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LA GALE

D O C T E U R S T É P H A N I E N T S A M E N G O UA
D E R M AT O L O G U E V É N É R É O L O G U E
CHUL
Objectifs
2

Définir une gale


Connaitre les caractéristiques du germe responsable
de la gale
Connaitre les signes cliniques de la gale
Traiter une gale
Plan
3

I GENERALITES
II SIGNES
III DIAGNOSTIC
IV TRAITEMENT
V CONCLUSION
I Généralités
4
I 1-Définitions
5
MALADIE INFECTIEUSE DE LA PEAU
TRES CONTAGIEUSE
DUE A UN ACARIEN SARCOPTES SCABEI HOMINIS
I 1- Définitions
6

Ectoparasitoses : affections provoquées par parasites


ou produits d’origine parasitaire agissant sur les
parties superficielles de la peau. comportent la gale
humaine, les pédiculoses, la démodécidose et les
piqû res d’insectes.
Ectoparasite: Parasite animal/végétal vivant à la
surface du corps (sur ou dans la peau et les phanères).
I 2 Intérêts
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Epidémiologique:
• dermatoses parasitaires ubiquitaires ,contagieuses
(gale et pédiculose).
• Epidémie depuis 2016 nombre de cas en consultation
multiplié par 40 en 3 ans au CHUL
• Recrudescence ces dernières années au Gabon et dans
le monde
• OMS considère la gale comme une maladie tropicale
négligée depuis 2017
I-2 Intérêts
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Diagnostique
 clinique
Description des patients d’une dermatose prurigineuse
contagieuse « gratti-gratta »
Grattigratta =gale et ses diagnostics différentiels

Thérapeutique
Connaître l’agent causal pour ameliorer la prise en charge
Traitement collectif
Pronostique:
risque de complication grave= GNA secondaire
I 3- Épidémiologie générale
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Ubiquitaire
Très fréquente
Favorisée par la promiscuité et difficulté s d’accès à
l’eau
Incidence mondiale 300 millions de cas par an
Nombre de cas en augmentation dans le monde
Incidence plus élevée dans le jeune â ge
Pas de différence entre les sexes
3- Épidémiologie générale
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En Europe É pidémies cycliques


 Collectivités médicalisées
 Foyers pour personnes â gées
 Milieux sociaux défavorisés, migrants, camps de réfugiés
 Immunodéprimés
 Sujets atteints de maladies neurologiques avec troubles sensitifs
3- Épidémiologie générale
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En 2012 et 2016 épidémie France (migrants,


collectivités)

É pidémie Australie Canada chez indiens et aborigènes

Afrique endémo épidémique


 milieux défavorisés et
 patients à hygiène défectueuse
I-4 Agent pathogène
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I-4.1 Morphologie
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Parasite acarien
Sarcoptes scabei var
hominis
0,4mm femelle
0,25 mm mâ le
Arrondie ou ovalaire
Grisâ tre
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I-4.2 Habitat
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Femelle
 vit dans couche cornée de l ’épideme
 Creuse des galeries; Progression 1 à 2mm par jour
 Galerie= sillions scabieux à la clinique

Déjections responsables du prurit

Femelle se déplace facilement sur la peau Plusieurs cm


par heure
I 4.2 Habitat
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I-4.3 Survie
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Adultes
 4 à 8 semaines sur l ’hote
 1 à 4 jours dehors de son hô te

Mâ le meurt après fécondation

Œufs: 10 jours dans le milieu extérieur

Favorisée par milieu humide et chaud


I 4.4 Viabilité
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Mobilité bonne entre 20 et 30°C

Destruction en quelques minutes à 55-60°C

Perte de mobilité en dessous de 20 °C et mort en 12 à


24h

Non détruit par solution hydro alcoolique


I-4.5 Maturation
19

É closion des œufs 2 à 3 jours après la ponte

Maturation de larve en adulte


 2 semaines si première contamination
 1 à 3 jours en cas de re-contamination

Transmission possible durant toutes les phases


I-4.6 Réservoir de germe
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Peau Homme infesté


squames de peau infestée dans formes profuses

Parasite strictement humain

Portage animal temporaire ( chien, chat, oiseau)


