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TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION............................................................................................ 4

2. AVANT DE COMMENCER … ............................................................................. 6

3. COMPRENDRE LA DÉRÉALISATION / DÉPERSONNALISATION .............................. 8

3.1 Définition du trouble de déréalisation / dépersonnalisation .................................. 8

3.2 Différence entre la déréalisation et la dépersonnalisation ................................... 8

3.3 Symptômes les plus courants ....................................................................... 9

3.4 Les causes de la déréalisation / dépersonnalisation .......................................... 13

A) A la base, il s’agit d’un mécanisme normal du cerveau .........................................13

B) Mais parfois, le trouble devient chronique… ......................................................14

C) L’anxiété est la véritable cause du trouble .......................................................16

3.5 Comment en guérir ? ............................................................................... 17

A) C’est l’anxiété qu’il faut viser ......................................................................17

B) Comprendre le fonctionnement de l’anxiété : les deux pédales du système nerveux ......18

C) Rééquilibrer le système nerveux ....................................................................19

4. AXE N°1 : DÉBRANCHER LA PÉDALE D’ACCÉLÉRATEUR ......................................21

4.1 Introduction : prendre sa responsabilité ....................................................... 21

4.2 Les mauvaises habitudes qui nourrissent l’anxiété ........................................... 23

A) Les mauvaises interprétations .......................................................................23

B) Les forums ..............................................................................................29

C) L’auto-observation ....................................................................................31

D) Les questionnements existentiels ...................................................................33

4.3 Se débarrasser de ces habitudes ..................................................................... 35

A) Tout n’est qu’une question d’attention ...........................................................37

B) Notre attention ne peut pas être à deux endroits en même temps ............................38

C) Rester le plus possible occupé ......................................................................39

D) L’art de rediriger son attention .....................................................................41

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E) Persévérez, encore et encore ! .....................................................................45

5. AXE N°2 : APPUYER SUR LA PÉDALE DE FREIN ..................................................47

5.1 Introduction .......................................................................................... 47

5.2 Apprendre à se relaxer ............................................................................. 49

A) Appliquer quotidiennement une technique de relaxation .......................................49

B) Favoriser la détente dans la vie quotidienne .....................................................52

5.3 Multiplier les émotions positives ................................................................. 57

A) Augmenter les interactions sociales et les activités extérieures ...............................57

B) Créer des émotions positives par soi-même .......................................................60

6. LE PLAN DE GUÉRISON .................................................................................68

7. ET APRÈS ? + F.A.Q.......................................................................................69

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Le guide complet
1. INTRODUCTION

Bonjour à tous !

Je m’appelle Laura, j’ai 29 ans et je suis la


créatrice du site www.uneviesereine.com

En janvier 2010, j’ai fait un bad trip au


cannabis qui a complètement transformé ma vie.

Cela s’est produit un soir alors que j’étais


tranquillement dans mon lit. D’un seul coup, j’ai senti
une vague d’angoisse monter en moi. Mon premier
réflexe a été de me mettre debout pour tenter de
reprendre mes esprits, mais dès l’instant où je me suis
levée, une sensation encore plus terrifiante s’est
emparée de moi : j’ai eu l’impression que mon esprit se
détachait de mon corps. Ne comprenant pas ce qu’il
m’arrivait, la seule explication qui m’est venue à l’esprit soit que j’étais en train de mourir.
Evidemment, cette pensée a encore plus intensifié mon sentiment de panique. J’ai fini cette
nuit à l’hôpital, le pouls battant à plus de 180 par minute.

Dans les semaines qui ont suivi, je me suis retrouvée dans un état d’anxiété
permanente tellement j’avais peur de revivre un tel épisode. Petit à petit, j’ai commencé à
développer une hyper vigilance face à mes sensations corporelles : je surveillais en
permanence chacune de mes sensations, de peur qu’elles annoncent le début d’une nouvelle
crise.

En plus de me provoquer des crises d’angoisse à répétition, cette analyse constante


de moi-même m’a fait plonger dans la déréalisation / dépersonnalisation. Des sensations
étranges et angoissantes ont commencé à s’immiscer dans mon quotidien : je regardais
mes mains et j’avais l’impression qu’elles ne m’appartenaient pas vraiment, mes proches me
paraissaient être des étrangers, les murs de ma chambre semblaient parfois se distordre, le
temps se ralentissait d’un coup, etc. La réalité me semblait si bizarre à présent, je ne
comprenais même plus comment les gens autour de moi parvenaient à vivre
« normalement ». Plus rien ne me semblait naturel !

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En bref, ma vie s’est transformée en cauchemar du jour au lendemain. Et le pire dans
tout cela, c’était que j’étais persuadée que tous ces symptômes étaient dus à une faille que le
bad trip avait créé en moi, et que cette faille ne se refermerait probablement jamais.
Pendant 8 longues années et malgré l’enchainement de thérapies en tous genres, je me suis
sentie prise dans un tourbillon infernal dont il est impossible de sortir.

Au fil du temps, j’ai perdu ma légèreté, ma joie de vivre, ma sérénité, mon estime
de moi… jusqu’à perdre mon autonomie. En effet, fin 2017, la déréalisation /
dépersonnalisation est devenue tellement intense que je n’osais plus du tout sortir de chez
moi tant le monde extérieur me paraissait irréel. Pendant 6 mois, j’ai dû dépendre
entièrement de mon entourage pour faire mes courses et mes tâches administratives. Je peux
vous dire que j’ai vécu un véritable enfer.

Pourtant, rétrospectivement, je dois bien reconnaitre que cette période de ma vie a


été profondément salutaire. En fait, je suis descendue tellement bas que je me suis
retrouvée au pied du mur : je n’avais plus d’autre choix que de trouver le moyen de guérir.

Aujourd’hui, je suis convaincue que je suis définitivement sortie de la déréalisation


/ dépersonnalisation. Pourquoi ai-je ce sentiment ? Parce que je n’ai pas compté sur une
béquille de secours qui masquerait temporairement mes symptômes, je n’ai pas attendu que
« cela passe », je n’ai pas non plus misé sur un quelconque « remède magique » … J’ai juste
réalisé que, d’une manière ou d’une autre, c’est MOI qui faisais perdurer mes troubles
anxieux. Ma guérison, je l’ai obtenue à force de travail sur moi, sur mes pensées et sur
mes habitudes de comportement. De cette façon, j’ai appris à développer des armes
qui, une fois acquises, le sont pour toujours !

A travers ce guide, je vais vous partager toutes les clés qui vont vous permettre,
à vous aussi, de développer vos armes contre la déréalisation / dépersonnalisation.

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2. AVANT DE COMMENCER …

La première partie de ce manuel visera à vous expliquer le fonctionnement du trouble


de déréalisation / dépersonnalisation. Je vous conseille vivement de bien lire cette partie
théorique. En effet, vous avez beaucoup plus de chances de guérir si vous comprenez en
profondeur la manière dont fonctionne votre trouble. Ce n’est qu’en ayant une vision claire
sur ses véritables causes que vous pourrez utiliser les techniques adéquates pour les
cibler. Même si vous avez parfois l’impression que certaines phrases se répètent et que vous
avez déjà compris le message, il est essentiel que vous ne sautiez aucun paragraphe. En effet,
la répétition est importante pour que votre cerveau puisse intégrer à un niveau profond
l’information qui lui est proposée.

J’aimerais aussi insister sur le fait que si vous voulez guérir, le fait
d’appliquer les conseils et exercices donnés est absolument
indispensable !!! Comprendre comment votre trouble fonctionne est une première
étape très importante, mais la théorie à elle seule ne suffira pas à vous sauver. Si vous
souhaitez voir votre condition s’améliorer, c’est surtout sur la pratique qu’il vous faudra
compter. C’est grâce à l’exercice quotidien que vous parviendrez à reconfigurer votre
cerveau de manière à ce que progressivement, il n’ait plus besoin de la déréalisation /
dépersonnalisation. Pendant toutes ces années où j’ai souffert de troubles anxieux, je n’ai fait
que me renseigner à ce sujet : j’ai lu un nombre incalculable de livres, d’articles de blogs, de
témoignages,… Ceux-ci m’ont provoqué plusieurs déclics « enfin, j’ai compris de quoi je
souffre réellement ! » et à chaque fois, je pensais que cela suffirait à ce que ma situation
s’améliore… Finalement, ce n’est que quand j’ai commencé à mettre en pratique les
exercices proposés que j’ai pu obtenir des résultats concrets.

Au fil de votre lecture, vous comprendrez que si vos symptômes de déréalisation /


dépersonnalisation persistent, c’est parce que votre cerveau a acquis de mauvaises
habitudes. Apprendre à se débarrasser de ces habitudes demande un certain travail sur soi.
Il ne faut surtout pas se décourager si les premiers résultats mettent plusieurs jours avant
de se manifester. Continuez à y croire et à persister dans vos efforts, je vous assure que cela
paiera.

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Si vous avez encore des questions à la fin de votre lecture, vous pouvez me contacter
via le site : http://uneviesereine.com/. Mieux encore, vous pouvez les poser sur le groupe
Facebook : https://www.facebook.com/groups/drdp.entraide/. Ainsi mes réponses pourront
profiter à toutes les personnes qui ont les mêmes interrogations que vous ☺

De même, tous vos témoignages et retours d’expérience sont les bienvenus, en privé
ou sur le groupe ☺

L’écriture de ce guide a nécessité une quantité de travail considérable. Merci de


respecter mes efforts et de ne pas diffuser ce document sans mon autorisation ☺

Attention, ce guide ne doit en aucun cas se substituer à vos


consultations médicales et / ou thérapeutiques, ni à vos traitements
médicamenteux. Il peut par contre en constituer un bon
complément.

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3. COMPRENDRE LA DÉRÉALISATION / DÉPERSONNALISATION

3.1 DÉFINITION DU TROUBLE DE DÉRÉALISATION / DÉPERSONNALISATION

Le trouble de déréalisation / dépersonnalisation se caractérise par une modification


subtile de la perception qui amène un sentiment d’irréalité ou d’étrangeté par rapport
au monde extérieur (déréalisation) ou par rapport à soi-même (dépersonnalisation).

Quand on essaye de décrire les sensations liées à ce trouble, on commence souvent


nos phrases par « C’est comme si… ». En effet, on voit que tout est resté parfaitement
identique, et pourtant, quelque chose a bel et bien changé dans notre perception.

3.2 DIFFÉRENCE ENTRE LA DÉRÉALISATION ET LA DÉPERSONNALISATION

Dans la déréalisation, c'est la perception du monde extérieur qui est altérée. Cela peut
se traduire par :
• Un sentiment d’étrangeté, d’irréalité ou de détachement par rapport à l’entourage,
aux objets et lieux connus.
• Une perte de sentiment de familiarité par rapport à l’entourage, aux objets et lieux
connus.

Dans la dépersonnalisation, c'est la perception de soi-même qui est altérée. Cela peut se
traduire par :
• Un sentiment d’étrangeté, d’irréalité ou de détachement par rapport à son propre
corps, ses pensées, sentiments ou actions.
• Une perte de sentiment de familiarité par rapport à son propre corps, ses pensées,
sentiments ou actions.

Certaines personnes peuvent souffrir uniquement de déréalisation, tandis que d’autres


souffriront uniquement de dépersonnalisation. D’autres personnes encore connaitront les
deux en même temps, ou alternerons entre l’un et l’autre en fonction des périodes de vie.
Même si elles se manifestent différemment, la déréalisation et la dépersonnalisation font

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partie d’un seul et même trouble. Elles ont les mêmes causes et les techniques à
appliquer pour en guérir sont identiques. Ainsi, que vous souffriez majoritairement de l’un
ou de l’autre, tous les conseils donnés dans ce guide s’appliquent de la même façon.

3.3 SYMPTÔMES LES PLUS COURANTS

Le trouble de déréalisation / dépersonnalisation peut se manifester par une grande


variété de symptômes qui différent selon les individus et les moments. Ces symptômes,
de par leur diversité (ils peuvent affecter nos émotions, notre mémoire, notre sens de
l’identité, nos interactions sociales, etc.), sont souvent source d’inquiétude. Beaucoup de
personnes me contactent pour me demander « est-il normal de ressentir ceci ou cela
lorsqu’on souffre de déréalisation / dépersonnalisation ? ». Ce qui les préoccupe
profondément, c’est souvent de savoir si leurs symptômes ne sont pas le signe de quelque
chose de plus grave, comme une lésion cérébrale ou le développement d’une
schizophrénie. Afin que vous puissiez exclure ces hypothèses angoissantes, j’ai jugé utile de
vous préparer une liste des divers symptômes que l’on peut rencontrer dans la
déréalisation / dépersonnalisation :

• Modification de la vision

Les gens, l’environnement, les objets,… tout parait flou, lointain, étrange. C'est comme si le
monde extérieur avait perdu de sa substance : il semble moins consistant, moins solide,
moins « réel » en quelque sorte.

« Ma vision est bizarre, c’est comme si je vivais constamment entouré de brouillard »


« J’ai l’impression qu’un voile invisible s’est glissé entre moi et le monde extérieur »
« J’ai l’impression que les choses ne sont pas vraiment réelles »
« J’ai souvent l’impression d’être dans un rêve »
« Ma vision est en 2D, tout semble plat, comme une image »

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• Altérations perceptives

Sans aller jusqu’à parler d’hallucination, il peut arriver que les perceptions sensorielles
s’altèrent de manière temporaire. Ces altérations peuvent toucher aux cinq sens, ainsi qu’à la
notion du temps et de la distance.

« Parfois, les objets que je regarde m’apparaissent visuellement comme distordus : ils ont
l’air plus grands ou plus petits qu’ils ne le sont réellement. »
« Il arrive que mon ouïe se modifie soudainement, tous les sons me paraissant alors lointains
et déformés »
« Parfois, mes notions de distances sont altérées : quelque chose peut me paraitre plus
proche ou plus éloigné qu’il ne l’est réellement ».
« Par moments, le temps semble soudainement se ralentir ou s’accélérer »

• Perte du sentiment de familiarité

L’entourage, les lieux, les objets, notre propre corps,… nous paraissent étrangers. C’est
comme si on les voyait pour la première fois, même si on sait intellectuellement que non.

« Quand je regarde mes amis ou ma famille, je n’arrive plus à ressentir la connexion affective
qui me reliait autrefois à eux. Je les reconnais avec la tête, mais pas avec le cœur. »
« J’ai l’impression que les gens autour de moi sont des acteurs qui jouent un rôle. C’est
comme si ce n’était pas vraiment eux. »
« Je me promène dans ma ville et plus rien ne me semble familier. Je connais ces rues par
cœur et pourtant, j’ai l’impression d’être dans un lieu inconnu. »
« Je regarde mes mains bouger mais j’ai l’impression qu’elles ne m’appartiennent pas. Je sais
intellectuellement que ce sont les miennes, et pourtant elles me semblent étrangères. »
« Je ne reconnais pas ma voix quand je parle, c’est comme si c’était celle de quelqu’un
d’autre »
« Quand je me regarde dans le miroir, je sais que c’est moi, et pourtant je ne me reconnais
pas vraiment. »

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• Dissociation entre le corps et l’esprit

Impression d’être déconnecté de soi-même, d’être devenu une entité séparée du corps. La
sensation de n’être plus qu’un observateur extérieur de sa propre existence est très
fréquente.

« J’ai l’impression de flotter au-dessus de mon corps, c’est comme si je me regardais d’en
haut »
« J’ai la sensation d’être un spectateur de ma vie, plutôt que l’acteur principal. Je m’observe
de l’extérieur, comme si je regardais un film de moi en train de vivre sa vie »
« Je me sens en décalage par rapport à mon corps : je me regarde agir, parler, bouger, mais
je ne suis plus réellement cette personne qui agit, parle et bouge »
« J’ai l’impression d’être là, mais sans être là »
« J’ai l’impression d’être juste une tête qui pense, c’est comme si je n’étais plus dans mon
corps »

• Perte de connexion avec les souvenirs

Les souvenirs du passé semblent appartenir à quelqu’un d’autre ou ne pas avoir été
réellement vécus.

« Parfois, je ne sais plus vraiment si mes souvenirs sont réels ou si je les ai imaginés. »
« Quand je regarde mes photos de vacances, cela parait tellement flou, je n’ai pas
l’impression que ces souvenirs m’appartiennent »
« Cela me parait tellement flou quand je repense à mon dernier voyage à l’étranger, je
n’arrive plus à ressentir les émotions positives qui y étaient associés. »

• Peur de devenir fou

Les symptômes de la déréalisation / dépersonnalisation sont si déconcertants qu’ils sont


généralement interprétés comme étant un signe de folie, ce qui provoque beaucoup
d’angoisse.

« Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive, je l’impression de perdre les pédales »


« C’est comme si la réalité me filait entre les doigts »

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« Par moments, j’ai la sensation que tout autour de moi va s’écrouler ou disparaitre. Parfois,
j’ai même l’impression que c’est moi qui vais disparaitre. »
« J’angoisse à l’éventualité d’être en train de devenir schizophrène. »
« J’ai peur de ne plus arriver à me contrôler. »
« J’ai peur d’avoir un problème cérébral irréversible. »

• Questionnements permanents

Le sentiment d’irréalité et/ou d’étrangeté conduit souvent à des doutes, des réflexions, des
remises en question permanentes.

« Tout me semble tellement bizarre… Je ne peux pas m’empêcher de me demander si tout ça


est bien réel. Parfois, je me demande même si j’existe vraiment. »
« Je remets absolument tout en question, plus rien ne semble avoir de sens. Je me demande
constamment pourquoi j’ai un corps, pourquoi je pense, pourquoi je parle, pourquoi je
mange,… »
« Je me demande si les choses continuent d’exister quand je ne suis pas là pour les
regarder »
« Je m’interroge beaucoup au sujet de la vie, de la mort, de l’univers, du temps,… Ces
questions existentielles sont devenues obsédantes et m’angoissent beaucoup. »

• Anesthésie des émotions et des sensations

La capacité à ressentir du plaisir et des émotions semble faire défaut : plus rien ne touche
comme avant. Les choses que l’on appréciait auparavant laissent maintenant indifférent.

« J’ai l’impression de ne plus ressentir d’émotions. Je ne ressens plus rien, ni le bonheur, ni le


malheur ».
« Je me sens comme un robot. Je mime des émotions parce que je sais comment je suis
censé réagir, mais dans le fond plus rien ne me touche vraiment. »
« « J’ai l’impression d’être juste une tête qui pense. Je n’ai plus de sensations, je me sens
anesthésié physiquement et émotionnellement »
« Je ne sens plus mon corps »
« Je ne parviens plus à ressentir l’amour ou la tendresse que je suis censé avoir pour mes
proches »
« Je me sens constamment fatigué, plus rien ne me motive. »

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• Altération de la mémoire et de la réflexion

« J’ai souvent du mal à me souvenir de ce que j’ai fait la veille »


« Mon esprit est tellement confus »
« Par moments, je n’arrive plus à réfléchir, c’est comme si mon cerveau s’était arrêté »

3.4 LES CAUSES DE LA DÉRÉALISATION / DÉPERSONNALISATION

A) A LA BASE, IL S’AGIT D’UN MÉCANISME NORMAL DU CERVEAU

Dans notre vie quotidienne, nous passons spontanément par divers états de
conscience pour nous adapter aux situations, en fonction de nos ressources et de nos limites.
Cette aptitude innée nous permet d’écarter momentanément le stress. Le simple fait d’« être
dans la lune », par exemple, constitue une légère modification de notre état de conscience
qui nous permet de nous extirper un moment des contraintes de notre vie.

