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IV.1. : LA PAUPIERE
IV.1.1. INTRODUCTION
Cours d’ophtalmologie 1
Le Chalazion
C’est un granulome inflammatoire du tarse, très fréquent, lié à l’obstruction
inflammatoire du canal d’évacuation de la glande de Méibomius.
L’évolution se fait souvent vers un enkystement ou une fistulisation. Il faudra le
distinguer de l’orgelet qui lui est douloureux et centré sur un cil.
Son traitement est médical (antibiotique par voie locale). On recourra à la chirurgie en
cas d’enkystement. Le chalazion traduit souvent une faiblesse de l’organisme (stress,
maladies systémique).
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IV.1.2.2. Blépharites diffuses chroniques :
Elles sont fréquentes, récidivantes et de traitement difficile. C’est l’inflammation de
l’épiderme du bord libre ; toute la rangée du bord libre est rouge, irritée avec
• soit une forme crouteuse agglutinant les cils,
• soit une forme de dysfonction meibomienne s’accompagnant d’une
inflammation oculaire et qu’on dénomme rosacée oculaire ; on retrouve
fréquemment une rosacée cutanée du visage ; les tétracyclines par voie
générale peuvent apporter une amélioration, mais il s’agit alors d’un traitement
prolongé.
IV.1.2.3 Tarsite :
C’est l’inflammation du tarse qui traduit des infections répétées et étendues de ce tissu
(affection rare).
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IV.1.3. MALPOSITIONS ET DEFORMATIONS DES PAUPIERES
Ectropion
C’est une éversion du bord libre de la paupière inférieure qui perd le contact avec le
bord oculaire d’où larmoiement, mauvaise occlusion et aspect disgracieux.
Etiologies :
a. Rétraction cicatricielle due à une brûlure
b. Hypo contraction du muscle orbiculaire secondaire à la paralysie faciale
c. Sénilité
d. Congénitale
Entropion
C’est l’enroulement en dedans du bord libre de la paupière, touchant particulièrement
la paupière inférieure. Elle s’accompagne en général d’un trichiasis d’où on parle
d’entropion – trichiasis.
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c. Maladies chroniques : Trachome,
d. Congénital
e. Spastique : dû à la contraction de l’orbiculaire
Epicanthus
C’est un repli cutanéo - musculaire plus ou moins vertical à concavité externe
recouvrant et masquant plus ou moins l’angle palpébral interne. Il est soit congénital
soit acquis à l’occasion d’un traumatisme de la région orbito – nasale. Habituellement
bilatéral et symétrique, souvent associé à des anomalies orbito – faciales.
Exemple : Les chinois présentent un épicanthus racial.
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Blépharochalasis
C’est la distension cutanée siégeant surtout sur la paupière supérieure
Dermatochalasis
C’est l’atrophie sénile de la peau de la paupière supérieure, c’est un excès cutané qui
retombe sur le bord libre de la paupière en place.
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- Certaines exophtalmies.
Contracture du releveur de la paupière supérieure :
Cela entraîne une rétraction spasmodique de la paupière supérieure.
Le ptôsis :
C’est la chute de la paupière supérieure ou l’état d’une paupière supérieure dont la
position est anormalement basse en raison d’une impotence de muscle releveur de
la paupière. Les plis de la paupière sont effacés. La chute peut être partielle ou totale.
Etiologies : Elles sont multiples
o ptosis congénital
o ptosis acquis :
- Neurogène : Paralysie du III, Syndrome de CLAUDE BERNARD HORNER :
Elle affecte le muscle de MULLER par atteinte du sympathique.
- Myogène : au cours de la sénilité, héréditaire, myasthénie
- Post – traumatique
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volumineux hématome peut empêcher l’ouverture ou une plaie profonde de paupière
supérieure peut avoir sectionne le muscle releveur.
Nettoyer doucement sans pression pour vérifier l’état du globe oculaire sous-jacent :
acuité, reflexe photomoteur, mobilité.
Distinguer les plaies parallèles et a distance du bord libre, qui se cicatrisent facilement
(lignes physiologiques), des plaies touchant le bord libre qu’il faudra suturer
soigneusement afin d’éviter une déformation et/ou une malposition des cils.
Au niveau de l’angle interne des paupières, toujours penser a une section ou un
arrachement des canalicules lacrymaux à réparer par microchirurgie.
Au niveau de la paupière supérieure, une section du muscle releveur devra être
restaurée au mieux et être reprise éventuellement en cas de ptosis traumatique
résiduel.
Comme toujours, en traumatologie, vérifier les vaccinations antitétaniques et, en cas
de morsure, contacter le centre antirabique.
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Molluscum contagiosum
Malignes :
Epithélioma basocellulaire
Epithélioma spinocellulaire
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IV.1.7. AUTRES ANOMALIES PALPEBRALES
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Les anomalies des sourcils et des cils
Peuvent être de plusieurs ordres :
Anomalies de croissances
- Hypertrichose : pilosité anormalement développée en nombre et en longueur,
de cause endocrinienne ou congénitale.
- Hypotrichose : alopécie du système pileux affectant les cils et les sourcils
rencontrée dans les malformations congénitales de la face, ou dans les
affections acquises (inflammatoires ou traumatiques, faux cils…)
Anomalies de position
- Dystichiasis : anomalie congénitale caractérisée par la présence d’une double
rangée des cils, l’autre disposée le long de la lame de muqueuse du bord libre.
- Trichiasis : déviation interne d’un ou de plusieurs cils normalement implantés
et cela entraîne une irritation de la cornée et de la conjonctive.
Anomalies de pigmentation : décoloration des cils et des sourcils
(congénitale ou acquise).
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IV.2. : L’APPAREIL LACRYMAL
IV.2.1 INTRODUCTION
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IV.2.2.4 Tumeurs de la glande lacrymale :
Kystes
Tumeurs mixtes
Tumeurs lacrymales vraies
Elle est dominée par l’obstruction anatomique ou parfois fonctionnelle des voies
lacrymales d’excrétion. Le symptôme majeur en est le larmoiement.
Causes : Elles sont nombreuses, variées et de fréquence égale
Atrésie des points lacrymaux
Canaliculite
Dacryocystite
Tumeur maligne du sac lacrymal
LA DACRYOCYSTITE
Le larmoiement chez le nourrisson : motif fréquent de Consultation, peut révéler
ou accompagner plusieurs types de pathologies, de la plus bénigne à la plus
sévère.
Sa présence est évocatrice de deux diagnostics principaux : l’imperméabilité
lacrymonasale, très fréquente, et le glaucome congénital, beaucoup plus rare
mais bien plus grave car engageant le pronostic visuel
L'interrogatoire précise le diagnostic et oriente la conduite à tenir.
IMPERMÉABILITÉ LACRYMONASALE
Chez le nourrisson: obstacle congénital sur les voies lacrymales dans leur
portion verticale (valvule de Hasner), (5 à 20 % des nouveau-nés)
Diagnostic : interrogatoire, larmoiement généralement unilatéral, apparu dès la
naissance, chronique, clair, permanent, avec de fréquents épisodes de
surinfections appelées « conjonctivites lacrymales » répétées tous les mois,
plus rarement des dacryocystites aigues. Ces « pseudoconjonctivites »
disparaissent à l'instillation d‘ATS ou d‘ATB et récidivent le plus souvent dès
l’arrêt.
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Evolution: tendance à l'amélioration spontanée au cours de la première année
de vie, avec un taux variant selon les auteurs entre 89 et 96 %.
Ainsi, avant l’âge de 3 mois, un simple massage du sac lacrymal doit être
proposé et peut suffire à la résolution du problème.
Après l’âge de 3 mois, ce taux de « guérison naturelle » tombe sous les 50 %
après 6 mois, pour devenir franchement rare après un an, tandis que le taux de
guérison après simple sondage est proche de 100 % jusqu’à six mois, pour
diminuer ensuite avant l’âge de 3 mois.
Prise en charge:
-Lavage abondant au sérum physiologique ;
-Si surinfection: collyres antibiotiques n'étant nécessaires que si l'infection est
plus sévère ou résistante.
-Sondage des voies lacrymales
Diagnostic:
-À la naissance, il existe une tuméfaction bleutée, uni- ou bilatérale, sous-
cutanée profonde, sous le canthus interne dans la région du sac lacrymal, le
plus souvent asymptomatique.
- A la première consultation, les parents ne rapportent ni épiphora ni sécrétions.
- À la palpation, la masse est rénitente, kystique, ne se gonflant pas lors des
cris de l’enfant, bien limitée, non battante et non chaude, n’ayant pas l’aspect
d’un angiome.
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Traitement: urgent, car risque surinfection (dacryocystite aigu précoce du
nouveau-né).
-Dans un premier temps: proposer un simple massage du sac, car la pression
peut permettre au liquide de s’échapper par les canalicules, associé des
lavages oculaires et ATS et/ou ATB topique en cas de sécrétions.
- Si la mucocèle persiste, sondage pour lever les deux obstacles afin d’éviter
une surinfection et une abcédation du sac (rhinoscopie pour exclure un kyste
du méat inférieur).
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IV.3. : LA CONJONCTIVE
IV.3.1 INTRODUCTION :
La conjonctive recouvre :
La face postérieure de la paupière : conjonctive tarsale
La face antérieure de la sclère : conjonctive bulbaire
Entre les 2 se présente un cul-de-sac supérieur et inférieur.
Figure IV.3.1 : La conjonctive : (1) Cul-de-sac, (2) conjonctive bulbaire, (3) conjonctive tarsale
C’est une muqueuse constituée d’un épithélium pluristratifié, il y a existence dans son
stroma des vaisseaux sanguins, lymphatiques, et des nerfs.
La conjonctive a pour fonction principale la protection :
Mécanique
Immunologique
Bactérienne
Sa pathologie dominée par :
Essentiellement les infections et inflammations (conjonctivites)
Dégénérescences
Anomalies diverses
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IV.3.2 PATHOGENIE, SEMIOLOGIE ET FORMES CLINIQUES
Traitement :
Antibiotiques ; instillation sous forme de collyre pendant 5-7 jours, tous les
antibiotiques peuvent être utilisés (antibiotiques sans corticoïdes).
