive de la vision évoluant depuis 3
jours.
- Quels sont les éléments à préciser par l’interrogatoire de cette patiente ?
- Citer 3 diagnostics à évoquer devant ce tableau.
L’examen ophtalmologique trouve :
- Œil droit : acuité visuelle= 3/10, rougeur oculaire avec cercle périkératique, un test
à la fluorescéine positif avec une ulcération cornéenne d’aspect dendritique,
chambre antérieure calme, TO à 14 mmhg, cristallin transparent, vitré calme, FO
normal.
- Œil gauche : acuité visuelle=10/10, segment antérieur normal, tonus
oculaire=10mmHg, cristallin transparent, vitré calme, fond d’oeil : normal
- Quel est le diagnostic le plus probable ?
Document de base

1 CONDUITE DE L’EXAMEN
1.1 INTERROGATOIRE
L'interrogatoire a pour but essentiel de préciser :

- Age.
- Antécédents :
o Familiaux.
o Personnels : généraux et ophtalmologiques.
- Motif de consultation : signes fonctionnels du patient : « symptômes ».
- Evolution des symptômes :
o Amélioration spontanée ou avec un traitement.
o Symptomatologie stable.
o Aggravation :
▪ Lente, traduisant en principe une affection peu sévère.
▪ Rapide, signe de gravité +++.
o Facteurs déclenchants.
o Épisodes analogues antérieurs ?
o Épisodes analogues dans l’entourage ?

1.1.1 Troubles visuels


➢ Baisse de la vision :
- Brutale ou progressive.
- Uni ou bilatérale.
- En vision de loin ? Ou de près ? Ou des deux ?
- Intensité : totale ou partielle, flou, sensation de « fatigue visuelle », difficultés à
soutenir l’attention, ou céphalées sus-orbitaires en fin de journée.
- Permanente ou passagère « amaurose transitoire »?

Une vision conservée n’élimine pas une pathologie oculaire !

Certaines affections sévères ne s’accompagnent de baisse de vision qu’à un stade évolué


(rétinopathie diabétique, glaucome chronique)
- Le mode d'installation doit être précisé (++++) :
o Progressif : affection d’évolution lente (cataracte).
o Brutal : atteinte sévère nécessitant une prise en charge urgente (occlusion
vasculaire rétinienne, neuropathie optique, décollement de la rétine).
➢ Anomalies du champ visuel :
- Scotome central : tache centrale sombre (scotome central relatif) ou complètement
noire (scotome central absolu), peut être associé ou non à une baisse de vision. On
peut avoir une vision à 10/10 avec altération importante du champ visuel.
- Amputation du champ visuel périphérique qui peut être :
o Soit monoculaire : par atteinte rétinienne ou du nerf optique.
o Soit binoculaire, par atteinte neurologique.
➢ Autres troubles visuels :
- Myiodésopsies : perception de mouches volantes ou corps flottants, d’apparition
soudaine, perçus dans le champ visuel du patient, mobiles lors du mouvement du
globe oculaire.
- Photopsies, Phosphènes : sensation de voir des éclairs lumineux, intenses, perçus au
même endroit du champ visuel.

Peuvent annoncer une pathologie grave ➔ examen urgent du fond d’œil.

- Diplopie : vision double, doit faire évoquer une paralysie oculomotrice :


- Monoculaire : ne disparait pas à l’occlusion de l’autre œil.
- Binoculaire : disparaît à l’occlusion de l’un ou l’autre des deux yeux.
- Métamorphopsies : déformation des lignes droites qui apparaissent ondulées
➔atteinte de la macula.
- Micropsies : vision des objets de plus petite taille.
- Macropsies : vision des objets de plus grande taille.
- Héméralopie : gêne en vision nocturne ou lors du passage d'un milieu bien éclaire à
l'obscurité.

1.1.2 Douleurs oculaires


• Siège : oculaire, péri-oculaire.

• Intensité : minime, modérée, intense :

• A type de picotement  une atteinte conjonctivale.