Lorsque nous sommes face à une situation menaçante, ce mécanisme est poussé à
son maximum et nous pouvons aller jusqu’à nous « déconnecter », ce qui se traduit par des
sensations de déréalisation / dépersonnalisation. Cette déconnexion est une capacité
naturelle dont nous disposons pour nous protéger en nous « coupant » de nos
émotions douloureuses. C’est ainsi que les victimes d’abus sexuel racontent souvent s’être
sentie « en dehors de leur corps » pendant l’agression : c’est comme si elles étaient
spectatrices ce qui leur arrivait, plutôt que de le vivre réellement.

En fait, vivre un épisode de déréalisation / dépersonnalisation est un phénomène


beaucoup plus courant qu'on ne le pense. Il est notamment très fréquent d’expérimenter
un sentiment de déconnexion ou d’irréalité lors de situations d'urgence. Ainsi, plus de 70
% des personnes qui ont survécu à un danger qui a menacé leur vie, comme un accident
de voiture ou un incendie par exemple, rapportent avoir vécu ce type de sensations pendant
l’événement.

Ce phénomène est d’ailleurs souvent représenté au cinéma. Lorsqu’un des


personnages vit un événement déclenchant une trop grande charge émotionnelle (en étant
le témoin d’une scène violente, en apprenant le décès d’un proche, en prenant la parole

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devant un jury, etc.), on peut parfois voir que ses sens sont temporairement altérés à cause
de l’état de choc. Les réalisateurs cinématographiques utilisent plusieurs techniques pour
représenter cela : distorsion du son, modification de la luminosité, ralentissement du temps,
etc. On en retrouve un superbe exemple dans le film « Il faut sauver le soldat Ryan » (extrait
de 8min30 à 9min30).

A la base, la déréalisation / dépersonnalisation est donc un mécanisme de


défense que le cerveau met naturellement en place pour se protéger d'un trop grand
stress. Par exemple, je me souviens très bien de la toute première fois où j'ai ressenti les
symptômes de la déréalisation / dépersonnalisation. C'était bien avant ce fameux bad trip,
au cours d'une présentation orale que je devais effectuer devant une centaine de personnes
dans le cadre de mes études universitaires. A peine ai-je commencé à prendre la parole que
ma vision s'est floutée, tout autour de moi m'a soudainement semblé lointain et irréel, tandis
que mes mots semblaient sortir tout seul de ma bouche. C'est comme si mon corps bougeait
et parlait à ma place, tandis que moi, je n'étais « plus là ».

Face à un niveau d'anxiété trop élevé, le cerveau se déconnecte temporairement


de ce qui est trop difficile à gérer : soit il prend de la distance par rapport à une réalité
insoutenable (déréalisation), soit il anesthésie nos émotions et sensations
internes (dépersonnalisation). C’est comme si une scission se créait en nous au niveau
psychologique (c’est pour cela qu’on parle parfois de trouble dissociatif) pour nous éviter une
surcharge d’anxiété. Dans mon cas, prendre la parole devant un amphithéâtre relevait
presque de la phobie. Mon cerveau a alors jugé préférable de me « déconnecter » de cette
situation trop angoissante pour moi.

B) MAIS PARFOIS, LE TROUBLE DEVIENT CHRONIQUE…

La déréalisation / dépersonnalisation est un mécanisme de protection que le cerveau


met en place pour nous aider à face à un événement générateur d’anxiété : il crée une sorte
de brouillard dans lequel les actions, les paroles, les sensations, la chronologie, … deviennent
floues et se mélangent. Normalement, ce mécanisme devrait être de courte durée : il
devrait s'estomper dès que la situation stressante est passée. Ainsi, aussitôt que ma
présentation orale fut terminée, mes perceptions sont redevenues normales.

Seulement, dans certains cas, cette aptitude que nous avons à nous « déconnecter »
se prolonge au-delà de la situation qui l’a déclenché.

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La plupart du temps, cela se produit lorsque la situation a été si traumatisante que,
même le danger écarté, la personne ne parvient pas à se sentir en sécurité. Il peut s'agir
d'une crise d'angoisse sévère, d'un bad trip suite à l'ingestion de drogue, d'un grave accident
de voiture, d'un abus sexuel ou physique, d’un décès ou d’une séparation particulièrement
douloureuse,... Dans tous les cas, cet événement a provoqué un choc émotionnel et une perte
de repère. Le cerveau a reçu une dose d’anxiété tellement importante qu’il a besoin d’un
peu plus de temps pour rétablir son équilibre normal, ce qui explique que les sensations
de déréalisation / dépersonnalisation ne se dissipent pas immédiatement.

Parfois, il ne semble pas y avoir d’événement spécifique qui aurait déclenché


l’épisode de déréalisation / dépersonnalisation. Les symptômes semblent apparaitre
spontanément sans qu’on puisse les rattacher à une cause particulière. En creusant un peu,
pourtant, on peut souvent observer qu’ils ont commencé à apparaitre suite à une période
particulièrement éprouvante sur le plan émotionnel ou physique. Il peut par exemple
s’agir d’un surmenage, d’un harcèlement moral, de crises d’angoisse répétées, ou simplement
d’une anxiété de fond qui dure depuis des années. Ce qu’il se passe, c’est que suite à une
période de stress prolongée, le cerveau peut décider de se déconnecter pour prémunir la
personne d’un épuisement total.

La « déconnexion » est une réponse biologique naturelle à une situation trop


stressante, mais le problème est que si cette réponse apparait en dehors de situations bien
spécifiques – ou se prolonge au-delà d’elles - cela peut devenir très angoissant. Ainsi, si une
personne expérimente de brèves sensations d’irréalité lors d’un accident de voiture, elle
mettra cela sur le compte de son état d’urgence et ne s’en inquiétera pas outre mesure. Mais
si ces sensations étranges perdurent au-delà de l’événement, ou qu’elles apparaissent
dans sa vie quotidienne sans qu’elle puisse les relier à une cause spécifique, elle
commencera sérieusement à s’inquiéter.

Comme elle ne parvient pas à expliquer ces symptômes très déconcertants, mille
questions vont commencer à surgir dans son esprit : « Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? »,
« Suis-je en train de devenir fou ? », « Et si je ne revenais jamais à la normale ? ». Elle va
commencer à se focaliser excessivement sur ces sensations étranges et va nourrir beaucoup
d’angoisse à ce sujet. Et c’est précisément à ce moment-là que les symptômes
commencent à s’installer de manière chronique, car toute cette inquiétude crée une
dose d'anxiété supplémentaire qui freine le retour à l’équilibre du cerveau. L’épisode de
déréalisation / dépersonnalisation, qui à la base était censé être temporaire, se transforme
alors en trouble de déréalisation / dépersonnalisation.

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En résumé :

Face à un stress trop intense, notre cerveau préfère se déconnecter pour éviter le
surmenage. Mais si cette « déconnexion » se prolonge au-delà de l’événement
déclencheur, ou apparait spontanément sans déclencheur évident, elle devient
rapidement elle-même source d’inquiétude. Le cerveau, déjà surchargé, reçoit ainsi
une dose d’anxiété supplémentaire, ce qui l’empêche de trouver le repos dont il
aurait tant besoin. Il décide alors de maintenir son mécanisme de protection, ce qui
fait que les symptômes perdurent. On parle alors de trouble de déréalisation /
dépersonnalisation.

C) L’ANXIÉTÉ EST LA VÉRITABLE CAUSE DU TROUBLE

Le véritable problème est donc le cercle vicieux qu'engendre la déréalisation /


dépersonnalisation :
- Une trop grande anxiété est à l’origine des symptômes de déréalisation /
dépersonnalisation.
- Les symptômes deviennent eux-mêmes source d’anxiété
- Cette source d’anxiété supplémentaire fait perdurer les symptômes

Vous voyez bien le cercle vicieux : le cerveau met en place un mécanisme de


défense pour se protéger de l'anxiété, sauf que ce mécanisme engendre lui-même de
l’anxiété, ce qui renforce le trouble.

Ce qu’il est important de comprendre, c’est que dans tous les cas, c’est l’anxiété qui
fait perdurer votre trouble.

Suite à un stress trop intense ou prolongé, votre cerveau a jugé préférable de se


déconnecter pour obtenir un peu de repos. Normalement, il devrait lever son mécanisme de
protection dès que vous vous sentez à nouveau détendu et en sécurité. Mais si vous

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continuez à entretenir un terrain anxieux en vous, vous ne pouvez pas accéder à cet
état de calme. Votre cerveau maintient alors son mécanisme de défense, ce qui
continue d’engendrer de l’anxiété, etc. Ainsi, le cycle de la déréalisation /
dépersonnalisation se perpétue.

Finalement, la nature de l’événement qui a initialement déclenché votre trouble


importe peu. Si vous ne parvenez pas à l’identifier, sachez qu’il ne s’agit pas d’une étape
indispensable pour atteindre la guérison. Peu importe qu'il s'agisse d'un choc émotionnel ou
d'un surmenage, cet événement n’a fait que déclencher votre aptitude tout à fait normale et
naturelle à vous « déconnecter ». Par contre, ce qui fait que cette déconnexion est
devenue chronique, c’est le climat d’anxiété dans lequel vous baignez et qui empêche
votre cerveau de revenir à la normale.

3.5 COMMENT EN GUÉRIR ?

A) C’EST L’ANXIÉTÉ QU’IL FAUT VISER

La déréalisation / dépersonnalisation n’est pas une maladie à proprement parler, il


s’agit plutôt d’un symptôme anxieux. Commencer par remettre la bonne étiquette sur
votre trouble va vous permettre de ne pas vous disperser au niveau des techniques à mettre
en place pour guérir. Vous avez bien compris maintenant que c’est l’anxiété qui fait
perdurer votre trouble et qu’elle est donc la principale cible à combattre si vous voulez
en guérir.

Considérez l’anxiété comme le combustible de la déréalisation / dépersonnalisation :


sans anxiété, la déréalisation / dépersonnalisation ne pourrait pas persister. L’essentiel du
processus de guérison passera donc par le fait de diminuer votre niveau d’anxiété.

GUÉRIR DE LA DÉRÉALISATION / DÉPERSONNALISATION = RÉDUIRE VOTRE NIVEAU D’ANXIÉTÉ

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B) COMPRENDRE LE FONCTIONNEMENT DE L’ANXIÉTÉ : LES DEUX PÉDALES DU SYSTÈME
NERVEUX

Pour réussir efficacement à diminuer l’anxiété, il est essentiel de bien comprendre son
système de fonctionnement. Je vous explique.

Notre système nerveux se divise en deux branches principales :

• Le système nerveux sympathique, qui est responsable de la réaction de stress. Dès


l’instant où notre cerveau perçoit une menace dans notre environnement, ce système
s’active pour préparer notre corps à la lutte ou la fuite. Ainsi, par exemple, notre activité
cardiaque et respiratoire va s’accélérer, nos muscles vont se contracter, notre transpiration
sera stimulée,… C’est la pédale d’accélérateur de l’organisme.

• Le système nerveux parasympathique, qui est responsable du repos de l’organisme. Dès


l’instant où nous sommes en sécurité, ce système induit le ralentissement de toutes nos
fonctions physiologiques, amenant ainsi un état de calme et de relaxation dans le corps.
C’est la pédale de frein de l’organisme.

Ce système était parfaitement adapté à l’époque où nous étions encore des


hommes préhistoriques. Imaginez-vous en train de vous balader dans la savane quand
soudainement, une bête sauvage apparait en face de vous. Aussitôt que votre cerveau a
perçu le danger, il va activer un tas de mécanismes physiologiques pour préparer votre
corps à lutter ou à fuir. En un rien de temps, votre respiration va s’accélérer pour augmenter
l’apport en oxygène à votre corps, votre rythme cardiaque va s’accélérer pour permettre une
meilleure irrigation de vos muscles, votre transpiration va s’activer pour réguler votre
température corporelle lors de l’effort, etc. L’activation de toutes ces fonctions permet de
mobiliser un maximum d’énergie dans votre corps pour augmenter vos chances de
survie face au danger.

A l’heure actuelle, nous vivons dans des environnements relativement sécuritaires où


notre vie n’est plus constamment mise en danger. Par contre, à mesure que nous avons
évolué, les préoccupations d’ordre psychologiques sont devenues centrales pour nous.
Ainsi, par exemple, l’éventualité de perdre notre emploi, de vivre une séparation ou de
tomber malade peuvent être considérées comme des menaces par notre cerveau.

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Notre cerveau étant avant tout programmé pour nous protéger, il ne fait pas la
différence entre une menace réelle et une menace « psychologique ». Autrement dit, que
nous soyons face à une bête sauvage prête à nous dévorer ou que nous soyons en train de
nous inquiéter à l’idée de perdre notre emploi, notre cerveau reçoit le même signal : « Je suis
en danger ». Même en l’absence de danger physique, notre système nerveux sympathique (la
pédale d’accélérateur) va s’activer pour préparer notre corps à combattre ou à fuir. C’est ce
qu’on appelle une réaction de stress.

Dans des conditions normales, une fois la menace physique ou psychologique


passée, notre cerveau reçoit le message « je suis en sécurité maintenant ». Le système
nerveux parasympathique (la pédale de frein) peut alors prendre le relai pour induire le
retour au calme de notre corps.

Mais si nous sommes soumis à un stress permanent, la pédale d’accélérateur est


constamment enclenchée et notre corps ne parvient plus à se relaxer. C’est exactement
ce qu’il se passe dans le trouble de déréalisation / dépersonnalisation : les symptômes
génèrent en permanence de l’inquiétude, ce qui empêche le corps de revenir à un état
normal de relaxation.

C) RÉÉQUILIBRER LE SYSTÈME NERVEUX

La déréalisation / dépersonnalisation, qui à la base est une protection contre l’anxiété,


nous plonge elle-même dans une anxiété permanente. A chaque fois que nous nous
inquiétons au sujet de nos symptômes, le cerveau reçoit le message « je suis en
danger », et la pédale d’accélérateur s’active. Le cerveau, déjà surchargé par le stress,
continue ainsi de recevoir en permanence des doses supplémentaires de stress, ce qui
l’empêche de récupérer. Ainsi, il décide de continuer à se protéger.

On pourrait dire que le trouble de déréalisation / dépersonnalisation consiste en une


surcharge d’anxiété. C’est comme si le système nerveux était déréglé : la pédale
d’accélérateur est constamment enclenchée, tandis que la pédale de frein ne l’est pas
suffisamment.

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Pour guérir, il va donc vous falloir inverser la tendance en apprenant à :

o Arrêter d’appuyer sur la pédale d’accélérateur responsable du stress


o Enclencher le plus souvent possible la pédale de frein qui induit le retour à
l’état de relaxation

Ces deux points définiront les deux axes sur lesquels il vous faudra travailler pour
guérir :

▪ Le premier axe de guérison consistera à débrancher la pédale d’accélérateur. Il


ciblera votre principale source d’anxiété actuellement : votre trouble de déréalisation /
dépersonnalisation. En apprenant à diminuer votre inquiétude au sujet de vos
symptômes, vous pourrez briser le cercle vicieux qui fait perdurer votre trouble.

▪ Le deuxième axe de guérison consistera à enclencher la pédale de frein. En


apprenant à vous relaxer et en augmentant la fréquence vos émotions positives, vous
pourrez induire un retour au calme de votre organisme.

L’objectif de ces deux axes est de permettre à votre cerveau de se reposer. En


procédant ainsi, il pourra progressivement relâcher son mécanisme de protection et revenir à
la normale.

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4. AXE N°1 : DÉBRANCHER LA PÉDALE D’ACCÉLÉRATEUR

4.1 INTRODUCTION : PRENDRE SA RESPONSABILITÉ

Les symptômes de la déréalisation / dépersonnalisation sont particulièrement


effrayants et génèrent beaucoup de pensées anxieuses telles que : « Je suis en train de
devenir fou », « Quelque chose de grave va m’arriver », « Je ne reviendrai jamais à la
normale », etc. Petit à petit, la personne qui en souffre va commencer à développer
certaines habitudes autour du trouble : elle va chercher des réponses sur internet pour
tenter de mieux comprendre ce qui lui arrive, elle va se mettre à constamment analyser ses
perceptions, elle va se plonger dans des questionnements existentiels sans fin, etc.

En fait, ce sont précisément ces pensées anxieuses et ce changement dans les


habitudes qui empêchent de parvenir à la guérison.

Si vous souffrez de déréalisation / dépersonnalisation, c’est que votre cerveau s’est


déconnecté pour éviter de se retrouver surchargé par une trop haute dose d’anxiété. C’est la
seule solution qu’il ait trouvée pour prendre une pause. Tout ce dont il aurait besoin pour
sortir de cet état, ce serait de pouvoir se dire pendant un moment « ok, là tout va bien, je
peux commencer à me détendre ». Sauf qu’à chaque fois que vous vous inquiétez au sujet
de vos symptômes, votre cerveau reçoit le message que « quelque chose ne va pas » et
cela l’empêche de se reposer. Ainsi, il décide de maintenir son mécanisme de défense.

Vous comprenez bien maintenant pourquoi votre inquiétude est contre-productive et


qu’elle est votre première cible à abattre si vous voulez guérir.

Même si cela peut être difficile à admettre, la première étape dans votre processus de
guérison sera de reconnaitre que VOUS participez à entretenir votre trouble de
déréalisation / dépersonnalisation. Même si vous n’en êtes pas conscient, même s’il ne
s’agit pas d’un choix délibéré, prenez bien conscience que si vos symptômes persistent, c’est
que, d’une manière ou d’une autre, vous continuez à entretenir un terrain anxieux en vous.

Attention, je ne suis pas en train de dire que vous avez choisi votre trouble ou qu’il est
facile de se débarrasser de ses pensées anxieuses. Je suis bien consciente que la guérison
n’est pas un simple choix que l’on fait un jour en se levant le matin, sinon je suis persuadée

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que vous l’auriez déjà fait depuis bien longtemps ! Guérir n’est pas une simple question de
volonté, cela demande de comprendre exactement comment fonctionne le trouble
pour pouvoir ensuite cibler précisément les facteurs qui le font perdurer.

Si vous n’avez pas encore réussi à vous débarrasser de la déréalisation /


dépersonnalisation à l’heure actuelle, c’est probablement parce que vous n’avez pas encore
eu connaissance des bonnes informations et de la méthodologie adéquate à appliquer. Vous
avez fait certainement fait du mieux que vous le pouviez jusqu’à présent et vous n’avez à
culpabiliser de rien.

