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Quelles pédagogies pour mon enfant (et pour nos élèves) ?

Quelles pédagogies pour mon enfant ? (Et pour nos élèves)


Conférence de Bruno HUMBEECK – 18/05/2021 (www.psychopedagogies.)

INTRODUCTION :
Les 4 grands courants majeurs sont :
1) la pédagogie traditionnelle
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2) les « nouvelles pédagogies » ou pédagogies actives
3) les pédagogies libertaires ou institutionnelles
4) les pédagogies venues d’ailleurs.

Origines: la pédagogie n'est pas vieille: sa mère est la psychologie, et sa grand-


mère, la philosophie. Chaque courant pédagogique s'inscrit donc dans un courant
psychologique, lui-même issu d'une philosophie.

Les courants pédagogiques ont tous une source philosophique et, tous, leurs limites,
comme on va le voir ci-après.

Le mieux : pêcher dans chaque pédagogie ce qu'elle peut apporter à un enfant


=> principe des pédagogies multivariées.

C'est en effet très compliqué de construire sur base de ces théories quand on en a
fait des dogmes. Il faut à tout prix éviter de dresser une statue à quelque pédagogue
que ce soit : sinon, on arrête le développement de la pédagogie en question, alors
que la société, elle, continue à évoluer !
Les méthodes pures ne fonctionnent pas !

TOUR D’HORIZON DES 4 GRANDS COURANTS PEDAGOGIQUES :


1) Pédagogie traditionnelle :
maintient les choses en l'état sans bousculer le système social. Classes autobus où
l'enseignant montre, démontre, explique, illustre. Les élèves sont actifs, mais
uniquement dans leur tête. Attention, ce n'est pas l'élève passif, vu comme un vase à
remplir (« tête bien pleine » critiquée par Montaigne) : il est actif dans sa réflexion.

Origine : Platon et Socrate: le savoir existe, et c'est une forme de conquête qu'on
s'approprie non soi-même, mais parce qu'on nous le diffuse. (Socrate est un
médiateur entre les dieux et les hommes qui nous diffuse un savoir sacralisé). Dans
ce modèle philosophique, l'élève est considéré à la base comme un ignorant qu'on
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doit remplir de connaissances pour qu'il puisse à un moment donné accéder au


savoir sacré.
Evolution : tous les philosophes rationnels vont s'inscrire dans cette mouvance et se
l'approprier. Kant, notamment, considère qu'il faut discipliner l'enfant pour qu'il soit en
situation de recevoir les connaissances qui lui sont proposées - voire imposées. Le
savoir n'est pas remis en question, dans cette optique, car il est rationnel, adoubé
par la raison, et l'enfant n'a pas à le remettre en cause.
Du dialogue platonicien, on passe à une pédagogie frontale, qui date de JB de La
Salle (fin 17e siècle). Cela s'accompagne de l'idée qu'il faut convertir l'enfant, en
simultané, en collectif (jusque là, on avait un enseignement interindividuel, même
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dans les classes ! La discipline n'était donc pas essentielle puisqu'il n'y avait pas de
gestion de groupe). La formation d'enseignement date de ce moment-là, et est liée à
l'idée qu'il faut discipliner le groupe pour pouvoir donner à l'ensemble des élèves des
contenus, de manière simultanée.

Remq. 1 : cet enseignement simultané est devenu la norme aujourd'hui


et c'est à partir de là qu'on réfléchit toutes les autres pédagogies.
Mais en réalité, dès cette époque est apparu l'enseignement mutuel,
dans lequel les élèves s'apprenaient les uns aux autres. Fonctionne
très bien, voire trop bien pour le clergé qui se méfie des séditions que
cela risque de créer.

Remq. 2 : cet enseignement frontal et simultané n'est pas le fait des


catholiques uniquement : il a été récupéré par les écoles laïques.

