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DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
D.OUARET
Clinique Chirurgicale B
CHU Mustapha
DEFINITION
- l’examen clinique
- L’imagerie
- la sérologie hydatique
CLINIQUE
La symptomatologie est dominée par les relations du kyste avec les voies biliaires .
Les compressions dues au refoulement par le kyste entraînent une atrophie parenchymateuse, mais
aussi l’écrasement des canaux biliaires.
A la faveur d’ulcérations vont s’établir des communications entre le kyste et les voies biliaires. Il peut
s’agir de fissurations, souvent multiples, sur de fins canalicules, entraînant des infiltrations de la bile
plus ou moins septiques dans le kyste et après intervention, l’apparition d’épanchements biliaires
dans la cavité résiduelle. Inversement, elles permettent le déversement de produits du métabolisme du
parasite dans l’organisme, entraînant des réactions anaphylactiques.
Les relations du kyste avec les vaisseaux comportent d’abord l’obturation des veinules périkystiques,
par compression. A l’appauvrissement vasculaire et à la stase succède l’atrophie irréversible dans le
territoire correspondant. L’ouverture du kyste dans une veine est exceptionnelle, mais entraîne alors
une échinococcose secondaire massive. Quand le kyste siège dans la région centrale inter-porto-sus-
hépatique, la proximité des gros vaisseaux constitue un facteur de gravité au moment de
l’intervention chirurgicale.
La forme biliaire avec dyspepsie post-prandiale, des algies profondes et des épisodes de
rétention biliaire
Circonstances de découverte
-Douleurs de l’hypochondre droit à type de pesanteur +++
-Parfois, autre localisation hydatique (thorax surtout), chez qui le bilan d’extension
de la maladie trouve un KHF.
La palpation et la percussion
recherchent une hépatomégalie : elle est inconstante,
et peut être régulière ou irrégulière. On palpe parfois le
KHF sous forme d’une masse arrondie ou ovalaire, bien
limitée, ferme ou rénitente, indolore, mobile avec le foie
à la respiration.
Examens morphologiques
Échographie abdominale
C’est l’examen le plus performant pour le diagnostic d’ hydatidose hépatique.
-Permet de préciser le siège, le nombre,
la taille et les rapports vasculaires et biliaires du kyste.
La classification de Gharbi était la première et la plus communément utilisée
des classifications.
Actuellement de plus en plus remplacée par celle élaborée par le groupe
informel de travail sur l’échinococcose de l’organisation mondiale de la
santé (OMS).
A pour but :
-de standardiser la classification des KHF,
-d’avoir une corrélation entre le stade évolutif du parasite et l’imagerie
-Orienter la stratégie thérapeutique.
Introduit la notion de « cysticlesion » qui est une lésion uniloculaire, de
petite taille (souvent inférieure à 0,5 cm) sans paroi propre visible et en
inversant les types II et III des deux classifications.
Tomodensitométrie abdominale
Utile quand le diagnostic est difficile (type I, IV et V de Gharbi
correspondant aux types CE1, CE4 et CE5 de la classification de l’OMS) .
Diagnostics différentiels:
Kyste biliaire,
Angiome hépatique,
Adénome,
Hépato-carcinome,
Abcès du foie
Métastase hépatique dans sa forme kystique.
1.Complications biliaires ++
2.Infection
3.Compressions vasculaires
4.Rupture
COMPLICATIONS BILIAIRES
Infection
L’aspect hétérogène à l’échographie peut être trompeur avec un abcès
du foie, d’autant plus que le contexte septique peut accompagner un
kyste hydatique surinfecté.
Ouverture dans les voies biliaires
Une angiocholite d’origine lithiasique peut donner le même tableau
clinique qu’une angiocholite hydatique.
Les examens morphologiques permettent de redresser le diagnostic en
visualisant le KHF qui peut être affaissé et le matériel hydatique au
niveau des voies biliaires.
TRAITEMENT
OBJECTIFS
-Destruction du parasite,
Indiquée pour les patients inopérables et ceux qui refusent la chirurgie ou encore en cas de récidive
hydatique après traitement chirurgical.
L’aspiration d’un liquide bilieux lors de la procédure doit impérativement indiquer l’arrêt du
traitement et le recours au traitement chirurgical .
Les meilleurs résultats de la PAIR sont observés en cas d’association au traitement médical .
