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PROFESSEUR DOCTEUR TSHILOMBO COURS D’UROLOGIE 1

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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE MEDECINE CHAPITRE IV: GRANDS SYNDROMES UROLOGIQUES
DEPARTEMENT DE CHIRURGIE
CHAPITRE V: PATHOLOGIE URINAIRE ACQUISE

CHAITRE VI : PATHOLOGIE URO-GENITALE CHEZ


L’HOMME

CHAPITRE VII : PATHOLOGIE URINAIRE DE LA FEMME

COURS D’UROLOGIE CHAPITRE VIII : UROLOGIE INFANTILE

CHAPITRE IX : DIALYSE PERITONEALE ET REIN


ARTIFICIEL
Par Professeur Docteur
TSHILOMBO KATOMBE

PLAN DU COURS CHAP.I : RAPPELS ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE

CHAPITRE I : RAPPELS ANATOMIQUE ET


PHYSIOLOGIQUE

CHAPITRE II : METHODES D’EXPLORATION EN A. ANATOMIE


CLINIQUE
L’Appareil urinaire comprend :
CHAPITRE III: DEFINITION DES TERMES - Deux reins qui produisent les urines ;
SEMIOLOGIQUES - Deux uretères qui drainent les urines ;
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- Une vessie où l’urine drainée s’accumule ; - Il traverse la paroi vésicale sur un trajet très oblique, long de
- Un urètre qui évacue l’urine vers l’extérieur. 1Cm. Cette obliquité s’oppose au reflux des urines de la
vessie vers l’uretère.
L’appareil urinaire au-dessus de la vessie est le haut
appareil ; celui qui est en dessous de la vessie est le bas appareil. 3. VESSIE
Elle comprend :
1. Rein : - Une partie inférieure, fixe comportant le trigone, les méats
Organe profond retro péritonéal de la cavité urétéraux inférieurs qui entrent dans la vessie dans la partie
abdominale, placé de part et d’autre de la colonne vertébrale, à la postéro-inférieure et l’orifice urétral.
hauteur de D12, L1 et L2. - Une partie supérieure, qui se soulève si la vessie se remplit
« c’est la Calotte vésicale ».
Le rein droit est plus bas que le gauche à cause de la
pression du foie. Le rein est mobile avec la respiration et la position La musculature vésicale comprend :
du patient. Il mesure : 13Cm de long chez l’homme et occupe les - Le Détrusor ou muscle de la calotte vésicale ;
vertèbres susmentionnées, le rein gauche mesure 0,5Cm de plus que - Le sphincter interne ou col vésical, qui est un épaississement
le rein droit. Son poids est de 150g. des fibres convergentes du détrusor dont l’innervation
dépend des centres situés dans la région sacrée et contrôlés
A la coupe on voit : par les centres supérieurs. L’envie d’uriner survient à 300cc
- Une capsule fibreuse ; d’urines.
- Un parenchyme avec deux zones ;
- Une corticale : jaunâtre, périphérique ;
- Une médullaire : rouge sombre faite des formations triangulaires 4. URETRE
ou Pyramides de Malpighi et les cavités ou voies excrétrices intra-
rénales. L’urètre est différent chez l’homme et chez la femme.
- Chez la Femme : il est court : 3Cm, ce qui favorise les
2. URETERES infections vésicales.
- Chez l’homme : il est long, 20Cm ; il est entouré dans sa
- Longueur : 25Cm chez l’adulte ; partie haute par la prostate.
- Chemin : région lombaire, iliaque, pelvienne jusqu’à la
vessie ;

B. PHYSIOLOGIE
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Le rein est très vascularisé, le débit sanguin est de 1200cc par - Le gland est recouvert des prépuces chez les non circoncis ou sans
minute, soit 20% du débit cardiaque. Mais ce débit n’est pas prépuces chez les circoncis.
homogène ; la corticale reçoit entre 80 et 90% du débit sanguin - Le méat urétral est situé à l’extrémité du gland. Il s’agit d’un
rénal ; le rôle de la voie excrétrice est de transporter l’urine de la orifice souple, à direction antéro-postérieure, mesurant 5 à 10mm.
papille au méat urétral. L’urètre a des contractions qui se font de
haut en bas à une vitesse de 2 à 6Cm/seconde et une fréquence de A l’état pathologique on peut avoir :
2à6 contractions par minute. Pour cette raison, l’urètre contractile
n’est jamais vu en totalité à l’UIV. Par conséquent l’urètre normal 1. Les anomalies de la position du méat :
est doué d’un péristaltisme qui se transmet et se fait de haut en bas - Epispadias : méat à la face supérieure de la verge à une
comme au niveau du tube digestif. Le péristaltisme est efficace si distance d’implantation normale ; il s’agit d’une pathologie
l’urètre est suffisamment fin pour se collaborer. rare.
La stase urinaire dans l’urètre, crée la distension du tube et si celle-ci -  Hypospadias : méat à la face inférieure de la verge, situé loin
dure longtemps, elle va à son tour entraîner la distension des filets de l’implantation normale ; il s’agit d’une anomalie
nerveux et perturber leur fonction ou leur péristaltisme. fréquente. Celle-ci est balanique, pénienne, scrotale et
périnéale.
EXAMEN DES ORGANES GENITAUX EXTERNES
2. Les anomalies des corps caverneux :
1. CHEZ L’HOMME Il peut s’agir :
- Des nodules irrégulièrement répartis et qui gênent l’érection
La position des organes génitaux les rend très facile à et qui donnent souvent la déviation de l’organe comme dans
l’examen. On examine : la verge, le scrotum et le contenu scrotal. la maladie de LAPEYRONIE : tumeurs qui sont rares.
- Priapisme : rigidité douloureuse du corps caverneux, non
a. La verge contrôlable ; il n’existe pas d’érection associée du corps
spongieux. Il est dû souvent à la thrombose des corps
La verge est faite des Corps caverneux, du Corps spongieux, du caverneux ou à la drépanocytose.
gland et du méat urétral.
A l’état normal on note :
- Les corps caverneux sont souples, réguliers et symétriques. Vus de b. Le Scrotum et le contenu scrotal
face en coupe ils ressemblent à un canon de fusil.
- Le corps spongieux est situé en dessous des corps caverneux et A l’état normal :
contient l’urètre antérieur, il est souple et régulier.
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Le scrotum est souple, glisse normalement sur le contenu


scrotal et n’y adhère pas. On y trouve : 2. CHEZ LA FEMME

 Le testicule : de consistance ferme, de forme régulière ; c’est La vessie de la femme est séparée du vagin par une mince
un organe très sensible coiffé par l’épididyme. L’épididyme a cloison. L’urètre de la femme mesure à peu près 3Cm et a un trajet
la tête au pôle supérieur du testicule. Le testicule et presque rectiligne. La brièveté de cet organe met la vessie très près
l’épididyme sont surmontés du cordon spermatique. de l’extérieur et l’expose à des infections de la vulve ou du vagin.
L’examen de la vulve montre :
A l’état pathologique : - Le méat urétral : soit bien implanté et droit et cela se fait en
- La sensibilité : l’épididyme et le testicule peuvent être gros, écartant bien les grandes lèvres ; soit méat très postérieur,
douloureux ou non. attiré en arrière souvent par des brides cicatricielles de
- Le cordon : peut contenir les varices ou les kystes. l’hymen : ce méat postérieur favorise l’infection de la vessie.
- L’épididyme : Epididymite ou kystes. - Parfois la cystocèle, visible en demandant à la patiente de
pousser, ce qui fait bomber la paroi antérieure du vagin.
c. Le Périnée - Par le TV, un urètre souple, médian et ce TV peut détecter un
calcul de la jonction urétéro-vésicale.
On peut explorer :
- La sensibilité : le périnée est très sensible parce que c’est le
territoire de la queue de cheval.
- Le tonus musculaire : à l’état normal le tonus musculaire se
cherche en demandant au patient de serrer ses fesses ; on peut
CHAPITRE II : METHODES D’EXPLORATION EN CLINIQUE
avoir : un périnée flasque par paralysie de la queue de cheval.

d. Le Toucher rectal

Il fait partie de tout examen urologique après vidange de la Les diagnostics en urologie sont portés grâce à :
vessie et du rectum. Il doit se faire par un toucher bimanuel : l’index 1° L’Interrogatoire
de la main droit dans l’anus, les quatre doigts de la main gauche 2° L’Examen clinique
dépriment l’hypogastre. On apprécie le contenu de l’ampoule 3° Les Examens paracliniques
rectale, sa muqueuse, la prostate, etc.
1. L’INTERROGATOIRE 
Il comprend :
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- L’écoute du malade ;
- LE questionnaire pour détecter les signes fonctionnels ; Il passe par :
- La fouille des antécédents A. Inspection

1) Regarder la morphologie du patient : Si elle est du type


L’écoute du malade masculin (parfois féminin) ;
- But de sa consultation ; plaintes du malade, début de la 2) Regarder les organes génitaux externes s’ils sont bien
maladie, sa périodicité dans le temps. Il faut savoir que le développés, s’ils ne présentent aucune masse anormale ;
patient peut très mal décrire ses signes ou les décrire 3) Donner le pot au malade et lui demander d’uriner, ce qui
incomplètement. Il faut l’aider à mieux formuler ses plaintes permet de juger de la forme du jet urinaire, de la quantité et
par des sous-questions. de la qualité des urines ;
Ses Plaintes sont de plusieurs ordres : 4) Sentir l’odeur des urines : elle est fétide, putride ou d’œuf
a) Les douleurs : lombaires, ou urétrales, ou scrotales, pourri si elle est infectée.
ou péniennes ;  Regarder les urines franchement émises : qui peuvent
b) Les troubles de la miction : dysurie, rétentions être normales c’est-à-dire jaune claire ; plus ou moins
d’urine complète ou incomplète, etc. foncées si elles sont concentrées ; qui peuvent être
c) Les modifications qualitatives des urines : hématurie, troubles ou purulentes.
pyurie, pneumaturie (présence de gaz dans l’urine),
fécalurie, chylurie, etc. On distingue :
d) Les modifications de la diurèse : polyurie, oligurie, - Un faux trouble des urines : celui-ci disparaît si les urines
anurie ; sont chauffées ou acidifiées : l’acidification dissout les
e) Les écoulements urétraux : sanglants, purulents, phosphates et le chauffage dissout les urates. Les urates et les
séminaux, etc. ; phosphates sont les principaux sels des troubles des urines.
f) Les troubles génitaux de libido : par excès ou par - Un vrai trouble des urines : celui-ci persiste après les deux
défaut ; épreuves décrites ci-haut. Il peut s’agir :
g) La stérilité masculine ou féminine ;  De la présence du sang dans les urines :
h) La découverte d’une tuméfaction anormale dans la hématurie, dans ce cas on recueille les urines
sphère des organes génitaux ; dans les trois tubes ;
i) La recherche des antécédents personnels et  Si le premier tube est sanguinolent : c’est
familiaux. l’hématurie initiale traduisant l’atteinte
cervico-prostatique ;
2. EXAMEN CLINIQUE PROPREMENT DIT
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 Si le dernier tube est atteint, c’est La Paraclinique en urologie passe par plusieurs examens : La
l’hématurie terminale qui traduit l’atteinte Cytobactériologie des urines, le dosage de l’urée et de la créatinine,
vésicale ; l’UIV, l’échographie, etc.
 Si les trois tubes sont atteints : c’est
l’hématurie totale qui traduit l’atteinte a) La Cytobactériologie des urines nécessite un prélèvement correct
rénale. des urines. Ce prélèvement est différent selon qu’il s’agit de
 De la présence du pus : dans l’infection du canal l’homme ou de la femme.
excréto-urinaire. Chez l’homme : les urines sont prélevées dans un tube stérile
après désinfection du gland et du méat urétral : le patient urine
B. Palpation dans ce tube stérile 3 à 4cc d’urines qui sont directement
envoyées au laboratoire. On peut aussi prélever ces urines
Il faut palper d’abord l’entièreté de l’abdomen et les fausses stérilement par sonde vésicale stérile introduite après
lombaires. désinfection du méat urétral jusque dans la vessie.
Pour l’examen des flancs et des fausses lombaires, il faut toujours se
placer du côté de la région latérale à examiner. Chez la femme : le prélèvement doit se faire aussi stérilement par
deux méthodes :
Les fosses lombaires ou les flancs s’examinent avec les deux mains : - Soit désinfection correcte de la vulve par un produit
l’une postérieure qui soulève la paroi postérieure, l’autre antérieure antiseptique et l’introduction d’une sonde vésicale stérile
qui déprime la paroi abdominale antérieure. jusque dans la vessie ;
Cet examen permet la mise en évidence des masses locales et des - Soit désinfection correcte de la vulve par un produit
douleurs. antiseptique et application correcte et intime du flacon stérile
au méat urétral. La femme urine directement dans le bocal
stérile et les urines sont directement envoyées au laboratoire
pour examen.

L’examen cytobactériologique des urines passe par :


- Examen des urines à frais : recherche des Globules Rouges,
Globules blancs, cellules épithéliales ;
- Recherche des albumines, des sucres ;
3. EXAMENS PARACLINIQUES - Recherche des cellules cancéreuses ;
- Coloration Gram des urines.
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b) Dosage de l’urée et de créatinine : les deux sont les mesures de la


fonction rénale. Les chiffres normaux, surtout de l’urée,
permettent de pratiquer l’UIV simple. Les chiffres élevés (180-  L’Urologie est :
200cg/l) permettent une UIV uniquement sous perfusion. - L’étude des affections des reins et des voies excrétrices ;
c) U.I.V. : c’est la clé de voûte de l’examen urologie. - L’étude de l’appareil génital chez l’homme.

Principe : Un produit iodé est donné en IV ; il est secrété par le rein.  Diurèse normale : est la quantité d’urines par unité de temps :
Ce produit est opaque aux rayons X et opacifie tout l’appareil d’où Diurèse journalière, horaire, minute, etc. En climat
urinaire. Il permet ainsi de juger de la qualité de l’arbre urinaire et tempéré, elle est de 800 à 1500cc/24heurres.
du rein.
 Polyurie : diurèse supérieure à 2000 ml/Jour
NB : les intolérances à l’iode existent : allergie transitoire parfois  Oligurie : diurèse inférieure à 600 ml/Jour
très grave pouvant conduire à la mort sur la table d’examen. Cet
inconvénient a fait remplacer le produit iodé par un autre moins Si elle est importante et durable, elle donne des désordres par
allergique : UROVISON. La contre-indication absolue de l’UIV par élimination insuffisante des électrolytes et par augmentation du taux
les produits iodés est « la Maladie de Kahler ou Myélome multiple ». d’urée et créatinine sanguine : le taux de ces deux dernières est le
reflet de la fonction rénale.
d) Echographie des reins et des voies urinaires : Examen moderne  Anurie : diurèse inférieure à 200 ml/Jour, la vacuité vésicale
apportant une bonne interprétation des reins et des voies ayant été vérifiée.
urinaires.  Pollakiurie : augmentation de la fréquence des mictions. En
moyenne, une personne normale a 4 à 5 mictions par 24 heures.
Elle traduit soit :
- la diminution de la capacité vésicale ;
- le résidu post-mictionnel ;
- l’état inflammatoire de la vessie

 Dysurie : impossibilité d’évacuer la vessie dans un délai normal,


d’où le patient pousse et le jet urinaire est fin ou faible ;
 Résidu vésical post-mictionnel ou rétention vésicale incomplète :
est la persistance d’urine dans la vessie après une miction
CHAPITRE III: DEFINITION DES TERMES SEMIOLOGIQUES
voulue complète et faite normalement.
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 Distension vésicale : est la vessie forcée qui a abandonné la lutte


contre l’obstacle : 2 à 3 ou 4 litres. A. Définition : Présence du sang dans les urines. On distingue :
 Miction par regorgement : fuites intermittentes mais rapprochées
d’urines qui traduisent le trop-plein vésical évacuées sans a) Hématurie en cours : les urines fraîchement émises
contrôle. contiennent du sang ou sont sanglantes. Certaines substances
 Enurésie : miction active et complète, mais involontaire et donnent des urines teintées en rouge comme Urogantanol.
inconsciente survenant au cours du sommeil chez un sujet de L’examen extemporané au microscope peut faire le
plus de 4 ans. Elle est d’origine psychogène. diagnostic différentiel.
 Rétention vésicale complète ou rétention aigue d’urines : b) Hématurie passée : le patient déclare qu’il a vu des urines
accident aigu par impossibilité d’émettre les urines alors que le sanglantes.
besoin se fait sentir de façon impérieuse.
En pratique, on distingue :
1) Une hématurie initiale : elle est d’origine cervico-
prostatique ou urétrale postérieure ;
2) Une hématurie terminale : elle est d’origine vésicale ;
3) Une hématurie totale : celle-ci peut provenir de n’importe
quel étage de l’appareil urinaire.

Pour faire cette distinction, on utilise l’Epreuve de trois Tubes dans


lesquels on recueille les urines du début, de la fin et du milieu de
miction.

