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ANKYLOSTOMOSE
- Necator americanus
• Epidémiologique
Ankylostomiase représente l’une des parasitoses les plus répandues au monde, avec
près de 800 millions d’individus infectés dans le monde et responsable d’une morbidité́
importante et d’une mortalité́ non négligeable
• Clinique
Caractère particulier hématophagie Anémie grave ( parfois mortelle) en cas
d’infestation importante
• Diagnostic: mise en évidence des œufs dans les selles méthode Kato
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INTRODUCTION
Intérêt 2/2
• Retentissement dramatique :
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INTRODUCTION
Historique
• 1838: Agent causal découvert / Angelo Dubini /autopsie d’une paysanne (Milan)
Agchylostoma ( agkylo = crochu ; stoma= bouche) Ankylostoma 1848
• 1868: N. americanus
• 1878: pouvoir pathogène du ver et quelques années plus tard on décrit l’ANEMIE DES
MINEURS
• Embranchement : Nematodes
• Classe : Secernentea
• Ordre : Strongylida
• Famille : Ankylostomatidae
• Genres : Ankylostoma et Necator
• Espèces:
- Ankylostoma duodenale
- Necator americanus
1.Agent pathogène
b) MORPHOLOGIE
• Adultes : petits vers cylindriques blanc nacré ou rosé ( suite à un repas
sanguin)
- : : 8-11 mm /0,5 mm
- : 18 mm/ 0,6 mm
1.Agent pathogène
Extrémité antérieure
• Structure mise à profit pour identifier les adultes : elle est à rapprocher de
l’importance du saignement
A. duodenale :
- 4 crochets recourbés en hameçon
- spoliation sanguine: 0,2 ml sang/j/ver
N. americanus :
- Paire lames tranchantes ventrales
- spoliation sanguine: 0,02 mL sang/ j/ver
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Epidémiologie
1. Agent pathogène
Extrémité postérieure
A. duodenale N. americanus
- Large bourse copulatrice caudale, armée de 7 - Bourse copulatrice plus haute que large
paires de rayons chitinisés (2 ventraux, 2 dorsaux, 3 - Les côtes chitinisées : disposition différente
latéraux) –> maitiennent ouverte
- Bourse abrite orifice cloacal + 2 spicules - Spicules copulateurs: extrémité distale en harpon
copulateurs, glissant dans une gaine
- Extrémité postérieure conique avec petite pointe - Extrémité postérieure: PAS DE POINTE
effilée post- anale
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Epidémiologie
1. Agent pathogène
N. americanus:
70/40 µm
8 blastomères à la ponte 13
Epidémiologie
1.Agent pathogène
• Larves:
- Rhabditoïdes : 250 à 300 µm de long, semblables dans les 2 espèces
Œsophage à double renflement
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Larves strongyloïdes d’ankylostomidés
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Diagnostic différentiel des larves strongyloïdes d’ankylostomidés
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Epidémiologie
1. Agent pathogène
c) Biologie
A. duodenale N. americanus
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I- Epidémiologie
2. Réservoir de parasite
3. Hôte réceptif
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I- Epidémiologie
4. Mode de contamination
•Les larves d’ankylostomes ont un histotropisme
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I- Epidémiologie
5. Cycle évolutif:
1ère phase : milieu extérieur.
- Les Ankylostomes sont ovipares: Elimination des œufs dans le milieu extérieur
avec les selles
- Maturation si : Température (25 - 30°C),, sol ombrageux
Bonne humidité et oxygenation
T° optimale pour l’éclosion des oeufs est plus faible pour:
A.duodenale (22-26 ◦C) que pour
répartition géographique
N.Americanus (27-30 ◦C)
Les oeufs s’embryonnent Eclosion : Larve rhabditoïde L1 (24-48h) larve
strongyloïde L2 (J3)
L2 mue, conserve sa gaine et devient L3 strongyloïde enkystée (J7) : forme
infestante
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I- Epidémiologie
5. Cycle évolutif:
1ère phase : milieu extérieur.