Il est tout à fait normal de commencer à s’inquiéter, à s’analyser, à s’interroger, à


chercher des solutions, etc. quand on fait face à quelque chose d’aussi déconcertant que la
déréalisation / dépersonnalisation. C’est un réflexe tout à fait naturel. Le problème est que
toute cette inquiétude, ces questionnements et ces recherches, au lieu de vous apaiser
et de vous aider à guérir, ne font qu’empirer votre état. Ce qu’il faut bien comprendre,
c’est qu’à chaque fois que vous vous focalisez sur le trouble, vous augmentez votre
anxiété. Ainsi, l’état se perpétue de lui-même. C’est la focalisation anxieuse sur le trouble qui
fait que le trouble perdure.

S’il me semble si indispensable d’insister sur le fait que vous soyez en grande partie
responsable de la persistance de votre trouble, c’est parce que c’est le fait de reconnaitre
votre part de responsabilité qui va vous permettre de reprendre du pouvoir sur votre
condition.

De cette manière, vous n’allez plus considérer votre trouble comme quelque chose
que vous subissez et sur lequel vous n’avez aucun contrôle, vous n’allez plus attendre
désespérément ce fameux matin où vous allez vous réveiller miraculeusement guéri, vous
n’allez plus espérer tomber sur un remède miracle…

Au contraire, vous allez pouvoir prendre en charge votre guérison en apprenant à


modifier les attitudes et pensées qui entretiennent votre trouble. Il n’y a plus de solution
miracle à rechercher, juste des mauvaises habitudes à remplacer. Votre guérison dépend
entièrement de vous, c’est plutôt rassurant, non ?

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4.2 LES MAUVAISES HABITUDES QUI NOURRISSENT L’ANXIÉTÉ

Nous avons vu que la clé pour guérir, c’est de diminuer votre niveau d’anxiété. Pour
l’instant, votre principale source d’anxiété, c’est votre trouble lui-même. Pour briser le cercle
vicieux " déréalisation/dépersonnalisation ⇒ anxiété ⇒ déréalisation/dépersonnalisation ", il
va vous falloir apprendre à ne plus réagir avec anxiété face à vos symptômes. Autrement
dit, il va vous falloir arrêter d’appuyer sur la pédale d’accélérateur de votre organisme.

Face à vos symptômes, vous avez forcément développé certaines façons de


penser et d’agir pour tenter d’apaiser votre angoisse. Mais plutôt que de vous rassurer,
ces modifications de votre attitude ne font en réalité qu’augmenter votre niveau
d’anxiété, créant ainsi un terrain favorable pour l’installation chronique du trouble de
déréalisation / dépersonnalisation.

Pour guérir, vous aurez donc besoin de vous déprogrammer en éliminant toutes les
mauvaises habitudes que vous avez acquises avec le temps autour de votre trouble et
qui génèrent de l’anxiété.

J’ai regroupé ces mauvaises habitudes en quatre catégories :

a) Les mauvaises interprétations


b) La fréquentation des forums
c) L’auto-observation
d) Les questionnements existentiels

Nous allons les passer une à une en revue afin que vous puissiez comprendre en quoi
elles sont néfastes pour vous, et ce que vous devez faire pour vous en débarrasser.

A) LES MAUVAISES INTERPRÉTATIONS

Les symptômes de déréalisation / dépersonnalisation sont tellement


déconcertants et mal connus qu’ils conduisent souvent à de mauvaises interprétations.
Parmi les plus classiques : croire qu’ils sont le signe que quelque chose de grave va arriver,
qu’ils vont nous mener à la folie, ou qu’ils sont dus à un changement permanent dans le
cerveau.

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Pourtant, toutes ces interprétations sont complètement fausses, elles résultent
uniquement d’une mauvaise connaissance du trouble. Mais le vrai problème, c’est qu’elles
génèrent beaucoup d’anxiété inutile, ce qui aggrave le trouble.

Une des premières étapes de la guérison consiste donc à bien comprendre ce qu’est
le trouble de déréalisation / dépersonnalisation : un symptôme d’anxiété TEMPORAIRE,
totalement REVERSIBLE et NON-DANGEREUX.

Nous allons passer ensemble en revue ces mauvaises interprétations, et les démonter
une à une. Cela devrait déjà vous permettre de vous délester d’une bonne couche d’anxiété
superflue.

1ère fausse interprétation : « quelque chose de grave va m’arriver »

Parfois, les symptômes de la déréalisation / dépersonnalisation peuvent devenir si


intenses ou prendre des formes si effrayantes que la personne qui en souffre est
persuadée que quelque chose de très grave va arriver. Par exemple, pour ma part, en
période de crise, j’ai souvent cru que la réalité allait s’écrouler ou que j’allais disparaitre…

Je vous rassure tout de suite, toutes ces choses n’arriveront pas ! Même si vos
symptômes sont parfois effrayants, vous ne risquez absolument rien. J’ai souffert de
déréalisation / dépersonnalisation pendant des années, j’ai fait face à une multitude de
symptômes tous plus terrifiants les uns que les autres… et il ne m’est jamais rien arrivé. Il n’y
a donc aucune raison pour que quelque chose vous arrive à vous. D’ailleurs, combien de fois
avez-vous cru qu’il allait se passer quelque chose ? Au final, rien ne s’est jamais s’est
produit. Et croyez-moi, rien ne se produira jamais !

Quand vous souffrez de déréalisation / dépersonnalisation, c’est comme si tout votre


système nerveux s’était déréglé, votre cerveau est comme « déconnecté », et toutes vos
perceptions s’en trouvent modifiées. Comme vous ne comprenez pas bien toutes ces
sensations nouvelles et étranges auxquelles vous faites face, votre mental va tenter de
les expliquer en posant des étiquettes dessus : « la réalité est en train de s’écrouler », « je
vais mourir », « je vais disparaitre ». Certaines personnes en viennent même à se demander si
elles ne sont pas déjà mortes. Pourtant, ce n’est pas la réalité. Toutes ces pensées ne sont
que des interprétations, des tentatives pour expliquer des sensations inconnues et
inhabituelles, des sensations que vous ne comprenez pas.

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Je vais vous donner un exemple pour vous aider à mieux cerner le problème des
interprétations. Lors de mes premières crises d’angoisse, je ne comprenais pas ce qu’il
m’arrivait. Ainsi, face à l’accélération des battements de mon cœur, par exemple, je me disais
que j’étais sûrement en train de faire une crise cardiaque. Cette pensée augmentait
évidemment mon sentiment de panique, ce qui faisait perdurer la crise. C’est finalement
quand j’ai appris à remplacer cette mauvaise interprétation par la bonne « mon cœur
s’accélère simplement sous l’effet de l’anxiété », que j’ai réussi à briser le cercle vicieux de la
crise d’angoisse.

Dans le cas de la déréalisation / dépersonnalisation, dès que vous prenez conscience


d’une sensation anormale - votre vision est floue ou vous ne sentez plus bien votre corps, par
exemple – vous allez les interpréter : « ma vision est floue, j’ai bien l’impression que la
réalité va s’écrouler » ou « je ne sens plus mon corps, je vais disparaitre ». Ces
interprétations sont pourtant complètement fausses. Vos perceptions sont modifiées,
mais la réalité restera toujours ce qu’elle est. Peu importe les pensées terrifiantes qui peuvent
vous traverser l’esprit pour expliquer vos sensations, dites-vous que ce ne sont que des
interprétations et qu’il n’y a aucun danger.

La déréalisation / dépersonnalisation n’est pas dangereuse. D’ailleurs, comment


pourrait-elle l’être puisqu’il s’agit justement d’un mécanisme de défense que votre cerveau a
mis en place pour vous protéger ?

De plus, la déréalisation / dépersonnalisation n’est absolument pas une maladie


évolutive, ce qui signifie qu’elle ne vous conduira jamais à quelque chose de pire ou de
plus grave que ces étranges sensations que vous ressentez déjà. Une fois que vous serez
guéri de la déréalisation / dépersonnalisation, absolument TOUS vos symptômes partiront.

Le problème avec toutes ces mauvaises interprétations, c’est qu’elles vous créent
beaucoup d’anxiété, ce qui perpétue le cycle de la déréalisation / dépersonnalisation.

Pour éviter cela, il vous faudra donc apprendre petit à petit à remplacer ces fausses
interprétations par la véritable explication : toutes ces sensations ne sont pas graves du
tout, ce sont simplement des symptômes de déréalisation / dépersonnalisation, rien d’autre !
Elles sont désagréables, certes, mais elles sont inoffensives et temporaires.

Entre ces deux pensées : « ma vision est floue, je pense que la réalité va s’écrouler »
ou « ma vision est floue, c’est juste un symptôme temporaire et inoffensif de la
déréalisation / dépersonnalisation », vous voyez déjà un peu la différence de niveau
d’angoisse que cela va générer en vous.

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2ème fausse interprétation : « je suis en train de devenir fou »

Coire que l’on est fou (ou en train de le devenir) est extrêmement commun
quand on souffre de déréalisation / dépersonnalisation. Notre perception de la réalité
change, on remet en cause notre identité, ce qui nous paraissait si familier auparavant ne l’est
plus, le temps semble parfois se distordre,… Avec toutes ces modifications dans nos
perceptions, il en effet difficile de ne pas remettre en question notre santé mentale. La seule
explication qui nous semble valable à ce changement d’état est que l’on soit en train de
basculer dans la folie.

Mais ici aussi, il s’agit de fausses interprétations dues à une mauvaise connaissance du
trouble. Rassurez-vous, vous n’êtes absolument pas en train de devenir fou !

La folie (qu’on appelle psychose en termes psychiatriques, et dont la schizophrénie


fait partie) est une maladie bien distincte du trouble de déréalisation /
dépersonnalisation. Ayant rencontré plusieurs cas de psychoses dans le cadre de mes
études en psychologie, je peux vous assurer que ces deux troubles n’ont rien de
comparable.

La plus grosse différence entre les deux, c’est que dans la psychose, il y a présence
de délire. La personne psychotique a perdu le contact avec la réalité. Elle peut par
exemple être persuadée qu’une célébrité lui envoie des messages d’amour à travers ses
chansons, que son voisin la persécute et tente de l’empoisonner, que des extraterrestres lui
ont implanté une puce dans le cerveau pour la contrôler, etc. Le délire psychotique a souvent
un thème bien précis, et celui-ci est complètement déconnecté de la réalité.

Le psychotique ne sait plus faire la différence entre ce qui est réel et ce qui ne
l’est pas. Il croit complètement à son délire et d’ailleurs, il n’est même pas conscient
d’être en train de délirer.

Au contraire, dans le trouble de déréalisation / déréalisation, la personne reste


parfaitement capable de faire la distinction entre ses propres perceptions et la réalité
extérieure. Elle reste bien consciente de ce qu’est la réalité, c’est uniquement sa perception
de celle-ci qui est modifiée.

Ainsi, vous qui souffrez de déréalisation / dépersonnalisation, même si vous faites


face à plein de symptômes plus bizarres les uns que les autres, vous savez bien que ce
n’est pas réel. Par exemple, vous pourriez m’expliquer que vous avez la sensation de vivre
dans un film, mais vous avez bien conscience qu’il s’agit uniquement d’une sensation et que
vous n’êtes pas réellement dans un film. Ou vous pourriez me dire que vous avez parfois

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l’impression que vos proches sont des robots tellement plus rien ne vous semble naturel, ce
qui est bien différent de si vous me disiez « je suis persuadé que mes proches ont été
remplacés par des robots ». Vous voyez la nuance : « avoir l’impression de… » est bien
différent que d’y croire réellement.

D’ailleurs, ce qui vous fait souffrir dans votre trouble, c’est justement le fait de
prendre conscience de ce décalage qui existe entre vos perceptions et la réalité. Même
si ces perceptions semblent parfois très réelles, vous savez bien que ce n’est pas comme ça
que vous êtes censés percevoir les choses. Autrement dit, vous restez conscient que votre
perception N’EST PAS la réalité. Chez une personne psychotique, il n’existe plus ce
décalage : ses perceptions sont devenues sa réalité. Ainsi, elle ne remettra pas en cause ses
perceptions et ne souffrira pas de ne pas pouvoir revenir à la réalité, puisque pour elle, ce
qu’elle voit EST la réalité. Ainsi, elle pensera vraiment vivre dans un film ou être entourée de
robot. C’est pour cette raison qu’on dit toujours qu’un fou ne sait pas qu’il est fou.

Une autre différence entre les deux troubles est que les altérations de la perception
propres à la déréalisation / dépersonnalisation sont plus proches d’illusions d’optique
ou de légères distorsions, que de réelles hallucinations. Une hallucination se définit
comme une perception sensorielle en l’absence de stimulus externe. Autrement dit, un
psychotique qui a une hallucination perçoit quelque chose qui n’existe pas. La personne qui
souffre de déréalisation / déréalisation peut vivre quelques altérations dans sa perception
(voir un objet plus lointain ou plus petit qu’il ne l’est réellement, par exemple), mais elle ne
verra pas vraiment apparaitre un objet ou une personne qui n’existe pas. De même, elle ne
construira pas toute une histoire imaginaire autour de quelque chose qui n’existe absolument
pas dans la réalité.

Un autre point qui pourrait vous rassurer : l’âge du début de la schizophrénie se situe
vers la fin de l’adolescence. Si vous avez déjà passé ce stade, il est donc plus que probable
que vous n’en développiez jamais.

La déréalisation / dépersonnalisation n’est pas une forme de psychose : il s’agit


d’un symptôme d’anxiété qui est temporaire et parfaitement réversible. Débarrassez-
vous de votre anxiété et vous verrez vos symptômes de déréalisation / dépersonnalisation
disparaitre. Au contraire, la psychose est une maladie incurable : les traitements
médicamenteux qui permettent de maitriser les symptômes doivent être pris à vie. Les
symptômes ne disparaitront jamais définitivement d’eux-mêmes.

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La déréalisation / dépersonnalisation ne risque pas non plus de vous conduire à
la psychose, pas plus qu’une dépression, par exemple, ne risque de vous y conduire, car il
s’agit deux troubles qui n’ont aucun lien entre deux.

Le problème avec ces mauvaises interprétations, encore une fois, c’est qu’elles
génèrent beaucoup d’anxiété. En effet, quoi de plus angoissant que de se croire en train de
devenir fou, voire de s’imaginer finir enfermé à vie dans un hôpital psychiatrique ! Or vous
avez bien compris maintenant que chaque dose d’anxiété que vous vous infligez fait perdurer
votre trouble. Il est donc essentiel pour votre guérison d’apprendre à poser la bonne
étiquette sur votre trouble.

A partir de maintenant, à chaque fois que vous vous surprendrez à questionner


votre santé mentale, rappelez-vous que vous souffrez simplement d’un trouble
anxieux. Vos symptômes de déréalisation / dépersonnalisation sont tous causés par l’anxiété.
Rien de plus. Apprenez à vous débarrasser de votre anxiété, et vous verrez, le trouble
disparaitra.

3ème fausse interprétation : « ce changement est permanent »

Quand on souffre de déréalisation / dépersonnalisation, une de nos plus grandes


préoccupations concerne l’éventualité de ne peut-être jamais pouvoir guérir. On essaye
de mettre en place plusieurs solutions pour essayer d’en sortir et puis, devant les maigres
résultats obtenus, on commence à désespérer de pouvoir récupérer un jour une vie normale :
« Combien de temps vais-je encore rester dans cet état ? », « Et si je ne m’en sortais
jamais ? ».

Parfois, on en arrive à penser que notre condition est due à un changement


irréversible dans notre cerveau et que nous sommes impuissants à y changer quoi que
ce soit. Cette croyance est totalement erronée.

Le trouble de déréalisation / dépersonnalisation est parfaitement réversible. Il n’est


pas dû à une lésion cérébrale ou à un quelconque changement définitif dans le cerveau,
il s’agit d’un mécanisme de défense naturel qui est devenu chronique suite à de
mauvaises habitudes de pensées et de comportement. Vous avez la capacité de faire
marche arrière en apprenant à mettre en place de nouvelles habitudes.

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Si vous n’avez pas encore réussi à en sortir jusqu’à maintenant, c’est simplement
parce que vous n’aviez pas encore pris connaissance des bonnes informations et / ou de la
bonne méthodologie à appliquer.

Que vous souffriez de déréalisation / dépersonnalisation depuis un mois ou


depuis cinq ans, vous avez exactement les mêmes chances de guérir. Une personne qui
en souffre depuis des années n’a tout simplement pas pris conscience que c’est son anxiété
qui est l’origine des symptômes. Elle n’a pas compris qu’elle avait acquis certaines habitudes
qui nourrissaient son trouble, et qu’il suffisait de remplacer ces habitudes pour que son
trouble disparaisse. Une fois qu’on a bien compris comment tout cela fonctionne, on peut
enfin agir sur les bons leviers pour enclencher la guérison.

Arrêtez de vous inquiéter de la durée de votre trouble. Rassurez-vous, vous n’allez


pas rester éternellement coincé dans cet état. Ayez confiance dans le fait qu’en apprenant
à diminuer votre anxiété, vous agissez directement à la source de votre trouble, ce qui le fera
progressivement disparaitre.

L’événement qui est à l’origine de votre trouble n’est pas important non plus, la
procédure à appliquer pour guérir ainsi que les chances de guérison seront les mêmes. Que
les symptômes aient fait leur apparition suite à un choc émotionnel ou à un surmenage
importe peu, ce qui fait qu’ils se soient installés de manière chronique, c’est le climat anxieux
dans lequel vous baignez. Les symptômes de déréalisation / dépersonnalisation engendrent
beaucoup d’anxiété, cette anxiété empire les symptômes, ce qui augmente l’anxiété, etc.
Vous voyez, le trouble finit par se nourrir de lui-même, et de manière totalement
indépendante à l’événement qui l’a déclenché. Pour guérir, c’est sur votre anxiété qu’il faut
travailler, et plus précisément sur les habitudes qui génèrent cette anxiété.

B) LES FORUMS

Quand on souffre de déréalisation / dépersonnalisation, la tentation est grande


d’aller chercher des réponses sur internet pour tenter de mieux comprendre ce qui
nous arrive. Evidemment, dans un premier temps, lire le témoignage de personnes qui
partagent nos symptômes peut nous apporter un certain soulagement. Cela nous fait du bien
de mettre des mots sur ce que l’on ressent, de constater que ce trouble est reconnu et que
nous ne sommes pas les seuls à en souffrir.

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Malheureusement, ce soulagement se transforme vite en angoisse lorsque nous
tombons sur des publications de personnes qui disent en souffrir depuis 10, voire 15
ans. Soudainement, nous nous sentons plus mal que jamais, terrorisé par la perspective de
ne plus jamais réussir à retrouver notre vie d’avant : « Et si je restais aussi longtemps dans cet
état moi aussi ? Comment pourrais-je tenir 10 ans de plus comme ça ? Si ça se trouve, ma vie
est fichue pour de bon ! ».