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Figure IV.3.2 : Conjonctivite Bactérienne
Chlamydia (trachome) :
Système de classification simplifiée de l’OMS pour le trachome
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b
e
Figure IV.3.5 (a, b, c, d, e) : Trachome
Conjonctivites virales :
• Virus de l’herpès et zona: agents virostatiques;
• Adénovirus: ttt symptomatiques (larmes artificiels) et hygiène;
• Conjonctivite hémorragique aigue (Apolo)
• Molluscum contagiosum du bord des paupières: excision.
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Limbo-conjonctivite endémique des tropiques :
On observe des papilles conjonctivales tarsiennes retrouvées dans la conjonctivite
allergique Limbo-conjonctivite endémique des tropiques forme particulière de
l’Afrique, le catarrhe printanier occidental.
Conjonctivite irritative :
Agents physique ou chimique
Conjonctivites iatrogènes :
Application prolongée de certains collyres (atropine).
Maladies dermatologiques
Champignons:
Antimycosiques
Parasites:
Onchocercose ou Loa Loa: traitement général antiparasitaire, élimination chirurgicale
du vers présent sous la conjonctive.
Mycoses conjonctivales :
Sporotrichose, blastomycose, coccidiodomycose, candidose, rhinisporidioses
Allergies:
Elimination de l’allergène, stabilisateurs mastocytes, antihistaminiques, corticoïdes.
Causes et moment d’apparition des conjonctivites du nouveau-né :
• Irritation toxique: quelques heures après l’application du nitrate d’argent
(Crédé)
Neisseria gonorrheae (accouchement):1-4 jrs.
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• Bactéries banales (Streptococcus pneu, Haemophilus influenza, Pseudomonas
aeruginosa, Staphylocoques… :4-6jrs
• Virus de l’herpès: 5-7jrs
• Chlamydia trachomatis. 7-10 jrs
IV.3.2.1.3 Complications :
Kératites : Fréquentes et conditionnent le pronostic visuel
Atteinte des glandes lacrymales qui entraîne une hyposécrétion, sténose des
canalicules lacrymaux
Atteintes des bords palpébraux (blépharites)
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IV.3.2.2 Affections dégénératives des conjonctives :
Kératoconjonctivite sèche :
La sécheresse est due à l’altération de la composition du film lacrymal ou à son
étalement défectueux à la surface du globe ce qui entraîne des modifications de
l’épithélium cornéen avec des sécrétions blanc - jaunâtre visqueux.
Concrétions calcaires :
Points blanc-jaunâtres au niveau de la conjonctive palpébrale qui correspondent à
un matériel amorphe, produit de dégénérescence cellulaire retenue dans des
invaginations épithéliales
IV.3.2.2.2 Dégénérescence du tissu conjonctif
Pinguécula :
Extrêmement fréquent chez l’adulte de plus de 40 ans. C’est une petite saillie jaunâtre
triangulaire dans l’aire de la fente palpébrale que l’on retrouve de chaque côté du
limbe, mais généralement du coté nasal. Elle tend à s’accroître avec l’âge. Un collyre
antiseptique ou anti-inflammatoire non stéroïdien est largement suffisant lors des
poussées inflammatoires.
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Figure IV.3.8 : Pinguécula
Ptérygion :
Replis de la conjonctive nasale, empiétant sur la cornée, dans l’aire de la fente
palpébrale, sur l’axe transversal du globe. La partie adhérente à la cornée (tête)
semble attirer la conjonctive bulbaire en la plissant. le ptérygion serait un phénomène
irritatif consécutif aux multiples microtraumatismes reçus dans certains milieux
professionnels ou au grand air (soleil, vent, insectes, poussière). Son traitement est
essentiellement chirurgical. Il y a lieu d’avoir une récidive (30%) surtout chez les sujets
jeunes, par les techniques de simple excision avec ou sans dérivation des lambeaux.
Actuellement, les techniques qui entrainent le moins de récidives sont celles d’exciser
la tumeur et de faire une autogreffe conjonctivale ou une greffe de la membrane
amniotique avec sutures ou colle biologique (à base de fibrine) pour les deux dernières
techniques. Le développement d’un ptérygion non traité tends à évoluer vers le centre
de la cornée, en provoquant de l’astigmatisme, accompagné de signes inflammatoire,
voire recouvrir l’aire pupillaire entraînant une cécité réversible (par la chirurgie).
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IV.3.3 ANOMALIES DIVERSES DE LA CONJONCTIVE
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IV.4. : LA CORNEE
Clinique
Signes fonctionnels :
- Photophobie
- Larmoiement
- Blépharospasme
- Douleur+++
- Baisse de l’Acuité Visuelle (BAV)
Signes physiques :
- Unilatéral
- Rougeur périkératite, myosis
- Lampe A Fente (LAF): test à la fluorescéine (colorant) fixe les lésions en vert-
jaune
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IV.4.2. TRAUMATISMES
Contusion :
Suite à un choc direct sur l’œil. On a comme manifestation un œdème cornéen avec
kératite striée et/ ou une rupture de la membrane de Descemet.
Erosion :
Toute érosion entraîne une douleur intense, des larmoiements, une photophobie, et
un blépharospasme.
Elle est en général superficielle et guérit en quelques heures. Si elle est étendue on
obtient la guérison complète dans les 24 – 48 heures.
Plaie :
Ils peuvent être de différentes sorte (métallique, minéral, végétal, verre, ailes
d’insectes souvent) Superficiel ou profond.
Superficiel : au niveau de l’épithélium, d’extraction facile (aiguille
d’injection…).
Profond : enfoncé dans le stroma, morceau de verre, métal, bois. Sont
généralement moins douloureux. D’autres ,quoique intra cornéen , peuvent
pénétrer dans la chambre antérieur et l’ablation devient difficile.
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Figure IV.4.3 : Corps étranger cornéen
Brûlures :
Elles peuvent être thermiques ou chimiques
Thermiques : corps incandescent projeté sur la cornée, entraîne une nécrose
limitée et quasi maximale.
Chimiques : gravité +++, acides ou bases, de gravité extrême. Son traitement
consiste à rincer abondamment soit avec de l’eau de robinet propre, soit avec
une solution de sérum (ringer lactate) surtout si brûlure par acide.
N.B. : ne pas rincer à l’eau si c’est une base.
.
Figure IV.4.4 : KPS
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- Troubles visuels : généralement légers, si K.P.S centrale (axe optique) les
troubles visuels peuvent être gênant.
- Larmoiement : pouvant être important
- Photophobie
- Blépharospasme
IV.4.3.2 Interrogatoire
Mettre une goutte de fluorescine qui colore les lésions en vert ceci traduisant une perte
de substance lors de l’examen à la L.A F.
Cornée : membrane de Bowman, stroma, endothélium, CA
Rechercher la sensibilité cornéenne (qui est perdue dans les infections virales).
Altération tissulaire qui s’étend jusqu’au-delà de stroma, qui peut être centrale
ou périphérique. Ceci entraîne la disparition du tissu transparent cornéen qui
se répare par la formation d’un tissu cicatriciel opaque, avec risque de leucome
adhérant (synéchies cornéo-iriennes), fistule et panophtalmie.
Les conséquences de l’ulcère peuvent être l’une des grandes causes de
cécités dans les pays en voie de développement.
Ulcère cornéen = érosion couche épithéliale, atteinte stroma cornéen
Affections cornéennes: problème majeur de santé publique, responsables
malvoyance et cécité
OMS: 85 millions déficients visuels en 2010,39 millions non-voyant. 9/10
déficients visuels pays en développement.
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OMS : cécité unilatérale dus aux traumatismes et aux ulcérations
cornéennes 1,5-2 millions/an.
4ième cause mondiale cécité: cataracte, glaucome et DMLA. 2ième cause de
cécité unilatérale après cataracte (pays en voie développement).
Afrique francophone sub-saharienne: 2.000.000 d’aveugles et 6.000.000
malvoyants, 30 % dues lésions cornéennes évitables.
Pathologie fréquente, grave, perte anatomique et/ou fonctionnelle globe
oculaire (urgence).
IV.4.4.1 Etiologies
Etiologies
Mécaniques :
- Traumatisme
- Lentilles de contact
- Malformation palpébrale (éversion de la paupière)
- Sécheresse
- Dystrophie cornéenne
- Brûlures
- Irradiations
Virus :
- Herpès simplex, Zooster
- Varicelle
- Variole
- Vaccine
- Les mycoses les plus rencontrées sont Aspergillus, Candida, Actinomycose,
blastomycoses.
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Figure IV.4.5 : Etiologie des ulcères cornéens
IV.4.4.2 Diagnostic :
Signes fonctionnels :
Ils sont variables :
- Dominés parfois par la douleur si l’ulcère est superficiel et débutant et
quand la sensibilité cornéenne est encore bonne .
- Indolore s’il se développe une kératite neuroparalytique (atteinte du trijumeau)
- Photophobie, larmoiement, blépharospasme d’intensité variable
- L’acuité visuelle est atteinte en fonction de la topographie et étendue de l’ulcère
(central).
Signes objectifs
- Injections périkératiques limitées ou totales selon la situation de l’ulcère.
- Comme dans la KPS : tester la sensibilité cornéenne, paupières, conjonctives,
appareil lacrymal, CA, PIO
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IV.4.4.4 Evolution de l’ulcère
IV.4.5 MYCOSES :
Diagnostic :
Caractère torpide de l’ulcère, aspect de l’ulcère, ulcère douloureux et difficile à
traiter.
Les mycoses les plus rencontrées sont Aspergillus, Candida, Actinomycose,
blastomycoses.
Figure IV.4.6:
A : Retard de cicatrisation post-décollement de rétine (1ére photo à gauche).
B : Ulcère de Mooren (2ème à droite).
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C : Ulcère neurotrophique (anesthésie du V, 2ème photo à gauche)).
D : Kératolyse centrale aseptique (Polyarthrite Rhumatoïde et Sjögren, 2 ème photo à
droite).
Elles occupent une place de premier plan par l’augmentation de leur fréquence et de
leur gravité. Cette évolution est sans doute liée à l’utilisation abusive des antibiotiques
et des corticoïdes.
