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Onchocercose

Dr Doudou SOW
Service de Parasitologie, UCAD
Introduction
• Onchocercose - cécité des rivières
• Filariose cutanéo-dermique due à Onchocerca volvulus
– adultes vivent sous la peau
– les microfilaires dans le derme et les tissus de l’œil.
• Maladie transmise par la piqûre d’un insecte vecteur du
genre Simulium.

• Probléme de santé publique


– 200 millions de sujets exposés,
– 20 millions de sujet atteints
– 500 000 aveugles.
EPIDÉMIOLOGIE
Epidémiologie
• Agent pathogène
• Classification
– Phylum des Nemathelmninthes
– Sous Phylum des Nematodes
– Ordre des Spirurida
– Famille des Filariidae
– Genre Onchocerca
– Espèce Onchocerca volvulus

• Morphologie
– Adulte:
• ver effilé, blanc opalin et assez transparent
• Cuticule striée transversalement.
• Mâle très petit:
– 3 cm de long sur 0.2 mm de large.
– Extrémité caudale recourbée en crosse et est pourvue de 2 spicules
• Femelle plus grande
– 5 à 7 cm sur 0.4 à 0.6 mm.
Agent Pathogène
Morphologie de la Microfilaire:
300µ de long sur 8 µ de large ;

 courbures rigides ou anguleuses ;

Pas de gaine ;

Espace céphalique long ;

Noyaux somatiques gros, ovalaires,


distincts et alignés en double ou
triples file ;
Extrémité postérieure effilée avec
des noyaux sub-terminaux.
Agent Pathogène
Cycle évolutif:
Dixène :
un hôte vertébré;
un hôte invertébré.
Chez la Simulie
A l’occasion d’un repas de sang sur un
homme infesté, la simulie absorbe les
microfilaires dermiques.

Les larves traversent la paroi stomacale,


passent dans la cavité générale de l’abdomen
et gagnent les muscles thoraciques, entre les
fibres desquelles elles se logent et
poursuivent leur cycle évolutif.

Elles vont subie 2 mues pour donner des


larves LIII.
Larve LIII = forme infestante. Elle est très
mobile et gagne la trompe de l’insecte.
Durée moyenne du cycle 7 jours.
Agent Pathogène
Cycle évolutif:
Chez l’homme
A la faveur d’un repas de sang, les larves
infestantes s’échappent de la trompe de la
simulie et pénètrent activement à travers la
peau de l’homme ;
elles deviennent adultes en 3 mois à 2 ans.
Adultes vivent pelotonnés à plusieurs (1
mâle et 2 femelles en moyenne) dans des
nodules ou ‘’ kystes’’ » ou onchocercomes,
situés
sous le derme au niveau des plans osseux,
ceinture pelvienne,
le gril costal
ceinture scapulaire
Agent Pathogène
Cycle évolutif:
Chez l’homme
Il existe quelques filaires adultes libres dans les tissus
dermiques et dans les nodules profonds et qui sont
indécelables à la palpation.

La longévité des adultes est estimée à une vingtaine


d’années.

Femelles sont vivipares et pondent en continu des milliers


de microfilaires qui circulent dans le derme sans aucune
périodicité.

Ces microfilaires sont concentrés dans certaines zones


préférentielles du corps
Jambes , mollet, ceinture pelvienne, ceinture
scapulaire, crâne .

Parfois rencontrés en petites quantités dans le sang,


les urines et les crachats.

Longévité 1 ou 2 ans et s’enkystent dans les


nodules.
Vecteur
Simuli
Réservoir de virus / Hote réceptif
• RV
• Homme principal réservoir de virus de l’onchocercose.
• Certaines espèces de singe parasitées par O.volvulus,
• rôle comme RV négligeable.
• Il existe de nombreuses espèces d’onchocerques parasites des
animaux, notamment des bovins :
– O. gutturosa, O. armillata, O. ochengi et O.gibsoni.

