V A

Identification du
Profil traitement
d'efficience
neuro
sensoriel
cognitive privilégié

MANUEL DE
L'OBSERVATEUR

Pierre-Paul Gagné, psychologue

 Identification du traitement
sensoriel privilégié
MANUEL DE
L'OBSERVATEUR
PENC
Introduction

L'activité d'observation proposée ici est as-

sociée au niveau structurel d'une stratégie. V A
Ce niveau est concerné par les processus de
gestion sensorielle de l'information.

Ce niveau structurel de la stratégie repré-

sente en fait l'utilisation de chacune des
modalités sensorielles (visuelle, auditive, ki-
nesthésique) qui constituent les ingrédients
d'une stratégie d'apprentissage.
Quel est le système sensoriel privilégié par
l'enfant lorsqu'il perçoit une information is-
sue de l'extérieur? Avec quelle modalité sen-
sorielle se sent-il le plus à l'aise au moment
de l'exécution d'une tâche ?
Cette activité d'observation vise à identifier
les systèmes sensoriels privilégiés par un
enfant lors du traitement d'une information
K
de nature symbolique. Elle permet d'obtenir
des données qualitatives et quantitatives sur
le traitement mis de l'avant par un enfant lors
de la phase d'encodage de l'information et
lors de l'étape de l'exécution d'une tâche.
Compte tenu du fait qu’une stratégie est
constituée d’une séquence de systèmes de
représentation sensorielle, cet outil d’obser-
vation facilite de façon appréciable le déco-
dage des modèles d’apprentissage.

MANUEL / 1
La technologie psycho-éducative permet IDENTIFIER LA STRATÉGIE PRIVILÉGIÉE
maintenant de décoder en «temps réel»,
c’est-à-dire au moment même ou le traite-
ment de l’information se fait, le modèle privi- La première étape de la procédure de lecture et
légié par un enfant pour résoudre un pro- de décodage d'une stratégie de gestion menta-
blème ou exécuter une tâche. L'outil proposé le vise à identifier les systèmes sensoriels
privilégiés par l'enfant lorsqu'il est engagé dans
par John Grinder et Richard Bandler dans
un processus de traitement de l'information.
Les secrets de la communication1 relative- L'activité proposée dans le Profil d'efficience
ment à l’observation des indices sensoriels neuro-cognitive (PENC) consiste à présenter à
d’accès visuel à l’information, de même que l'enfant un contenu de nature symbolique ( des
l’ouvrage de Barbe et Swassing2, Teaching séquences de chiffres) en fonction des trois
entrées sensorielles les plus couramment utili-
through Modality Strength, fournissent des
sées, l'entrée visuelle, l'entrée auditive et l'en-
modèles d’observation intéressants qui per- trée kinesthésique. Cette étape de l'activité
mettent d’identifier les systèmes sensoriels permet d'identifier le système de gestion sen-
utilisés par une personne pour traiter l’infor- sorielle avec lequel l'enfant se sent le plus à
mation. l'aise lorsqu'il reçoit de l'information venant de
l'extérieur. On observe également l'enfant à
travers des situations dans lesquelles il doit
Décoder la stratégie qu’un enfant utilise pour passer au stade de l'exécution d'une tâche (en
apprendre ne consiste pas à réduire le com- l'occurence, se rappeler des séquences de
portement humain à une simple équation. Il chiffres) de façon à pouvoir identifier le systè-
s’agit plutôt de se donner un cadre d'obser- me sensoriel dans lequel il manifeste une plus
grande compétence au niveau de l'exécution.
vation qui permet de synthétiser le proces-
sus de gestion mentale privilégié par l’enfant
pour apprendre, dans le but de comprendre
comment il s’y prend pour produire un com-
portement. Le mérite de cette façon de faire
réside dans le fait que l'observateur est vrai-
ment centré sur le traitement d'information
de l’enfant et non sur une interprétation per-
sonnelle et subjective de ce que l’on pense
qu’il est en train de faire ou de ce qu’il devrait
faire. On s’accorde de plus en plus pour dire
que la solution se trouve toujours dans le
problème. Un examen attentif de la façon
dont l’enfant structure ses expériences inter-
nes ne peut qu’aider à découvrir de manière
objective comment il organise l'information
dans sa tête.