Existe des gales animales non transmise à l’homme

Portage chez la personne infestée:


 Quelques dizaines de parasites dans les gale communes -
 des milliers dans les gales profuses
I-4.7 Transmission
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Dès phase d incubation , à tous les stades parasitaires

Contact direct prolongé peau à peau +++


 dans forme commune

Infection sexuellement transmissible

Indirect :vêtements, literie, serviettes, fauteuils, oreillers


 par squames de peau infestées -formres chroniques ou profuses

Forte contagiosité des gales profuses et hyperkératosiques


I-4.8 Facteurs favorisants
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Promiscuité
Mauvaise hygiène
É change de vêtements
Difficultés d’accès à l’eau
Mauvais accès aux soins de santé
Malnutrition
Immunodépression
Mauvaise connaissance de la gale par les soignants
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I- 4 .9 cycle parasitaire
24

La transmission indirecte par les vêtements /literie est


plus rare sauf formes hyper kératosiques.
Peut survenir par épidémies dans :collectivités,
milieux sociaux défavorisés , population aux moyens
de défense amoindris (spontanément/ un traitement ).
Modalités de la transmission étroitement liées aux
caractéristiques de l’acarien femelle responsable.
 Le cycle parasitaire a une durée de l’ordre de 20 jours
 En règle générale, population parasitaire peu
importante de l’ordre de 10 femelles.
II Signes
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II 1 Type de description
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Adulte ou enfant immunocompétent


Prurit+++
1er signe, constant, parfois l’unique
Notion de prurit dans l ’entourage
 insomniant ou à recrudescence nocturne
Féroce
Diffus
 É pargne extrémité céphalique
 Exacerbé au niveau des OGE; fesses, seins ;interdigital; aisselles
II 1 Type de description
27

É ruption prédomine au niveau de certaines ré gions du


corps
 topographie évocatrice au niveau des plis+++
 Interdigitale
 Aisselles
 Seins
 Région ombilicale
 Fesses
 Organes génitaux externes
 É pargnant l’extrémité céphalique
Topographie de l’éruption
28
II 1Type de description
29

 polymorphisme lé sionnel
signe spécifique: le sillon scabieux.
 lésions spécifiques plus rares à rechercher
systématiquement :
 Les nodules scabieux
 Les vésicules perlées
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Nodules scabieux localisés aux bourses (photo dermatologie.free.fr)
31
II 1Type de description
32

 polymorphisme lé sionnel
Signes non spécifiques
 Prurigo,
 Impétigo, Eczéma
 Eruption érythémato squameuse.
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38
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40
Sillon scabieux et vésicule perlée
( photo Atlas dermatologie)
41
42
II 2 Formes cliniques selon le terrain
44

Nourrisson
Femme enceinte
Immunodéprimé
Gens propres
Chez le nourrisson
45

prurit
 agitation et contorsions pour se frotter le dos.
Vé sicules palmo-plantaires + sillions .
Les nodules scabieux
 aux parties couvertes du tégument, régions axillaires ou inguino
génitales.
lésions secondaires de gale:
 souvent au premier plan,
 Atteinte du visage+++
46
47
Acropustulose plantaire chez un nourrisson (photo)
48
Forme de la femme enceinte
49

dermatose polymorphe de la grossesse (dermatite


polymorphe gravidique)
Chez l’immunodéprimé
50

gale croû teuse généralisée ou gale Norvégienne :


 désordres immunitaires
 congénitaux ou acquis
 corticothérapie locale ou générale,
 infection par le VIH ou HTLV,
 malnutrition, sd de Wiskott Aldrich…).
Chez l’immunodéprimé
51