Le véritable problème des forums, c’est qu’ils sont presque uniquement


fréquentés par des personnes qui viennent partager leur détresse. La plupart des
personnes qui sont sur la pente de la guérison ne les fréquentent plus parce qu’elles ont bien
intégré que le fait de se focaliser sur leur trouble ne faisait que l’empirer. Quant aux
personnes qui sont totalement guéries, mis à part quelques bonnes âmes qui ont envie de
revenir apporter un message d’espoir, il est logique qu’elles ne voient plus aucun intérêt à
venir sur les forums.

Ainsi, le fait de fréquenter les forums risque d’introduire un biais dans votre
esprit. Vous avez plus de chances de tomber sur le témoignage désespéré d’une personne
qui souffre de déréalisation / dépersonnalisation depuis des années, que sur un témoignage
de guérison qui va vous donner plein d’espoir. Ainsi, vous pourriez facilement croire que
la guérison est vraiment compliquée à obtenir, que le trouble dure souvent des années,
que peu de gens s’en sortent, etc.

En plus d’induire un profond découragement, ces fausses croyances vont


évidemment générer encore plus d’anxiété chez vous, exactement l’inverse de ce dont vous
auriez besoin pour guérir.

Même si vous ne lisiez que des informations positives, il suffirait que vous tombiez sur
un seul témoignage négatif pour que cela vous entraine dans une spirale négative. En fait,
quand on souffre d’un trouble anxieux, notre cerveau est dans un état d’hyper-vigilance où la
priorité est d’identifier rapidement une menace pour s’en protéger. Ainsi, vous pourriez lire
neuf témoignages positifs, contre un seul de négatif, c’est ce dernier que votre cerveau
va retenir en priorité.

De plus, cela resterait du temps que vous consacrez à votre trouble. Or rappelez-vous
bien qu’à chaque fois que vous focalisez votre attention sur votre trouble, vous
confirmez à votre cerveau que quelque chose ne va pas. A l’inverse, en apprenant à vous
concentrer uniquement sur le positif, sur des pensées agréables, sur des activités qui vous

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font du bien,… votre cerveau pourra commencer à intégrer que tout va bien, qu’il est en
sécurité. C’est ainsi qu’il relâchera son mécanisme de défense et que vous guérirez.

Pour toutes ces raisons, je vous conseille vivement d’arrêter absolument toute
recherche au sujet la déréalisation / dépersonnalisation. Je sais que ce n’est pas évident
car bien souvent, on se dit qu’il doit y avoir une solution miracle quelque part, et qu’il suffirait
d’enfin la découvrir pour guérir. Mais croyez-moi, ça ne fonctionne pas ainsi. La seule façon
de guérir de ce trouble est de stopper l’anxiété qui le nourrit. Et en essayant à tout prix de
rechercher cette solution miracle, sans jamais la trouver, vous nourrissez cette anxiété.

C) L’AUTO-OBSERVATION

Le trouble de déréalisation / dépersonnalisation engendre souvent une hyper-


focalisation sur nos symptômes. Cela se traduit notamment par une auto-observation
quasiment compulsive : on ne peut pas s’empêcher d’analyser chacune de nos sensations,
de vérifier si nos perceptions sont redevenues normales, si notre reflet dans le miroir nous
semble à nouveau familier,…

En fait, c’est cette analyse constante qui signe souvent l’entrée dans le trouble de
déréalisation / dépersonnalisation. Un homme m’expliquait la manière dont son trouble
avait commencé. Alors qu’il était en train de regarder sa série préférée, il a été soudainement
été pris d’une étrange sensation : les personnages ne lui paraissaient plus familiers. Il est
alors entré dans la spirale de la vérification. Il a d’abord été recherché un souvenir
rapporté d’un voyage à l’étranger, et se demandait s’il était déjà réellement parti dans ce
pays. Ensuite, il a regardé sa veste et n’était plus capable de se remémorer le moment où il l’a
achetée. Finalement, il a été jusqu’à sortir ses vieux albums photos pour vérifier s’il se
reconnaissait lui-même sur ses photos d’enfance. Ainsi, à chacune de ses vérifications, il
s’enfonçait un peu plus dans une sensation d’angoisse qui venait empirer ses
symptômes. Alors que s’il s’était dit dès le départ « oh je dois être un peu trop fatigué », il
est fort à parier que les premières sensations étranges se seraient spontanément dissipées.

Comme je vous l’ai expliqué, normalement les symptômes de déréalisation /


dépersonnalisation sont censés être passagers. Si une personne a des impressions
d’irréalité pendant un accident de voiture, elle attribuera ces sensations à l’état d’urgence
dans lequel elle se trouvait et ne s’en inquiétera pas. Ainsi, dans la plupart des cas, les
symptômes se dissiperont d’eux-mêmes une fois qu’un état de calme est retrouvé.

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Le guide complet
Mais lorsque ces sensations apparaissent en dehors d’un événement spécifique,
la personne, ne comprenant pas ce qui lui arrive, commencera à se poser mille
questions et à s’inquiéter. Le cerveau continue alors de baigner dans un climat d’anxiété où
il n’arrive pas se sentir en sécurité, et il décide de maintenir son mécanisme de protection. On
peut donc dire quand les symptômes deviennent chroniques, c’est parce qu’ils ont été
excessivement analysés

Par la suite, une fois que le trouble de déréalisation / dépersonnalisation est


bien installé, on souhaite tellement en guérir qu’on se demande en permanence où on
est en : « Tiens, comment est ma vision là ? », « Comment sont mes sensations ? », « Et ma
mémoire ? », « Est-ce que la réalité a enfin repris son apparence solide ? ». Et à chaque fois
qu'on se rend compte que "ben non, ça ne va toujours pas”, on se crée une dose d'anxiété
supplémentaire qui va venir renforcer la déréalisation. Tous ces réflexes d’auto-
observation sont donc totalement contre-productifs précisément à cause de l’anxiété
qu’ils génèrent.

Et puis finalement, quand on cherche, on trouve... En réalité, il peut


occasionnellement arriver à toute personne de trouver son reflet dans le miroir un peu
étrange, d’avoir une vision un peu brouillée quand elle est fatiguée, d’avoir des impressions
d’irréalité quand elle est dans la lune, etc. Mais une personne « saine » mettra ça sur le
compte de la fatigue et ne s’attardera pas dessus. Au contraire, chez une personne
souffrant de déréalisation / dépersonnalisation, la moindre de ces petites perceptions
un peu bizarres va directement engendrer de l’obsession, de la peur, des mauvaises
interprétations,...

Je refais un parallèle avec les crises d’angoisse pour vous aider à mieux
comprendre. Quand on souffre de crises d’angoisse à répétition, on finit souvent par
surveiller chacune de nos sensations corporelles parce qu’on a peur qu’elles annoncent le
début d’une crise. Ainsi, face à la moindre petite sensation un peu anormale, comme un
battement de cœur irrégulier, on va se focaliser obsessionnellement dessus, on va
l’interpréter comme quelque chose de grave, toute cette anxiété augmente le symptôme, et
hop la crise d'angoisse se déclenche ! Là où, dès le départ, une personne « normale » se
serait simplement dite face à l’accélération de son cœur « oh, j'ai peut-être bu trop de café ».

Ce qu’il est important de comprendre, c’est que les troubles anxieux se


nourrissent de cette auto-analyse permanente. En fait, on pourrait dire que le propre d’un
trouble anxieux, c’est cette hyper-focalisation sur des choses sur lesquelles des personnes
« saines » ne s’attarderaient pas.

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Le guide complet
Même moi qui suis sortie de la déréalisation, si je me remettais à angoisser dès
que j’ai une petite altération perceptive comme tout le monde peut en avoir parfois, je
me créerais de nouveau un terrain anxieux qui favorisait le retour du trouble. De même,
si je recommençais à vérifier 20 fois sur une journée « Tiens, suis-je en train de déréaliser là ?
», « Comment est-mon reflet dans le miroir ? », « Est-ce que je souviens bien de mes
dernières vacances ? », il est fort probable que cela revienne en un rien de temps... Peut-être
que je me remettrais à trouver mes perceptions un peu bizarres, puis que je me refocaliserai
anxieusement dessus, et ça serait reparti pour un tour !

Si je me considère guérie de la déréalisation / dépersonnalisation, c’est parce


que je sens bien que je me suis définitivement libérée de toutes ces obsessions. Si je
constate une sensation un peu bizarre (ce qui peut m’arriver quand je suis trop fatiguée, par
exemple), je ne me focalise plus du tout dessus. Je le notifie presque avec humour « oh
tiens, ne serais-je pas en train d’avoir une sensation de déréalisation / dépersonnalisation ? »,
et l’instant d’après, mes pensées ont déjà repris leur cours normal. Ces sensations ne sont
plus du tout un sujet d’inquiétude pour moi !

J’ai appris à ne plus avoir peur de ces symptômes, et surtout, j’ai appris à diriger
instantanément mon attention ailleurs – ce qui, avec le temps, est devenu un réflexe.
De cette manière, je ne suis plus constamment en train de nourrir un climat anxieux en moi,
et les perceptions étranges disparaissent d’elles-mêmes aussi vite qu’elles sont
apparues.

D) LES QUESTIONNEMENTS EXISTENTIELS

Le trouble de déréalisation / dépersonnalisation s’accompagne souvent de


questionnements existentiels : « Pourquoi suis-je moi et pas quelqu'un d'autre ? », « Est-ce
la réalité existe vraiment ou est-ce que je la crée de toute pièce ? », « Pourquoi la vie,
pourquoi la mort ? », « Et si les autres n’étaient qu’un produit de mon imagination ? »,
« Pourquoi est-ce que j’ai des yeux, des bras, des jambes ? », etc. Ces questionnements sans
fin peuvent conduire à une véritable remise en question de la réalité et de l’identité.

Cette tendance à tout remettre en question s’explique par le sentiment de


déconnexion qu’induit la déréalisation / dépersonnalisation. C’est comme si on se sentait
détaché du monde et de nos propres émotions. Dans cet état où on ne se sent plus

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Le guide complet
« connecté » affectivement aux personnes, lieux et choses qui nous entourent, plus rien
ne semble avoir de sens. Tout nous apparait comme froid, étrange, absurde.

La déréalisation / dépersonnalisation peut ainsi nous pousser à tout analyser pour


tenter de retrouver un semblant de sens. Progressivement, nous n’arrivons plus à
appréhender la vie autrement que par le biais de notre réflexion et de notre mental, ce
que de nombreuses personnes traduisent par ces mots : « j’ai l’impression de n’être plus
qu’une tête qui pense ».

Le trouble peut également amener certaines personnes à développer une obsession


autour des questions qui concernent la métaphysique : l’univers, la mort, le sens de la vie,
le temps, l’âme. Il est possible de développer un intérêt sain pour ces phénomènes
mystérieux, mais dans le cas de la déréalisation / dépersonnalisation, ces questionnements
deviennent rapidement obsédants et angoissants, ce qui constitue un véritable frein à la
guérison.

Pendant toutes ces années où j’ai souffert de déréalisation / dépersonnalisation, j’ai


énormément douté de la réalité. Je me demandais constamment si elle existait de manière
objective ou si elle était juste une création de mon esprit, et cette question m’angoissait au
plus haut point. De plus, je pensais qu’il me serait impossible de reprendre le cours de
ma vie tant que je n’aurais pas reçu une réponse claire à cette interrogation. J’en arrivais
même à me demander comment les gens autour de moi parvenaient à vivre sans se poser
toutes ces questions. La vie me paraissait tellement bizarre, je ne comprenais pas comment
on pouvait s’y faire et vivre normalement, comme si de rien n’était.

Si vous êtes dans ce cas, il est important que vous compreniez que tous ces
questionnements sont une conséquence directe du trouble. Ce sont les symptômes de la
déréalisation / dépersonnalisation qui nous amènent à douter comme ça. Lorsque nos
perceptions sont ainsi modifiées et que tout autour de nous parait soudainement étrange, il
est normal de commencer à se poser toutes ces questions.

Lorsque vous guérirez, vos perceptions bizarres disparaitront et emporteront


avec eux tous ces questionnements. La réalité aura repris son apparence bien solide et
vous n’aurez plus aucune raison de douter de son existence objective, en fait cela ne vous
effleurera même plus l’esprit.

Le vrai problème avec les questionnements existentiels, c’est qu’ils peuvent


devenir obsédants et donner l’impression de perdre pieds. Ils engendrent ainsi souvent
beaucoup d'angoisse et aggravent le trouble. Dans mon cas, plus je remettais en question

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Le guide complet
la réalité, plus j’angoissais, et plus mes symptômes de déconnexion s’intensifiaient, ce qui
m’amenait encore plus à douter de la réalité.

Pour guérir de la déréalisation / dépersonnalisation, il va vraiment vous falloir


essayer de ne plus entrer dans ces questionnements sans réponses. Prenez conscience
qu'ils ne servent à rien à part vous faire du tort. Un questionnement utile et positif pour vous
tournerait plutôt autour de sujets tels que : « qu’est-ce qui est important pour moi ? »,
« qu’est ce qui m’apporte de la joie ? », « quels objectifs aimerais-je atteindre ? », « comment
puis-je m’y prendre pour profiter un maximum de cette vie ? ».

Certes, la vie est très bizarre, mais elle est ce qu'elle est ! Même si cela vous parait très
compliqué pour le moment, faites de votre mieux pour accepter qu’elle comporte son lot de
mystère. Plutôt que de la questionner, essayez au maximum de la vivre, exactement
comme vous le faisiez avant que votre trouble apparaisse. Dès que vous vous sentez
repartir dans des questionnements angoissants, stoppez-lez en reportant votre attention
ailleurs (nous verrons plus loin comment faire).

4.3 SE DÉBARRASSER DE CES HABITUDES

Comme les symptômes de déréalisation / dépersonnalisation sont très déconcertants,


ils vont naturellement conduire à de mauvaises interprétations, à des recherches internet
angoissantes, à une auto-analyse permanente, à des questionnements sans fin,… Comment
notre cerveau pourrait-il se reposer dans ces conditions ? Parce qu’elles sont génératrices
d’anxiété, toutes ces habitudes perpétuent la boucle de la déréalisation /
dépersonnalisation.

En effet, comme vous l’avez bien compris maintenant, l’anxiété est la cause profonde
de votre trouble. Souvenez-vous du cercle vicieux caractéristique du trouble de déréalisation
/ dépersonnalisation :

- Une trop grande anxiété est à l’origine des symptômes de déréalisation /


dépersonnalisation.
- Les symptômes deviennent eux-mêmes source d’anxiété
- Cette anxiété supplémentaire fait perdurer les symptômes

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Le guide complet
Dans cette boucle qui se nourrit d’elle-même, vous voyez que le seul endroit où
vous pouvez agir, c’est sur votre anxiété. Dès l’instant où vous parviendrez à ne plus réagir
avec anxiété face à vos symptômes, vous commencerez à guérir.

Mais dites-vous bien que :

a) A chaque fois que vous mettez la mauvaise étiquette sur votre trouble (folie, lésion
cérébrale, changement permanent dans le cerveau, etc.)
b) A chaque fois que vous allez sur un forum pour chercher une solution ou lire des
témoignages
c) A chaque fois que vous vérifiez où en sont vos perceptions
d) A chaque fois que vous vous laissez entrainer dans des questionnements existentiels

 Vous offrez du carburant à votre trouble

Imaginez-vous qu’à chaque fois que vous cédez à un de ces réflexes, cela revient
à vous injecter directement une dose d’anxiété dans le sang. Finalement, la persistance de
votre trouble n’est due qu’à la somme de ces mauvaises habitudes qui se sont ancrées en
vous avec le temps.

Heureusement, vous avez le pouvoir de faire marche arrière. Tout ce que vous avez à
faire pour guérir, c’est de rompre avec ces habitudes problématiques.

Pour cela, il vous faut apprendre à repérer le moment où vous vous apprêtez à
céder à une de ces habitudes, et puis agir différemment, jusqu’à ce que, à force de
répétition, une nouvelle habitude s’installe. La guérison consiste en fait en un
réapprentissage : il s’agit de remodeler votre cerveau en lui apprenant inlassablement à
réagir différemment. Voyons comment faire.

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Le guide complet
A) TOUT N’EST QU’UNE QUESTION D’ATTENTION

Finalement, en y regardant de plus près, on peut constater que toutes les habitudes
néfastes que nous venons de passer en revue pourraient être résumées en une seule : c’est le
fait de porter une attention anxieuse à votre trouble.

C’est pendant la période où j’ai souffert le plus intensément de déréalisation /


dépersonnalisation que j’ai pris conscience de l’importance de l’attention. A ce moment-là,
j’étais souvent tellement angoissée au sujet de toutes ces sensations étranges que cela me
déclenchait régulièrement des attaques de panique. Le pire étant qu’au plus j’angoissais, au
plus mes sensations de déréalisation / dépersonnalisation s’intensifiaient et devenaient
effrayantes. La seule chose qui parvenait à me calmer, c’était le fait de prendre une douche,
si bien que j’en étais arrivée à me doucher 5 à 6 fois par jour !

En réfléchissant un peu, j’ai réalisé que ce qui m’apaisait dans le fait de prendre
une douche, c’était simplement le fait que mon attention se dirige ailleurs que sur mes
symptômes. Pendant les quelques minutes où je suis occupée à régler la température de
l’eau, à me savonner, à faire attention à me rincer correctement les cheveux, … mes pensées
sont accaparées par autre chose que mon trouble. Résultat : mon angoisse diminue de
manière significative. Alors que si je reste dans mon lit à essayer de combattre
mentalement mes pensées anxieuses, cela ne fait que renforcer mon angoisse et intensifier
mes symptômes.

Ainsi, il m’est apparu de manière de plus en plus claire que tant quand je focalisais
mon attention sur mes symptômes, mes symptômes perduraient. A l’inverse, à chaque
fois que je parvenais à focaliser momentanément mon attention ailleurs que sur mes
symptômes, cela avait pour effet de réduire l’intensité de mes symptômes.

L’explication à cela me semble totalement évidente aujourd’hui : à chaque fois


que nous focalisons notre attention sur ces symptômes étranges, nous augmentons
automatiquement notre niveau d’anxiété. Notre cerveau trouve alors judicieux de renforcer
son mécanisme de défense anti-anxiété, et ainsi, nos symptômes s’intensifient. Alors que
quand nous nous efforçons de focaliser notre attention ailleurs que sur nos symptômes, cela
revient à offrir un peu de repos notre cerveau. Plus détendu, il peut doucement relâcher son
mécanisme de défense qu’est la déréalisation / dépersonnalisation.