Les virus en cause sont souvent épithéliotropes qui atteignent conjointement
peau et conjonctives. Ils ont un tropisme neurotrope qui se manifeste par des troubles
de la sensibilité cornéenne et troubles neurotrophiques.
Les manifestations cliniques sont liées à l’action directe du virus et aussi sur
son pouvoir d’induire les phénomènes immunologiques.
KPS :
Le diagnostic repose essentiellement sur l’aspect de la lésion, les
circonstances d’apparition, l’éventualité d’un épisode de même nature
antérieur, l’hypoesthésie cornéenne, notion d’éruption herpétique de
voisinage et des tests de laboratoire.
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L’évolution est variable, parfois spontanément après quelques temps, on a un
aplatissement de l’ulcère, la dendrite s’estompe et l’épithélium voisin répare la
plaie. Tout au plus il restera une petite tâche opaque sur la membrane de
Bowman.
Kératite Disciforme
C’est une forme assez peu fréquente, mais la plus typiques des kératites
interstitielles virales. A l’examen on a une opacité gris blanc, discoïde, centrale,
occupant toute l’épaisseur de la cornée, laissant une couronne de stroma périphérique
intacte. L’épithélium est continu en avant, en arrière, il existe des plis descemétiques
et quelques précipités d’importance variable.
- Autres types de kératites virales : Varicelle, Zona, Adénovirus
IV.4.9.1 Symptômes
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- Epaississement du stroma qui devient opalescent
- Modifications des plans postérieurs de la cornée avec plis descemétiques.
IV.4.9.2 Etiologies
Causes épithéliales
- Ulcération épithéliale étendue, chronique. Ex : ulcère torpide par brûlure (NaOH)
qui entraîne une imbibition du stroma par les larmes qui dans un premier temps
épaississent les couches antérieures du stroma.
- Anoxie épithéliale par lentilles de contact
Causes stromales
Sont essentiellement inflammatoires. Ex : kératites interstitielles, disciformes
Causes endothéliales
Sont dominantes :
- Traumatismes
- caustiques
- toxiques
- chirurgie endoculaire
Autres causes :
- Dégénératives : Sénilité
- Causes dystrophiques
- Inflammatoires : uvéites
- Greffes cornéennes : les cellules peuvent attaquer les cellules endothéliales
du greffon.
- Modification de la pression intraoculaire : PIO augmentée +++ d’où perte des
cellules endothéliales.
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Kératopathie en bandelette
Constituée par le dépôt de grain de calcaire en une fine couche sous épithéliale au
niveau de la membrane de Bowman et du stroma.
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IV.5. : LA SCLERE
- Plaques hyalines
- Staphylomes
IV.5.3. TRAUMATISMES
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- Affections générales : TBC, lèpre, syphilis, herpes, sarcoïdose, maladies du
collagène, PR, allergie
Traitement : corticoïdes
IV.5.5 TUMEURS
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IV.6. : LE CRISTALLIN
IV.6.1 LA CATARACTE
La cataracte est l’opacification de tout ou partie du cristallin ; c’est une pathologie très
fréquente (150 000 à 200 000 interventions chirurgicales de cataracte sont pratiquées
chaque année en France) et en augmentation constante dans les pays industrialisés
du fait de l’allongement de l’espérance de vie. C’est une des plus grandes réussites
de la chirurgie oculaire pouvant restituer une fonction visuelle quasi normale.
IV.6.1.1 DIAGNOSTIC
il repose sur :
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L’examen après dilatation pupillaire :
• La cataracte totale : cette forme très évoluée est parfois objectivable à l’oeil
nu, à l’éclairage direct de la pupille, le cristallin cataracté modifiant la lueur
pupillaire qui est grisâtre (normalement rouge).
Un bilan préopératoire dont le but est de faire la part de ce qui revient à la cataracte
dans la baisse d’acuité visuelle. Il est capital de prendre le tonus oculaire pour
rechercher un éventuel glaucome associé et d’effectuer un examen du fond d’oeil pour
apprécier l’état de la rétine, en particulier au niveau maculaire.
Il faut noter que l’opacification du cristallin crée une gêne à l’examen du segment
postérieur ; dans certaines cataractes très évoluées, le fond d’oeil est même invisible
: il faut alors s’aider d’examens complémentaires tels que l’échographie (à la
recherche d’un décollement de rétine méconnu) et l’électrorétinogramme (ERG) qui
enregistre l’activité électrique de la rétine.
Il ne se pose guère après un examen correct. Le problème majeur est, rappelons le,
d’apprécier le pronostic visuel postopératoire en recherchant une atteinte oculaire
associée.
Cours d’ophtalmologie 39
IV.6.1.1.3 Diagnostic étiologique
cataracte sénile :
C’est de loin la cause la plus fréquente.
Liée à des troubles métaboliques encore inconnus, elle survient habituellement chez
le sujet de plus de 65 ans, mais peut toucher également des individus plus jeunes (on
parle alors de cataracte « présénile »).
cataractes traumatiques :
Assez fréquentes, survenant chez le sujet jeune et chez l’enfant, le plus souvent
unilatérales, elles peuvent être contusives (classiquement sous-capsulaires
postérieures en rosace) ou liées à un traumatisme perforant (secondaires à
l’imbibition du cortex cristallinien par l’humeur aqueuse après ouverture de la capsule
cristallinienne).
Si leur diagnostic est le plus souvent évident lors de traumatismes, elles peuvent
également passer initialement inaperçues.
Il est donc très important, devant une cataracte unilatérale du sujet jeune, de
suspecter cette cause et de la rechercher par l’interrogatoire, la présence d’autres
stigmates traumatiques oculaires et une radiographie de l’orbite à la recherche d’un
corps étranger intraoculaire passé inaperçu.
cataractes «pathologiques» :
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postérieure et complique souvent un diabète insulinodépendant ; chez le sujet âgé, le
diabète non insulinodépendant est une cause favorisante de cataracte sénile.
L’indication opératoire de la cataracte diabétique, qui dépend bien sûr de la gêne
fonctionnelle, peut être élargie pour des raisons optiques afin de permettre la
surveillance et le traitement au laser d’une rétinopathie diabétique associée.
2. autres causes :
Certaines cataractes, beaucoup plus rares, peuvent être associées à d’autres
pathologies, comme la trisomie 21, la maladie de Steinert et certaines affections
cutanées (cataractes syndermatotiques), comme la sclérodermie ou l’eczéma
atopique.
cataractes iatrogènes :
cataractes congénitales :
2. cataractes héréditaires :
Ces cataractes génétiques, assez fréquentes, sont le plus souvent de transmission
autosomale dominante. Elles peuvent être isolées ou associées à des syndromes
pluri-malformatifs (dégénérescence spino-cérébelleuse).
IV.6.1.2 TRAITEMENT
Cours d’ophtalmologie 41
mensurations cornéennes (kératométrie) permettant de calculer la puissance en
dioptries de l’implant intraoculaire.
Un temps essentiel de l’examen préopératoire est l’information au patient (+++), qui
doit être prévenue des modalités du traitement chirurgical, des résultats fonctionnels
qu’il peut en attendre, et des complications potentielles (consentement éclairé).
IV.6.1.2.2 Moyens :
ablation du cristallin cataracté :
Correction optique :
• la correction par lunettes, qui est la plus ancienne, est à l’heure actuelle
abandonnée. Ne pouvant être utilisée qu’en cas de chirurgie bilatérale, du fait de
l’agrandissement considérable de la taille des images, elle entraîne en outre des
perturbations importantes de l’espace visuel, avec notamment une modification des
distances apparentes et des altérations de la périphérie du champ visuel.
Cours d’ophtalmologie 42
IV.6.1.2.3 Indications :
L’indication opératoire qui, comme nous l’avons vu, ne doit être posée qu’après un
examen ophtalmologique complet, dépend de la gêne fonctionnelle. Il n’y a pas de
chiffre d’acuité visuelle seuil, la gêne fonctionnelle étant très variable d’un sujet à
l’autre. Ainsi, par exemple, on peut être amené à ne pas opérer une personne âgée
dont l’acuité visuelle de loin est aux alentours de 4/10èmes, et à l’opposé opérer un
sujet jeune, actif, tolérant mal une baisse d’acuité visuelle à 6/10èmes.
L’indication opératoire chez l’enfant pose des problèmes bien différents. Si l’indication
opératoire est bien codifiée en cas de cataracte bilatérale, les modalités de
l’intervention en cas de cataracte unilatérale, souvent compliquée d’amblyopie, restent
très discutées.
IV.6.1.2.4 Résultats :
Le traitement chirurgical permet dans plus de 90% des cas une récupération
fonctionnelle excellente et rapide, dès le lendemain de l’intervention ou en quelques
jours. Le patient peut reprendre très rapidement une activité normale, sous couvert
d’un traitement anti inflammatoire local (collyre corticoïde ou collyre AINS) poursuivi
pendant quelques semaines, associé aux examens ophtalmologiques de contrôle.
Les résultats fonctionnels peuvent cependant être compromis dans certains cas :
l’oedème maculaire, survenant dans environ 3% des cas ; il s’agit d’un œdème
maculaire cystoïde, comparable à l’oedème maculaire observé dans la
rétinopathie diabétique ou dans les occlusions veineuses rétiniennes. Il va
régresser dans 2/3 des cas, mais dans 1/3 des cas, soit 1% des yeux opérés,
l’évolution se fait vers un œdème maculaire chronique avec baisse d’acuité
visuelle permanente.
Cours d’ophtalmologie 43
ouverture centrale de la capsule postérieure par photosection au laser YAG
sans réouverture chirurgicale de l’oeil.
IV.6.2.1 Ectopies :
Etiologies
Elles sont Isolées ou Associées à d’autres malformations souvent bilatérales,
oculaires ou générales
Le cristallin bien que déplacé par rapport à l’axe optique de l’œil, reste dans son plan
normal, la zonule, bien que modifiée est présente
Un cristallin ectopique, peut compléter son déplacement en se luxant en avant ou en
arrière, spontanément ou sous l’influence d’un traumatisme minime. On aura ainsi
comme complications : le décollement de la rétine, une hypertension oculaire
Cours d’ophtalmologie 44
- Manifestations cardiovasculaires : variables
Le diagnostic est facile si tous les signes associés sont présents, mais cela est
exceptionnel, il y a des formes frustres où Il n’y a aucune anomalie biochimique.
