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LE VIRUS DE LA RAGE

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OBJECTIFS

• Décrire la structure du virus rabique

• Expliquer la physiopathologie du virus de la rage

• Présenter les éléments de diagnostic au laboratoire de


la rage

• Expliciter les éléments de prophylaxie post-exposition à


la rage canine
PLAN

Introduction

I. Caractères virologiques

II. Epidémiologie-Physiopathologie-Pouvoir pathogène

III. Diagnostic au laboratoire

IV. Eléments de prévention -Traitement

Conclusion
INTRODUCTION
Virus de la rage
• famille des Rhabdoviridae, genre Lyssavirus (lyssa du grec: rage),
virus à ARN-, capside hélicoïdale, enveloppé
• Louis Pasteur, 1ère vaccination chez l’H, Joseph Meister (1885)
berger alsacien, moelle épinière de chien enragé séchée
• encéphalomyélite animale touchant les mammifères, transmise
accidentellement à l'homme par inoculation transcutanée (zoonose),
pas de traitement médical de la rage installée

Intérêts
• maladie tropicale négligée
• déclaration obligatoire
• OMS/plateforme « Tous unis contre la rage »: 0 décès chez l’homme
de rage canine en 2030
• vaccination à but thérapeutique
I. CARACTERES VIROLOGIQUES
I 1. Classification
I. 2. Structure
I. 3 . Multiplication

• Famille: Rhabdoviridae

• Genre: Lyssavirus

• Espèce: virus de la rage ou virus rabique

• 16 génotypes
 7 de l’ancienne classification (responsable de rage humaine*)
 7 des chauves-souris insectivores (seul pathogène*, Virus Aravan)
 1 des chauves-souris frugivores
 1 de la civette
I. CARACTERES VIROLOGIQUES
I 1. Classification
I. 2. Structure
I. 3 . Multiplication
I. CARACTERES VIROLOGIQUES
Aspect allongé,
forme de balle de revolver ou d'obus
I 1. Classification
I. 2. Structure
I. 3 . Multiplication

ARN capside Enveloppe


polarité négative hélicoïdale Origine cytoplasmique
non segmenté ou tubulaire Virus fragile
+transcriptase GpG: immunogène/ Ac neutralisant,
protecteurs
I. CARACTERES VIROLOGIQUES

Multiplication du virus: Groupe V (Baltimore)


I 1. Classification
I. 2. Structure
I. 3 . Multiplication

Corps de Negri: Ag rabique,


nucléocapsides virale
II. EPIDEMIOLOGIE-PHYSIOPATHOLOGIE-
POUVOIR PATHOGENE

II. 1 Epidémiologie

II. 2 Physiopathologie

II. 3 Pouvoir pathogène


II. EPIDEMIOLOGIE-PHYSIOPATHOLOGIE-
POUVOIR PATHOGENE

II. 1 Epidémiologie (1/2) Réservoir


II. 2 Physiopathologie

II. 3 Pouvoir pathogène

Trois cycles
- rage des rues ou rage canine : chiens errants (pays en
développement)

Cycles - rage sylvatique ou rage des animaux sauvages : renard


roux (Europe), raton laveur (Etats-Unis), mangouste
épidémiologiques (Afrique), moufette - putois aux USA (Arizona), ours
(Roumanie)

- rage des chiroptères : vampires en Amérique centrale et


du sud (Brésil), chauves-souris insectivores et frugivores
dans le monde entier
II. EPIDEMIOLOGIE-PHYSIOPATHOLOGIE-
POUVOIR PATHOGENE

Transmission transcutanée (+++)


virus présent dans la salive de l’animal
II. 1 Epidémiologie (2/2) • morsure, griffure
• à travers excoriations cutanées
II. 2 Physiopathologie • léchage sur une peau lésée
Transmission interhumaine (rare)
II. 3 Pouvoir pathogène
Greffe de donneurs décédés dans contexte
neurologique