Mais cet enseignement frontal, de groupe et traditionnel a évolué:

Q° de la pédagogie depuis cette époque : cmt faire en sorte que l'enseignement


donné par une personne à un groupe de plus en plus important soit aussi attentif à la
façon dont chacun le reçoit.
C’est la question de la péda. différenciée, c-à-d une façon de compenser les effets
délétères de la pédagogie simultanée.
Tout l'équilibre péda c'est d'essayer de faire en sorte que cet enseignement, qui
nécessairement se donne en collectivité, rende chacun en position de s'approprier
les connaissances.

Remq. 3 : si on n’accepte pas ça, on renonce à l'obligation scolaire


mais aussi à la f° démocratique de l'école = rendre les connaissances
accessibles pour le plus grand nombre et rendre chacun en position de
se les approprier)
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Point pandémie :
pendant la pandémie, c'est l'enseignement traditionnel qui a repris la place, et c'est
assez logique, car c'est le moins angoissant, puisqu'il bouscule le moins la société.
=> + sécurisant.
L'hybridation par ex a été le creuset de la pédagogie traditionnelle :
• pour le meilleur (péda inversée : façon de remodeler la péda traditionnelle pour la
rendre compatible avec les écrans)
• et pour le pire (lorsqu'on a fait sur les écrans la même chose que ce qu'on faisait
en classe, par ex. transmettre des contenus à 50% de nos élv en classe, et à
50% de nos élv à la maison, en même temps - ce qui n'est pas une critique : nous 3
avons été contraints à une évolution brutale et sans accompagnement alors que
la majorité d'entre nous n'étions pas prêts).

Remq. 4 : la péda inversée: c'est le fait de faire voir une capsule vidéo
à l'élv chez lui et d'échanger ensuite en classe sur le sujet. C’est
intéressant car on peut renvoyer l'élv qui n'a tjs pas compris vers la
capsule, ou pratiquer du tutorat (et le motiver!!!! Sinon pas d'intérêt pour
l'élv tuteur)

Remq. 5 : la concentration d'un élève en train d'apprendre des


contenus est de 10-12 min. idem pour les adultes qui ont recours à des
tutoriels.

Les péda traditionnelles ont donc évolué depuis JB de La Salle, sur le plan des
méthodologies : péda de maitrise, par objectifs et différenciées (qu'on pense parfois
à tort actives : elles sont juste une évolution de la péda. lasallienne).

Remq. 6 : les enfants « souffrant » de troubles de l’apprentissage


« DYS » = signifie qu'on a un apprentissage trouble. En réalité TOUS
les apprentissages sont des façons d'entrer dans un terrain inconnu,
donc ça crée des troubles. Certains enfants présentent en effet un
dysfonctionnement, mais il faut éviter de faire de ce dysfonctionnement,
trop vite, une maladie, qui fixe un diagnostic qui empêche l'enfant
d'évoluer.

Les aménagements raisonnables : pr B. Humbeeck,TOUS les enfants doivent y avoir


droit car il signale que le rythme d'apprentissage de chaque enfant est inévitablement
différent et il FAUT s'adapter à ce rythme.

C’est le principe de la péda de maitrise: on n'avance pas tant que tu ne comprends


pas.
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=> ds la péda traditionnelle, les évaluations sont importantes : permettent de ranger


dans la tête de l'enfant :
- ce qu'il connait -> ex inutiles : perte de temps
- ce qui est en voie d'acquisition -> Les connaissances flottantes doivent être
installées par des exercices, pour que cela devienne des acquis, et des
automatismes cérébraux. Sans ces automatismes, l'elv sera trop vite en
surcharge cognitive. (Ex des tables de multiplication)
- et ce qui n'est pas encore compris -> donner des ex. = perte de temps aussi ! Il
faut réexpliquer, différemment (par l’enseignant, par la capsule vidéo, par les
pairs, …).
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Remq. 7 : attention aux mots que l’on pose sur les évaluations :
évitons « bilan », « examen », … qui sont générateurs de stress,
d’angoisse. Appelons juste cela des évaluations.