L’évolution est marquée sur le plan général par une espérance de vie entre 40-45 ans,
sur le plan ophtalmologique, l’ectopie cristallinienne a tendance à s’aggraver et
entraîne un gène visuelle importante et d’autre complications surviennent : hypertonie
aigue (luxation antérieure ou postérieure) ou chronique, décollement rétinien,
cataracte avant 40 ans.
IV.6.2.2 Luxation :
- Partielle
- Totale
- Sur cristallin normal ou cristallin ectopique
- Dans le vitré, chambre antérieure, voire à l’extérieur si la plaie oculaire est
perforante ou en cas de traumatisme violent.
Cours d’ophtalmologie 45
IV.7. : L’UVEE
CLASSIFICATION :
a. Aigues
Subaiguës
Chroniques
b. Unilatérales
Bilatérales
c. Antérieures
Intermédiaires
Cours d’ophtalmologie 46
Postérieures
d. Iritis
Cyclite
Choroïdite (choriorétinite ou rétinochoroïdite)
EPIDEMIOLOGIE
Age et sexe :
- Une uvéite peut survenir à tout âge, mais touche principalement les
personnes âgées de 20 à 60 ans .
- Les uvéites des enfants de moins de 16 ans ne représentent que 5–10% des
cas et sont donc relativement rares.
L’uvéite antérieure est la forme anatomique la plus fréquente dans les pays
occidentaux comme chez l’adulte. L’association avec la polyarthrite juvénile
idiopathique est typique chez l’enfant, puisqu’on l’observe dans 30–40%des
cas d’uvéite antérieure chez les moins de 16 ans.
- Dans les pays occidentaux, l’uvéite postérieure vient en seconde position par
sa fréquence, chez l’enfant comme chez l’adulte;
- la rétinochoroïdite toxoplasmique en constitue, comme chez l’adulte, la cause
la plus fréquente .
- Il existe néanmoins des différences pour certaines entités particulières;
l’uvéite antérieure aiguë est ainsi plus fréquente chez les hommes jeunes
porteurs du HLA-B27 avec une proportion de 3:1; le sexe féminin est exposé
aux uvéites antérieures chroniques de type polyarthrite juvénile idiopathique
avec une proportion de 5:1
1. classification anatomique
2. description de l’évolution de la maladie
3. évaluation des dommages visuels
4. réponse à la corticothérapie
Cours d’ophtalmologie 47
Classification anatomique
1. Uvéite antérieure ou iritis ou iridocyclite : toute inflammation survenant au
niveau de l’iris, caractérisée par la présence de tyndall d’humeur aqueuse.
2. Uvéite intermédiaire : inflammation du corps ciliaire, pars plana et extrême
périphérie rétinienne, sans signe inflammatoire au fond de l’œil.
3. Uvéite postérieure : inflammation au niveau vitré, rétine et la choroïde.
4. Panuvéite : uvéite antérieure et postérieure
Classification clinique
Les éléments de l’examen clinique :
SEMIOLOGIE
a. Uvéites antérieures :
Si aiguë :
- Début brutal
- Larmoiement
- Photophobie
- Spasme du muscle orbiculaire palpébral
- Oculalgie d’intensité variable, souvent importante avec irradiations dans le
territoire du trijumeau.
- Diminution variable de l’acuité visuelle
Si chronique
- peu de douleurs
- moins bruyante
A l’examen
Cours d’ophtalmologie 48
- Modifications de l’iris : l’iris est souvent terne et décoloré. Dans certaines
iridocyclites chroniques, la prolifération de l’épithélium pigmentaire ou
l’infiltration cellulaire de l’iris peuvent entraîner la formation de nodules qui,
souvent, laissent place à des zones d’atrophies iriennes secondaire. La pupille
est en myosis et peu mobile.
Cours d’ophtalmologie 49
- Précipités : traduisent une exsudation essentiellement à partir du corps ciliaire
mais aussi à partir de l’iris, située sur la face postérieure de la cornée et sur
l’iris, cristalloïde antérieur et dans l’angle iridocornéen qui donne des synéchies
antérieures (adhérences entre la cornée et l’iris) périphériques sources
d’hypertonie.
b. Uvéites postérieures
Troubles vitréens
Cours d’ophtalmologie 50
Foyers de choriorétinites : lié à l’exsudation de cellules inflammatoires et de
protéines dans le vitré
Les opacités vitréennes, constituées d’agrégats cellulaires, de fibrine, de fibres du
vitré dégénérées sont responsables de myodesopsie et d’un flou visuel.
- Hémorragies
- Périvascularite
- Occlusion vasculaire
c. Uvéites intermédiaires
Infectieuses
- Bactéries : TBC (uvéite granulomateuse, nodules au niveau de l’iris, tubercules
choroïdiens = tubercules de Bouchut), syphilis, lèpre, streptocoques
- Virus : herpès simplex, herpes zooster (souvent uvéites aiguës)
- Parasites : toxoplasmose, onchocercose
Cours d’ophtalmologie 51
Figure IV.7.6 (R, L) : Cicatrice de toxoplasmose
Maladies générales
TRAITEMENT
IV.7.2 TUMEURS
a. Iris
- Naevus : tumeur la plus fréquente du tissu pigmenté du tractus uvéal
- Mélanome malin de l’iris
- Kyste de l’iris
- Tumeur de tissu mésenchymateux
b. Corps ciliaire
- Mélanome banal : les tumeurs les plus fréquentes atteignent souvent l’iris et la
choroïde
Cours d’ophtalmologie 52
c. Choroïde
Cours d’ophtalmologie 53
IV.8. : LE VITRE
Symptômes :
Etiologies :
- traumatisme
- déhiscence rétinienne
- affection vasoproliférative rétinienne
- diabète
- occlusion veineuse
- prolapsus du vitré
- étiologies plus rares : hémoglobinopathie SS, HTA, hémopathie,
angiomatoses,…
Le vitré étant avasculaire, ces troubles, peuvent se produire soit à partir de la barrière
hémato oculaire soit par inoculation directe par une plaie. Souvent lors de
panophtalmie et endophtalmie.
Cours d’ophtalmologie 54
2.Dégénératifs
d. Anomalies de développement
- Dysplasie
- Dysgénésie
Cours d’ophtalmologie 55
IV.9. : LE GLAUCOME
Relativement fréquent, le glaucome est une maladie de l’œil caractérisée par une
augmentation de la pression à l’intérieur de l’œil. Cette augmentation de pression est
le plus souvent due à l’obstruction du filtre d’évacuation du liquide intraoculaire. Ce
filtre s’appelle le trabéculum. Petit à petit, l’excès de pression à l’intérieur de l’œil
abîme les fibres nerveuses de la rétine et du nerf optique, entraînant une lente
détérioration du champ visuel pouvant aller jusqu’à la perte de la vue
Les efforts thérapeutiques ont plus pour effet de stabiliser l’évolution de la maladie au
stade du diagnostic et de prévenir la perte de vision et non de restaurer la vision
perdue.
L’humeur aqueuse est formée au niveau des procès ciliaires dans la chambre
postérieure, passe à travers la pupille dans la chambre antérieure qu’elle quitte par
des ouvertures situées entre la cornée et la racine de l’iris = trabeculum, jusqu’au
niveau des vaisseaux épiscléraux.
La présence de ce liquide permet d’exercer une certaine pression sur les parois du
globe.
Cours d’ophtalmologie 56
Figure IV.9.II : Circulation de l’Humeur Aqueuse
Il correspond à une crise de glaucome aigu qui ne doit pas être confondue avec une
iridocyclite aigue.
Signes subjectifs :
Douleurs oculaires profondes, d’installation soudaine s’accompagnant souvent
de nausées et vomissement (syndrome oculo-gastrique)
Troubles visuels important qui peut évoluer vers l’abolition complète.
Signes objectifs :
Injections conjonctivales ciliaires très marquées avec parfois œdème palpébral
Cornée trouble, mate (=œdème)
Chambre antérieure peu profonde
Pupille en mydriase aréflexique
F.O invisible à cause de l’œdème de la cornée
Tension oculaire très élevée
Cours d’ophtalmologie 57
Mécanismes : l’obstruction du trabéculum se fait par la racine de l’iris
Traitement :
Médical :
*Myotiques pour libérer le trabéculum et faciliter l’écoulement de
l’humeur aqueuse. Ex : Pilocarpine 2%, Esérine 1%
* Diamox : réduit la formation de l’humeur aqueuse
* Timoptol : β – bloquant
Chirurgical : souvent indispensable (iridectomie : basal, trabéculéctomie)
Dans le glaucome chronique à angle ouvert, l'hypertonie oculaire est due à une
diminution de l'écoulement de l'humeur aqueuse à travers le trabéculum.
Epidémiologie :
C’est une maladie fréquente, touchant principalement la population de plus de
40 ans. Environ 800.000 patients sont suivis en France pour un glaucome, et
compte tenu des cas non dépistés on estime que le nombre de glaucomateux
avoisine 1 million de personnes. Il constitue la seconde cause de cécité dans
les pays développés (après la dégénérescence maculaire liée à l’âge).
• En RDC, selon le plan national de la vision 2020, les causes de cécité sont
classées comme suit : la cataracte (50% des cas de cécité), le glaucome (15%
des cas), l’onchocercose (10% des cas), les vices de réfraction (10% des cas),
la cécité de l’enfance (5% des cas), la rétinopathie diabétique (1%) et les autres
causes de cécité (9% des cas).
Physiopathologie :
Cours d’ophtalmologie 58
• -d’autre part, la théorie ischémique, qui l’explique par une insuffisance
circulatoire au niveau des capillaires sanguins de la tête du nerf optique (par
hypoperfusion papillaire chronique ou spasmes vasculaires transitoires) ; dans
l’hypothèse ischémique existent probablement des phénomènes d’apoptose
cellulaire conduisant à la destruction des fibres visuelles.
Symptomatologie et évolution :
Il n’y a aucun phénomène inflammatoire. L’œil reste blanc et les douleurs sont très
peu caractéristiques, souvent inexistantes
.
