Cours destiné au 3ème Médecine 2021-2022 Dr. SAADNI F.

Les cestodes parasites de l’homme à l’état larvaire

Généralités :
Les cestodoses larvaires sont des affections liées au développement dans l’organisme humain,
de larves de parasites appartenant à la classe des cestodes. Ces larves se développent dans
différents tissus, suite à une contamination accidentelle.
Epidémiologie :

Le parasite L’hôte définitif La larve L’hôte La maladie

adulte intermédiaire *
Echinococcus Chien Hydatide Herbivore : Hydatidose
granulosus uniloculaire mouton+++
granulosus
Echinococcus Renard, chiens Hydatide Rongeurs Echinococcose
multilocularis (canidés) multiloculaire multiloculaire
ou alvéolaire
Tænia solium Homme Cysticercus Porc Cysticercose
cellulosae
Tænia multiceps Canidés Cénure Herbivores Cénurose
er
Diphyllobothrium Canidés (chiens, Sparganum 1 : cyclops Sparganose
mansoni chats) 2ème : poisson,
grenouille

*Remarque : l’homme peut être un hôte intermédiaire accidentel, chez qui se développe la
larve du parasite sans aboutir au stade adulte => c’est l’impasse parasitaire.

L’hydatidose
I. Définition :
Hydatidose = kyste hydatique = Echinococcose hydatique = Echinococcose uniloculaire
↓
Du Grec : kustis => vessie et Udor => eau. C’est une maladie touchant les herbivores et
l’homme accidentellement, due au développement dans ses tissus, de la larve « hydatique »
d’un cestode adulte : Echinococcus g. granulosus.

II. Epidémiologie
1. Morphologie :
Ver adulte : Tænia echinocoque (chien)

Fig. 1 : Un petit tænia de 2 à 3 mm, son

scolex est muni de 4 ventouses et une
double rangée de crochets. Il possède
de 3 à 4 anneaux dont le dernier occupe
le ¾ du corps.

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- L’œuf : ou onchosphère ovalaire contient l’embryon hexacanthe : c’est la forme

de contamination.
- La larve, hydatide ou kyste hydatique :
C’est une formation vésiculaire de taille variant entre 1cm à 30cm de diamètre. La succession
de l’extérieur vers l’intérieur des membranes du kyste est schématisée dans la Fig. 2, il y a :

 Adventice : une réaction fibreuse de l’hôte (tissus de l’hôte)

 Cuticule : membrane externe du kyste
 membrane proligère : ou membrane interne c’est l’organe noble du kyste d’où
bourgeonnent les vésicules filles renfermant les protoscolex.
 le sable hydatique : le liquide hydatique où baignent les éléments internes du kyste,
contenant des sels minéraux, glucides, protides…

Fig. 2 : structure du kyste hydatique.

2. Les différents hôtes et mode de contamination
 Hôte définitif : le chien
 Hôte intermédiaire : les herbivores et l’homme accidentellement
 Contamination : L’homme se contamine par les œufs :
- Suite à l’ingestion d’aliments souillés,
- Ou par les mains sales,
- Ou en caressant le pelage d’un chien parasité, ce qui constitue un mode
d’infestation assez fréquent chez les enfants.
3. Cycle évolutif
Le ver adulte Echinococcus granulosus vit dans l’intestin du chien sans provoquer de
gêne particulière, sauf un léger prurit anal => le chien se lèche la région anale => dissémine
les œufs sur tous son pelage. Le dernier anneau du parasite, gravide d’œufs se détache dans
les déjections de l’animal, souillant le milieu extérieur.
Les bovins et les ovins principalement et l’homme accidentellement, se contaminent par
ces œufs embryonnés, qui perdent leur coque dans l’estomac => embryon traverse la paroi
digestive → atteint le foie essentiellement, et plus rarement d’autres organes (poumon,
cerveau, muscle, cœur, rein…) et se développent en larve hydatique. L’évolution de la
maladie est chronique, en quelques années la taille du kyste atteint la taille de la tête d’un
enfant.
Les chiens se contaminent par l’ingestion des viscères hydatifères, qui évoluent en vers
adultes en 60 jours, et le cycle reprend.

