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01
Enseignement
moral
et civique
33 séquences
● Les savoirs essentiels
● Le déroulé complet de chaque séquence
● Des documents de référence avec leur exploitation pédagogique
● Les indications pour élaborer la trace écrite
● Des pistes pour l’évaluation
● Des propositions de débats et d’activités interdisciplinaires
À DÉCOUVRIR
Feuilletez
www.magellan-hatier.com
3 010000 049555
un extrait
du livre élève
ISBN : 301-0-000-04955-5
40 7787 5
COLLECTION
MAGELLAN ENSEIGNER Cycle 2
CP CE1 CE2
Enseignement
moral
et civique
Sophie Le Callennec
Professeure d’histoire, géographie et éducation civique
Formation continue des enseignants du premier degré
AVANT-PROPOS
En se lançant dans ce qui devait être le premier tour de la Terre, Magellan, « parrain »
de cette collection, entreprit un exploit en même temps qu’une magnifique aventure
humaine, et changea durablement notre vision du monde.
L’ambition que nous avons pour nos élèves quand nous décidons de les éduquer à la
citoyenneté n’est pas moindre. Il s’agit de leur faire partager des valeurs fondamentales
comme la solidarité, l’égalité entre tous, le respect, l’attention durable à l’environne-
ment, et de leur faire prendre conscience de l’importance qu’il y a à penser par soi-
même et à exercer son esprit critique. Il s’agit également de modifier profondément non
seulement leur vision du monde, mais aussi leurs comportements, pour les amener à
comprendre ce qui motive le « vivre ensemble », à accepter les règles, à intégrer l’idée
de l’intérêt collectif pour construire un avenir commun, dans la classe, au quotidien, et
en tant que futur citoyen.
Il peut être utilisé de manière autonome, mais il trouve son prolongement logique dans
le manuel Enseignement moral et civique cycle 2 de la collection Magellan : l’enseignant
y trouvera les documents préconisés et, sous la forme d’un questionnement adapté aux
élèves, l’exploitation pédagogique proposée ici.
Sophie Le Callennec
3
SOMMAIRE
Les programmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
L’enseignement moral et civique au cycle 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Culture de la règle et du droit : des principes pour vivre avec les autres
13. Les droits et les devoirs de l’enfant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
14. Les droits et les devoirs de l’élève . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
15. Les droits et les devoirs du citoyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
16. L’individu et le collectif : obéir aux règles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
17. Les règles, le règlement, le contrat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
18. Le règlement de la classe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
19. Les sanctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
20. La sécurité à l’école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
21. La sécurité dans la rue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
5
LES PROGRAMMES
Le socle commun
Parmi les cinq compétences déployées par le Projet de socle commun de connaissances, de com-
pétences et de culture de juin 2014, la compétence 3 (la formation de la personne et du citoyen)
organise la culture morale et civique autour de quatre dimensions, étroitement articulées entre elles :
– une dimension sensible (culture de la sensibilité) : elle vise l’acquisition d’une conscience morale
par un travail sur l’expression, l’identification, la mise en mots et la discussion des émotions et des
sentiments, de façon que l’élève « vive » cet enseignement ;
– une dimension normative (culture de la règle et du droit) : elle vise à l’acquisition du sens des règles
du vivre ensemble ;
– une dimension cognitive (culture du jugement) : elle permet de comprendre et de discuter les choix
moraux rencontrés par chacun au cours de sa vie ;
– une dimension pratique (culture de l’engagement) : elle permet la mise en pratique de cet ensei-
gnement en insistant sur l’esprit d’autonomie, de coopération et de responsabilité vis-à-vis d’autrui.
Les programmes
Le Projet de programme d’enseignement moral et civique 2014 s’inscrit dans la continuité des ambi-
tions de ce Projet de socle commun, en reprenant, pour chaque cycle (cycles 2, 3 et 4), ces quatre di-
mensions de la culture morale et civique. Pour chacune d’entre elles, sont définies des compétences
communes aux trois cycles (2, 3 et 4), qui se déclinent en connaissances, objets d’enseignement et
exemples de pratiques qui diffèrent en fonction des cycles afin de tenir compte de l’âge des élèves.
Il précise les principes qui ont guidé sa rédaction :
– un principe d’équilibre entre, d’une part, les règles et les valeurs du vivre ensemble, et, d’autre
part, les références culturelles et historiques dans lesquelles ces règles et ces valeurs s’inscrivent ;
– un principe de lisibilité à l’égard des professeurs mais aussi des familles ;
– un principe de cohérence qui repose sur l’idée de culture morale et civique, expression qui désigne
l’ensemble des savoirs, des valeurs et des pratiques grâce auxquels se construisent les relations
à autrui.
6
Lesprogrammes
C ulture de la règle et du droit : des prinCipes pour vivre aveC les autres
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8
L’ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE
AU CYCLE 2
Les premières minutes d’une séance élément d’actualité qui constituent souvent des entrées en
matière dynamiques ;
Les premières minutes d’une séance sont es-
n des photographies qui rendent les sujets d’étude
sentielles. Elles permettent d’annoncer le sujet,
concrets ; disposer d’un manuel permet de proposer des
mais surtout de focaliser l’attention des élèves et
d’éveiller leur intérêt. photographies en couleur et de qualité, bien plus attrac-
tives et parlantes que des photocopies en noir et blanc, pas
Plusieurs manières de commencer s’offrent à
toujours lisibles.
l’enseignant :
n des textes (textes classiques, littérature de jeunesse,
n Partir d’un événement survenu dans la vie de
la classe ou en dehors et rapporté par les élèves, journaux pour enfants…) qui servent également de sup-
d’une question posée par un élève dans les jours ports enrichissants ;
qui ont précédé. n quand l’enseignant en a la possibilité, le recours à des
n Faire le lien avec une séquence précédente documents audiovisuels (vidéo, CD-Rom…) et des
en effectuant un rappel du contenu de cette sé- sites Internet (mis à la disposition des élèves) qui permet
quence (ou en demandant aux élèves de le faire). de varier le mode d’enseignement et de susciter la curiosité
Soit la séquence à venir se situe dans le prolon- des élèves ;
gement de la précédente, soit, au contraire, elle n un compte rendu de visite, le résultat d’un travail de
s’en éloigne franchement. Ce travail permet, no- recherche, le récit d’une expérience vécue par les élèves,
tamment, de faire le point sur les acquis et les etc. qui viennent diversifier le mode d’enseignement.
prérequis.
n Commencer par un recueil des représentations
Le recueiL des représentations
des élèves, ce qui permet d’introduire la séance
par une question, de susciter la curiosité des Le début d’une séance est l’occasion de faire émerger les
élèves mais aussi de travailler sur les représen- représentations mentales des élèves par un rapide ques-
tations mentales. tionnement, qui peut s’appuyer sur un support ou sur un
problème soumis à la classe et prend des formes variées :
Les débats à l’oral, avec prise de notes au tableau ; par écrit, à partir
d’un questionnaire simple, sous réserve de la maîtrise de
Le débat est une pratique ancrée dans les
classes. Concernant l’enseignement moral et l’écrit, ou par le dessin (lequel peut être parasité par des
civique, il est aussi fortement lié à la pratique de détails qui n’ont pas de rapport avec la question). Il peut
la langue orale. À l’école élémentaire, le débat être organisé individuellement ou par petits groupes.
est dit « réglé ». Il constitue un moyen d’établir La mise en commun permet aux élèves de confronter
une communication et des échanges entre les leurs représentations à celles de leurs pairs : on veille alors,
individus, d’éveiller les élèves aux valeurs de la dans l’application des règles du respect acquises, à ce que
civilité, de leur permettre de s’initier à la démo- les formulations soient écoutées avec tolérance et ne
cratie et à l’exercice de leurs responsabilités. Il donnent lieu à aucune moquerie.
devient « argumenté » au collège puis au lycée La confrontation des représentations débouche sur un
où il continue d’être pratiqué. Les élèves peuvent
questionnement qui sert de fil conducteur au déroulement
alors faire valoir les connaissances acquises
de la séquence. Le travail à partir des représentations des
dans des disciplines telles que l’histoire, la géo-
élèves permet donc à la fois de définir et de défaire des re-
graphie, etc.
présentations erronées, de travailler ensuite par hypothèse.
Il importe de garder la trace des représentations
initiales pour les comparer aux conclusions auxquelles
on aboutit tout au long de la recherche. À cette condition,
chaque élève construit son savoir, mais aussi mesure le
chemin parcouru.
10
L’enseignementmoraletciviqueaucycle2
11
Si des conflits ont surgi, il prend le temps de rappeler les règles et d’engager tout le monde à les
suivre. Si des élèves sortent du débat frustrés, mécontents, il replace la discussion dans son contexte
pour les aider à prendre du recul, rappelle l’importance de la diversité des opinions, mais aussi
sollicite le reste de la classe pour envisager un meilleur débat la fois suivante.
Le débat donne également lieu à une autoévaluation individuelle, qui peut être personnalisée (voir
page 102).
activités : un schéma, des données chiffrées (ta- ils concernent les règles de vie de la classe, les tableaux
bleau, graphique, tableau de classement, orga- de services, des mises en garde concernant la sécurité
nigramme…), le résultat d’une enquête, la copie domestique, les symboles de la République, les panneaux
d’un travail (affiche, page Web, dossier)… de signalisation routière présents dans le quartier, les mots
n le vocabulaire : définition des notions de la politesse, etc.
essentielles ; n des maximes, illustrées par les élèves ;
n la synthèse de la séquence. n un cahier de classe, qui sert de trace collective des acti-
tableau les éléments importants ; à la fin de la éléments importants, notés sur sollicitation de l’enseignant,
séquence, ces informations sont sélectionnées, au début).
classées puis mises en forme en deux ou trois
phrases ;
n à la fin de la séquence, l’enseignant pose des questions (préparées à l’avance) dont les réponses,
eux, sélectionne les informations essentielles, les classe (en regroupant les informations de même
type) et les met en forme en rédigeant quelques phrases ;
12
L’enseignementmoraletciviqueaucycle2
n à la fin de la séquence, l’enseignant note au tableau les thèmes abordés et confie à différents
groupes la charge d’écrire une phrase courte sur un thème (plusieurs groupes peuvent travailler
sur un même thème, auquel cas on conserve la meilleure phrase ou on en crée une nouvelle en
reprenant les meilleurs éléments de chaque proposition).