• Signes subjectifs : l’atteinte visuelle est souvent perçue tardivement et le sujet
ne consulte que lorsque la vision est presque abolie.
Traitement
Médical :
-myotiques à doses suffisantes pour normaliser la tension et stabiliser
les troubles visuels.
-hypotenseurs de l’œil : β – bloquants (timoptol)
Chirurgical : fistulisation (trabéculéctomie)
N.B :
Cours d’ophtalmologie 59
B. Glaucome absolu
Stade terminal résultant d’une crise unique foudroyante soit de plusieurs crises mal
contrôlées, soit d’une longue évolution chronique.
L’œil est aveugle, la pupille dilatée, l’iris atrophique, les veines très dilatées, la papille
est très excavée avec parfois opacité de la cornée et du cristallin.
Ultérieurement, le globe s’atrophie progressivement.
C. Glaucome secondaire
- Etiologie :
- Symptômes :
Si l’hypertension est marquée, il y a trouble de la cornée, dilatation pupillaire,
excavation papillaire, augmentation du volume du globe. Lorsque
l’hypertension est modérée, seule l’augmentation du volume peut attirer
l’attention.
- Traitement :
Cours d’ophtalmologie 60
Figure IV.9.III : Papille normale Figure IV.9.IV: papille glaucomateuse
Cours d’ophtalmologie 61
IV.10. : ONCHOCERCOSE
IV.10.1 INTRODUCTION
IV.10.2 ETHIOPATOGENIE
1. Le parasite
La maladie est causée par une filaire : Onchocerca volvulus qui atteint l’homme par
l’intermédiaire d’un vecteur.
Les filaires adultes se retrouvent sous la peau soit à l’état libre soit regroupées dans
des nodules. Le mâle est petit, mesure 2-4cm, tandis que la femelle peut atteindre 1m
de long.
Un nodule renferme un mâle avec une ou deux femelles. La durée de vie des vers
adultes est de 10-15 ans. Tout au long de sa vie, la femelle pond des millions d’œufs
qui donneront des micro filaires. Ces derniers migrent dans le derme jusqu’à atteindre
les tissus oculaires pour y provoquer de multiples lésions.
Cours d’ophtalmologie 62
Figure IV.10.2 : Micrifilaire
2. Le vecteur
C’est une petite mouche noire, mesurant 3mm de long qui s’appelle la simulie
(maringuin). Il existe plusieurs variétés de simulium. Dans notre pays, c’est le
Simulium damnosum qu’on retrouve.
Seule la femelle est infectante car elle a besoin de sang humain pour se nourrir et
assurer la maturation des œufs.
Après l’accouplement qui n’a lieu qu’une fois pendant leur existence, la femelle pond
les œufs généralement à faible hauteur du sol, toujours à proximité de l’eau.
3. CYCLE DU PARASITE
Le cycle évolutif est à deux hôtes : l'homme, hôte définitif, et un insecte, la simulie,
hôte intermédiaire et vecteur.
Cours d’ophtalmologie 63
À la première étape les microfilaires infectent les simulies au cours d’un repas de
sang, elles poursuivent leur développement dans l’hôte intermédiaire où elles
arrivent à maturité en une à trois semaines pour atteindre le troisième stade larvaire,
bouclant ainsi le cycle parasitaire. L’homme est le seul hôte définitif pour O.
Volvulus. La durée de vie normale des microfilaires est de 1 à 2 ans.
Cours d’ophtalmologie 64
1. Syndrome oculaire : onchophtalmie
a) syndrome fonctionnel
- Héméralopie : diminution de l’acuité visuelle le soir
- Baisse de l’acuité visuelle (atteintes des la cornée, cristallin, rétine, nerf
optique)
- Rétrécissement du champ visuel (lésions chorio-rétiniénnes)
b) Syndrome du segment antérieur
- Conjonctivite généralisée
- Kératite sous-épithéliale et /ou sclérosante
- Iridocyclite
- Cataracte secondaire, post inflammatoire
c) Syndrome du segment postérieur
- Inflammation du vitré : hyalite ou vitrite
- Choriorétinite de Ridley
- Atrophie du nerf optique
II. Pronostic
L’onchocercose n’est pas une maladie mortelle, sa seule gravité réside en la perte de
la vision de manière irréversible.
IV.10.3 TRAITEMENT
a) Préventif :
- Consiste à lutter contre le vecteur par pulvérisation des insecticides le long des
rivières infectées.
- Se protéger contre les piqûres des simulies.
b) Curatif
- Noduléctomie : n’est possible que chez les malades isolés.
Depuis 1988, l'ivermectine est fournie gratuitement par le laboratoire Merck & Co.
dans le cadre du programme de la donation Mectizan (MDP). Le MDP collabore
avec les ministères de la Santé et les organismes non gouvernementaux de
développement tels que l'organisation mondiale de la santé pour fournir le Mectizan
gratuitement à ceux qui en ont besoin dans les zones d’endémie.
La moxidectine est en cours de test et pourrait avoir une activité supérieure à celle
de l'ivermectine
Cours d’ophtalmologie 65
Figure IV.10.5: Nodule onchocerquien frontal
Cours d’ophtalmologie 66
IV.11. : LA RETINE
IV.11.1 INTRODUCTION
Rappel
La rétine est vascularisée par deux circulations différentes, alimentées toutes deux
par des branches de l’artère ophtalmique (branche de la carotide interne):
13
Cours d’ophtalmologie 67
Figure IV.11.2 : Schéma : Fond d’œil
1. Syndrome maculaire
Cours d’ophtalmologie 68
2. La Cécité
Cécité définitive
Le patient présente comme acuité visuelle une absence de perception lumineuse avec
abolition du réflexe photo moteur. Cette situation ne se retrouve que dans 2
circonstances étiologiques : soit interruption des voies optiques soit atteinte rétinienne
3. Héméralopie
- Microanévrismes rétiniens :
Ils apparaissent sous forme de points rouges de petite taille; ils siègent sur les
capillaires rétiniens et se remplissent de fluorescéine sur l’angiographie du fond
d’œil.
Cours d’ophtalmologie 69
- Nodules cotonneux (autrefois dénommés ≪ nodules dysoriques ≫) :
Les nodules cotonneux ont des lésions blanches, superficielles et de petite
taille. Ils correspondent à l’accumulation de matériel axoplasmique dans les
fibres optiques. Ils traduisent une occlusion des artérioles précapillaires
rétiniennes.
- Œdème papillaire :
La papille est hyperhémie, à bords flous. Un œdème papillaire unilatéral, avec
baisse d’acuité visuelle: évoque une cause vasculaire, notamment s’il s’associe
à des hémorragies en flammèche. Bilatéral, sans baisse d’acuité visuelle :
évoque une hypertension intracrânienne.
- Taches, Décoloration
- Œdème rétinien, Intra-rétinien : aspect brillant, succulent de la rétine
- Œdème Sous-rétinien : rétine +grisâtre,vaisseaux + sombres reflet fovéolaire
absent
- Cicatrices choriorétiniennes, pigments
- soulèvement
- Décollement de la rétine
• Veines
- Dilatation
- punctiforme (micro-anévrismes)
- dilatation segmentaire (diabète)
- dilatation étendue (OVCR, diabète)
- Engainement
- coloration blanchâtre parois
- Dilatation veineuse
- Veine écrasée par artère sclérosée
- Déformation en baïonnette
- Exsudats - hémorragies
Cours d’ophtalmologie 70
Figure IV.11.3 : Veine déformée en baïonnette
Cours d’ophtalmologie 71
Figure IV.11.6 : Exsudats profonds
Cours d’ophtalmologie 72
Figure IV.11.10: Hémorragies en flammèches FigureIV.11.11 : Volumineuses
hémorragies profondes, en
tache (+nodules cotonneux).
Capillaropathies
Etiologies :
- Diabète
- Occlusions veineuses rétiniennes
- Occlusion artérielles rétiniennes
- HTA
- Hémopathies, vascularites;
- Les collagénoses
- Malformation des gros vaisseaux
- Cardiopathie, endocardite emboligène
- Athérome des gros vaisseaux
- Embolie septique ou gazeuse, etc.
Cours d’ophtalmologie 73
IV.11.5 RETINOPATHIE HYPERTENSIVE
L’HTA provoque une rétinopathie qui est souvent intriquée chez le sujet âgé avec une
artériosclérose. Elle est d’une façon générale bilatérale mais pas toujours symétrique.
Cours d’ophtalmologie 74
IV.12. : ŒIL ROUGE ET/OU DOULOUREUX
IV.12.1. Etiologies
Œil rouge et non douloureux sans baisse d’acuité visuelle: conjonctivite
Œil rouge et douloureux sans baisse d’acuité visuelle: épisclérite
Œil rouge et douloureux avec baisse d’acuité visuelle:
-kératite aigue
-uvéites antérieures
-glaucome aigu par fermeture d’angle
IV.12.2. L’Interrogatoire
- précise le mode d’apparition de la rougeur oculaire :
récente ou ancienne,
aigue ou chronique,
d’apparition brutale ou d’installation progressive,
unilatérale ou bilatérale soit d’emblée soit avec un intervalle libre.
- précise le type de la douleur :
douleurs superficielles
modérées, à type de sensation de grains de sable, évoquant une conjonctivite,
ou plus importantes, accompagnées de photophobie et d’un blépharospasme
évoquant une kératite aigue douleurs plus profondes,
modérées évoquant une uvéite antérieure ou une épisclérite,
intenses avec des irradiations dans le territoire du trijumeau évoquant un
glaucome aigu.
N.B : Savoir évaluer le degré d’urgence, référer chez l’ophtalmologue pour des
examens complémentaires!
Cours d’ophtalmologie 76
IV.13. : ŒIL ET DIABETE
Cours d’ophtalmologie 77
La baisse visuelle est un évènement tardif au cours de la RD (maculopathie,
rétinopathie proliférante).
La maculopathie est responsable de plus de 80 % baisse d’acuité visuelle chez les
diabétiques.
La rétinopathie diabétique proliférante (RDP) est beaucoup plus grave car ± 70 %
cécité complète dans les 5 ans en absence de photocoagulation au laser.