MANUEL / 2
Le concept de modalité sensorielle
Cette section constitue une introduction aux
concepts qui sous-tendent l'évaluation de la
gestion sensorielle de l'information.
Qu'est-ce qu'une modalité sensorielle? La
définition la plus simple consiste à considérer
une modalité sensorielle comme étant un
canal par lequel une personne reçoit, encode
et emmagasine l'information. Les compo-
santes importantes de cette définition sont:
«recevoir», «encoder» et «emmagasiner»
parce qu'il s'agit ici d'identifier les modèles,
les stratégies privilégiées par une personne
pour donner du sens à ce qu'elle voit, ce
qu'elle entend, ce qu'elle fait et ce qu'elle
ressent. Nous sommes préoccupés par les
processus qui sont les bases du système de
gestion mentale d'une personne, à savoir:
percevoir, évoquer, emmagasiner, compren-
dre et agir.
Il apparaît de plus en plus évident, lorsque
nous parlons de gestion de l'information, qu'il
n'y a pas d'apprentissage possible sans mé-
moire. Ce que nous appelons «mémoire»,
regroupe, dans les faits, plusieurs processus
de gestion. Nous en retiendrons deux: le
premier, archiver l'information, c'est-à-dire
l'encoder, la mettre en bibliothèque, lui don-
ner de la permanence (à court, à moyen ou
à long terme) et le deuxième, récupérer cette
information au moment voulu.
Chaque fois qu'un enfant prend une déci-
sion, fait un geste, exécute une tâche, il doit
faire un saut dans le passé et s'engager dans
une démarche pour retrouver une informa-
tion qui lui permettra d'établir un lien, créer
une équivalence, retrouver une structure de
référence, etc... On sait également que la
qualité du processus de gestion mentale
privilégié par cet enfant est étroitement liée à
la souplesse avec laquelle il a encodé, in-
dexé, «donné du sens» aux renseignements
perçus. L'expérience démontre qu'un très
grand nombre d'enfants identifiés comme
étant en difficulté d'apprentissage et d'adap-
tation sont souvent des enfants qui présen-
tent des déficits d'ordre métacognitif. De
façon générale, ces enfants ont un potentiel
global satisfaisant mais ils ne savent pas
comment, quand et dans quel contexte utili-
ser les ressources cognitives qu'ils possè-
dent. On observe également des enfants
dont le répertoire de stratégies de gestion
cognitive est passablement pauvre. Ils peu-
vent réussir mais ils ne savent pas comment
faire pour y parvenir.
Les enfants identifiés comme étant en diffi-
culté d’apprentissage sont souvent des en-
fants qui ne possèdent pas dans leur réper-
toire cognitif les outils utiles pour apprendre
et pour organiser l’information. Étant donné
que la majorité des stratégies d’apprentis-
sage sont gérées inconsciemment, il est non
seulement utile mais indispensable pour
l’éducateur de pouvoir identifier les compo-
santes de ces stratégies s'il veut être en
mesure de les modifier ou de les enrichir.
Une stratégie est constituée d’une sé-
quence de systèmes de représentation sen-
sorielle. Les trois systèmes de gestion le
plus couramment utilisés sont: le système
visuel, le système auditif et le système kines-
thésique. Comme le système de sémapho-
res, une séquence, composée de codes,
constitue un message. Une suite organisée
et interprétable de signaux permet au récep-
teur du message de réagir et de fournir une
rétroaction appropriée. De la même ma-
nière, une stratégie privilégiée par un enfant
pour résoudre un problème, dire quelque
chose, répondre à une question, constitue la
structure que ce dernier utilise pour traiter
MANUEL / 3
l’information. Comme le système des séma-
phores est un système de traitement de
l’information, la structure traduite par la stra-
tégie est également un système de traite-
ment et d’organisation de l’information. De là
la grande importance de développer un haut
niveau d’acuité sensorielle qui permet plus
aisément de lire, donc de pouvoir interpréter
rapidement les signaux que nous donne l’en-
fant en situation d’apprentissage.
Dans une stratégie d’apprentissage,
les signaux sont associés aux systèmes de
représentation sensorielle privilégiés par l’en-
fant. La lecture et le décodage des séquen-
ces constituées par ces systèmes permet-
tent d’identifier le processus utilisé par l’en-
fant pour traiter l’information. Certains mo-
ment du processus oblige l’enfant à traiter
une information qui vient de l’extérieur alors
qu’à d’autres moment l’information traitée
est générée par lui-même. Il importe donc de
pouvoir distinguer si le traitement est fait par
rapport à une stimulation externe ou à des
stimulus internes. Cela signifie qu'il faut le
suivre «pas à pas» dans la construction de la
stratégie qu’il privilégie pour résoudre le pro-
blème ou pour exécuter la tâche qu’on lui
propose. Dans la marche, l’équilibre est as-
socié au travail coordonné de plusieurs sys-
tèmes physiologiques. De la même manière,
une stratégie fonctionnelle, donc bien équili-
brée, requiert que chaque étape du proces-
sus de traitement de l’information soit cohé-
rente par rapport aux autres, qu’on y re-
trouve de la «logique», de l’organisation.
Lorsque on ne sait pas où on s’en va et
comment y arriver, le résultat obtenu ne cor-
respond pas toujours à l’objectif fixé.
Organiser l'enseignement, la rééducation,
l'apprentissage autour du concept de moda-
lité sensorielle constitue, à notre avis, un
excellent point de départ. Les modalités sen-
sorielles les plus couramment utilisées en
classe étant le visuel, l'auditif et le kinesthé-
sique, il importe d'identifier chez l'enfant en
difficulté comment il gère l'information à cha-
cun de ces trois niveaux.
Selon Barbe et Swassing3 , la modalité domi-
nante d'une personne est le canal à travers
lequel elle gère son processus de traitement
de l'information le plus efficacement. Un pro-
cessus de maturation permettrait à l'enfant
de développer, au fil des années, une plus
grande compétence à transférer l'informa-
tion d'une modalité sensorielle à l'autre. On
observe chez un grand nombre d'enfants en
difficulté d'apprentissage une inhabileté à
opérer des processus synesthésiques, par
exemple, percevoir une information par l'in-
termédiaire du canal visuel, la transformer, la
complémentariser et supporter cette infor-
mation en une représentation auditive. Les
enfants qui manquent de souplesse dans
leur façon de gérer l'information sont rapide-
ment limités lorsqu'ils ont à développer des
hypothèses qui pourraient leur permettre de
résoudre un problème, par exemple. Le fait
de pouvoir identifier la modalité sensorielle
dominante aide à orienter la démarche à
développer au niveau d'un plan de rééduca-
tion. Un enfant qui manifeste de la compé-
tence au niveau visuel mais un haut niveau
de difficulté et de confusion au niveau kines-
thésique profitera davantage d'une relation
dans laquelle le canal visuel est privilégié
comme mode d'entrée.
Barbe et Swassing4 font également état d'une
modalité sensorielle secondaire. Cette der-
nière modalité n'est généralement pas celle
MANUEL / 4
avec laquelle l'enfant se sent le plus à l'aise
spontanément. Par contre, elle possède des
fonctions de complémentarité en ce sens
qu'elle enrichit et supporte la modalité sen-
sorielle dominante.

