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VIRUS DE LA RAGE

OBJECTIFS
-Définir le virus de la rage
-Citer le principal vecteur du virus de la rage en Afrique.
-Définir les modes de transmission de la rage à l’humain.
-Définir les propriétés physico-chimiques du virus de la rage.
-Décrire le traitement d’une plaie causée par la morsure d’un chien suspect de rage.
-Définir les vaccins et les modalités de vaccination contre la rage.

INTRODUCTION
-Définition
Virus enveloppé à ARN monocaténaire non segmenté, de polarité négative et appartenant au
genre Lyssavirus et à la famille des Rhabdoviridae. Il est neurotrope et est responsable de la
rage qui est une encéphalite mortelle chez les mammifères carnivores et les chiroptères. Cette
zoonose est transmissible accidentellement à l’homme qui en constitue une impasse virologique.
La rage humaine déclarée est mortelle. Cependant, l’infection peut être traitée par sérovaccination
curative pendant la longue période d’incubation.
La rage demeure très préoccupante dans les pays pauvres. C’est une maladie à déclaration
obligatoire.

-Historique
-La 1ère description de la rage remonte au XXIIIè (23) siècle avant Jésus-Christ, à Babylone. Le lien
était établi entre morsure de chien enragé et rage humaine. La maladie était toujours mortelle.
-Louis Pasteur, en 1885, réussit la vaccination du jeune Joseph Meister avec un vaccin préparé
sur tissu nerveux. Une nouvelle ère était ouverte désormais dans la lutte rabique.
-Depuis, des travaux ont contribué à améliorer la qualité des vaccins antirabique.

-Intérêts
-La rage humaine occupe le 10ème rang des maladies infectieuses dans les pays en
développement.
-Gravité de la maladie qui est mortelle lorsqu’elle est déclarée.
- ??? Cas déclarés au Burkina Faso en 2005.

1-CARACTÈRES DU VIRUS
1.1-Classification/Taxonomie
-Ordre : Mononegavirales
-Famille : Rhabdoviridae
-Genre : Lyssavirus (du grec lyssa = rage) comprend 5 sérotypes et 7 génotypes. Quatre (4)
nouveaux génotypes possibles n’ont pas encore été classés de manière définitive.
-Espèce : virus de la rage = espèce-type

Tableau 1 : Classification des Lyssavirus selon leur sérotype et leur génotype, leurs hôtes et leur
distribution géographique

Séroty Génoty Espèce virale Hôtes Distribution


pe pe géographique
1 1 Rage classique -Rage classique -Monde entier sauf
-Hommes, carnivores Australie, Royaume-Uni,
domestiques et sauvages, Irlande, Nouvelle-Zélande,
herbivores, chauves-souris japon, Hawaï, Antarctique,
Scandinavie
2 2 Lagos bat Chauves-souris frugivores, Nigeria, RCA, Afrique du
chats, chiens Sud, Zimbabwé, Guinée,
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Sénégal, Ethiopie
3 3 Mokola Homme, musaraignes, chats, Nigeria, RCA, Zimbabwé,
chiens, rongeurs Cameroun, Ethiopie
4 4 Duvenhage Homme, chauves-souris Afrique du Sud, Zimbabwé
insectivores
5 5 European bat -Virus non classés Europe
lyssavirus 1 -Homme, chauves-souris
(EBL-1) insectivores (Epseticus
pipistrellus)
5 6 European bat -Virus non classés Europe
lyssavirus 2 -Homme, chauves-souris
(EBL-2) insectivores (Myotis)
– 7 Australian bat Chauves-souris frugivores Australie
lyssavirus (Pteropus) et insectivores
(ABL)

1.2-Morphologie
Virus en forme cylindrique, avec un bout
arrondi et un bout plat qui lui donnent une
forme de « balle de fusil ». Taille : 75nm
de diamètre × 100 à 300nm de long.

Figure 1 virus de la rage

1.3-Structure et propriétés
antigéniques
Son enveloppe dérive de la membrane
cytoplasmique de la cellule infectée. Elle
est hérissée de spicules et elle recouvre
la nucléocapside hélicoïdale.

1.3.1-Génome
ARN monocaténaire, non segmenté, de polarité négative, constitué de 11932 nucléotides, de
PM=4,6×106 daltons, ni coiffé en 5’, ni polyadénylé en 3’.
Code pour 5 protéines de structurales : la glycoprotéine G (70kDa), la protéine de matrice M
(25kDa), la nucléoprotéine N (étroitement associée à l’ARN viral), la phosphoprotéine NS et l’ARN-
polymérase ARN-dépendante L.