• Hote réceptif
• Tous les hommes sont réceptifs à l’onchocercose quel que soit
leur race, leur sexe ou leur âge.
• Pas d’immunité naturelle.
• Immunité acquise est faible et très peu efficace,
• Possibilités d’augmentation progressive de la charge parasitaire
en cas de surinfection.
Facteurs favorisants
• Facteurs climatiques :
– température ambiante favorable au développement rapide de la
filaire chez le vecteur (25-30°).
• Facteur environnemental :
– réseau hydrographique permettant l’installation de gîtes larvaires
• Facteurs liés au vecteur 
– longévité des femelles :
• ce sont les femelles les plus âgées qui sont seules capables de produire
des larves infestantes.
• La longévité des femelles de savane est plus grande que celle des
femelles de forêt.
• Dynamique des populations :
– l’abondance des femelles influe directement sur l’intensité de la
transmission.
• Préférences alimentaires :
– les espèces anthropophiles favorisant une transmission plus intense
que les espèces zoophiles.
Facteurs favorisants
• Facteurs liés à l’homme
– contacts homme – vecteurs 
– Implantation des populations humaines :
• les villages de première ligne où 90% des adultes sont
infestés sont progressivement désertés bien qu’il s’agisse de
zones irrigables et fertiles.
– Agriculteurs sont le plus exposés.
– L’âge et le sexe :
– les hommes, du fait de leurs activités, plus exposés aux
piqûres que les femmes et les enfants.
• Facteurs liés au parasite
– prévalence des porteurs de microfilaires
– souche de parasite
SYMPTOMATOLOGIE (1)

Troix principaux tableaux cliniques:

Nodules kystiques

Lésions cutanées

Manifestations occulaires
SYMPTOMATOLOGIE (2)

Nodules kystiques
Nodule de taille comparable à celle
d’un pois ou à celle d’une mandarine,
nombre variable:1 à 10 par malade.
Indolores, durs, fibreux roulant sur le
doigt
Peuvent étre palpés au niveau des
plans osseux :
trochanter, coccyx, crête iliaque et
gril costal en Afrique,
région cervico-faciale en Amérique.
Leur présence au niveau de la tête
augmente le risque de complications
oculaires.
SYMPTOMATOLOGIE (3)

Lésions cutanées
– Démangeaisons et grattage :
intenses et souvent insupportables.
Peuvent entraîner la perte de sommeil,
l’hyperexcitabilité etc…

– l’altération de la pigmentation :
dépigmentation très marquée intéressant les
tibias mais peuvent s’étendre à toute la jambe.

– la gale filarienne :
lésions très prurigineuses caractérisées par des
papules parfois surmontées de vésicules ou de
pustules.

– la pachydermie et la lichenification :
aspect de « peau de lézard », c’est-à-dire que
la peau devient épaissie et plissée.
SYMPTOMATOLOGIE (4)
Manifestations oculaires: gravité de la
maladie.
Invasion de l’œil par les microfilaires :
Elles peuvent être observables à la lampe à
fente dans la cornée et la chambre antérieure
(les microfilaires sont toujours vivantes)

Lésions cornéennes :
kératites : kératites nummulaires, pommelées,
cotonneuses, en glace craquelée ou en flocon de
neige
lésion de l’iris : irido-cyclite

Chorio-retinites : certaines formes sont


typiques de l’onchocercose,

Atrophie des nerfs optiques


La cécité : diurne
SYMPTOMATOLOGIE (5)
Autres manifestations cliniques
Atteintes lymphatiques (oedèmes)

Adénopathies inguinales

atteinte de l’état général: perte de poids

Onchocercose généralisée:
présence de microfilaires dans le sang;
les organes profonds;
le LCR l’urine;
 les crachats.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE (1)
• Diagnostic Direct: mise en évidence des
microfilaires
• examen du suc dermique
• Biopsie cutanée exsangue (BCE) ou « skin-snip »  
• Recherche de microfilaires dans les urines et dans le sang 
• Diagnostic de présomption
– l’hyperéosinophilie
– Le test de Mazzotti 
– Diagnostic immunologique
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE (2)
• Diagnostic Direct: mise en évidence des
microfilaires
• Prélèvements:
• examen du suc dermique
• Biopsie cutanée exsangue  
• Urines, sang 
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE (3)
• Diagnostic Direct:
– Examen du suc dermique
• Technique de prélévement:
– Pincer la peau entre les
mors d’une pince de Kocher
ou de Péan,
– A l’aide d’un vaccinostyle,
pratiquer 3 ou 5
scarifications.
• Le suc dermique est ensuite
recueilli sur une lame et examiné
à l’état frais :
– les microfilaires sont alors
vivantes et mobiles
– On peut faire étalement sur
lame et coloration.
– Méthode douloureuse et mal
acceptée par les patients
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE (4)
• Diagnostic Direct:
• Biopsie cutanée exsangue
– Prélever à l’aide d’une pince emporte-pièce calibrée (pince à sclérotomie de
type Walzer ou Holtz), un petit fragment de peau sans faire saigner.
– Les fragments de peaux sont ensuite placés sur une lame ou dans un verre de
montre contenant quelques gouttes d’eau distillée ou de sérum physiologique 
– Examen microscopique au bout de 30 mn , l’examen microscopique au faible
grossissement:
• permet de voir les microfilaires d’O. volvulus s’agitant dans le liquide.