Rappelons qu'une stratégie de gestion est

composée de systèmes de représentation
sensorielle. Il importe donc d'identifier le pro-
cessus de gestion sensorielle de l'enfant et
ce, autant au niveau de l'entrée sensorielle
(ce qu'il voit, entend, fait, ressent) que de la
modalité avec laquelle il se sent le plus à
l'aise lorsqu'il doit fournir une réponse.

1
John Grinder et Richard Bandler (1981), Les
secrets de la communication, Le Jour éditeur,
Montréal, p.44.
2
Walter B.Swassing (1979), Teaching Through
Modality Strengths: Concepts and
Practices,Columbus, Zaner-Bloser, p.6.
3
Idem.
4
Idem.

MANUEL / 5
Description de la tâche
Cette tâche du PENC est administrée indivi-
duellement et requiert environ 50 minutes.
L'analyse des résultats ne prend que quel-
ques minutes et l'interprétation est sans équi-
voque.
Nous recommandons que l'observateur soit
familier avec le matériel. Pratiquer la procé-
dure d'observation quelques fois est une
bonne façon de se familiariser avec l'instru-
ment.
Nous ne saurions trop insister sur l'impor-
tance de la qualité du climat à créer dans la
relation qui s'établit avec l'enfant. Il ne s'agit
pas ici de « tester » un enfant mais davan-
tage de découvrir avec lui avec laquelle des
trois modalités sensorielles il se sent le plus
à l'aise et ce, autant au niveau de l'entrée de
l'information que de la transmission.
Lors de cette activité, l'enfant se voit présen-
ter une information à contenu symbolique.
Chaque bloc comprend six séquences de
chiffres. La première séquence comporte
trois chiffres alors que la dernière en com-
porte huit. Chaque bloc est présenté en
fonction de chacune des trois modalités sen-
sorielles. L'enfant se voit également proposé
d'utiliser chacune de ces modalités lorsqu'il
doit donner de mémoire les séquences de
chiffres mises en mémoire.
Aucune limite de temps n'est imposée à
l'enfant. Ce qui importe, c'est de découvrir le
comment sous-jacent à ses stratégies de
gestion mentale. Ainsi, il est très significatif
d'observer qu'un enfant en situation de trai-
tement de l'information puisse présenter des
conduites impulsives ou ne posséder au-
cune stratégie de révision, alors qu'un autre
ne prend aucun risque ou manifeste des
signes extrêmes de tension.
L'observateur prendra soin de relever le
maximum d'indices non-verbaux manifestés
par l'enfant tout au long de la tâche. L'expé-
rience nous laisse croire que l'utilisation de la
procédure suggérée par Bandler et Grinder
au niveau de l'identification des modes d'ac-
cès visuel à l'information s'avère particulière-
ment riche de renseignements sur les pro-
cessus inconscients privilégiés par l'enfant
au plan de la gestion mentale de l'informa-
tion.