Ce travail, qui peut se commencer durant la séquence elle-même, peut se prolonger sur le temps de
français, dans le cadre de la production d’écrit, voire pendant la leçon d’orthographe, de grammaire
ou de conjugaison s’il s’agit d’en corriger les erreurs.
la mémorisation
La mémorisation est plus aisée lorsque les élèves sont acteurs de la synthèse. Pour les activités
réalisées en petits groupes, les élèves mémorisent mieux le travail effectué par leur groupe.
Une bonne mémorisation passe par le réinvestissement des acquis sous différentes formes, par
exemple :
n un questionnaire sur l’activité menée en classe, avec réponse individuelle puis autocorrection (ce
les autres, être des reporters commentant une situation), ce qui permet une réappropriation des
connaissances.
Le travail de mémorisation se fait essentiellement en classe. Le travail à la maison, qui se limite à
une reprise de notions vues en classe, s’avère inutile pour certains, indispensable pour d’autres mais,
dans tous les cas, doit être limité pour ne pas accroître les différences entre les élèves, notamment
entre les lecteurs et les non-lecteurs.
n solliciter les autres élèves (travail en petits groupes : l’approche par les pairs favorise l’interaction) ;
n individualiser le travail pour prendre en compte les besoins différents des élèves et différencier la
pédagogie…
13
Séquence24
24 LE TITRE DE LA SÉQUENCE
Pour les enseignants qui utilisent le manuel, le numéro de séquence et le titre
correspondent à ceux du manuel.
Lessavoirs
Les savoirs essentiels pour que l’ensei- Des encadrés avec des mises en perspectives histo-
gnant aborde la séquence en toute riques, des éclairages philosophiques, des repères pra-
quiétude.
tiques…
Laséquence
Activités préalables
Une ou plusieurs propositions pour introduire la séquence et mettre les élèves en activité.
Prolongements
14
Moded’emploidel’ouvrage
Culture de la sensibilité
15
Séquence1
16
Soietlesautres
Laséquence
Activités préalables
n Partir d’une situation concrète : la réflexion d’un enfant affirmant qu’il serait mieux
Est-ce toujours facile de vivre avec les autres ? Faire évoquer des situations quotidiennes
dans lesquelles les enfants se trouvent avec d’autres enfants et/ou avec des adultes,
des situations dans lesquelles ils ont besoin d’un adulte, les difficultés rencontrées dans la vie
avec les autres. Ne pas pousser trop loin sous peine de « faire la leçon avant la leçon ».
Accepter que le contact avec les autres peut être source de tensions
Manuel p. 9 ou visuel montrant un cas de tension entre des enfants.
Ces deux fillettes manifestent clairement leur hostilité, sans que l’on connaisse la raison
de cette animosité : les élèves peuvent laisser libre cours à leur imagination et proposer des interprétations.
4. Décrire la photographie : dans un premier temps se cantonner à une description factuelle,
sans interprétation.
n Imaginer les causes de la tension entre ces deux personnes.
5. Faire le lien avec son propre vécu : énoncer des cas de tension avec les autres.
6. Identifier des cas où l’on trouve la présence des autres pesantes : envie de rêver seul,
de jouer tranquille sans un petit frère ou une petite sœur, de dire des secrets à ses copains
et copines…
n Conclure que la présence des autres n’est pas toujours agréable : parfois, nous préférerions
17
Séquence1
pour comprendre ce que l’on n’a pas compris, mais aussi pour la vie quotidienne
(avoir à manger, faire son lit, laver ses vêtements…).
n Conclure que la vie serait difficile si nous étions seuls.
10. Chercher dans quelles situations on vient soi-même en aide aux autres :
évaluer l’intérêt que l’on peut avoir pour les autres.
n Conclure que nous avons besoin des autres pour parler, jouer, obtenir de l’aide
Prolongements
Un enseignant offre à chaque élève un jeu de cartes ne contenant que des jokers
(pour rester au lit, faire le clown…). Il passionne ses élèves en les initiant tant à la vie
qu’aux matières scolaires.
18
Lessentimentsetlesémotions
Le travail sur les sentiments et les émotions, leur Quelques émotions. La joie, la tristesse, la peur, la colère,
identification et leur manifestation, se fait en in- la surprise, la honte, le dégoût…
terdisciplinarité avec le français, les arts plas-
tiques, la musique et l’EPS.
Quelques sentiments. Le bonheur, le malheur, l’agace-
Les émotions sont des réactions individuelles ment, l’angoisse, la culpabilité, le mépris, l’amour, l’amitié,
de courte durée face à un déclencheur extérieur. la solidarité…
Les sentiments sont des élaborations complexes
faites à partir des émotions et qui s’expriment dans la durée. Au niveau des élèves de l’école élé-
mentaire, on ne fera pas la distinction entre émotion et sentiments.
Les enfants ont souvent du mal à identifier leurs émotions et leurs sentiments, ce qui contribue à ce
qu’elles puissent parfois les déborder. À l’école, dans le cadre de l’éducation civique et morale, les
élèves travaillent à identifier leurs émotions et leurs sentiments. Les plus introvertis apprennent à
s’exprimer. Les plus extravertis et les plus spontanés apprennent à se maîtriser. Tous apprennent
que des émotions comme la colère sont normales, mais qu’il faut maîtriser leurs manifestations,
notamment au sein de l’école et dans la vie en société, en général.
Laséquence
Activités préalables
n Partir d’une situation concrète : un enfant qui fait une colère, qui pleure ou qui expose
bruyamment sa joie.
n Partir d’une lecture : une histoire mettant en scène la joie, la tristesse, la peur, la colère…
19
Séquence 2
Apprendre à maîtriser
Le message clair. La technique du « message clair » per-
les manifestations les plus fortes met de régler bien des conflits. Le « message clair » consiste
Manuel p. 11 ou visuel d’un enfant en colère. à utiliser le langage pour faire entendre à quelqu’un la dou-
leur physique ou morale qu’il a causée. Cela permet un
10. Identifier la situation : une enfant
travail sur l’expression des émotions en même temps que
qui se met en colère et en vient à déchirer
cela met un terme au malentendu et permet à l’auteur de la
son nounours.
souffrance de comprendre ce qui s’est passé et de réparer.
11. Chercher ce qui peut provoquer une telle – demande d’attention : J’ai un message clair à te faire pas-
colère : les élèves mobilisent leur vécu.
ser, es-tu prêt à m’écouter ?
■ Identifier l’ampleur du sentiment ou de – mise en disponibilité : Oui, je suis prêt à t’écouter.
l’émotion : on n’en vient pas tous les jours à – message clair : Voilà, tu as fait cela et ça m’a fait mal, ça
casser ses affaires. m’a fait de la peine, ça m’a fait peur…
12. Faire le lien avec les propres manifesta- – reformulation et question : Si j’ai bien compris, j’ai fait
tions de colère des élèves : éventuellement, cela et ça t’a fait mal. Que puis-je faire pour réparer ?
faire décrire des situations concrètes. – demande : Je souhaite que tu t’excuses, tu répares, la pro-
■ Comprendre que l’on doit apprendre à sur- chaine fois tu…
monter les manifestations excessives de ses – réponse à la demande : D’accord, je te présente mes ex-
sentiments et de ses émotions : en particulier cuses et je vais…
se retenir quand la colère donne envie de tout Cette technique un peu formelle permet de développer un
casser, voire de frapper. Savoir que la violence climat calme et serein entre les protagonistes et facilite le dé-
est interdite, à l’école comme en dehors. Bien nouement des tensions. Après quelque temps d’adaptation,
comprendre que le sentiment de colère n’est
les élèves la pratiquent de façon très naturelle.
pas interdit : c’est sa manifestation qui l’est.
■ Apprendre la technique des messages clairs et s’y entraîner.
20
Lessentimentsetlesémotions
Prolongements
L’ouvrage montre comment la colère peut submerger un enfant, au point de tout lui
faire casser, avant qu’il ne parvienne à la surmonter.
n Atelier de lecture CP CE1 : Virginie Aladjidi, Laurent Kling, J’aime, j’ai peur, j’ai envie,
Albin Michel Jeunesse, coll. Humour en mots petits, 2005. 15 émotions et sentiments
à partir de petites histoires.
n Atelier de lecture CE1 CE2 : Toon Tellegen, Marc Boutavant, N’y a-t-il personne
pour se mettre en colère ? Albin Michel Jeunesse, 2013. De courtes histoires pour apprendre
à débrouiller la colère et l’apprivoiser.
n Atelier de lecture CE1 CE2 : Olga Sedakova, Gabriella Giandelli, Les métamorphoses d’Olia,
Actes Sud junior, 2014. Olia se transforme en animal pour cacher ses peurs, ses déceptions,
ses colères…
n Atelier de lecture CE2 : Yvan Pommaux, La Fugue, L’École des loisirs, 1996. Repérer et
par exemple au cours d’une performance ou d’un jeu collectif : trac, peur, déception,
découragement, joie, satisfaction, honte, colère…
n Musique : identifier les sentiments et les émotions provoquées par certaines
œuvres musicales, par exemple différents passages des Quatre Saisons de Vivaldi.
n Arts visuels : identifier les sentiments
et les émotions provoquées par cer-
taines œuvres d’art : Le Cri de Edvard
Munch, des œuvres de Keith Haring ou
d’Arcimboldo, des photographies de
Robert Doisneau (La Rue Lepic, La dent),
l’Autoportrait aux singes de Frida Kahlo,
des portraits cubistes de Picasso, des
tableaux de Pierre Soulages…
nArts visuels : peindre différentes
émotions, en utilisant pour chacune
un minimum de couleurs.
n Mime : mimer une émotion, un
sentiment.
21
Séquence3
3 SE CONNAÎTRE
ET CONNAÎTRE LES AUTRES
Lessavoirs
Connais-toi toi-même
« Connais-toi toi-même et tu connaîtras les dieux et l’Univers » : telle est la phrase célèbre du phi-
losophe Socrate à ses étudiants au ve siècle av. J.-C., citation dont on ne retient généralement que la
première partie « Connais-toi toi-même ». La connaissance de soi est à développer chez les enfants
jeunes, qui ignorent souvent que leurs hésitations, leurs craintes, leurs choix aussi relèvent d’une
méconnaissance de leurs propres possibilités, de leurs propres limites, de leurs goûts et de leurs
idées.
Tous différents
Même si l’ensemble des êtres humains appartient à la même espèce, chaque individu est unique.