B. Causes d’Hématurie
1. Les Tumeurs et les Lithiases
CHAPITRE IV: GRANDS SYNDROMES UROLOGIQUES a. Tumeurs :
- du rein ;
- de l’épithélium excréto-urinaire des calices, bassinet, uretère,
vessie, urètre;
- de la prostate.
4.1. SAIGNEMENTS URINAIRES

4.1.1. HEMATURIE
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b. Lithiases : sur n’importe quel siège de la voie  Soit aucune n’a été trouvée : il faut néanmoins connaître
excréto-urinaire : calice, bassinet, uretère, vessie, l’étage qui saigne par l’épreuve de trois tubes :
rein. - Hématurie initiale : est d’origine cervico-prostatique :
l’examen de choix est l’Urétrographie retrograde ;
2. les maladies hémorragiques propres de l’appareil urinaire : - Hématurie terminale : est d’origine vésicale ; l’examen de
 Rein : Maladie polykystique, glomérulo-néphrite, choix est la cystoscopie ;
traumatisme comme contusion du rein. - Hématurie totale : plusieurs examens : Cystoscopie, Rx à
 Uretère : Dysplasie kystique, mégauretère. blanc, UIV, Echographie.
 Vessie : Bilharziose : cause la plus fréquente, Cystite
surtout tuberculeuse.
 Région urétro-cervico-prostatique : Urétrite
postérieure. 4.1.2. URETRORRAGIE

3. les causes générales 1. Définition : écoulement sanglant par l’urètre indépendamment


de la miction. La différence est à faire chez la femme en période
- Hémopathies ou formes malignes des maladies infectieuses ; des règles. Le diagnostic sera fait par l’urétrographie rétrograde et
- Patient sous traitement anticoagulant : Héparine, l’urétrocystoscopie. 2.
antivitaminesK.
2. Causes : -traumatisme du pénis, tumeur locale
C. Exploration d’un malade hématurique -diathèse hémorragique

1. Par la Clinique : à l’interrogatoire puis à l’examen


clinique. 4.2. PYURIE
- Demander où le patient a résidé à la recherche de la
bilharziose, s’il a eu un traumatisme récent, etc. Définition : c’est la présence du pus dans les urines. Toute
- Examen clinique de toute la sphère urinaire. miction trouble n’est pas une pyurie. Dans la démarche
diagnostique : il faut éviter 3 erreurs :
2. Par l’Echographie et l’UIV : Ces examens se feront très
urgemment si le patient est en cours de saignement. 1°) Ne pas reconnaitre une pyurie qui existe : par un examen
Au terme de ces examens : incomplet ou mal fait.
 Soit une lésion a été trouvée : le traitement sera étiologique
en supprimant la cause du saignement.
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2°) Ne pas reconnaitre une pyurie qui n’existe pas : par un 2-Diagnostic du siège :
examen qui n’a trouvé que des germes banaux ou des
polynucléaires qualifiés de traces de la cause. - Parfois siège facile à déterminer : s’il existe des signes
3°) Ne pas se tromper dans l’interprétation des signes de pyurie. cliniques associés de cystite, de prostatite, de pyélonéphrite
et celui de pyurie ;
Diagnostic : il existe : 1) diagnostic positif, 2) diagnostic de siège, 3) - Parfois siège difficile à déterminer : dans ce cas faire d’abord
diagnostic de la cause l’épreuve de 3 tubes qui n’a pas la même valeur que pour
l’hématurie, elle est moins catégorique ; c’est donc
1- Diagnostic positif : il repose sur : l’exploration méthodique : clinique, radiologique,
échographique et instrumentale qui donnent le diagnostic.
A) La clinique :
3-Diagnostic de la cause : il existe 6 causes :
- Soit les urines contiennent des flocons glaireux ou de pus
- Soit les urines sont fétides ou putrides 1° Rétention de l’urine : toute stase d’urines donne l’infection
- Soit les urines très troubles 2° Altération de l’urothélium : du haut ou du bas appareil
- Ces urines mises dans un flacon ou tubes pendant longtemps 3° Calculs et corps étrangers
laissent un dépôt de grumeaux volumineux : jaunâtre ou 4° Malformations congénitales agissant par reflux vésico-rénal
verdâtre 5° Infection du parenchyme qui entoure la voie excrétrice : abcès du
rein, abcès prostatique etc.
Pour éliminer les erreurs en cas d’un simple trouble, il faut acidifier 6° Suppuration de voisinage ouverte dans les voies excrétrices
ou chauffer les urines. urinaires, appendicite ouverte dans la vessie.

B) Le laboratoire :
4.3. POLLAKIURIE ET BRULURE MICTIONNELLE
- La présence de beaucoup des germes
- La présence de beaucoup des globules blancs par champs vus A. Définitions :
au microscope - La Pollakiurie est la fréquence anormale des mictions de jour
comme de nuit.
C) Parfois la clinique est positive, mais le laboratoire des - Les brûlures mictionnelles sont des sensations douloureuses
pyuries est amicrobien, il s’agit dans ce cas surtout de la tributaires de la
tuberculose. miction qu’elles accompagnent ou qu’elles suivent de près.
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L’association de la Pollakiurie, de la brûlure mictionnelle à la - Urètre antérieur : dans ce cas on a brûlures mictionnelles
pyurie donne la Cystite. avec écoulement sans pollakiurie : on le voit dans la
La Pollakiurie et les brûlures mictionnelles relèvent toujours gonorrhée.
d’une maladie basse : vésicale ou juxta-vésicale.
c) Non urinaires : Vaginite et abcès génitaux.
B. Causes de Pollakiurie avec ou sans brûlures mictionnelles :
4.4. DYSURIE ET RETENTION D’URINES
1. Maladies Vésicales
 Inflammations spécifiques : Tuberculose, Bilharziose. A. Définition : La Dysurie est la difficulté d’uriner.
 Tumeurs malignes : Cancer de la vessie
 Traumatismes : Lithiases vésicales, corps étranger ; B. MECANICANISME PHYSIOPATHOLOGIQUE
 Inflammations radiques transitoires : irradiations
pelviennes ; La difficulté à uriner évolue classiquement en deux phases :
 Vessies de petite capacité : sclérose tuberculeuse ou  La première est celle de Compensation : c’est la période de
bilharzienne ; début où, à la difficulté d’uriner, l’organisme met en place
 Rétention vésicale incomplète. plusieurs mécanismes pour minimiser cette difficulté.
Cette dysurie compensée se limite aux troubles
2. Maladies juxta-vésicales fonctionnels sans aucun retentissement ni vésical, ni
a) Urinaires en amont : elles sont semblabes chez urétéral. Elle se présente sous forme de  Pollakiurie de jet
l’homme et chez la femme : urinaire filiforme, de jet urinaire faible
- Urétérocèle
- Calculs de l’uretère  La deuxième phase ou de Dysurie décompensée : il existe :
- Mégauretère - Un trouble fonctionnel ;
- Un trouble organique de la vessie et du haut appareil urinaire c’est-
b) Urinaires en aval à-dire uretères et rein.
Elles sont différentes chez l’homme et chez la 1) Le trouble fonctionnel a les signes de premier stade mais de
femme : manière plus marquée ;
 Chez la femme : Urétrite gonococcique, mycosique, 2) A la vessie, le retentissement est variable d’un malade à un autre,
parasitaire, à germes banaux. mais en général on note :
 Chez l’homme : Selon le siège :  La Vessie de lutte : qui est le premier degré.
- Urètre postérieur : il s’agit des maladies prostatiques : L’évacuation de la vessie est de plus en plus difficile,
adénome, prostatite, adénomite, abcès. l’urine s’accumule, la vessie se distend ; le détrusor
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s’hypertrophie passant de 3 ou 4 mm d’épaisseur 3) Le Retentissement urétéral et rénal : font suite à l a rétention


normale à 1,2Cm ou plusieurs centimètres ; à l’intérieur vésicale : d’où insuffisance rénale avec urémie ↑↑↑ et créatininémie
de la vessie se dessinent de trabéculations ou des ↑↑↑.
colonnes des faisceaux musculaires du détrusor
soulevant la muqueuse et séparant des zones de C. CLINIQUE ET PARACLINIQUE DE DYSURIE
moindres résistances. Ces dernières, sous l’effet AVEC RETENTION D’URINES
d’hyperpression endovésicale, cèdent sous forme de
poche appelées : Diverticules  Interrogatoire : Le patient détermine le début, les signes
dont : pollakiurie, jet filiforme, etc.
 Diverticules : la musculeuse disparaît, seule la  Inspection :
muqueuse fait hernie en dehors. Les diverticules - Présence d’un globe vésical : masse hypogastrique, tendue,
emmagasinent l’urine et empêchent la vessie de se convexe vers le haut, mate, donnant envie d’uriner quand on
vider. Les autres diverticules à collet étroit et comme la comprime ;
hernie étranglée, se remplissent d’urines, s’infectent ; - En regardant le patient uriner : jet urinaire filiforme, faible.
d’où suppuration endodiverticulaire source de pyurie,
d’abcès, de septicémie ou de rupture dans le petit  Toucher rectal : les doigts déprimant l’hypogastre et le
bassin ; d’où fistule urineuse ou périnée en pomme doigt rectal ne peuvent se joindre à cause de la masse
d’arrosoir. d’urines.
 Sondage vésical avec une sonde fine souple ou rigide
 La rétention vésicale incomplète : ou vidange ramène l’urine et soulage le patient. Ce sondage permet
incomplète de la vessie à la miction, laissant en place un parfois de préparer calmement l’intervention.
résidu. Si la distension est faible, la vessie garde encore  Cystographie descendante : s’il n’y a pas d’insuffisance
sa capacité physiologique de 300 à 400cc, mais avec rénale peut montrer sous forme d’image ronde, à côté de la
envies fréquentes à uriner ou « la Pollakiurie ». vessie, reliée à celle-ci par un collet.

 La rétention vésicale : qui est la forme grave de la D. CAUSES DE DYSURIE


dysurie. Le patient est incapable de pisser, malgré une
envie impérieuse de plus en plus douloureuse. Au Elles sont de deux ordres :
moment du débordement de la vessie, quelques gouttes
d’urines s’échappent : c’est l’incontinence par 1) Les obstacles chez l’homme ou chez la femme :
regorgement.
 Chez l’homme :
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- -

- Maladies du col vésical - Malformations sphinctériennes congénitales : exstrophies


- Adénome prostatique vésicales ;
- Cancer prostatique - Causes psychologiques : énurésie.
- Prostatites aigues et chroniques
- Sténose urétrale congénitale ou acquise b) Chez l’homme
- Rupture traumatique de l’urètre
- Corps étrangers urétro-vésicaux - Après opération cervico-prostatique
- Epispadias
 Chez la femme :
- Maladies du col vésical c) Chez la femme :
- Sténose urétrale
- Tumeurs pelviennes. - Après opérations gynécologiques ou après accouchements :
fistules vésico-vaginales.

2) Les dysfonctions neurologiques 4.6. COLIQUES NEPHRETIQUES


- Atteinte centrale : Tabès, paraplégie, syndrome méningé ;
- Atteinte périphérique : énervation vésicale après exérèse A. Définition : douleur paroxystique, lombaire ou abdominale
pelvienne. par distension rapide de la voie excrétrice haute.

B. CAUSES
4.5. INCONTINENCE URINAIRE 1. Obstacles sur voie excrétrice haute : lithiase,
etc.
A. Définition : C’est la perte involontaire des urines par 2. Malformations obstructives du haut appareil ;
l’urètre ou par un orifice anormal juxta-urétral. 3. Sténoses : tuberculose, bilharziose ;
B. CAUSES 4. Tumeurs locales ;
a) Communes à l’homme comme à la femme 5. Compressions extrinsèques.
- Distension vésicale : l’incontinence par regorgement
- Petites vessies scléreuses : cystite tuberculeuse, radique, 4.7. ANURIE
bilharzienne, chimique, etc.
- Impériosité mictionnelle extrême A. Définition : Disparition de la diurèse. On la distingue en :
- Désordres neurologiques : le comitial, les pseudobulbaires Anurie prérénale, rénale et post-rénale selon les causes.
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- -

- Se réveiller toutes les trois heures après minuit pour aller


uriner (une sonnerie est nécessaire.
B. CAUSES b. TRAITEMENT CURATIF implique l’association à
1) Anurie prérénale due à un déficit vasculaire de deux reins : des mesures hygiéno-diététique d’un psychotrope :
dans le choc, importante hémorragie, grande brûlure ; Tofranyl, Anafranyl, etc.

2) Anurie rénale : Néphropathies cfr Médecine interne. 4.9. EJACULATION ET SES TROUBLES

L’éjaculation est un acte physiologique, contemporain de


3) Anurie post-rénale l’orgasme. Physiologiquement, avant cet acte, le sperme afflue dans
- Obstacles : calculs pyéliques ou urétéraux sur deux reins ou l’urètre postérieur pendant que le sphincter lisse du col vésical se
un rein si l’autre est détruit ; ferme empêchant la remontée du sperme dans la vessie.
- Sténose urétérale bilatérale : bilharziose, tuberculose ;
- Tumeurs urétérales
- Tumeurs péri-urétérales : pelviennes, génitales, etc. TROUBLES DE L’EJACULATION

4.8. ENURESIE 1. Anéjaculation : est l’absence de l’éjaculation ; Elle est


d’origine psychogène et traduit l’absence du vrai orgasme.
A. Définition : est une miction active et complète ; mais elle est 2. Ejaculation rétrograde : est l’afflux du sperme dans la
involontaire et inconsciente. Elle survient en général la nuit vessie.
ou au cours du sommeil chez un sujet âgé de plus de quatre Causes : insuffisance du sphincter lisse due souvent à une
ans. L’heure de survenue est différente selon que le patient intervention chirurgicale (adénomectomie, résection du col
s’est couché tôt ou tard. En général c’est aux heures du matin vésical, etc.)
ou d’un sommeil léger qui est le temps de rêve. Elle se 3. Ejaculation prématurée : celle qui se fait au cours de
prolonge jusqu’à l’âge de 10 à 12 ans et en général jusqu’à l’excitation sexuelle plus tôt que souhaitée. Elle est due à la
12 ans, aucun traitement n’est préconisé. Après 12 ans, elle peur ou à peu de confiance en soi.
est considérée être de cause psychogène et nécessite un 4. Hémospermie : est la présence de sang dans le sperme. Elle
traitement. traduit soit :
a. TRAITEMENT HYGIENO-DIETETIQUE : - Inflammation de l’urètre postérieur chez les jeunes sujets ;
- Réduire la quantité de boisson le soir après 18 heures ; - Un cancer de la prostate chez un patient âgé de plus de 50
- Abstention des substances diurétiques le soir : thé, etc. ans ;
- Prendre le repas du soir 3 à 4 avant d’aller au lit ; - Une bilharziose urinaire à tous les âges.
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- -

2. Anatomopathologie

Il existe plusieurs formes anatomiques :


a. Au Rein :
- La lésion initiale siège dans la corticale, là elle n’a aucune
traduction clinique ; de là elle gagne :
- La médullaire et s’ouvre dans le sillon papillo-caliciel ; c’est
CHAPITRE V: PATHOLOGIE URINAIRE ACQUISE
le stade initial chirurgical ;
- L’évolution de ces foyers aboutit à la tuberculose ulcéro-
caséeuse. A la coupe on trouve des lésions jeunes, c’est-à-
I. MALADIES DE L’APPAREIL URINAIRE dire des granulations contenant du pus et des lésions
anciennes c’est-à-dire des cavités scléreuses avec du caséum
A. TUBERCULOSE DE L’APPAREIL URINAIRE et des sels calcaires.
Au stade terminal on a : la Pyonéphrose où le parenchyme a
La tuberculose peut frapper simultanément ou disparu et remplacé par plusieurs poches purulentes, d’où : -
successivement tous les éléments de l’appareil urinaire. exclusion totale du rein par oblitération du bassinet ou de
C’est la plus commune des tuberculoses viscérales après la l’uretère.
tuberculose pulmonaire.

1. Etiopathogénie b. Lésion de la voie d’excrétion : bassinet, uretère,


vessie, urètre et se traduisant par :
- Age : surtout adulte jeune : 20-40 ans, mais peut se voir chez - Epaississement pariétal ;
l’enfant et le vieillard. - Œdème de la muqueuse ;
- La maladie se voit au deuxième stade dite Phase - Contracture du détrusor
bacillémique, plus ou moins après la primo-infection ; elle - Petite vessie rétractile.
peut succéder ou coexister avec les atteintes pleurales et c. Lésions génitales : sténose urétrale
osseuses.
- Le Bacille de Koch diffuse dans l’appareil urinaire par voie
sanguine à partir du complexe ganglio-pulmonaire ; il gagne
le rein unilatéralement ou bilatéralement. Du rein le BK peut 3. Symptômes cliniques
diffuser à la voie excrétrice par voie lymphatique.
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- -

La clinique est polymorphe et peut se traduire par une des - BK + à la coloration de Ziehl-Nielsen. Examen à répéter du
manifestations suivantes, de manière isolée ou en association : fait de la rareté des germes ;
a. Cystite aigue : est la forme de début la plus fréquente : 65 à - Culture sur Lowenstein : souvent +
75% des cas et se traduit par : - Inoculation au cobaye.
1° la triade classique Pollakiurie, Brûlure en fin de miction,
Pyurie où le germe est rare. b. Radiologie : simple ou U.I.V = examen de base.
2° Parfois hématurie terminale c. Cystoscopie : souvent inutile et douloureuse. Elle
3° Elle se fait jour et nuit, ce qui le distingue de la cystite banale peut montrer des granulations.
qui se calme la nuit ; d. Echographie
4° Elle n’est calmée ni par les antiseptiques, ni par les
antibiotiques non spécifiques utilisés. 5. Evolution

b. Epididymite  Sans traitement on a :


Signes : - Destruction fonctionnelle du rein ; d’où mort par insuffisance
- Douleur scrotale rénale.
- Etat sub-fébrile - Parfois guérison clinique qui est souvent trompeuse car
- Tuméfaction de l’épididyme essaimage possible ou reprise de la maladie ou hypertension
- Parfois association avec inflammation du testicule, du évolutive.
déférent, de la prostate, de la vésicule séminale, etc.
 Sous traitement efficace : guérison
c. Autres syndromes urologiques isolés ou associés
6. Traitement
- Coliques néphrétiques sans présence de calculs
- Lombalgies intermittentes a.Médical : est le traitement de base et efficace en
- Hématurie : totale, isolée avec ou sans colique néphrétique ; général.
- Pyélonéphrite avec fièvre à grandes oscillations ;  Ancien : 3 antibiotiques spécifiques : Streptomycine,
- Parfois moins évocateurs : albuminurie, HTA, etc. INH, PAS, VitB6 (Streptomycine 1g/j, INH 10-
30mg/Kg, PAS 300mg/Kg)
4. Signes paracliniques  Moderne :
- Rifampicine : 600mg/j 3 à 6 mois
a. Examen des urines - Ethambutol : 600mg/j 3 à 6 mois
- Urines pyuriques ou louches à l’inspection ; - Diatébène : 450mg (1cé)/j
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- -

La Bilharziose urinaire est une des grandes pathologies


b. Chirurgical : il se fait après le traitement médical et urinaires provoquée par le Schistosome hématobium.
doit tenir compte de l’uni ou de la bilatéralité des Elle est localisée essentiellement au bas appareil, mais du fait
lésions. Les objectifs sont trois : qu’elle rétentit sur le rein et le haut appareil, elle est classée dans les
1° Enlever le foyer bacillaire que les antibiotiques n’ont maladies de l’appareil urinaire.
pas guéri et qui se traduit par la cystite et la bacillurie. De
même la destruction totale du rein impose la néphrectomie Etiologie :
ou la néphro-urétérectomie si l’autre rein est sein ; si Le Schistosome hématobium est l’agent causal de la maladie.
lésions localisées, faire la néphrectomie partielle. Il s’agit d’un Trématode dont les œufs sont à éperon terminal.

2° Rétablir le libre passage des urines par des plasties : L’hôte intermédiaire est un mollusque (Bulinus contortus).
anse intestinale ou plastie synthétique. Parfois lambeau La larve appelée « Cercaire » pénètre dans l’organisme par
vésical : Opération de BOIRY. voie transcutanée et gagne le système veineux porte où elle atteint sa
maturité et se reproduit. La ponte des œufs se fait dans les veines du
3° Rétablir la capacité vésicale si petite vessie rétractile. petit bassin. De là les œufs gagnent la paroi vésicale, urétérale et la
sous-muqueuse de tous les organes creux du pelvis : urètre, prostate,
vésicule séminale, rectum. Les œufs tombent généralement dans la
7. Pronostic vessie ou restent accrochés dans sa paroi.