Au terme de l'activité, une grille d'analyse

permet d'identifier le système sensoriel privi-
légié au niveau de l'entrée sensorielle et de
transmission.

MANUEL / 6

Matériel requis
L'observateur dispose d'un ensemble de
déclencheurs qui sont présentés à l'enfant
lorsque le traitement au niveau de l'entrée
sensorielle ou de la transmission exige d'avoir
recours à la modalité visuelle. On retrouve
ces déclencheurs en annexe du présent do-
cument. Des chiffres en matière plastique,
ou en styromousse, que l'enfant peut mani-
puler, sont également requis lorsque l'entrée
sensorielle est de nature kinesthésique. L'ob-
servateur trouvera à l'intérieur du protocole
de notation des résultats toutes les séquen-
ces de chiffres qui servent de déclencheurs.
(Voir la section La notation des résultats,
page 13.)
Structure de la tâche
BLOC 1: VISUEL (V)
On propose à l'enfant d'observer des sé-
quences de chiffres. Lorsque l'enfant se dit
prêt à passer à la phase de rappel, on lui
demande de reconnaître parmi un ensem-
ble de quatre séquences celle qu'il vient
d'observer. Chacune de ces séquences com-
portent les mêmes chiffres que la séquence
originale mais placés dans un ordre différent.
Il s'agit ici d'une entrée visuelle et d'une sortie
( exécution/transmission ) visuelle(V/V)
Dans un deuxième temps, d'autres sé-
quences de chiffres sont également présen-
tées visuellement à l'enfant. Lorsque l'enfant
se dit prêt à passer à la phase de rappel, on
lui demande de redire les chiffres de la
séquence qu'il vient de gérer. Il s'agit ici
d'une entrée visuelle et d'une sortie ( exécu-
tion/transmission) auditive/verbale (V/A).
Dans la dernière phase du bloc V, d'autres
séquences de chiffres sont également pré-
sentées visuellement à l'enfant. Lorsque l'en-
fant se dit prêt à passer à la phase de rappel,
on lui demande d'écrire la séquence obser-
vée. Il s'agit ici d'une entrée visuelle et d'une
sortie ( exécution / transmission) kinesthési-
que (V/K).
BLOC 2: AUDITIF (A)
On propose à l'enfant d'encoder des sé-
quences de chiffres qui lui sont présentées
auditivement. Lorsque l'enfant se dit prêt à
passer à la phase de rappel, on lui demande
de reconnaître parmi un ensemble de qua-
tre séquences celle qu'il vient d'entendre.
Chacune de ces séquences comportent les
mêmes chiffres que la séquence originale
mais placés dans un ordre différent. Il s'agit
ici d'une entrée auditive et d'une sortie (
exécution/transmission ) visuelle (A/V).
Dans un deuxième temps, d'autres séquen-
ces de chiffres sont également présentées
auditivement à l'enfant. Lorsque l'enfant se
dit prêt à passer à la phase de rappel, on lui
demande de redire les chiffres de la sé-
quence qu'il vient de gérer. Il s'agit ici d'une
entrée auditive et d'une sortie ( exécution/
transmission) auditive/ verbale (A/A).
Modalité de
MODALITE SENSORIELLE
réception
DE RECEPTION DE L'INFORMATION
VISUEL AUDITIF KINESTH.
Auditif Visuel
Modalité d'exécution
V/V A/V K/V
TE SENSORIELLE
SION DE L'INFORMATION
V / A A /A K/V
Kinesth
V/K A/K K/K
MATRICE ENTREES / SORTIES
MANUEL / 7
Dans la dernière phase du bloc A, d'autres
séquences de chiffres sont également pré-
sentées auditivement à l'enfant. Lorsque l'en-
fant se dit prêt à passer à la phase de rappel,
on lui demande d'écrire la séquence gérée
antérieurement. Il s'agit ici d'une entrée audi-
tive et d'une sortie kinesthésique (A/K).
BLOC 3: KINESTHÉSIQUE (K)
On propose à l'enfant d'encoder des sé-
quences de chiffres qui lui sont présentées
kinesthésiquement. L'enfant a les yeux ban-
dés et l'observateur lui présente un à un les
chiffres de plastique ou de styromousse qui
composent la séquence. Lorsque l'enfant se
dit prêt à passer à la phase de rappel, on lui
demande de reconnaître parmi un ensem-
ble de quatre séquences celle qu'il vient de
manipuler. Chacune de ces séquences com-
portent les mêmes chiffres que la séquence
originale mais placés dans un ordre différent.
Il s'agit ici d'une entrée kinesthésique et
d'une sortie visuelle (K/V).
Dans un deuxième temps, d'autres séquen-
ces de chiffres sont également présentées
kinesthésiquement à l'enfant. Lorsque l'en-
fant se dit prêt à passer à la phase de rappel,
on lui demande de redire les chiffres de la
séquence qu'il vient de gérer. Il s'agit ici d'une
entrée kinesthésique et d'une sortie auditive
(K/A).
Dans la dernière phase du bloc K, d'autres
séquences de chiffres sont également pré-
sentées kinesthésiquement à l'enfant. Lors-
que l'enfant se dit prêt à passer à la phase de