Les évaluations sont importantes, donc, MAIS les enfants sont piégés par la pression
que l'on met pour qu'ils donnent vite des réponses.
=> Il faut leur donner le temps de réfléchir ET leur permettre d'analyser leurs
erreurs : 2 principes à appliquer pour réussir malgré les erreurs :
• TENACITE : capacité à continuer en dépit des échecs.
• STATUT DE L'ERREUR: se donner les moyens d'analyser ce qui s'est passé,
expliquer pourquoi ils sont arrivés à ce résultat, comment ils s'y sont pris.

Remq. 8 : voir formation en Gestion mentale : pas mal de pratiques


concrètes pour exploiter cette piste !

2) Pédagogies "nouvelles" (> datent des années 1950, déjà !) ou


actives:
visent à moduler le modèle traditionnel et non à s'y opposer.

La classe flexible en est un exemple : c’est un assouplissement du cadre scolaire qui


prévoit à l'avance que les classes autobus vont être compensés (bancs en U : on
passe du frontal au questionnement: l'enseignant est là pour répondre aux Q des élv;
bancs en ilots: enseignement mutuel, discussion des elv)

Origine : Aristote. Qui a la même conception des savoirs, sacrés. Mais sur le moyen
de les acquérir, la différence est fondamentale: le monde sensibles est susceptible
d'être exploré pour acquérir les connaissances. Le savoir peut se construire pour
arriver à une connaissance.

Evolution : John Locke, Rousseau (L'Emile: socle mais pas bible!!! Notamment
concernant l'éducation des filles : Rousseau voulait en faire les esclaves des
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garçons, et n’était absolument pas représentatif de son époque : il choquait déjà ses
contemporains avec ce genre d’idées).
Ce que Rousseau apporte bcp, c'est ds l'idée du laisser croitre. (Attention il y a eu
des dérives...)

Remq. 8 : par ex. Céline Alvares: ce n'est pas de la pédagogie: c'est un


livre où il n'y a pas gd chose puisqu’elle se contente de recycler
Montessori, ET en donnant l'impression qu'il n'y a que ça de vrai, que
tout le reste on peut le brûler.
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C'est l'intolérance pédagogique qui est dangereuse, et qui v/v de l’idée de
Rousseau, va se développer à partir de cette idée qu'il faut laisser croitre : le laisser
croitre doit être guidé. (Montessori le disait, d'ailleurs!)

Les modèles pédagogiques sont nocifs quand ils sont utilisés de manière radicale et
excessive. (Ex. : toutes les écoles créées par Pestalozzi ont été fermées. Il a
également rendu son fils complètement fou en voulant concrétiser le modèle de
Rousseau. Son fils à 13 ans ne savait pas lire).

Dans l’évolution des pédagogies actives, il faut citer Montessori, certes, mais en la
remettant en perspective : il ne faut pas oublier qu’elle est une théoricienne
essentiellement : c'est une doctoresse qui n'a jamais voulu enseigner.
Certes, Montessori a un apport incontestable à la pédagogie (notamment le mobilier
mis à hauteur d'enfant) ! Mais on a tendance à occulter les apports d'autres
pédagogues, qui eux ont éprouvé leurs théories par la pratique de leurs classes.

Il faut se méfier des pédagogues qui présentent des méthodes : ce sont des façons
de dire que tout ce qui s'écarte de la méthode est une sortie de piste. (Les jouets
Montessori par ex ne sont pas faits pour stimuler la créativité : il y a un mode
d'emploi très contraignant et lorsque l'enfant ne fait pas spontanément ce qui est
attendu de lui ou lorsqu'il ne se normalise pas, "c'est que le souffle divin ne souffle
pas sur lui". Et il faut le normaliser par le travail. dixit Montessori elle-même.
Montessori n'est donc pas révolutionnaire: elle ne conteste pas le modèle social mais
l'intègre plutôt par des techniques ou des méthodes un peu différentes).