- Favorable sous traitement bien conduit et précocement La maladie ne se voit que dans certaines régions d’Afrique
entrepris. ou d’Asie et sa propagation est difficile du fait de son hôte
Toutefois, ne pas oublier que : intermédiaire et des conditions climatiques spéciales pour son
1°) La reprise évolutive est possible ; développement.
2°) Les lésions cicatricielles peuvent se voir des mois ou des
années plus tard ; Anatomie pathologique
3°) Les plasties ne mettent pas à l’abri des complications. La lésion associe l’inflammation banale et les granulations
blanchâtres incrustant la muqueuse vésicale.
Cette lésion spécifique est faite des œufs calcifiés qui
s’entourent de la muqueuse oedématiée et qui peuvent donner
B. BILHARZIOSE naissance à des polypes inflammatoires.
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- -

Elle évolue en donnant la sclérose rétractile de la paroi  La cystoscopie est positive quand elle montre les grains
surtout vésicale d’où la vessie se rétracte et devient toute petite : brillants ; cependant, le diagnostic est difficile si l’infection et
« c’est la Vessie rétractile » qui est l’aboutissement final. l’oedème diminuent.
 L’UIV montre des calcifications vésicales évocatrices et
La complication fréquente de cette fibrose et cette rétraction permet de voir un rétentissement rénal éventuel par sténose
est le cancer de la muqueuse vésicale. urétérale.
 L’anatomopathologie peut découvrir les œufs des bilharzies
Clinique dans un fragment de muqueuse vésicale ou rectale prélevé par
La clinique est faite : biopsie.
1°) Rarement des signes toxiques qui sont :
- La température très élevée : 39, 40°C Evolution
- Les frissons Elle dépend des formes :
- Les courbatures 1. Forme bénigne : cas soigné au debut et
- Les oedèmes surtout aux membres inférieurs correctement : la guérison est sans séquelle.
2. forme avec sclérose vésicale étendue au bas
Ces signes sont moins évocateurs et égarent souvent le diagnostic. uretère : elle donne souvent des signes
fonctionnels progressifs vésicaux et
2°) Souvent des signes vésicaux qui orientent le diagnostic vers la l’apparition de l’insuffisance rénale
bilharziose et qui obligent souvent le malade à consulter. Il s’agit progressive par sténose urétérale.
de : 3. Cancérisation de vieilles formes.
- Pollakiurie intense et tenace ;
- Hématurie terminale parfois abondante. Traitement : deux volets

Paracliniques a. Médical : dans la phase aigue, on donne :


1. Les antiparasitaires : BILTRICID et AMBILHAR sont les
 Au Laboratoire : mise en évidence des œufs à éperon terminal plus utilisés. D’autres comme FOUADINE,
dans les urines : c’est le diagnostic de certitude. Mais ces œufs ANTHIOMALINE sont abandonnés.
sont parfois éliminés rarement ou par période. De sorte que 2. Les Antibiotiques complètent la cure en raison de la
l’absence des œufs dans les urines n’élimine pas toujours le surinfection fréquente.
diagnostic. Au labo : 3. Les Antiinflammatoires : surtout non stéroïdiens pour diminuer
- L’éosinophilie sanguine est élevée ou enlever l’œdème pariétal.
- L’intradermoréaction au broyat des parasites est positive.
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- -

b. Chirurgical : il se justifie en cas de sclérose vésicale et de - Parfois une infection associée peut compliquer la filariose
sténose urétérale. Il peut s’agir de : amenant à la destruction du rein.
- Réimplantation urétérale
- Agrandissement vésical
- Cystectomie totale en cas de cancer Traitement
 Médical : est le traitement de choix ; on utilise :
- Les anti-filaires : CARBILAZINE, METULZAN, etc
C. FILARIOSE URINAIRE pendant 10-15 jours ;
- Les anti-prurigineux : PHENERGAN
Définition
La Filariose urinaire est une pathologie urinaire due au  Parfois Chirurgical au cas où à la suite de la surinfection le
Filaire de Bancroft à la suite piqûre de moustique. rein est détruit.

Cause
Filaire de Bancroft qui vit dans les voies lymphatiques.
D. LITHIASE
Signes cliniques
- Chylurie qui est rarement pure ;
- Souvent associée à l’hématurie ;
- Parfois prurit.
A. Définition
Signes paracliniques La Lithiase urinaire est une pathologie due à la présence des
- Urines : présences des microfilaires : découverte calculs dans la voie excréto-urinaire. La lithiase est la pathologie la
inconstante ; plus fréquente en urologie.
- Sang : présence des microfilaires inconstante ;
- Intradermo-réaction avec broyat du parasite positive ; B. Etiologie
- UIV ou pyélographie retrograde peut montrer une fistule  Sexe : les deux sexes sont atteints, mais l’homme est plus
entre le système lymphatique et urinaire. atteint que la femme de part ses occupations.
 Age : tous les âges sont concernés, mais :
Evolution - L’enfant est moins atteint
- Souvent bénigne : alternance des phases de maladie et des - L’adulte est très atteint, entre 30 et 50 ans.
rémissions ;
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- -

 Causes prédisposantes : métabolisme calcique qui est la cause la plus


- Hérédité : il existe parfois des familles plus exposées que fréquente. Cette élimination excessive et cette
d’autres. précipitation se voient surtout chez les
- Mode de vie : La sédentarité favorise la lithiase, Le patients :
régime riche en produits azotés comme la viande, le poisson , . En décubitus prolongé surtout pour
etc. les maladies osseuses ;
celui-ci entraîne la déminéralisation
C. Pathogénie osseuse ou ostéoporose.
Pour que la Lithiase urinaire se fasse, il faut que trois . En cas d’hyperparathyrïdie : en cas
conditions soient réunies : d’adénome
1° La présence d’une substance précipitable ; parathyroïdien par exemple.
2° Des conditions favorables à la précipitation ;
3° Des conditions pétrifiantes. 2° Des conditions favorables à la précipitation :
Elles sont au nombre de quatre  qui peuvent agir isolément
ou en association :
1° La présence d’une substance précipitable  (1) Hyperconcentration par manque de solvant ou d’eau qui se
Il faut savoir que l’urine normale contient de l’eau, de l’urée, retrouve en cas de :
de la créatinine et des sels minéraux ou cristalloïdes. Ces - Insuffisance d’apport d’eau : peu de boissons par exemple ;
éléments surtout ces cristalloïdes peuvent précipiter. - Perte exagérée d’eau : par transpiration abondante par
 Il peut rarement s’agir des substances anormales exemple ;
comme la Cystine et la xanthine. Ces sels rares sont
produits en cas de certaines pathologies ; il faut savoir (2) Modification durable du pH urinaire
les rechercher et soigner les maladies qui les ont Exemple : le pH est très acide en cas de lithiases uriques ; il est
produits (Cystinose, etc.). alcalin en cas de lithiases phosphatiques.
 Le plus souvent il s’agit des substances qui sont
produites en excès, soit : (3) Stase urinaire pour différentes causes : Rétention urinaire,
- Par apport exagéré : excès alimentaire de ces etc.
sels ou excès de consommation des
médicaments qui produisent ces sels et qui sont (4) Infection urinaire : Toute infection urinaire favorise la
éliminés par les urines ; lithiase.
- Par élimination excessive d’une substance dont
le métabolisme est vicié, notamment le 3° Des conditions pétrifiantes :
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- -

« Tout corps étranger introduit ou placé dans la voie urinaire se Mais le plus souvent le calcul est mixte et contient en
charge des sels et donne des calculs : il s’agit soit des fils de association plusieurs de ces sels.
suture, de cystocatheter, etc. (2) Nombre : le calcul peut être unique ou les calculs peuvent
De toutes les façons, l’infection urinaire seule joue un rôle être multiples. Les calculs peuvent se faire dans un seul rein,
prépondérant : elle agit en modifiant ou en créant trois conditions mais ils peuvent se faire aussi dans les deux reins
favorables : simultanément ou successivement.
- Elle lèse l’épithélium et ralentit le passage des urines ; (3) Forme et volume : ceux-ci varient suivent la localisation du
- Elle donne des amas de leucocytes (condition pétrifiante) ; calcul ; ainsi on a :
- Elle modifie le pH urinaire. - Calcul en forme de clou de Tapissier sur la <papille ;
- Calcul en forme de grand clou dans le calice ;
Les Lithiases les plus fréquentes sont les Lithiases rénales et - Calcul arrondi triangulaire dans le bassinet ;
urétérales. - Calcul coralliforme : celui-ci se moule complètement dans le
bassinet et les calices et prend leur forme.
(4) Retentissement sur le rein
I. LITHIASE RENALE - Le calcul peut être bien toléré s’il est petit et surtout s’il ne
gène pas l’évacuation des urines ni la fonction du rein ;
- Le calcul est souvent mal toléré en cas de traumatisme du
1. Siège : elle siège à plusieurs niveaux du rein, surtout : rein en donnant  soit :
- Le parenchyme lui-même, au niveau de petits calices « c’est . Œdème de la muqueuse pyélique s’il est dans le
la Néphro-calcinose » ; bassinet ;
- Souvent les grands calices et les bassinets. . Dilatation en amont s’il crèe l’obstruction du secteur
d’implantation ;
2. Anatomopathologie . Néphrite interstitielle par dilatation surtout
(1) Nature du calcul : le calcul peut être formé de : l’infection ;
- Oxalate de calcium : dans ce cas il est dur, de couleur brun- . Obstruction totale et infection totale de tout un rein,
rouge ou noir, de forme irrégulière ; d’où Pyonéphrose.
- Phosphate de chaux : dans ce cas il est noir ;
- Phosphate ammoniaco-magnésien : dans ce cas il est blanc et 3. Symptômes cliniques
dur ;
- Acides uriques ou urates : dans ce cas il est jaune ou (1) Douleur : c’est le signe habituel.
rougeâtre. - Elle est paroxystique, mais parfois moins typique en se
présentant sous la forme de lombalgie ou de douleurs de
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- -

l’hypochondre faisant évoquer une affection hépatique ou


colique. (3) Bilan phosphocalcique dans le sang et les urines :
- Elle peut être spontanée, mais d’habitude elle est provoquée - Si on trouve une calcémie élevée : plus de 105mg et une
par l’effort ou la fatigue. hypophosphorémie : cela traduit en général
- Elle irradie vers le bas : les bourses, les testicules. l’hyperfonctionnement parathyroïdien ;
(2) Hématurie totale : qui est parfois isolée, mais qui est le plus - Si la calcémie seule est élevée, elle donne les lithiases
souvent associée à la douleur. calciques ;
(3) Urine trouble : par pyurie isolée ou par hématurie. - Si on a hyperuricémie et hyperuricurie : cela donne les
(4) Parfois HTA : qui est souvent un signe de complication, lithiases uriques.
mais peut être un signe révélateur de la maladie.
(5) Diminution de la quantité d’urine émise par 24heures. 5. Evolution
(1) Certains calculs même volumineux sont bien tolérés ;
4. Signes paracliniques (2) Souvent douleurs parfois intolérables obligeant
(1) Examen d’urines : qui peut montrer : l’intervention chirurgicale : calcul de l’uretère ;
- L’Albuminurie ; (3) Pyonéphrose : Gros rein douloureux, température élevée et
- Le nombre élevé des globules rouges ; oscillante, baisse de l’EG ;
- La présence de pus et des germes ; (4) Parfois HTA ;
- La présence des cristaux ou de nombreux sels. (5) Anurie si obstruction bilatérale de la voie excrétrice.

(2) Radiographie : 6. Traitement


- Sans préparation montre : des calculs dans le rein
unilatéralement ou bilatéralement ; Savoir qu’il y a parfois a. Médical
des calculs transparents qui ne sont pas visibles. (1) Assurer une bonne diurèse : c’est la base du traitement :
- UIV : son intérêt est triple : 1500 à 2000cc/24h. Plus les urines sont diluées et
a. Situer le calcul pour mieux le soigner ; abondantes, moins sont concentrées les substances
b. Apprécier le retentissement du calcul sur le rein : précipitables. Cette dilution est obtenue par :
retard d’élimination du produit de contraste ? - Perfusion de sérum glucosé à 10%, 1 à 2litres/jour ;
Dilatation calicielle ? Epaisseur du parenchyme ? - Diurétiques : (Lasix) associés à la perfusion ;
c. Permettre parfois de trouver l’étiologie : Exemple : - Faire beaucoup boire.
- Sténose urétérale explique la lithiase ?
- Malformation comme le mégauretère ? Cette méthode ne peut s’appliquer que dans les milieux
- Obstacle vésical ou urétral ? urologiques et sous surveillance :
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- -

- Car le calcul qui vient de se former peut se diluer, tandis


qu’un vieux calcul fixé à la paroi peut rompre la paroi avec c. Destruction des calculs par des Rayons Laser.
extravasation des urines ;
- Car un calcul des calices ou de bassinet ne gênant pas
l’évacuation peut migrer et aller se bloquer dans l’urètre.
II. LITHIASE URETERALE
(2) Produits alcalinisant ou acidifiant les urines :
- PIPERAZINE acidifié A. Définition : La lithiase urétérale est la présence d’un calcul
- Dérivés PURIQUES aussi acidifient dans la voie urétérale.
B. Anatomopathologie :
(3) Cures thermales selon le cas - Le calcul naît souvent du rein et l’uretère est un lieu de
(4) Régime : - Diminuer les protéines en cas de lithiases uriques passage ;
- Diminuer le lait en cas de lithiases calciques ; - Il peut se bloquer dans l’uretère si sa forme et/ou son volume
etc. n’y sont pas compatibles ;
- La pierre enclavée donne un œdème pariétal qui peut détruire
(5) Antibiotiques si infection associée. l’uretère s’il est important ;
- Rarement le calcul naît dans l’uretère en amont d’un
obstacle : rétrécissement, mégauretère, etc.

b. Chirurgical : il garde une place de choix, en sachant C. Symptômes


que : (1) Douleur : c’est le signe dominant et révélateur du calcul.
Elle survient sous forme de colique néphrétique ou de
(1) Ce n’est pas un traitement anodin ; douleur localisée dans la région lombaire ou du flanc ; la
(2) On n’opère pas un petit calcul caliciel qui peut s’évacuer ; palpation avec les deux mains la trouve.
(3) On n’opère pas un calcul coralliforme bien toléré chez les (2) Parfois hématurie associée ;
personnes âgées. (3) Signes vésicaux : Pollakiurie + Douleur mictionnelle +
Dysurie. Les trois signes traduisent la présence d’un calcul
Les objectifs de l’opération sont : dans la partie basse de l’uretère.
- Enlever le calcul par néphrotomie ou pyélotomie et sous
contrôle radiologique pour ne pas oublier d’autres calculs ; D. Evolution
- Enlever les causes chirurgicales si elles existent ; exemple : (1) Le calcul peut être bien toléré ; dans ce cas il est petit, laisse
Sténose urétrale, Adénome parathyroïdien, etc. passer les urines et va ensuite migrer et s’éliminer.
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- -

(2) Souvent le calcul se fixe et se complique : (1) S’il y une surinfection importante avec dilatation progressive
- Soit de l’Etat de mal néphrétique donnant souvent la fièvre ; de la voie excrétrice sus-jacente retrouvée aux deux UIV
- Soit de rupture urétérale : qui est rare, donnant soit la faites à quelques jours d’intervalle.
péritonite urineuse, soit le phlegmon de la région lombaire (2) S’il y a stagnation du calcul de manière prolongée au même
suivie de la fistule périnéale ; endroit.
- Soit d’anurie qui se voit si le rein est unique ou en cas de
lithiase bilatérale ; parfois elle se voit quand les deux reins
sont en place avec le deuxième rein fonctionnant III. LITHIASE VESICALE
normalement ; c’est anurie réflexe.
A. Définition : C’est la présence du calcul dans la vessie.
(3) Destruction progressive du rein en cas de calcul obstructif,
entraînant soit la mort muette du rein ou la Pyonéphrose B. Anatomopathologie
bruyante : température élevée, douleur +++, Etat général qui Un calcul ne peut rester dans la vessie que s’il y a :
s’effondre.  Un obstacle sous-jacent :
- Obstacle au niveau du col vésical
E. Diagnostic - Adénome ou cancer prostatique
Il repose sur : - Obstacle urétral.
(1) La Clinique : voir ci-haut ;  Beaucoup de calculs vésicaux proviennent du rein ;
(2) L’UIV : diagnostic du calcul est sûr s’il est radioopaque,  Parfois un calcul formé sur place chez les grabataires ou
mais si le rein est déjà mort, l’UIV est muette. en cas de décubitus prolongé.
C. Signes cliniques
F. Traitement - Douleur hypogastrique et urétrale, irradiant au méat urétral, au
a. Médical périnée, à l’anus ;
- Diurèse massive : pour favoriser la migration du calcul; Elle est souvent provoquée par des secousses ou par des
sérum glucosé 5 ou 10% ; boissons ou diurétiques ; changement de position.
- Antispasmodiques et antalgiques - Pollakiurie fréquente ;
- Antibiotiques et antiseptiques urinaires - Hématurie qui est inconstante ;
- Dysurie classique ;
b. Chirurgical - Surtout Dysurie par interruption brutale du jet urinaire ;
Celui-ci sera indiqué dans les cas suivants : - Chez l’enfant, le signe fréquent et révélateur est
l’incontinence urinaire diurne et nocturne.
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- -

(1) Douleur périnéale ou urétrale, irradiant vers le gland ;


D. Diagnostic (2) Dysurie ;
- Par des signes cliniques vus ci-haut ; (3) Pollakiurie ;
- Par la palpation de l’hypogastre qui peut trouver un gros (4) Souvent pyurie.
calcul ; C. Diagnostic
- Par le toucher rectal ou vaginal qui peut montrer un calcul - Rx à blanc : montre le calcul dans l’urètre ;
opaque ; - Explorateur à boule ou la sonde : qui permet de sentir un
- Par l’UIV qui peut mettre en évidence le calcul et surtout contact râpeux ;
sont retentissement vers le haut appareil ; - Urétroscopie qui montre le calcul.
- Par la cystoscopie qui visualise le calcul ;
- Enfin par un béniqué métallique qui, en butant contre le
calcul, donne un bruit bien perçu par l’examinateur.
E. TUMEURS EPITHELIALES
E. Traitement
Il vise à extraire ou enlever le calcul :
(1) Par traitement médical :
(2) Par voie endoscopique : A. CARACTERES COMMUNS
(3) Par voie chirurgicale : ouverture de la vessie et ablation du
calcul, éventuellement associer à l’extirpation de l’adénome 1° Toutes ces tumeurs se développent sur un épithélium identique
prostatique. depuis le haut
jusqu’au bas appareil, qui est « L’Urothélium ».
2° Elles ont toutes les mêmes caractères histologiques et
IV. LITHIASE URETRALE anatomiques.
3° Le siège de ces tumeurs qui est différent, leur donne des formes
A. Définition : Il s’agit de l’enclavement d’un calcul dans l’urètre cliniques
postérieur ou antérieur. différentes et le traitement différent.
La pathologie se voit surtout chez l’homme, rarement chez la
femme. Ces calculs proviennent du haut appareil, de la vessie, de la
loge prostatique ou au-dessus d’un obstacle sur l’urètre ou au dessus
d’un rétrécissement de ce canal. B. ANATOMOPATHOLOGIE