• Le résultat de l’examen peut être amélioré en plaçant le prélèvement

dans une solution de collagénase qui par digestion des tissus, facilite

l’émergence de microfilaires.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE (5)
• Diagnostic Direct:

• Recherche de microfilaires dans les urines et le sang 

– Fréquence de la microfilarurie chez les onchocerquiens ;

– elle augmente après la prise de DEC.

– Les microfilaires d’O.volvulus peuvent également être observées dans le


sang sans périodicité.
– On pourra effectuer

• Examen du culot de centrifugation des urines

• Goutte épaisse et frottis


DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE (6)
• Diagnostic Direct:

• Résultats de l’examen microscopique

• Mise en évidence de la microfilaire d’O.volvulus

– Microfilaire sans gaine de 300µ de long sur 8


µ de large ;
– Courbures régulières;

– Espace céphalique est long ;

– Noyaux somatiques gros, ovalaires, distincts


et alignés en double ou triples file ;
– Extrémité postérieure ( queue) effilée et
souvent repliée
– Les noyaux sont subterminaux.
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE (7)
• Diagnostic Indirect:
– Numération de la formule sanguine:
• Hyperéosinophilie sanguine modérée atteignant 20%
• Elle s’accroit après prise de notézine
– Le test de Mazzotti:
• Administration à un sujet suspect une faible dose de DEC
(1/4 ou ½ comprimé).
• Si sujet parasité:
– manifestations allergiques liées à la lyse des microfilaires: prurit,
urticiaire, fièvre de 40°, œdème.
– Diagnostic immunologique
• Immunofluorescence indirecte
• Immunoelectrophorèse
• Ces réactions sont en général peu spécifiques, il s’agit de réactions de
groupe 
Traitement (1)
• Traitement médical
– Diéthylcarbamazine ou Notézine

– Microfilaricide efficace, administration orale.

– Comprimés de 100 mg.

– La posologie habituelle est de 400 mg par jour (soit 2 comprimés en 2 prises)


pendant 21 jours consécutifs.
– La dose thérapeutique de 400 mg doit étre atteinte progressivement:
• Démarrer par 1/16° de comprimé le premier jour

• Puis augmentation régulière de la dose jusqu’à atteindre la dose efficace

• Permet d’éviter les accidents immuno allergiques (prurit, fièvre, oedémes, adénopathies,
aggravation des lésions occulaires)
• Il est recommandé de lui associer des corticoïdes et des antihistaminiques.
Traitement (2)
• Traitement médical

– Suramine sodique ou Moranyl

• Macrofilaricide.

• Administration IV ou IM,

• Posologie: 20 mg/kg une fois par semaine pendant 5 à 6 semaines consécutives.

• Toxicité rénale.

– Ivermectine ou Mectizan

• Traitement de choix de l’onchocercose.

• Administration orale, comprimés de 6mg.

• Prise unique de 200µg/kg sans dépasser la dose maximale 12 mg.

• C’est un microfilaricide aussi efficace que la DEC.

• Fait disparaître toutes les microfilaires de la peau et de l’œil en une semaine


environ, et inhibe la ponte de nouvelles microfilaires pendant 6 mois ; bien toléré
Traitement (3)
• Traitement chirurgical
– Ablation des nodules ou nodulectomie : permet de suprimer les vers
contenus dans les kystes accessibles ;
– mais les kystes de petite taille ne sont pas extirpables et nombre de filaires
adultes vivent librement dans le derme.
Prophylaxie
• Lutte contre le vecteur
– lutte anti-adulte

– lutte anti-larvaire
• Chimique
– D.D.T., téméphos (Abate): pulvérisation des cours d’eau
• Biologique
– Répandre à la surface de l’eau, une bactérie, Bacillus thuringiensis qui sécrète une
endotoxine mortelle lorsqu’elle est ingérée par les larves de simulie.

• Chimioprophylaxie collective
– distribution annuelle d’ivermectine aux populations atteintes ou exposées à l’onchocercose
– 1 à 4 comprimés d’ivertine
• Protection de l’homme sain
– Eviter les piqûres de simulies par le port d’une tenue vestimentaire adéquate 
– Utilisation d’insectifuges sur les parties découvertes

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