Il y a entre nous des différences de sexe, de couleur de peau, de taille, de poids. Il y a aussi des dif-
férences de talents, de caractères et de goûts. Enfin, les êtres humains n’ont pas tous les mêmes
idées, les mêmes croyances, les mêmes manières de vivre. Sans compter qu’il existe plus de 6 000
langues dans le monde.
Chaque être humain est unique également à cause de son histoire, de son parcours, de son éducation,
de ses interactions avec les autres, qui ont forgé ses goûts, son caractère, ses compétences et ses
talents… C’est ce qui explique que les jumeaux puissent être si différents.
Si cette diversité n’existait pas, tous les hommes seraient identiques et le monde serait peuplé de
clones sans qu’aucune identification ne soit possible, pas plus que les conversations ou les échanges.
C’est la diversité qui enrichit et permet les découvertes.
La différence fait pourtant parfois peur. L’ignorance et les préjugés alimentent alors le repli sur soi :
hier, le rejet des roux, des personnes ayant une autre couleur de peau ; aujourd’hui, celui des per-
sonnes qui ont d’autres croyances ou qui sont porteuses d’une maladie ou d’un handicap…
Tous égaux
Depuis le siècle des Lumières et plus encore depuis la Deuxième Guerre mondiale, la communauté
humaine a reconnu le principe de l’égalité entre tous et tente de l’appliquer : la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen de 1789 et la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948
affirment le principe de l’égalité entre tous les êtres humains, que l’on peut élargir à tous les do-
22
Seconnaîtreetconnaîtrelesautres
maines de différences : le sexe, l’origine, la couleur de peau, la nationalité, la religion, la taille, l’état
de santé… Ces textes fondateurs, tout comme la devise de la République (Liberté Égalité Fraternité),
affirment le refus de toutes les discriminations. Cette égalité entre tous accorde à chacun les mêmes
droits mais aussi les mêmes devoirs.
Cet état de fait s’applique à la classe, dans laquelle les élèves ont les mêmes droits (droit au respect,
droit de donner son avis, de prendre la parole, droit même de se tromper…) et les mêmes devoirs
(obéissance aux règles, obligation de travailler pour apprendre, devoir de respecter les autres…).
La différence est un appel au droit. Les différences naturelles comme la force physique ou les dif-
férences sociales comme l’argent créent des inégalités entre les individus : l’égalité de droit est la
seule solution pour que le plus fort ou le plus riche ne domine pas le plus faible ou le plus pauvre.
La tolérance : une façon de penser Les limites de la tolérance. La tolérance n’est pas l’ac-
La tolérance consiste à accepter l’autre avec ceptation de tout. Certains actes sont intolérables car ils
ses différences, quelles qu’elles soient, et à portent atteinte à la dignité des personnes : l’esclavage, la
se comporter de manière à témoigner qu’il torture, le racisme, l’antisémitisme sont de ceux-là ; ils nient
reste notre égal. Elle se définit notamment par la part d’humanité qui est dans chaque personne. Les élèves
contraste avec l’intolérance, qui consiste à reje- apprennent que l’intolérable commence au quotidien, avec
ter les autres, à les mépriser ou à les détester les paroles et les gestes qui servent à rejeter quelqu’un parce
pour leurs différences.
qu’il est différent du fait de son apparence, de la couleur de
La tolérance est une notion politique et juridique sa peau, de sa religion, de son mode de vie ou de ses idées.
élaborée par les philosophes (l’Anglais John
Locke, le Français Voltaire…) à partir des xviie et xviiie siècles, à une époque où, en Europe, sévissaient
des guerres de religion. Elle a été développée pour aboutir à des règles qui permettent la diversité
des idées, opinions et croyances sans que celles-ci mettent la société en danger.
L’intolérance, aussi ancienne que l’humanité, trouve ses fondements dans la méconnaissance et les
préjugés, qui génèrent la peur : on a peur de ce que l’on ne connaît pas, de ce que l’on ne comprend
pas. Elle se fonde également sur un sentiment de supériorité : notre manière d’être, de vivre et de
penser serait supérieure à celle des autres.
Laséquence
Activités préalables
n Commencer par un jeu de portrait : faire trouver le nom d’un ou plusieurs élèves de la classe
en répondant à des questions. Pour rendre le jeu plus complexe, on peut charger un élève de
répondre et ajouter aux questions des élèves d’autres questions plus pointues sur ses goûts,
ses qualités…
1. En lien avec la séquence précédente, demander aux élèves s’ils identifient facilement
leurs sentiments et leurs émotions.
2. Leur demander s’ils connaissent leurs qualités et leurs défauts.
23
Séquence3
3. Identifier des moments où l’on ne sait pas très bien ce que l’on veut : hésitation,
notamment quand un facteur tiers entre en jeu (faire plaisir à quelqu’un, par exemple).
nEn conclure qu’il est important de se connaître soi-même : savoir quels sont nos goûts,
nos envies personnelles, pour pouvoir les exprimer et ne pas toujours être influencé
par les autres.
Pratiquer la tolérance
Manuel p. 13 ou conte du menuisier et ses outils, d’après Jean Vernette,
Paraboles d’Orient et d’Occident, fleurs de sagesse pour découvrir le Royaume intérieur,
Droguet et Ardant, 1999.
« Un jour que le menuisier était absent, ses outils se réunirent. Il s’agissait d’exclure
ceux dont l’aspect ou le caractère ne convenait pas à tout le monde.
– Il nous faut exclure notre sœur la scie, car elle mord et elle grince des dents.
Et nous ne pouvons pasconserver notre frère le rabot qui a le caractère tranchant
et qui épluche tout ce qu’il touche.
– Quant au frère marteau, il cogne toujours et nous tape sur les nerfs. Excluons-le.
– Et les clous ? Peut-on vivre avec des gens aussi longs et maigres ?
Et à la fin de la séance, tout le monde se trouvait exclu. On se tut lorsque l’on vit
le menuisier approcher. Il se servit de tous les outils au méchant caractère pour
fabriquer un berceau. Pour accueillir l’enfant à naître. »
11. Lire le texte et reformuler l’histoire.
12. Nommer les outils que les autres veulent exclure : expliquer les motivations de chaque
exclusion (le physique ou le caractère).
13. Identifier ce que le menuisier construit : relever le fait qu’il a besoin de tous les outils.
24
Se connaître et connaître les autres
14. Chercher la morale de l’histoire : malgré les différences, tout le monde a son rôle à jouer
dans le groupe.
15. Faire le parallèle avec la vie quotidienne en classe et constater qu’il n’est pas toujours
facile de supporter les autres : donner des exemples.
■ Conclure qu’il ne faut exclure personne du groupe et comprendre l’égalité entre tous :
Prolongements
■ Atelier de lecture CP : David McKee, Elmer, Kaléidoscope, 1989. Elmer, l’éléphant multicolore,
Bayard poche, 2003. L’histoire véridique d’Helen Keller, petite fille sourde et aveugle, à laquelle
une institutrice apprend à communiquer.
■ Atelier de lecture CP CE1 CE2 : Thierry Dedieu, Yakouba, Seuil Jeunesse, 2007. Un enfant ose
affirmer sa différence.
■ Atelier de lecture CE1 CE2 : Marie-Aude Murail, Le Hollandais sans peine, L’École des loisirs,
coll. Romans Casterman, 2004. Auguste a deux passions, le tennis qu’il regarde
à la télévision et les gâteaux. Un jour, il remporte un concours d’écriture.
Un livre léger et simple sur l’affirmation de soi.
■ Atelier de lecture CE2 : Quint Buchholz, Le Collectionneur d’instants, Milan, 1998.
■ Musique : Les Enfantastiques, « On est tous pareils », album De Mon École Solidaire, 2007.
■ Arts visuels : travail sur le portrait et l’autoportrait.
■ B2i : explorer le site www.vinzetlou.net, regarder les vidéos concernant les filles
et les garçons.
25
Séquence4
4 LE RESPECT, L’INTÉGRITÉ
DE LA PERSONNE, LA POLITESSE
La violence
« La violence » page 98
▲
La politesse
« La politesse », page 38
▲
26
Lerespect,l’intégritédelapersonne,lapolitesse
Laséquence
Activités préalables
n Partir d’une situation concrète : un cas de manque de respect entre élèves ou envers
27
Séquence4
Prolongements
n Arts visuels : utiliser différentes techniques graphiques pour écrire le mot « bonjour »,
jouer sur les couleurs, utiliser différents outils. S’aider de l’observation de différentes
formes de graphie dans l’art (la lettre et le mot dans la peinture et la sculpture, les lettres
calligraphiées, les enluminures, les abécédaires, le lettrisme, le graffiti, etc.).
n Maîtrise de la langue : jouer quelques saynètes de salutation selon des tonalités différentes
(une personne polie, une autre grossière, une autre énervée, sans regarder la personne,
en souriant, sur un ton agressif, chaleureux, etc.) et travailler sur le niveau de langue
et sur les intonations. Constater que l’attitude est aussi importante les paroles.
n Atelier de lecture CP CE1 CE2 : Eva Janikovszky, Moi, si j’étais grand, Éd. La Joie de lire, 2011.
n Musique : Les Enfantastiques, « On est tous pareils », album De Mon École Solidaire, 2007.
n B2i : explorer le site www.vinzetlou.net, regarder les vidéos concernant la violence.
28
Lesatteintesàlapersonne
29
Séquence5
Mais les inégalités demeurent. Les femmes sont moins payées et plus nombreuses dans les emplois
non qualifiés ou à temps partiel. Malgré la loi sur la parité, peu sont élues (107 femmes députées
pour 470 hommes). Dans certaines familles, des pratiques anciennes demeurent : violence, do-
mination par le mari ou par les frères, mariages forcés, études arrêtées… L’école a pour mission
de lutter contre le sexisme (loi d’orientation pour l’avenir de l’école de 2005). Elle doit corriger les
discriminations liées au sexe dans la représentation sociale des métiers, faciliter l’accès des jeunes
filles aux métiers scientifiques et techniques et encourager l’accès des garçons aux métiers dans
lesquels ils sont peu représentés. Les manuels scolaires doivent promouvoir l’égalité. La parité doit
être encouragée aux élections des délégués.
30
Les atteintes à la personne
Activités préalables
■ Partir d’une situation concrète : l’exclusion par ses pairs d’un élève pour des motifs
discriminatoires, l’intégration d’un enfant porteur d’un handicap dans la classe, une fête
religieuse ou culturelle qui pointe une différence entre les modes de vie des élèves…
■ Faire le lien avec une séquence de sciences ou de découverte de l’espace : observation
de la variété du monde du vivant, observation de la diversité des paysages et des modes de vie.