B. Clinique
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- -

a. Aspect : Dans cette voie, la tumeur peut prendre trois - Les tumeurs malignes donnent des métastases aux os, aux
formes différentes et peut être : poumons, etc ; il s’agit ici des tumeurs ostéophiles.
(1) Pédiculée : il s’agit d’un papillome ou d’un
polype. Il est unique ou multiple. Il a un
pédicule grêle et la base d’implantation est
souple ; C.TYPE DE DESCRIPTION : TUMEUR DE LA VESSIE
(2) Sessile : ici la masse a une base
d’implantation large ; sa surface est 1. Etiopathogénie
mamelonnée ou framboisée ; la consistance - C’est la tumeur la plus fréquente de la voie excréto-urinaire
de la masse est molle ou ferme ; dans notre milieu ;
(3) Infiltrante : il s’agit d’une ulcération ou d’une - Elle se voit plus souvent chez l’homme que chez la femme
tumeur bourgeonnante ; elle est mal limitée, du fait du contexte professionnel ;
de consistance dure ; elle pénètre en - Elle se développe généralement sur les anciennes cystites
profondeur les tuniques sous-jacentes. chroniques non spécifiques ou bilharziennes ;
- Les trois types anatomiques cités ci-haut s’y retrouvent ;
b.Histologie mais la lésion infiltrante est beaucoup plus fréquente ici que
sur les voies excrétrices hautes ;
Histologiquement, la tumeur est : - Le siège habituel est le trigone ou les faces latérales,
(1) Bénigne : Dans ce cas, elle a un pédicule mince, elle est rarement le dôme ; elle peut aussi se développer dans un
recouverte d’un épithélium régulier. Il n’existe pas diverticule. Leur localisation au voisinage des orifices
d’anomalies cellulaires ; explique leur retentissement sur le haut appareil.
(2) Maligne : l’épithélium est du type malpighien, il existe des
anomalies cellulaires avec monstruosité nucléaire et i. Symptômes
l’anarchie des mitoses ; la masse est infiltrante en (1) Hématurie : est le signe dominant. Elle est terminale
profondeur. ou totale à renforcement terminal. Son abondance ne
peut préjuger ni de la grosseur, ni de la nature de la
c. Evolution masse. Elle peut se montrer durant plusieurs jours ou
- Certains papillomes ou polypes peuvent guérir, mais d’autres se montrer un jour suivi de la période d’accalmie
peuvent se cancériser. Par conséquent, toute tumeur dite plus ou moins longue.
bénigne de la voie excréto-urinaire opérée ou enlevée, (2) Parfois la rétention d’urines provoquée par de
nécessite une grande surveillance du malade. nombreux caillots qui obstruent le col vésical et
l’urètre.
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- -

(3) Troubles mictionnels dans certains cas, provoqués Le traitement dépend :


par la cystite : Pollakiurie, Brûlure mictionnelle. - De la nature
(4) Caractère rebelle de la cystite au traitement - Du volume
instauré : c’est un signe de grande suspicion. - De la situation de la tumeur.
(5) Parfois signe de colique néphrétique ou douleur du
flanc droit ou gauche. (1) Pour le Papillome : On pratique soit l’électrocoagulation,
soit l’exerèse chirurgical.
ii. Diagnostic (2) Pour la Papillomatose diffuse : on pratique une cystectomie
totale ou partielle selon le cas.
Il se fera par : (3) Tumeur sessile : on procède à :
(1) La clinique : Signes ci-haut. - Eléctrocoagulation en cas de petites lésions
(2) Le Toucher rectal ou vaginal : souvent facilité par - Cystectomie partielle ou totale
l’anesthésie générale et combiné au palper hypogastrique. Il - Antimitotiques intravésicaux : qui sont cependant peu
montre : efficaces 
- Une vessie infiltrée (4)Tumeur infiltrante : le traitement est ici controversé et
- Une vessie dure de consistance décevant. Il s’agit de : - Chimiothérapie et Cobaltothérapie
- Une vessie douloureuse - Chirurgie surtout : Cystectomie partielle ou totale avec
- Une vessie parfois augmentée de volume. éventuellement l’implantation des uretères dans le sigmoïde :
(3) UIV : qui montre une image lacunaire, à contours souples ou c’est l’Opération de COFFEY ; ou Cystectomie partielle ou
irréguliers ; ou l’image de rigidité pariétale. L’UIV permet totale avec implantation des uretères à la peau ou Urétérostomie
aussi d’apprécier le retentissement de la masse sur le haut cutanée.
appareil : dilatation, rein muet, etc. La survie de plus de cinq ans est rare.
(4) La Cystoscopie : montre la tumeur et sa localisation. Elle
permet aussi et surtout de faire la biopsie.
(5) L’Anapath : donne le diagnostic de certitude.

iii. Evolution II. MALADIES DES ORGANES


- La tumeur infiltrante évolue vers la mort très rapidement ;
- Le polype bénin guérit, mais la récidive est fréquente et il
peut dégénérer. A. TRAUMATISMES DU REIN ET DE SON
PEDICULE
iv. Traitement
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- -

(3) Hémorragie :
1. CONTUSION DU REIN - Allant vers les voies excrétrices, d’où hématurie ;
- Allant vers la loge péri-rénale, d’où hématome de la loge.

a. Etiopathogénie c. Etude clinique


- Surtout l’homme en pleine activité : 30-50 ans ; Deux signes dominent le tableau clinique ; ils sont soit isolés,
- Le rein droit serait plus atteint que le rein gauche ; soit souvent associés : c’est l’Hématurie et l’Hématome.
- La cause principale est le choc direct portant sur la région (1) Hématurie : c’est le signe le plus évident et le plus constant de
lombaire ou le flanc : le rein est pris comme dans un étau ; la la lésion rénale. Elle témoigne d’une lésion rénale ayant atteint
rupture est favorisée par le fait que le rein est engorgé de les voies excrétrices. Elle manque s’il y a rupture de l’uretère.
sang ; Elle se voit dès la première miction après l’accident ou
- Parfois le choc indirect porté loin du rein est en cause. quelques jours après. Elle est d’abondance variable et
s’accompagne parfois de gros caillots qui peuvent obstruer
b. Anatomopathologie l’uretère ou stagner dans la vessie pour donner la rétention
Les lésions portent sur : d’urines.
(1) Le Rein : il s’agit soit : (2) Hématome péri-rénal ne se voit que quand la lésion rénale a
a) De ruptures partielles qui peuvent être de trois ordres rompu la capsule : il se voit souvent 12 à 24 heures après
- Rupture sous capsulaire donnant un épanchement sanguin l’accident. Il donne une masse plus ou moins volumineuse
intraparenchymateux, sans atteinte de la capsule ou des voies remplissant la fosse lombaire.
excrétrices ;
- Fissure profonde atteignant les calices ; Les signes accessoires sont :
- Fissure corticale rompant la capsule.
(3) La douleur provoquée dans la fosse lombaire concernée ;
b) De ruptures totales intéressant la capsule et le calice ; (4) La Contracture de la paroi abdominale ;
c) De ruptures du pédicule, donnant une hémorragie (5) L’altération plus ou moins rapide de l’Etat général par
abondante suivie de la nécrose rénale du territoire l’anémie, l’amaigrissement, l’infection.
correspondant.
d. Formes cliniques
(2)Les organes associés avec : On peut avoir :
- Fracture des côtes (1) Formes bénignes : tous les signes vus ci-haut pour la
- Déchirures péritonéales majorité d’entre eux sont présents, mais mineurs.
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- -

(2) Formes graves avec hématurie importante ou hématome  L’intervention chirurgicale est
important et mauvais Etat général ; indiquée en se basant sur les éléments
suivants :
e. Complications - Altération brusque ou progressive de l’EG
(1) Hématonéphrose par accumulation de sang dans le bassinet ; - Développement d’un grand hématome après avoir affirmé
(2) Hydronéphrose vraie par striction de l’uretère ; que le rein contro-latéral est sain ;
(3) Anurie par contusion rénale grave bilatérale ou sur un rein - Hématurie abondante et persistante.
unique ;
(4) Mort rapide.  L’abstention chirurgicale est de règle
dans le cas contraire.
f. Diagnostic
Il est facile : Si on décide d’intervenir, il faut être aussi conservateur que
- Par les éléments anamnéstique et la par la clinique possible : se borner soit à une simple suture des plaies ou faire une
- Par radiographie simple qui peut montrer les lésions néphrectomie partielle. La néphrectomie totale sera indiquée en cas
associées ; de :
- Par artériographie rénale qui peut montrer l’anarchie vasculo- - Broiement du rein
rénale ; - Rupture irréparable du pédicule vasculaire
- Par l’UIV qui peut montrer l’extravasation péripyélique du - Rupture irréparable des uretères
liquide de contraste ;
- Par l’échographie rénale.

g. Traitement 2. PLAIE DU REIN


 Dans l’immédiat :
- Traiter le choc et remonter l’état général ; Etiologie :
- Surveillance attentive dans le milieu chirurgical ou mieux - Arme à feu : balle, éclat des balles : ici la lésion est en
urologique ; général grave au niveau du rein ; on y trouve aussi des
lésions complexes.
- Armes blanches : baillonnette, couteau ; la lésion est plus ou
moins grave selon les cas.
 Dans les jours suivants : soit : Anapath :
La lésion peut porter sur :
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- -

- Le rein : il est blessé tangentiellement souvent ; il est perforé


parfois ou il a éclaté ;
- Le pédicule rénal : peut être lésé isolément ou avec le rein ;
- Les autres organes abdominaux ou thoraciques peuvent être B. INFECTIONS NON SPECIFIQUES DU REIN
lésés ;
- Parfois il existe aussi des plaies des parties molles, parfois il 1. PYELONEPHRITE
y a des plaies associées de l’uretère entraînant une fistule
urinaire vers la peau. Définition : C’est l’inflammation et l’infection du rein et du
bassinet.
Clinique :
- Les éléments anamnéstiques orientent le diagnostic ; Etiopathogénie :
- On note en plus : - Microbes : presque toujours des colibacille, et d’autres
. Le trajet de l’agent vulnérant dans la fosse germes y sont associés : Proteus, Enterocoques, Aérobacter,
lombaire ; etc ; qui sont des germes du tube digestif. Du fait que ces
. La collection hématique dans la fosse lombaire ; germes sont de l’intestin, on a imaginé que les pyélonéphrites
. L’écoulement des urines mélangées au sang par la sont d’origine intestinale. L’infection des voies urinaires se
plaie si la voie excrétrice est ouverte ; ferait par voie lymphatique ou voie canalaire ascendante à
. L’hématurie pouvant être abondante. partir de la vessie infectée et par contiguité vers le bassinet et
- le rein.
Evolution : - Facteurs mécaniques par compression et la stase : surtout au
Celle-ci peut conduire à : dernier trimestre de la grossesse.
(1) Une forte hémorragie : entraînant la mort si un gros vaisseau
a été atteint ; Anapath :
(2) Une hématurie abondante ; nécessitant la néphrectomie 1. La voie excrétrice : ici la lésion initiale est
d’urgence ; catarrhale :
(3) Une infection : - La muqueuse est rouge, oedématiée, la musculeuse est
- du rein d’où néphrite suppurée ; infiltrée et atonique.
- des voies excrétrices, d’où pyélite - Plus tard la sclérose secondaire rend cette voie rigide.
- des loges périrénales, d’où périnéphrite. 2. Le rein : il présente des lésions médullaires,
inflammatoires, puis scléreuses et ces lésions
Cette infection est souvent entretenue par un projectile inclus et alternent avec des zones saines.
retenu qu’il faut enlever. Clinique
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- -

1. Signes infectieux  faits de : Etiopathogénie :


- Fièvre brutale : souvent température à 39 ou 40°C - Il existe deux types différents selon la contamination :
- Frissons ; 1°. Atteinte du rein par un embole infectieux au cours d’une
- Douleurs lombaires. septicémie : l’origine est staphylococcique ;
2°. Atteinte du rein par une infection située dans les voies
2. signes mictionnels : pollakiurie, brûlures mictionnelles ; excrétrices hautes comme la Pyélonéphrite vue antérieurement.
3. parfois chez la femme enceintes : accident gravido-toxique
accompagne les signes ci-haut ; La seule localisation qui sera étudiée pour le moment est celle
4. parfois chez l’enfant on note, outre les signes digestifs ou due au staphylocoque doré.
rhinopharyngés qui égarent le diagnostic ;
5. Pyurie macroscopique avec les urines troubles.
Clinique
- Fièvre élevée, brutale, d’allure septicémique ;
Diagnostic : - Douleur lombaire spontanée ou provoquée ;
- Par la clinique - Antécédents de staphylococcie : cutanée, orgelet, panaris,
- Par les examens des urines : présence de nombreux germes angine, etc.
avec nombreux globules blancs et des cellules épithéliales.
- Par l’UIV
- Par la Cystographie rétrograde. Diagnostic :
Le diagnostic est aisé  chez l’homme ou le petit garçon, mais - Par la clinique
il est souvent difficile chez la femme et la petite fille. - Examens des urines : montre parfois le staphylocoque,
parfois associé avec le Colibacille ;
Traitement : - L’UIV : peut montrer la lésion pseudo-tumorale, soit resté
- Etiologique surtout : Antibiotiques à large spectre, choisis normale si la lésion est petite ;
après antibiogramme. - Hémoculture : peut montrer le staphylocoque.

2. PYONEPHRITE
Traitement :
Définition : C’est une lésion infectieuse du parenchyme rénal, - Médical : par les antibiotiques à large spectre : c’est le
collectée ou non, diffuse ou localisée, suppurée ou traitement classique.
simplement inflammatoire. - Exceptionnellement : la chirurgie pour le drainage.
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- -

3. PERINEPHRITE ET PHLEGMON PERINEPHRITIQUE - Contenu : . Tantôt il s’agit d’un pus franc et bien lié ;
. Parfois le contenu est un liquide sanieux avec
Définition : Il s’agit d’une collection suppurée de la graisse péri- débris sphacélés ;
rénale. . Rarement le contenu purulent est mélangé à de
l’urine.
Il s’agit d’une affection grave, car pouvant compromettre la vie - Siège et évolution anatomique :
. Souvent le phlegmon est de siège retro-rénal et
Etiologie : s’ouvre souvent en arrière.
- Souvent affection de l’adulte jeune ; . Parfois le siège est polaire supérieur et s’ouvre
- Se manifeste plus à droite qu’à gauche ; vers la plèvre ou le poumon ; il peut
- Fait suite : s’extérioriser par des vomiques.
. Souvent à un abcès cortical du rein ; . Parfois le siège est polaire inférieure et dans ce
. Rarement à une infection de la voie cas il va descendre et se retrouver dans le
excrétrice par dissémination de triangle de Scarpa ou dans la fesse.
proche en proche ;
. Rarement comme greffe microbienne au Clinique : Type de description « Phlegmon de siège postérieur »
décours ou à la fin de la septicémie.
- Germes : Staphylocoque doré en général ; rarement 1° Début :
Colibacille.  Dans les jours précédents, on note une suppuration
quelconque : furoncle orgelet, abcès des parties
La Périnéphrite staphylococcique, consécutive aux Pyonéphrite et molles, etc. ; puis
génératrice de phlégmon périnéphritique, a presque disparu depuis  Soit début brutal, température très élevée, point de
l’utilisation des antibiotiques. Cependant la pathologie de par sa côté, frissons ;
gravité, doit être bien connue.  Soit début insidieux : température moins élevée,
malaise général, douleur lombaire plus ou moins
Anapath vague.
- Aspect : Parfois la suppuration est très diffuse et interesse
tout le tissu péri-rénal ; 2° Signes fonctionnels et généraux : qui durent plusieurs jours ou
. Parfois il s’agit de petits abcès multiples ; plusieurs semaines :
. Souvent le phlégmon est un gros abcès, à cavité - Température élevée, plus ou moins oscillante ; pouls
unique, traversé parfois par des cloisons de accéléré.
Refend ; - Douleur lombaire d’intensité variable, irradiant vers le bas ;
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- -

- Parfois signes digestifs : nausées, vomissement, inappétence ; - Formes lente ou chronique : aboutissant à la formation d’une
- Parfois signes pleuropulmonaires : toux, dyspnée. gangue dure de « péri néphrite », avec seulement quelque
gouttes de pus : C’est le phlegmon ligneux.
3° Signes physiques
a. Signes locaux : longtemps discrets Evolution :
- A l’inspection par un examen attentif : 1° Sans traitement ou si le traitement n’est pas correct :
. Comblement de la région suspecte habituellement elle est lente, avec rémission incomplète ; d’où
. Léger œdème local se voyant par Plis de chemise aspect ondulant des courbes de température ; plus tard œdème
- A la palpation pariétal, voussure, puis voussure spontanée à la peau → fistule ou
. Douleur provoquée dans un viscère.
. Défense des muscles latéro-vertébraux 2° Bonne si le traitement correcte a été appliqué à temps et
. Au palper bimanuel : présence d’une masse énergiquement.
profonde, diffuse, imprécise, de consistance
ferme et non mobilisable.
Traitement :
b. Les urines : - Traitement antiinfectieux énergique et à forte dose : ceci
- Peu abondantes, foncées, chargées en urates ; donne rapidement une bonne résolution
- Bactériurie fréquente, mais parfois il n’y a ni pus, ni - Sinon antibiothérapie + incision drainage.
albumine.
Diagnostic
c. Rx sans préparation : refoulement vers le haut du diaphragme - Par la clinique et les signes paracliniques
surtout dans les formes haut situées. - Par la ponction de la région suspecte → pus.
d. UIV : elle peut montrer une déformation de l’ombre pyélique - Par l’échographie qui montre la masse.
surtout s’il y a une suppuration intra rénale concomitante.