Freinet va prendre à peu près le même cheminement : tout communiste qu'il est, il
n'est pas révolutionnaire dans son approche de la pédagogie.

Remq 9 : Montessori qui évolue dans l’Italie mussolinienne et Freinet,


dans la France de Pétain, n’ont pas d’accointances avec ces dirigeants.
Mais ils dialoguent, et parfois collaborent avec eux parce qu’ils
considèrent que la pédagogie est détachée de la politique, et qu’elle
doit composer avec la politique du moment, pour s’imposer.
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Donc, les pédagogies actives sont des mouvements qui ne sont pas plus
révolutionnaires que la pédagogie traditionnelle, socialement parlant. Ce sont des
mouvements qui sont là pour bousculer la pédagogie traditionnelle dans ses
techniques et ses méthodes.

MAIS il faut croiser les apports des uns et des autres ne pas se limiter à l'un ou à
l'autre ET lire ces pédagogues dans leurs textes (ouvrages... qui citent souvent leurs
réussites, ET correspondance... qui évoque souvent leurs échecs, aussi).

B. Humbeeck incite aussi à lire les pédagogues actuels qui se tournent vers les
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pédagogies actives, parce que ce mouvement évolue et ne ressemble évidemment
plus à ce qu'on a connu au moment de son émergence, dans les années
1950. Actuellement : par ex. Olivier Houdé.

Des gens comme Ferrière, Cousinet, Decroly, Steiner... sont à explorer également
quand on parle de pédagogies actives : ne pas se cantonner à Montessori.

Ex. classe dehors (> Freinet, Decroly, Cousinet) = façon dont un groupe d'enfants se
reconnaissent comme des élèves autour de qqn auquel ils donnent le statut de leur
enseigner qqch. Ce n’est pas pcq un parent s’entoure d’enfants et va se balader en
forêt avec eux qu’il s’agit d’une classe.

Les meilleures écoles sont celles qui se disent à pédagogieS activeS, multivariées,
qui pêchent dans différents mouvements pédagogiques et sont allées explorer un
peu tous ces courants.

Point pandémie :
Pendant la pandémie on a très peu abordé la pédagogie active, sous couvert du fait
que les écrans ne s'y prêtaient pas : faux dit B. Humbeeck, on peut rendre les gens
actifs par écran interposé.

3) Pédagogies libertaires :
contestent le modèle social dominant, ne pas confondre avec les pédagogies
actives! Il faut l'appliquer en sachant qu'on met l'enfant dans une mouvance de
contestation. Permet de développer la distance critique de l'enfant, la remise en
question des savoirs. Donc gagne à être perçue comme complémentaire des autres
courants, mias pas à les remplacer.

Point pandémie :
C’est un courant qui aurait gagné à être encore plus entendu durant cette période de
pandémie. Là on est ds une péda qui bouscule, qui amène à se poser des questions
et à changer radicalement la forme de l'école.
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Origine : Diogène : philosophe cynique, passe son temps à critiquer le savoir mis en
scène par les autres philosophes. Remise en cause du pouvoir

Evolution : Nietzsche -> Gai savoir


L'enfant est devenu un aliéné qui serait à émanciper, càd qqn qui est aliéné au savoir
et il faut le rendre maitre de ses savoirs : par ex, lui permettre d'avoir des distances
critiques par rapport au savoir sans tomber dans des théories de complot.
Ce sont des capacités devenues essentielles dans notre société (cap de remettre en
cause le savoir qui ns est donné).
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Ex. : que ce soit à l’école primaire, secondaire ou dans le supérieur, aujourd'hui
Wikipedia connait bcp plus de choses que les professeurs. Il faut laisser les élv
remettre en cause ce qu'on leur dit, jouer avec. (B. Humbeeck, à l’université,
compose avec les ordinateurs que les élv ont tous devant eux : il leur dit qu’il va dire
2 énormités durant sa conférence, et que ceux qui trouveront ses contresens auront
des points de bonus à l’examen : les élèves les trouvent).