Larve L3
Géotropisme –
Histotropisme +
Thermotropisme +
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I- Epidémiologie
5. Cycle évolutif:
2ème phase : organisme humain
- L3 infestante : pénétration active transcutanée ( espaces inter digitaux plantaires +++)
- La larve empreinte la voie sanguine, parvient au cœur droit, aux poumons puis passe
dans les alvéoles pulmonaires, remonte l’arbre trachéo-bronchique jusqu’au carrefour
aéro-digestif
-A la faveur d’une toux ou déglutition : bascule dans le TD et gagne sa localisation en
fonction de l’espèce: Ankylostoma duodenalis: Duodénum
Necator americanus : Haut du Jéjunum
Dans le tube digestif: Les larves → dernière mue : Adulte (vers le 40e jour).
NB: On estime qu’il s’écoule 49 jours (pour A.duodenale) à 56 jours (pour N. americanus) entre le moment où
la larve infestante (L3) pénètre chez l’homme et le moment où le ver adulte femelle libère ses œufs.
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I- Epidémiologie
5. Cycle évolutif:
Les larves arrêtent leur développement et restent à l’état quiescents dans les tissus
(musculaires ou intestinaux ) ≈ 40 semaines avant de reprendre leur croissance lors de
la saison suivante.
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Figure 9 :Cycle parasitaire des ankylostomes
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I- Epidémiologie
6. Facteurs favorisants
D’ordre général: D’ordre individuels
- Humidité: le sol humide, boueux et riche en humus favorise le - L'âge: les mineurs
développement des larves
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I- Epidémiologie
7. Repartition géographique
• Parasitose cosmopolite qui sévi dans les pays chauds et humides, gouvernée par les
exigences thermiques des Larves
Les aspects épidémiologiques varient selon le niveau socioéconomique et sanitaire des pays.
•A. duodenale : d’origine Europeen - à partir de 22° C
zones subtropicales et tempérées :
Afrique du Nord, Europe méridionale, Nord de l’Inde et de la Chine
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II.Symptomatologie
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II.Symptomatologie
Fréquemment asymptomatique si infestation faible
- Pénétration : d’abord mécanique due à la mobilité de la larve puis aidée par l’équipement
enzymatique sécrété
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II.Symptomatologie
1. Incubation: Phase de pénétration cutanée
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II-Symptomatologie
- Transit des larves irritation des voies aériennes supérieures « catarrhe des
gourmes » (toux quinteuse afébrile , dysphagie avec sialorrhée, dysphonie, …) ,sans
infiltrat pulmonaire radiologique, sauf en cas d’infestation massive
- Manifestations allergiques comme dyspnée asthmatiforme,
- Un syndrome de Loeffler :Symptomatologie pulmonaire moins intense que lors
d’infestations par Ascaris
- Signes généraux (crise urticarienne) peuvent accompagner la migration des larves
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II- Symptomatologie
3. Phase d’ état intestinale :
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II-Symptomatologie
3. Phase d’ état intestinale
Manifestations digestives :
• Si en petit nombre dans le tube digestif : parfois bien toléré,
• Quand le nombre de parasites augmente(n > 500 vers), surtout chez les
sujets malnutris : gastrite ou duodénite:
- Douleur épigastrique,
- Sensation de pesanteur,
- Ballonnement,
- Diarrhée constante (cinq à dix selles/jour),
- Selles + foncées que sanglantes
- A la palpation : un gros foie de stase
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II- Symptomatologie
3. Phase d’ état intestinale
Manifestations anémiques :
Anémie ferriprive par carence martiale (+++) Charge parasitaire
La durée de l’infection
• Signes d’anémie constants mais intensité est fonction Le type d’ankylostome
La spoliation sanguine qui survient est davantage en rapport avec l’érosion et le saignement
des muqueuses digestives qu’à la consommation de sang par les vers
Pertes sanguines + importantes avec A. duodenale ( 0,2 Ml/ jour/ ver) qu’avec N. americanus
( 0,02 ml/ jour/ par ver)
• Cliniquement :
asthénie, dyspnée d’effort, tachycardie, palpitations, souffle systolique, pâleur
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III. DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
1. Circonstances du diagnostic
Eléments épidémiologiques
• Parasitose cosmopolite
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III. DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
1. Circonstances du diagnostic
Eléments cliniques
• Fonction: phase de développement du parasite et intensité infestation
• Non spécifiques
• Hypoprotidémie
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III. DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
2. Diagnostic parasitologique
Diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence de l’agent pathogène sous l’une de ses
formes évolutives.