érythrodermie crouteuse
 onyxis , peri onyxis
hyperké ratose palmo plantaire « farineuse ».
prurit faible si hyper kératose importante
L’ atteinte du visage +++
prolifération parasitaire considérable !
contagion extrême
 difficultés thérapeutiques
52
53
Gale crouteuse du cuir chevelu et de l’oreille (Photo hôpital Tenon Paris M
Develoux)
54
Gale norvégienne (photo Atlas dermatologie)
55
La gale des « gens propres »
56

Trompeuse car pauci-lésionnelle.


 prurit diffus persistant à recrudescence nocture avec
notion de contage etexarcerbé au niveau des plis
 recherche lésions spécifiques souvent discrètes
II 3 Complications
57

les surinfections par streptocoque β hémolytique du


groupe A
possibilité de
Glomérulonéphrite aigue post stréptococcique
Rhumatisme articulaire aigu
 atteinte cardiaque
II 3 Complications
58

Eczématisation :
 secondaire à la gale ou à son traitement.

Nodules post scabieux:


 lésions papulo nodulaires prurigineuses rouges/cuivrés
 pouvant persister plusieurs semaines après un traitement
efficace.
III Diagnostic
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III 1 Diagnostic positif
60

Clinique++++
Rechercher impérativement les critères suivant;
Prurit et son horaire
É ruption cutané e
Contagion
Localisation spécifique
III 1 Diagnostic positif
61

Paraclinique
 Pas de signe biologique spécifique ;
 parfois légère éosinophilie sanguine, discrète hausse des IgE
spécifiques

Si diagnostic difficile


 dermatoscope

 Parasitologie de prélèvement d’une croû te /vésicule; sillion sur


lame.
Examen paraitologique
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visualisation difficile de
l’acarien
 sauf formes profuses et
croû teuses ,
 nécessite 1 bonne
technique de recherche. .
Examen microscope
(1/40): œufs/acarien
adulte femelle/
déjections.
III 2 Diagnostic différentiel
63
III 2 Diagnostic différentiel
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prurits métaboliques
 Prurigo  insuffisance rénale;
 de l’adulte :souvent cholestase; dysthyroidie
associée à l’infection VIH Xérose cutanée:
pédiculose corporelle:  lésions de grattage sans
eczéma sillons ni topographie
particulière.
L’impétigo
 La gale animale chez
lymphome
l’homme
III 2 Diagnostic différentiel
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 Immunodéprimé
Devant une gale de l’enfant:  Autre cause d ’érythrodermie
 une varicelle et hyperkératose
 Prurigo strophulus
 Gens propre = demarche
Femme enceinte diagnostic devant un prurit
 PEAG,
 Herpes gestationis  Chez le nourrisson
 autres dermatose  eczéma atopique,
prurigineuses de la  acropustulose du nourrisson
grossesse associéé à
cholestase ou hypocalcémie
III 3 Diagnostic étiologique
66
Germe
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Parasite acarien
Sarcoptes scabei var
hominis
0,4mm femelle
0,25 mm male
Arrondie ou ovalaire
Grisatre
Transmission
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Dès phase d incubation


à tous les stades parasitaires
Contact direct +++
 prolongé dans forme commune
 IST
Indirect
 par vêtements, literie,serviettes,fauteuils
Terrain
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 touche les deux sexes, tous les â ges, tous les milieux
sociaux et tous les continent ,
ré surgence dans les pays dévéloppés (SDF+++)
Cohabitation d ’un grand nombre de personnes dans
un espace restreint+++
Forte contagiosité des gales profuses et
hyperkératosiques
IV Traitement
70
IV 1-Buts
71

 Guérir le malade et éviter les complications


 rompre chaîne transmission, prévenir nouveaux épisodes
IV 2 Moyens
72

M E S U R E S D ’ H YG I È N E
T R A IT E M E NT LOC AUX
T RA IT E M E NT G É NÉ R AUX
IV 2 1 Mesures d hygiène
73

Desinfection des vêtements et literie


Décontamination des lieux de vie si gale profuse
Traiter l’entourage , prévenir les familles.
Enfants en collectivité: éviction
Désinfection du linge
74