Discuter ensemble de ce qui est présenté comme une réalité par l'enseignant amène
à développer l'esprit critique (habilité qui se développe très tôt, dès la maternelle).

Ces pédagogies travaillent la culture du débat, de la contestation. On revient dans


l'idée que les règles, les lois sociétales doivent être co-construites par les personnes.
C'est la pédagogie institutionnelle qui vient de ce courant contestataire.

Il y a eu bcp de voies sans issue (libres enfants de Summerhill par ex.) mais ces
tentatives ont mené à des écoles fondamentalement différentes pour les enfants qui
ne trouvent pas leur place dans l'enseignement traditionnel, y compris dans ses
manifestations actives. Parfois ces mouvements ne durent pas très longtemps mais
ils gagnent à être analysés pour comprendre cmt ils se mettent en place.

Tolstoï est un pédagogue à la base de la pédagogie libertaire lorsqu'il voulait que les
paysans russes soient en mesure de contester le pouvoir pcq ils étaient
suffisamment lucides. Paulo Freire également. Le fait d’avoir des connaissances
(savoir lire, écrire, …) induit une lucidité qui permet de s'opposer à un savoir qu'on
nous annonce devoir recevoir de manière passive.

Des règles, ça ne s'applique pas, ça s'adapte pour se les rendre vivables. Idem pour
les circulaires : elles peuvent être aménagées pour rendre les choses vivables. On
peut créer des espaces de concertation où on demande aux élèves comment on
peut aménager ces règles pour se rendre la situation vivable. Ce sont les conditions
de l'audace prudente telle que définie par Aristote. Lorsque les personnes sont
concertées dans la mise en place de règles, l'adhésion se fait plus durablement et
plus en profondeur.
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Oury pense que l'homme est à la base un "animal social" pcq il a le langage et les
institutions pour s'exprimer et mettre en place les conditions du vivre ensemble.
Principe fondamental d'une pédagogie libertaire, institutionnelle: elle met en place les
cdt du vivre ensemble et le réalise à partir de la construction qu'en font les élèves.
On met en place des manières de faire qui permettent de contester la société sans
renier les ppes démocratiques. Forme péda terriblement utile pour développer la
conscience sociale des autres, les mécanismes qui fondent le vivre ensemble, ...

Remq. 10 : une opinion vaut si elle fixe 3 limites : elle ne peut pas être
injurieuse, elle ne peut pas être discriminatoire, et ne peut pas avoir
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pour seule fonction de faire rire. A partir de là, toutes les opinions se
valent.

4) Pédagogies venues d'ailleurs:


ex techniques comme méditation, pédagogies asiatiques, ... qui influencent
actuellement très fort notre façon d'enseigner. A utiliser MAIS avec des
aménagements, sans coller tel quel ce qu'on a reçu !

-> péda. spirituelles asiatiques :


Origine: Confucius et Lao Tseu: philosophes qui considèrent que l'important c'est le
chemin, pas le but. Ce chemin, on le réalise avec un mentor, càd qqn qui va nous
guider et à qui on va donner ce rôle.

La méditation intègre de plus en plus les écoles et c'est très intéressant. Mais il y a
toute une préparation qu'on gagne à concevoir en observant cmt les pédagogies
asiatiques se constituent.
Pr rentrer en méditation, il faut accepter que qqn joue le rôle du mentor. On peut
passer par les pratiques des grands frères, càd des intermédiaires qui ont un
ancrage plus net et une figure charismatique qui leur permet de jouer ce rôle de
mentor.