• Sensation de corps étranger,  une atteinte cornéenne
• Si douleurs irradiées dans le territoire du trijumeau (V)  atteinte
sévère ➔ uvéite antérieure ou glaucome aigu

• Circonstances de survenue : spontané, ou à l’occasion de traumatisme.

1.1.3 Signes irritatifs


• Photophobie : crainte de la lumière.

• Larmoiement : sécrétion lacrymale accrue.

• Blépharospasme : difficulté d’ouvrir les yeux, fermeture réflexe des paupières.

• Prurit oculaire : doit faire évoquer une conjonctivite allergique.

1.1.4 Troubles de la morphologie oculaire


➢ Anomalie de la morphologie des annexes : Déformation et/ou tuméfaction
palpébrale, inégalité des fentes palpébrales :
o Déformation et/ou tuméfaction palpébrale :
▪ Orgelet
▪ Chalazion
▪ Tumeur
▪ Tuméfaction de l’angle interne➔ Pathologie voies lacrymale
▪ Tuméfaction de l’angle supéro-externe ➔ Pathologie de la glande
lacrymale
o Inégalité des fentes palpébrales
▪ Exophtalmie : protrusion du globe oculaire de taille normale, en avant
du cadre osseux orbitaire.
▪ Énophtalmie : Enfoncement ou rétraction du globe oculaire dans
l’orbite.
▪ Ptosis : chute de la paupière supérieure.
▪ Rétraction de la paupière supérieure.
o Pathologie palpébrale :
▪ Entropion : rétroversion du bord libre de la paupière en dedans.
▪ Ectropion : éversion du bord libre de la paupière en dehors.
▪ Blépharospasme : impossibilité d’ouvrir les yeux.
▪ Lagophtalmie : inocclusion palpébrale secondaire à une paralysie.
➢ Déviation oculaire :
o Une déviation oculaire associée à une limitation de mouvement oculaire  une
paralysie oculomotrice.
o Déviation oculaire (convergente ou divergente) isolée sans limitation de
mouvement oculaire  un strabisme.
➢ Anomalie pupillaire : Inégalité de la taille des pupilles : Anisocorie.

1.2 Examen ophtalmologique


1.2.1 Mesure de l’acuité visuelle (AV), étude de la réfraction
➢ Mesure de l’acuité visuelle de loin :
o Distance d’examen : 5 mètres
o Œil droit puis œil gauche
o Acuité visuelle :
▪ Sans correction optique
▪ Avec correction optique
o L’AV chiffrée en 10èmes : l'échelle la plus utilisée est celle de Monoyer
(figure 1) permettant de chiffrer l'AV de 1/10ème à 10/10èmes.
➢ Mesure de l’acuité visuelle de près :
o Distance d’examen : 33 cm
o Œil droit puis œil gauche
o Acuité visuelle :
▪ Sans correction
▪ Avec correction
o L'échelle la plus utilisée est celle de Parinaud (figure 2), qui est constitué d'un
texte dont les paragraphes sont écrits avec des caractères de taille décroissantes
; l'AV de près est ainsi chiffrée de Parinaud 14 (P 14) à Parinaud 1,5 (P 1,5), la
vision de près normale correspondant à P2.

La correction optique = correction des troubles de la réfraction (figure 3).

- Dans l’oeil emmétrope, les rayons parallèles se concentrent sur la rétine, donnant
spontanément une image nette.
- L’oeil amétrope est un oeil porteur d’une anomalie de réfraction : l’image d’un objet
situé à l’infini ne se forme pas sur la rétine et celui-ci est donc vu flou.
- Les principales amétropies sont :
o La myopie : l’image de l’objet observé se forme en avant de la rétine : il est donc
vu flou, corrigée par des verres sphériques concaves.
o L’hypermétropie : l’image se forme virtuellement en arrière de la rétine,
corrigée par des verres sphériques convexes.
o L’astigmatisme : l’image d’un point n’est pas punctiforme mais formée de deux
lignes perpendiculaires : l’oeil percevra une image floue, il est corrigé par des
verres cylindriques convexes ou concaves.
o La presbytie : perte de l’accommodation du cristallin avec l’âge (après 40 ans) se
traduisant par une diminution de l’AV de près avec conservation de l’AV de loin
chez le sujet emmétrope, corrigée par des verres sphériques convexes.

