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MODIFIÉ LE : 12/04/2021
PUBLIÉ LE : 10/08/2017
TEMPS DE LECTURE : 12 MIN
Comprendre les TOC
Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) se caractérise par la présence
d’obsessions et/ou de compulsions. Les personnes qui en souffrent peuvent être
envahies par des pensées récurrentes et angoissantes – des obsessions
– centrées par exemple sur la propreté, l’ordre, la symétrie, la peur de faire une
erreur, celle de commettre des actes impulsifs violents ou agressifs, ou encore
par un sentiment excessif de responsabilité vis-à-vis de la sécurité d’autrui. Pour
prévenir ou réduire leur anxiété, les personnes concernées effectuent des
gestes ou actes mentaux répétés – des compulsions – comme des rituels de
rangement, de lavage ou de vérification. Ces compulsions peuvent parfois durer
plusieurs heures chaque jour. Les personnes qui souffrent de TOC ont pourtant
bien conscience que leurs obsessions proviennent de leur propre activité
mentale. Il s’agit d’une véritable maladie, parfois très handicapante au quotidien,
qui peut même empêcher d’avoir une vie sociale ou professionnelle normale.
Environ la moitié des personnes atteintes d’un TOC souffre d’une autre maladie
psychiatrique, principalement parmi les troubles de l’humeur, les troubles
anxieux et les troubles de conduite alimentaire. Elles peuvent aussi présenter
des tics. Par ailleurs, l’abus ou la dépendance à l’alcool est plus fréquemment
observés chez ces patients que dans la population générale.
Les femmes sont autant touchées que les hommes, mais les troubles précoces
semblent plus fréquents chez le garçon. En outre, les formes précoces semblent
associées à une plus grande sévérité, une plus grande résistance aux traitements
et à un éventail de symptômes plus large.
Des études épidémiologiques plaident en faveur d’une continuité du trouble, de
l’enfance à l’âge adulte : chez 30% à 50% des patients adultes qui ont un TOC, le
trouble aurait débuté pendant l’enfance.
Les études réalisées sur des familles de patients qui souffrent de TOC ont
montré l’influence de facteurs génétiques dans l’émergence de la maladie,
même si leur rôle reste mal défini. L’héritabilité est globalement estimée à 27–
49%, et ce chiffre monte à 65% chez les personnes dont les symptômes
surviennent lors de l’enfance ou l’adolescence.
Le TOC est une pathologie chronique qui ne guérit généralement pas toute seule
et doit être prise en charge par des professionnels si on veut la traiter. Les
traitements disponibles ont pour objectifs d’en réduire les symptômes, pour que
le patient retrouve une vie la plus normale possible. Ils améliorent le quotidien
d’environ deux tiers des patients, et 20% sont en rémission plusieurs années
après le début de la prise en charge.
Bien qu’on les classe parmi les antidépresseurs, ces molécules ont aussi un effet
anti-TOC lorsqu’on les utilise à des doses plus élevées (2 à 3 fois les posologies
antidépressives). Il faut au moins 3 mois pour juger de l’efficacité d’un
médicament sur l’intensité des TOC. La durée de la prescription est souvent
longue – jusqu’à plusieurs années – et se poursuit après la disparition des
symptômes.
Si les traitements de première intention ne sont pas suffisants pour réduire les
TOC, ou lorsqu’il y a des tics associés, il est possible d’y ajouter des
antipsychotiques qui ciblent la dopamine.
Lorsque les symptômes d’un patient ne sont pas diminués par ces traitements
alors qu’ils ont été bien conduits, on parle alors de TOC résistant. Dans ce cas, et
lorsque le trouble est sévère et très handicapant, des techniques
neurochirurgicales peuvent être proposées dans le cadre de protocoles de
recherche.