Plusieurs méthodes
 Lavage en machine à laver minimum ç 60 degrés
 Tremper 20 minutes dans l’eau bouillante
 Enfermer le linge dans sac plastique
 Une nuit au congélateur
 Une semaine ç l’air libre
IV 2 2 Traitement local
75

Scabécides topiques
Benzoate de benzyle,
Pyréthrinoïdes de synthèse ,
Lindane, Crotamiton
Traitement local
76

Appliquer sur tout le corps sauf sur le visage


2 couches du produit
Insister sur les plis et les lésions
2 applications consécutives
Rincer après un temps de pause
Reprendre après 7 jours
IV 2 2 Traitement local
77

Rincer après un temps de pause


 12h chez l ’enfant diluer dans l ’eau chez le nourrisson
 24heures chez l’adulte

Protocole simplififié=3 nuits consécutives

renouveler après 7jours


IV 2 3 Traitement systémique
78

Scabécides systémiques

Ivermectine
 200 mcg/kg ou un comprimé de «3mg pour 15kg à jeun en
prise unique renouveler après è jours maximum 6
comprimés

Moxidectine à l’étude chez l homme


IV 2 4 Autres traitements
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Antiseptiques
Antibiotiques
É mollients
kératolytiques
IV 3 Indications
80
IV 3 Indications
81

Pour toutes les formes et de façon simultanée


 Hygiène stricte des personnes et du linge
 Traitement du patient;
 Tratement de l’entourage, personne contact, partenaires sexuels
…..
 Désinfection du linge utilisé les è derniers jours:
 literie, vêtements, sous vêtements, linge de bain….
IV 3 Indications
82

Gale non compliquée de l’adulte et l’enfant >2 ans :


malade et contacts traités par Benzoate de benzyle.
 Gale du nourrisson :
 1 application de benzoate de benzyle dilué à 50% pendant 6 à 12
h maximum ou sprégal® (1 application pendant 12h)
IV 3 Indications
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Gale de la femme enceinte


 Lindane et Ivermectine sont contre indiqués.
 Benzoate de benzyle et Spregal
Gale croû teuse
 impose l’isolement
 Traitement local sur tout le corps(le cuir chevelu et visage) par
le benzoate de benzyle +
 1 prise d’Ivermectine renouvelée une semaine plus tard.
 hyperkératose traitée par la vaseline salicylée.
 ongles raccourcis et brossés avec un anti-scabieux.
IV 3 Indications
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Eviter le spregal chez l’asthmatique ou l’atopique car


risque de réaction allergique sévère
L’ivermectine adulte et l’enfant>15 kg dans les
campagne de masse
Les dérivés de pyré thrinoïdes sont moins efficaces que
le benzoate de benzyl
IV 3 Indications
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 Formes compliquées
 Surinfection :
 antibiothérapie locale et/ou générale associée au traitement anti-
scabieux.
 Préconiser trautement systémique en cas de surinfection sévère avec
lésions purulentes et/ou érosive (anti scabieux très irritants)
 Chez l’enfant la recherche d’une protéinurie à la bandelette après 3
semaines est impérative (recherche GMNA post strepto)
IV 3 Indications
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 Formes compliquées
 Eczématisation :
 traitement émollient intensif et corticothérapie locale brève
débutés 24h après le traitement anti-scabieux si possible
préférer le traitement oral
Evolution
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En cas de traitement bien conduit, l’évolution est


favorable avec/régression puis disparition du prurit .
prurit persistant après traitements bien conduit doit
faire discuter une origine psychogène (acarophobie).
Conclusion
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Gale maladie bénigne mais gênante voire invalidante

Possibilité de complication: surinfections


Glomérulonéphrite post infectieuse

Augmentation des cas de gale au Gabon

Prévention dans les groupes à fort potentiel de contagion

Amélioration du diagnostic et du traitement pour juguler


l’épidémie
Merci de votre attention

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