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Psychologue, Dr en psychologie
C.M.M.E. / Centre de Psychothérapies
GHU Psychiatrie et Neurosciences
Centre Hospitalier Sainte Anne
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28-29 juin 2019
Caractéristiques générales des TCCs
• La dépression : hypothèses:
– D’une perte de contrôle du sujet sur l’environnement,
– D’une diminution des renforcements positifs indépendants
des comportements du sujet,
– D’une diminution des conduites adaptatives
• Thérapie de conditionnement opérant de Lewinsohn (1968)
• Réintroduction hiérarchisée, progressive, de comportements
qui étaient plaisants pour l’individu avant l’apparition de son
état dépressif caractérisé.
TCC Lewinsohn, 1976
• L’activation comportementale
• Des troubles cognitifs dans 90% des cas, y compris lors d’un
premier épisode
• Une durée habituelle des entretiens qui peut être réduite en fonction
de la fatigabilité des patients
La construction de l’alliance thérapeutique
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Les critères de qualité de la relation
thérapeutique
• Accessibilité aux pensées automatiques
• Capacité à différencier les émotions
• Acceptation d’une part de responsabilité personnelle au changement
• Acceptation d’une démarche rationnelle
• Qualité de l’alliance au cours de la séance
• Qualité de l’alliance en dehors (réseau extérieur, prises en charge
précédentes)
• Caractère chronique des problèmes
• Stratégies de sécurité mises en œuvre par le patient
• Capacité du patient à se focaliser sur un problème
• Degré d’attente vis-à-vis de la thérapie
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A vous de vous entraîner
Questionnement ouvert
Reformulations (+ question ouverte)
Renforcement positif
Discours psychoéducatif
Les difficultés dans l’alliance thérapeutique
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Deuxième partie
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Définition des tâches à domicile
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Analyse fonctionnelle diachronique de Nadine
• Données structurales
• il existerait une notion d’alcoolisme chronique chez le père et de
dépression chez la mère (elle aurait connu plusieurs dépressions dans
sa vie mais la fréquence n’a pas pu être détaillée, sa mère n’a jamais
été suivie, ni sur le plan pharmacologique ni psychothérapeutique).
• Sur le plan personnel, Nadine ne présente aucun critère vie entière ou
actuel pour une addiction (alcool, drogues) ou un trouble alimentaire
(anorexie, boulimie). Elle ne consomme pas de tabac. Elle a connu
des épisodes dépressifs dans le passé, avec une durée d’intervalle libre
qui s’est raccourcie au fur et à mesure des épisodes. Elle présente des
éléments de perfectionnisme repérés au PDQ-4 (pour Personnality
Diagnostic Questionnaire, 13), pour lequel le souci pour le détail, les
choses bien faites, et la recherche de contrôle sont au premier plan.
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• Facteurs de maintien : mauvaise observance
médicamenteuse, exigences familiales, vulnérabilité
psychologique personnelle ayant trait au perfectionnisme
• Facteur déclenchant initial invoqué : départ de l’aîné du
domicile familial
• Facteurs précipitants : départ de son fils cadet du domicile,
périodes de clôtures de bilans professionnels
• Traitements précédents : nombreux antidépresseurs (ruptures
de traitements), sismothérapie
• Maladies physiques : RAS
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Conclusion de l’analyse fonctionnelle
• Comme il est classique de le constater dans le trouble dépressif récurrent, la
répétition des épisodes se fait avec un raccourcissement des durées
d’intervalles libres et un retour de plus en plus difficile à l’état antérieur. Au
fur et à mesure des épisodes nous retrouvons une toxicité des épisodes
précédents, avec le maintien de symptômes résiduels comme les troubles de
la concentration et la persistance de croyances sur elle-même et le monde
absolues et très négatives. Il existe une vulnérabilité psychologique
personnelle probablement ancienne aux situations d’abandon et de stress à
laquelle Nadine s’est adaptée au cours du temps en définissant des règles de
fonctionnement autour du besoin d’avoir tout sous contrôle et de rechercher
l’approbation de l’autre, des règles que les circonstances précédant
l’épisode actuel (départ du fils, période de clôture des bilans sur le plan
professionnel) sont probablement venus perturber. Cette vulnérabilité
psychologique, réactivée dans ce contexte de souffrance dépressive colore
ses comportements au quotidien : vouloir tout contrôler, quitte à ne plus rien
faire.
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Jeux de rôle collectif
• Objectifs professionnels :
• Objectifs personnels :
– Brancher mon répondeur téléphonique systématiquement
après 22h;
– Rappeler au moins un correspondant par jour;
– Envisager un week-end hors de Paris tous les deux mois;
– Accepter des invitations à des sorties une fois par mois;
– Reprendre le ménage une fois par semaine
– Reprendre une activité sportive une fois par semaine au
moins.
Troisième partie
L’activation comportementale
Le cercle vicieux de la léthargie
Dépression
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Les 5 étapes de l’activation
comportementale
05:00-06:00
06:00-07:00
07:00-08:00
08:00-09:00
09:00-10:00
10:00-11:00
11:00-12:00
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Pourquoi cette auto-enregistrement ?
Dîner : -1
Puis après diner : va lire seule dans sa chambre, lui fait du bien : +1
22h00 : s’endort
Gérard : Pour l’objectif trier mes papiers 15 min, je les ai triés, mais je
les ai laissés comme ça, ils trainent sur le bureau, sur des tables … il
faudrait que j’achète des pochettes !
T : : c’est une première étape. Si un quart d’heure par semaine, c’est
compliqué, qu’est-ce-qu’on pourrait envisager ?
Gérard : Il faudrait que je prenne quelques heures et ce serait réglé !
T : Est-ce que cet objectif est SMART.