Ainsi, de manière générale, en apprenant à accorder de moins en moins


d’attention à votre trouble, vous pourrez commencer à guérir. Dans l’idéal, vous
devriez agir exactement comme si votre trouble n’existait pas. En effet, si vous

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Le guide complet
parveniez à l’ignorer totalement, il disparaitrait très rapidement, car il n’y aurait plus
d’anxiété pour le nourrir. Mais bien sûr, cela relève presque de l’impossible. Il est en
effet extrêmement compliqué de ne pas s’inquiéter quand nos symptômes touchent à
quelque chose d’aussi essentiel que notre sens de l’identité ou de la réalité. Dans ces
conditions, les pensées anxieuses sont envahissantes et reviennent à la charge à tout
moment, peu importe la volonté que nous avons de nous en détacher.

Nous ne pouvons pas stopper toutes ces pensées anxieuses du jour au lendemain
juste parce que nous l’avons décidé. Et évidemment, cela ne servirait à rien de se dire
mille fois sur la journée « Ne pense pas à ton trouble ! », car cela ne serait qu’une manière
détournée de lui accorder de l’attention. Vous connaissez bien l’histoire : s’efforcer de ne pas
penser à un éléphant rose, c’est s’assurer que la première image qui surgisse dans notre
esprit soit celle de cet éléphant rose.

Combattre mentalement une pensée en tentant de la repousser est parfaitement


inutile. Pire, ça ne fait que lui donner plus de force dans notre esprit. En revanche, ce
que l’on peut faire, c’est apprendre à arrêter de nourrir une pensée. Et cela passe
justement par où nous dirigeons notre attention. Je vous explique tout cela en détail.

B) NOTRE ATTENTION NE PEUT PAS ÊTRE À DEUX ENDROITS EN MÊME TEMPS

Pour apprendre à arrêter de nourrir une pensée, je vous partage une règle qui m’a
énormément aidée :

NOTRE ATTENTION NE PEUT PAS ÊTRE À DEUX ENDROITS EN MÊME TEMPS

C’est une règle très précieuse parce que c’est elle qui va vous servir d’outil principal
pour vous débarrasser de votre trouble. Je vous explique pourquoi.

En fait, cette règle implique que vous ne pouvez pas à la fois penser anxieusement
à votre trouble ET penser à autre chose. C’est impossible, parce que votre attention ne
peut être dirigée que vers un endroit à la fois.

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Le guide complet
Vous avez certainement remarqué que dans votre vie quotidienne, les seuls
moments où votre trouble de déréalisation / dépersonnalisation quitte votre esprit,
c’est quand vous êtes complètement absorbé dans une tâche. Pendant ce moment où
toute votre attention se laisse accaparer par l’intrigue d’un film, par une conversation
intéressante avec un ami, par le goût d’un aliment que vous adorez,… vous ne faites plus
attention à vos symptômes. Il y a une raison très simple à cela : vous ne pouvez pas faire les
deux en même temps !

Parfois, vous pouvez même vous faire la réflexion « Hey mais je ne pensais plus du
tout à mon trouble ! C’est comme s’il avait disparu pendant ce laps de temps ! ». En fait,
pendant l’espace d’un instant, vous avez expérimenté ce que c’est que d’être guéri.

Pensez-y, chaque moment pendant lequel vous arrivez à vous distraire est un
moment pendant lequel vous n’angoissez pas au sujet de vos symptômes. Pendant ce
temps, votre cerveau peut enfin se reposer.

Et s’il vous suffisait, pour guérir complètement, de chercher à augmenter de plus


en plus ces moments, jusqu’à ce qu’ils redeviennent votre normalité ? C’est la voie que je
vous propose de suivre. En augmentant la fréquence de ces temps de repos, votre cerveau
finira par récupérer totalement, jusqu’à ne plus avoir besoin du mécanisme de défense
antistress que constitue la déréalisation / dépersonnalisation.

Vous voyez, c’est très simple : à chaque fois que vous arrivez à faire en sorte que
votre attention soit absorbée par autre chose que votre trouble, cela revient à faire un
pas vers votre guérison.

Dans votre état actuel, peut-être que votre attention est anxieusement focalisée sur
vos symptômes 90 % du temps, et que les moments où vous parvenez à penser à autre chose
constituent seulement 10 % de votre temps. Finalement, pour guérir, tout ce que vous
avez à faire, c’est d’inverser petit à petit cette tendance.

C) RESTER LE PLUS POSSIBLE OCCUPÉ

Comme vous l’avez bien compris maintenant, à chaque fois que vous vous laissez
entrainer dans des questionnements existentiels, dans des doutes concernant la possibilité de
guérir, dans votre peur de devenir fou, dans une auto-observation compulsive,… cela ne fait
que renforcer votre anxiété.

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Le guide complet
Le problème est qu’actuellement, dès que votre esprit a l’occasion de
vagabonder, son premier réflexe sera de se focaliser anxieusement sur votre trouble.
Malheureusement, vous ne pouvez rien faire à cela : votre cerveau est programmé pour vous
protéger et pour l’instant, il considère que son ennemi numéro 1 est la déréalisation /
dépersonnalisation (alors que c’est lui-même qui l’a mis en place dans un but de protection,
vous voyez le paradoxe !). Il est donc normal que toutes vos pensées se dirigent
spontanément vers vos symptômes dès que vous avez l’esprit libre : votre mental cherche des
solutions à votre problème.

Ainsi, vous ne pouvez pas contrôler vos pensées anxieuses pour les empêcher de
surgir. Par contre, comme je vous l’ai expliqué précédemment, vous pouvez apprendre à
arrêter de les nourrir, et une première clé pour cela, c’est de faire en sorte de rester le plus
possible occupé. En effet, au plus vous remplissez vos journées, au moins vous laissez de
temps libre à votre esprit pour ressasser des pensées génératrices d’anxiété.

Je comprends bien qu’à cause de la déréalisation / dépersonnalisation, vous n’avez


plus goût à rien et vous ne voyez plus l’intérêt de continuer à faire des choses qui ne vous
procurent plus aucun plaisir. Et pourtant, je vous assure que le fait de reprendre vos
activités va vous permettre de guérir au plus vite.

Car rappelez-vous, chaque instant où votre attention est absorbée par autre chose
que votre trouble, c’est un instant où votre cerveau peut se reposer, et c’est
absolument tout ce dont il a besoin pour guérir. Chaque minute pendant laquelle vous
réussissez à vous concentrer sur une activité est une minute de gagnée dans le
processus de votre guérison.

Alors à partir de maintenant, considérez que vous êtes dans la période idéale pour
perfectionner vos talents de cuisine, pour apprendre à coudre ou pour faire du jardinage.
Vous pourriez également en profiter pour relire tous les romans de votre auteur préféré, pour
enchainer les mots croisés, pour faire de la peinture, de la photo ou du bricolage. Toute
activité qui requiert du temps et de la concentration est à privilégier. Peu importe de
quoi il s’agit, l’important est de parvenir à focaliser le plus souvent et le plus longtemps
possible votre attention sur une tâche qui n’a absolument aucun lien avec votre
déréalisation / dépersonnalisation.

Pour ma part, j’ai profité de cette période pour apprendre à jouer de la guitare, et
cette activité m’a été franchement salutaire. Même si j’étais carrément nulle à cet exercice,
cela me prenait 4 heures dans ma journée, 4 heures pendant lesquelles la déréalisation /

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Le guide complet
dépersonnalisation n’avait plus aucune place dans mon esprit parce que je ne pensais à rien
d’autre qu’à perfectionner mes accords.

L’idée, c’est vraiment de ne plus vous autoriser à rester des heures à ressasser. Dès
l’instant où vous vous surprenez à vous laisser embarquer dans un flot de pensées
anxieuses, un « STOP » déterminé doit retentir dans votre tête. A ce moment-là, faites le
choix d’arrêter immédiatement le processus et lancez-vous dans une activité en vous
efforçant d’y mettre toute votre attention.

D) L’ART DE REDIRIGER SON ATTENTION

Le fait de chercher à s’occuper au maximum est une déjà une première clé très
importante à appliquer pour guérir, mais par moments, elle s’avèrera insuffisante. En
effet, parfois les pensées anxieuses sont tellement envahissantes qu’elles s’obstinent à revenir
à la charge même lorsque nous nous efforçons de rester occupés. De plus, malgré notre
détermination à remplir le plus possible nos journées, celles-ci comporteront toujours des
temps-libre, ne fut-ce qu’au moment du coucher par exemple. Alors que faire dans ces cas-
là ?

C’est ici qu’intervient la deuxième clé, que j’ai nommé l’art de rediriger son
attention. Laissez-moi vous expliquer en quoi consiste cet art : à chaque fois que vous vous
surprenez à penser à vos symptômes, vous devez détourner immédiatement votre
attention ailleurs.

Même si elle parait très simple, je vous assure qu’il s’agit de LA CLÉ ULTIME
pour guérir. J’irai même jusqu’à dire que l’essentiel du processus de guérison passe par là.
Si vous parvenez à devenir maitre dans l’art de rediriger votre attention, vous pouvez
dire adieu à la déréalisation / dépersonnalisation. Ce guide vous présente plusieurs voies
de guérison qui, si elles sont combinées, démultiplient vos chances de guérison. Mais si vous
ne deviez intégrer et appliquer qu’une seule astuce, ce serait celle-ci. Tout le reste ne sert
qu’à mettre encore plus de chances de votre côté.

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Le guide complet
Concrètement, comment faire pour rediriger votre attention ?

Deux possibilités s’offrent à vous :

1. Vous redirigez votre attention sur l’instant présent

La première possibilité consiste à reporter votre attention sur le moment


présent. Si vous êtes en train d’accomplir une tâche particulière et que malgré tout des
pensées anxieuses liées à vos sensations de déréalisation / dépersonnalisation apparaissent,
alors vous devez faire l’effort de vous replonger en conscience dans ce que vous étiez en
train de faire.

Imaginons que vous soyez en train de lire, dès l’instant où vous prenez conscience
que vous avez laissé votre trouble monopoliser votre attention, dites-vous
mentalement STOP et redirigez immédiatement votre attention sur votre lecture en
essayant de vous replonger pleinement dans l’histoire. Que vous soyez en train de
regarder un film, de manger ou de discuter avec un ami, reportez simplement votre attention
sur votre tâche en cours. L’exercice est à répéter autant de fois que nécessaire.

Dans le cas où vous n’êtes pas en train d’accomplir une tâche particulière, la
technique reste tout à fait applicable. Imaginons que vous vous surpreniez à angoisser au
sujet de votre sensation d’irréalité alors que vous êtes simplement en train de marcher dans
la rue. De la même manière, vous devez immédiatement arrêter le processus en mettant un
STOP à vos pensées anxieuses. Ensuite, reportez votre attention sur ce qu’il se passe
autour de vous. Trouvez quelque chose dans votre environnement qui soit susceptible
de capter suffisamment votre attention de manière à vous détourner de vos pensées. Il
pourrait s’agir, par exemple, de l’architecture des bâtiments, du style vestimentaire des
personnes qui croisent votre route, des oiseaux qui volent dans le ciel, des produits présentés
dans les vitrines des magasins, etc. Vous pourriez également choisir de vous reconcentrer sur
la musique qui passe dans vos écouteurs.

Une autre façon de faire est de reporter votre attention sur votre respiration.
L’avantage de cette méthode étant qu’elle peut s’utiliser à n’importe quel moment, dans
n’importe quel lieu et contexte, car vous n’avez besoin d’aucune stimulation extérieure pour
la pratiquer. Elle peut notamment se révéler très utile au moment du coucher, par exemple,
lorsque nos sens sont moins stimulés par ce qu’il se passe dans notre environnement.

Rappelez-vous de cette règle infaillible : votre attention ne peut pas être à deux
endroits en même temps. Et tout ce qui vous parvient à travers vos 5 sens peut
constituer un sujet d’accroche pour votre attention et vos pensées.

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Le guide complet
2. Vous redirigez votre attention sur une pensée ou une image positive

La seconde possibilité consiste à rediriger vos pensées sur un sujet qui vous plait
et qui vous fait du bien.

Si la remémoration de souvenirs n’est pas trop problématique pour vous à cause de


votre déréalisation / dépersonnalisation, vous pouvez utiliser votre mémoire pour vous
replonger dans une scène du passé qui vous a rempli d’émotion positive. Sinon, vous pouvez
utiliser votre imagination pour vous projeter dans une scène future qui vous fait rêver.

Le plus important est que vous choisissiez une image qui soit assez forte pour
accrocher immédiatement votre attention. Dans l’idéal, cette image devrait vous
donner le sourire aux lèvres dès que vous y pensez. Par exemple, vous pouvez penser à
votre prochain voyage, au rire de votre enfant, au dernier moment que vous avez passé en
amoureux, etc. Vous pourriez même envisager de créer à l’avance une collection mentale
d’images positives à évoquer dès que vous en ressentez le besoin.

Dans le cas où vous vous ne parvenez vraiment pas à vous connecter à vos
émotions positives, ne désespérez-pas. Le but est simplement de trouver un moyen
d’occuper vos pensées, et cela peut également très bien se faire avec un sujet neutre. Ainsi,
vous pourriez vous efforcer à réviser mentalement vos cours, tenter de retrouver
l’entièrement des paroles d’une chanson que vous appréciez, élaborer votre liste des choses à
faire pour le lendemain, réfléchir à la façon dont vous allez accomplir au mieux une tâche
d’ordre professionnel, etc.

Tous les moyens sont bons pour distraire votre mental, faites appel à votre créativité.
Vous pouvez par exemple lui donner un exercice : compter à l’envers, trouver tous les
animaux qui commencent par la lettre A, etc.

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« Où est-ce que je dirige mon attention ? »

Cette question doit devenir cruciale pour vous. Si vous prenez conscience
que votre attention est au mauvais endroit, vous la redirigez immédiatement au
bon endroit.

Le mauvais endroit étant : Le bon endroit étant :

• Vos symptômes • Votre tâche en cours


• La mauvaise interprétation que • Votre environnement ou tout ce que
vous pouvez faire de vos vous pouvez percevoir à travers vos
symptômes 5 sens
• Votre peur de ne pas en sortir / de • Votre respiration
devenir fou / que quelque chose • Une image ou une pensée positive
de grave arriver • Une réflexion neutre
• Vos questionnements existentiels • Des questionnements utiles et
• Votre envie d’aller sur un forum positifs
pour rechercher une solution
miracle

 Tout ce qui concerne, de près ou  Tout ce qui ne concerne pas, de près


de loin, la déréalisation / ou de loin, la déréalisation /
dépersonnalisation ! dépersonnalisation !

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E) PERSÉVÉREZ, ENCORE ET ENCORE !

Devenir maitre dans l’art de rediriger son attention demande de développer une
certaine vigilance par rapport à vous-même. Au début, il vous faudra constamment
surveiller où est située votre attention, pour pouvoir la rediriger si nécessaire. Le fait de
constater une élévation de votre niveau d’anxiété ou de ressentir du mal-être doit
constituer un signal vous indiquant que votre attention est au mauvais endroit.

Je ne vous cache pas qu’au début, il s’agit d’un combat de tous les instants. Pour
le moment, vous pensez constamment à votre trouble. Mais en apprenant encore et encore
à refocaliser votre attention ailleurs, cela commencera à se faire automatiquement.
Ainsi, dans un premier temps, peut-être que vous devrez le faire 50 fois par jour, et puis
quelques jours plus tard, peut-être que vous ne devrez plus le faire que 30 fois, etc.

A force de répétition, vous n’aurez plus à maintenir cette vigilance des premiers
jours, car cela sera devenu une nouvelle habitude. A ce moment-là, votre attention se
détournera naturellement de vos symptômes sans même que vous ayez à y penser. A
peine la pensée apparaitra, qu’elle sera déjà chassée. Félicitation, vous êtes en train de
guérir !

Le plus important est que vous soyez confiant dans la méthode, car acquérir de
nouveaux réflexes demande une certaine patience. Même en appliquant méticuleusement
tous ces conseils que je vous donne, vous pourriez être déçu de constater que vos
symptômes ne disparaissent pas d’un seul coup. Les résultats peuvent être maigres les
premiers jours et vous pourriez être tenté d’abandonner en pensant que cela ne fonctionne
pas. Pourtant, il est très important de ne pas baisser les bras et de s’accrocher aux petites
améliorations, puis aux plus grandes. Dites-vous bien qu’il faut un peu de temps pour que
votre cerveau commence à retrouver son équilibre normal.

Peut-être que le premier jour, vous n’allez réussir à offrir qu’une seconde de
repos à votre cerveau, et pourtant, ce sera une seconde de gagnée. Restez confiant et
positif. Une nouvelle habitude ne peut s’acquérir qu’à force de persévérance et je peux vous
assurer qu’à force de répéter cet exercice, vos symptômes prendront de moins en moins de
place dans votre vie.

Lorsque j’ai compris comment fonctionnait réellement la déréalisation /


dépersonnalisation, j’étais tellement désespérée que j’ai passé un pacte strict avec moi-
même : « à partir de maintenant, j’arrête de nourrir mon trouble ! ». A cette époque,
mes symptômes étaient surtout présents à l’extérieur : mon environnement me paraissait

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tellement irréel que je n’osais plus sortir de chez moi depuis un moment. Mon objectif
prioritaire était de pouvoir refaire mes courses seule. Mes premières sorties étaient horribles
tant la déréalisation était forte. A chaque instant, mon attention se dirigeait vers ces
sensations angoissantes. Pourtant, j’étais plus que déterminée à ne plus me laisser faire.
Inlassablement, je forçais mes pensées à reprendre un cours normal : « tiens, qu’est-ce
que je dois acheter ? », « qu’est-ce qu’il se passe autour de moi ? », « que vais-je prévoir pour
le restant de ma journée ? ». Je me souviens très bien de ce moment, car c’est là que j’ai
signé le début de ma guérison.

Les premiers jours, mes pensées anxieuses étaient tellement nombreuses et


envahissantes que j’avais l’impression que mes efforts étaient inutiles. Je devais
recommencer l’exercice presque à chaque minute qui s’écoulait. Mais même si le résultat de
mes efforts était presque invisible, j’ai persévéré dans cette voie coûte que coûte, et cela a
fini par payer ! En 4 ou 5 jours, mes symptômes ont commencé à reculer de manière
significative, jusqu’à disparaitre totalement.

C’est à cela que vous devez arriver. Le but n’est pas d’empêcher le surgissement des
pensées anxieuses, vous n’avez pratiquement aucun pouvoir là-dessus, mais de les rediriger
encore et encore jusqu’à ce qu’elles soient de nouveau accaparées par un sujet neutre ou
positif. Au début, vous y arrivez seulement l’espace de quelques secondes. Mais
progressivement, ces secondes deviendront des minutes, et puis des heures, jusqu’à ce que
cela redevienne votre normalité !