1.2.2 Examen de la motricité oculaire


Étudier les mouvements oculaires dans les différentes directions du regard : cet examen
examinera les 6 muscles oculomoteurs de chaque oeil séparément (ductions) et de façon
conjuguée (versions) (figure 4).

- Une déviation oculaire associée à une limitation de mouvement oculaire  une


paralysie oculomotrice.
- Par contre une déviation oculaire (convergente ou divergente) isolée sans limitation de
mouvement oculaire  un strabisme.

1.2.3 Examen du réflexe photomoteur


- Examen du réflexe photomoteur (RPM) direct et consensuel :

- Lorsqu’un œil est éclairé, on observe un myosis : on parle de RPM direct présent.

- Si on observe une mydriase  RPM direct aboli.

- On observe également un myosis de l’oeil opposé du fait de l’hémi-décussation


des fibres optiques au niveau du chiasma : c’est le RPM consensuel.

- Examen du RPM afférent :


- Lorsqu’un œil est éclairé, Les deux pupilles se contractent (on obtient un myosis
bilatéral) puis lorsque la lumière est transférée à l’autre œil, les pupilles restent
aussi contractées, c'est-à-dire en myosis aux deux yeux :

RPM afférent présent.


- Si les pupilles se contractent à l’éclairage de l’œil normal, mais se dilatent
légèrement lorsque la lumière est transférée du côté atteint : on observe une
mydriase paradoxale (figure 5) :

RPM afférent altéré= signe de Marcus Gunn signe d’une neuropathie optique.

1.2.4 Examen des annexes


Examen des paupières : chercher :

- Entropion: rétroversion du bord libre de la paupière en dedans (figure 6).


- Ectropion: éversion du bord libre de la paupière en dehors (figure 7).
- Exophtalmie: protrusion du globe oculaire en avant du cadre osseux (figure 8).
- Ptosis: chute de la paupière supérieure (figure 9).
- Chalazion: lésion nodulaire douloureuse inflammatoire au niveau de la paupière
(granulome niveau du tarse) (figure 10).
- Blépharite: Inflammation du bord libre des paupières (figure 11).

Examen des conjonctives : chercher :

- Rougeur conjonctivale « oeil rouge » : à préciser le siège :


o Diffuse superficielle: rougeur peu intense, prédomine au niveau des culs de sac
conjonctivaux
o Rougeur périkératique : autour de la cornée, très foncée, violacée et profonde
 Cause grave
- Œdème conjonctival = chemosis (figure 12).
- Il faut retourner la paupière supérieure à la recherche d’un corps étranger
conjonctival (figure 13).
- Un symblépharon qui est une adhérence entre la conjonctive bulbaire et la
conjonctive tarsale (figure 14).

Examen de l’appareil lacrymal :

- Une diminution de sécrétion lacrymale par une atteinte pathologique des glandes
lacrymales peut être responsable d'un syndrome sec, mis en évidence par le test de
Schirmer (figure 15) et le "break-up time".
- Une obstruction des voies lacrymales peut entraîner l'apparition d'un larmoiement.
- L'exploration des voies lacrymales se fait par sondage à partir des points lacrymaux
situés dans l'angle interne des paupières.
1.2.5 Examen du segment antérieur
Examen de la cornée :

➢ Evaluer la transparence cornéenne


- Elle peut être diminuée (figure 16):
o de façon diffuse par un œdème cornéen (exemple :glaucome aigu)
o ou de façon localisée par une ulcération cornéenne.
- L’instillation d’une goutte de fluoréscéine permet de mieux visualiser une ulcération
cornéenne, notamment si on l’examine avec une lumière bleue qui fait apparaître
l’ulcération en vert.
- Une ulcération épithéliale = kératite superficielle (figure 17).
➢ Précipités rétro-cornéens (figure 18):
- Dépôts de cellules inflammatoires sur la face postérieure de la cornée.
- Ce signe est retrouvé dans l’uvéite antérieure.