rappel, on lui demande d'écrire la séquence
gérée antérieurement. Il s'agit ici d'une en-
trée kinesthésique et d'une sortie kinesthé-
sique (K/K).
Scripts et procédures
Remarques concernant les procédures
Il est souhaitable que toutes les séquences soient
proposées à l'enfant, mais il ne faut pas en faire une
règle. Dans l'éventualité où l'enfant manifeste un haut
niveau de difficulté à gérer ce type de tâche et que
l'observateur a recueilli suffisamment de renseigne-
ments sur la stratégie privilégiée par l'enfant, il est
souhaitable de passer à la sous-activité suivante.
Évidemment, il faudra en tenir compte lors de l'inter-
prétation des résultats obtenus. Il est recommandé
de proposer les séquences jusqu'à ce que l'enfant
affiche deux séquences rappelées incorrectement,
c'est-à-dire que l'ordre des chiffres n'est pas iden-
tique à la séquence originale.
L'observateur prendra soin d'interroger l'enfant sur sa
façon de faire à la fin de chaque bloc. Cette procédure
permet souvent d'obtenir à la fois des données qu'il n'a
pas été possible de recueillir pendant l'activité et sur
la qualité du langage de gestion de l'enfant lorsqu'il
doit utiliser des mots pour traduire sa pensée. Voici
des exemples de questions que l'observateur peut
poser à l'enfant:
Dis-moi avec tes mots, ce que tu faisais dans ta tête
en même temps que tu regardais les chiffres.
Est-ce que tu disais les chiffres dans ta tête en
même temps que tu les regardais?
Est-ce que tu répétais tous les chiffres dans ta tête
avant de donner la réponse?
Remarques concernant les scripts
L'observateur prendra soin d'ajuster son langage et le
contenu du script en fonction de l'âge ou du niveau de
compétence linguistique de l'enfant.
MANUEL / 8
BLOC 1
ENTRÉE V SORTIE V
Script
Je vais te montrer des cartons sur lesquels il
y a des séries de chiffres. Tu prends ton
temps pour les regarder et les mettre dans ta
tête. Quand tu seras prêt, je te montrerai des
séries de chiffres et tu choisiras celle que tu
as vue.
Procédure
Présentez, dans un premier temps, le dé-
clencheur identifié V-V 1. Lorsque l'enfant
est prêt, présentez le déclencheur identifié
CHOIX V-V 1. Reportez la réponse de l'en-
fant sur le protocole.
On procède de la même façon pour les
séquences subséquentes. Au besoin, inter-
rogez l'enfant sur sa « façon de faire ».
Dans cette activité, les déclencheurs identi-
fiés V-V # sont les séquences que l'enfant
doit mettre en mémoire alors que les déclen-
cheurs identifiés CHOIX V-V # constituent
les choix de réponses possibles.
BLOC 1
ENTRÉE V SORTIE A
Script
Je vais te montrer des cartons sur lesquels il
y a des séries de chiffres. Tu prends ton
temps pour les regarder et les mettre dans ta
tête. Quand tu seras prêt, tu me rediras dans
l'ordre les chiffres que tu as vus sur le carton.
Procédure
Présentez dans un premier temps le déclen-
cheur identifié V-A 1. Lorsque l'enfant est
prêt, demandez lui de vous redire les chif-
fres. Reportez la réponse de l'enfant sur le
protocole.
On procède de la même façon pour les
séquences subséquentes. Au besoin, inter-
rogez l'enfant sur sa « façon de faire ».
Script
BLOC 1
ENTRÉE V SORTIE K
Script
Je vais te montrer des cartons sur lesquels il
y a des séries de chiffres. Tu prends ton
temps pour les regarder et les mettre dans ta
tête. Quand tu seras prêt, tu écriras dans
l'ordre les chiffres que tu as vus sur le carton.
Procédure
Présentez dans un premier temps le déclen-
cheur identifié V-K1. Lorsque l'enfant est
prêt, demandez lui d'écrire les chiffres sur le
bloc de papier mis à sa disposition. Reportez
la réponse de l'enfant sur le protocole.
On procède de la même façon pour les sé-
quences subséquentes. Au besoin, interro-
gez l'enfant sur sa « façon de faire ».
BLOC 2
ENTRÉE A SORTIE V
Script
Je vais te dire des séries de chiffres. Tu
écoutes ces chiffres pour les mettre dans ta
tête. Quand j'aurai terminé de te dire ces
MANUEL / 9
chiffres, je te montrerai des séries de chiffres
et tu choisiras celle que tu as entendue.
Procédure
Les chiffres sont donnés un à un. On propose
un rythme de un chiffre à la seconde. Lorsque
vous avez dit la séquence, présentez à l'en-
fant le premier choix de réponse identifié
CHOIX A-V 1 et demandez lui de retrouver la
séquence de chiffres qu'il vient d'entendre.
L'observateur retrouvera les déclencheurs à
l'intérieur du protocole. Reportez la réponse
de l'enfant sur le protocole.
On procède de la même façon pour les
séquences subséquentes.
Dans cette activité, les cartons identifiés
