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Néphropathies glomérulaires

Dr Jebali Hela
Service de Néphrologie- La Rabta
INTRODUCTION
Les néphropathies glomérulaires sont des
affections du parenchyme rénal dans lesquelles
les lésions initiales touchent préférentiellement
le glomérule.
 Elles peuvent être :
Primitive en l’absence de maladie générale
responsable de l’atteinte rénale;
Secondaire à une maladie générale (Ex:
Diabète, amylose, lupus…)
Rappel Anatomique
Deux Reins retro péritonéaux
Dimensions
- Hauteur 12 cm
- Largeur 6 cm
- Epaisseur 3cm
- 3 vertèbres et ½
Poids : 130-140 gr
Chaque rein comprend environ 1 million de néphrons ( unité
fonctionnelle du rein), situés dans le cortex (partie superficielle) et
dans la médullaire (partie profonde) du tissu rénal.
Chaque néphron est constitué de plusieurs
segments anatomiques intervenant dans la
formation de l'urine.
 Le glomérule, situé dans le cortex rénal,
contient un peloton de capillaires et
élabore l'urine primitive par filtration du
sang.
 Le tube urinifère, qui traverse le cortex et
la médullaire, élabore l'urine définitive à
partir de l'urine primitive.
Barrière de filtration glomérulaire
Tableau clinique
• Toutes les néphropathies glomérulaires se
traduisent au plan clinique par la même
symptomatologie mais avec des variantes dans la
fréquence et l’intensité des signes.
• Protéinurie

• Hématurie

• Œdèmes

• Hypertension Artérielle

• Insuffisance rénale
I- Les œdèmes
I. Les œdèmes
• C’est la circonstance de découverte la plus
fréquente, d’installation soit brutal soit
insidieuse.
• Ce sont des œdèmes de type rénal, blanc,
mou prenant le godet, indolore, bilatérale,
déclive, prédominant dans les territoires
déclives ( jambe et cheville en position
debout, les lombes chez un sujet en
décubitus dorsal).
• Leur intensité est variable, réalisant au
Actions:
 Surveillance poids, de la diurèse de 24 Heures
 Surélévation des jambes, Surveillance locale,
prévenir le médecin
Sur prescriptions médicales
 Bilan d’entrées / sorties
 Application du traitement médicamenteux.
 Application de la restriction hydrique, si
nécessaire
Toujours Préserver Le Membre Supérieure
Non Dominant ++++
II. Diurèse
• Anurie Diurèse de 24 Heures nulle
• Oligo-Anurique Diurèse < 500 ml/24 Heures
• Diurèse conservé Diurèse > 500 ml/ 24 Heures

Actions:
 Palpation à la recherche d’un globe vésical (Anurie)
 Noter les apports liquidiens, noter les signes cliniques, Prévenir le
médecin
 Surveillance de la diurèse: fréquence , quantité, aspect des urines.
Sur prescription médicale:
 Pose sonde à demeure; noter l’heure de la pose pour éliminer une
rétention vésicale.
 Suivre prescription médicale de surveillance biologique.
III- Examen des urines
C’est une élément essentiel. Il comporte un examen
macroscopique dans le verre (coloration), puis la
recherche d’anomalies à la bandelette urinaire.
1- Aspect macroscopique des urines
Les urines peuvent être soit:
 clair
 concentrés
 franchement rouges (hématiques) – Hématurie d’origine
néphrologique: totale, indolore et sans caillot)
 aspect bouillon sale ou coca cola
2- Examen par les bandelettes réactives

• Les bandelettes à usage unique sont plongées


brièvement dans l’urine fraîche et lues par
référence à une échelle colorimétrique.
• On peut ainsi déterminer :
le pH,
la présence de protéinurie,
de sang
de glucosurie,
de corps cétoniques,
de sang,
de nitrites (= infection urinaires)
de leucocytes
Objectif de Erreurs Éventuelles Conditions Conditions
l’examen possibles règles à respecter Normales anormales

pH Urines fraîches pH acide pH alcalin:


- Infection Urinaire
- Acidose tubulaire

Protéines infection urinaire Urines fraîches


pas de détergents
Protéine = 0 Protéinurie + +++
 Néphropathie
dans le flacon Glomérulaire

Réaction Arrêter la Glucose = 0 Glucosurie (+):


Glucose diminuée par VitC+Tetacycline - Diabète sucré
l’acide - Grossesse
ascorbique
- Tubulopathie

Corps Acétone = 0 Acétonurie (+)


Jeune prolongé
cétonique Acido-cétose diabétique

Sang Origine génitale A distance des règles


sans javel
Hématie = 0 Sang (+)  Recherche
étiologique
IV- Pression artérielle
La méthode de référence pour prise de la pression artérielle est
une méthode auscultatoire (stéthoscope).
Le brassard doit être dégonflé très progressivement pour bien
noter l’apparition des bruits (phase I de Korotkoff) qui
correspond à la pression artérielle systolique (PAS) et la
disparition des bruits (Phase V de korotkoff) correspondant à
la pression artérielle diastolique.
La limite supérieure de normalité de la PAS est de 140
mmHg pour la PAS et de 90 mmHg pour la PAD.