■ Commencer par une fable : Les chameaux et le dromadaire.
Les chameaux et le dromadaire. Il était une fois… des chameaux qui marchaient dans le désert,
roulant dignement leurs deux bosses. Un des leurs s’approcha pour se joindre à eux. Mais au lieu
de deux bosses, l’animal n’en possédait qu’une. C’était un dromadaire ! Comment se passa la rencontre ?
Le rejet
Devant le drôle d’animal à une seule bosse, le troupeau de chameaux partit d’un seul et énorme éclat
de rire moqueur ! Triste et rouge de honte, le petit dromadaire repartit, solitaire, dans le désert…
Ou alors… accepter la différence
Les chameaux, curieux et intéressés par le dromadaire à une bosse, l’entourèrent amicalement :
« Quel est ton nom ? Qui es-tu ? D’où viens-tu ? » Ils écoutaient les récits magnifiques du dromadaire
sur son pays. Une chamelle en fut charmée et le dromadaire tomba amoureux. Ils furent heureux
et eurent beaucoup d’enfants… à une et à deux bosses !
Ou alors… être tous différents
Les chameaux regardaient, étonnés et craintifs, cet animal à une bosse. Le petit dromadaire demanda
au plus fanfaron d’entre eux de le suivre. Ils arrivèrent devant un troupeau de dromadaires qui avaient
tous une seule bosse sur le dos… et le chameau, avec ses deux bosses, ne faisait plus le fier ! Et oui,
le monde est plein de « différents » !
Sylvie Girardet, Puig Rosado, Silence la violence, Hatier, « Citoyens en herbe », 2004.
31
Séquence5
si des attitudes négatives émergent, ne pas couper trop vite la parole mais tenter de faire
réfléchir l’enfant sur ses propos (pourquoi tu dis cela ? Est-ce que tu crois vraiment que ?).
nDéfinir le racisme : une attitude de mépris vis-à-vis des personnes différentes de nous
par la couleur de leur peau, l’allure de leurs cheveux, la forme de leurs yeux, parfois
aussi la manière d’agir, de vivre.
n Condamner toute attitude raciste : expliquer que le racisme nie que nous avons tous
droit au respect. Préciser que même se moquer un peu, pour rire, est du racisme.
au respect.
n Le cas échéant, profiter de la séance pour rappeler : quelques règles (les filles et les garçons
ont les mêmes droits), l’égalité entre tous (les filles aussi ont le droit de jouer au football)
et le poids que peuvent représenter les moqueries.
handicapé, à venir à l’école pour avoir la chance d’apprendre et de préparer son avenir.
32
COLLECTION
MAGELLAN ENSEIGNER Cycle 3
r a mm
g
es
pro
2
5
Enseignement
01
moral
et civique
68 séquences
● Les savoirs essentiels
● Le déroulé complet de chaque séquence
● Des documents de référence avec leur exploitation pédagogique
● Les indications pour élaborer la trace écrite
● Des pistes pour l’évaluation
● Des propositions de débats et d’activités interdisciplinaires
À DÉCOUVRIR
Feuilletez
3 010000 049555
un extrait www.magellan-hatier.com
du livre élève
ISBN : 301-0-000-04955-5
40 7787 5
COLLECTION
MAGELLAN ENSEIGNER Cycle 3
CM1 CM2 6e
Enseignement
moral
et civique
Sophie Le Callennec
Professeure d’histoire, géographie et éducation civique
Formation continue des enseignants du premier degré
AVANT-PROPOS
En se lançant dans ce qui devait être le premier tour de la Terre, Magellan, « parrain »
de cette collection, entreprit un exploit en même temps qu’une magnifique aventure
humaine, et changea durablement notre vision du monde.
L’ambition que nous avons pour nos élèves quand nous décidons de les éduquer à la ci-
toyenneté n’est pas moindre. Il s’agit de leur faire partager des valeurs fondamentales
comme la solidarité, l’égalité entre tous, le respect, l’attention durable à l’environne-
ment, et de leur faire prendre conscience de l’importance qu’il y a à penser par soi-
même et à exercer son esprit critique. Il s’agit également de modifier profondément
non seulement leur vision du monde, mais aussi leurs comportements, pour les ame-
ner à comprendre ce qui motive le « vivre ensemble », à accepter les règles, à intégrer
l’idée de l’intérêt collectif pour construire un avenir commun, dans la classe, au quoti-
dien, et en tant que futur citoyen.
Il peut être utilisé de manière autonome, mais il trouve son prolongement logique dans
le manuel Enseignement moral et civique cycle 3 de la collection Magellan : l’enseignant
y trouvera les documents préconisés et, sous la forme d’un questionnement adapté aux
élèves, l’exploitation pédagogique proposée ici.
Sophie Le Callennec
3
SOMMAIRE
Quelques pistes pour l’enseignement moral et civique au cycle 3 . . . . . . . . . . . . . . . . .6
Culture de la sensibilité
Soi et les autres
1. Soi et les autres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2. Les sentiments et les émotions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3. Se connaître et connaître les autres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4. Le respect de la personne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5. Se respecter, se faire respecter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
6. Les atteintes à la personne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
7. Le harcèlement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
8. La violence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
9. Porter secours : faire attention aux autres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
10. Les règles de la communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
11. La République française et ses valeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
12. Les symboles de la République française . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
13. Les valeurs et les symboles de l’Union européenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
4
Sommaire
Culture du jugement
Penser par soi-même et avec les autres
38. Les valeurs collectives : la vérité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
39. Les valeurs collectives : la justice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
40. Les valeurs collectives : le courage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
41. Les valeurs de la République : la liberté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
42. Les valeurs de la République : l’égalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
43. Les valeurs de la République : la fraternité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
44. Le sens républicain de la nation et la laïcité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
45. Les valeurs de l’Union européenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
46. Les valeurs collectives et les valeurs personnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
47. L’intérêt personnel, l’intérêt général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
48. Le jugement critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
49. Le débat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
50. Le vote. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
51. L’organisation d’un vote, d’une élection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206
52. L’usage responsable du numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211
53. Porter secours : évaluer la situation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
Culture de l’engagement
Agir individuellement et collectivement
54. Travailler en autonomie et coopérer en équipe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
55. L’engagement moral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221
56. L’engagement dans la vie collective à l’école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
57. La participation démocratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227
58. Quelques grandes figures de l’engagement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
59. S’engager pour l’environnement : lutter contre la pollution . . . . . . . . . . . . . 233
60. S’engager pour l’environnement : éviter le gaspillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
61. S’engager pour l’environnement : consommer de façon responsable . . 238
62. S’engager pour l’environnement : gérer ses déchets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
63. S’engager pour l’environnement : préserver le patrimoine. . . . . . . . . . . . . . 242
64. La solidarité à l’école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244
65. La solidarité nationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
66. la solidarité internationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248
67. Porter secours : prendre des initiatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251
68. Le code de la route : la responsabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
5
sances nécessaires pour se situer en tant que citoyen à tous les niveaux de l’engagement et de la
solidarité : dans sa famille, sa classe, son école, dans son quartier, sa commune, son département,
sa région, dans la société française et la République, mais aussi dans l’Union européenne et, plus
largement, en tant que « citoyen du monde ».
Il ouvre, enfin, la réflexion sur tous les grands thèmes de discussion et de débat dans la société
contemporaine : l’égalité entre les hommes et les femmes, le racisme, le chômage, la liberté indivi-
duelle, les limites de la science et ses interactions avec l’éthique, la sécurité routière, les inégalités,
la société de consommation, le développement durable, le commerce équitable…
Il stimule chez les élèves la capacité à la réflexion personnelle, au débat, à la constitution du juge-
ment personnel. Il est, de ce fait, un enseignement transversal riche de bien des interactions pos-
sibles avec les autres domaines d’enseignement : l’histoire, la géographie, le français, les langues
vivantes, l’éducation physique et sportive, les arts visuels…
sont chargés de transmettre une conception de existe une hiérarchie des valeurs. Mais certaines valeurs
la citoyenneté qui s’enracine dans une histoire, sont « universelles », c’est-à-dire applicables à toute société
dans des textes de référence, dans un territoire, et à toute époque : c’est le cas du « vrai » ou du « bien »,
dans un régime politique ; considérés comme des valeurs fondamentales.
n des finalités intellectuelles : l’enseignement L’enseignement moral et civique a pour objet d’enseigner
moral et civique participe à la construction de quelques grandes valeurs universelles, notamment celles
l’intelligence de l’enfant puis du jeune, il est l’oc- affirmées dans la Déclaration des droits de l’homme et du
casion d’initier les élèves et les collégiens au citoyen de 1789 : la liberté, l’égalité, la fraternité, l’égale
raisonnement, à la réflexion, à la critique, à la dignité de la personne humaine…
liberté d’opinion et à la liberté de jugement ;
n des finalités sociales : l’enseignement moral et civique permet aux élèves de se situer dans la
société, d’intégrer le patrimoine collectif que sont l’identité et la mémoire nationales, mais aussi
européennes et, plus largement, mondiales, ce patrimoine commun à l’humanité tout entière ; il leur
offre l’occasion de prendre leur place dans la société en développant les comportements sociaux et
civiques nécessaires dans leur vie sociale et politique future.
7
Le socle commun
Parmi les cinq compétences déployées par le Projet de socle commun de connaissances, de com-
pétences et de culture de juin 2014, la compétence 3 (la formation de la personne et du citoyen)
organise la culture morale et civique autour de quatre dimensions, étroitement articulées entre elles :
– une dimension sensible (culture de la sensibilité) : elle vise l’acquisition d’une conscience morale
par un travail sur l’expression, l’identification, la mise en mots et la discussion des émotions et des
sentiments, de façon que l’élève « vive » cet enseignement ;
– une dimension normative (culture de la règle et du droit) : elle vise à l’acquisition du sens des règles
du vivre ensemble ;
– une dimension cognitive (culture du jugement) : elle permet de comprendre et de discuter les choix
moraux rencontrés par chacun au cours de sa vie ;
– une dimension pratique (culture de l’engagement) : elle permet la mise en pratique de cet ensei-
gnement en insistant sur l’esprit d’autonomie, de coopération et de responsabilité vis-à-vis d’autrui.