PHYSIOPATHOLOGIE DE LA RETINOPATHIE DIABETIQUE
La rétinopathie diabétique est une maladie du capillaire rétinien qui devient anormal
et va avoir un comportement responsable de la pathologie oculaire. On observe une
disparition des péricytes qui sont les cellules qui entourent les capillaires. Les cellules
endothéliales des capillaires ne sont plus régulées par les péricytes et vont être plus
volumineuses et plus nombreuses ; on note également une membrane basale qui
devient 3 fois plus épaisse que la normale.
On assiste alors à une rupture de la barrière hémato-rétinienne, conséquence d'une
altération des jonctions inter-endothéliales. Va ainsi surgir une hyperperméabilité du
réseau capillaire qui correspond à la diffusion du colorant lors de l'angiographie
fluoresceinique.
Cours d’ophtalmologie 78
entraîner l'apparition de néovaisseaux extrêmement fragiles qui auront tendance à
avancer dans le vitré et à saigner.
Conséquences de la néovascularisation
La néovascularisation va être l'aboutissement de ces dysfonctionnements. La
modification de l'architecture des capillaires va provoquer des zones d'ischémie
rétinienne qui vont être le point d'appel de redoutables néovaisseaux. Ils seront
responsables (sans traitement) d'hémorragies dans le vitré, de voiles gliaux, de
décollements de rétines, de cécité.
DIAGNOSTIC
-Clinique essentiellement : fond d’œil (FO)
-Examens complémentaires :
*angiographie fluoresceinique
*échographie oculaire mode B
*tomographie en cohérence optique (OCT)
CLASSIFICATION DE LA RD DE L’AFEDIAM
Les stades de la RD :
-Absence de RD
-RD non proliférante :
• RD non proliférante minime (microanévrysmes isolés).
• RD non proliférante modérée (microanévrysmes, hémorragies rétiniennes
punctiformes, nodules cotonneux, exsudats secs)
Cours d’ophtalmologie 79
• RD non proliférante sévère (RD préproliférante = RDPP), définie par
l’association des signes ophtalmoscopiques évocateurs d’ischémie rétinienne sévère
: anomalies veineuses nombreuses (dilatations en chapelet et boucles veineuses),
hémorragies intra-rétiennes étendues (dans les 4 quadrants), et /ou d’anomalies
microvasculaires intrarétiniennes (A.M.I.R.) nombreuses dans 1 quadrant.
-RD proliférante (RDP)
• RDP non compliquée ou de bas risque : présence de néovaisseaux prérétiniens
et/ou prépapillaires de petite taille (<1/3 de surface papillaire) sans hémorragie
intravitréenne ou prérétinienne.
• RDP sévère ou de haut risque : néovaisseaux de grande taille (>1/3 surface
papillaire) ou néovaisseaux pré-rétiniens associés à des hémorragies intrarétiniennes
ou pré-rétinennes.
• RDP compliquée : hémorragie du vitré, décollement de rétine par traction,
glaucome néovasculaire
La maculopathie pouvant être ischémique ou diffuse associée ou non aux différents
stades.
PRISE EN CHARGE DE LA RD
-FO systématique dès le diagnostic du diabète
-Traitement médical associe un équilibre aussi parfait que possible du diabète et/ou
de HTA et une photocoagulation panrétinienne au laser.
-Traitement de l’œdème maculaire (Injections intravitréennes d’anti-VEGF) + laser
focal
-Traitement chirurgical : Vitrectomie + endolosaer (RDP compliquée)
3. Affections cornéennes
-diminution sensibilité cornéenne (neuropathie périphérique, laser)
- kératites et ulcères cornéens
-retard de cicatrisation
-œdème cornéen après vitrectomie
-variations de forme et dimension cellules endothéliales
4. Glaucome
-Angle fermé, ouvert (7,8 %)
-néovasculaire
-sensibilité aux corticoïdes
5. Uvéite antérieure
-diabétique type I et II, plus de 10 ans d’évolution
6. Cataracte : 2-5x fréquente (âge, RD, protéinurie, durée d’utilisation insuline)
7. Rubéose irienne
8. Neuropathie optique
-œdème papillaire aigue (diabète type I)
-neuropathie optique proprement dite
-neuropathie optique ischémique antérieure aigue
9. Choroidopathie
Cours d’ophtalmologie 81
IV.14. ŒIL ET COVID-19
LE VIRUS
-Le SARS-CoV-2, responsable du Covid-19, est un virus de la famille des coronavirus.
-Il existe quatre coronavirus humains endémiques (HCoV-229E, -OC43, -NL63 et -
HKU1) responsables de près de 15 à 30 % des infections communes des voies
respiratoires. Cependant, les 3 coronavirus responsables des épidémies récentes (le
SARS-CoV-1 pour le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003, le MERS-
CoV pour le syndrome respiratoire du Moyen-Orient dès 2012 et le SARS-CoV-2 pour
l’épidémie actuelle de Covid-19) ne partagent pas les caractéristiques génétiques des
coronavirus humains endémiques.
Origine du Virus
Leurs origines seraient animales, plus précisément d’un virus endémique chez la
chauve-souris avec lequel ils partagent 96 % de leur génome. Le transfert du
pathogène zoonotique à l’être humain s’est fait par des hôtes intermédiaires.
Alors que l’hôte intermédiaire a pu être identifié pour le MERS-CoV et le SARS-CoV-
1 (le chameau pour l’un et la civette masquée pour l’autre), celui du SARS-CoV-2 reste
incertain.
Reversoir du virus
Le pangolin a été suspecté comme hôte intermédiaire car le coronavirus l’infectant
présente cinq acides aminés identiques au SARS-CoV-2 et responsables de
l’interaction avec le récepteur 2 de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA2).
La liaison à ce récepteur étant considérée comme la clé pour l’infection humaine.
Ce récepteur est retrouvé sur les membranes cellulaires des poumons beaucoup plus,
des artères, du cœur, des reins, des intestins et de la conjonctive.
MODE DE CONTAMINATION
-gouttelettes ou postillons
-contacts et les surfaces: mains, mouchoir, poignée des portes,
- Les aérosols
Les nuages de microscopiques gouttelettes de particules virales libérées en
respirant peuvent atteindre jusqu'à 2 mètres de distance.
Les manifestations oculaires la plus fréquente du SARS-CoV-2 est une conjonctivite
(1 à 3 % des cas) et est généralement d’évolution bénigne. Le fait que tout ce qui se
Cours d’ophtalmologie 82
trouve dans la conjonctive peut rapidement atteindre le nez et vice-versa en raison de
la proximité physiologique entre le nez et les yeux …
- Dans le cas de conjonctivite mais aussi chez les patients asymptomatiques au niveau
oculaire, le virus peut être retrouvé par PCR dans les larmes/le frottis conjonctival.
Les atteintes ophtalmologiques sévères de type thromboembolique peuvent être
retrouvées dans le cadre de la coagulopathie liée au Covid-19, prise en charge
pluridisciplinaire nécessaire.
Les ophtalmologues particulièrement exposés, comme tous les médecins travaillant à
proximité de la sphère ORL. Donc les yeux doivent également être protégés avec des
lunettes ou des visières surtout dans un contexte de risque d’éclaboussures. Le
comportement de protection individuelle est essentiel pour éviter la contagion.
Cours d’ophtalmologie 84
Contrairement à la coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) (classiquement
décrite dans les sepsis sévères), la CAC se distingue par l’absence de
thrombocytopénie et par un temps de prothrombine normal.
Cours d’ophtalmologie 85
IV.15. CELLULITE ORBITAIRE
DEFINITION
La cellulite orbitaire est une infection localisée ou diffuse de l’orbite, due à une
prolifération bactérienne, virale ou mycosique.
EPIDEMIOLOGIE
Les infections orbitaires ou cellulite orbitaire sont rares dans la pratique de
l’ophtalmologiste pourtant, elle représente la pathologie orbitaire primitive la plus
fréquente. L’invasion infectieuse de l’orbite est soit hématogène (septicémie), soit par
contiguïté.
En cas d’invasion orbitaire par contiguïté, l’origine sinusienne est impliquée dans au
moins deux tiers des cellulites orbitaire s de l’adule et dans 90% des cellulites de
l’enfant. Les cellulites orbitaires sont observées surtout entre 6 à15 ans et entre 60 à
70 ans avec une prépondérance masculine.
Elle est souvent rencontrée dans les milieux où le sujet on est exposé aux germes
pathogènes. Chez l’enfant il faut toujours penser à la possibilité d’un
rhabdomyosarcome ou à l’infection de la sphère ORL.
L’âge moyen des enfants ayant des cellulites de la région orbitaire est variable entre
3 ans jusqu’à 7ans dans la majorité des séries pédiatriques publiées.
ETIOPATHOGENIE
ETIOLOGIE
Les germes en cause sont : le streptocoque, le staphylocoque, l’haemophilus
influenzae (généralement) ; provenant d’un traumatisme orbitaire, des septicémies
mais plus souvent d’une sinusite suppurée, notamment à une ethmoidite aigue de
l’enfant prédilection chez les jeunes enfants, dont la lame papyracée extrêmement
fine, ce qui permet la diffusion dans la graisse intra orbitaire de l’infection. Elle peut
être consécutive à une lésion cutanée, comme égratignure ou à une piqure d’insecte
à proximité de l’œil. Ce type de lésion est cause de l’entrée des bactéries dans la
blessure, ainsi que d’une infection. La bactérie peut également se rependre à partir
d’une infection sinusale ou d’une autre infection de l’appareil respiratoire et gagner
l’œil.
Elle peut également provenir d’un impétigo, qui est une infection cutanée aigue
contagieuse, d’un orgelet sur la paupière, des affections dentaires ou pulmonaires
récentes ; Il faut aussi rechercher des facteurs d’immunodépression : le diabète, le
cancer, la diarrhée chronique, le syndrome de déficience auto-immune, l’hémopathie,
Cours d’ophtalmologie 86
le traitement immunosuppresseur ou la corticothérapie prolongée. Les autres portes
d’entrée possibles sont: le furoncle de la face, l’infection des voies lacrymales, la
fracture du massif facial, la chirurgie oculo-orbitaire ou l’ abcès dentaire.