OMS
• Maladie tropicale négligée
• 02 millions de sujets exposés par an
• plus de 50.000 morts tous les ans
 majorité en Inde
 40% des cas chez les enfants <15 ans.
Côte d’Ivoire (2021): 14 876 cas d’exposition
II. EPIDEMIOLOGIE-PHYSIOPATHOLOGIE-POUVOIR PATHOGENE
II. 1 Epidémiologie
II. 2 Physiopathologie

II. 3 Pouvoir pathogène

virus neurotrope
• après inoculation, réplication locale au niveau des myocytes
• atteinte du système nerveux et infection des neurones
périphériques innervant la zone d’inoculation
• diffusion de façon rétrograde ou centripète jusqu’à la
moelle épinière
• propagation au système nerveux central avec multiplication
massive (particulier au niveau de l’hippocampe et du tronc
cérébral). A ce stade toute vaccination antirabique est
rendue inefficace
• dissémination de façon antérograde ou centrifuge à tout
l’organisme (tissus nerveux associés au cœur, foie,
pancréas, poumon, rein, estomac, etc.), avec présence
intermittente au niveau de la salive, de la cornée ou du
liquide céphalorachidien
II. EPIDEMIOLOGIE-PHYSIOPATHOLOGIE-POUVOIR PATHOGENE

II. 1 Epidémiologie
II. 2 Physiopathologie
II. 3 Pouvoir pathogène

• incubation est silencieuse: 1 à 6 mois (moyenne : 45 jours), être plus courte


: 7 jours ou à l’inverse prolongée, jusqu’a 6 ans.
• début brutal (2 a 10 jours): douleurs ou des paresthésies au niveau de la
région mordue
• période d’état: tableau d’encéphalomyélite progressive aigue avec deux
formes cliniques principales :
- forme spastique dite rage ≪ furieuse ≫ (70 % des cas) : le malade
est hyperactif, excité
- forme paralytique dite rage ≪ muette ou tranquille ≫ (30 % des cas) :
les muscles sont progressivement paralysés a partir de l'endroit de la
morsure.
• deux signes pathognomoniques (caractéristiques) de la rage: hydrophobie,
aérophobie
• évolution est fatale: par arrêt cardio-respiratoire dans la rage furieuse, par
un coma dans la rage paralytique
III. DIAGNOSTIC AU LABORATOIRE

Prélèvement
• frottis conjonctival ou nasal
• biopsie cutanée, cérébrale
• autres: salive, LCS, urines
• cerveau du chien abattu (enragé)
III. DIAGNOSTIC AU LABORATOIRE

Virologique ou direct
- isolement du virus rabique, en routine sur culture cellulaire à partir
de broyats cérébraux et révélation par IF
- mise en évidence des antigènes rabiques par IF sur biopsie
cérébrale (diagnostic post-mortem)
- détection des ARN viraux et le typage des souches virales par
RT-PCR, à partir d’une de salive, LCR ou de prélèvements de
peau (diagnostic intra-vitam/ante-mortem ou post-mortem)
- recherche des corps de Négri dans les cellules de la corne
d’Ammon, en anatomo-pathologie (autopsie)

Sérologique ou indirect
- détection des anticorps antirabiques, qui présente peu d’intérêt, la
séroconversion étant très tardive et inconstante,
IV. ELEMENTS DE PREVENTION-TRAITEMENT

Prévention

Vaccination
• chiens, chats et bétail en zone endémique
• sujets professionnellement exposés : vétérinaires, gardes-
chasses, techniciens de laboratoire, chiroptérologues,
réanimateurs en neurologie (titre préventif)

Évaluation de l’efficacité de la vaccination


• suivi titre des anticorps anti-glycoprotéine d'enveloppe
(anticorps neutralisants)
IV. ELEMENTS DE PREVENTION-TRAITEMENT

Traitement: Mesures à prendre après exposition potentielle au


virus
Si animal mordeur potentiellement enragé:
• abattre l’animal
• recherche le virus dans le cerveau