L’art de rediriger mon attention :

o Etape 1 : je prends conscience que mon attention est au mauvais endroit (une
élévation de mon niveau d’anxiété ou un mal-être peut en constituer un signal)
o Etape 2 : je me dis à moi-même un « STOP ! » franc
o Etape 3 : je choisis de rediriger mon attention sur un sujet neutre ou positif

A répéter autant de fois que nécessaire ! (Au début, 20x par heure s’il le faut)

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5. AXE N°2 : APPUYER SUR LA PÉDALE DE FREIN

5.1 INTRODUCTION

Dans le trouble de déréalisation / dépersonnalisation, le cerveau s’est déconnecté


parce qu’il a reçu une dose de stress trop importante. Mais comme les symptômes qui
accompagnent cette « déconnexion » deviennent eux-mêmes une source d’inquiétude
permanente, la pédale d’accélérateur de l’organisme est constamment enclenchée. Le
cerveau reçoit ainsi des doses de stress supplémentaire et décide alors de maintenir son
mécanisme de protection. L’essentiel du processus de guérison passe donc par le fait
d’arrêter d’appuyer sur cette pédale d’accélérateur.

C’est ce que vous avez appris à faire dans la première partie de ce guide en
rompant avec les mauvaises habitudes qui nourrissent votre anxiété et en apprenant à
refocaliser votre attention ailleurs que sur votre trouble.

Pour multiplier vos chances de guérison, vous pouvez emprunter une seconde
voie. Vous vous souvenez des deux divisions de notre système nerveux ? Il se divise en deux
branches :

• Le système nerveux sympathique, qui est responsable de la réaction de stress. Il s’active


dès que notre cerveau perçoit une menace, en préparant notre corps à la lutte ou la fuite.
C’est la pédale d’accélérateur de l’organisme.

• Le système nerveux parasympathique, qui est responsable du retour au repos de


l’organisme quand nous nous sentons en sécurité. C’est la pédale de frein de
l’organisme.

Imaginez que votre trouble de déréalisation / dépersonnalisation résulte d’un


déséquilibre de votre système nerveux. Celui-ci est constamment sous tension : il reçoit
trop de doses stress, et pas assez de doses de sérénité. Autrement dit, la pédale
d’accélérateur est trop souvent enclenchée, tandis que la pédale de frein ne l’est pas
assez.

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Pour rétablir la balance et guérir au plus vite, vous pouvez donc travailler
simultanément sur les deux fronts :

1. Arrêter d’envoyer des signaux de stress à votre cerveau en évitant d’appuyer sur
la pédale d’accélérateur (1ère partie du guide)
2. Envoyer un maximum de signaux de détente à votre cerveau en activant le plus
possible la pédale de frein.

En combinant les deux méthodes, l’ensemble de votre système nerveux pourra


rapidement relâcher son niveau de tension et retrouver son équilibre normal.

Apprendre à appuyer sur la pédale de frein constitue le deuxième axe de


guérison de la déréalisation / dépersonnalisation. C’est ce qui sera l’objet de cette
seconde partie de guide.

Appuyer sur la pédale de frein, cela revient à envoyer un signal au cerveau qui
dit : « ok, je suis en sécurité, tout va bien, je peux me détendre ». Simultanément, toute
trace de stress ou de tension est évacuée de votre organisme. Normalement, il s’agit d’un
processus automatique : la pédale de frein s’active d’elle-même lorsque nous ne sommes
plus en présence d’aucune menace. Malheureusement, dans votre état actuel d’anxiété
chronique, cette opportunité est plutôt rare. C’est pour cela qu’il va vous falloir apprendre à
activer cette pédale par vos propres moyens.

Pour cela, il existe deux grandes voies :


- Se relaxer
- Ressentir une émotion positive

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5.2 APPRENDRE À SE RELAXER

A) APPLIQUER QUOTIDIENNEMENT UNE TECHNIQUE DE RELAXATION

Appliquer une technique de relaxation est une excellente façon d’appuyer sur la
pédale de frein de votre organisme.

Mes techniques préférées sont la méthode Jacobson et la méditation. Je vous les


présente ☺

La méthode Jacobson

J'ai beaucoup utilisé la méthode Jacobson, car c’est celle que j’ai trouvé la plus
pratique et efficace.

Edmund Jacobson a étudié le système neuromusculaire et a observé que les pensées


anxieuses provoquaient une contraction musculaire. Mais cela fonctionne également dans
l’autre sens : si tous nos muscles sont profondément décontractés, les pensées anxieuses
n’apparaissent plus. Le but de sa méthode de relaxation est donc de supprimer toute trace
de tension musculaire dans notre corps.

Le principe est tout simple : il s’agit de contracter un groupe musculaire pendant


quelques secondes, puis de le relâcher. On passe ainsi en revue l’ensemble du corps.
Progressivement, on atteint un profond état de détente du corps et de l’esprit.

Le gros avantage que j’ai trouvé à cette technique de relaxation est que l’on reste
relativement actif. Ainsi, même si nous sommes fortement déréalisé / dépersonnalisé, cela ne
nous laisse pas trop le temps de nous focaliser sur nos sensations désagréables.

La technique est très facile à apprendre. Pour vous familiariser avec elle, vous pouvez
commencer par suivre des relaxations guidées sur YouTube. Ensuite, il vous sera très facile de
la reproduire seul.

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Si cette méthode de relaxation vous intéresse et que vous souhaitez en apprendre
plus, je vous invite à lire l’article que je lui ai dédié sur mon blog :
http://uneviesereine.com/technique-de-relaxation-la-plus-efficace/

La méditation

Beaucoup d’études scientifiques ont prouvé les effets bénéfiques de la


méditation sur les troubles anxieux.

Quand on souffre d’un trouble anxieux, nous sommes, en quelque sorte, « trop
dans notre tête ». Nous avons tendance à nourrir des obsessions au sujet de nos
symptômes, nous anticipons à outrance tout ce qui pourrait mal se passer, nous nous
inquiétons pour tout et n’importe quoi, etc. Toutes ces pensées anxieuses tournent en boucle
et peuvent s’emballer, créant ainsi un cercle vicieux qui vient nourrir l’anxiété de base.

Le but de la méditation est justement de calmer ce mental trop actif. Vous avez
certainement déjà entendu parler du principe de « la pleine conscience » : le simple fait de
porter son attention vers ce qu’il se passe dans l’instant présent (la chaleur de ma tasse
de thé, le bruit de la pluie qui tombe à l’extérieur, la sensation de mes pas lorsque je marche,
etc.) permet de sortir automatiquement du domaine de la pensée. (Tiens, tout ceci me
rappelle ce que vous ai appris précédemment sur le détournement de l’attention ;-))

Comment pratiquer la méditation ?

La position du tailleur est habituellement recommandée, mais si vous voulez pratiquer


dans une autre position, ne vous inquiétez pas, cela marche aussi. Je pars du principe qu’il
vaut mieux faire imparfaitement que de ne rien faire du tout. Personnellement, encore
aujourd’hui, il m’arrive de prendre le temps de méditer avant de dormir, simplement allongée
sur le dos dans mon lit. La seule chose qui compte, à mon sens, c’est que votre dos soit bien
aligné avec votre bassin.

Pendant 30 à 45 minutes, tournez votre attention vers l’intérieur de vous-même.


Ici, il existe plusieurs façons de faire :
- Portez votre attention sur votre corps. Prenez le temps de bien ressentir la chaleur,
la forme, la lourdeur de vos membres. Ressentez tout ce qu’il se passe dans votre

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ventre ou dans votre cage thoracique. Laissez les mouvements émotionnels vous
traverser, sans lutter.
- Portez votre attention vers votre respiration. Prenez de temps d’apprécier la
différence de température de l’air qui entre et qui sort au niveau de vos narines.
Sentez vos poumons qui se gonflent et se dégonflent au rythme de votre souffle.
- Portez votre attention sur ce qui vous parvient à travers vos sens, sur une
musique que vous aurez choisie, par exemple.

Le but est de simplement ressentir, sans réfléchir. Si des pensées apparaissent,


ne vous en faites pas, c’est tout à fait normal. L’idée n’est pas de les combattre mais de
faire en sorte de ne plus vous laisser embarquer dans leur processus. Pour cela, il vous suffit
de doucement ramener votre attention sur l’instant présent : sur vos sensations corporelles,
sur votre respiration ou sur vos sens.

Petite note intéressante : si vous choisissez de porter votre attention sur votre corps,
le fait remettre de la conscience dans vos membres inférieurs peut être
particulièrement bénéfique. En effet, comme je vous l’ai expliqué, quand on souffre de
trouble anxieux, nous sommes trop dans notre tête. C’est un peu comme si nous
étions « décentrés » vers le haut : toute notre énergie est investie dans notre tête, tandis
qu’elle déserte le bas de notre corps. En apprenant à porter à nouveau notre attention vers
nos pieds, nos jambes, notre bassin, notre ventre…cela nous permet de nous rééquilibrer, de
nous recentrer.

Pratiquez au moins une fois par jour !

En plus de la méthode Jacobson et de la méditation, il existe évidemment un tas


d’autres techniques que vous pouvez utiliser dans le but de vous relaxer : le yoga, la
sophrologie, la cohérence cardiaque, etc. A vous de tester et de trouver celle qui vous plait et
vous convient le mieux.

La seule chose qui soit vraiment importante, c'est que vous appliquiez une
technique de relaxation au minimum 1 FOIS PAR JOUR. J’insiste vraiment sur ce point, car
ce n’est qu’en forçant votre corps à se détendre de manière quotidienne que vous
parviendrez à contrebalancer toute l’anxiété créée par votre trouble de déréalisation /
dépersonnalisation.

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Essayez de penser votre objectif en termes de balance dont vous devriez
progressivement rééquilibrer les poids :

SERENITE ANXIETE

ANXIETE SERENITE

Depuis que vous souffrez de déréalisation / dépersonnalisation, l’anxiété a commencé


à prendre de plus en plus de place dans votre vie, tandis que les moments de sérénité sont
devenus de moins en moins fréquents. Pour guérir, vous devez inverser la tendance en ré-
augmentant toujours plus les temps de détente.

En vous focalisant sur votre problème, en vous inquiétant, en cherchant des


solutions,… vous n’aboutissez qu’à un renforcement de votre anxiété. Cette manière de
procéder est bien naturelle, vous ne faites que tenter de combattre votre trouble, mais
malheureusement elle est contre-productive.

Pour guérir, vous devez radicalement changer de mode opératoire en agissant


non plus CONTRE votre trouble, mais POUR votre guérison. C’est-à-dire en augmentant
toujours les moments où votre cerveau peut se reposer.

B) FAVORISER LA DÉTENTE DANS LA VIE QUOTIDIENNE

Toujours dans le but d’envoyer un maximum de signaux de détente à votre


cerveau, il pourrait être judicieux pour vous de réfléchir aux modifications pour vous
pourriez apporter à votre vie quotidienne, de manière à la rendre la plus « zen »
possible.

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L’American Psychological Association (association américaine de psychologie) a mené
un vaste programme de recherche sur le stress. Voici leurs principales recommandations
pour cultiver une hygiène de vie antistress :

Recommandation n°1 : éliminez les sources de stress inutile de votre vie

Prenez un moment pour identifier les facteurs qui vous stressent au quotidien, et
voyez ensuite si vous ne pourriez pas les éliminer facilement. Voici quelques idées qui vont
dans ce sens :

- Réduisez le contact avec les personnes qui sont toxiques pour vous (celles qui ne font
que de se plaindre, qui abusent de votre gentillesse, qui vous jugent, qui vous
critiquent constamment, etc.). Parallèlement à cela, rapprochez-vous des personnes
qui vous font du bien.
- Faites une dette médiatique. Violence, épidémies, crise économique, scandales
alimentaires, catastrophes écologiques… les médias ne diffusent que des informations
négatives et insécurisantes. Vous n’avez vraiment pas besoin de cela pour le moment.
Pensez également à faire un tri dans votre fil d’actualité Facebook et abonnez-vous à
des pages dédiées à la pensée positive et au bien-être.
- Sélectionnez les films que vous regardez. Evitez les films d’horreur et les thrillers, car
ils ont tendance à mettre le corps sous tension. Privilégiez-leur les films inspirants (les
feel good movies), les comédies ou les romances.
- Apprenez à refuser ou à déléguer certaines tâches quand il vous est possible de le
faire. Lorsque vous vous sentez fatigué (physiquement ou mentalement), n’ayez pas
honte de le dire. Respectez vos limites et prenez soin de vous.

Recommandation n°2 : prenez soin de votre sommeil

Vous en avez certainement déjà fait le triste constat : l’anxiété affecte le sommeil en
provoquant des insomnies, des réveils nocturnes, des cauchemars,… Le problème étant
qu’une mauvaise qualité de sommeil nous rend ensuite plus sensible à l’anxiété. Un cercle
vicieux s’installe alors.

Pour mieux dormir, le plus important est d’adopter une routine qui permette de
ralentir progressivement le rythme avant le moment du coucher. Vous pourriez
commencer par vous préparer une tisane de plantes qui favorisent la détente et

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l’endormissement (camomille, tilleul, mélisse, valériane, etc.). Ensuite, adonnez-vous à une
activité reposante : lire un livre, méditer sur de la musique apaisante, vous faire un
automassage, appliquer votre technique de relaxation préférée,… Le but est de calmer vos
pensées, car il est beaucoup plus facile de s’endormir lorsque le mental est calme.

Pour vous préparer au sommeil, vous pouvez également miser sur certaines huiles
essentielles réputées calmantes du système nerveux : le petit grain bigarade, la lavande, la
camomille romaine, la marjolaine à coquilles. Une goutte sur les poignets ou sur votre plexus
solaire vous permettra d’harmoniser toute votre sphère nerveuse et d’améliorer la qualité de
votre sommeil.

Autre point essentiel : ne négligez pas l’importance de la luminosité dans la


régulation des cycles de sommeil. Exposez-vous à la lumière du jour dès le matin (ou à une
lampe de luminothérapie pendant l’hiver) et privilégiez une lumière tamisée le soir. Et on ne
le répétera jamais assez, éloignez-vous des écrans quelques heures avant de dormir. Ils
sont trop stimulants et perturbent la sécrétion de la mélatonine (l’hormone qui nous prépare
à l’endormissement). J’ai développé tout ceci dans cet article (si vous souffrez d’insomnie, de
réveil difficile et de fatigue en journée, l’article pourrait spécialement vous concerner).

Un sommeil suffisant et régulier permet de stabiliser les émotions et de se sentir plus


serein au quotidien.

Recommandation n°3 : bougez votre corps

Des études scientifiques ont démontré que les personnes qui faisaient une activité
physique modérée ressentaient deux fois moins de stress que les personnes qui n’en
faisaient pas du tout. Le fait de bouger régulièrement son corps permet de diminuer le taux
de tension générale, de stabiliser et d’améliorer l’humeur, d’augmenter l’estime de soi
et de favoriser une bonne qualité de sommeil. Rien que ça !

Faire du sport n’a pas besoin d’être laborieux ou complexe : vous pouvez faire 30
minutes de marche ou danser au milieu de votre salon, c’est amplement suffisant. Vous
pouvez également suivre des vidéos fitness sur YouTube, c’est toujours plus motivant d’être
guidé par un coach ☺

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Recommandation n°4 : faites attention à votre alimentation

L’alimentation peut jouer un rôle considérable sur la façon dont on se sent au


quotidien. Notamment, certains aliments peuvent contribuer à améliorer l’humeur et à
diminuer l’anxiété.

De manière générale, augmentez au maximum votre consommation de fruits et


légumes, et réduisez celle de sucre et d’aliments transformés.

Misez sur les aliments riches en omégas-3. En effet, les omégas-3 jouent un rôle
essentiel dans le bon fonctionnement du cerveau et ont prouvé leurs bienfaits dans
l’amélioration des troubles anxieux. On les retrouve principalement dans le poisson et dans
certaines huiles végétales (colza, lin, noix,…)

Le magnésium diminue les hormones de stress dans l’organisme, tandis qu’un déficit
de magnésium augmente la vulnérabilité au stress (j’ai écrit un article entier sur ce minéral
tant il joue un rôle important dans l’anxiété). Veillez donc à prendre des suppléments de
magnésium ou d’en avoir des apports suffisants via votre alimentation. On le retrouve
principalement dans le cacao, le chocolat noir et les fruits secs (amandes, noix du Brésil, noix
de cajou, cacahuète).

Pensez également à supprimer la caféine de votre alimentation (café, thé,


boissons énergisantes). En soi, la caféine ne représente aucun danger et peut même être
bénéfique grâce à son côté stimulant. Mais comme elle favorise la sécrétion du cortisol
(l’hormone du stress), les personnes qui souffrent de troubles anxieux devraient vraiment
l’éviter. De plus, et même si elle est consommée uniquement le matin, la caféine peut avoir
un impact négatif sur le sommeil. Ainsi, la caféine peut constituer un facteur qui renforce
votre anxiété. Et pour le moment, vous devez éliminer tous les facteurs secondaires qui
contribuent potentiellement à votre trouble de déréalisation / dépersonnalisation.

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Le cas de l’alcool

L’alcool peut temporairement réduire la déréalisation / dépersonnalisation. La


raison en est simple : l’ivresse nous aide à nous relaxer et à oublier toutes les
pensées anxieuses que nous nourrissons au sujet de nos symptômes (encore
une preuve que sans anxiété, pas de déréalisation / dépersonnalisation). Ainsi,
la tentation peut être grande de s’enivrer régulièrement pour retrouver cet
état d’apaisement.

Cependant, ce soulagement n’est que de courte durée, car le problème majeur lié à
l’alcool est la gueule de bois. En effet, certains symptômes de la gueule de bois ressemblent
à ceux de la déréalisation / dépersonnalisation : vision floue, vertiges, malaise, anesthésie des
sensations corporelles, etc. Ainsi, ces symptômes seront interprétés par un esprit anxieux
comme des symptômes de déréalisation / dépersonnalisation, ce qui augmentera encore
l’anxiété.

Par conséquent, gardez bien en tête que même si le fait de boire de l’alcool peut
vous apporter un certain apaisement sur le moment, les choses seront encore pire après !

Si vous aviez l’habitude d’être un fetard qui adore sortir avec ses amis, ne
vous inquiétez pas, cela possible une fois que vous serez guéri.

Les autres recommandations :

Je passe rapidement en revue les autres recommandations antistress de l’American


Psychological Association parce que ce sont des points que j’ai déjà abordés ou que je
développerai plus loin dans ce guide :

• Relaxez vos muscles : comme le stress provoque de la tension musculaire, il peut


provoquer des maux de tête, des douleurs dorsales et de la fatigue générale. Les
études ont démontré que la méthode Jacobson était particulièrement efficace pour
réduire ces symptômes et améliorer la santé mentale. Les étirements, les massages et
les bains chauds peuvent également aider à diminuer ces symptômes d’anxiété.
• Pratiquez la méditation : c’est scientifiquement prouvé, la méditation soulage de
manière significative le stress et l’anxiété. Pour cause, pratiquée de manière régulière,
la méditation permet de diminuer la rumination mentale (le fait d’anticiper à outrance

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des événements futurs ou de ressasser des événements passés) et de se reconnecter
au moment présent.
• Travaillez sur vos pensées : en premier lieu, il est important de prendre conscience de
l’impact de nos pensées sur nos émotions. Ensuite, lorsque vous vous sentez entrer
dans une spirale infernale où vous vous imaginez le pire scénario, arrêtez
immédiatement le processus et reportez votre esprit ailleurs.
• Faites des activités agréables : j’ai déjà développé l’importance des activités pour
laisser les pensées anxieuses de côté. Cherchez toutes les opportunités de vous
occuper de manière agréable : lisez un livre, chantez votre chanson favorite, regardez
votre comédie préférée. Pensez également aux activités reconnues pour procurer de
la détente : massages, bains moussants, thalasso,… qui auront en plus comme
bénéfice de vous apprendre à vous réapproprier votre corps et à le ressentir à
nouveau comme étant une source de plaisir et non plus seulement d’angoisse. Vous
mettre en contact avec la nature peut être judicieux aussi : différentes études ont
prouvé que les promenades en forêt aidaient à réduire le stress et à améliorer
l’humeur.
• Cultivez le contact social : je développe ce point en détail dans la section suivante.