PATHOGENIE
Les bactéries ci hautes citées pénètrent l’orbite directement par une extension
régionale ou par l’intermédiaire du système vasculaire à partir d’une infection
ethmoidienne frontale ou maxillaire (carie dentaire par exemple) et auriculaire.
Une cellulite orbitaire obtenue à partir d’une infection ethmoidienne a pour point de
départ le sinus ethmoïde et l’infection s’étend par voie sous périoste jusqu’à l’orbite
via l’ethmoïde
Les traumatismes peuvent aussi entrainer une infection à partir des lésions tissulaires
qu’ils entrainent. Ces lésions peuvent constituer une porte d’entrée pour les germes.
PHYSIOPATHOLOGIE
L’invasion infectieuse de l’orbite responsable des cellulites orbitaires est soit :
• D’origine hématogène par septicémie.
• Par contiguïté : l’origine sinusienne est impliquée dans environ 90 % des cellulites
de l’enfant. Leur localisation et leurs formes cliniques varient en fonction de l’âge,
puisque la formation des cavités sinusiennes se poursuit jusqu’à l’adolescence. En
effet, les cellules ethmoïdales sont formées dès le deuxième semestre de vie, alors
que le sinus maxillaire se développe à partir de l’âge de 2 ans, et le sinus frontal à
partir de l’âge de 5 ans, pour atteindre leur taille définitive à la fin de l’adolescence.
Les sinusites sont donc ethmoïdales surtout entre l’âge de 6 mois et 5 ans, maxillaires
à partir de l’âge de 3 ans, frontales après l’âge de 10 ans et le sinus sphénoïdal vers
10-15 ans. La propagation de l’infection vers l’orbite peut être le résultat de l’extension
de l’infection à partir des pertuis osseux, des défects congénitaux ou acquis, ou bien
à partir de thrombophlébite des veines communicantes. Cela est favorisé par le
drainage veineux des sinus de la face qui est constitué par un système de veines
dépourvues de valvules, ce réseau veineux met en communication les sinus et les
tissus cutanés du tiers moyen de la face avec l’orbite et le sinus caverneux. La
fréquence des sinusites aigues chez les jeunes enfants est plus élevée car les ostiums
des sinus para-nasaux sont plus larges par rapport à ces derniers, ainsi les infections
des voies aériennes supérieures vont automatiquement infecter les sinus, et tout au
long de la croissance ces ostiums vont se rétrécir favorisant plutôt des sinusites
chroniques et plus complexe.
• Secondaire à une infection locale : par exemple une dacryocystite, orgelet, ou
chalazion…
• Une infection régionale : un abcès dentaire, un traumatisme facial, une infection
cutanée de la face ou une piqûre d’insecte.
Cours d’ophtalmologie 87
DIAGNOSTIC CLINIQUE
La cellulite orbitaire réalise un tableau d’exophtalmie unilatérale de degré variable
associé à d’importants signes inflammatoires locaux et généraux avec un syndrome
douloureux très marqué permettant d’éliminer cliniquement une tumeur proprement
dite, hormis les cas de surinfections rares.
• Les symptômes généraux sont variables en fonction de la sévérité de l’affection
pouvant aller d’une fièvre modérée avec un malaise et une hyperleucocytose, à une
fièvre très élevée et une atteinte plus marquée de l’état général ; Une atteinte plus
sévère peut être à l’origine de la douleur lors des mouvements de rotation du globe
oculaire ; Le début est souvent soudain
• Les symptômes locaux : l’œdème, la chaleur et la rougeur des paupières qui
peuvent se présenter avec rhinite, congestion nasale et sinusite ; La douleur est
retrouvée dans les cas habituels. Ces signes inflammatoires sont probablement dus
à une atteinte des vaisseaux rétiniens ou choroïdiens.
• On peut également avoir :
-Le Chémosis
-Une hémorragie intra oculaire.
-le Proptose
-la paralysie de la motilité oculaire allant de la limitation douloureuse à
l’ophtalmoplégie
-la baisse de l’acuité visuelle
La cellulite des paupières n’entraine d’ordinaire pas des problèmes de vision ni
douleur de l’œil.
LA CLASSIFICATION ANATOMO-CLINIQUE
En pratique la classification de Chandler est la plus répandue (19), elle est basée sur
l’extension de l’inflammation par rapport aux barrières anatomo-physiologiques de
l’orbite qui sont le septum orbitaire et le périoste. Cette classification permet de définir
5 stades :
1. Grade I : cellulite pré-septale ou œdème inflammatoire orbitaire ; Cet œdème est
dû à l’obstruction du plexus de la veine ophtalmique supérieure. Il existe un œdème
inflammatoire des paupières qui sont tendues, nécessitant parfois une manœuvre
manuelle pour examiner le globe oculaire. En lampe à fente, le chémosis est rare. Il
n’y a pas des troubles d’oculomotricité, ni de baisse d’acuité visuelle. Il existe, dans
30% des cas, une exophtalmie modérée due à un œdème inflammatoire de l’orbite.
La douleur est peu intense et est décrite comme une tension des tissus sous cutanés.
Elle constitue la forme clinique la plus fréquente (72 % à 96 % des cas) et la moins
grave, car circonscrite en avant du septum orbitaire.
Cours d’ophtalmologie 88
2. Grade II : cellulite orbitaire diffuse : L’œdème est diffus au niveau de l’orbite par
infiltration des micro-organismes et des cellules inflammatoires. Il n’y a pas d’abcès
collecté visible. Là aussi, les paupières sont œdémateuses et tendues. Le chémosis
est présent. Une baisse d’acuité visuelle est possible. Il existe une exophtalmie axile
et une limitation de l’oculomotricité due à l’œdème de l’orbite et / ou une atteinte
musculaire toxique due aux microorganismes. La douleur est profonde
3. Grade III : abcès sous-périosté : La collection du pus est située entre l’os et la péri-
orbite avec un œdème localisé autour de l’abcès, avec comme conséquence un
déplacement non axial du globe oculaire vers le côté opposé à la lésion. Il existe une
exophtalmie non axile (déplacement opposé à l’abcès) et une limitation de
l’oculomotricité. Classiquement ; il n’y pas de baisse d’acuité visuel sauf si l’abcès est
important et entraine une compression du nerf optique. La douleur orbitaire n’est pas
constante. La palpation orbitaire antérieur peut révéler une douleur exquise voire une
masse.
4. Grade IV : abcès orbitaire : Il s’agit d’une forme évoluée de la cellulite orbitaire, ou
d’un abcès sous périosté. Il correspond à une collection du pus dans l’orbite. Le
chémosis est majeur, l’exophtalmie est constante, axile ou non. Les troubles
oculomoteurs peuvent aller jusqu’à l’ophtalmoplégie complète et il existe de façon très
fréquente une baisse d’acuité visuelle. Au fond d’œil, on peut noter un œdème
papillaire avec dilatation veineuse. La douleur est profonde.
5. Grade V : thrombose du sinus caverneux L’extension postérieure de l’infection via
les veines ophtalmiques supérieures entraîne une thrombose du sinus caverneux uni-
ou bilatérale. L’œdème est majeur avec chémosis, ophtalmoplégie avec atteinte V1
et V2, voire neuropathie. Il peut exister une atteinte méningée avec sepsis et altération
de la conscience. La douleur est profonde. On note une fièvre et des céphalées dans
2 /3 des cas
Cette classification est aussi une gradation de l’évolution e la cellulite. Ainsi, une
cellulite préseptale (grade I) peut évoluer en absence de traitement vers un grade IV
voire V. Cependant cette évolution graduelle n’est pas systématique.
CARACTERISTIQUES PERMETTANT DE DIFFERENCIER UNE CELLULITE PRES
SEPTALE (PERI ORBITAIRE) ET LA CELLULITE RETRO SEPTALE OU ORBITAIRE
VRAIE
Cellulite péri orbitaire Cellulite orbitaire
Localisation Infection des tissus mou pré Infection du contenu de l’orbite
septaux (paupières, tissus péri autour du globe (graisse,
orbitaires) muscles oculaires)
Causes Infection locale d’une Sinusite (ethmoidale,
lésion cutanée frontal, maxillaire)
traumatique Chirurgie orbitaire
Conjonctivite Abcès dentaire
Dacryocystite Infection faciale autres
Chalazion Voie hématogène
Orgelet surinfecté (diabétique,
immunodéprimés)
Cours d’ophtalmologie 89
Abcès dentaire (si cellulite
de la paupière inferieur
seulement)
Voie hématogène très
rare
Germes Surtout : Surtout :
Staphylocoque aureus Pneumocoques
Streptocoque beta H. Influenzae
hémolytique du groupe Streptocoque beta
ASS hémolytique du groupe
Moins fréquents : A et autres
Pneumocoques streptocoques
H. Influenzae Puis :
Staphylocoque aureus
Flore poly microbienne
(adolescents) avec anaérobie
chez les enfants non vaccinés
Risque élevé d’H.
influenzae de type b
DIAGNOSTIC PARACLINIQUE
Bilan biologique
Cours d’ophtalmologie 90
Le bilan biologique initial comme pour d’autres infections comporte un hémogramme,
une CRP (d’abord en toute lettre puis entre parenthèse), et la ponction lombaire en
cas de suspicion de méningite.
• L’hémogramme : La NFS permet de chercher une hyperleucocytose
classiquement plus importante en cas de cellulite rétro-septale
• La CRP : La CRP est un marqueur inflammatoire intéressant dans le bilan des
cellulites de la région orbitaire, elle est souvent très élevée de façon significative dans
les formes rétro-septales (21). Elle peut également avoir un intérêt dans la surveillance
biologique des malades.
• La ponction lombaire (PL) : Avant l’introduction du vaccin contre l’HI,
l’association des cellulites orbitaires à la méningite est très fréquente, pour cela les
indications de la PL étaient très larges, mais avec la diminution drastique de l’HI type
b après introduction de son vaccin, la réalisation de la Pl ne se justifie qu’à la présence
des signes d’infection neuro-méningée (hypotonie, raideur nucale, irritabilité, ou
tension de la fontanelle...) (22).