Si animal domestique mordeur apparemment sain


• examiner par un vétérinaire toutes les semaines
pendant 3 semaines
• recherche des signes cliniques de la rage
IV. ELEMENTS DE PREVENTION-TRAITEMENT

Traitement: Mesures à prendre post exposition potentielle


(PPE) au virus

Vis-à-vis du sujet mordu


• désinfection de la plaie, pendant au moins 15 minutes à l’eau et
au savon, avec un détergent, avec de la povidone iodée ou
d’autres antiseptiques

• prophylaxie antitétanique et l'antibiothérapie

• vaccination sans retard


IV. ELEMENTS DE PREVENTION-TRAITEMENT

Vaccins antirabiques: deux types :


- vaccins non purifiés préparés sur cerveau d’animaux adultes (vaccin type
Semple,1911), toujours préparé et utilisé en Inde ou sur cerveau de
souriceaux nouveaux-nés (vaccin type Fuenzalida-Palacios, 1955). Ce sont
des vaccins encéphalitogènes, peu immunogènes, utilisés dans les PED,
car fournis gratuitement ou à bas prix.

- vaccins inactivés préparés sur culture cellulaire ou sur œuf embryonné,


non encéphalitogènes, très immunogènes (efficacité : 100 %), mais chers et
d’un cout prohibitif

Recommandations de l’OMS
ne s’appliquent qu’aux vaccins inactivés (VCCOE pour vaccins préparés sur
cultures cellulaires ou œufs embryonnés).
IV. ELEMENTS DE PREVENTION-TRAITEMENT

Les protocoles thérapeutiques : traitement après exposition, deux modes

• traitement après exposition par voie intramusculaire (IM)/deltoïde, validés


par OMS (1996) :
- protocole dit d’Essen : 5 injections à J0, J3, J7, J14 et J28,
- protocole simplifié dit de Zagreb : 4 injections : 2 à J0, 1 à J7, 1 à J21. Ce
schéma vaccinal simplifie 2-1-1 a d’importantes répercussions économiques
(vaccins, consultations, déplacement : 3 jours de traitement).

• traitement après exposition par voie intradermique (ID), utilise qu’une faible
quantité d’antigènes (0,1ml au lieu de 1 ml pour la voie IM), d’ou un coût réduit,
mais nécessitent une formation des personnels, des centres très fréquentés,
une injection à J90 :
- protocole dit d’Oxford : 8 injections à J0, 4 à J7, 1 à J28, 1 à J90,
- protocole de la Thaï Red Cross : 2 injections à J0; 2 à J3; 2 à J7; 1 à J28;
1 à J90.
IV. ELEMENTS DE PREVENTION-TRAITEMENT

Mesures PPE selon la nature de contact avec l’animal

Catégories de contact avec un animal


Mesures de prophylaxie (PPE)
présumé porteur de la rage
Catégorie I – toucher ou nourrir l’animal, Lavage des surfaces cutanées
léchage de la peau saine (pas d’exposition) exposées, pas de PPE
Catégorie II – mordillage de la peau nue,
Lavage de la plaie et vaccination
griffures ou égratignures superficielles sans
immédiate
saignement (exposition)
Catégorie III – morsures ou griffures uniques
ou multiples ayant traversé le derme,
Lavage de la plaie, vaccination
contamination des muqueuses ou d’une peau
immédiate et administration de
lésée par la salive après léchage par un
l’immunoglobuline antirabique
animal, exposition par contact direct avec des
chauves-souris (exposition grave)
CONCLUSION

• virus à ARN, enveloppé et fragile


• réservoir du virus: principalement chiens errants, certains carnassiers
sauvages et les chauves-souris
• homme contaminé par morsure ou contact direct avec la salive
infectée de ces animaux
• encéphalomyélite constamment mortelle
• diagnostic virologique+++
• pas (encore) de chimiothérapie efficace sur le virus rabique
• traitement se fonde sur prévention par un vaccin inactivé administré
habituellement immédiatement après exposition,

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