Examen de la chambre antérieure

➢ Signes inflammatoires : présence de cellules inflammatoires et de protéines circulant


dans l’humeur aqueuse : « phénomène de Tyndall » (figure 19).
➢ Présence de pus dans la chambre antérieure : « hypopion » (figure 20).
➢ Présence de sang dans la chambre antérieure : « hyphéma » (figure 21).
➢ Evaluer la profondeur de la chambre antérieure.

Examen de l’iris

➢ On apprécie surtout l’aspect de la pupille :


- Pupille en myosis : synéchies irido-cristaliniennes ou synéchies postérieures qui
correspondent à des adhérences entre l’iris et le cristallin (figure 22).
- Pupille en mydriase.
➢ Néovaisseaux iriens (figure 23): rubéose irienne (généralement due au diabète).
➢ Le reflet pupillaire : si la pupille est blanche,  Leucocorie (figure 24).
➢ Rechercher une anomalie de développement de l’iris : une aniridie, un colobome.

Examen du cristallin

- Examiner la transparence du cristallin à la recherche d’une opacification appelée


cataracte (figure 25).
- Rechercher un déplacement du cristallin : ectopie, luxation, subluxation.
- Rechercher une anomalie de forme : sphérophaquie, lenticone

Mesure de la pression intraoculaire (PIO)

- Palpation bidigitale (figure 26) : consistance du globe oculaire:


o Ferme à l’état normal
o Globe oculaire dur  Hypertonie oculaire
o Globe oculaire mou  Hypotonie oculaire
- Mesure au tonomètre (aplanation, air)
o TO = 10 - 21 mm Hg  Normal
o TO ≥ 22 mm Hg  Hypertonie oculaire
o TO < 10 mm Hg  Hypotonie oculaire

Examen de l’angle irido-cornéen (AIC)

- Réalisée à la lampe à fente à l’aide d’un verre de contact comportant un miroir.


- Apprécier son degré d’ouverture :
o AIC fermé
o AIC étroit
o AIC ouvert

1.2.6 Examen du segment postérieur


➢ Méthodes d’examen
- L ’ophtalmoscopie directe :
o À image droite.
o Ne donne un champ d’observation réduit.
o Ne permet pas une vision du relief.
o D’apprentissage aisée
- L’ophtalmoscopie indirecte :
o À image inversée.
o Réalisée à travers une lentille tenue à la main par l’examinateur.
o Permet la vision du relief et un champ d’observation étendu.
o Difficile et nécessite un apprentissage long.
- La biomicroscopie du fond d’oeil :
o Examiner le fond d’oeil à l’aide de la lampe à fente
o En utilisant une lentille ou un verre de contact d’examen.
o Permet une analyse très fine des détails du fond d’oeil.
➢ Aspect du fond d’oeil normal
- Examen du pôle postérieur (figure 27):
o La papille : disque clair à bords nets, présentant une excavation physiologique
au fond de laquelle apparaissent l’artère et la veine centrales de la rétine.
o Les vaisseaux rétiniens : les branches veineuses sont plus sombres, plus larges
et plus sinueuses que les branches artérielles
o La macula : située à proximité et en dehors de la papille, centrée par une zone
avasculaire
- Examen de la rétine périphérique.
➢ Lésions élémentaires du fond d’oeil
- Microanévrismes rétiniens (figure 28): points rouges de petite taille
- Hémorragies du fond d’œil (figure 29) :
o hémorragies intravitréennes,
o hémorragies pré-rétiniennes, qui masquent les vaisseaux rétiniens,
o hémorragies sous-rétiniennes,
o hémorragies intra-rétiniennes :
▪ hémorragies rétiniennes punctiformes
▪ hémorragies en flammèches
▪ hémorragies "en tache".
- Nodules cotonneux (figure 30): lésions blanches, superficielles et de petite taille. Ils
correspondent à l’accumulation de matériel axoplasmique dans les fibres optiques. Ils
traduisent une occlusion des artérioles pré-capillaires rétiniennes.
- Exsudats profonds (figure 31): accumulations de lipoprotéines dans l’épaisseur de la
rétine, qui apparaissent sous forme de dépôts jaunâtres.
- Oedème papillaire (figure 32).
- Excavation papillaire pathologique (figure 33).

