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La Lettre du Neurologue
N° 9 / nov. 2017
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DOSSIER

Addiction sexuelle : définition,


caractéristiques cliniques, causes
neurologiques et options
thérapeutiques

Mis en ligne le 22/11/2017


Mis à jour le 25/11/2017
Auteurs : F. Thibaut

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C'est la perte de la liberté de s'abstenir d'une activité


sexuelle, en règle générale conventionnelle, et sa
fréquence élevée en dépit de conséquences négatives
qui définissent l'hypersexualité.
Les hypersexualités liées à des pathologies
neurologiques restent minoritaires mais présentent
l'avantage d'aider à une meilleure compréhension des
déterminants de ces comportements (rôle du système
dopaminergique et des régions temporales et
frontales).
En association avec des thérapies de type cognitivo-
comportemental, les antidépresseurs
sérotoninergiques ou certains traitements utilisés dans
les autres addictions, même s'ils n'ont pas l'AMM dans
cette indication, sont intéressants.
Dans le cas d'une hypersexualité associée à un
traitement par agoniste dopaminergique, une
réduction voire une interruption, de l'agoniste ou son
remplacement par un agoniste D2 préférentiel sont en
général associés à une disparition de l'hypersexualité.

Indépendamment de toute pathologie neurologique ou psychiatrique


préexistante, nombre d'habitudes comportementales peuvent devenir
excessives, compulsives et addictives, allant parfois même jusqu'à menacer
directement ou indirectement la vie du sujet. La presse française reste
relativement discrète sur une de ces addictions, l'hypersexualité, et son
corollaire, la consommation de pornographie, en particulier chez les
adolescents.

Nous tenterons de donner une définition de l'hypersexualité, d'en


comprendre les déterminants et les liens avec les addictions, de préciser les
maladies neurologiques qui peuvent y être associées, et enfin de proposer
quelques pistes thérapeutiques.

Définition et caractéristiques cliniques de


l'hypersexualité (1)
La définition actuelle de l'hypersexualité repose sur la notion de fréquence
des relations sexuelles ayant abouti à un orgasme, quelles qu'en soient les
modalités (incluant la masturbation). Elle repose sur le rapport Kinsey, publié
aux États-Unis en 1948. Cette enquête évaluait la fréquence des orgasmes
dans une population de plus de 5 000 jeunes adultes américains de la côte
Est. L'hypersexualité est ainsi définie par la persistence d'au moins
7 orgasmes par semaine pendant une durée d'au moins 6 mois à partir de
l'âge de 15 ans. Sa prévalence a été estimée entre 3 et 6 % de la population
américaine. Elle est un peu plus élevée chez les patients séropositifs et chez
les délinquants sexuels présentant une sexualité déviante. Une étude
suédoise (1) rapporte également, dans une population de 1 320 hommes, une
prévalence de 7,6 % d'entre eux ayant eu au moins 4 relations sexuelles par
semaine avec des partenaires, dans l'année qui a précédé l'enquête. Plus
récemment, M.E. Beutel et al. ont rapporté une utilisation excessive de
pornographie sur Internet chez 4,2 % de 2 522 Allemands de sexe masculin de
plus de 14 ans (2). L'hypersexualité fait, en règle générale, référence à des
fantasmes et comportements sexuels non déviants. Parfois, cependant, elle
peut déboucher sur des comportements sexuels répréhensibles, lorsque le
sujet s'exhibe ou viole un partenaire sexuel, par exemple. L'hypersexualité
peut survenir de manière épisodique, dans des périodes de stress ou lorsque
le sujet consomme certaines substances psychoactives ou certains
médicaments. Elle peut également être permanente, et débute alors, en
général, à l'adolescence. N. Langström et R.K. Hanson (3), en 2006, ont
rapporté un âge moyen de début de 18,7 ans (+/7 ans) dans une population
de 2 450 hommes et femmes hypersexuels. Cependant, l'hypersexualité est
surtout l'apanage des hommes (5 hommes pour une femme). Très peu
d'études portent sur les femmes, en dehors de quelques études de cas. Le
déni mais surtout le sentiment de culpabilité et de honte rapportés par les
sujets, associés au stigma social, rendent di"icile l'accès aux soins pour les
sujets qui en sont atteints, en dépit de l'importante détresse et de la
sou"rance psychologique qu'ils éprouvent. Il s'écoule en moyenne 12 ans
avant que le diagnostic ne soit établi. C'est malheureusement encore trop
souvent lors d'une consultation liée à une complication somatique, une
comorbidité psychiatrique, un ennui judiciaire, des di"icultés de couple ou
professionnelles (présentes dans 70 % des cas), des di"icultés sexuelles
(fréquentes, avec 20 % de troubles de l'érection) ou encore une tentative de
suicide que le diagnostic est fait, sous réserve que le médecin soit sensibilisé
au diagnostic d'hypersexualité et qu'il pose la question.