Les programmes
Le Projet de programme d’enseignement moral et civique 2014 s’inscrit dans la continuité des ambi-
tions de ce Projet de socle commun, en reprenant, pour chaque cycle (cycles 2, 3 et 4) ces quatre di-
mensions de la culture morale et civique. Pour chacune d’entre elles, sont définies des compétences
communes aux trois derniers cycles, qui se déclinent en connaissances, objets d’enseignement et
exemples de pratiques qui diffèrent en fonction des cycles afin de tenir compte de l’âge des élèves.
Il précise les principes qui ont guidé sa rédaction :
– un principe d’équilibre entre, d’une part, les règles et les valeurs du vivre ensemble, et, d’autre
part, les références culturelles et historiques dans lesquelles ces règles et ces valeurs s’inscrivent ;
– un principe de lisibilité à l’égard des professeurs mais aussi des familles ;
– un principe de cohérence qui repose sur l’idée de culture morale et civique, expression qui désigne
l’ensemble des savoirs, des valeurs et des pratiques grâce auquel se construisent les relations à
autrui.
8
Quelquespistespourl’enseignementmoraletciviqueaucycle3
C ulture de la règle et du droit : des prinCipes pour vivre aveC les autres
9
règles régissant les comportements individuels Mais cette souplesse ne peut devenir un mode de pro-
et collectifs, à y obéir et à agir conformément à grammation en soi, car il ne laisse pas le temps pour
elles (principe de discipline) ; prendre le recul nécessaire face aux événements et ne per-
– apprendre à reconnaître le pluralisme des met pas de structurer l’apprentissage : il risque d’aboutir à
opinions, des convictions, des croyances et des des impasses. Le conseil des maîtres et les enseignants
modes de vie (principe de la coexistence des
du collège ont donc intérêt à prévoir ensemble une ré-
libertés) ;
partition des thèmes sur l’ensemble des trois années,
– apprendre à construire du lien social et poli-
quitte à laisser la souplesse nécessaire pour s’adapter
tique (principe de la communauté des citoyens).
aux besoins de la classe ou à l’actualité.
10
Quelquespistespourl’enseignementmoraletciviqueaucycle3
n l’ensemble de l’action éducative dans la classe et hors de la classe (couloirs, cour de récréation,
cantine, sortie de l’école…) visant à transmettre aux élèves des comportements civils et des valeurs
de respect de la règle, de respect de l’autre, d’engagement, de solidarité, visant aussi à développer
l’autonomie, la capacité à réfléchir par soi-même et à se forger sa propre opinion…
n la réflexion qui peut surgir en diverses occasions sur les valeurs, le fonctionnement de la société,
la responsabilité de l’individu.
Dans les nouvelles propositions de programmes, le Conseil supérieur des programmes préconise
« un horaire spécialement dédié », une heure par semaine à l’école élémentaire et au collège.
Enfin, l’intitulé de l’enseignement moral et civique induit des démarches pédagogiques. Le projet
présenté en juillet 2014 demande que les élèves soient mis « dans des situations pédagogiques
et éducatives où elles sont activement impliquées (discussion, argumentation, projets communs,
coopération, etc.) ». Il ne s’agit pas d’enseigner la morale mais bien plutôt le jugement moral, en
s’appuyant sur la confrontation à des dilemmes moraux qui donneront lieu à des débats et formeront
les élèves aux qualités d’écoute, de respect et de reconnaissance de la parole d’autrui.
d’une question posée par un élève dans les jours qui ont précédé ;
n partir d’une situation concrète : un événement dans la classe, dans la cour de récréation, une ac-
tualité nationale ou internationale, une question soulevée par un élève à l’occasion d’un autre temps
de classe. Ce point de départ permet de motiver la classe. L’enseignant commence alors par nommer
ou faire décrire l’événement, en en expliquant le contexte, de manière objective. Il laisse parler les
élèves s’ils ont besoin de s’exprimer, par exemple sur une actualité forte.
n faire le lien avec une séquence dans une autre matière : histoire, géographie, sciences, littérature,
réfléchir sur la liberté, premier mot de la devise française, en rappelant le travail fait sur la liberté dans
la vie de classe.
11
n une copie des éléments importants étudiés pendant la séquence : un texte à valeur patrimoniale
n une synthèse réalisée collectivement, au cours de laquelle chacun réfléchit à ce qu’il a compris,
découvert, appris, à ce qui est important ; elle porte à la fois sur les connaissances et sur les atti-
tudes à adopter ;
n le vocabulaire : définition des notions essentielles.
Idéalement, la trace écrite est portée dans un cahier ou un classeur unique pour l’ensemble du cycle,
sorte de « carnet de route pour un parcours civique », ce qui permet de reprendre ce qui a été fait et
d’établir la transition entre l’école et le collège.
Le cahier peut comporter différentes parties : l’une consacrée la « vie de la classe », une autre
aux notions et connaissances générales, une autre encore aux débats, voire une partie « ouverte »
pour permettre un enrichissement lié aux occasions rencontrées dans les autres moments de la
vie scolaire (par exemple, une lecture en français peut aboutir à une acquisition en enseignement
moral et civique).
12
Quelquespistespourl’enseignementmoraletciviqueaucycle3
retenu puis, avec eux, sélectionne les informa- les conclusions auxquelles les élèves et l’enseignant sont
tions essentielles, les classe (en regroupant les parvenus et les décisions qui ont été prises : il peut être
informations de même type) et les met en forme tenu par les élèves (titre, contenu ou thème de la séance et
en rédigeant quelques phrases ; soit encore il éléments importants, notés sur sollicitation de l’enseignant,
note au tableau les thèmes abordés et confie à au début).
différents groupes la charge d’écrire une phrase
courte sur un thème (plusieurs groupes peuvent travailler sur un même thème, auquel cas on
conserve la meilleure phrase ou on en crée une nouvelle en reprenant les meilleurs éléments de
chaque proposition).
Ce travail, qui peut se commencer durant la séquence elle-même, peut se prolonger sur le temps de
français, dans le cadre de la production d’écrit, voire pendant la leçon d’orthographe, de grammaire
ou de conjugaison s’il s’agit d’en corriger les erreurs.
la mémorisation
La mémorisation se fait essentiellement au moment de la réalisation de la trace écrite. Elle est plus
aisée lorsque les élèves sont acteurs de la synthèse. Pour les activités réalisées en petits groupes,
les élèves mémorisent mieux le travail effectué par leur groupe.
Une bonne mémorisation passe par le réinvestissement des acquis sous différentes formes, par
exemple l’analyse d’un document prolongeant une activité (les élèves peuvent, les uns après les
autres, être des reporters commentant une situation), ce qui permet une réappropriation des
connaissances.
Le travail de mémorisation se fait essentiellement en classe. Le travail à la maison, qui se limite à
une reprise de notions vues en classe, s’avère inutile pour certains, indispensable pour d’autres mais,
dans tous les cas, doit être limité pour ne pas accroître les différences entre les élèves.
13
orales qui permettent de reprendre ce qui a déjà des comportements sujets à sanctions, mise en place d’un
été vu et de faire le lien avec le nouveau thème, permis à points ou d’un système de points ou de cartons
par la distribution d’un questionnaire qui permet de couleur (vert, orange ou rouge selon le comportement
une évaluation individuelle écrite, ou par l’étude par rapport aux règles de vie de la classe), etc.
collective d’un document qui est l’occasion de
réinvestir les acquis.
L’évaluation peut donner lieu à une note portée dans le bulletin trimestriel.
L’évaluation des comportements se fait au fil de l’année, de manière collective avec la classe ou,
plus individuellement, avec tel ou tel élève, au gré des progrès ou des incidents qui peuvent survenir.
L’évaluation individuelle peut se faire à l’aide d’un tableau d’autoévaluation, sur le modèle ci-dessous,
qui peut être personnalisé pour chaque élève.
L’évaluation des attitudes et des comportements peut donner lieu, dès le CM1 et CM2, à une note,
qui prépare les élèves à la note de vie scolaire pratiquée au collège.
écouter
l’enseignant
exprimer
mon désaccord
sans avoir recours
à la violence
14
Moded’emploidel’ouvrage
24 LE TITRE DE LA SÉQUENCE
Pour les enseignants qui utilisent le manuel, le numéro de séquence et le titre
correspondent à ceux du manuel.
Lessavoirs
Les savoirs essentiels pour que l’ensei- Des encadrés avec des mises en perspectives histo-
gnant aborde la séquence en toute riques, des éclairages philosophiques, des repères pra-
quiétude.
tiques…
Laséquence
Activités préalables
Une ou plusieurs propositions pour introduire la séquence et mettre les élèves en activité.
Prolongements
15
Calendrier pour un enseignement civique 1942, les policiers français ont arrêté 13 152 juifs parisiens,
n 27 janvier : journée internationale de commémoration des dont 4 115 enfants, pour les livrer aux nazis.
victimes de l’Holocauste ; cette date a été choisie par l’ONU n 29 juillet : journée internationale pour la diversité sociocul-
en 2005 en souvenir du 27 janvier 1945, jour de la libération turelle et pour la lutte contre la discrimination.
du camp d’Auschwitz. n 23 août : journée internationale du souvenir de la traite
n 8 mars : journée de la femme ; la journée a été instituée en négrière et de son abolition ; cette date a été choisie par
1977 par l’ONU. l’Unesco en 1998 en souvenir de l’insurrection des esclaves
n 20 mars : journée de la francophonie ; anniversaire de la de Saint-Domingue de 1791 ; la France commémore la traite
création de l’organisme devenu l’agence intergouvernemen- et son abolition en mai, car l’été, période de vacances, n’est
tale de la Francophonie ; elle vise à promouvoir la langue pas propice à la mobilisation.
française et les valeurs qu’elle véhicule comme la démocratie n 8 septembre : journée internationale de l’alphabétisation,
discrimination raciale ; la date a été choisie en 1966 pour en 1984 à l’initiative du ministère français de la Culture, ces
commémorer le massacre de manifestants pacifiques qui, en journées sont célébrées dans toute l’Europe au cours du mois
1960, ont réclamé l’abolition de l’apartheid à Sharpeville en de septembre.
Afrique du Sud. n 21 septembre : journée internationale de la paix, établie en
n 22 mars : journée mondiale de l’eau, décidée par l’ONU 1981 par l’ONU.
en 1992. n 1er octobre : journée internationale pour les personnes
n 7 avril : journée mondiale de la santé ; elle permet, depuis âgées, instaurée en 1990 par l’Organisation mondiale de la
1950, à l’Organisation mondiale de la santé d’attirer l’atten- santé dans le but de sensibiliser les opinions et les gouverne-
tion sur les grandes questions sanitaires. ments à la situation des personnes âgées dans le cadre d’un
n 23 avril : journée mondiale du livre, créée par l’Unesco en vieillissement de la population mondiale.