1.3 EXAMENS COMPLEMENTAIRES


1.3.1 CHAMP VISUEL
Le champ visuel est la portion de l'espace vue par l’oeil regardant droit devant lui et immobile.
L'examen du champ visuel étudie la sensibilité à la lumière à l'intérieur de cet espace en
appréciant la perception par le sujet de tests lumineux d'intensité et de taille variables.
➢ Champ visuel de Goldmann : Périmétrie cinétique : l’exploration des déficits
périphériques, notamment hémianopsies et quadranopsies.
➢ Champ visuel automatique : Périmétrie statique : C’est une méthode d’examen plus
précise, qui explore de façon fine le champ visuel central adaptée pour le diagnostic et
le suivi du glaucome chronique.

1.3.2 ANGIOGRAPHIE A LA FLUORESCEINE


Après injection de fluorescéine, des clichés photographiques en série à l’aide d’un filtre bleu
permettront de visualiser le passage de fluorescéine dans les vaisseaux rétiniens artériels puis
veineux.

L’angiographie fluorescéinique réalise ainsi une étude dynamique de la vascularisation


rétinienne.

1.3.3 ANGIOGRAPHIE AU VERT D’INDOCYANINE


L’injection de vert d’indocyanine permet essentiellement de visualiser des vaisseaux
choroïdiens pathologiques (vascularisation d’un angiome de la choroïde, mais surtout
néovaisseaux choroïdiens au cours de la dégénérescence maculaire liée à l’âge).

1.3.4 ÉCHOGRAPHIE OCULAIRE


Cet examen peut se faire selon deux modes différents :

- En mode A : permet d’apprécier la longueur du globe oculaire (déterminer la


puissance de l’implant lors de chirurgie de la cataracte).
- En mode B :
o Examiner la rétine lors de trouble des milieux oculaires (cataracte ou
hémorragie du vitré),
o localiser un corps étranger intraoculaire,
o aider au diagnostic d'une tumeur intraoculaire ou intraorbitaire.

1.3.5 TOMOGRAPHIE EN COHERENCE OPTIQUE


- Fournit des photographies des différentes couches de la rétine à haute résolution
- Sa principale application est l’étude des affections maculaires :
o Confirmation du diagnostic d'une membrane prémaculaire ou d'un trou
maculaire.
o Quantification d’un oedème rétinien maculaire, et évolution sous traitement
par la mesure de l’épaisseur maculaire.
o Visualisation et localisation de néovaisseaux choroïdiens dans la DMLA.
o Dépistage et le suivi du glaucome chronique par la mise en évidence la perte
de fibres optiques, premier signe du glaucome.

1.3.6 Exploration électrophysiologique


1. Electrorétinogramme (ERG) :
- C’est l’enregistrement du potentiel d’action rétinien secondaire à une stimulation
lumineuse de la rétine à l’aide d’une électrode cornéenne.
- Il est altéré en cas de lésions rétiniennes étendues.
2. Potentiels évoqués visuels (PEV)
- Ils explorent donc les voies optiques dans leur globalité, de la cellule ganglionnaire au
cortex occipital.
- Ils sont un apport au diagnostic des neuropathies optiques .
3. Electro-oculogramme (EOG)

Il permet de mesurer l'activité de l'épithélium pigmentaire.

1.3.7 Vision des couleurs


À la recherche d'une dyschromatopsie :

- Congénitale : daltonisme...
- Acquise : affections rétiniennes, neuropathies optiques.

2 PATHOLOGIES OCULAIRES COURANTES


2.1 OEIL ROUGE
L’œil rouge : une situation ophtalmologique assez fréquente

- Éliminer un traumatisme oculaire, brûlure chimique (interrogatoire).


- Rechercher les signes d’accompagnement (Douleur, BAV, Blépharospasme,
Photophobie).
- Déterminer le siège
- Analyser l’intensité.