Ce qui permet de bien comprendre cmt fonctionnent les péda asiatiques, c'est le
judo: de base, c'est une pratique pédagogique initiée par Kano, qui suppose un
respect absolu du mentor, de l'endroit où on pratique, de son partenaire avec qui on
participe à une chorégraphie (la chute est tt aussi positive que ce qui la provoque).
Le seul adversaire c'est soi-même et ce qui importe, c'est la réalisation du parcours
que l'on réalise, soi.
=> idée des ceintures qui suppose que tt le monde est en progression, et qui
respecte le rythme de chacun, puisque c'est le judoka qui décide lui-même quand il
se sent prêt à passer de ceinture (il se lance un défi) (Oury réintroduit d'ailleurs cette
idée ds l'école avec les ceintures de compétences MAIS il faut qu'elles soient bien
expliquées pr ne pas stigmatiser l'élv.). Et surtout, quand on passe ce défi, on ne ns
retirera jamais notre ceinture. Ca permet d'avancer ds le dispositif suivant un
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parcours qui, une fois les compétences acquises, donne accès à une ceinture, puis
une autre, etc.
Avantages:
1° la progr. repose sur des acquis qu'on ne nous reprendra jamais
2° les elv peuvent identifier par des signaux extérieurs, ceux qui ont déjà une
compétence et pourront les initier pour l'acquérir à leur tour (// enseignement mutuel)

Bien sûr, Kano n'a jamais imaginé qu'un jour on ferait du judo un sport comme les
autres, avec des médailles, des distinctions entre les uns et les autres. C'est
l’occidentalisation du judo qui a voulu cela. A l’origine, c’est une pédagogie.
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Intérêt de cette pratique dans l’école occidentale : dans la pratique asiatique


originelle du judo, il n'y a pas de "redoublement". (Il faudrait d'ailleurs éviter ce mot:
refaire 2x la même chose n'a jamais aidé à s'améliorer). Il faudrait exprimer cela
autrement : ton niveau de compétence ne te permet pas de t'engager sans
danger ds la poursuite de tes apprentissages. On va donc consolider tes
apprentissages. Ce n'est pas un redoublement, ce qui nous intéresse c'est ton
parcours.

Point pandémie :
Qu'on évite aussi le désordre sémantique en ne parlant pas d'examens, etc, mais en
appelant tout "évaluation". Elles sont nécessaires, pas pour mettre les élv en
situation d'échec, mais pour voir où en sont les élv.
Elles ont 2 objectifs : elles permettent d'évaluer
• les décrochages effectifs : où en est tte la classe par rapport au programme ?
• et d'évaluer le décrochage subjectif : où en est tel élv par rapport à la classe ? Ca
permet de dire tu connais ça, ça on va donner des ex, et ça tu comprends pas on
va se donner les moyens de te le réexpliquer. (voir plus haut)

Il faut évaluer en tenant compte de cette importance du chemin, et non de


l'objectif :

Un enfant qui réussit n'est pas celui qui réalise le parcours de manière rapide sans
jamais prendre le temps de consolider ses acquis (le "redoublement").
L'enfant en échec, c'est celui qui perd son plaisir d'apprendre et son envie de
découvrir.
Celui qui réussit, c'est celui qui, en dépit des pièges que lui tend la famille et l'école,
(pression de la performance par ex) continue à se trouver "digne de découvrir le
monde" (dédicace d'A. Camus à son enseignant en ayant reçu son Prix Nobel).

 Quel que soit le courant ds lequel on va placer ses choix pédagogiques,


ils seront de qualité si l'enfant se sent digne de découvrir le monde. C'est
pour ça qu'on doit aller vérifier les courants alternatifs qd un enfant ne se sent
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plus digne de découvrir le monde, que l'école devient pour lui un lieu de stress
pcq il n’y est pas en mesure de donner les réponses, etc.

CONCLUSION :
la pensée pédagogique gagne à être ouverte, pcq c'est ce qui permet de s'adapter à
chaque enfant, à leur développement, en prévoyant des moments pédagogiques
variés.

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