1996. n 10 octobre : journée mondiale contre la peine de mort, créée
n dernier dimanche d’avril : journée nationale du souvenir à l’initiative de la Coalition mondiale contre la peine de mort.
des victimes de la Déportation. n 17 octobre : journée mondiale du refus de la misère et
n 1er mai : fête du travail ; cette fête, célébrée désormais dans de l’élimination de la pauvreté ; créée à l’initiative du père
le monde entier, rappelle la répression sanglante d’une grève Wresinski en 1987 et à l’appel d’organisations humanitaires,
ouvrière le 1er mai 1886 à Chicago. et reconnue par l’ONU en 1992, cette journée rappelle que
n 3 mai : journée mondiale de la liberté de la presse, instituée « là où les hommes sont condamnés à vivre dans la misère les
par l’ONU en 1993. droits de l’homme sont bafoués ».
n 8 mai : armistice de 1945, qui permet de commémorer la n 24 octobre : journée de l’ONU ; cette journée est la date
fin de la Deuxième Guerre mondiale. anniversaire de la fondation des Nations unies, le 24 octobre
n 9 mai : journée de l’Europe ; la date a été choisie en mémoire 1945, créées pour préserver les générations futures du fléau
du 9 mai 1950, jour de la déclaration de Robert Schuman, de la guerre et faire triompher les droits de l’homme.
ministre français des Affaires étrangères, qui a marqué le dé- n novembre : semaine de la solidarité internationale.
n 10 mai : journée française de commémoration de l’escla- morer la fin de la Première Guerre mondiale.
vage et de son abolition. n 16 novembre : journée internationale de la tolérance, créée
n 22 mai : journée internationale de la biodiversité. en 1996 à l’initiative de l’Unesco dans le but de soutenir les
n 5 juin : journée mondiale de l’environnement. actions éducatives destinées à faire triompher l’idée de tolé-
n 8 juin : journée mondiale de l’Océan. rance.
n 12 juin : journée mondiale contre le travail des enfants. n 20 novembre : journée internationale des droits de l’enfant ;
n 15 juin : journée internationale contre la faim. la date est l’anniversaire de la signature de la Convention in-
n 17 juin : journée mondiale de la lutte contre la désertifica- ternationale des droits de l’enfant, le 20 novembre 1989.
tion et la sécheresse. n 25 novembre : Journée internationale pour l’élimination de
n 21 juin : fête de la musique ; popularisée en 1981 par Jack la violence à l’égard des femmes.
Lang, alors ministre français de la Culture, cette fête qui a n 2 décembre : journée internationale pour l’abolition de l’es-
lieu le premier jour de l’été est destinée à promouvoir la mu- clavage ; la date est celle de l’adoption, le 2 décembre 1949,
sique que l’on écoute ou que l’on pratique ; d’abord fran- de la Convention pour l’abolition de la traite des êtres hu-
çaise, cette fête est désormais célébrée dans 110 pays. mains et la prostitution.
n 14 juillet : fête nationale ; ce jour-là, on célèbre non pas, n 3 décembre : journée internationale des personnes handi-
comme on le croit souvent, la prise de la Bastille en 1789, capées ; elle a été créée en 1982 par l’Organisation mondiale
mais la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, qui incarne de la santé pour promouvoir l’intégration et l’égalité des per-
l’unité de la Nation pacifiée après une année de Révolution. sonnes handicapées.
n 16 juillet : journée nationale à la mémoire des crimes ra- n 10 décembre : journée internationale des droits de l’homme ;
cistes et antisémites de l’État ; ce jour-là, on commémore la la date est celle de l’anniversaire de la Déclaration universelle
« rafle du vél d’Hiv » au cours de laquelle, les 16 et 17 juillet des droits de l’homme par l’ONU en 1948.
Quelquespistespourl’enseignementmoraletciviqueaucycle3
Culture de la sensibilité
17
Séquence6
tion. Cette égalité entre tous accorde à chacun les mêmes droits mais aussi les mêmes devoirs.
Cet état de fait s’applique à la classe, dans laquelle les élèves ont les mêmes droits (droit au respect,
droit de donner son avis, de prendre la parole, droit même de se tromper…) et les mêmes devoirs
(obéissance aux règles, obligation de travailler pour apprendre, devoir de respecter les autres…).
La différence est un appel au droit. Les différences naturelles comme la force physique, ou les dif-
férences sociales comme l’argent créent des inégalités entre les individus : l’égalité de droit est la
seule solution pour que le plus fort ou le plus riche ne domine pas le plus faible ou le plus pauvre.
36
Lesatteintesàlapersonne
▲
Le sexisme : séquence 28
▲
L’attitude envers les personnes avec handicap : séquence 29
▲
Toutes les formes de discrimination : séquence 26
▲
La tolérance : une façon de penser
La tolérance consiste à accepter l’autre avec ses différences, quelles qu’elles soient, et à se com-
porter de manière à témoigner qu’il reste notre égal. Elle se définit notamment par contraste avec
l’intolérance, qui consiste à rejeter les autres, à les mépriser ou à les détester pour leurs différences.
La tolérance est une notion politique et juridique élaborée par les philosophes (l’Anglais John Locke,
le Français Voltaire…) à partir des xviie et xviiie siècles, à une époque où, en Europe, sévissaient des
guerres de religion. Elle a été développée pour aboutir à des règles qui permettent la diversité des
idées, opinions et croyances sans que celles-ci mettent la société en danger.
n L’intolérance, aussi ancienne que l’humanité, trouve ses fondements dans la méconnaissance
et les préjugés, qui génèrent la peur : on a peur de ce que l’on ne connaît pas, de ce que l’on ne
comprend pas. Elle se fonde également sur un sentiment de supériorité : notre manière d’être,
de vivre et de penser serait supérieure à celle des autres.
comporter. Elle se manifeste par le respect de l’autre mais aussi par la curiosité, l’envie de
connaître et de comprendre, le dialogue. La tolérance ne peut pas être de l’indifférence. La
tolérance considère que la diversité est une richesse.
L’intolérance, au contraire, se manifeste par le mépris, la moquerie, l’exclusion, qui mènent souvent
aux insultes, voire à la violence, mais elle se manifeste aussi par l’indifférence, qui est souvent une
forme de mépris.
Les élèves découvrent que la tolérance est une garantie pour chacun : si l’on tolère les différences,
les manières de vivre et de penser des autres, on est en droit d’exiger d’eux qu’ils tolèrent notre
manière d’être, nos manières de vivre et de penser.
Laséquence
Activités préalables
n Partir d’une situation concrète : des enfants qui se sont moqués d’un camarade.
n Commencer par un recueil des représentations : demander aux élèves de nommer les diffé-
rences entre eux ; ils commencent par les différences physiques puis parlent de différences de
capacités ou de goûts.
Faire le lien avec une autre séquence : le respect de la personne ( séquence 4), se respecter,
▲
37
Séquence6
Refuser le sexisme
Manuel p. 23 ou visuel sur le sexisme. Sur leur cabane, ces garçons ont écrit,
en anglais, boys only : « réservé aux garçons ». La fillette en rouge hésite à franchir le pas.
5. Identifier la situation : comprendre que la fille n’est pas autorisée à grimper dans cette
cabane.
6. Émettre une opinion : sentiment d’injustice.
7. Faire le parallèle avec la classe, et l’école : identifier d’éventuelles situations de rejet entre
les garçons et les filles.
n Comprendre que le sexisme est une atteinte à la personne et intégrer qu’il est interdit.
n Adopter une attitude d’égale considération pour tous en toutes circonstances.
Et moi ? Est-ce que mon comportement montre que, pour moi, les garçons et les filles ont au-
tant de valeur ?
38
Lesatteintesàlapersonne
Prolongements
n Arts visuels : chaque élève travaille sur une photocopie de son visage, qu’il découpe en ovale
et colore. Coller une bande de papier ou peindre le signe égal au niveau des yeux et de la
bouche et mélanger les portraits. Assembler les portraits en une guirlande.
n Langue étrangère : la découverte d’une langue étrangère permet de s’intéresser aux diffé-
rences de mode de vie en bannissant les préjugés et le sentiment de supériorité.
n Atelier de lecture : Melvin Burgess, Billy Elliot, Folio Junior, 2007. Billy choisit de faire de la
devenir coiffeur.
n Atelier de lecture : Florence Dutruc-Rosset, Marylise Morel, C’est la vie Lulu ! On se moque de
moi ! Bayard Poche, 2004. Chloé fonde un club pour les exclus.
n Atelier de lecture : Thierry Lenain, Pas de pitié pour les poupées B, Syros, 2008.
n Histoire : travailler sur les actes d’intolérance (massacre de la Saint-Barthélemy, esclavage
et traite des Noirs, Shoah…) et les avancées en matière de tolérance et de respect des droits
humains (édit de Nantes, Déclaration des droits de l’homme et du citoyen…).
n Géographie : la découverte des différentes manières de vivre dans le monde forge un es-
prit d’ouverture et de tolérance et remet en perspective l’idée que notre manière de vivre est
« normale ».
n Musique : Maxime Le Forestier, Né quelque part, 1987.
n Musique : écouter des enregistrements de styles musicaux différents et constater les diffé-
rences et les enrichissements mutuels (par exemple, le jazz dont le rythme est inspiré de la
musique africaine).
n Musique : Les Enfantastiques, « Y’a pas d’raison (Que l’on soit fille ou garçon) », album
Kaléidoscope, 2012.
39
Séquence10
48
Lesrèglesdelacommunication
L’atmosphère de la conversation
Une bonne conversation ne peut être menée que dans une atmosphère calme, paisible et amicale.
Chacun doit montrer son respect pour l’autre, chacun reste calme et maîtrise ses émotions, même si
la communication débouche sur un désaccord. Chacun se souvient, en toutes occasions, que l’autre
a le droit d’avoir des opinions différentes. Chacun reste bienveillant et apprend à ne pas se sentir
attaqué si l’autre à une opinion différente de la sienne : c’est son droit.
La communication a ses règles de politesse : on évite les grossièretés, les propos choquants, les
idées qui risquent de mettre l’autre mal à l’aise.
49
Séquence10
Laséquence
Activités préalables
n Partir d’une situation concrète : un désaccord dans la classe dû à un problème de
communication.
nCommencer par un recueil des représentations : comment faut-il s’y prendre pour bien com-
muniquer entre nous ?