La prévalence des troubles psychiatriques associés est importante (jusqu'à


80 % des cas), en particulier en ce qui concerne les troubles
anxiodépressifs (40 à 90 % des cas d'hypersexualité) et les addictions aux
produits psychoactifs (deux tiers des cas). Les consommations d'alcool ou de
produits illicites, comme le cannabis, les poppers, les cathinones
(méphédrone, etc.) et surtout la cocaïne (50 à 70 % des cocaïnomanes
auraient une addiction sexuelle), sont importantes (un quart des
toxicomanes auraient une addiction sexuelle) ; les autres addictions
comportementales sont moins souvent associées (moins de 30 % des cas).
Toutes ces comorbidités nécessitent une prise en charge spécifique. Des
troubles de la personnalité de tout type sont présents chez 1 patient sur 2.

Les hypersexualités liées à des pathologies neurologiques restent


minoritaires, mais elles présentent l'avantage d'aider à une meilleure
compréhension des déterminants de ces comportements. Elles confirment le
rôle important du système dopaminergique et des circuits de la récompense
ainsi que des circuits impliquant les régions frontales et temporales dans le
comportement sexuel.

Les comportements hypersexuels peuvent recouvrir une grande variété de


comportements sexuels, qui vont des fantasmes intrusifs à des
masturbations compulsives (jusqu'à une quinzaine de fois par jour) en
passant par le voyeurisme, le sexe anonyme, le sexe avec de multiples
partenaires ou des prostitué(e)s, les relations sexuelles à risque (non
protégées, avec des partenaires à risque), la consommation de pornographie
sur Internet (6 à 9 % des hommes y passent plus de 1 à 2 heures par jour), la
consommation concomitante de drogues illicites (cocaïne, poppers) ; ou
enfin le donjuanisme ou les histoires d'amour avec un ou des partenaires
inaccessibles (addiction au sentiment amoureux).

Dans la littérature, 3 modèles conceptuels de l'hypersexualité ont été définis :


ils sont respectivement fondés sur un modèle de type obsessifcompulsif,
faisant un parallèle avec la pathologie obsessionnelle ; un modèle fondé sur
l'impulsivité, qui initierait le comportement, celui-ci étant ensuite entretenu
par la compulsivité ; enfin, un modèle fondé sur l'addiction (1). Chaque
modèle propose ainsi des hypothèses étiologiques et les traitements qui en
découlent. Cependant, le modèle le plus séduisant est celui qui considère
l'hypersexualité comme un comportement addictif, associant ainsi un besoin
irrépressible (craving) précédant le comportement, un comportement sexuel
compulsif, une di"iculté à contrôler ou à interrompre le comportement
sexuel excessif, et sa poursuite malgré les conséquences négatives de toute
nature. Le sujet a en quelque sorte perdu la liberté de s'abstenir d'avoir un
comportement sexuel. Il prend de plus en plus de risques pour assouvir son
besoin sexuel (e"et de tolérance), y passe de plus en plus de temps, et,
lorsqu'il est contraint de l'interrompre, présente des symptômes évoquant
un manque (état anxiodépressif, etc.). L'addiction sexuelle ne figure pas dans
la version révisée du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
(DSM-5) : seul le jeu pathologique y figure comme addiction
comportementale. Pourtant, le donjuanisme et la nymphomanie (pour les
femmes) figuraient dans le DSM-III, et le terme d'“addiction sexuelle non
paraphilique” figurait dans la version révisée du DSM-III pour disparaître
ensuite dans le DSM-IV, alors que la 10e révision de la classification
internationale des maladies (CIM-10) mentionne la nymphomanie et le
satyriasis dans les comportements sexuels excessifs. Il semble que,
malheureusement, la 11e version qui est en attente adoptera une position
identique à celle du DSM et fera disparaître l'hypersexualité et l'addiction
sexuelle de sa liste.