Prélèvements (1) :
• Selles:
- de préférence au laboratoire dans un récipient propre
- Acheminement immédiat après émission
- Renouveler en cas de négativité en raison émission intermittente des œufs ‘règle 3*3’
- Ingestion laxatifs ou médicaments opaques (charbon): à éviter la veille du prélèvement
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III. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
2. Diagnostic parasitologique
Prélèvements (2)
• Biopsie
• vomissures
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III. DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
2. Diagnostic parasitologique
Examen macroscopique
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III. DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
2. Diagnostic parasitologique
Examen microscopique à l’état frais
NB: les selles liquides ne sont pas diluées avec de l’eau physiologique
Figure 11: les étapes de préparation d’un échantillon pour examen microscopique à l’état frais
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III. DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
2. Diagnostic parasitologique
Examen microscopique à l’état frais
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III. DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
2. Diagnostic parasitologique
Examen microscopique après concentration
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III. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
2. Diagnostic parasitologique
Examen microscopique après concentration :
Principe :
• Méthode diphasique utilisant le mélange formol 10% - éther.
• Les matières organiques sont dissoutes dans la phase organique (surnageant)
• les œufs sont retrouvés dans la phase aqueuse (culot).
Indication :
Technique très sensible permettant la mise en évidence des œufs
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d’ankylostomes
III. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
2. Diagnostic parasitologique
Examen microscopique après concentration : « Méthode de Ritchie modifiée »
« Méthode de Willis »
• Simple et utilisable en routine
« Téchnique de Kato-Katz »
• Technique d´étalement épais des selles sous cellophane.
• Technique qualitative (éclaircissement) et quantitative (numération des œufs)
• Utilisant une solution transparisante soit:
- Solution no 1 : Liquide de kato ( glycérine, eau distillée, solution de vert de Malachite à 3%)
- Solution no 2 : Mélange à volume égale de: - Formol + eau saturée de NaCl
- PEG* 300 + eau saturée de NaCl
Matériel :
1. Microscope
2. Spatule en bois
3. Maille métallique ou en plastique
4. Gabarit avec fosse de mesure
5. Lame de verre
6. Papier cellophane absorbant
7. Clips
8. Papier buvard
9. Gants
10. Solution no 1 ou no 2 Cellophane
Gabarit tamis
imbibé
III.2. Diagnostic parasitologique 1 2
« Technique de Kato-Katz »
Mode opératoire :
1. Tremper les bandes de cellophane dans la solution
transparisante (pendant au moins 24h avant l’emploi) 3 4
2. Déposer une petite quantité de selles sur morceau
de papier (le papier journal convient parfaitement )
3. Tamiser les selles en appuyant fortement le tamis
métallique sur les selles
4. Appliquer une plaque perforée (Gabarit) sur une 5 6
lame porte-objet
5. Remplir le trou du gabarit de selles tamisées
6. Retirer la plaque perforée
7. Étaler les selles sous un rectangle de cellophane 7 8
imbibé d’une solution transparisante
8. Retourner la préparation et l’écraser sur une feuille
de papier buvard
9. Examiner la préparation à l’objectif 10 puis 40
Figure 16 : Téchnique Kato-katz
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Source : Hossain et al. Journal of Bacteriology & Mycology (2018).
III. DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
2. Diagnostic parasitologique
Examen microscopique après concentration :
« Technique de Kato-Katz »
Numération des œufs pour déterminer l’intensité de l’infection
NB : Lorsque l’examen est effectué tardivement, possibilité d’observer les larves rhabditoïdes et parfois
même les larves strongyloïdes. 51
III. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
2. Diagnostic parasitologique
Coproculture de Harada-Mori:
• Une mise en culture à partir d’une quantité plus importante de selles peut apporter
un résultat positif
Principe :
Technique de maturation permettant d’obtenir des larves strongyloides et de différencier
entre les espèces d’ankylostomes et de faire le diagnostic différentiel avec l’anguillulose
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III.2. Diagnostic parasitologique
Coproculture de Harada-Mori:
Technique :
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III. DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
III.2. Diagnostic parasitologique
Coproculture de Harada-Mori:
Résultats :
• Examiner les cultures toutes les 48h pendant 8 à 12 jours
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III. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
2. Diagnostic parasitologique
Recherche des vers adultes
• Le diagnostic d’espèce est réalisé d’après les caractères morpho- logiques des
vers adultes récoltés dans les selles émises 48 heures après un traitement
antihelminthique à action paralysante.