5. Observer l’affiche : les deux images et le texte (à lire en silence pour éviter le chahut dans la
classe).
6. Caractériser la communication sur l’image du haut : énervement, colère, violence,
incompréhension.
7. Identifier l’absence de respect entre ces enfants.
8. Émettre des hypothèses sur la suite : ils vont difficilement trouver une solution à cause de
l’engrenage de la violence.
9. Caractériser la communication sur l’image du bas : calme, sereine, détendue.
10. Caractériser le respect entre ces enfants.
50
Lesrèglesdelacommunication
11. Émettre des hypothèses sur la suite : ils vont beaucoup plus facilement trouver une solution
car ils s’écoutent mutuellement et tentent de se comprendre.
n Adopter une bonne communication en toutes circonstances.
Et moi ? Est-ce que je reste toujours calme dans une discussion, même si je ne suis pas d’ac-
cord avec les autres ?
Évaluation
1 Donne un exemple pour expliquer 3 Donne un exemple pour expliquer
chacune de ces règles pour bien parler.
L’entraînement et l’évaluation peuvent s’effectuer sousdelaces
chacune règlesde
forme pour bien
jeux deécouter.
rôles.
2 Que se passe-t-il quand ces règles 4 Que se passe-t-il quand ces règles
ne sont pas respectées ? ne sont pas respectées ?
Et moi ? Est-ce que je respecte ces règles Et moi ? Est-ce que je respecte ces règles
Prolongements
quand je m’adresse à quelqu’un ? quand quelqu’un me parle ?
n Arts visuels : réaliser une affiche collective sur les règles d’une bonne communication.
Savoir dire Savoir écouter
n Musique : écouter des morceaux dans lesquels les instruments se répondent sans se concur-
– la séparation des pouvoirs, qui empêche la marxistes, qui réclame la suppression de toute exploitation
confiscation des pouvoirs au profit d’un seul ou économique d’une classe par une autre (ce qui a fait parler
d’un petit groupe ; de « démocraties populaires » à propos de l’Europe centrale,
– l’existence du débat, qui permet de résoudre les de l’Europe de l’Est et de la Chine) ;
contradictions et conflits et permet l’expression n une définition sociale ou sociétale fondée sur le principe
d’une volonté générale réfléchie : la démocratie d’autonomie, d’autogestion étendue dans toutes les sphères
admet et cultive la discussion, la différence. de la société (les idées prônées en mai 1968 relèvent de
Dans des sociétés nombreuses et complexes cette conception) ;
comme les nôtres, la démocratie ne peut être n une définition reconnue au niveau international, selon la-
directe (les citoyens ne peuvent pas tous parti- quelle un État ne doit se montrer ni agressif, ni impérialiste
ciper à la prise de décision). Aussi la démocra- envers les autres.
tie est-elle participative, les citoyens exprimant
leur choix par l’élection de représentants. Mais la L’histoire de la démocratie. La démocratie a été inventée
démocratie participative n’est pas exempte d’un il y a 2 500 ans à Athènes, pour un espace et une population
échange direct entre les citoyens et l’autorité
limités (la cité d’Athènes comptait alors 30 000 citoyens) et
publique : ce dialogue prend la forme de débats
dans un temps court (deux siècles environ). Elle reposait
publics, de référendums locaux, d’enquêtes pu-
bliques, de conférences de citoyens. alors sur quatre principes fondamentaux :
n la source de l’ordre est la loi ;
À l’inverse, une dictature se caractérise par
n les citoyens sont égaux en droits ;
l’exercice de tous les pouvoirs (exécutif, légis-
n ils disposent d’un espace public pour débattre (la parole
latif et judiciaire) par une personne ou par un
n’est pas confisquée par quelques spécialistes) ;
groupe de personnes, sans contrôle et pour une
n les décisions sont prises par l’assemblée de tous les ci-
durée indéterminée. Un État totalitaire va plus
loin encore : il a une ambition « totale », celle de toyens.
former un homme nouveau en englobant toutes L’Empire romain puis le Moyen Âge ont été des périodes
les manifestations de sa vie. Par exemple, l’État sombres pour la démocratie. Il fallut attendre la Renaissance
nazi était un État totalitaire. et surtout la Réforme (Martin Luther et Jean Calvin furent
La France est une démocratie : elle reconnaît la les premiers à réaffirmer que l’individu peut penser pour
liberté de chacun et les mêmes droits à tous ; lui-même) pour la voir réapparaître. Les Révolutions an-
elle attribue le pouvoir par la voie d’élections plu- glaises au xviie siècle et l’ère des Lumières en France, au
ralistes (mettant plusieurs candidats, plusieurs xviiie siècle, ont préparé la Révolution américaine et la
partis en lice), depuis les conseillers municipaux Révolution française, qui ont fondé les démocraties mo-
jusqu’au président de la République, si bien qu’à dernes mais, l’une comme l’autre, ont connu des limites
tous les niveaux de la vie politique, aucune per- (l’inégalité fondamentale que constituait l’esclavage, aux
sonne ou aucun groupe ne peut imposer sa vo- États-Unis, par exemple), et des avancées et des reculs (la
lonté aux autres.
succession des régimes politiques en France, au xixe siècle).
Depuis, la démocratie n’a cessé de s’étendre dans le monde :
selon un rapport du Human Security Center, le monde
comptait 88 démocraties en 2005 (sur un total de 192
pays), contre 20 seulement au lendemain de la Deuxième
Guerre mondiale.
106
Unesociétédémocratique
La loi, garante de la démocratie L’histoire de la loi. Depuis qu’ils vivent en société, les
Pour vivre en société, les êtres humains ont be- hommes ont établi des règles et codifié les rapports entre les
soin de se mettre d’accord sur des règles et de individus. Le recueil de lois le plus ancien connu à ce jour
codifier leurs rapports pour assurer la sécurité est le Code d’Hammourabi. Il s’agit d’une stèle qui com-
de tous et éviter l’anarchie et la loi du plus fort. prend un recueil de 282 arrêts en écriture cunéiforme et
Dans un pays, il faut définir la famille, gérer le qui a été découverte à Suse (Iran) au début du xxe siècle.
droit de propriété, aménager la circulation, or-
Ce recueil de lois confirme ou modifie une jurisprudence
ganiser l’économie, régler les rapports entre les
antérieure en matière de droit criminel (principe du talion),
salariés et leurs patrons…
de droit commercial, de droit familial (statut de l’épouse,
Dans une société nombreuse comme la nôtre, héritages) et manifeste un souci d’équité individuelle. Il a
les lois orales sont insuffisantes : c’est pourquoi exercé une grande influence sur l’Orient ancien.
elles sont écrites.
Les Romains ont sans doute « inventé » le droit. Le droit
En France, il existe de très nombreuses lois pour romain réuni dans le Corpus Iuris Civilis (littéralement re-
tous les domaines de la vie. Le Code civil re- cueil de droit civil) a été élaboré au vie siècle sous les ordres
groupe les lois relatives à notre vie quotidienne : de l’empereur Justinien : il est le fondement de notre droit
mariage, divorce, responsabilité des parents… Le
civil moderne.
code pénal regroupe les lois concernant les délits
C’est à la fin du xiiie siècle que les juristes, appelés alors les
graves : vols, meurtres…
« légistes », se réfèrent au droit de façon plus systématique.
Seules les lois qui respectent la Constitution L’exemple le plus connu est celui de la loi salique que les
peuvent être votées : par exemple une loi qui in-
légistes du temps de Philippe le Bel invoquent pour des rai-
terdirait certains emplois aux gauchers ne pour-
sons politiques (pour empêcher l’accession du roi d’Angle-
rait être votée, car la Constitution française s’ap-
terre sur le trône de France).
puie sur la Déclaration des droits de l’homme et
du citoyen, qui prône l’égalité entre tous. Les actes royaux, écrits officiels signés du Roi, ont alors
force de loi. On distingue les édits, qui traitent d’un sujet
Les lois sont proposées par les députés ou les
particulier comme l’ordonnance de Villers-Cotterêts ou
sénateurs (on parle alors de « proposition de
l’édit de Nantes, les ordonnances, de portée plus générale
loi ») ou par le gouvernement (on parle alors de
« projet de loi »). En France, contrairement à ce comme l’ordonnance de Saint-Louis sur la Réformation
qui se passe en Italie ou en Suisse, les citoyens du royaume de 1254 ou le Code noir de 1685, les lettres,
ne peuvent pas eux-mêmes proposer une loi. comme les lettres de cachet, manifestations de la justice du
roi, et les arrêts, décisions prises par le Conseil du roi.
Le projet ou la proposition est examiné par l’une
des commissions de l’Assemblée nationale, qui La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789
peut éventuellement le modifier. Ensuite, il est marque un tournant essentiel : elle proclame les principes
inscrit à l’ordre du jour et présenté aux députés, de souveraineté nationale et d’égalité, définisssant ainsi la
qui en débattent de manière générale, puis ar- loi dans sa conception moderne. Elle énonce que la loi s’ap-
ticle par article. Chaque article et chaque amen- plique à tous et met en évidence les notions de protection
dement proposés sont mis aux voix, puis, lorsque et de sanction.
tous les articles ont été examinés, l’Assemblée En 1800, Napoléon Bonaparte, s’inspirant d’un travail dé-
vote l’ensemble du texte. cidé par l’Assemblée constituante, charge un groupe de ju-
Le projet ou la proposition de loi tel qu’il a été ristes de rédiger un projet de code unifiant le droit pour tout
modifié et voté par l’Assemblée nationale est le pays. Ce recueil qui comprend 36 lois est promulgué le
examiné de la même manière par les sénateurs. 21 mars 1804 sous le nom de Code civil des Français (connu
Il fait la navette entre les deux assemblées sous le nom de Code Napoléon). Il est resté, tout au long du
jusqu’à ce qu’elles se soient mises d’accord sur xixe et de la première moitié du xxe siècle, la base de nos lois
un même texte : sinon, l’Assemblée nationale a, en matière civile.
finalement, le dernier mot.