Hypersexualité secondaire
Dans quelques cas, l'hypersexualité a pu être favorisée par la prescription
d'antipsychotiques atypiques (surtout l'aripiprazole, du fait de ses propriétés
agonistes dopaminergiques partielles, mais également l'amisulpride,
l'olanzapine, la quétiapine, la rispéridone ou encore la palipéridone).
L'hypersexualité peut être notablement améliorée, voire même disparaître
lorsque l'antipsychotique concerné est remplacé par une autre molecule.

Un certain nombre de drogues psychoactives peuvent être associées à une


désinhibition sexuelle et à une hypersexualité en dehors de toute addiction
sexuelle : c'est le cas notamment de l'alcool, des amphétamines, des
cathinones, et particulièrement de la cocaïne. Dans le cas d'activités de type
“slam”, c'est-à-dire l'association de l'usage de drogues en intraveineuse et de
sexe, notamment chez les homosexuels, la méphédrone peut être utilisée
pour favoriser la jouissance sexuelle, et la personne peut alors développer
une dépendance à ce produit ou contracter une infection du fait de la
transmission des seringues à usage intraveineux. Ces activités sont qualifiées
de “chemsex”, ou sexe chimique ; elles sont en pleine expansion, avec un
accès facilité à ces produits via Internet. En règle générale, l'hypersexualité
disparaît avec l'interruption de la consommation du produit illicite. Dans le
cas de la cocaïne, l'addiction est plus complexe ; elle peut persister malgré
l'interruption de la cocaïne et nécessiter un traitement spécifique de
l'addiction sexuelle. Une hypersexualité pourrait également être favorisée par
l'usage d'hormones sexuelles (testostérone et dérivés, faciles à acheter sur
Internet) utilisées pour accroître la musculation. Des produits anesthésiques
comme le propofol (anesthésique de courte durée) peuvent également être
utilisés dans le cadre de la sexualité. Des cas d'hypertestostéronémie en lien
avec des pathologies tumorales ont pu être associés à une hypersexualité,
mais le traitement de la cause ou la prescription d'antiandrogènes font alors
disparaître l'hypersexualité. Certaines pathologies neurologiques peuvent
être à l'origine de comportements hypersexuels qui ressemblent à l'addiction
sexuelle ou peuvent être associées à une addiction sexuelle (5). C'est le cas,
en particulier, des pathologies neurologiques qui a"ectent les lobes frontal
et/ou temporal (tumeur, traumatisme, métastase, lésion de sclérose en
plaques, épilepsie, démence, maladie de Wilson, etc.) [6, 7]. Des pathologies
telles que les syndromes de Kleine-Levin (8) ou de Klüver-Bucy (9) peuvent se
présenter sous la forme d'une hypersexualité prédominante. Le syndrome de
Kleine-Levin est rare (1 à 2 cas par million), il survient surtout chez les
hommes et à l'adolescence. Le premier épisode peut être déclenché par une
infection. Le syndrome associe une hypersomnie, des troubles cognitifs, un
sentiment de déréalisation et, souvent, une hyperphagie et une
hypersexualité avec désinhibition (la moitié des cas), des symptômes
anxiodépressifs et, plus rarement, des hallucinations. La fréquence des
épisodes est variable et le diagnostic est posé grâce à l'enregistrement EEG
prolongé, en l'absence d'autre cause d'hypersomnie. Le syndrome de
Klüver-Bucy est observé lors de lésions des lobes temporaux, quelle qu'en
soit l'origine, y compris infectieuse. Il associe une hyperphagie, des troubles
de la mémoire, une hypersexualité avec désinhibition, une indi"érence, une
agnosie visuelle et une grande distractibilité.

La chorée de Huntington peut être associée à une hypersexualité dans 4 à 30 


% des cas chez les hommes et dans 2 à 25 % des cas chez les femmes, en
association avec une irritabilité et des symptômes obsessionnels ou des
persévérations (10).

Le retard mental peut être associé à une désinhibition sexuelle et à une


hypersexualité.