• Bilan bactériologique : Tous les moyens d’investigation bactériologique doivent
être mis en œuvre pour identifier le ou les germes responsables afin de pouvoir, dans
un deuxième temps, adapter l’antibiothérapie (23). Les prélèvements les plus
importants sont les hémocultures et les prélèvements in situ.
• Les hémocultures : La réalisation des hémocultures avant toute antibiothérapie
doit être la règle pour les malades pris en charge dans une structure hospitalière,
cependant le taux de positivité ne dépasse pas en général chez l’enfant 30%.
• Les prélèvements in situ : Plusieurs méthodes de recueil de pus sont possibles
selon la forme clinique de la cellulite, historiquement en cas de cellulite pré-septale
une ponction est réalisée à l’aide d’une aiguille fine et courte à injection intradermique
sur une seringue de 1ml et en cas d’aspiration blanche, 0,1 ml de sérum physiologique
est injecté et immédiatement réaspiré, la ponction est faite à la périphérie plutôt qu’au
centre de la lésion, ce produit d’aspiration va faire l’objet d’une étude
cytobactériologique, Ou plus simplement le diagnostic bactériologique peut provenir
de pus prélevé de façon chirurgicale lors d’une ponction de sinus ou l’évacuation d’un
abcès rétro- septale. Le prélèvement d’une plaie ou une lésion de voisinage peut être
aussi significative.
Bilan radiologique :
L’exploration radiologique de l’orbite a considérablement modifié l’approche
diagnostique des cellulites orbitaires et périorbitaires, elle fait principalement appel à
trois techniques de l’imagerie médicale à savoir la TDM, l’IRM et à un moindre degré
l’échographie.
Radiographie standard
La radiographie standard n’est que rarement utilisée dans la pathologie orbitaire
notamment infectieuse, en revanche elle peut mettre en évidence un corps étranger
Cours d’ophtalmologie 91
métallique, objectiver une atteinte sinusienne ou la présence de l’air en intra-orbitaire
qui peut correspondre soit à un abcès à germes anaérobies soit l’air provenant des
cavités sinusiennes.
La tomodensitométrie (TDM) orbitaire
C’est l’examen radiologique de choix dans les cellulites orbitaires elle est devenue un
examen indispensable en cas de suspicion de cellulites rétro-septales. Elle permet de
confirmer le diagnostic, ainsi que la stadification selon la classification de Chandler,
d’explorer les cavités sinusiennes et elle permet en outre de surveiller l’évolution de
l’infection orbitaire ou d’un empyème cérébral et de choisir la voie d’abord chirurgicale
lorsqu’un drainage chirurgical est indiqué.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM)
L’IRM a l’avantage de ne pas subir l’enfant aux radiations, et elle est plus performante
que la TDM dans la détection d’une extension intracrânienne en particulier au niveau
de la base du crâne, et également plus sensible que la TDM dans la détection d’une
thrombophlébite cérébrale.
Echographie et Echo-doppler
C’est un examen non invasif, peu onéreux, non irradiant, ne nécessite pas
généralement une sédation, pouvant être répété à des intervalles courts. Comparée
à la TDM et à l’IRM, l’échographie ne fournit pas d’informations supplémentaires pour
la prise en charge thérapeutique. Elle est peu contributive dans l’étude des structures
adjacentes comme les sinus, des structures profondes comme l’apex orbitaire et
l’étude de l’os. Toutefois, l’échographie utile pour le suivi évolutif de l’infection
orbitaire. Elle a une résolution en contraste supérieure à la TDM pour les petites
structures, elle permet une bonne visualisation des structures orbitaires : le mode B
permettant l’étude des paupières, de l’espace préseptal avec étude du sac lacrymal,
du globe oculaire, du nerf optique, de la graisse intra-conique et extra-conique avec
étude de l’espace rétroseptal et des muscles oculomoteurs. Le codage couleur et le
mode doppler permettent l’étude des vaisseaux à la recherche des signes indirects de
thrombose du sinus caverneux : inversion du flux sanguin dans la veine ophtalmique.
DIAGNOSTIC DIFFERENCIEL
-Cellulite pré septale : Qui intéresse les tissus cellulaires recouvrant le septum sans
exophtalmies ni rougeur des paupières.
-La réaction allergique : les réactions allergiques aigues s’accompagnent d’un œdème
palpébral de consistance pâteuse et la paupière n’est pas douloureuse.
-L’ophtalmopathie thyroïdienne : le patient avec ophtalmopathie thyroïdienne peut
avoir une exophtalmie mais peu ou pas de congestion palpébrale
Cours d’ophtalmologie 92
-Tumeur orbitaire : les tumeurs primaires ou les métastases à l’orbite peuvent causer
une exophtalmie, un neuroblastome métastatique et les ecchymoses péri orbitaires
-Pseudo tumeur orbitaire ou kyste : les patients avec pseudo tumeur inflammatoire de
l’orbite peuvent aussi se présenter avec une congestion et une exophtalmie
-Angiooedème, hypo protéinémie : œdème bilatérale et n’est rarement localise qu’aux
paupières
-Œdème allergique : pas de douleur, pas de fièvre
-Conjonctivite : œdème palpébrale léger peut être associé, pas de douleur, afébrile
-Piqure d’insecte (réaction inflammatoire) : afébrile, pas de douleur
-Chalazion, orgelet
-Traumatisme
-Chirurgie oculaire récente
TRAITEMENT
Le traitement des cellulites pré-septales et rétro-septales de l’enfant n’est pas
actuellement consensuel. Il dépend de plusieurs éléments notamment la présentation
clinique, l’âge de l’enfant et les habitudes de chaque service. Il repose essentiellement
sur une antibiothérapie souvent en intraveineuse, un drainage dans les formes
collectées plus au moins une corticothérapie.
Un enfant fébrile présentant un œil rouge, œdématié d’évolution aigue justifie souvent
une hospitalisation pour un bilan de localisation, enquête bactériologique et un
traitement urgent sous surveillance attentive. L’hospitalisation doit être impérative si
jeune âge ou localisation rétro-septale confirmée ou douteuse.
1. Les formes pré-septales (Stade I) : Le traitement des formes pré-septales est le
plus souvent médical, qui repose sur une antibiothérapie initialement probabiliste, puis
adaptée selon les résultats de l’antibiogramme si un germe est retrouvé. Cette
antibiothérapie doit prendre en compte surtout le terrain de l’enfant, ainsi que le germe
présumé responsable qui dépend de la porte d’entrée retrouvée.
Pour certaines équipes, en cas de cellulite pré-septale non collectée, la prise en
charge est faite en externe souvent par le médecin généraliste. Le traitement par
l’association Amoxicilline—acide Clavulanique est proposé avec contrôle clinique du
patient à 24—48 heures. En cas d’allergie avérée à la pénicilline, les alternatives sont
la clindamycine ou une céphalosporine de première et deuxième génération (35).
L’évolution clinique guide la prise en charge secondaire : une amélioration clinique
conduit au prolongement du traitement per os au domicile pendant au minimum 10
jours. Une évolution défavorable impose une prise en charge similaire à celle d’une
cellulite retro septale, notamment une antibiothérapie en IV.
Cours d’ophtalmologie 93
En cas de cellulite pré-septale collectée, bien que rare, l’incision de l’abcès sous
anesthésie générale est de règle avec, si possible, la mise en place d’une lame,
mèche ou d’un crin (15).
2. Les cellulites rétro-septales : La prise en charge des formes rétro-septales doit être
strictement intra-hospitalière, dans des services d’ophtalmologie pédiatrique, ORL
pédiatrique ou de pédiatrie infectieuse.
Le traitement repose sur une antibiothérapie intraveineuse systématique, et dans
certaines formes une chirurgie, et parfois une corticothérapie générale.
EVOLUTION
Les cellulites pré-septales et les abcès sous-périostés sont souvent de bon pronostic,
et évoluent sans séquelles sous traitement médical, mais sous réserve d’une prise en
charge précoce et adaptée avec une surveillance armée, basée sur l’examen général
(température), neurologique et ophtalmologique quotidien.
COMPLICATIONS
L’évolution des cellulites orbitaires et périorbitaires peut se faire par l’apparition de
certaines complications, qui peuvent mettre en jeu le pronostic fonctionnel et parfois
vital. On peut classer ces complications en :
• Extension intracrânienne.
• Complications ophtalmologiques.
• Complications générales.
Extension intracrânienne
Souvent c’est les formes rétro-septales qui peuvent donner ce genre de complications,
mais parfois même les formes pré-septales peuvent se compliquer par des
méningites.
Les autres complications intracrâniennes sont un empyème inter hémisphérique,
ostéomyélite du crâne et de l’orbite, une méningite, un abcès cérébral et la
thrombophlébite cérébrale (thrombose des sinus caverneux). Cette dernière
complication, heureusement très rare, est grevée d’une lourde mortalité qui peut
atteindre jusqu’à 20% des cas.
Complications ophtalmologiques
La cellulite orbitaire peut mettre en péril la fonction visuelle, allant jusqu’à la cécité. La
cécité est secondaire à une neuropathie optique mécanique par élévation de la
pression intra- orbitaire et/ou à une origine vasculaire par ischémie, une occlusion de
Cours d’ophtalmologie 94
l’artère centrale de la rétine, une thrombophlébite ou une origine inflammatoire (névrite
infectieuse).
Une ophtalmologie séquellaire peut également survenir surtout dans les stades
avancés ou si prise en charge tardive.
On peut aussi avoir une kératite d’exposition, une diplopie, un abcès orbitaire, une
hypertonie oculaire, un déficit pupillaire afférent relatif, une paralysie oculomotrice et
une cicatrice cornéenne par exposition.
Complications générales
On peut avoir une altération de l’état de conscience représentées essentiellement par
la possibilité d’un choc septique, qui peut rapidement emporter les patients,
complication certes rare mais redoutable, d’où l’intérêt d’une antibiothérapie précoce,
et une surveillance des constantes hémodynamiques (Fréquence cardiaque, temps
de recoloration cutané et tension artérielle) surtout durant la phase initiale. On peut
aussi avoir des confusions, un méningiome, des vomissements et des céphalées.
Prédilection chez les jeunes enfants, dont la lame papyracée extrêmement fine, ce qui
permet la diffusion dans la graisse intra orbitaire de l’infection.
Cours d’ophtalmologie 95