CHOIX A-V # constituent les choix de répon-
ses possibles.
L'activité impliquant l'entrée auditive est
beaucoup plus difficile à gérer que la
première activité où le contenu était pré-
senté visuellement. Les enfants ont be-
soin davantage de soutien de la part de
l'observateur. Il est possible, lorsque l'en-
fant éprouve une difficulté importante, de
modifier le débit initial lorsque les chif-
fres sont dits à l'enfant, de hausser ou de
diminuer le ton de la voix. Ce qui importe
c'est de découvrir les conditions qui per-
mettront à l'enfant de gérer d'une façon
plus efficiente. On prendra soin de tenir
compte de ces modifications lors de l'in-
terprétation des résultats obtenus.
Au besoin, interrogez l'enfant sur sa « façon
de faire ».
BLOC 2
ENTRÉE A SORTIE A
Script
Je vais te dire des séries de chiffres. Tu
écoutes ces chiffres pour les mettre dans ta
tête. Quand j'aurai terminé de te dire ces
chiffres, tu me répéteras ces chiffres dans le
même ordre.
Procédure
Les chiffres sont donnés un à un. On propose
un rythme de un chiffre à la seconde. Lors-
que vous avez dit la séquence, l'enfant re-
donne la séquence entendue. Reportez la
réponse de l'enfant sur le protocole. L'obser-
vateur retrouvera les déclencheurs à l'inté-
rieur du protocole.
On procède de la même façon pour les
séquences subséquentes. Au besoin, inter-
rogez l'enfant sur sa « façon de faire ».
BLOC 2
ENTRÉE A SORTIE K
Script
Je vais te dire des séries de chiffres. Tu
écoutes ces chiffres pour les mettre dans ta
tête. Quand j'aurai terminé de te dire ces
chiffres, tu écriras dans l'ordre les chiffres
que tu as entendus.
Procédure
Les chiffres sont donnés un à un. Lorsque
vous avez dit la séquence, l'enfant écrit la
séquence entendue sur le bloc de papier mis
à sa disposition. Reportez la réponse de
l'enfant sur le protocole. L'observateur re-
trouvera les déclencheurs à l'intérieur du
MANUEL / 1 0
protocole. On procède de la même façon
pour les séquences subséquentes. Au be-
soin, interrogez l'enfant sur sa « façon de
faire ».
BLOC 3
Entrée K Sortie V
Script
Pendant que tu as les yeux fermés, je vais te
donner un à un chacun des chiffres de la
série. Quand j'aurai terminé, si tu le veux, tu
garderas tes yeux fermés et tu toucheras
avec tes mains chacun des chiffres . Prends
tout le temps dont tu as besoin pour pouvoir
les mettre dans ta tête. Quand tu seras prêt,
tu me le diras et tu retrouveras sur le carton
que je te montrerai la série de chiffres que tu
as touchés .
Procédure
On retrouve les déclencheurs à l'intérieur du
protocole. On place successivement chacun
des chiffres dans la main de l'enfant. Une fois
que l'enfant a manipulé le chiffre présenté, il
le place sur la table de travail. On s'assure
que l'enfant ne voit pas le stimulus et qu'il
manipule chacun des chiffres. Lorsqu'il est
prêt, on retire les chiffres qui composent la
séquence et on présente à l'enfant le carton
identifié CHOIX K-V 1 . On note la réponse de
l'enfant au protocole.
On procède de la même façon pour les
séquences subséquentes. Au besoin, inter-
rogez l'enfant sur sa « façon de faire ».
BLOC 3
Entrée K Sortie A
Script
Pendant que tu as les yeux fermés, je vais te
donner un à un chacun des chiffres de la
série. Quand j'aurai terminé, si tu le veux, tu
garderas tes yeux fermés et tu toucheras
avec tes mains chacun des chiffres. Prends
le temps dont tu as besoin pour pouvoir les
mettre dans ta tête. Quand tu seras prêt, tu
me rediras, dans l'ordre, les chiffres que tu
as touchés.
Procédure
On retrouve les déclencheurs à l'intérieur du
protocole. On place successivement chacun
des chiffres dans la main de l'enfant. Une fois
que l'enfant a manipulé le chiffre présenté, il
le place sur la table de travail. On s'assure
que l'enfant ne voit pas le stimulus et qu'il
manipule chacun des chiffres. Lorsqu'il est
prêt, on retire les chiffres et on demande à
l'enfant de les redire dans l'ordre. On note la
réponse de l'enfant au protocole.
On procède de la même façon pour les
séquences subséquentes. Au besoin, inter-
rogez l'enfant sur sa « façon de faire ».
BLOC 3
Entrée K Sortie K
Script
Pendant que tu as les yeux fermés, je vais te
donner un à un chacun des chiffres de la
série. Quand j'aurai terminé, tu garderas tes
yeux fermés et tu toucheras avec tes mains
chacun des chiffres. Prends le temps dont tu
as besoin pour les mettre dans ta tête. Ensui-
te, tu écriras ces chiffres dans le même ordre
dans lequel tu les a touchés.
MANUEL / 1 1
 Procédure Procédure