Figure 2 : Organisation du génome des Rhabdovirus.

1.3.2-Propriétés antigéniques des protéines virales


Protéine G (Glycoprotéine):
-Constitue les spicules et assurent l’attachement du virus à la surface de la cellule hôte. Possède
des propriétés hémagglutinantes.
-Principal antigène du virus de la rage. Induit la synthèse d’anticorps neutralisants. Mais il
intervient aussi bien dans l’immunité humorale que dans l’immunité cellulaire en stimulant les
lymphocytes T «helpers» et cytotoxiques.

Protéine sG
-Forme soluble de la protéine G sécrétée par les cellules infectées par le virus rabique. Provient du
clivage de la protéine G.
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-Antigéniquement identique à la protéine G, mais elle ne confère pas de protection dans les
infections expérimentales par le virus rabique.

Protéine M(Matrice) : Intervient dans la maturation du virus et sert de jonction entre l’enveloppe et
la nucléocapside.

Protéines N, NS et L
-S’associent toutes les 3 au génome viral pour constituer la nucléocapside. La protéine L est une
enzyme qui assure la multiplication de l’ARN viral.
-Protéine N(Nucléoprotéine) : joue un rôle dans la réponse immunitaire en stimulant la production
de lymphocytes T «helpers».
-Phosphoprotéine NS : induit des lymphocytes T cytotoxiques.

1.4-Propriétés physico-chimiques du virus rabique


-Le virus rabique est détruit, inactivé par
-la chaleur (15mn à 50°C), la lumière, les UV, la d essiccation lente
-les solutions savonneuses, les ammoniums quaternaires dilués au 1/500, les solvants des lipides
(éther, chloroforme), l’éthanol 40-70%, les préparations d'iode, l’eau de Javel, l’acide phénique, le
formol, la betapropiolactone, l’acéthyléthylènimine
-Il résiste à la putréfaction et il est bien conservé au froid, la lyophilisation et la glycérine,
relativement stable à pH compris entre 5 et 10.

1.5-Réplication du virus
Figure 3 : Cycle de réplication du virus de la rage
-Fixation du virus sur la cellule hôte
-Pénétration dans la cellule soit par fusion pH-
dépendante des membranes virales et cellulaires, soit
par endocytose adsobtive et fusion pH-dépendante
de la membrane virale avec la paroi de la vésicule
d’endocytose. Il existerait d’autres mécanismes qui
n’impliquent pas les ligands viraux et récepteurs
cellulaires spécifiques.
-Libération de l’ARN viral dans le cytoplasme cellulaire.
-Synthèse cytoplasmique exclusive des
macromolécules : synthèse des protéines virales
d’abord, puis coiffure et ajout d’une queue
polyadénylée à l’ARN viral négatif qui devient un ARN
leader et synthèse de 5 ARNm qui seront traduits en protéines. L’activité de la polymérase est
régulée par la quantité d’ARN leader et de nucléoprotéine formée.
-Formation de nucléocapsides ; leur accumulation dans le cytoplasme cellulaire entraîne la
formation de corps de Negri observés au microscope.
-Libération des particules virales par bourgeonnement à travers la membrane cytoplasmique ou
des vésicules dérivées du Golgi.

2-ÉPIDÉMIOLOGIE
Virus cosmopolite, mais la rage existe sous-forme de foyers et elle peut toucher tous les animaux
à sang chaud (mammifères, oiseaux,…). La rage est une zoonose.
Le principal vecteur est représenté par mammifères mordeurs sauvages ou domestiques. Les
victimes sont l'Homme et le bétail qui constituent une impasse épidémiologique.

2.1-Réservoirs et vecteurs de virus


Sont généralement très différents selon les régions géographiques. Les oiseaux sont
généralement peu sensibles et jouent surtout un rôle de conservation du virus dans la nature.
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CONTINENT VECTEURS
Afrique animaux carnivores, les chiens errants en particulier, chats, mangoustes, chacal
(Afrique du Sud). Il s’agit surtout de la rage de la rue, la rage canine.
Amériques les vecteurs sont les renards (Canada), les ratons laveurs (USA), le vampire
(Amérique du Sud), la mangouste (Antilles),… Il s’agit surtout de la rage des forêts.
Avec les vampires (grandes chauve-souris), la transmission se fait par morsure et
par inhalation des virus contenus dans l'air des grottes.
-Raton laveur, Moufette
Asie on trouve la rage de la rue, comme en Afrique. Les vecteurs sont les chiens,
chats,…
Europe Renards. Il s'agit de rage vulpine; mais la rage canine est encore fréquente, surtout
dans les ex-pays de l'Est.
Moyen- Loup
Orient