4. PYONEPHROSE
Formes cliniques : il existe de :
- Formes suraiguës : entraînant la mort en quelques jours, Définition
devenue très rare. - La Pyonéphrose est une sorte de pseudo tumeur due à la
- Formes aigue et subaiguë: que nous venons de décrire. destruction complète du rein ; ce dernier étant réduit à une
poche de pus à l’intérieur d’une paroi rénale sans fonction.
Etiologie 
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- -

- pyonéphrite  mal soignée ou insuffisamment soignée ;


- Calcul obstructif de l’uretère ou du bassinet ;  Palpation :
- Sténose urétérale post bilharzienne ou tuberculeuse ; - Défense et contracture des muscles de la région lombaire
- Compression extrinsèque de l’uretère suivie de rétention et concernée.
d’infection ; - A la palpation bimanuelle : la fosse lombaire malade est
- Obstacle bas situé : cervicoprostatique, vésical ou urétéral pleine et on palpe une masse douloureuse, à contours
ayant retenti sur le haut appareil ; imprécis, à contact lombaire.
- Hydronéphrose mal soignée.
Diagnostic
Clinique - Par la clinique
- Urines : . troubles et parfois putrides ;
1. Antécédent d’une des maladies citées dans les étiologies ; . Germes mis en évidence : staphylocoques ou
Suivie de près ou de loin de : colibacilles, etc.
- Echographie : montre la masse rénale ;
2. Syndrome infectieux fait de : - UIV : rein muet exclu.

- Température élevée : 39-40, 41°C Traitement


- Atteinte profonde et marquée de l’état général avec - Antibiotiques à fortes doses avant et dès que le diagnostic est
amaigrissement, inappétence, langue saburrale, subictère. posé, suivi de :
- Néphrectomie.

3. Ce syndrome infectieux évolue le plus souvent par poussées


avec des phases de recrudescence et d’accalmie passagères.

5. Douleurs lombaire de plus en plus intense, insupportable et C. TUMEURS DU REIN


qu’aucun produit ne parvient à soulager.
6. TA ↑↑↑
7. Examen physique 1. CANCER DU REIN
 Inspection :
- Pâleur importante
- Parfois comblement de la fosse lombaire chez la personne Etiopathogénie
amaigrie
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- -

- Il s’agit d’un cancer rare : sa fréquence est de 2% comparée Clinique


aux autres cancers ; (1) Hématurie
- Sexe : le cancer atteint aussi bien l’homme que la femme, - est le premier signe dans plus de la moitié des cas ;
presque dans les proportions égales. - est une hématurie rénale, donc totale ;
- Age d’apparition : l’homme adulte entre 40 et 70 ans. - se fait avec ou sans caillot : si caillots ceux-ci peuvent se
- Circonstances de survenue : sont mal connues, mais on peut compliquer d’obstruction des bassinets ou des uretères ou de
évoquer les lésions fibreuses et cicatricielles antérieures : par l’urètre ;
infection, par lithiases, etc. - survient sans aucune cause apparente ;
- est capricieuse : variant d’une miction à l’autre, c’est-à-dire
Anatomopathologie tantôt abondante, tantôt faible.
(1) Aspect différent ; il s’agit (2) Douleurs lombaires à type de coliques néphrétiques : la
- Soit d’un nodule bien encapsulé qui représente en général présence unilatérale de ce signe et sa persistance permet de
la tumeur au début ; préciser l’origine rénale de l’hématurie et permet de préciser le
- Soit d’une masse diffuse, infiltrante qui représente une côté atteint.
tumeur évoluée.
(3)Présence des varicocèles au niveau du cordon et du scrotum.
(2) Microscopiquement : la tumeur est un épithélioma développé Ce sont des varicocèles à veines souples, de développement
au dépens des tubes urinifères. rapide.

(3) Evolution : Ce signe est d’une très grande valeur diagnostique quand les
- Locale : la masse se développe, envahit et refoule les calices, varicocèles sont à droite, car du fait qu’elles sont
le bassinet et la capsule périrénale, de même que tous les physiologiquement présentes à gauches, elles ont la valeur
tissus environnants. discutable de ce côté.
- A distance : de proche en proche par voie lymphatique et par
voie veineuse, la masse progresse et détermine la thrombose (4) Pâleur des conjonctives d’autant plus importante que le
dans la veine rénale, dans la veine cave inférieure, ce qui patient a une grande hématurie.
détermine la dilatation des veines périnéales et la varicocèle (5) A la palpation des fosses lombaires, présence d’une tumeur
des veines spermatiques. rénale, elle n’est pas constante. Elle est d’autant mieux
- Enfin, des métastases à distance sont notées, spécialement perçue que le sujet est maigre ou que la masse est plus
aux poumons donnant l’image en lâcher de ballonnet ; au importante. Sa non palpation n’infirme pas le diagnostic. Si
foie et aux os longs. on la palpe, elle est indolente, à surface régulière, de
consistance parfois très dure. Elle a un contact lombaire.
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- -

- Soit néphrectomie élargie enlevant toute la


Paraclinique graisse périrénale, associée au curage
1. Examen des urines : ganglionnaire ;
- Présence de nombreux globules rouges en période - Soit néphrectomie partielle s’il s’agit d’un rein
d’hématurie, mais ces GR se voient en petit nombre après la unique.
phase active de cette hématurie.
- Absence de pus ; Les résultats de cette chirurgie sont parfois bons avec parfois
- Absence des microbes ; 45% de survie après 5ans.
- Absence des cylindres granuleux ;
- Papanicolaou parfois négatif.

2. Cystoscopie : montre l’intégrité de la vessie et montre le côté 2. MALADIE POLYKYSTIQUE DU REIN


qui saigne.

3. U.I.V est un examen capital et un examen de choix ; il


montre :
- Soit l’amputation d’un ou de plusieurs groupes caliciels ; Elle est caractérisée par la présence dans le parenchyme rénal de
- Soit l’élongation ou le refoulement d’un calice ou une lacune plusieurs kystes qui finissent par envahir la totalité du rein et
pyélique. aboutissent à la mort du patient.

4. Artériographie : peut monter le défaut d’imprégnation dans Etiologie


un territoire avec hypervascularisation anarchique au - Il s’agit d’une maladie congénitale, souvent héréditaire ;
voisinage de ce territoire. - Elle se voit dans les 2 sexes ;
5. Cathétérisme urétral : n’a aucune valeur. - Elle se traduit plus ou moins tard, car elle peut être
longtemps tolérée.
Evolution
 Sans traitement : durée de vie courte en moyenne 3ans, Anatomopathologie
rarement 10ans. - La lésion est bilatérale et se fait au dépens des tubes
 Traitement : urinifères ;
. La chimiothérapie n’a aucune efficacité ; - Le rein est très augmenté de volume ; sa surface est bosselée
. Le traitement chirurgical est le seul valable et comme un nid d’abeilles par des kystes de tailles différentes,
consiste en : évoquant la grappe de raisin ;
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- -

- A la coupe, ces kystes ne laissent entre eux que de minces Evolution : est très lente et conduit toujours à la mort par
lamelles de parenchymes ; insuffisance rénale.
- Ces kystes contiennent un liquide citrin, parfois hématique
ou gélatineux ; Traitement
- Ces kystes ne communiquent pas avec la voie excrétrice a) Médical :
qu’ils refoulent et déforment ; - Régime riche en NaCl, car il s’agit d’une néphropathie avec perte
- La paroi du kyste est fait d’un épithélium aplati, doublé de de sels dans les urines.
tissu conjonctif ; - Antibiotiques si surinfection.
- Le parenchyme rénal est profondément altéré. b) Chirurgical :
- Ponction des kystes corticaux sous tension : c’est l’Opération de
Pathogénie ROVSING ; elle soulage les douleurs.
La maladie polykystique développée aux dépens de tubes - Transplantation rénale si insuffisance rénale ultime ;
urinifères, serait due à un trouble de jonction ente les ébauches - Néphrectomie si pyonéphrose.
embryonnaires rénales et urétérales.

Symptômes
a) Cliniques
1° Présence de tumeur lombo-abdominale bilatérale ; 3. HYDRONEPHROSE
2° Sa découverte est fortuite ou à la suite de lombalgie ;
3° Lombalgies ± sourdes, parfois très violentes ;
4° Hématuries ;
5° Parfois poussées infectieuses ; Définition : Selon RAYER, l’hydronéphrose est la dilatation
6° Parfois HTA ; aseptique des cavités excrétrices du rein.
7° Parfois la maladie à la lithiase, à la tuberculose et à la tumeur ;
8° La palpation bimanuelle découvre deux gros reins, bosselés, Etiologie :
asymétriques. (1) Malformations congénitales siégeant sur l’uretère :
rétrécissement ou dilatation (Mégauretère).
b) Paracliniques (2) Obstacles acquis : Obstruction mécanique sur :
1° UIV : peut montrer des reins volumineux, avec calices étirés, a. L’uretère par : - la Tuberculose ; - Calcul de
effilés, refoulés. l’uretère ; - Grosses tumeurs pelviennes ;
2° Echographie trouve de gros reins. b. La région pyélo-rénale : contusion rénale ;
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- -

c. La région urétro-vésicale : - tumeur (3) Le liquide de la poche pyélo-rénale est l’urine, mais de plus
méatique ; - Cystite tuberculeuse ; - en plus celle-ci se dilue pour devenir plus tard comme de
Hypertrophie prostatique ; - Dysectasie ou l’eau.
sclérose du col vésical. (4) L’uretère, suivant le siège de l’obstacle, peut ou non
(3) Troubles fonctionnels : - Atonie urétérale d’origine participer à la dilatation.
infectieuse (infection des voies urinaires
supérieures), soit d’origine hormonale comme elle Clinique
se voit pendant la grossesse ou les menstruations.  Douleur : elle est d’intensité variable suivant la cause de
l’hydronéphrose : minime ou intense ;
 Signes associés de la pathologie causale (calculs, etc.) ;
Physiopathologie  A la palpation : masse rénale augmentée de volume, avec
L’appareil excréteur est fait d’une muqueuse, d’une contact lombaire et ballottement, de surface lisse, rénitente
musculeuse et d’une enveloppe fibreuse où abondent les éléments ou fluctuante. Elle change de volume entre 2 palpations.
nerveux. C’est donc un tube neuro-musculaire qui a un tonus et une  Signes de complications :
contractilité rythmique. - Douleur forte sous forme de colique néphrétique et pouvant
se terminer par une débâcle polyurique ; parfois une simple
L’urine ne descend pas par son poids vers la vessie, mais elle pesanteur est ressentie ;
est chassée par des mouvements péristaltiques du bassinet et de - Hématurie parfois abondante ;
l’uretère. Comme dans l’intestin, ces mouvements sont contrariés - Infection fréquente donnant une pyélo-néphrite,
par 2 sphincters : Pyélo-urétéral et urétro-vésical. pyonéphrose ;
Donc tout obstacle sur la voie excrétrice : mécanique ou paralytique - Parfois anurie surtout dans la phase terminale ;
peut entraîner l’hydronéphrose. - Rupture intrapéritonéale : rare, se voit dans les
hydronéphroses très volumineuses.
Anatomopathologie
(1) la poche pyélo-rénale est soit petite, moyenne ou grande ;
mais cette poche hydro-néphrotique reste séparée du rein par Paraclinique
un sillon. Peu à peu, les éléments musculaires distendus - TR et TV : peuvent trouver la tumeur qui comprime ;
disparaissent de la poche, qui n’est plus constituée que par - Les urines sont très infectées : exemple culot urinaire.
un tissu fibreux recouvert d’un épithélium aplati. - Rx simple : peut montrer le calcul ou l’ombre rénal élargi ;
(2) Le rein, au fur et à mesure, les calices se dilatent et le rein - Echographie
lui-même se dilate, son tissu s’amincit et les éléments nobles - U.I.V si le rein secrète, donne le diagnostic ;
s’atrophient pour être remplacés par le tissu conjonctif. - Cathétérisme urétéral : parfois nécessaire.
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- -

- Parfois HTA isolée.


Traitement : est surtout causal.
 Si la cause est non urinaire, il faut l’enlever : fibrome, kyste Diagnostic
enclavé, cancer du petit bassin. - La clinique est souvent pauvre ;
 Si la cause est urinaire : - Rx à blanc : élargissement du contour rénal ;
- En cas de valeur nulle du rein : Néphrectomie si l’autre rein - U.I.V : les calices, le bassinet ou l’uretère peuvent être
est sein, ou Néphrostomie. refoulés isolément ou ensemble ;
- Opération conservatrice si le rein atteint est fonctionnel : - Echographie : découvre le kyste ;
. Lever l’obstacle - Artériographie : montre que l’endroit du kyste est muet. Ici le
. Drainer la poche hydronéphrotique. diagnostic différentiel est à faire avec le cancer du rein.

Traitement
 Abstention en général, car la lésion est bénigne en général ;
4. GRAND KYSTE  Parfois intervention chirurgicale pour réséquer et extirper le
SOLITAIRE kyste si celui-ci est très gênant par
- la douleur de compression ;
Anatomopathologie - la TA parfois associée ;
- Siège : le grand kyste solitaire occupe un des pôles du rein :  Ponction trans-pariétale chez la personne âgée.
soit supérieur, soit inférieur ;
- Il est toujours recouvert par la capsule propre du rein ;
- Il ne communique pas avec la voie excrétrice ;
- Sa membrane limitante est fibreuse et inclivable du
parenchyme rénal qu’il refoule ; 5. ANGIOME RENAL
- Son contenu est un liquide citrin, rarement hématique, de
quelques dizaines de cc à plus d’un litre.
Définition : L’Angiome rénal est une tumeur bénigne à point de
Clinique départ vasculaire.
- Souvent gène ou lourdeur du flanc ;
- La découverte est souvent fortuite à la palpation Clinique :
systématique et on note : > une tumeur arrondie, ferme,  Elle est muette si la tumeur est de siège sous-capsulaire :
régulière, ayant un contact lombaire et se mobilisant avec le dans ce cas elle n’a aucun signe clinique.
rein.  Hématurie :
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- -

- Celle-ci est totale parce qu’elle est d(origine rénale ; - les lésions sont bilatérales dans 25% des cas et se
- Elle est capricieuse : de part l’horaire d’apparition, par voient surtout chez les personnes âgées ;
l’abondance parfois inquiétante ; (2) L’hyperplasie fibreuse
- Indolore. - Elle est localisée uniquement à l’artère rénale, au ⅓ moyen de
celle-ci ;
Cette hématurie est le seul signe et doit faire soupçonner la - Les lésions sont souvent multiples en forme de chapelet ;
tumeur.
Diagnostic : (3) La sténose congénitale :
- U.I.V : est normale en général ; - Elle se voit chez l’enfant et l’adulte jeune ;
- Artériographie permet le diagnostic en montrant la - Elle est parfois associée à la coarctation de l’aorte ;
vascularisation anarchique dans un territoire du rein. - Elle donne l’hyperplasie de la média.

Traitement Physiopathologie
- Néphrectomie partielle ou totale selon le cas. Toutes les lésions vues à l’anapath donnent la sténose
artérielle et les conséquences sur le rein sont :
1° L’atrophie du rein
D. LESIONS ARTERIELLES RENALES 2° La diminution d’élimination d’eau et de sodium
3° L’ischémie rénale
1. LESIONS ARTERIELLES 4° L’HTA qui peut être réversible au début si le mal est corrigé,
STENOSANTES mais qui devient irréversible dans lésion vue tardivement. Cette
tension est due à la sécrétion de rénine ou d’angiotensine.
Ces lésions sont très importantes, car 15 à 30% des
hypertensions artérielles « dites essentielles » leur sont dues. Clinique
(1) HTA en général maligne et qui brûle les étapes ;
Etiologie et Anatomopathologie (2) Cette hypertension est rebelle à tous les traitements
- Elles se voient chez l’adulte autour de 50 ans d’âge, parfois symptomatiques classiques ;
chez les sujets jeunes. (3) Signes de rétinite et surcharge ventriculaire gauche, en
- Elles relèvent de trois grandes pathologies qui sont : général provoqués par l’HTA.
(1) L’athérome de l’artère rénale En dehors de cette hypertension et de ses complications, la sténose
- Donne ± 50% des sténoses peut être muette.
- Elles frappent l’intima ; Examens paracliniques
(1) UIV  montre :
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- -

- Parfois le rein est normal  Embolie de l’artère rénale, car il s’agit d’une artère
- Parfois le rein est trop petit terminale.
- Souvent le rein est muet ou avec le retard d’élimination du  Drépanocytose : cause rare.
produit.
Formes cliniques
(2) Urines : par cathétérisme urétéral séparé montre : Trois aspects possibles :
- La diminution du flux urinaire du côté malade a. Forme aigue
- L’abaissement de concentration de sodium. b. Forme trompeuse
c. Forme post-opératoire
(3) Angiographie : est l’examen décisif et la clé de diagnostic ; elle
montre : Clinique de la forme aigue
- Soit l’oblitération ± complète de l’artère rénale - Douleur violente lombaire ou abdominale
- soit les lésions associées de l’aorte et d’autres vaisseaux. - Etat de choc : TA qui s’effondre très vite, angoisse du
patient, oligurie ;
Traitement - Température qui s’élève par résorption des substances
- Soit la néphrectomie totale ou partielle selon les cas toxiques ;
- Soit la désobstruction de l’artère - Hématurie
- Soit le pontage artérielle ou par greffe veineuse.
Paracliniques
- Urines : albuminurie massive ;
- Rx, UIV : le rein est muet.
2. INFARCTUS RENAL
Evolution
Définition : L’infarctus rénal est une nécrose du rein à la suite de - Souvent le tableau ci-haut conduit à la mort ;
l’ischémie aigue de celui-ci. - Parfois l’évolution peut être bien tolérée.

Etiologie Traitement : Néphrectomie.


 Traumatisme de l’artère rénale
 Thrombose de la veine rénale :
- d’origine inflammatoire : à la suite d’un foyer septique
surtout pelvien ;
- d’origine néoplasique, surtout le cancer du rein.
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- -

PATHOLOGIE URO-GENITALE CHEZ L’HOMME Schéma

La portion crâniale entoure l’urètre sus ou supra montanal ;


A. ADENOME DE LA PROSTATE
la portion caudale est périphérique et est comme une coupe recevant
la prostate crâniale.
Ces deux portions sont séparées par une zone intermédiaire.
Définition : L’adénome prostatique est une hypertrophie bénigne de
la prostate.
L’adénome prostatique naît toujours dans la portion crâniale ; tandis
Etiologie : que le cancer de la prostate naît toujours dans la portion caudale.
 Il s’agit d’une tumeur la plus fréquente en urologie.
 Se voit chez l’homme en général à partir de 60 ans, rarement Le poids moyen d’un adénome va de 30, 40 à 200gr ou plus.
en-dessous ; Bloqué vers le bas par la prostate caudale, l’adénome ne peut
 La cause exacte est inconnue, mais plusieurs hypothèses se développer que :
avancées : (1) Vers le haut, c’est-à-dire vers le col vésical et le trigone, ce qui
- Trouble hormonal est l’hypothèse la plus probable, car explique la
expérimentalement la castration plusieurs années avant l’âge Pollakiurie et la rétention d’urines.
de l’hypertrophie empêche l’hypertrophie prostatique. (2) Vers le rectum, ce qui explique la constipation.
- Trouble lipidique : régime riche en lipides, en cholestérol.
- Certaines plantes empêchent la survenue de la masse : la Mais en chirurgie, l’adénome de la prostate reste toujours
phytothérapie. énucléable.