On retrouve les déclencheurs à l'intérieur du On retrouve les déclencheurs à l'intérieur du

protocole. On place successivement chacun
des chiffres dans la main de l'enfant. Une fois
que l'enfant a manipulé le chiffre présenté, il
le place sur la table de travail. On s'assure
que l'enfant ne voit pas le stimulus et qu'il
manipule chacun des chiffres. Lorsqu'il est
prêt, on retire les chiffres et on demande à
l'enfant de les redire dans l'ordre. On note la
réponse de l'enfant au protocole.
protocole. On place successivement chacun
des chiffres dans la main de l'enfant. Une fois
que l'enfant a manipulé le chiffre présenté, il
le place sur la table de travail. On s'assure
que l'enfant ne voit pas le stimulus et qu'il
manipule chacun des chiffres. Lorsqu'il est
prêt, on retire les chiffres et on demande à
l'enfant de les écrire dans l'ordre. On note la
réponse de l'enfant au protocole.

On procède de la même façon pour les sé- On procède de la même façon pour les sé-
quences subséquentes. Au besoin, inter- quences subséquentes. Au besoin, inter-
rogez l'enfant sur sa « façon de faire ». rogez l'enfant sur sa « façon de faire ».

BLOC 3
Entrée K Sortie K
Script

Pendant que tu as les yeux fermés, je vais te

donner un à un chacun des chiffres de la
série.Quand j'aurai terminé, tu garderas tes
yeux fermés et tu toucheras avec tes mains
chacun des chiffres. Prends le temps dont tu
as besoin pour pourvoir les mettre dans ta
tête. Ensuite, tu écriras ces chiffres dans le
même ordre dans lequel tu les a touchés.