5.3 MULTIPLIER LES ÉMOTIONS POSITIVES

A) AUGMENTER LES INTERACTIONS SOCIALES ET LES ACTIVITÉS EXTÉRIEURES

Le trouble de déréalisation / dépersonnalisation rend généralement les


interactions sociales compliquées. Comme on est constamment en train d’analyser nos
perceptions ou de se poser mille questions, on n’arrive plus à être aussi spontané dans
nos échanges sociaux. Cette impression de manquer de naturel, de répondre de manière
mécanique, de ne plus être le même qu’avant,… fait qu’on ne se sent plus aussi à l’aise au
contact des autres qu’auparavant. Parfois, le malaise provient du sentiment d’étrangeté qui
accompagne le trouble : les gens nous paraissent par moments tellement bizarres ou irréels
que leur présence nous angoisse. La perte du sentiment de familiarité peut également être
responsable du malaise social : on ne ressent plus cette connexion affective simple et
chaleureuse qui nous reliait autrefois à nos proches.

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Toutes ces raisons conduisent bien souvent la personne qui souffre de
déréalisation / dépersonnalisation à un retrait social de plus en plus marqué. De plus,
comme le trouble provoque beaucoup d’angoisse, on fait souvent le choix de rester chez soi,
là où on se sent un minimum bien et en sécurité. Les activités à l’extérieur sont donc, elles
aussi, progressivement évitées. La perte de plaisir et la baisse de l’estime de soi constituent
deux autres facteurs qui peuvent venir renforcer cet isolement.

Ce repli sur soi est un symptôme secondaire de la déréalisation /


dépersonnalisation qui, malheureusement, aggrave le trouble. En effet, plus on évite le
contact avec les autres et avec le monde extérieur, plus on se coupe de la vie, et plus notre
sentiment de déconnexion s’amplifie. Seul face à nous-mêmes, nos pensées anxieuses ont
tout le loisir de se multiplier, jusqu’à devenir envahissantes. De plus, sans les interactions
sociales, nous nous coupons d’une des principales source d’émotions positives dans nos vies.

Pendant mes périodes de déréalisation / dépersonnalisation, j’avais toujours tendance


à m’enfermer seule chez moi car cela me rassurait. Pourtant, j’ai clairement pu constater que
cela avait tendance à empirer mes symptômes. De même, passer de longues heures derrière
un écran amplifiait mes sensations d’irréalité. Lorsque j’ai réalisé cela, je me suis efforcée
de passer quotidiennement du temps à l’extérieur et/ou en compagnie de mes amis.
Même si cela m’a demandé beaucoup d’effort au début, cette décision m’a permis de
guérir beaucoup plus rapidement.

Je comprends que dans votre état actuel, il soit plus facile de décliner une invitation et
de rester seul chez vous. Pourtant, avec le temps, je vous assure que c’est le plus mauvais
choix à faire. Ce dont vous avez besoin pour guérir, c’est de ne plus succomber à votre
anxiété. C’est de laisser tomber toutes les techniques que vous avez mis en place dans
le but de vous rassurer et qui n’ont fait que vous enfoncer toujours plus dans la spirale
de la déréalisation / dépersonnalisation.

Gardez bien en tête que même si vos premières sorties sont pénibles, elles le seront
de moins en moins avec le temps. Quand on évite une situation qui nous stresse, on fait
le choix qui est le plus confortable pour nous dans l’instant. Malheureusement, ce
soulagement n’est qu’immédiat. En effet, à moyen et à long terme, l’évitement ne fait
qu’augmenter notre peur : nous nous sentons de moins en moins capable d’affronter la
situation redoutée.

Au contraire, si nous choisissons de nous y confronter, nous nous offrons


l’opportunité de vérifier par nous-mêmes que nous n’avons rien à craindre, et notre

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appréhension peut diminuer. Dans le premier cas – celui de l’évitement – c’est comme si
nous confirmions à notre cerveau « Tu as bien raison d’avoir peur », alors que dans le second
cas – celui de la confrontation – nous lui disons : « D’accord, je me sens anxieux et déréalisé,
mais regarde, je peux le faire et tout va bien ! Je suis capable d’avoir une vie normale. » En
nous exposant aux situations qui nous font peur, nous pouvons apprendre à les gérer en
toute sérénité.

Le plus important, c’est que vous continuiez à démontrer encore et encore à


votre cerveau que vous pouvez le faire, que vous êtes en sécurité. Prouvez-lui qu’il n’a
aucune raison de continuer à se protéger ! En refaisant les bons choix au quotidien, vous
lui montrez que ces situations sont sans danger, que vous n’avez aucune raison de les fuir et
que vous êtes tout à fait capable d’avoir une vie normale. Réapprendre à vivre malgré
votre anxiété, c’est cela qui vous permettra d’intégrer à un niveau profond que vous
n’avez plus besoin d’elle. Ainsi, vous commencerez à guérir.

Alors même si vous avez l’impression que plus rien n’a de sens, que vous ne prenez
plus de plaisir à rien, faites-votre possible pour reprendre une vie normale. N’attendez pas
que l’envie vous revienne naturellement, commencez par agir et l’envie reviendra
d’elle-même. C’est ainsi que vous retrouverez petit à petit goût à la vie.

Au début, lorsque vous reprendrez vos activités, vous ressentirez probablement


des moments d’anxiété et des sensations de déréalisation / dépersonnalisation. Dites-
vous que c’est tout à fait normal et que c’est le pire qu’il puisse vous arriver ! Même s’ils sont
très désagréables à vivre, vous savez maintenant qu’il n’y a absolument rien à craindre de
ces symptômes. Laissez-les passer, simplement, et refocalisez-vous sur votre
environnement, votre discussion ou votre repas, comme je vous ai appris à le faire. Et
pendant quelques minutes, peut-être que vous allez vous laisser surprendre par une chouette
découverte gustative, peut-être que vous allez réussir à vous engager pleinement dans une
conversation intime avec un ami, peut-être que vous allez avoir un fou rire qui va vous faire
oublier tout votre stress. Ces quelques minutes sont des minutes de gagnées où votre
cerveau peut se reposer. Et à force de répétition, vous parviendrez à reconstruire
doucement votre vie.

Votre déréalisation / dépersonnalisation ne doit plus dicter votre vie. Essayez


d’agir comme si vous n’aviez pas tous ces symptômes et reconnectez-vous à la
personne que vous étiez auparavant. Quelles étaient les pensées, sentiments et actions de
cette personne ? Je suis bien consciente que l’exercice n’est pas simple car parfois, on souffre
de déréalisation / dépersonnalisation depuis tellement longtemps qu’on ne sait même plus à

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Le guide complet
quoi ça ressemble d’avoir une vie « normale ». Ce n’est pas grave, commencez par de petits
pas. Si vous aimiez ça auparavant, peut-être que vous pourriez commencer par réaccepter les
invitations au restaurant ou au cinéma. Vous ne devez plus laissez plus vos sensations
désagréables vous arrêter. Dites-vous que chaque sortie est un pas de plus que vous faites
dans le sens de votre guérison.

L'idée, c'est vraiment d'apprendre à défocaliser votre attention de vous-même


et de votre trouble, pour petit à petit vous reconnecter à la vie. Sortir le plus possible de
chez soi et se sociabiliser est une excellente manière de se sortir la déréalisation /
dépersonnalisation de l’esprit. Promenez-vous en nature, allez voir des concerts, faites du
shopping, visitez des musées, rendez visite à votre famille, inscrivez-vous à la salle de sport,
etc. Peu importe ce que c'est, trouvez ce qui vous fait du bien et qui vous permet de vous
extraire un moment de votre problématique. Le plus important, c’est que vous gardiez votre
esprit ailleurs que sur vous-même.

La règle d’or est : soyez actif et sociable. Dites « oui » à tout. Essayez de garder
votre esprit occupé et diverti tout le temps, c’est cela qui fera reculer vos symptômes au plus
vite. L’anxiété et la déréalisation / dépersonnalisation fonctionnent comme des mauvaises
herbes : elles prolifèrent rapidement si vous les laissez faire. Considérez votre esprit comme
un jardin dont vous devez prendre soin : remplissez-le au maximum d’images colorées et
positives de manière à ce que les mauvaises herbes n’aient plus de place pour se multiplier.
Le but est de constamment garder des informations positives circuler devant vos yeux et vos
oreilles.

B) CRÉER DES ÉMOTIONS POSITIVES PAR SOI-MÊME

Pour rééquilibrer votre système nerveux et guérir au plus vite, il va vous falloir
essayer de ressentir le plus d’émotions positives possible. En effet, à chaque fois que vous
ressentez une émotion positive, la pédale de frein de votre organisme s’enclenche, ce qui
induit un état de relaxation dans votre corps tout en chassant le stress.

Se sociabiliser et faire des activités agréables est une excellente manière de s’offrir des
occasions de ressentir des émotions positives. En plus de reprendre ces excellentes
habitudes, il existe une autre façon de booster toujours plus la fréquence de vos émotions
positives.

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Le guide complet
En fait, les émotions ne dépendent pas uniquement des évènements extérieurs. Vous
pouvez les déclencher vous-même juste par la force de votre pensée et de votre
imagination. Les expériences en neurosciences ont démontré que notre cerveau ne fait pas
la différence entre une scène réelle ou imaginaire. Ainsi, que vous soyez en train de vivre
une scène ou que vous soyez simplement en train de la visualiser, les mêmes zones dans
votre cerveau seront stimulées. Dans les deux cas, votre système nerveux va activer la
production d’hormones associées au vécu de cette scène.

Prenons un exemple : vous êtes sur la plage, les pieds dans le sable, en train de siroter
un délicieux cocktail. Votre cerveau va libérer des hormones de bien-être (endorphine,
dopamine, sérotonine, etc.) et vous ressentirez ainsi un sentiment profond de sérénité et de
bien-être. Mais si vous êtes chez vous, confortablement installé dans votre fauteuil, et
que vous prenez un moment pour vous imaginer sur cette plage, votre cerveau va
libérer exactement les mêmes hormones, exactement comme si vous y étiez vraiment.

Cela fonctionne également pour les émotions négatives. Si vous avez une phobie,
vous connaissez probablement bien le phénomène : il suffit que vous pensiez à l’objet de
votre phobie pour qu’un sentiment de malaise s’installe déjà en vous, que votre corps se
contracte, que votre cœur s’accélère, etc. Rien que par la force de la pensée et de
l’imagination, votre cerveau libère déjà des hormones de stress (cortisol, adrénaline,…).

Ainsi, lorsque vous imaginez ou pensez à quelque chose de positif, votre cerveau croit
que vous êtes en train de le vivre et cela déclenche en vous une émotion positive. Vous
pouvez faire le test tout de suite : essayez de trouver une image qui vous fait du bien – le
sourire d’un proche, le rayonnement du soleil, vos dernières vacances – et faites-la vivre un
instant dans votre esprit. Comment vous sentez-vous ?

Maintenant, répétez l’exercice, mais en choisissant avec une image négative cette fois.
Comment vous sentez-vous à présent ? Vous voyez, rien que par la force de votre
imagination, vous pouvez choisir d’appuyer sur la pédale d’accélérateur ou sur la
pédale de frein de votre organisme. Pourtant, aucune de ces images n’existe dans votre
réalité au moment où vous faites l’exercice.

Le problème est que pour le moment, vous utilisez cette merveilleuse capacité
de votre cerveau d’une manière qui est néfaste pour vous. A chaque fois que vous vous
imaginez que vous allez finir en hôpital psychiatrique, que vous allez disparaitre, que vous ne
guérirez jamais, etc. comment vous sentez-vous ? Toutes ces images angoissantes que
vous faites danser en permanence dans votre esprit ne sont pas sans conséquences.

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Le guide complet
Votre cerveau les prend pour une réalité, et cela suffit à activer tout le système de
stress de votre organisme. Pourtant, toutes ces pensées ne sont pas la réalité !

La règle est très simple :

« Ce à quoi je pense détermine la manière dont je me sens »

Si vous pensez constamment à tout ce qui va mal dans votre vie, si vous vous projetez
sans cesse dans un futur angoissant, alors vous ressentirez principalement de l’anxiété et du
mal-être. Si au contraire, vos pensées se dirigent principalement vers des images positives,
vous ressentirez forcément beaucoup plus de joie et de détente au quotidien.

Vous commencez à comprendre tout ce que cela implique pour vous ? En dirigeant
vos pensées vers un sujet positif plutôt que négatif, vous pouvez déclencher des
émotions positives sur commande. Et à chaque fois que vous ressentez une émotion
positive, cela suffit à enclencher la pédale de frein. Votre corps se détend. Donc, plus vous
vous entrainerez à ressentir des émotions positives, au plus votre anxiété va perdre du
terrain.

Une pensée positive = une émotion positive = la pédale de frein s’enclenche = détente =
recul de l’anxiété = guérison.

En sélectionnant la nature de vos pensées, vous pouvez directement choisir quel


type de signal vous envoyez à votre cerveau. En vous efforçant de remplacer un maximum
de signaux de stress par des signaux de détente, la pédale de frein prend le relai sur la pédale
d’accélérateur, et cela finit par créer en vous un état de détente favorable à votre guérison.

Pour mettre toutes les chances de guérison de votre côté, il va donc vous falloir
essayer de bombarder au maximum votre cerveau d’émotions positives. Et comme vous
l’avez bien compris maintenant, vous n’avez pas besoin d’attendre qu’on vous annonce une
bonne nouvelle pour ressentir une émotion positive. Grâce à la force de votre pensée et de
votre imagination, vous pouvez être autonome dans votre capacité à vous créer des
émotions positives par vous-mêmes.

Je vais vous donner deux exercices puissants pour vous aider à créer des
émotions positives par vous-mêmes au quotidien.

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Exercice n°1 : Les affirmations positives

A chaque fois que vous pensez anxieusement à votre trouble, c’est comme si vous
envoyiez directement un signal de détresse à votre cerveau, et tous ces signaux répétés
finissent par créer un état interne d’anxiété totalement défavorable à votre guérison. Pour
contrecarrer cela, vous avez besoin de bombarder votre cerveau de messages de bien-être.

Chacune de vos pensées créent un état interne spécifique. Refaisons un petit test :

Dites tout haut : « Je me sens trop bien ! » Essayez de prononcer cette phrase avec le
sourire et en utilisant une intonation enjouée, comme si vous ressentiez pleinement toute
l’émotion de joie qui est censée accompagner ces mots.

Maintenant, dites tout haut : « Je me sens vraiment mal ». Laissez vos épaules
s’affaisser et vos yeux se diriger vers le bas lorsque vous prononcez la phrase. Soupirez
comme si vous vous sentiez réellement au bout du rouleau.

Vous voyez maintenant le pouvoir que peut avoir une simple phrase sur la façon
dont vous vous sentez ? Quand vous pensez « Je me sens trop bien ! », cela revient à
envoyer un signal à votre cerveau qui dit : « Tout va bien, il n’y aucune menace dans mon
environnement, je suis parfaitement en sécurité et je peux me détendre ». Simultanément,
votre système nerveux enclenche la pédale de frein, ce qui envoie une vague de détente et
de bien-être dans votre corps.

Répéter chaque jour des affirmations positives est un excellent moyen pour
créer cet état interne de détente propice à votre guérison. En effet, même si vous vous
sentez anxieux, le fait de déclarer avec conviction que vous vous sentez calme et détendu,
suffit à enclencher la pédale de frein. Il s’agit, en quelque sorte, de tromper le cerveau en le
saturant le pensées positives.

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Voici quelques exemples d’affirmations positives que vous pouvez utiliser :

- Chaque jour, je vais de mieux en mieux


- Chaque jour, je retrouve un peu plus de ma joie d’avant
- Chaque jour, la vie devient de plus en plus agréable
- Je guéris en ce moment
- Je crois à 100 % en ma guérison
- Mon état s’améliore de jour en jour
- Ma vision redevient normale
- Je me focalise sur le positif
- Je prends du plaisir dans tout ce que je fais
- Je me focalise sur ce qui est important pour moi
- Je me sens bien ancré ici et maintenant
- Je me sens en confiance et en sécurité
- Je suis parfaitement calme et détendu
- Je me sens merveilleusement bien

Inspirez-vous de cette liste ou créez vos propres affirmations positives.

La seule chose qui importe, c’est que vous utilisiez des phrases qui résonnent en
vous, qui vous font vous sentir bien quand vous les prononcez, qui vous redonnent de
l’espoir,… . Ainsi, faites attention à utiliser des phrases qui soient « raisonnablement »
positives. Par exemple, pour une personne qui se sent vraiment au fond du trou, cela aurait
probablement plus d’effet de dire « chaque jour, je me sens de mieux en mieux », que de dire
directement « je vais merveilleusement bien ». En effet, cette dernière formulation risque de
lever une résistance chez cette personne car elle n’y croira absolument pas. Fiez-vous à
votre ressenti pour sélectionner ou créer vos affirmations, le but est que vous
ressentiez un sentiment agréable quand vous les prononcer.

En plus de vous aider à créer un état interne favorable à votre guérison, les
affirmations positives ont un avantage plus profond encore. A force de vous répéter dans
votre tête que vous n’allez pas bien, qu’il est compliqué de guérir, que vous ne retrouverez
peut-être jamais votre vie d’avant,… ces pensées finissent par s’ancrer en vous et devenir
votre réalité. Il devient difficile alors d’imaginer qu’il puisse en être autrement. Grace aux
affirmations positives, vous pouvez déprogrammer ces fausses croyances que votre
subconscient a fini par enregistrer comme étant des vérités.

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Le guide complet
De même, à force de vous répéter « je suis atteint de déréalisation /
dépersonnalisation depuis x temps », il est possible que vous ayez l’impression que le
trouble ait fini par devenir une part de votre identité. Peut-être que vos symptômes
durent depuis tellement longtemps que vous n’arrivez même plus à vous imaginer tel que
vous étiez autrefois, une personne libre et insouciante. Peut-être même que vous avez oublié
à quoi cela ressemble d’avoir une vie normale. Utilisées de manière quotidienne, les
affirmations positives constituent un outil puissant pour vous reforger un sens de
l’identité sans déréalisation / dépersonnalisation.