Anatomopathologie Symptomatologie
Cliniquement, la prostate présente un lobe droit et un lobe gauche. A a) Signes subjectifs : ce sont des signes révélateurs et qui
la suite des travaux de GIL VERNET, on sait que la prostate conduisent le malade à consulter :
indépendamment de ses deux lobes, est faite de deux portions 1. Pollakiurie diurne et nocturne : le prostatique
distinctes qui ont des rôles différents : La portion crâniale et la est obligé de se lever plusieurs fois la nuit,
portion caudale. surtout dans la moitié de la nuit. Dans la
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- -

journée, les mictions sont souvent - De consistance ferme et homogène ;


impérieuses. - De surface lisse ;
2. Dysurie souvent associée à la pollakiurie, - Non douloureuse ;
donnant le jet de plus en plus filiforme. - Avec disparition du sillon médian ;
3. hématurie est rarement observée : elle est - Signe de CHEVASSU négatif : on perçoit le béniqué
initiale, parce qu’elle est d’origine cervico- métallique.
prostatique.
4. Accidents infectieux : ils amènent le plus
souvent le patient à consulter. Il s’agit de : c) Signes paracliniques
- Cystite
- Orchy-épididymite 1. UIV avec Cystographie : on voit l’importance
de la saillie de l’adénome dans la vessie par
5. Rétention complète d’urines : elle succède l’amputation du bas fond vésical ; L’UIV
souvent à une longue période de pollakiurie et apprécie aussi l’état du rétentissemnt de la
de dysurie. Mais parfois la rétention complète rétention vers le haut appareil.
d’urines peut inaugurer la scène clinique de la 2. Urétro-cystographie rétrograde mictionnelle
maladie : elle est favorisée par un écart de (UCRM) : permet d’apprécier la longueur de
régime ou par une longue période de retenue. l’urètre sus-montanal, ce qui permet
d’apprécier aussi l’importance de la masse.
b) Signes objectifs 3. labo des urines : présence de l’infection.
1. Inspection : 4. Sang : doser l’urée et la créatinine et apprécier
- En faisant uriner le malade, on voit le jet urinaire en principe la fonction du rein.
faible et petit : le patient met plusieurs minutes pour vider sa
vessie ; Evolution
- Parfois on note un globe vésical s’il existe déjà la rétention Est variable :
d’urines  Non opérée :
2. Toucher rectal du malade en décubitus dorsal, - Aggravation rapide par rétention d’urines avec toutes ses
jambes fléchie ; ce toucher doit être combiné conséquences ;
au palper abdominal, on note la prostate : - Parfois longtemps bien toléré s’il n’y a pas de rétention
- Très augmentée de volume et formant une masse plus ou d’urines.
moins saillante dans le rectum ;
- Etalée sur sa face inférieure ; Traitement
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- -

 Préventif :
- Certaines plantes médicinales empêchent la survenue ou le  Dans son évolution : le cancer évolue dans trois directions :
développement de l’adénome : étude pharmacologique non (1) d’abord à l’intérieur de la glande ;
menée dans notre milieu. (2) autour de la prostate : créant un bloc avec la paroi
- Certains produits : PROSCAR empêcheraient ou retarderaient pelvienne
le développement de l’adénome. (3) à distance par lymphatique ou par voie veineuse, le
cancer attaque les os du petit bassin, de la tête fémorale
 Curatif : le seul traitement chirurgical c’est l’adénomectomie et de la colonne lombo-sacrée.
par voie : Le cancer évolue enfin vers le canal urétral où il peut
- Endoscopique pour les masses petite ou de moins de 5gr. entraîner la rétention d’urines.
Technique parfois très hémorragique dans les grandes
masses. 2. Symptomatologie
- Trans- vésicale : seul couramment utilisée. (1) Etant donné la latence de ce cancer, le malade est vu souvent
Après adénomectomie, la virilité reste conservée, mais la pour la première fois pour de signes d’extension de la tumeur et
fécondité supprimée du fait de l’éjaculation rétrograde ou de qui sont :
l’ablation chirurgicale des vésicules séminales. - Douleurs sacrées, pelviennes et crurales ;
Si le patient est reçu en urgence pour rétention d’urines il faut : - Douleur sciatique ;
1) Soit d’urgence cathétériser l’urètre par petite sonde plus ou - Oedèmes d’un membre inférieur ;
moins rigide, mais de paroi non traumatisante. - Anémie aigue ;
2) Soit par ponction sus-pubienne si la voie méato-urétrale est - Insuffisance rénale ;
impossible et cela jusque dans la vessie. - Anurie.
Ces signes sont isolés parfois ou associés.

B. CANCER DE LA PROSTATE (2) Troubles mictionnels :


- Dysurie d’installation rapide et qui s’accroît très vite ;
- Pollakiurie surtout nocturne ;
Il s’agit d’un cancer très fréquent d’un homme après la cinquantaine. - Hématurie d’habitude initiale, mais peut être terminale s’il y a
un
1. Anatomopathologie envahissement vésical ;
 Siège : le cancer siège dans la portion caudale de la prostate ; - Parfois infection urinaire ;
donc il évolue loin de l’urètre, de sorte qu’on note une - Parfois rétention d’urines.
longue période de latence clinique.
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- -

(3)Signes objectifs : le toucher rectal est l’examen capital pour . Biopsie prostatique par voie transurétrale, ou par
poser le diagnostic ; on note : ponction, ou après exérèse de lamasse, donne à
- Une prostate augmentée de volume ; l’anapath le diagnostic de certitude.
- Une prostate dure : dureté ligneuse ou pierreuse ; Traitement
- Une prostate de surface irrégulière, multinodulaire ; Le traitement poursuit un double but :
- Une prostate à limites floues, vers le haut ; 1°- S’opposer au développement du cancer ;
- Une prostate douloureuse à la palpation ; 2°- S’opposer aux troubles mécaniques dus au cancer.
- Une prostate avec sillon médian présent dans beaucoup de
cas. a. Traitement du cancer : plusieurs méthodes :
(1) Le traitement antiandrogénique est le plus utilisé, il repose
(4) Examens paracliniques : sur les travaux de HUGGINS qui a démontré que « pour se
- Radiographie sans préparation de la colonne vertébrale et du développer, le cancer a besoin des androgènes ». Ce
bassin peut montrer des images de condensation osseuse et traitement utilise :
de lyse osseuse, témoins de l’envahissement osseux par des  L’Oestrogénothérapie : comme le Distilbène ou
métastases ; Oestradiol ou autres oestrogènes de synthèse à dose
faible : 5 à 25mg/jour. Ce traitement diminue les
- Signe de CHEVASSU positif : absence de palpation du douleurs et prolonge la vie.
béniqué par le TR, du fait du blindage de la région par la Inconvénients :
dureté de la masse ; - Gynécomastie
- Impuissance sexuelle
- U.I.V : peut montrer le retentissement de l’obstacle sur le - Fragilisation des patients avec accidents
haut appareil ; vasculo-cérébraux

- Urétrographie : montre l’obstacle de l’urètre prostatique ; Autre produit : Taxotène ou TA x 327.

- Labo :  La Castration chirurgicale qui complète le 1er


. VS accélérée ; traitement : ablation de deux testicules.
. Anémie dans les formes évoluées ;  La Surrénalectomie bilatérale ou hypophysectmie.
. Phosphatases acides : très augmentées dans les
formes avec métastases osseuses ; (2) Traitement par agents physiques : radiothérapie souvent
. Frottis urinaire selon la technique de Papanicolaou, moins efficaces.
peut montrer les cellules cancéreuses ;
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(3) Prostato-vésiculectomie : qui enlève en bloc la prostate, les 3. Toucher rectal : est l’examen capital ; il montre la prostate
vésicules séminales et éventuellement le col vésical. augmentée de volume, tendue, de surface régulière,
Son indication : elle est efficace pour des cas vus tôt qui sont succulente et surtout très douloureuse.
d’ailleurs rares (5 à 10%). Au labo, les urines sont louches, parfois purulentes.

b. Traitement des complications urinaires du cancer : il estEvolution


toujours chirurgical : résection transurétrale de la prostate,
 Sous l’effet de traitement, l’évolution est souvent favorable.
complétée par évidement prostatique ; etc.  L’évolution est parfois moins favorable malgré le traitement ;
d’où apparition :
- d’Epididymite aigue qui prolonge la maladie ;
- d’Abcès prostatique avec douleur périnéale, parfois
C. PROSTATITE NON TUBERCULEUSE rétention d’urines complète, température élevée et
oscillante, GB très augmentés et au TR les lobes
PROSTATITES AIGUES prostatiques sont tendus avec par endroits des zones de
ramollissement. L’abcès se draine en général par l’urètre par
Définition : C’est l’inflammation aigue de la prostate. une véritable « Vomique urétrale purulente », parfois se vide
vers le rectum, parfois le périnée.
Etiologies :
- Germes banaux après urétrite : Staphylocoques, Bacilles  Parfois rechute après rémission plus ou moins longue : en
gram négatif ; général après un traitement tardivement installé ou vite
- Gonocoque : germe fréquent dans le milieu ; interrompu.
- Parasites : Trichomonas, Candida ;  Parfois passage à la chronicité : Prostatite chronique.
- Manœuvres endo-urétrales : sondage, cystoscopie ;
- Dissémination hématogène d’une infection : cutanée, Traitement :
dentaire, intestinale, de gorge comme angine. - Hygiéno-diététique : repos au lit, bain de siège chaud au
permanganate de potassium, suppositoires antalgiques ;
Clinique : La clinique est faite de : - Antibiotiques à fortes doses, à large spectre, qui doivent être
longtemps poursuivis (± 15jours) ;
1. Signes généraux : Température élevée (39-40°C), frissons, - Si collection purulente : incision-drainage par voie trans-
courbatures, malaise général. urétrale s’il bombe dans l’urètre ou par voie périnéale
2. Troubles mictionnels : pollakiurie, dysurie, brûlures
mictionnelles, parfois rétention d’urines.
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- -

D. RUPTURE DE L’URETRE Traitement : est urgent et a trois buts :

1) Drainer les urines ;


2) Evacuer l’hématome ;
Anatomopathologie 3) Réparer la déchirure urétrale.

Cette rupture peut se localiser aux différents endroits de l’urètre : En cas de rupture partielle :
1) A l’urètre antérieur : la lésion est soit rare dans l’urètre pénien à - Placer si possible la sonde vésicale pour 10 à 15 jours ;
la suite souvent de tentative de dilatation de l’urètre rétréci ; - Antibiotiques à large spectre ;
soit fréquente dans l’urètre moyen à la suite d’un choc direct - Après retrait de la sonde, faire des séances de dilatation.
sur le périnée.
2) A l’urètre postérieur : le traumatisme est la cause la plus En cas de rupture totale :
fréquente ; la rupture accompagne souvent la fracture du bassin. - Ouvrir l’endroit de la brèche et suture réparatrice sur sonde
vésicale. LA sonde est gardée pendant au moins 21 jours,
Symptomatologie suivie des séances de dilatation après le retrait de la sonde.

1) Douleur vive ressentie par le patient s’il est conscient ;


2) Urétrorragie ± abondante selon le cas ;
3) Hématome pénien ou du périnée ou pelvien ; E. ORCHI-EPIDIDYMITE NON TUBERCULEUSE
4) Présence d’un globe vésical par difficulté de la miction ;
5) Rx : l’injection du produit de contraste par la sonde montre à L’infection du testicule seul est rare, souvent l’infection est
l’urétrographie la rupture. concomitante et frappe le testicule et l’épididyme, donnant l’Orchi-
épididymite.
Evolution : est toujours sérieuse :
Etiologie
- Infection de l’hématome ;  L’affection est fréquente chez le sujet jeune ;
- Rétrécissement urétral ;  La pathologie survient après :
- Incontinence urinaire ; - La Gonococcie mal soignée ;
- Impuissance sexuelle ; - La prostatite par les germes virulents ;
- Parfois stérilité ; - Les manœuvres endo-urétrales : sondages, dilatations
- Parfois retentissement vers le haut appareil. urétrales, etc.
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- -

- L’infection générale : oreillons, septicémie. - Repos au lit par hospitalisation ;


- Poser le suspensoir doublé de coton ;
Dans tous les cas, les germes gagnent les deux organes par - Calmants de la douleur : NOVALGINE, DIPYRONE, etc.
propagation ascendante ou descendante, ou par voie lymphatique ou - Anti-inflammatoires : non stéroïdiens surtout : VOLTARENE,
sanguine. La cause générale est cependant rare. IBUCAP, etc.

Symptomatologie b. Lutter contre l’infection par :


L’affection se présente sous deux formes : aigue et - Antibiotiques à large spectre et à fortes doses poursuivis
chronique. pendant 10 à 15 jours.

a. Forme aigue : est la plus fréquente. Ses signes sont :


- Douleur vive dans le scrotum, irradiant vers le cordon,
apparue de façon progressive ; F. RETRECISSEMENT INFLAMMATOIRE
- Fièvre ; URETRAL
- Tuméfaction de l’hémibourse concernée ;
- A la palpation on met en évidence une masse augmentée de La sténose urétrale ou rétrécissement urétral se voit en
volume, très douloureuse, intéressant le testicule et général plusieurs années après la cause initiale.
l’épididyme.
Les causes sont :
b. Forme chronique : ses signes sont : 1. La gonococcie mal soignée et traînante : ici le rétrécissement
- Tuméfaction scrotale, sans douleur ou avec une douleur atteint surtout l’urètre antérieur, il est soit étalé sur plusieurs
modérée, ou plutôt une gène ; pas de fièvre. centimètres, soit en chapelet.
- Epididyme et testicule tuméfiés. 2. La cause iatrogène : sonde vésicale gardée en place pendant
plusieurs semaines ou mois.
3. Le sondage traumatique de l’urètre : sonde mal placée et
gonflée dans l’urètre ; d’où déchirure hémorragique de
Traitement : il poursuit deux buts : l’urètre, suivie du rétrécissement du canal.

1. Soulager l a douleur ; Symptomatologie


2. Lutter contre l’infection  Patient ayant présenté une urétrite gonococcique pendant
plusieurs mois, se traduisant par des signes souvent discrets :
a. Lutter contre la douleur par :
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- -

gouttes urétrales matinales, filaments floconneux dans les - Opération par plastie en matière
urines, etc. synthétique.
 Dysurie : le jet urinaire devient d’abord faible, puis devient
très fin ou filiforme et à la fin la miction dure longtemps et se
prolonge par des gouttes retardatrices.
 Plus tard on note : G. URETRITE GONOCOCCIQUE
- Un résidu mictionnel ;
- Distension vésicale par la stase et
- Enfin l’insuffisance rénale. C’est la maladie essentiellement urétrale, très contagieuse,
due au Diplocoque de Neisser : Diplocoque gram négatif, intra et
Diagnostic : extra-leucocytaire.
- Par la clinique ;
- Par les antécédents d’urétrite chronique ; Symptomatologie
- Par l’exploration du canal avec des explorateurs à boule à  2 à 5 jours après le rapport : présence d’un écoulement
bout olivaire ; urétral comme un simple suintement au début ;
- Par l’urétrographie rétrograde : en introduisant la sonde
vésicale dans l’urètre antérieur et en y injectant sous pression  Ecoulement abondant après quelques jours fait de pus
un produit opaque, suivi de la prise des clichés. Ceux-ci jaunâtre, bien lié, franchement purulent.
montrent le degré de rétrécissement de l’urètre : d’où le
diagnostic sûr.  Gène urinaire faite de mictions fréquentes et douloureuses.
Traitement :
1. Soit dilatation du canal par des bougies ou  Chez les non-circoncis : prépuce œdématié, rouge ;
béniqués métalliques et sous anesthésie
générale. Cette méthode doit se faire par  Méat urétral rouge ;
calibrage de l’urètre et doit se faire par un
personnel compétent et habitué à ce genre de  Urines troubles : à l’épreuve de 2 verres, 1er verre contient les
pratique. Sinon on crée de fausses-routes de urines louches, signant la localisation antérieure de l’urétrite ;
l’urètre, difficile à corriger. Les séances seront
poursuivies de manière répétitive.  Labo :
2. Soit par l’urétroplastie : - Frottis urétral : présence de gonocoques ;
- Opération de Monseur - Culot urinaire : présence de gonocoques ;
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- -

efficaces avec une seule piqûre. Si on craint de cacher la


Evolution syphilis, on donne
 Sous traitement antibiotique entrepris à temps : souvent - La STRPTOMYCINE : 2 à 3gdonnent souvent la guérison,
bonne évolution pendant 3 à 4 jours par un écoulement clair. mais les récidives sont fréquentes avec ce produit.
 Parfois l’écoulement purulent semble s’arrêter, puis reprend On peut contrôler la guérison par l’exsudat urétral après
2 à 3 jours après ; ceci se voit soit : réactivation par la bière.
- Si le traitement a été mis tardivement en œuvre ; Dans des formes récidivantes et qu’on craigne l’association
- S’il y a association avec d’autres germes, surtout les avec Chlamydia, il faut :
Clamydia ou les Staphylocoques dorés ou les Candida ; - La VIBRAMYCINE 2 capsules par jour pendant 15 jours.
- Si la dose n’a pas été forte.
Dans les formes chroniques et rebelles au traitement, on peut
 Parfois on a des complications : d’abord faire des instillations au nitrate d’argent à 0,5 ou 1%, en
- Urétrite traînante prolongée ; raison d’une instillation par jour pendant 5 à 7 jours, suivie d’une
- Prostatite aigue, suivie parfois de prostatite chronique ; cure aux antibiotiques.
- Epididymite aigue survenant avec fièvre, douleur et
tuméfaction scrotale ; celle-ci va laisser comme séquelle un Si on suspecte l’association avec la syphilis, on doit faire les
noyau obstructif de la queue de l’épididyme qui va donner tests sérologiques 3 semaines après, puis 3 mois après.
s’il est bilatéral :
. Une Azospermie ; Si après un traitement qui semble avoir été bien conduit, la
. Rétrécissement de l’urètre plusieurs années après. suppuration persiste, il faut penser à la possibilité d’urétrite par les
Trichomonas, les Candida ou les mycoses ; dans ce cas, il faut soit le
Traitement FLAGYL ou le NITRAL.