2.1.1 CAUSES TRAUMATIQUES


- Contusions
- Plaies
- Brûlures
2.1.2 CAUSES NON TRAUMATIQUES

2.1.2.1 OEIL ROUGE NON DOULOUREUX


➢ Conjonctivite (figure 34)

Inflammation de la conjonctive provoquée par :

- Un agent infectieux : un virus (conjonctivite virale), une bactérie (conjonctivite


bactérienne)
- Une allergie (conjonctivite allergique)

La conjonctivite infectieuse peut être très contagieuse.

Le malade se plaint souvent de sensation de sable dans les yeux.

Elle est caractérisée par :

- Une rougeur :
o peu intense, superficielle
o -Siège: diffuse au niveau de la conjonctive
o -Absence des signes d’accompagnement
- Irritation de l'oeil
- Sensations de brûlures
- Secrétions conjonctivales muqueuses ou purulentes

➢ Ptérygion (figure 35)


Une invasion cornéenne issue de la conjonctive limbique.
C’est une lésion bénigne de la conjonctive.

➢ Hémorragie sous conjonctivale (figure 36)


C’est une affection relativement fréquente, souvent impressionnante mais bénigne.
Elle est le fait d’une hémorragie dans l’espace situé sous la conjonctive.
Sa récidive doit faire chercher une maladie qui pourrait la favoriser comme une hypertension
artérielle, une maladie entrainant des troubles de la coagulation, voire un diabète.

2.1.2.2 OEIL ROUGE DOULOUREUX


➢ Crise aiguë de glaucome primitif par fermeture de l’angle
- Sujets prédisposés : hypermétropes, petits yeux.
- Age de survenue : 50 – 70 ans.
- Signes fonctionnels :
o Douleur oculaire violente (sensation d’écrasement oculaire)
o Baisse importante de la vision qui est réduite à une perception lumineuse
o Signes digestifs : nausées, vomissements
- Examen physique (figure 37) :

o Rougeur oculaire avec injection péri-kératique


o Semi-mydriase aréflexique
o Cornée trouble
o OEil dur comme une bille de verre à la palpation bigiditale
o hypertonie oculaire supérieure à 50 mm Hg (normalement inférieure ou égale à

22 mmHg)
o Fond d’oeil non visible

➢ Kératite
- On appelle kératite toute atteinte inflammatoire ou infectieuse de la cornée.
- Les kératites se divisent en deux groupes différents :
o Les kératites superficielles (épithélium cornéen)
o Les kératites stromales ou interstitielles (stroma cornéen)
- Clinique
o Unilatérale

o Œil rouge et douloureux avec baisse de vision variable

o Signes irritatifs : photophobie, larmoiement, blépharospasme

o Test à la fluorescéine positif (kératites superficielles)

➢ Uvéite antérieure ou iridocyclite


- Elle associe une inflammation de l’iris (iritis) qui se traduit avant tout par une réaction
spastique (myosis) et plastique (synéchies) et une inflammation du corps ciliaire
(cyclite) qui est à l’origine des signes d’accompagnement des réactions ciliaire et
d’une exsudation protéique anormale caractéristique.
- Signes fonctionnels en général unilatéraux au début :
o Douleur oculaire
o Baisse de vision généralement assez marquée,
o Les signes d’accompagnement : larmoiement, photophobie, blépharospasme
o Tous ces signes sont moins importants que dans la crise du glaucome aigu
- Examen clinique :
o Rougeur oculaire avec rougeur péri-kératique
o Myosis
o Chambre antérieure trouble : effet "TYNDALL" de l’humeur aqueuse
(particules brillantes en suspension mobiles dans la fente lumineuse fine et
étroite de la lampe à fente)
o Précipités rétro-cornéens
o Synéchies irido-cristalliniennes
➢ Sclérite antérieure ou épisclérite (figure 38)
- Affection rare, généralement unilatérale
- Signes fonctionnels :
o Douleur plus importante au cours de la sclérite
o L’acuité visuelle est normale
- Examen : il existe une petite voussure violacée avec dilatation des vaisseaux
conjonctivaux et épiscléraux

2.2 BAISSE DE L’ACUITE VISUELLE


2.2.1 BAV brutale
‐ Avec oeil rouge (voir chapitre précédent)

‐ Avec oeil blanc :