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4. Répartition géographique :
Cosmopolite, répondue dans les pays d’élevage des moutons guidés par les chiens.
- Amérique : USA, Argentine, Mexique
- Europe du Sud : France, Italie
- Afrique : le Maghreb => Algérie ++++

III. Clinique :
Le tableau clinique de l’hydatidose dépend de la localisation du kyste :
A. Hydatidose hépatique :
Le foie est l’organe le plus touché (70 à 80%) ; on note une hépatomégalie souvent bien
tolérée de découverte fortuite (à la faveur d’un examen médical de routine). L’imagerie est
caractéristique : une déformation en brioche de la coupole sous diaphragmatique droite.
B. Hydatidose pulmonaire :
Dans 10 -15% des cas, de découverte fortuite lors d’un téléthorax => image liquidienne. La
complication majeure est la rupture du kyste donnant une vomique : c’est un vomi salé
contenant les éléments internes du kyste (vésicules, protoscolex, crochets…)
C. Autres localisations :
Plus rares mais dangereuses : cerveau, cœur, rate, pancréas, muscles, os…d’évolution grave.
Complication commune : L’echinococcose secondaire : est liée à la rupture ou fissuration
du kyste sous pression ou suite à une intervention chirurgicale ; les vésicules et les
protoscolex libérés vont être disséminé dans l’organisme et redeviennent des kystes à leur
tour.

IV. Diagnostic
 Orientation :
- Clinique : HPM, signes de compression d’organes, vomique…
- Radiologie : image d’un kyste liquidien
- Biologie : FNS → hyper Eosinophilie modérée
- Epidémiologique : origine (zone d’élevage), profession (bergers, éleveurs)
 Diagnostic de laboratoire = parasitologique :
 Direct :
- Difficile voir impossible => localisation viscérale du kyste et ponction proscrite
du kyste à cause du risque d’une échinococcose secondaire ou choc anaphylactique
- Sauf cas de la vomique issue d’un kyste hydatique pulmonaire rompu => des
membranes, des vésicules filles, des protoscolex et crochets
- En post opératoire => identification des pièces retirées
 Indirect (sérologie)
- Exploration de l’immunité cellulaire : IDR de Casoni => test cutané d’intérêt
épidémiologique (enquêtes), dépassé : n’est plus utilisé pour le diagnostic de
routine
- Exploration de l’immunité humorale : recherche d’Anticorps (Ac) spécifiques
sériques par différentes techniques :

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o Immuno-précipitation : IEP ‘ImmunoEléctroPhorèse’ révèle l’arc 5

spécifique de la fraction majeur immunogène
o Hema-agglutination passive : HAI avec un seuil de positivé de 1/160
o ELISA et Western Blot : d’actualité, plus sensibles

V. Traitement
- Chirurgie : ablation du ou des kystes
- Suivi d’une surveillance sérologique de la réponse de l’hôte :
 Si augmentation continue du titre d’Ac => rechute
 Si augmentation puis diminution => guérison

VI. Prophylaxie :
- Au niveau du réservoir animal HD : chien +++ :
 Traiter les chiens parasités, des éleveurs
 Interdire l’accès aux abattoirs aux chiens errants
 Abattage des chiens errants dans les zones d’endémies
- Au niveau de l’hôte intermédiaire naturel : herbivore
 Interdire l’abattage clandestin
 Surveillance vétérinaire des abats
 Incinérer ou enterrés les viscères hydatifères
- Au niveau de l’homme
 Education sanitaire : se laver les mains suite au contact avec les chiens
(enfants+++)
 Dépistage et traitement des malades
 Sensibilisation de la population