En quelque sorte, les affirmations positives vont vous permettre d’ouvrir une
nouvelle porte dans votre cerveau. A chaque fois que vous affirmez avec confiance que
vous êtes en train de guérir, que vous vous sentez bien, que vous reprenez du plaisir dans
votre vie, etc. c’est comme si vous offriez une nouvelle perspective à votre esprit : celle
de redevenir normal. En prononçant ces mots, cela active automatiquement de nouvelles
images dans votre esprit : des images de vous souriant, libre et serein. Et comme vous le
savez maintenant, ce que votre cerveau imagine, il le croit réel. Ainsi, à chaque fois que vous
vous visualisez guéri, vous rendez cette vision un peu plus réelle.

Exercice n° 2 : Le journal de gratitude

Le journal de gratitude est un autre outil efficace pour vous aider à cultiver un
état intérieur positif au quotidien. Il est très simple et agréable à mettre en place.

Le principe est le suivant : chaque soir, vous allez prendre un petit moment pour noter
5 à 10 choses que vous avez appréciées au cours de la journée (ou de la veille si vous
préférez faire l’exercice le matin). Décrivez ensuite pour chacune de ces choses pourquoi elles
vous ont fait du bien. Pour finir, dites « merci » en essayant de ressentir un sentiment de
gratitude sincère.

Par exemple :

Aujourd’hui, j’ai reçu un coup de fil de mon papa. Je suis contente d’avoir pu échanger un
moment avec une personne importante pour moi. Merci ☺

Aujourd’hui, j’ai trouvé le courage de ranger tout mon appartement. J’ai un sentiment de
fierté, de travail accompli. De plus, j’ai l’impression d’avoir les idées plus claires maintenant
que mon environnement propre. Merci ☺

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Le guide complet
Aujourd’hui, j’ai été cueillir des framboises dans le jardin. J’aime savoir que je mange des
aliments parfaitement sains pour mon corps. Merci ☺

Ne négligez pas cet exercice à cause de son apparente simplicité. Se remémorer les
petits bonheurs quotidiens et exprimer de la reconnaissance pour ceux-ci constitue un
excellent entrainement pour la pensée positive.

En faisant quotidiennement l’effort de rechercher ce qu’il s’est bien passé dans


votre journée, vous cultivez un état interne qui est favorable à votre guérison. En effet,
je vous rappelle que ce à quoi vous pensez détermine la manière dont vous vous sentez.
Ainsi, au plus vous pensez positivement, au plus favorisez un climat de détente et de
bien-être dans votre corps. A chaque fois que vous pensez à quelque chose de positif, cela
revient littéralement à chasser l’anxiété dans votre corps. Et à force de répétition, c’est la
déréalisation / dépersonnalisation que vous chassez de votre vie.

Le journal de gratitude constitue un exercice très puissant pour reconditionner votre


cerveau à penser positif. En effet, plus vous vous entrainez à voir le positif, au plus votre
attention se dirigera naturellement vers le positif, sans que vous ayez d’effort à faire.
Pratiqué de manière quotidienne, cet exercice crée ainsi une boucle qui va vous aider à
ressentir de plus en plus de bien-être et de détente dans votre corps.

Un autre avantage considérable du journal de gratitude est qu’il va vous aider à


reglobaliser votre vision. Là où vous ne voyiez auparavant que vos symptômes et les
conséquences désastreuses qu’ils ont eu sur votre vie, vous allez petit à petit voir que la
déréalisation / dépersonnalisation n’est pas la seule chose qui compose votre vie ! Il y a
pleins de petits moments qui ne sont pas uniquement dictés par votre trouble.

Bien sûr, n’oubliez pas de bien noter les éventuels moments de la journée où
vous ressenti une amélioration – même brève – de votre déréalisation /
dépersonnalisation. Par exemple :

Aujourd’hui, j’ai eu un fou rire avec mon meilleur ami. Ça m’a vraiment fait du bien parce que
pendant ce moment j’ai complètement oublié ma déréalisation, j’étais pleinement dans le
moment présent. Merci ☺

Aujourd’hui, au moment où j’ai senti que j’allais repartir dans des questionnements
existentiels, j’ai réussi à enrayer le processus et à me reconcentrer sur ma lecture. Je suis
contente parce que je sais que c’est un pas que je fais vers ma guérison. Merci ☺

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Le guide complet
Aujourd’hui, même si cela me faisait peur, j’ai été au restaurant avec mes collègues de
bureau. Je suis contente parce que cette sortie m’a permis de me penser un peu à autre
chose que mon trouble. Merci ☺

Noter toutes ces petites améliorations est très important parce que cela va vous
permettre de garder confiance en votre processus de guérison. En effet, si nous ne
prenons pas la peine de bien notifier ces moments où tout s’est bien passé, notre réflexe
naturel sera de rapidement les oublier pour nous reconcentrer sur ces 90 % de temps où les
symptômes de déréalisation / dépersonnalisation sont encore présentes. Le problème étant
que cela va automatiquement nous faire replonger dans des pensées négatives de type
« j’essaie de mettre des choses en place mais rien ne fonctionne » ou « je ne m’en sortirai
jamais ». Souvenez-vous, à chaque fois que vous êtes préoccupés par un « ça ne vas toujours
pas ! », vous vous recréez du stress, ce qui fera persister votre trouble.

Ainsi, il est important que vous invitiez vous-même votre cerveau à bien prendre
connaissance de chacune de vos améliorations, même si elles sont minimes ! Cela vous
permettra de voir que vos efforts sont loin d’être inutiles.

Pour plus de facilité, vous pouvez combiner les deux exercices – le journal de
gratitude et les affirmations positives - au même moment. Le soir avant de vous coucher ou
le matin au réveil, par exemple.

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6. LE PLAN DE GUÉRISON

J’ARRÊTE LES MAUVAISES HABITUDES QUI NOURRISSENT MON TROUBLE :

• Les mauvaises interprétations


- « Quelque chose de grave va m’arriver » Je me rappelle qu’il s’agit d’un trouble
- « Je suis en train de devenir fou » anxieux, non dangereux et
- « Ce changement est permanent » parfaitement réversible !!!
• Les forums
• Les questionnements existentiels
• L’auto-observation

JE REMPLACE CES MAUVAISES HABITUDES PAR :

o Etape 1 : je prends conscience que mon attention est au mauvais endroit


o Etape 2 : je me dis à moi-même un « STOP ! » franc
o Etape 3 : je redirige mon attention ailleurs (sur l’instant présent ou sur un sujet positif)

AU QUOTIDIEN, JE ME CONCENTRE SUR :

✓ Rester le plus possible occupé


✓ Suivre les recommandations antistress
✓ Multiplier les interactions sociales et les activités à l’extérieur

J’APPLIQUE LES EXERCICES PRATIQUES UNE FOIS PAR JOUR :

✓ J’applique une méthode de relaxation


✓ Je remplis mon journal de gratitude
✓ Je récite mes affirmations positives

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Le guide complet
7. ET APRÈS ? + F.A.Q

Une fois que je serai guéri grâce à votre méthode, y a-t-il un risque pour que la
déréalisation / dépersonnalisation revienne plus tard ?

Il est possible que, même après guérison, vous gardiez une certaine sensibilité à la
déréalisation / dépersonnalisation. C’est un peu comme si, pour faire face aux périodes
difficiles de sa vie, chaque personne avait son système de défense de prédilection : certaines
plongeront dans une addiction, d’autres dans la dépression, d’autres encore développeront
une maladie, etc. Dans votre cas, votre réflexe défensif est la déréalisation /
dépersonnalisation. Ainsi, dans certaines conditions, certains petits symptômes pourraient
refaire naturellement surface.

Pour autant, vous n’avez absolument pas à vous inquiéter de cela, car même si un
symptôme ou l’autre peut revenir occasionnellement, il n’y a plus de risque que vous
développiez à nouveau un trouble de déréalisation / dépersonnalisation. En effet, si vous
avez réussi à guérir en appliquant les conseils de ce guide, cela signifie que votre guérison a
été basée sur un nouvel apprentissage, et cet apprentissage est définitif.

Vous avez appris à dédramatiser vos symptômes et à ne plus en avoir peur. Vous avez
appris à identifier et à éliminer toutes les habitudes néfastes qui permettaient à votre trouble
de persister. Vous avez appris à ne plus vous focaliser anxieusement sur vos symptômes.

Tous ces apprentissages sont profondément intégrés en vous maintenant. Mieux


encore, ils sont devenus des réflexes. C’est-à-dire que si un jour vous faites face à une
sensation un peu étrange, vous saurez reconnaitre qu’elle est passagère et inoffensive, et de
manière immédiate et parfaitement naturelle, votre attention se dirigera ailleurs. Ainsi, le
symptôme partira de lui-même aussi vite qu’il est venu. Exactement comme cela est censé se
passer.

Rappelez-vous, le trouble de déréalisation / dépersonnalisation, pour exister, a besoin


que l’on se focalise anxieusement dessus. Ce qui ne sera plus jamais votre cas parce que vous
avez acquis une nouvelle manière de fonctionner qui ne peut plus permettre cela. Donc oui,
des petits symptômes pourront encore surgir, mais vous aurez absolument toutes les clés en
main pour que ces symptômes ne se transforment plus en trouble angoissant et persistant !

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Le guide complet
Quel type de thérapie pourrait m’aider ?

Si vous vous sentez complètement submergé par vos symptômes et que vous ne
parvenez pas à les réduire par vous-mêmes, vous pouvez tout à fait envisager une
psychothérapie pour vous aider dans ce travail.

D’après mon expérience, la cause de la déréalisation / dépersonnalisation ne se situe


pas dans un traumatisme du passé qu’il faudrait aller revisiter. Même si effectivement, un
traumatisme peut avoir initialement déclenché le trouble, ce qui fait qu’il persiste, ce sont
toutes les pensées anxieuses et des habitudes néfastes qu’il génère. Ainsi, à partir d’un
moment, le trouble devient complètement indépendant des facteurs qui l’ont déclenché. La
psychanalyse, dont le but est d’aller creuser dans l’enfance et dans l’inconscient pour
expliquer un symptôme, ne serait donc pas la thérapie que je recommanderais.

Pour guérir de la déréalisation / dépersonnalisation, il faudrait avant tout entamer un


travail sur les pensées et le comportement. Pour cela, c’est la thérapie de type cognitivo-
comportementaliste qui est la plus adaptée. En tout cas, après avoir testé plusieurs types de
thérapie, je peux dire que c’est celle-ci qui m’a le plus aidée. Un thérapeute cognitivo-
comportementaliste peut vous aider à identifier les pensées et les comportements qui
contribuent à votre anxiété, et ensuite développer un plan d’action qui vous permettra
d’apprendre à mieux gérer cela.

Il existe certainement d’autres possibilités de thérapie, mais je préfère ne vous parler


que de mon expérience personnelle.

Est-il vraiment possible de s’en sortir sans médicaments ?

Selon moi, oui, il est tout à fait possible de guérir de la déréalisation /


dépersonnalisation sans avoir recours à une prise de médicament.

En effet, comme je vous l’ai expliqué tout au long de ce guide, le trouble résulte avant
tout de mauvaises habitudes de pensées et de comportement. Celles-ci créent une anxiété
permanente qui empêche le cerveau de rétablir sa chimie normale. En faisant un réel travail
sur soi, il est possible de modifier toutes ces habitudes et de changer ainsi les conditions qui
permettent à votre trouble de persister.

Mais dans le cas où vos symptômes deviennent vraiment trop envahissants,


angoissants ou handicapants pour vous, n’hésitez pas à consulter votre médecin ou votre

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Le guide complet
psychiatre pour obtenir une prescription. Les médicaments peuvent vous permettre de
soulager momentanément vos symptômes, vous permettant alors de libérer certaines
ressources nécessaires pour entamer ce travail sur vous-même.

Mes symptômes réapparaissent dès que j’arrête mon traitement médicamenteux, que
faire ?

Les traitements de type antidépresseurs ou anxiolytiques agissent à la source-même


de la déréalisation / dépersonnalisation : notre anxiété. Ainsi, ils peuvent nous apporter un
certain soulagement en faisant disparaitre momentanément les symptômes.

Néanmoins, une fois que nous arrêtons de prendre ces médicaments, l’anxiété
réapparait souvent, et avec elle, la déréalisation / dépersonnalisation. Ceci s’explique
simplement par le fait que le traitement n’aura fait que « masquer » temporairement nos
symptômes et que, pendant ce temps, nous n’avons pas appris à développer nos propres
armes pour les gérer.

Prenons le cas d’une personne dépressive : les médicaments pourront certes l’aider à
passer un cap particulièrement difficile, mais comme vous vous en doutez, sans un réel travail
intérieur, il y a de fortes chances pour que la maladie refasse surface dès l’arrêt du traitement.
Pour que ça ne soit pas le cas, cette personne aurait besoin de travailler sur les causes
profondes de sa dépression. Peut-être qu’il lui faudrait entamer une psychothérapie pour
apprendre à mieux gérer ses pensées et ses émotions, pour aller revisiter certains
événements douloureux de son passé, pour changer certains aspects de sa vie qui ne lui
conviennent pas, …

C’est exactement la même chose pour la déréalisation / dépersonnalisation : si notre


but est de nous en débarrasser de manière définitive, il sera nécessaire à un moment donné
de passer par un réel travail sur nous-mêmes. En apprenant à modifier les pensées et
habitudes de comportements qui permettent à notre trouble d’exister, nous développons des
armes face à la déréalisation / dépersonnalisation qui, une fois acquises, le seront pour
toujours.

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Le guide complet
Certains jours, je me sens vraiment serein, et pourtant mes symptômes sont toujours
présents. Est-il possible mon trouble de déréalisation / dépersonnalisation n’ait pas de
lien avec l’anxiété ?

Non, ce n’est pas possible. Le trouble de déréalisation / dépersonnalisation est un


symptôme d’anxiété, rien d’autre. Il ne peut tout simplement pas exister sans anxiété pour le
nourrir.

Si vous parvenez à passer une bonne journée où vous vous sentez plus détendu que
d’habitude, cela ne signifie pas que toute votre anxiété sous-jacente a disparu. D’ailleurs, si
c’était le cas, vous ne seriez pas en train de comparer votre niveau de sérénité versus votre
niveau d’anxiété. Le fait que vous soyez en train de vous poser cette question est la preuve-
même que la déréalisation / dépersonnalisation est toujours une source d’inquiétude pour
vous. Vous continuez probablement à vous demander si la méthode va fonctionner pour
vous, si vos symptômes vont disparaitre un jour, si votre trouble n’est pas plus « grave » que
celui des autres puisqu’il persiste malgré le fait que vous ayez atteint un certain niveau de
sérénité, etc. Autrement dit, d’une manière ou d’une autre, vous nourrissez encore votre
anxiété en vous focalisant sur votre déréalisation / dépersonnalisation.

Si vous vous étiez totalement débarrassé de votre anxiété, toutes ces préoccupations
ne feraient plus partie de vos pensées. Vous seriez tout simplement en train de vivre votre vie
à fond, de réfléchir à vos objectifs futurs, de sortir avec des amis, etc.

Même si vous n’avez pas encore atteint ce but, ne vous découragez surtout pas, car le
fait que vous parveniez à vous sentir déjà plus serein prouve que vous êtes sur la bonne voie.
Félicitez-vous et persévérez dans vos efforts. Continuez encore et encore de détourner votre
attention de toutes les préoccupations liées à votre déréalisation / dépersonnalisation, je
vous assure que la guérison n’est pas loin ☺

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Le guide complet
J’ai peur de présenter un type de déréalisation / dépersonnalisation qui soit plus grave
que la plupart des gens (à cause des circonstances qui l’ont déclenché et / ou du fait
que mes symptômes soient plus intenses). Et si je ne pouvais tout simplement pas
guérir ?

J’ai profondément cru cela, moi aussi. Pour tout vous dire, le bad trip qui a signé le
début de ma déréalisation / dépersonnalisation a été particulièrement traumatisant : j’ai eu la
sensation horrible que mon esprit se détachait de mon corps. Pendant les années qui ont
suivi, mes sensations corporelles ne sont pas redevenues comme avant. Je ne sentais
pratiquement plus mes membres, un peu comme s’ils avaient perdu de leur consistance. Cela
me provoquait des angoisses terribles car je croyais que, suite à ce bad trip, mon esprit
n’avait jamais tout à fait correctement réintégré mon corps.

Je pensais vraiment que je resterai dans cet état toute ma vie parce que rien ni
personne ne pourrait me venir en aide. Mon cas semblait si rare et particulier que je me disais
qu’aucune thérapie d’aucune sorte ne serait adaptée à mon cas.

De même, je pense avoir vécu les symptômes de la déréalisation / dépersonnalisation


au maximum de leur intensité. J’avais souvent la sensation très nette que la réalité allait
littéralement s’écrouler autour de moi, il m’arrivait d’angoisser pendant des semaines parce
que j’avais constamment la sensation que mes bras allaient tomber, parfois en changeant de
pièce j’avais l’impression que j’allais débarquer dans une autre époque, etc. Bref, mes
symptômes prenaient souvent une teneur carrément effrayante et hors-réalité. Quand j’y
repense, tout cela me parait ridicule et j’ai presque honte d’en parler, et pourtant, sur le
moment, ces sensations me paraissaient si réelles !

Quand je lisais les publications des personnes sur internet, j’avais l’impression que
mes symptômes étaient plus intenses – voire que j’étais la seule à présenter certains
symptômes. Cela me renforçait dans l’idée que mon trouble était plus grave et que j’avais
clairement moins de chances de m’en sortir.

Face aux témoignages de personnes qui avaient réussi à s’en sortir, je ne pouvais pas
m’empêcher de me dire que leur trouble de déréalisation / dépersonnalisation ne devait pas
être si grave que cela, qu’il devait certainement être plus récent, que les circonstances qui
l’avaient créé avaient dû être moins traumatisantes, que leurs symptômes devaient être
moins intenses, etc.

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Le guide complet
Pourtant, j’ai réussi à guérir en appliquant tous les conseils que je vous ai partagé
dans ce guide. Et si je l’ai fait, il n’y a absolument aucune raison pour que vous ne puissiez
pas le faire.

Le problème, quand on croit que notre trouble est plus grave que celui des autres,
c’est qu’on ne se donne pas de chance pour guérir. On part perdant d’avance.

Peu importe le niveau de sévérité de vos symptômes, vous êtes tout à fait capable de
guérir. De même, peu importe les conditions qui ont été à l’origine de votre trouble : il
n’existe pas de bad trip trop intense, pas de crise d’angoisse trop effrayante, pas de réaction
à un événement trop traumatisant, … qui pourrait causer un type particulier et incurable de
déréalisation / dépersonnalisation. Le trouble fonctionne de la même manière chez tout le
monde, et la solution pour en guérir est la même également.

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