Quand le texte est ainsi voté, il est promulgué par Différents types de lois
le président de la République et publié au Journal n Les lois ordinaires sont des lois de droit commun.
officiel : de cette manière, tout le monde peut être n Les lois de finances déterminent les ressources et les
informé de son existence. Il est ensuite complété
charges de l’État.
par des décrets d’application.
n Les lois de programme ou d’orientation déterminent les
Les lois indiquent les sanctions à appliquer en objectifs de l’action économique et sociale de l’État.
cas de non-respect : ce sont les juges qui étu- n Les textes réglementaires (décrets, arrêtés, circulaires,
dient les cas de non-respect des lois et mettent
règlements…) émanent du gouvernement ou des autorités
en œuvre les sanctions.
administratives qui lui sont rattachées. Ils n’ont pas valeur
de loi et, bien souvent, permettent l’application des lois.
n Les ordonnances permettent temporairement au gouver-
107
Séquence25
Laséquence
Activités préalables
n Partir d’une situation concrète : l’approche d’élections nationales ou locales.
n Faire le lien avec une séquence d’histoire : la Révolution française, le vote d’un texte remar-
quable, comme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la mise en place de la répu-
blique au xixe siècle.
n Commencer par un recueil des représentations : savez-vous pourquoi l’on dit que la France
est une démocratie ? Au besoin, proposer aux élèves de chercher dans un dictionnaire la défini-
tion du mot « démocratie » puis leur demander d’expliquer ce que, pour eux, cela représente.
Faire le lien avec une autre séquence : Une société humaniste ( séquence 23).
▲
n
tées, et donner des exemples : liberté de vivre où l’on veut, de se marier avec qui l’on veut, de
faire le métier de son choix…
n Comprendre que la France affirme que tous les êtres humains ont la même valeur : elle ac-
corde les mêmes droits et devoirs à tous les citoyens ; donner des exemples.
n’est propriétaire du pouvoir : ils sont élus et désignés pour un temps limité.
108
Unesociétédémocratique
responsable des enfants, à quel âge l’école est-elle obligatoire, quels produits les magasins
n’ont pas le droit de vendre…
n Chercher les fondements de la loi dans les articles 1, 4, 6, 9 et 11 de la Déclaration des droits
Prolongements
n Atelier de lecture : Geneviève Brame, Chez toi en France, Hachette Jeunesse, 1995.
n Atelier de lecture : Agnès Rosenthiel, Liberté Égalité Fraternité, Seuil, 2002.
n Atelier de lecture : Michel Piquemal, Les Philo-fables, Albin Michel, 2007.
n Atelier de lecture : Brigitte Labbé, Les Droits et les Devoirs, Milan, « Les Goûters philo », 2008.
n Visite : visite de lieux dans lesquels s’exerce la démocratie (conseil municipal, conseil général,
conseil régional, Assemblée nationale, Sénat).
nHistoire : faire le lien avec les lois votées, au fil du temps, par exemple celle de 1841 qui régle-
mente le travail des enfants dans les usines.
n Recherches : procéder à une recherche sur Internet ou dans un dictionnaire sur ce qu’est une
dictature et en trouver des exemples.
n Arts visuels : choisir un tableau majeur du patrimoine artistique et débattre en classe ;
le juger, le critiquer, l’analyser ; mettre en avant la pluralité des jugements esthétiques,
des points de vue ; distinguer les notions d’unanimité et d’accord.
n Langage : rechercher des proverbes et sentences qui comportent le mot loi, comme « sans foi,
ni loi », « nul n’est au-dessus des lois », « la loi de la jungle », « nul n’est censé ignorer la loi »,
« la loi du plus fort »…
n EPS : élaborer les règles d’un jeu collectif, pratiquer l’arbitrage.
109
Séquence39
pour le vol d’un œuf et pour le vol d’un bœuf) ; l’État, donc de la collectivité : sous l’autorité du ministre de
– le droit à un recours (chacun peut demander la Justice, il donne son interprétation du droit et demande
à être rejugé s’il estime avoir été mal jugé la justice.
première fois : c’est le principe de l’« appel »). n Les greffiers préparent les dossiers et notent tout ce qui se
vice public, est rendue « au nom du peuple un procès peuvent se porter « partie civile ». Par exemple, le
français ». Elle est indépendante : elle n’est pas juge peut condamner une personne à de la prison pour vol,
soumise aux pouvoirs législatif et exécutif : le et lui demander d’indemniser la victime de ce vol.
gouvernement ne nomme pas les juges et ne n À la cour d’assises, des citoyens tirés au sort (les jurés) se
peut pas les sanctionner. prononcent, avec les juges, sur la culpabilité de l’accusé et
sur la peine éventuelle à appliquer.
158
Lesvaleurscollectives:lajustice
Laséquence
Activités préalables
n Partir d’une situation concrète : une situation jugée injuste par des élèves de la classe.
n Commencer par un recueil des représentations : quand peut-on dire que quelque chose est
injuste ?
Faire le lien avec une autre séquence : Soi et les autres ( séquence 1), L’individu et le collectif
▲
n
▲
Comprendre que la justice est une valeur commune
Manuel p. 92 ou Une de presse sur la dégradation du capitaine Dreyfus. Le Petit Journal, 13 janvier
1895. L’affaire Dreyfus est, à ses débuts, une banale affaire d’espionnage révélatrice de l’antisémitisme de
l’époque : en 1894, un document révèle la présence d’un traître au sein de l’état-major de l’armée française. Une
enquête bâclée conduit à l’arrestation du capitaine Alfred Dreyfus, juif, et à sa condamnation (dégradation et
déportation à vie). L’« affaire Dreyfus » débute réellement en 1897 lorsqu’un nouveau document prouve que
le vrai coupable est un autre officier, qui est finalement acquitté par un tribunal militaire. L’opinion publique
se déchire alors entre dreyfusards (socialistes, radicaux, intellectuels, antimilitaristes) et antidreyfusards (les
antisémites et tous ceux qui veulent combattre la république laïque). L’article de Zola fut le point de départ
de la mobilisation de ceux qu’on appelle désormais les « intellectuels », mais il fallut attendre 1906 pour que
Dreyfus soit réhabilité. Cette affaire a eu d’importantes conséquences politiques car elle a déchiré l’opinion
et creusé le fossé entre la gauche, qui est devenue antimilitariste et a rompu avec l’antisémitisme, et la droite,
qui s’est affirmée militariste, nationaliste, antisémite et cléricale.
1. Décrire la dégradation du capitaine Dreyfus : les décorations arrachées et jetées à terre,
l’épée cassée en deux, le tout en public.
2. Émettre des hypothèses sur ses émotions et ses sentiments : la honte, l’humiliation, le sen-
timent d’injustice, peut-être la colère.
3. Identifier son propre ressenti à la découverte de cette histoire : le sentiment d’injustice.
4. Faire le lien avec son vécu quotidien : une injustice dont on a été victime ou témoin.
n Décrire la réaction et l’attitude que l’on a alors eues.
Et moi ? M’arrive-t-il de comettre des injustices ?
Identifier la double signification du mot justice
Manuel p. 93 ou récit du jugement de Salomon d’après la Bible (1 Rois 3. 16-28) :
« Deux femmes se disputaient et finirent par aller demander justice au roi Salomon. L’une d’elles prit la parole :
– Le bébé de ma voisine est mort, et, dans la nuit, elle l’a échangé contre le mien qui est vivant.
L’autre répondit :
– Elle ment ! Mon bébé est vivant. C’est le sien qui est mort !
Le roi Salomon était embarrassé, car il ne savait pas laquelle des deux disait la vérité. Il eut une idée et dit à un garde :
– Avec ton épée, coupe ce bébé en deux et donne une moitié à chacune de ces femmes.
L’une des deux femmes approuva aussitôt :
– Parfait, comme cela ni elle ni moi n’aurons cet enfant vivant.
Mais l’autre s’écria :
– Laisse-le en vie et donne-le plutôt à ma voisine.
Aussitôt, le roi Salomon reprit :
– Garde, donne ce bébé à celle qui préfère le savoir vivant car elle est la vraie mère de l’enfant.
Tous ceux qui étaient là virent que Salomon était un roi sage et juste. »
5. Lire cette histoire et la reformuler pour en vérifier la bonne compréhension.
6. Comprendre la difficulté de la situation : comment savoir qui était la mère de cet enfant ?
7. Identifier la manière dont le roi Salomon a fait éclater la vérité : en proposant de partager
(donc tuer) l’enfant en deux.
8. Émettre des avis personnels sur cette histoire.
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Séquence39
Manuel p. 93 ou tableau de Nicolas Poussin, Le Jugement de Salomon, 1649, musée du Louvre, huile
sur toile, 101 x 150 cm.
histoire des arts : Nicolas Poussin (1594-1665) a peint ce tableau pour le banquier lyonnais Jean Pointel en
1649. Soucieux de la composition d’ensemble et des détails, Poussin a effectué plusieurs esquisses et confec-
tionné un théâtre miniature avec des figurines en cire pour peaufiner la composition et étudier les effets de
l’ombre et de la lumière. On peut travailler avec les élèves sur :
– le côté théâtral la scène : la solennité du décor, l’exagération de la gestuelle ;
– la composition du tableau : le triangle composé par le roi Salomon et les deux mères ; les lignes de force
représentées par les bras des deux mères et le mouvement du soldat ;
– le jeu des couleurs : le rouge de la robe de Salomon, les chairs « vivantes » pour la mère à gauche, verdâtre
pour la mère à droite et son bébé mort, intermédiaire pour l’enfant que le soldat s’apprête à trancher, comme
s’il était suspendu entre la vie et la mort.
n Observer et décrire le tableau.
9. Identifier les protagonistes de l’histoire : le roi Salomon sur son trône, en rouge ; la fausse
mère tenant dans son bras le bébé mort ; la vraie mère faisant signe de tout arrêter ; le soldat
tenant le bébé vivant par le pied, prêt à le trancher, le public.
10. Caractériser l’atmosphère de la scène : mouvementée, horrible (une femme à droite se
détourne pour ne pas voir), angoissante (par la présence du bébé mort, verdâtre, au premier
plan)…
11. Faire le lien avec sa propre expérience : des situations où l’on n’arrive pas à savoir où est la
vérité.
n S’interroger sur la manière dont on procède alors pour ne pas se montrer injuste.
n Identifier la justice comme une valeur commune à tous.
Prolongements
n Atelier de lecture : Stéphane Duval, Le Petit Livre de la justice, Bayard Jeunesse, « Des petits
2004.
n Atelier de lecture : Michèle Kahn, Contes et légendes de la Bible, Pocket Jeunesse, 2003,
tome ii. Le jugement de Salomon évoque l’appropriation, même s’il convient de rappeler que les
êtres humains n’appartiennent à personne : il s’agit ici du droit à vivre avec sa famille.
n Histoire : faire le lien avec un procès historique, comme celui de Dreyfus au xixe siècle.
n Visite : visiter un tribunal, le palais de Justice.
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