Le traitement de la maladie de Parkinson avec des agonistes


dopaminergiques est associé à un réveil de la sexualité chez les sujets
parkinsoniens et parfois à une hypersexualité ou à une désinhibition sexuelle.
Les agonistes dopaminergiques récents tels que le pramipexole ou le
ropinirole sont plus fréquemment associés à des troubles du comportement
sexuel et parfois à l'apparition de comportements sexuels déviants
(pédophilie, viols) que les agonistes dopaminergiques plus anciens (11).
D'autres comportements addictifs comme le jeu pathologique sont
également observés avec ces traitements. La sélectivité plus grande pour les
récepteurs D3 de ces molécules (pramipexole) par rapport aux récepteurs D2
serait associée à davantage de comportements addictifs. À titre de
comparaison, la proportion de parkinsoniens présentant des comportements
addictifs est de 32 % avec le pramipexole, de 25 % avec le ropinirole, de 22 %
avec la rotigotine, de 16 % avec le pergolide, de 10 % avec l'apomorphine et
enfin de 7 % avec la bromocriptine. Il semble que le remplacement
temporaire du pramipexole ou du ropinirole par de la bromocriptine puisse
être associé à une diminution, voire à une disparition, de l'addiction. Lorsque
les patients parkinsoniens sont suivis pendant une durée moyenne de
29 mois au décours de l'interruption ou au moins de la diminution de
l'agoniste dopaminergique, les addictions ont cessé dans 83 % des cas, sans
aggravation des symptômes moteurs de la maladie (12). Il est intéressant de
noter que d'autres maladies que la maladie de Parkinson peuvent nécessiter
le recours à des traitements agonistes dopaminergiques, comme :

le syndrome des jambes sans repos (caractérisé par une envie


irrésistible de bouger, le plus souvent les jambes, dans les
situations de repos, avec une sensation d'inconfort, et, d'origine
inconnue, il touche 8 % de la population) ;

l'atrophie multisystématisée (dégénérescence neuronale associant


une dysautonomie à des symptômes parkinsoniens et/ou
cérébelleux) ;

la paralysie supranucléaire progressive (tauopathie rare de début


tardif associant une atteinte oculomotrice supranucléaire, une
instabilité posturale, puis une rigidité posturale avec un déclin
cognitif) ;

les adénomes hypophysaires à prolactine.

Les addictions sexuelles sont plus souvent associées à des doses plus
élevées d'agonistes dopaminergiques. Dans une population de
140 personnes présentant un syndrome des jambes sans repos, 8 recevaient
des agonistes dopaminergiques et, parmi celles-ci, 2 cas d'hypersexualité ont
été rapportés (13). Un cas d'hypersexualité sévère chez un homme âgé de
53 ans traité par cabergoline pour un macroadénome à prolactine a
également été décrit.

Les traitements pharmacologiques


Bien que l'addiction sexuelle soit relativement fréquente, les études
pharmacologiques contrôlées font défaut. La littérature disponible consiste
essentiellement en des études en ouvert portant sur de faibles e"ectifs ou sur
des études de cas. Les traitements pharmacologiques sont prescrits en
association avec des thérapies de type cognitivocomportemental visant à
améliorer la gestion du stress, l'estime de soi, les relations aux autres, (pour
des précisions sur les traitements psychothérapeutiques disponibles, cf. 14).
Les comorbidités associées, qu'elles soient neurologiques, somatiques
(infections, etc.) ou psychiatriques, doivent faire l'objet d'une prise en charge
spécifique, qui peut parfois grandement contribuer à l'amélioration de
l'hypersexualité secondaire.

L'utilisation fréquente des antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la


sérotonine (IRS), même si ces traitements ne bénéficient pas de l'autorisation
de mise sur le marché dans cette indication, repose sur plusieurs arguments :
l'e"et inhibiteur sur la sexualité de la sérotonine, son e"et anti-impulsif et son
e"et positif sur les symptômes anxio-dépressifs (fréquemment associés à
l'hypersexualité et majorant celle-ci). La seule étude randomisée et contrôlée
dans ce domaine a été menée par M. Wainberg et al. (15) chez 28 hommes
homosexuels présentant un comportement sexuel compulsif. Une dose de 20
à 60 mg/jour de citalopram pendant 12 semaines a permis de diminuer
l'hypersexualité (fréquence des comportements et fantasmes sexuels et de
l'utilisation de la pornographie). La plupart des IRS peuvent être utilisés dans
cette indication. Lorsque la dose habituelle ne su"it pas au bout de quelques
semaines de traitement, celle-ci peut être augmentée, comme dans le
traitement des troubles obsessionnels compulsifs (1, 4).

