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I – EPIDEMIOLOGIE
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Dr KASSI N’Douba A , Unité Pédagogique de d’Infectiologie-Dermatologie UFR SM -
Univ-FHB Cocody , Année académique 2020-2021
La morsure est d’autant plus dangereuse qu’elle est étendue et profonde ou qu’elle
siège au niveau de la tête, des mains ou des organes génitaux externes (Zones riches
en innervation).
L’inoculation par léchage sur une peau excoriée est possible.
Le virus ne traverse pas la peau saine.
La transmission est possible par inhalation de poussière au cours de visite dans les
grottes
Des cas de transmission exceptionnelles accidentelles au laboratoire sont signalés.
HOMME
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2. La pathogénie
La pathogénie de la rage peut être divisée en 3 phases distinctes :
La phase extra neurale
Le virus gagne le système nerveux central par voie nerveuse. L’intervalle entre
l’inoculation et la présence du virus dans le ganglion spinal varie de 50 à 112
heures. Il dépend de la virulence de la souche et de la quantité de virus inoculés.
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II– DIAGNOSTIC
2.2 Diagnostic positif
Ce diagnostic repose sur des arguments épidémiologiques, cliniques et biologiques. La
rage humaine survient la plupart du temps après morsure par un animal infecté,
domestique ou sauvage.
Le diagnostic peut être rendu difficile au départ lorsque la notion de morsure fait
défaut comme c’est souvent le cas chez les enfants.
2.1.1 TDD: rage furieuse ou spastique de l’adolescent non vacciné
- L’incubation est totalement silencieuse. Sa durée est fonction du siège de la
morsure. Elle dure 20 à 60 jours, parfois d’avantage (2 ans). Dans notre
expérience elle est en moyenne de 70 jours.
- L’invasion s’annonce par les prodromes de la maladie qui s’étalent sur 2 à 4
jours. Le patient se plaint de troubles d’ordre sensoriel en particulier de
prurit, de fourmillements, de douleur au niveau de la morsure et on note des
fois un changement de caractère.
- Phase d’état
Il s’agit d’un tableau d’excitation psychomotrice fébrile avec
Hallucinations et convulsion fréquentes
Hyperesthésie cutanée, sensorielle qui explique l’exacerbation des
symptômes à la moindre excitation
Une soif vive
Surtout 2 signes principaux :
L’hydrophobie ou spasme hydrophobique déclenché par un spasme
brutal au niveau des voies aéro-digestives supérieures lors de la
déglutition d’une gorgée de liquide.
Elle se manifeste par une contraction des traits, une lutte contre
l ‘entourage et des cris inarticulés lors des tentatives pour faire boire le
malade et même à la simple vue d’un verre d’eau.
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L’aérophobie quant à elle peut être provoquée par un simple courant
d’air et le même spasme brutal
Une hypersialhorée en rapport avec le spasme hydrophobique
Une fièvre à 39-40° voire 41° c
Des signes d’atteinte neuro-végétative : sueurs abondantes, pouls et TA
irréguliers, rythme respiratoire irrégulier.
Le malade reste longtemps conscient gardant son intelligence intacte
jusqu’au coma terminal.
- Arguments biologiques
Le diagnostic de rage doit être rapide et exact car c’est en fonction de celui-ci
que sont prises des mesures thérapeutiques pour l’individu mordu aussi bien que
de prophylaxie pour la collectivité.
Le diagnostic repose :
- D’une part sur l’observation clinique de l’animal mordeur pendant 15
jours, surtout s ‘il ne présente aucun symptôme
- Et d’autre part sur les prélèvements biologiques
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2.2.2 Les formes cliniques
La rage paralytique = moins fréquente
Elle réalise un tableau de paralysie ascendante de type LANDRY avec paralysie
flasque intéressant les membres inférieurs, les membres supérieurs, la face, le
tronc, les sphincters. A cela s’ajoutent une paralysie respiratoire, des troubles de
la déglutition et des troubles bulbaires emportant le malade en 5 à 12 jours.