2.2-Modes de transmission
La peau saine n’est pas franchie par le virus de la rage. La transmission à l'Homme se fait par
-Contamination directe par contact avec l’animal infecté sauvage, mais surtout domestique, suite à
une morsure, une griffure ou un léchage de la peau lésée.
-Transmission possible après une greffe de cornée d’un sujet infecté chez un sujet sain.
-Contamination par voie respiratoire décrite au Texas, dans des grottes abritant des chauves-
souris infectées, par inhalation d’aérosols contenant des virus.
L’Homme est une « IMPASSE VIROLOGIQUE».

Figures 4 : Modes de contamination de l’Homme par le virus de la rage


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2.3-Répartition géographique
La rage canine est à l’origine de 99% des cas d’infection humaine et constitue une menace
potentielle pour plus de 3,3 milliards de personnes vivant
principalement en Asie et en Afrique. Cependant, le nombre
de décès notifiés est probablement très inférieur à la
réalité dans plusieurs pays d’enzootie, notamment chez
le jeune enfant.
Le nombre estimé de 55 000 décès annuels (intervalle de
confiance à 90% IC: 24 500-90 800) est peut-être lui aussi
inférieur à la réalité.
-Toutes les tranches d’âge sont concernées, mais la rage
touche surtout les enfants de <15 ans et 30 à 50% de la
prophylaxie post-exposition est destinée à des enfants âgés
de 5 à 14 ans, des garçons pour la plupart.
Environ 98% des cas de rage humaine touchent des régions
à forte population canine où l’on trouve de nombreux chiens
errants.

Localisation Nombre de cas Tableau _ : Estimation des cas annuels de rage


géographiques humaine dans le monde (Institut Pasteur de Paris; Août
Afrique 500-5000 1997)
Amérique du Nord 4-8
Amérique latine 200-400 -La grande majorité des décès humains touchent les
Asie 35 000-45 000 pays en développement en Asie (nombre des décès
Indes 30 000 – 40 000annuels en Inde : 2 pour 100 000 personnes) et en
Europe 10-20 Afrique (nombre des décès annuels en Inde : 4 pour 100
Total 35 000-45 000 000).
-La rage humaine est devenue une maladie très rare
dans les pays industrialisés et dans la plus grande partie de l’Amérique latine où la rage canine a
pratiquement été éliminée grâce à une réduction du nombre des chiens errants et à la vaccination
des chiens domestiques.

-Dans certains pays, la vaccination massive des chiens et la généralisation de la prophylaxie post
exposition ont contribué à réduire sensiblement le nombre de décès dus à la rage humaine.
Quelques 10 millions de personnes reçoivent chaque année une prophylaxie post-exposition, la
plupart en Chine et en Inde.
On estime que la prophylaxie post-exposition permet d’éviter chaque année 330 304 décès en
Asie et en Afrique (IC à 90%: 141 844-563 515).
Les dépenses annuelles mondiales consacrées à la prévention dépassent, selon les estimations
les plus prudentes, US$ 1 milliard. Ces dépenses ainsi que la fréquence de la prophylaxie post-
exposition devraient augmenter très fortement à mesure que tous les pays remplacent les vaccins
anciens par des modernes, sûrs et ayant une forte activité.

3-PHYSIOPATHOLOGIE (Figure 5)
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-Inoculation du virus lors de la morsure par un


animal contaminé (surtout),
-Multiplication locale dans les cellules
musculaires
-Passage du virus dans le système nerveux
périphérique par les terminaisons nerveuses
libres et les jonctions neuromusculaires.
-Diffusion ascendante et réplication dans le
ganglion dorsal.
-Ascension/diffusion centripète dans la moelle
épinière pour atteindre le cerveau.
-Infection du cerveau
-Diffusion centrifuge (descendante) du virus
par le système nerveux sensoriel et
autonome vers l’œil (rétine et cornée), les
glandes salivaires, la peau, le pancréas, les
reins,…
-Excrétion du virus dans la salive notamment,
avant même que l’hôte infectée ne meure.