- Décollement de rétine
- Hémorragie intravitréenne
- Occlusion de l’artère centrale de la rétine
- Occlusion de la veine centrale de la rétine
- Neuropathie optique
- Uvéite postérieure

2.2.2 BAV progressive


‐ Trouble de la réfraction : myopie, hypermétropie, astigmatisme, presbytie

‐ Strabisme (amblyopie)

‐ Cataracte
‐ Glaucome chronique

‐ Dégénérescence maculaire liée à l’âge


Post-test
1) Question1 :
Un patient âgé de 48 ans, diabétique, est adressé en consultation ophtalmologique pour examen
systématique à la recherche de rétinopathie diabétique.
‐ Préciser les différentes étapes de la mesure de l’acuité visuelle.
‐ Préciser les différentes étapes du reste de l’examen ophtalmologique.
2) Question2 : QCM
QCM 1
Devant un oeil rouge, quels sont les signes en faveur d’une uvéite antérieure ?
a) Le siège de la rougeur au niveau des culs-de-sac conjonctivaux
b) La douleur
c) Les synéchies postérieures
d) Un Tyndall de la chambre antérieure
e) Les précipités rétro-cornéens
QCM 2
Parmi les propositions suivantes, quels sont les signes en faveur d’une conjonctivite
allergique ?
a) Atteinte le plus souvent bilatérale
b) Douloureuse
c) Acuité visuelle est conservée
d) Prurit
e) Un test à la fluorescéine positif
QCM 3
Parmi les affections suivantes, quelles sont celles qui peuvent être responsables d’une baisse
brutale de la vision avec oeil rouge ?
a) Kératite
b) Occlusion de la veine centrale de la rétine
c) Glaucome par fermeture de l’angle
d) Uvéite antérieure
e) Une hémorragie intra-vitréenne

Réponses :
1) Question1 :
‐ Examen de l’acuité visuelle de loin et de près, oeil droit puis oeil gauche après correction
d’un éventuel trouble de la réfraction.
Examen : annexes, l’oculomotricité, la cornée, la chambre antérieure, l’iris, réflexe
photomoteur direct, réflexe photomoteur afférent, cristallin, vitré, fond d’oeil : lentilles
contact ou non-contact
Mesure du tonus oculaire, Gonioscopie, Dilatation pupillaire
2) Question 2:

QCM 1 : b-c-d-e

QCM 2 : a-c-d

QCM 3 : a-c-d
Annexes

Figure 1 : Echelle d'acuité visuelle de loin de type Monoyer

Figure 2 : Echelle d'acuité visuelle de près de Parinaud


Figure 3 : les troubles de la réfraction

Figure 4 : examen de la motilité oculaire


Figure 5 : examen du reflexe photomoteur afférent

Figure 6 : entropion

Figure 7 : ectropion
Figure 8 : exophtalmie

Figure 9 : ptosis

Figure 10 : chalazion

Figure 11 : blépharite
Figure 12 : chémosis

Figure 13 : retourner la paupière supérieure à la recherche d’un corps étranger

Figure 14 : symblépharon
Figure 15 : test de schirmer

Figure 16 : diminution de la transparence cornéenne

Figure 17 : test à la fluoréscéine positif : kératite superficielle


Figure 18 : précipités rétrocornéens

Figure 19 : effet « Tyndall »

Figure 20 : hypopion
Figure 21 : hyphéma

Figure 22 : synéchies irido-cristalliniennes

Figure 23 : rubéose irienne


Figure 24 : leucocorie

Figure 25 : cataracte

Figure 26 : évaluation du tonus oculaire par la palpation bidigitale


Figure 27 : photo d’un FO normal

Figure 28 : microanévrysmes rétiniens

Figure 29 : hémorragies du FO
Figure 30 : nodules cotonneux

Figure 31 : exsudats du FO

Figure 32 : œdème papillaire


Figure 33 : excavation papillaire pathologique (glaucomateuse)

Figure 34 : conjnctivite
Figure 35 : ptérygion

Figure 36 : hémorragie sou conjonctivale

Figure 37 :crise aigüe glaucome primitif à angle fermé : chambre antérieure étroite,
œdème cornéen

Figure 38 : sclérite antérieure

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