C’est surtout le traitement antibiotique, car le gonocoque est Le diagnostic différentiel sera fait par le caractère de pus : il
sensible à beaucoup d’antibiotiques. est moins épais en cas de candidoses et de trichomoniases.
- Pénicilline seule : guérit 90% de gonocoques ;
- Tétracycline, Erythromycine, Chloramphénicol sont
efficaces à la dose de 0,50g à 1g toutes les 6 heures pendant
24 à 48 heures ;
- TROBICIN, SISOLINE : donnés à raison d’un flacon pour le
H. TUMEURS DU TESTICULE
Trobicin ou 1 ampoule à 100mg pour la Sisoline sont
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- -

Les tumeurs du testicule sont presque toutes des tumeurs 1) Une masse testiculaire, grosse, déformée, dépourvue de
malignes. sensibilité particulière du testicule ;
Il s’agit souvent des cancers de l’adulte jeune : 20 à 35 ans. 2) Une vaginale bien perceptible ;
C’est le plus fréquent cancer de cet âge. 3) Un épididyme bien individualisé et sa tête peut être pincée
au pôle supérieur de la tumeur ;
Anatomopathologie 4) Le cordon spermatique correspondant est indemne ;
Il existe 2 grands types de tumeurs : 5) Au TR la prostate et les vésicules séminales sont normales.
a. Le Séminome ou Goniome : qui est la tumeur la plus
fréquente. Elle est développée au dépens des cellules Anatomopathologie : Après biopsie du testicule, confirme le
encore indifférenciées de la lignée séminale ou gonie. diagnostic.
b. Les Embryomes : qui dérivent des tissus étrangers à la
glande, c’est-à-dire des inclusions embryonnaires qui
sont multiples et variées : tissus cartilagineux, Labo :
musculaires, épithélium pavimenteux et digestif. - Urines normales ;
A côté de ces 2 types, on peut avoir un type mixte associant - Prolans urinaires ; surtout Prolans B très augmentés et
le premier et le deuxième types. plaident en faveur de chorio-épithéliome : 30 à 50 mille
Dans son évolution, le cancer du testicule reste localisé à la unités souris. Mais le dosage négatif n’exclut pas le
glande, seul l’albuginée est hypervascularisée, tandis que diagnostic.
l’épididyme, le cordon et la vaginale sont intacts ; par contre
l’extension à distance est précoce. Le dosage de ces prolans permet aussi le pronostic après
ablation de la masse qui entraîne sa diminution et sa disparition
Symptomatologie (guérison). Mais plusieurs contrôles successifs seront effectués, car
a. Subjective : toute nouvelle augmentation traduit la présence des métastases.
- Augmentation de volume de l’hémibourse, apparue sans
raison, que le patient découvre par hasard : est le premier N.B. : Le cancer sur testicule ectopique doit être connu. C’est
signe révélateur ; d’ailleurs la grande complication de l’ectopie testiculaire.
- Parfois présence de gène anormale ou de sensation de
lourdeur au niveau de la bourse ; Traitement
- Parfois gynécomastie associée : surtout en cas de chorio- - La castration est le traitement de choix, elle s’impose même
épithélioma. s’il y a déjà métastases ;
- Traitement complémentaire :
b. Objective : . Radiothérapie en cas de séminomes ;
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- -

. Chimiothérapie en cas de chorio-épithéliomes : - Présence à la palpation d’une masse mollasse, bosselée,


METHOTREXATES, antibiotiques anti-tumoraux : formée de cordons mous ;
ACTINOMYCINE. - Cette tuméfaction s’atténue en position allongée ;
- Le testicule correspondant peut être moins ferme que son
opposé ;
- Mais les éléments normaux de l’hémiscrotum (cordon et
épididyme) sont normaux ;
I. VARICOCELE
Complications
La varicocèle est la dilatation variqueuse des veines du - Oligospermie avec augmentation des formes anormales et
cordon spermatique. Il s’agit d’une affection bénigne, mais pouvant baisse de l’index de motilité : mécanisme discuté ;
retentir sur la spermatogenèse. - Stérilité.

Etiologie : Traitement
- Affection surtout du sujet jeune ; - Souvent aucun traitement ;
- Se fait spécialement à gauche à cause de la différence - Parfois intervention chirurgicale : si présomption forte dans
anatomique de deux veines spermatiques : la droite la stérilité masculine avec oligo-azospermie ou oligo-
s’abouche à angle aigu directement dans la veine cave, donc asthénospermie : ligature.
son débit s’écoule bien et sans problème ; la gauche par
contre s’abouche dans la veine rénale perpendiculairement,
or la veine rénale avant de s’aboucher dans la veine cave
passe entre l’artère mésentérique supérieure et l’aorte, à
chaque systole elle subit un ralentissement de déversement J. HYDROCELE
de son débit dans la veine cave inférieure, d’où stase en
amont, d’où varicocèle. Mais cette pathologie reste
discutable. C’est l’épanchement liquidien clair dans la cavité vaginale du
testicule.
Symptomatologie
- Souvent silencieux ; Etiologie et Anatomopathologie
- Sensation de gène ou de pesanteur scrotale ; On distingue :
- Hémibourse correspondant abaissée ; 1) Une Hydrocèle congénitale : qui est formée dans une
vaginale normale. Il peut se former à plusieurs
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- -

niveaux suivant le siège de l’oblitération ; la plus . Masse ovoïde, mais réductible en position allongée ou par
fréquente étant l’hydrocèle funiculo-vaginale avec le pression de la masse : dans l’hydrocèle communicante.
canal fermé à sa partie haute.

2) Une Hydrocèle communicante : qui est aussi la forme


congénitale, mais avec le canal péritonéo-vaginal
communiquant la vaginale à la cavité péritonéale : Traitement
- Ponction évacuatrice chez le nouveau-né ou le petit enfant :
N.B. : Le kyste du cordon n’est autre qu’une rarement efficace ; elle est contre-indiquée dans l’hydrocèle
hydrocèle d’un segment enkysté de la communicante et en cas d’association de l’hydrocèle avec
portion funiculaire du canal péritonéo- vaginal. hernie inguinale.
- Ponction avec infiltration d’un antiinflammatoire : parfois
3) Une Hydrocèle secondaire sur vaginalite due à une efficace.
infection des organes intra-scrotaux (épididymite, - Le Traitement chirurgical est le traitement de choix :
cancer du testicule, tuberculose épididymo- . Résection de la vaginale ;
testiculaire) ; l’infection est la cause la plus fréquente . Retournement de la vaginale ;
dans l’hydrocèle de l’adulte. . Retournement de la vaginale + fermeture de l’orifice
en haut dans l’hydrocèle communicante.
Symptomatologie
- Tuméfaction des bourses recouverte d’une peau normale ;
- Elle est de volume variable, de consistance rénitente et elle
est fluctuante ;
- Elle est translucide, ce qui lui donne sa caractéristique ;
- La transillumination est positive : celle-ci est l’examen
capital de toute tuméfaction scrotale. K. INFERTILITE MASCULINE
C’est ce caractère translucide qui distingue l’hydrocèle de
l’hématocèle qui est opaque, de la hernie non réductible et du La stérilité masculine a été longtemps méconnue ; il est
cancer du testicule. actuellement établi que 40% de stérilités sont masculines.
- Signes d’examen suivant le type anatomique :
. Masse ovoïde, bien limitée vers le haut, avec pédicule Pathogénie : deux mécanismes :
funiculaire étroit : dans l’hydrocèle simple.
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- -

1. Soit anomalie de production et de maturation  L’interrogatoire recherche les antécédents des maladies
des spermatozoïdes : c’est donc la stérilité infectieuses de l’enfance (orchite ourlienne post-pubertaire
d’origine sécrétoire. On la voit dans : surtout) ; des maladies génitales, etc.
- Syndrome Klinefeltérien : atteinte du  Examen physique étudie :
tube séminifère ; . La morphologie du sujet qui peut suggérer une
- Infection testiculaire : orchite affection glandulaire ;
ourlienne surtout ; . L’appareil génito-urinaire : développement, volume,
- Ectopie testiculaire ; consistance, parfois testicules petits et durs dans le
- Varicocèle ; syndrome de Klinefelter ;
- Trouble nutritionnel : cirrhose ou . Les épididymes, les déférents, etc.
carence vitaminique. . La présence éventuelle des varicocèles

2. soit anomalie de progression des


spermatozoïdes dans la voie excrétrice : c’est  Examen de laboratoire :
la stérilité d’origine excrétrice. - Spermogramme : le prélèvement de sperme doit se faire au
- Cause congénitale : absence du laboratoire dans les conditions suivantes :
déférent, de corps épididymaire, kyste . Après ± 4 jours de continence ;
de la tête de l’épididyme ; . Le liquide spermatique est obtenu par masturbation
- Cause infectieuse : toutes les et doit être gardé à la température de ± 36 ou
infections des voies génitales : 37°C ;
gonococcie, tuberculose, à germes . Le sperme sera examiné dans les 2 heures après
banaux, trichomoniase. prélèvement ;
- Cause chirurgicale ou traumatique :
ligature accidentelle du déférent ou A l’état normal : l’éjaculat est de 3 à 5cc et contient
section lors de la cure de hernie, environ 100 millions de spermatozoïdes par ml ; sur ce nombre
d’hydrocèle, etc. 70% doivent avoir une motilité satisfaisante et 70% doivent avoir
une morphologie normale.

Symptomatologie En cas d’infertilité, il y a des anomalies quantitatives (nombre) et


 Un couple sur dix est stérile ; souvent l’homme ne consulte qualitatives (forme, mobilité, etc.) ; ainsi on a :
qu’après que les examens gynécologiques aient éliminé la . Les Azoospermies : absence totale des
cause féminine ; spermatozïdes ;
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- -

. Les oligo-spermies : peu de spermatozoïdes ; - Gonadotrophines humaines : qui agissent en augmentant le


. Les asthéno-spermies : spermatozoïdes peu mobile nombre des spermatozoïdes si les FSH sont abaissées. On le
et de faible longévité. trouve dans le commerce sous le nom de PREGNYL.
Mais le spermogramme seul ne peut affirmer l’infertilité - Androgènes à petites doses : ils agissent en améliorant la
qu’en présence d’azoospermie. mobilité des spermatozoïdes ; à fortes doses ils donnent
d’abord l’azoospermie, suivie d’effet de rebond par
- Dosage des gonadotrophines urinaires : sera fait, car la augmentation des spermatozoïdes.
fonction exocrine du testicule est sous la dépendance de
l’hypophyse et surtout de folliculotrophine ou FSH. En cas (2) Toniques pour améliorer l’état général :
de stérilité d’origine hypophysaire, les FSH sont très basses ; - Repos ;
en cas de stérilité testiculaire, les FSH sont très augmentées. - Suppression des alcools ;
- Dosage des 17-cétostéroïdes urinaires : qui peut reconnaître - Cure d’amaigrissement ;
l’hypercorticisme, responsable d’infécondité.
- Etude du métabolisme de base, du réflexogramme achilléen (3) Vitamines : Vitamines A ; vitamine E.
qui peut trouver l’hypothyroïdie, responsable d’infécondité.
- Etude du sexe chromatinien ou chromosomique à la (4) Si varicocèle : les opérer.
recherche du syndrome klinefelterien qui est, dans ce cas,
féminin. (5) Insémination avec le sperme du mari si oligospermie ;
- Biopsie testiculaire : a son intérêt surtout en cas ou insémination de la femme avec le sperme d’autrui si
d’azoospermie ; elle distingue les azoospermies excrétoires azoospermie.
(avec spermatogenèse normale) et azoospermie sécrétoire.

Traitement : dépend de l’origine :


 Excrétoire : le traitement est chirurgical : en contournant
l’obstacle s’il est accessible, mais avec un testicule normal :
anastomose déférento-déférentiele, anastomose épididymo-
déférentiele. PATHOLOGIE URINAIRE DE LA FEMME
 Secrétoire : ici le traitement est aléatoire, mais doit être
tenté ; il s’agit de :
(1) Hormonothérapie : 1. ENDOMETRIOSE VESICALE
- Extraits thyroïdiens : si hypothyroïdie ;
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- -

Définition : C’est l a prolifération ectopique, au sein de la paroi  Dans les autres cas il faut
vésicale, de tissu ayant la structure histologique de l’endomètre et - Soit une castration physiothérapique ;
subissant comme celui-ci les modifications cyclique propres à la - Soit une castration chirurgicale.
menstruation. Elle est beaucoup plus rare que l’endométriose
génitale, mais lui fait souvent suite.

Signes cliniques
1. Douleurs hypogastriques ;
2. dysurie ;
3. pollakiurie ;
4. mictions impérieuses ;
5. hématurie dans 25% des cas ;
6. tous ces signes ont un caractère cyclique ; ils
apparaissent et disparaissent avec les règles ;
7. la cystoscopie faite en période menstruelle
montre une masse de siège trigonal ou vésical 2. FISTULES VESICO-GENITALES
inférieur, micropolykystique, framboisée,
saignant en nappe au contact de l’endoscope ;
8. la masse s’affaisse et se décolore après les Elles se présentent sous 2 formes :
règles. - Soit les fistules vésico-utérines ;
- Soit des fistules vésico-vaginales.
Evolution :
1. La masse est hormono-dépendante : 1. Fistules Vésico-Utérines
- Elle se met en sommeil pendant la grossesse ;
- Elle régresse après la ménopause ; Elles sont rares et sont en général la complication des césariennes.
2. Elle peut, mais rarement, subir la transformation maligne.
Clinique
Traitement : On note :
 Chez la jeune femme avec tumeur peu développée : 1. Une triade symptomatique suivante :
- Traitement hormonal avec les Norstéroïdes à forte dose : 10 a. Aménorrhée ;
mg/jour pendant ± 6 mois. b. Hématuries cycliques contemporaine de la menstruation ;
c. Continence vésicale conservée ;
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- -

2. Parfois il existe une incontinence permanente par passage des Clinique


urines dans la cavité utérine. Elle est exceptionnelle, car le Après l’intervention chirurgicale ou après un accouchement
tonicité du muscle utérin est supérieure à celle du detrusor et laborieux, on note :
s’oppose au passage des urines dans la cavité utérine. 1. Fuite permanente des urines par le vagin ;
2. Présence d’une lésion locale d’irritation : vulvo-inguino-
Le traitement est chirurgical par dédoublement et suture crurale ;
séparée de deux organes. 3. Rétentissement psychique ;
4. TV et spéculum confirment le diagnostic en montrant les
caractères de la fistule et l’état des tissus environnants : soit
2. Fistules Vésico-vaginales souples, soit enflammés, soit scléreux ;
5. instillation d’une solution colorée comme le bleu de
Etiologie : méthylène, précise le siège de petites fistules.
 Chirurgicale : complication de la grande chirurgie
d’exerèse des néoplasies utérines ; Traitement : il est toujours chirurgical.
 Obstétricale : le plus souvent par :
- Forceps mal appliqués ;
- Déchirure due à la disproportion foeto-maternelle : surtout
chez les primigestes très jeunes (12 à 15 ans). UROLOGIE INFANTILE

Anatomopathologie 1. ANOMALIES CONGENITALES


- Siège : trois sont à distinguer donnant trois types :
1. Fistules hautes : sus trigonales ; qui
interessent souvent le col utérin ; A. ANOMALIES DU REIN
2. Fistules moyennes : trigonales, qui peuvent
aussi intéresser l’uretère latéralement ; 1° Agénésie rénale
3. Fistules basses : cervico-vaginales ou urétro- Définition : c’est l’absence totale, unilatérale d’un rein. Elle se voit
vaginales dont la gravité réside dans leur une fois sur 1000 autopsies. LA voie excrétrice peut être absente. Si
atteinte du sphincter ; d’où incontinence. le rein controlatéral est sain, il augmente de volume par
- Aspect et dimension : sont variables : soit une fistule minime, compensation.
soit une vaste perte de substances donnant l’aspect d’un
véritable cloaque vésico-vaginal. Si la lésion est bilatérale, elle est incompatible avec la vie.
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- -

2° Hypoplasie rénale – Dysplasie rénale B. ANOMALIES DE L’URETERE

 L’hypoplasie rénale est la diminution congénitale de poids 1° Anomalies obstructives de la jonction pyélo-urétérale
d’un rein, égale au moins au tiers du poids d’un rein normal.
 L’hypoplasie rénale diffère de l’atrophie rénale, car le rein Etiopathogénie
atrophique est normal à la naissance et se rétracte - Elles représentent ± 40% des uropathies malformatives ;
secondairement : par ischémie, par inflammation, etc. - Découverte chez l’enfant souvent, parfois âge adulte ;
 La dysplasie rénale associe l’hypoplasie avec la présence - Touche deux fois le garçon que la fille ;
dans ce rein des tissus normalement étrangers au rein comme - Parfois bilatéralité des cas : 10 à 15%
les muscles striés, le cartilage, etc.
Anatomopathologie
3° Rein en fer à cheval  La distension pyélo-calicielle résulte de l’anomalie de la
jonction pyélo-urétérale ; cette anomalie se traduit par le fait
Il résulte de la fusion de deux pôles inférieur pâr un isthme que l’implantation de l’uretère dans le bassinet n’est pas
plus ou moins fibreux capable de contenir des calices. Ses bassinets déclive et que les brides accolent l’uretère à la paroi
regardent en haut, ses uretères descendent devant l’isthme. pyélique. C’est cette implantation urétérale à la paroi
pyélique et non dans la partie déclive du bassinet qui donne
Clinique l’hydronéphrose mécanique ; rarement existe une sténose
- Parfois bien toléré ; vraie de l’orifice urétéral.
- Souvent douleur positionnelle ;  Plus tard cette anomalie retentit sur le rein, d’où :
- Parfois obstruction à l’écoulement des urines si malfaçon - Surinfection ;
obstructive associée. - Lithiase et ;
Diagnostic - Ischémie par compression vasculaire
- Par UIV ;
- Artériographie rénale surtout pour apprécier la Clinique
vascularisation rénale.  Trois signes principaux :
- Douleurs lombaires ;
A côté de ces anomalies citées, il existe de nombreuses autres - Signes d’infection ;
anomalies pouvant intéresser le rein, l’uretère et la vessie. - Hématurie ;
Il faut citer : le rein polykystique, l’ectopie rénale.
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- -

 Au palper bimanuel de la loge lombaire : présence de la - Episodes infectieux avec épisodes d’accalmies ;
tuméfaction lombaire. Chez l’enfant de moins de six mois : - Crises douloureuses abdominales ;
- Tuméfaction abdomino-lombaire ; - Hématuries.
- Troubles digestifs : diarrhée, vomissements ; Les deux premiers signes sont dus surtout au fait que
- Retard staturo-pondéral. l’uretère véhicule mal l’urine par l’absence du péristaltisme vrai.

Diagnostic repose sur : Evolution et complications


- La clinique ; - La lithiase urétérale : faite surtout de nombreux petits
- L’UIV : mise en évidence de la rétention avec distension calculs ;
pyélo-calicielle contrastant avec l’uretère normal en aval. - Infection pouvant donner :
- La destruction rénale ;
Traitement - La mort si la lésion est bilatérale par insuffisance rénale.
Il est chirurgical :
- Lambeaux pyéliques d’élargissement ; Traitement
- Résection de la jonction pyélo-urétérale, suivie de Il est chirurgical et souvent décevant :
réimplantation de l’uretère sain dans la partie déclive du - Urétérostomie à la peau, suivie de la remise de la continuité
bassinet ; après une longue attente, surtout chez les enfants de moins de
- Néphrectomie si le rein est détruit et si le deuxième rein est trois ans.
sain. - Néphro-urétérectomie totale dans les formes unilatérales.
- Traitement antibiotique indéfini dans les formes bilatérales.