Gérard répond : non et puis les papiers, continuent à arriver.
T : que proposez vous ?
Autre participant : tu peux en trier trois par jour
Gérard répond : Ok !
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Le contrat d’objectifs
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Les obstacles dans la dépression (2)
Le niveau de difficultés
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Plaisir et accomplissement
Consignes officielles
• Une note (P10) signifie que vous avez eu énormément de
plaisir à faire cette activité.
• Une note (P0) signifie que vous n’avez eu aucun plaisir à faire
cette activité.
• Une note (A0) signifie que vous ne maîtrisez pas vraiment bien
l’activité et que vous n’avez pas l’impression d’avoir accompli
l’action
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Pourquoi cette auto-enregistrement ?
L’auto-enregistrement permet d’avoir des attentes réalistes en
fonction du niveau d’activités actuel.
Il estime le degré de satisfaction et de plaisir apporté par les
activités journalières.
Il permet de reprendre le contrôle de sa vie.
Il augmente le taux d’accomplissements un peu plus dans sa
journée d’activités.
Une activité procure souvent plus de plaisir qu’on l’aurait cru
avant de la faire.
Ce travail aide à mieux planifier le temps et retirer le maximum
des activités de la journée.
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Réaliser l’objectif puis lui donner une note
d’accomplissement
Un accomplissement 4 sur 10
Un plaisir 5 sur 10.
55
Les problèmes rencontrés au cours des
auto-enregistrements
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La gestion des imprévus
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La gestion des imprévus en 3 étapes
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Que retenir de ce relevé ?
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Consignes pour résoudre des problèmes.
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La planification doit être souple
• Etre souple
La planification est seulement un guide.
Le plan est là pour aider et non pour nuire. Soyez toujours
assez souple pour adapter le plan, si besoin.
Si des imprévus se présentent, reporter certaines actions.
Déplacer une activité pour une autre n’est pas un problème
Mais se figer sur un imprévu, mal réagir en ruminant et en
procrastinant impactent l’humeur.
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Ne pas être déranger pendant la
planification.
Je joue Mme T
A vous d’identifier mes cognitions
Examen de l’évidence, recherche d’alternative
de pensée
• Nécessite une répétition régulière.
• Comparaison avec l’apprentissage d’une langue étrangère.
Etape longue (au moins six séances).
Pièges :
– Initier trop précocement.
– Répétition de la technique trop difficile, seul.
– Vouloir absolument avancer dans le déroulement de la
TCC alors que le patient n’a pas acquis l’étape précédente.
Recherche d’alternatives: Exemple clinique
(1/3) Christophe boucle émotionnelle
• Christophe, âgé de 38 ans, se débat avec sa deuxième récidive
dépressive. Parvenu à la huitième séance, il note sur une de ses
feuilles d’auto-enregistrement :
– Situation : « J'attends dans un magasin, on ne vient pas me servir. »
– Émotions : « Désespoir. »
– Pensée : « Je n'existe pour personne. »
– Alternatives :
• « Je vais me manifester pour que l'on s'occupe de moi. »
• « Cela ne fait que quelques minutes que je suis entré dans cette boutique, le
commerçant est probablement occupé. »
• « Je regarde en attendant ce qu'il y a dans la boutique pour bien préciser mon choix. »
• La recherche de ces alternatives de pensées n'est pas facile pour un individu qui
est souvent absorbé par ses pensées négatives. Le thérapeute peut façonner cette
démarche à l'aide du questionnaire suivant :
Recherche d’alternatives: Exemple
clinique (2/3) Christophe 2 questions
– Que pourrais-je penser dans cette même situation ?
• Ce sont les réponses livrées dans l'exemple ci-dessus. Cependant l'argumentation peut
être élargie.
– Que penserais-je d'autre, dans une situation analogue ?
• Notre patient recherche d'autres situations où une émotion analogue a été ressentie.
Christophe se souvient alors que ce même sentiment s'est reproduit lors d'une attente
dans un bar-tabac et lors d'une attente dans un pressing. Il recherche alors d'autres
pensées. Que pourrais-je penser d'autre globalement dans toute situation
d'attente ?
– Que penserait quelqu'un d'autre face au même événement ?
• Ce dernier exemple illustre la décentration de personne. Il lui est demandé de prendre
la place d'une autre personne - d'une personne qu'il connaît et dénomme dans son
esprit : père, mère, femme, mari. Il se rend compte qu'il tenait peu compte de
l'observation des individus et qu'il concentrait son attention uniquement sur lui-même.
Notre patient se met à la place de son épouse et il se rend compte que celle-ci
penserait : « Je suis contente de venir m'acheter de nouvelles chaussures » ou : « Il y a
de merveilleuses choses dans cette boutique » ; ou encore : « Si je ne trouve pas ce que
je souhaite ici, il a plein d'autres possibilités dans le quartier. »
Recherche d’alternatives: Exemple clinique
(3/3) Christophe 2 dernières questions
– Une autre question à se poser est :
– Si j’étais un observateur externe à cette situation, comme si j’étais un
cameraman qui filme cette scène, qu’est-ce que j’en penserais ?
Il trouve pour réponses : « Cet homme a du mal à se décider, il semble
hésitant » ; « Il ne trouve rien à son goût » ; « Quelque chose n’a pas
l’air de lui convenir. »
– Dernière question possible :
– Si j’avais quinze années de moins, qu’est-ce que j’aurais pensé dans la
même situation ?
« Ils ne sont pas commerçants, je vais aller dans une autre boutique » ;
« J’ai tout mon temps, aujourd’hui j’ai pris mon après-midi » ; « Je
profite de cette attente pour laisser un message sur le portable de ma
fille. »
A vous de vous entraîner
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Conclusion 1