Hypertension artérielleTA> ou=140/90 mmHg

Hypotension artérielle PAS < ou = 80mmHg


Actions:
 Surveillance de l’evolution,
 Surveillance des constantes, signalement au
médecin
Sur prescriptions médicales
 Pose de sonde à demeure,
 Bilan sanguin, bilan radiologique ou
échographique
Application du traitement médicamenteux.

Toujours Préserver Le Membre Supérieure


Ponction Biopsie
Rénale (PBR)
 Lorsqu’une néphropathie glomérulaire est suspectée
sur des arguments cliniques et biologiques, la ponction
biopsie rénale permet d’analyser les lésions, d’en
définir le pronostic et le traitement
Avant PBR
Information du patient:
Deux jours d’hospitalisation + 10 jours d’arrêt
maladie
Echographie rénale: morphologie, repérage
Bilan sanguin: urée, créatinine, ionogramme et
bilan d’hémostase: TS, TP, fibrinogène, plaquettes,
groupe sanguin.
Préparation du patient: 2 H avant:
prémédication sédative, pose d’une voie veineuse
périphérique, prise de TA ( si TA>14/10→ C.I. de
PBR)
Matériel
• Rouleau pour mettre sous le ventre ( biopsie en
décubitus ventral)
• Plateau, champs stérile, compresses, boules de gaze,
gants stériles, bistouri alcool, bétadine
• Trocart stérile pour PBR, aiguille à PL, xylocaïne
1%, trocart pour aspirer la xylocaïne
• Seringues de 20 ml, aiguille sous cutanée
(orange),un pansement
• Appareil échographique et gel pour échographie
Après prélèvement
Patient allongé au lit strict pendant 24 Heures
Après première miction ( qui doit être claire), il peut manger et boire
abondamment
Surveillance/4heures pendant 24 H: TA, diurèse, couleur des urines,
pansement
Le lendemain
Lever du patient, TA (debout et couché), T°, douleur, refaire pansement
A long terme
Expliquer au malade de ne pas lever de poids lourd, ni de pratiquer des
sports violents et doit contacter son médecin si anomalies.

Risque majeur de la PBR est le risque


hémorragique +++
( N.B les premières urines peuvent être hématiques et s’éclaircir par la
suite)
Résultats
Néphropathies glomérulaires primitives
PROLIFERATIVE
 Glomérulonéphrites extra capillaires
 Glomérulonéphrites membrano-prolifératives
 Glomérulonéphrites endo-capillaire pure(GNA)
 Maladie de Berger
NON PROLIFERATIVE
 Lésion glomérulaires minimes
 Glomérulonéphrite extra-membraneuse
 Hyalinose segmentaire et focale
Néphropathies glomérulaires secondaires

 Maladies de système: diabète, amylose, lupus


 Toxiques et médicaments: pénicillamine, anti-
inflammatoires non stéroïdiens, sel d’or
 Néoplasies: tumeurs solides, hémopathies
 Infections: hépatite B et C, paludisme, SIDA
 Grossesse: toxémie gravidique
Evolution -
Complication
Les complications sont le fait de syndromes
néphrotiques massifs ou chronique

 Insuffisance rénale fonctionnelle expliquée en partie par


l’hypovolémie, induite par les diurétiques
 Crises douloureuses abdominales
 Thromboses veineuses le plus souvent au niveau des
membres inférieurs, parfois au niveau des veines rénales,
avec risque d’embolie pulmonaire
Evolution -
Complication
 Infections bactériennes favorisées par la fuite des
immunoglobulines et la dénutrition
 Anomalies métaboliques: déficit en protéines transportant
fer, zinc, cuivre, vitamine D et dérivés, thyroxine.
 Complications du traitement: corticothérapie prolongée,
immunosuppresseurs
Traitement
Il est d’abord symptomatique et comporte
 Le repos au lit
 La restriction sodée avec ou sans diurétiques en fonction
des œdèmes et de la pression artérielle
 La restriction hydrique en fonction de la diurèse
 Le traitement antihypertenseur (souvent représenté par les
diurétiques)
 La restriction protéique en cas d’élévation de la créatinine et
de l’urée
 Le traitement des complications et éventuellement
l’épuration extra-rénale
Le traitement étiologique est fonction des maladies
associées.

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