2° MEGA-URETERE CONGENITAL

Définition : C’est la dilation apparemment primitive de l’uretère. C. ANOMALIES DE L’URETRE ET DE LA VESSIE

Il existe deux grandes formes :


- Le Méga-Uretère total : avec un uretère large (méga) et
1. EPISPADIAS ET EXSTROPHIE VESICALE
allongé (dolicho) ;
- Le Méga-Uretère pelvien : avec le segment urétéral près de la
vessie qui est dilaté. - L’Epispadias est l’ouverture dorsale de l’urètre à distance du
sommet du gland.
Clinique
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- -

- L’exstrophie vésicale est l’absence de fermeture de la paroi


antérieure de la vessie et de la paroi abdominale Anatomopathologie et clinique
hypogastrique. a) Le lieu anormal d’abouchement urétral est la lésion
principale ;
Ces deux malformations sont souvent associées : au-dessus b) Les hypospadias se classent en :
de l’épispadias complet, l’enfant malformé présente à la vue, au- - balanique ;
dessous de l’ombilic bas situé, une plaque muqueuse qui est la - balano-prépucial : qui est la forme la plus
muqueuse vésicale et trigonale où débouchent les méats urétéraux et fréquente ;
d’où l’urine s’écoule en permanence. - pénien ;
- péno-scrotal ;
Etiologie - scrotal ;
- Les deux anomalies résultent de l’anomalie de la membrane - et périnéal.
cloacale qui gêne la fusion complète des éléments
mésodermiques, éléments qui, dans les conditions normales, c) L’anomalie d’implantation a comme conséquences :
ferment en avant la vessie, l’urètre et la paroi abdominale - Trouble de la direction du jet urinaire, d’où
hypogastrique (peau, muscle, ceinture pelvienne). inconfort de la miction ;
- Elles touchent plus le garçon que la fille et se voient 1 fois - Trouble de l’éjaculation, d’où stérilité ;
sur 30 à 40.000 naissances. - Conséquences psychologiques ;
Ces conséquences se voient surtout si l’implantation dépasse
Traitement vers l’arrière le sillon balano-prépucial.
Il est chirurgical et est souvent décevant :
- Tentatives de reconstruction ; d) Plusieurs malformations péniennes sont associées :
- Dérivation des urines à la peau ; etc. - Incurvation de la verge par une chorde fibreuse,
inextensible ; d’où trouble de croissance de
l’organe chez l’enfant, difficulté d’érection chez
l’adulte.
2. HYPOSPADIAS - La sténose congénitale de méat urétral, surtout
fréquente dans la forme balano-prépuciale.
- La torsion de la verge sur son axe.
Définition : C’est l’ouverture ventrale du méat urétral, en arrière du - L’absence d’enroulement ventral du prépuce, qui
sommet du gland. ne recouvre que la face dorsale du gland.
La malfaçon se voit 1 fois sur 1000 naissances.
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- -

Dans tous les cas, se méfier des hypospades postérieurs avec Il faut rappeler que le testicule est le reliquat de la partie
ectopie testiculaire, et ne pas s’acharner à les opérer, car il peut distale des crêtes génitales situées en amont des orifices inguinaux
s’agir d’une fille. profonds.
Ce testicule ainsi formé migre à travers le canal inguinal au 7ème mois
de la vie utérine. Après sa migration, le canal péritonéo-vaginal se
Traitement ferme isolant la vaginale testiculaire de la cavité coelomique ou
Ne jamais circoncire l’hypospade avant la plastie. cavité abdominale ; la non fermeture de ce canal donnera après la
A distinguer : naissance la hernie inguino-scrotale.
 L’hypospade balanique, sans incurvation pénienne, sans
sténose méatique : abstention ; seule une circoncision Au cours de cette migration, le testicule peut s’arrêter en
esthétique est à faire ; route dzans le trajet qu’il doit suivre normalement : c’est la
 Les autres cas sont à opérer : cryptorchidie. Il peut migrer, mais suivre un trajet aberrant : c’est
- Si sténose méatique : d’abord la méatostomie ; l’ectopie testiculaire.
- Si incurvation : excision de la chorde fibreuse.
Le testicule est un organe mobile et il est lié pour cette
La grande opération consiste à implanter le méat urétral le mobilité au crémaster ; cette grande mobilité qui se fait surtout chez
plus avant possible. l’enfant et disparaît chez l’adulte, fait que chez l’enfant le testicule
peut remonter très haut jusqu’au niveau de l’orifice superficiel du
canal inguinal.

D. AUTRES PATHOLOGIES Etiopathogénie et Anatomopathologie


- La fréquence : 1 cas sur 500 naissances ;
- L’absence du testicule dans la bourse est psychologiquement
1. TESTICULE NON DESCENDU gênant ;
- Le testicule non descendu est menacé de stérilité, car il est
obligé de s’atrophier (gonade petite, sclérose péritubulaire,
etc) ;
Le testicule non descendu peut se présenter sous forme de : - La gravité de ce testicule non descendu et atrophié est la
- Ectopie testiculaire cancérisation.
- Cryptorchidie.
On distingue le testicule :
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- -

- Bas : autour de l’orifice superficiel du canal inguinal qu’il


peut franchir.  Traitement chirurgical : consiste à libérer tout le cordon de
- Moyen : dans le canal inguinal avec franchissement ses attaches anormales, ensuite abaisser et fixer le testicule
impossible de cet orifice. dans le scrotum. L’intervention se fait entre 5 et 10 ans,
- Haut : à l’orifice profond du canal inguinal, voire certains auteurs vont jusqu’à 12 ans. Si le testicule ne peut
intraabdominal. être bien descendu, selon l’âge, on pourra :
- Soit le fixer la première fois le plus bas possible si c’est
Dans tous las cas le cordon est attiré au dehors par un tissu avant la puberté, et réintervenir pour encore mieux le
celluleux dense sous-péritonéal. descendre 2 à 3 ans après.
Dans un cas sur deux, une hernie inguinale est associée. La - Après la puberté : procéder à l’ablation de ce testicule qui
cryptorchidie est bilatérale une fois sur quatre. risque de se cancériser.
L’anorchidie obligera toujours à ouvrir la cavité abdominale
pour s’assurer de l’absence des organes génitaux féminins profonds.
Clinique
- Celle-ci est dominée par le fait que le testicule n’est pas
descendu dans la bourse ; 2. PHIMOSIS ET PARA-PHIMOSIS
- Ce testicule, s’il est de siège inguinal, se voit comme une
masse sensible à la palpation, de consistance ferme, souvent
irréductible dans la cavité abdominale, de volume d’un
testicule normal ou très petit s’il est atrophié. Si le testicule
n’est pas visible, on peut l’exprimer à l’aide de l’index et du Définition
médius d’une main, ou se servir de deux mains combinées. Le Phimosis est la sténose primitive de l’orifice préputial,
- Une hernie inguinale sera recherchée par la même d’où l’impossibilité de décalottage.
exploration.
Clinique :
Traitement - Depuis la naissance, les urines sortent d’une façon filiforme ;
Il est controversé ; soit : - Présence d’un gonflement per-mictionnel de la poche
 Traitement médical avant l’âge de 5 à 10 ans : préputiale ;
- Gonadotrophines chorioniques : Pour les partisans, ce - Egouttement post-mictionnel prolongé ;
traitement donnerait un développement du testicule - Parfois présence des calculs sous-préputiaux.
cryptorchide et son poids ne ferait descendre que le testicule Traitement : circoncision
anormalement mobile, confondu avec la cryptorchidie.
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- -

Le Paraphimosis est une rétraction des prépuces en arrière du  la paralysie des membres inférieurs ;
sillon balano-préputial après un décalottage prolongé.

Clinique :
- Phimosis préexistant ; 4. TUMEURS EMBRYONNAIRES
- Sillon d’étranglement ;
- Œdème des prépuces au-delà de ce sillon d’étranglement ;
- Œdème du gland. A. NEPHROBLASTOMES

Traitement : Le Néphroblastome ou tumeur de WILMS provient d’un


- Tentative de réduction si les phénomènes sont récents : par tissu embryonnaire indifférencié évoluant en partie comme un
compression manuelle du gland aidé de l’application locale mésenchyme (tissu conjonctif, muscle lisse ou strié comme les
de l’hyaluronidase. rhabdomyosarcomes, cartilage, os), en partie comme le blastème
- Section libératrice de prépuces suivis de circoncision rénal (glomérule, tubes primitifs, etc).
immédiate ou retardée de façon à lever les phénomènes
oedémateux et inflammatoires pour les cas vus tard. Etiopathogénie :
- Tumeur très fréquente : 1/6 des tumeurs de l’enfant ;
- 9/10 il s’agit de l’enfant de moins de 5 ans ;
3. VESSIE NEUROGENE PAR ANOMALIES - La bilatéralité est possible, souvent par métastase précoce
d’un rein à l’autre.
CONGENITALES
VERTEBRO-MEDULLAIRES ; SPINA BIFIDA

Anatomopathologie :
- Après une phase de quiescence ± longue, vient la phase de
développement explosive qui laisse pendant encore
longtemps la tumeur encapsulée ;
- La tumeur est habituelle molle, blanchâtre, parsemée des
Ces anomalies congénitales vertébro-médullaires dont la plus zones fibreuses denses, des zones de nécrose et des zones
fréquente est la spina bifida donnent comme : hémorragiques ;
- Sa dissémination est surtout vasculaire.
Clinique Clinique :
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- -

- Souvent tumeur palpable dans la région lombaire, à contact


lombaire ; TORSION DU CORDON SPERMATIQUE
- Douleur abdominale ;
- Altération de l’état général ;
- Anémie ; La torsion du cordon spermatique qui se définit par elle-
- Hypertension artérielle ; même est une grande urgence chirurgicale.
- Parfois métastase révélatrice.
La découverte de cette tumeur déjà énorme intervient Anatomopathologie
souvent très tard et doit seule imposer le diagnostic de Wilms. Une - La torsion est soit supra-vaginale ou intra-vaginale ;
seule palpation suffit, car les palpations itératives seront évitées de - Celle-ci peut se faire à 1, 2, 3 ou plusieurs tours ;
peur de manipuler le tissu tumoral et de disséminer les métastases. - Rapidement le testicule dévitalisé subit la nécrose. Cette
L’idéal est que cette découverte se fasse quand la tumeur est dernière aboutit à l’atrophie testiculaire et plus tard au risque
petite, soit avant l’âge de deux ans, avant toute métastase, avant que de dégénérescence maligne.
la capsule ne soit cutanée, de façon à la cueillir entièrement et éviter
ainsi toute dissémination. Clinique :
- Douleur à début brutal, intrascrotale, chez un patient sans
Diagnostic aucun antécédent urologique connu ;
- Par la clinique ; - Tuméfaction après quelques heures du testicule ;
- Dosage de l’Acide Vanyl-Mandélique urinaire qui reste à un - Au-dessus on sent les éléments du cordon douloureux et
taux normal ; le contraire dans les sympathoblastomes qui infiltrés ;
sont plus fréquents que les néphroblastomes ; - La bourse au début est tout à fait libre et on y note avec
- Rx thorax montre : une opacité de la tumeur qui peut contenir l’évolution :
par endroit des calcifications et qui refoulent les gaz - L’empreinte qui est un signe typique si elle existe et qui est
intestinaux ; due à l’étirement du ligament suspenseur des testicules ;
- UIV montre soit que le rein secrète, soit qu’il ne secrète pas. - Absence de fièvre, de pyurie et des troubles mictionnels ;
S’il secrète : déformation du système pyélo-caliciel, - La présence de ces signes impose sans attendre l’intervention
déjettement loin vers le haut ou vers le bas d’un seul calice chirurgicale, car laisser évoluer en cas de doute est une faute
opacifié, déformé. S’il est muet  : diagnostic grave qui se solde par la perte d’un testicule s’il s’agit d’une
difficile avec le gros rein de nature diverse. torsion. Mieux vaut ouvrir pour rien par erreur de diagnostic
- La laparotomie exploratrice en cas de doute confirme le que de laisser évoluer une torsion testiculaire.
diagnostic.
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- -

Il faut rappeler que tout syndrome abdominal aigu peut être - NaCl : 5,65g
dû à une torsion d’un testicule cryptorchidique : la vacuité - CaCl2 : 0,294g
unilatérale du testicule dans le scrotum facilite le diagnostic. - Mg Cl2 héxahydraté : 0,153G
- Lactate de sodium anhydre : 4,88g
Evolution : - Glucose : 15g
1) Atrophie testiculaire ; - Eau distillée q.s pour 1litre
2) Cancérisation du testicule atrophié ; - Amener le pH à 5,6grâce à l’acide lactique
3) Stérilité si torsion double.
Ces solutions sont déjà préparées en général. Au moment de
Traitement : l’injection par ponction abdominale, on ajoute dans les 2 litres 8méq.
a) Torsion vue tôt : intervention d’urgence et détorsion du cordon de lactate de potassium, sauf en cas d’hyperkaliémie ; + 20mg
à vue, suivie de la fixation du testicule aux enveloppes d’héparine, 50 à 100mg de tétracycline.
scrotales. Les tentatives de détorsion chirurgicales sont des  On laisse le liquide dans le péritoine pendant 2 heures ;
manœuvres à supprimer de pratiques urologiques.  Puis évaluer le liquide grâce au trocart laissé en place au
b) Torsion vue tard : L’intervention est inutile dans l’immédiat. niveau de la paroi abdominale ;
Elle ne pourra intervenir que plus tard pour enlever le testicule  Puis enfin, on recommence comme avant.
atrophié qui risque de se cancériser. Mais dans l’immédiat, on
donnera des calmants de la douleur, des anti-inflammatoires Selon les résultats obtenus, la technique peut être renouvelée
éventuellement dont le rôle est controversé et on prescrira un plusieurs fois par jour.
suspensoir. La technique permet de retirer beaucoup d’urée. Elle est
contre-indiquée en cas de :
- Affection abdominale pouvant favoriser la péritonite et des
adhérences gênant la ponction abdominale et la diffusion de
DIALYSE PERITONEALE ET REIN ARTIFICIEL la solution.
Elle doit se faire sous contrôle médical : pouls, T.A. toutes les
I. DIALYSE PERITONEALE heures.
- Contrôle humoral : dosage des électrolytes sanguins au début
Technique : à la 16ème heure, 24ème heure, 36ème heure.
 Introduire un trocart spécial dans le péritoine ; - Contrôler les quantités de liquides entrées et sorties, sinon
 Injecter en ¼ d’heure 2 litres d’une solution hypertonique risque d’œdème aigu du poumon par résorption cette solution
comprenant plusieurs mélanges dont la plus utilisée hyperconcentrée.
comprend : II. REIN ARTIFICIEL
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- -

De même, tous les éléments du déséquilibre électrolytique de


La dialyse est éclipsée par le rein artificiel qui est plus l’insuffisance rénale aigue se corrigent : l’hyperkaliémie, le
maniable. magnésium, le calcium, les sulfates et les phosphates, le chlore et
Les premiers essais remontent à 1914 par ABEL et la réserve alcaline.
ROWNTREE ; mais c’est vers 1944 qu’un médecin Hollandais
KOFF, a réalisé le premier rein artificiel. Le patient est rapidement amélioré : les signes d’urémie
Par la suite, plusieurs autres modèles ont été réalisés. Mais disparaissent, l’appétit revient, l’obnubilation disparaît, etc.
ces appareils avaient plusieurs inconvénients : maniement difficile,
accidents d’OAP, des convulsion. III. REIN TRANSPLANTE
Le dispositif moderne comme le rein artificiel français monté
par RICHET en 1955, il est sans inconvénient, d’emploi facile. La réussite de la transplantation rénale dépend de deux
choses :
Principe du rein artificiel : 1) D’ordre chirurgical : il faut une bonne technique
- Le sang est prélevé dans la veine fémorale ou veine cave par opératoire dans le domaine urologique et vasculaire.
un cathéter et est propulsé par une pompe vers un tuyau de 2) D’ordre immunologique, le plus important : il faut
cellophane enroulé autour d’un grand cylindre métallique qui une bonne tolérance du receveur à l’égard du rein
baigne dans une solution de dialyse. greffé.

Epuré par son passage dans l’appareil, le sang est renvoyé Les complications du rein transplanté sont :
par une deuxième pompe dans une veine du pli du coude. - Les complications chirurgicales : liées à la technique
opératoire ;
Toutes les parties de l’appareil en contact avec le sang sont - Les complications médicales : dues à l’intolérance vis-à-vis
en matière plastique pour éviter la coagulation. du rein greffé, ou dues à la thérapeutique immuno-
Le patient doit recevoir de petites doses d’héparine pour prévenir suppressive qui veut limiter les accidents d’intolérance.
les caillots.
1. Complications chirurgicales
Le débit de sang dans l’appareil est de 150 à 300cc/minute.
Les séances de dialyse durent de 4 à 6 heures, avec changement a. Vasculaires : dues à l’oblitération vasculaire artérielle ou
de bains toutes les heures ou toutes les deux heures. veineuse, survenue immédiatement ou précocement après la
Dans ce laps de temps, on soustrait ± 150g d’urée ou plus ; transplantation :
l’urémie peut passer de 5g/l à moins de 1g/l. 1°) Thromboses aiguës entraînant l’infarctus rénal massif, d’où
compromission de la survie du transplant.
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- -

 Sa clinique : - Hématurie
- Anurie brutale
 Scintigraphie : absence de fixation rénale

b. Urologiques : sont plus tardives. Ce sont : l’absence ou


l’imperfection au niveau de l’anastomose, d’où :
- Obstruction urinaire par sténose de l’anastomose ;
- Fistules urinaires précoces.

2. Complications médicales

a. Accidents de rejet : elles peuvent apparaître malgré une


thérapeutique immuno-suppressive bien conduite faite de :
corticoïdes, sérum anti-lymphocytaire et malgré la tolérance
de l’organisme receveur à l’égard du rein transplanté.
Ce sont :
- Accidents aigus, précoces, pouvant tuer le rein par nécrose
hémorragique rapide ;
- Accident tardifs, chroniques, qui se voient après des mois ou
années ; ce sont : des rejets partiels du rein transplanté ; d’où
protéinurie, augmentation du volume du rein transplanté. Ce
sont aussi une insuffisance rénale progressive avec
destruction progressive du rein.
b. Accidents de la thérapeutique immuno-suppressive : ce sont :
- Action sur le système hématopoïétique : leucopénie,
agranulocytose ; d’où infection et hémorragies ;
- Syndrome de Cushing par corticoïdes prolongés et à doses
massives.

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