• Elles sont mises en suspension avec de l’eau ordinaire dans un verre à pied,
avec un agitateur, puis étalées dans un récipient de grande surface que l’on
examine sur un fond noir
• Examen au microscope et l’identification de la capsule buccale permet le
diagnostic d’espèce .
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III. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
2. Diagnostic parasitologique
Recherche des vers adultes
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III. DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
3. Diagnostic Immunologique
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IV . Principes thérapeutiques
1) Buts:
Correction de l’anémie
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IV . Principes thérapeutiques
2) Moyens
2.1. Médicaments anti-helmintiques
a) Dérivés imidazolés
b) Autres médicaments
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2) Moyens
2.1 Médicaments anti-helmintiques
a) Dérivés imidazolés
Mebendazole: Vermox , Meben
Présentation :
comprimés de 100mg, et de 500mg
solution buvable dosée à100mg/5ml (20mg/ml)
Posologie :
100mg 2 fois par jour pendant 3jours chez l’adulte ou 500mg en prise unique
Chez l’enfant une c m 2 fois par jour pendant 3 jours.
Contre indications :
il est déconseillé au premier trimestre de la grossesse
et en cas d’hypersensibilité .
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2) Moyens
2.1 Médicaments anti-helmintiques
a) Dérivés imidazolés
Flubendazole : Fluvermal
Présentation :
comprimés dosés à 100 mg
solution buvable dosée à 125 mg/5ml (25 mg/ml)
Posologie :
100 mg 2 fois /j pendant 3 j chez l’adulte .
Contre indication : femme enceinte ou allaitante.
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2) Moyens
2.1 Médicaments anti-helmintiques
a) Dérivés imidazolés
Albendazole : Zentel Alben
Présentation:
comprimés de 400 mg
suspension buvable à 40 mg / ml
Posologie : 400 mg en une seule prise
Contre indication : femme enceinte ou allaitante .
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2) Moyens
2.1 Médicaments anti-helmintiques
b) Autres médicaments
Le pyrantel : combatrin , helmintox
Présentation :
comprimé de 125 mg et 250 mg
suspension buvable 50 mg / ml
Posologie :
10 mg / kg en une seule prise pendant 3 j
Absence de contre-indication chez la femme enceinte.
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2. Moyens
2.1 Médicaments anti-helmintiques
b) Autres médicaments
Le traitement de la larva migrans cutanée.
Ivermectine 200 mg / kg par voie orale en dose unique .
Albendazole 400 mg par voie orale une fois /j pendant 3 à 7 j
Comme traitement local:
application d’une solution ou crème à base de thiabendazole .
ou pommade à base albendazole sur la zone affectée .
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2. Moyens
2.2 Traitements de l’anemie
Traitement Martial
L’infection intestinale chronique sévère peut entrainer une anémie ferriprive.
Le traitement martial repose sur l’administration du fer ( fer ferreux) par voie orale
La posologie :
100 à 200 mg / j chez l’adulte
6 à 10 mg / kg chez l’enfant de moins de 30 kg
Durée du traitement :
jusqu’à la normalisation de la ferritinemie .
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2. Moyens
2.1 Traitement de l’anémie
Transfusion sanguine
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1. But :
Rompre la chaine de transmission épidémiologique
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2. Moyens :
2.1. En zone d’endémie
a) Mesures individuelles :
Surveillance clinique et para clinique continue qui est nécessaire pour identifier les
infections asymptomatiques.
Lutte contre le péril fécal avec des mesures générales en vue de prévenir la souillure du
sol par les matières fécales .
Chimio-prophylaxie de masse.
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2.Moyens
2.2 En zone non endémique :
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3 . Programme de lutte
En Afrique :
Projet spécial pour l’élimination des maladies tropicales négligées
Au Sénégal:
Le programme national de lutte contre les géo helminthiases dont les objectifs sont
intégrés dans le plan stratégique nationale de lutte contre les maladies transmissibles
négligées pour le contrôle des géo helminthiases au niveau des districts endémiques .
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Conclusion
L’ankylostomiase reste un problème de santé majeure dans les régions
tropicales , associée aux autres helminthiases.
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