4-POUVOIR PATHOGÈNE

4.1-Chez l’Homme ( Méningo-encéphalite)


-Incubation : ~40 jours (7jours à 6mois)
-Prodromes : insomnie, anxiété, fièvre,
paresthésies au niveau de la zone de
morsure, mélancolie.
-Phase d’état peut se manifester sous forme :
●Spastique dite furieuse avec
hyperexcitabilité généralisée (contractures
pharyngé, convulsions, hydrophobie).
Évolution rapide et mortelle
●Démentielle d’évolution rapide et mortelle
également.
●Paralytique (paraplégie) d’évolution plus
longue, mais mortelle aussi »
Quelle que soit la forme, la rage est toujours mortelle. L’Homme constitue une « impasse
virologique ».

4.2-Chez l’animal (cas du chien)


-Début : fièvre
-Phase d’état
• Forme furieuse : animal agressif, hurlement rauque
• Forme paralytique : atteinte des pattes postérieures
-En fin d’évolution, (quelle que soit la forme) : amaigrissement, prostration, puis mort de l’animal.

5-DIAGNOSTIC AU LABORATOIRE
Le diagnostic ne se fait pas chez le mordu, mais chez le mordeur : il est d’une importance
capitale et doit être rapide.
-Si le sujet vient d’être mordu et que l’animal est vivant et paraît en bonne santé, l’animal ne sera
abattu sous aucun prétexte. Ainsi, s’il est en incubation, il est placé sous surveillance vétérinaire
pour voir apparaître éventuellement les signes.
-Si le mordeur meurt au cours de cette surveillance, adresser sa tête isolé dans un matériel
hermétique et isotherme, le plus rapidement possible à un laboratoire spécialisé. Les examens
sont réservés à des laboratoires spécialisés.
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4.1-Diagnostic direct
4.1.1-Prélèvements
-Chez l’animal mordeur mort: tête (cerveau).
-Chez l’homme mordu vivant: salive, LCR, biopsies cutanées, empreintes de cornée.
-Chez l’homme mordu mort: cortex cérébral, hippocampe, bulbe rachidien, etc.

4.1.2-Caractérisation directe des antigènes viraux par IF ou IP (immunoperoxydase), ELISA,


-Immunofluorescence directe (IFD) : détection des inclusions fluorescentes (corps de Négri) dans
le cytoplasme des cellules nerveuses. Les corps de Négri correspondent à l’accumulation
intraneuronale des nucléocapsides de virus rabique. Meilleure méthode. Réalisée en quelques
heures.
-Techniques immunopéroxydasiques (IP) : nouvelles et remplacent l’histopathologie.
-ELISA
-Autres techniques histopathologiques

4.2.3-Isolement du virus en culture cellulaire :


-Inoculation in vivo de souriceau nouveau-né, par voie intracérébrale ou in vitro de culture de
cellules nerveuses.
-Détection des antigènes viraux par IF

4.2.4-Diagnostic moléculaire
Détection de l’ARN viral par RT-PCR dans la salive, le LCR,

4.3-Diagnostic indirect
Par RFC, IF, NT, ELISA, … Mais sans intérêt pratique.

6-MESURES DE PROPHYLAXIE ET ÉLÉMENTS DE THÉRAPEUTIQUE


6.1-Prophylaxie
6.1.1-Vaccination chez l’Homme
6.1.1.1-Indications
-Expositions professionnelles (vétérinaire, personnel des abattoirs, personnel de laboratoire
travaillant sur le virus, infectiologues soignant les malades de rage, …).
-Voyages en zone d’enzootie rabique.

6.1.1.2-Vaccins et protocoles vaccinaux


-Trois (3) catégories de vaccins :
(i)-vaccin SEMPLE préparé chez le mouton ou chez la chèvre adulte,
(ii)-vaccins préparés chez les souriceaux nouveau-nés
(iii)-et vaccins préparés en cultures cellulaires (vaccin rabique Pasteur® préparé sur cellules
VERO; virus inactivé) ou sur œuf de poule embryonné.

-Deux (2) protocoles vaccinaux avec le Vaccin Pasteur® préparé sur cellules VERO
●Protocole classique de l’OMS avec 5 injections d’une dose, en IM dans le deltoïde (J0, J3, J7,
J14 et J28-30) -0 3 7 14-30

●Protocole réduit de l’Institut Pasteur dit «2-1-1» avec 4 injections IM dans le deltoïde (2 doses
en 2 points différents à J0, puis 1 dose à J7 et 1 dose à J21)
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Le pic d’anticorps est plus précoce avec le protocole de l’IP (14ème jour) qu’avec celui de l’OMS
(30ème jour). Dans ces conditions, la sérothérapie n’est pas indiquée.