Du fait de la parenté à la fois clinique et neurobiologique entre les addictions


et l'hypersexualité, certains traitements pharmacologiques utilisés dans les
conduites addictives ont pu être prescrits dans l'hypersexualité. C'est le cas
du baclofène (agoniste GABAb), dont l'e"icacité n'est pas confirmée, et de la
naltrexone (antagoniste des opiacés) à la dose de 50 à 150 mg/jour, dont
l'e"icacité a été rapportée dans quelques études de cas (seule ou en
association avec des antidépresseurs), surtout lorsque l'hypersexualité est
associée à des fantasmes sexuels déviants (1, 4).

Le topiramate (50-200 mg/jour), probablement de par son action antagoniste


des récepteurs AMPA au glutamate, a fait l'objet de quelques études de cas
rapportant un e"et positif sur l'hypersexualité (1, 4).

Lorsque l'hypersexualité est associée à des comportements sexuels déviants


et en particulier à un risque de passage à l'acte sous forme de viol d'adultes
ou d'enfants, l'indication d'un traitement antiandrogène peut être requise
(recommandations internationales de la World Federation of Societies of
Biological Psychiatry, www.wfsbp.org, concernant le traitement des
paraphilies chez l'adulte et chez l'adolescent).

Enfin, lorsque l'hypersexualité est secondaire à une pathologie neurologique,


le traitement de la maladie permet en général l'amélioration des troubles
sexuels ; sinon, les traitements classiques de l'hypersexualité mentionnés ci-
dessus peuvent être utilisés. Lorsque l'hypersexualité est secondaire à
l'utilisation d'agonistes dopaminergiques, leur réduction, voire leur
interruption, est souhaitable et s'accompagne en règle générale de la
réduction, voire de la disparition, de l'hypersexualité. En dehors des
traitements précédemment mentionnés, certains traitements comme les
antagonistes des récepteurs H2 histaminergiques, des antipsychotiques
atypiques (en évitant l'aripiprazole) ou les inhibiteurs de la cholinestérase
(dans la démence) ont pu être proposés.

Conclusion
L'hypersexualité liée à une a"ection neurologique demeure rare en dehors
des cas provoqués par un traitement agoniste dopaminergique. Le
traitement de la maladie neurologique sous-jacente est alors indispensable
pour contrôler l'hypersexualité et peut s'avérer su"isant. Le traitement de
l'hypersexualité associe une prise en charge psychothérapique (plutôt de
type cognitivo-comportemental) à des traitements médicamenteux ;
cependant, aucun d'entre eux ne bénéficie d'une autorisation de mise sur le
marché dans cette indication.■

Références

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2. Beutel ME, Giralt S, Wö"ling K et al. Prevalence and determinants


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2017;12(6):e0176449.

3. Langström N, Hanson RK. High rates of sexual behavior in the


general population: correlates and predictors. Arch Sex Behav
2006;35(1):37-52.

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International Handbook on Sexual Addiction. Birchard T, Benfield J,
editors. Routledge International Handbooks series. UK: Taylor and
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5. Krueger RB, Kaplan MS. Disorders of sexual impulse control in


neuropsychiatric conditions. Sem Clin Neuropsychiatry 2000;4:266-
74.

6. Britton KR. Medroxyprogesterone in the treatment of aggressive


hypersexual behavior in traumatic brain injury. Brain Injury
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7. Volpe FM, Tavares A. Cyproterone for hypersexuality in a


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8. Bonnet F, Thibaut F, Levillain D et al. Kleine-Levin syndrome


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9. Ott BR. Leuprolide treatment of sexual aggression in a patient


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12. Witjas T, Eusebio A, Fluchère F et al. Addictive behaviors and


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control behaviours associated with dopaminergic therapy in
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14. Duarte-Garcia F, Assumpcao AA, Malloy-Diniz L et al. A


comprehensive review of psychotherapeutic treatment of sexual
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15. Wainberg M, Muench F, Morgenstern J et al. A double-blind


study of citalopram versus placebo in the treatment of compulsive
sexual behaviors in gay and bisexual men. J Clin Psychiatry
2006;67(12):1968-73.

LIENS D'INTERÊTS

L’auteur est éditeur en chef de Dialogues in Clinical Neurosciences, qui reçoit


une bourse Servier.

AUTEUR

Pr Florence THIBAUT
Médecin
Psychiatrie
Hôpital Cochin (site Tarnier), Paris
France
Contributions et liens d'intérêts

CENTRE(S) D’INTÉRÊT
Neurologie,
Psychiatrie,
Addictologie,
Pharmacologie

MOTS-CLÉS

Addiction sexuelle dopamine neurologie

traitement pharmacologique Hypersexualité

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