Les agents scolicides les plus utilisés sont les solutions de chlorure de sodium à 25 % et l’alcool à 95
%.
TRAITEMENT CHIRURGICAL
A/ Voie d’abord:
voie d’abord classique : laparotomie sous-costale droite qui peut être
élargie à gauche pour les kystes du foie gauche.
voie laparoscopique : rapportée pour la première fois en 1992.
Malgré les avantages de la voie laparoscopique qui sont une durée
d’hospitalisation plus courte, une incidence plus faible des
complications pariétales et moins de douleurs postopératoires, les
problèmes de cette voie d’abord restent la difficulté d’accès et
d’exposition des kystes postérieurs et surtout les fuites lors de
l’aspiration du contenu du kyste hydatique .
Une étude rétrospective parue en 2014 a conclu que la voie
laparoscopique était le seul facteur prédictif de récidive hydatique .
B/ Quel agent scolicide ?
Formol et eau oxygénée: abandonnée suite à la survenue d’accidents et de
complications graves à type de choc anaphylactique, de cholangite
sclérosante et d’embolie gazeuse .
Actuellement, les experts de l’organisation mondiale de la santé (OMS)
recommandent :
-Protection du champ opératoire par des compresses abdominales imbibées
de sérum salé hypertonique à 25 %
-Injection en intra kystique de sérum salé à 25 %, avant son ouverture, avec
un temps de contact de 15 minutes au minimum.
Cette procédure doit être évitée en cas de suspicion de fistule kysto-biliaire
[5].
C/Chirurgie radicale ou conservatrice ?
Hépatectomies réglées et périkystectomie totale versus
périkystectomie partielle (résection du dôme saillant du kyste) .
Les données actuelles de la littérature s’accordent à dire qu’il faut
privilégier la chirurgie radicale chaque fois que c’est possible puisqu’elle
permet de diminuer en postopératoire le risque d’infections abdominales
profondes, de fistules biliaires, de morbidité globale et de récidive sans
augmenter le taux de mortalité postopératoire .
Mais le traitement radical n’est pas réalisable chez tous les patients et
nécessite une expertise en chirurgie hépatique.
C’est pour cela, et afin de prévenir les complications en cas de traitement
conservateur, plusieurs procédés complémentaires ont été proposés telle
que l’omentoplastie qui, associée ou non à un drainage externe, a fait ses
preuves quant à la réduction des infections intra abdominales et des fistules
biliaires en postopératoire.
INDICATIONS
Les indications actuelles pour le traitement des KHF découlent des
recommandations du groupe de travail informel sur l’échinococcose de
l’OMS qui se basent sur le stade évolutif du kyste.
RECIDIVES HYDATIQUES:
De 0 à 25%.
Chirurgie conservatrice ++.
Trt médical péri-opératoire ++.
Facteurs de risque:
- Exovésiculisation après traitement conservateur.
- Inoculation perop de liquide hydatique.
- Kyste méconnu en per-op. => TDM pré-op + Echo per-op.
PREVENTION
La lutte contre l’hydatidose ne peut se concevoir sans la mise en place
de mesures de contrôle et de prophylaxie adaptées au contexte local ou
régional concerné.
Elle doit associer des programmes d’éducation sanitaire des
populations exposées particulièrement quant au respect des règles
d’hygiène alimentaire et à la gestion des viscères parasités, une
législation rigoureuse contre l’abattage non contrôlé, la limitation des
populations de chiens errants et le dépistage et
traitement des chiens parasités.
La vaccination du cheptel reste du domaine de la recherche malgré des
avancées concrètes .
CONCLUSION
Le kyste hydatique du foie est une affection parasitaire qui peut rester
longtemps latente ou se manifester par de nombreuses complications
dont certaines mettent en jeu le pronostic vital.
Le traitement du KHF est principalement chirurgical, mais le
traitement médical doit toujours lui être associé.
Une étude randomisée a conclu à la supériorité du trt médical +
chirurgie versus chirurgie seule.
Par ailleurs, et malgré les améliorations des techniques chirurgicales,
une morbidité élevée reste associée à la maladie.
Les efforts en matière de contrôle, d’éducation sanitaire et de
prévention doivent s’accentuer afin de réduire la transmission
parasitaire et espérer
à terme l’élimination de cette zoonose.