6.1.2-Prévention de la rage chez les animaux domestiques


-Chiens, chats, bétail…, se rendant ou se trouvant en zone d’endémie. Vaccination, voire
élimination (si animal errant).
-Attention : un animal vacciné peut exceptionnellement s’infecter, faire la rage et la
transmettre à l’Homme.

6.1.3-Prévention de la rage chez les animaux sauvages


L’élimination des animaux sauvages (réservoirs ; vecteurs) est difficile. Mais il possible d’utiliser
des appâts contenant une capsule de vaccin qui sont disséminés périodiquement dans des
régions abritant des animaux infectés.

6.2-Traitement en post-exposition
Il est codifiée de nos jours et il consiste à :
-assurer le traitement local des plaies en cas de morsure, griffure,…
-évaluer le risque de contamination pour appliquer un traitement spécifique antirabique.
-appliquer et surveiller la séro-vaccinothérapie.
Il faut éviter de vacciner sans discrimination pour éviter les accidents post-vaccinaux. Si le
traitement spécifique est nécessaire, il ne connaît alors aucune contre-indication.

6.2.1-Appréciation du risque de contamination et indication du traitement antirabique


spécifique

Tableau 1 : Appréciation du risque de la rage et recommandations

NATURE DE LA ETAT DE L'ANIMAL MORDEUR


BLESSURE Au moment de Pendant l'observation TRAITEMENT
la blessure
Absence de _ _ Pas de traitement
blessure ou
Contact indirect
Léchage de la peau _ _ Pas de traitement
saine
Sain Apparition de signes de rage Traitement vaccinal dès
confirmée l'apparition de signes de rage
chez l'animal
Léchage sur peau Signes suspects Signes non confirmés: animal sain Traitement vaccinal immédiat
lésée, morsures, de rage qui sera arrêté si l'animal est
ème
griffures bénignes normal le 5 jour de
l'observation
Enragé, inconnu, _ Traitement vaccinal immédiat
non examiné
Sain Apparition de signes de rage Sérovaccination dès l'apparition
confirmée des signes de rage chez
Morsures, l'animal
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griffures graves, Signes suspects Signes non confirmés: animal sain Sérovaccination immédiate qui
léchage de de rage sera arrêté si l'animal est
ème
muqueuse normal au 5 jour
d'observation
Enragé, inconnu, _ Sérovaccination immédiate
non examiné
Sérovaccination = sérothérapie + Vaccination

6.2.2-Traitement de la blessure
(i)-Il n’est très efficace que s’il est appliqué correctement et le plus rapidement possible.

(ii)-Laver la plaie soigneusement et de manière prolongée avec de l’eau savonneuse (savon,


Bétadine,…) ou avec de l’eau de javel diluée pour éliminer la bave virulente et détruire le virus.

(iii)-Rincer abondamment à l’eau pure propre.

(iv)-«Désinfecter» avec un produit actif sur le virus rabique (éther, alcool, Dakin, dérivés iodés,…).
NE JAMAIS UTILISER L’EAU OXYGÉNÉE OU LE MERCUROCHROME CAR ILS SONT
INACTIFS SUR LE VIRUS RABIQUE.

(v)-Rapprocher mécaniquement les bords de la plaie par bandage serré, si celle-ci est grande. NE
JAMAIS FAIRE UNE SUTURE CHIRURGICALE.
(vi)-Faire une antibiothérapie de 1ère intention.

(vii)-Assurer la protection antitétanique.

6.2.3-Traitement antirabique spécifique


Comprend la sérothérapie et la vaccination antirabiques.

6.2.3.1-Sérothérapie antirabique
-Elle complète toujours la vaccination antirabique dans les cas d’exposition suspecte lors de
morsures, griffures ou contacts avec les plaies.
-Injection profonde de l’essentiel de la dose d’Ig spécifiques dans la blessure et injection
controlatérale en IM profonde du reste de la dose.

6.2.3.2-Vaccination antirabique
Il existe plusieurs protocoles dont ceux cités en 6112-. Les injections peuvent être faites en IM
dans la cuisse ou en intradermique à l’abdomen.

CONCLUSION
La rage déclarée est mortelle. Elle constitue encore 1 problème de santé publique dans certains
pays pauvres. Après une exposition de l’Homme à un vecteur contaminant, la séro-vaccination
rigoureuse et immédiate reste LA SOLUTION.

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