La rage de l’enfant
Réalise un tableau atypique où l’hydrophobie, les paralysies et la fureur peuvent
manquer. Il s’agit plutôt d’un délire avec syndrome méningé franc.
La rage de laboratoire
Elle provoque une forme atténuée avec paralysie ascendante et troubles
bulbaires.
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III - TRAITEMENT
3.1Traitement curatif
3.2Traitement préventif
Ces mesures ne peuvent être effectivement réalisées sans l’adhésion des autorités
sanitaires et de la population. Elles ne sont que peu appliquées dans le monde tropical.
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Les mesures prophylactiques après exposition sont :
Traitement local de la plaie
Devant toute morsure ou griffure par un animal, il faut d’abord désinfecter la blessure
en urgence en lavant à l’eau et au savon, puis après rinçage en appliquant un
antiseptique tel qu’eau de Javel, ou Dakin ou un ammonium quaternaire.
Les plaies importantes doivent être pansées et la suture est différée jusqu’à l’exclusion
du diagnostic de rage chez l’animal mordeur. Une antibiothérapie doit être associée
(Macrolides, tétracyclines) pour éviter l’infection de la morsure par des germes
pouvant être transmis par l’animal.
Une prophylaxie du tétanos est bien sûr appliquée.
Sérothérapie antirabique
Elle est indiquée dans les morsures graves lorsque l’on redoute une rage à incubation
brève. Elle n’à d’intérêt que dans les 3 premiers jours après la morsure.
Les immunoglobulines humaines spécifiques sont mieux tolérées et s’administrent à la
posologie de 20 UI/kg par voie IM.
Cependant, elles sont plus coûteuses et peuvent être difficiles à obtenir, notamment
dans certains pays pauvres. Dans ce cas, on donne un sérum hétérologue de cheval à
raison de 40 UI/kg en injection IM en procédant à une désensibilisation préalable par
la méthode de BESREDKA afin d’éviter les classiques accidents sériques.
Vaccination curative
Ces vaccins sont dispensés dans des centres spécialisés. A Abidjan il s’agit de l’INHP.
Ce sont des vaccins tués, obtenus par cultures cellulaires. Les nouveaux vaccins ont
une excellente immunogénicité et n’ont pratiquement pas d’effet secondaire (fièvre
modérée pendant 24 à 48 heures). C’est le cas des vaccins Pasteur ; le traitement
vaccinal peut être fait selon 2 modalités :
- 5 injections par voie IM dans le deltoïde aux jours : J0, J3, J7, J14 et J30
- 4 injections : 2 injections IM à J0 (une dose dans chaque deltoïde), une à J7 et à J21.
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Ces 2 schémas : « ESSEN » de 5 injections ou « ZAGREB » court de 4 injections
n’ont aucune contre indication et sont validés par l’OMS pour leur séroprotection
efficace et leur acceptabilité par les patients.
2e cas : L’animal est mort, son encéphale intact : envoyer d’urgence la tête de
L’animal dans de la glace à l’Institut Pasteur ; débuter le traitement
Vaccinal ; l’interrompre si le diagnostic est négatif
3e cas : L’animal est vivant et non suspect le jour de la morsure : mettre l’animal en
Observation vétérinaire ; ne pas débuter de traitement ; vacciner si
apparaissent chez l’animal des signes de rage ; si l’animal est vivant au 15e
Jour, il ne peut être contaminé et la surveillance est donc interrompue
(aucun traitement n’est instauré)
4e cas : L’animal est vivant et suspect au 1er examen vétérinaire : mettre l’animal en
Observation ; débuter le traitement vaccinal et l’interrompre si l’animal est
toujours vivant au 15e jour.
5e cas : le sujet mordu a déjà été vacciné avant l’exposition : une injection de rappel
doit être réalisé.
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Tableau récapitulatif
Elle utilise les mêmes vaccins que ceux cités pour la vaccination post exposition ; le
protocole le plus efficace et donc recommandé par l’OMS prône une injection à J0, J7
et J28 et un rappel à 1 an puis tous les 5 ans.
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