MANUEL / 1 2
La notation des résultats

LE PROTOCOLE

Lors de la phase de transmission de la réponse, l'observateur note sur le protocole la suite de

chiffres fournis par l'enfant. Il l'inscrit en dessous du déclencheur proposé pour la séquence
correspondante. Par exemple, si la réponse de l'enfant à V/V 1 est 1-9-4, l'observateur notera
le «1» en-dessous du 1, le «9» en-dessous du 4 et le «4» en-dessous du 9. Pour comptabiliser
les points obtenus, on calcule 1 point pour chaque chiffre correctement replacé par rapport à

Entrée sensorielle
Inscrire la réponse
de l'enfant
Modalité d'exécution

Total des points

Numéro Maximum de points

Déclencheur pour chaque
d'identification
du déclencheur séquence

la séquence originale. On inscrira le score obtenu dans la colonne Résultat. Une fois le bloc
complété, on fera la somme de chaque score obtenu pour chaque séquence proposée à
l'enfant. On inscrit ce grand total dans le cercle situé à droite de la colonne Résultat. Cette
somme doit être reportée dans la case correspondante du tableau d'analyse des résultats.

MANUEL / 1 3

TABLEAU D'ANALYSE DES RESULTATS
Interprétation des résultats
Le mode d'interprétation des résultats que
nous privilégions est celui de Barbe et
Swassing. Ainsi, un écart de 5 points entre
les modalités sensorielles correspond à une
différence significative relativement au type
de gestion sensorielle privilégiée par l'en-
fant. Cela est valable autant au niveau de
l'entrée sensorielle que de la phase de sortie
ou de transmission de la réponse.
Lorsque le pourcentage obtenu pour une
modalité sensorielle est au moins de 5 points
Dans chacune des cellules
V, A et K, on reporte les
résultats correspondants à
l'entrée sensorielle
La somme de la cellule V +
la cellule A + la cellule K.
Cette cellule correspond au résultat
du bloc 1: Entrée V et Sortie K.
Le résultat de la cellule V divisé
par le résultat de la cellule Total.
Le pourcentage obtenu correspond
au rapport V / Total.
Le pourcentage pour chaque
modalité privilégiée au niveau
de la sortie sensorielle.
plus élevé que celui obtenu pour une autre
modalité, on peut inférer que l'enfant préfère
utiliser la première modalité plutôt que la
seconde. Dans le cas où le résultat obtenu
pour une des modalités est de 5 points supé-
rieur à chacune des deux autres modalités
sensorielles, on parlera alors de modalité
dominante.
L'interprétation des résultats compare l'en-
fant à lui-même. Il n'est nullement question
de comparer les résultats obtenus à un stan-
dard préétabli.
MANUEL / 1 4
Exemple d'interpération des résulats
Interprétons, à titre d'exemple, les résultats
d'observation suivants:
Modalité / Entrée sensorielle
V: 28 ( Somme obtenue en additionant les cellules 1+ 4+7 )
divisé par:
Total: 59 ( Somme obtenue en additionnant les
cellules 1 à 9 )
= 28 / 59 = 47,4%
A: 17 ( Somme obtenue en additionant les cellules 2+5+8 )
divisé par:
Total: 59 ( Somme obtenue en additionnant les
cellules 1 à 9 )
= 17 / 59 = 28,8%
K: 14 ( Somme obtenue en additionant les cellules 3+6+9 )
divisé par:
Total: 59 ( Somme obtenue en additionnant les
cellules 1 à 9 )
= 14 / 59 = 23,7%
Interprétation
Entrée visuelle
Modalité dominante: VISUELLE
Modalité secondaire: AUDITIVE
Les renseignements obtenus à l'aide de ces
observations permettent de croire que cet
enfant se sent davantage à l'aise lorsque
l'information à traiter lui est fournie par le
canal sensoriel visuel. Compte tenu de l'écart
important (près de 20%) entre le résultat
obtenu au Visuel (47%) et ceux obtenus
pour la modalité auditive (28 %) et la modalité
K (23 %), il serait judicieux de s'interroger sur
les conditions dans lesquelles l'enfant reçoit
et doit gérer de l'information lorsque cette
dernière n'est disponible qu'auditivement ou
kinesthésiquement. Il serait également im-
portant de vérifier si cet enfant manifeste des
Modalité / Sortie sensorielle
V: 32 ( Somme obtenue en additionant les cellules 1+2+3 )
divisé par:
Total: 59 ( Somme obtenue en additionnant les
cellules 1 à 9 )
= 32 / 59 = 54,2%
A: 12 ( Somme obtenue en additionant les cellules 4+5+6 )
divisé par:
Total: 59 ( Somme obtenue en additionnant les
cellules 1 à 9 )
= 12 / 59 = 20,3%
K: 15 ( Somme obtenue en additionant les cellules 7+8+9)
divisé par:
Total: 59 ( Somme obtenue en additionnant les
cellules 1 à 9 )
= 15 / 59 = 25,4%
Sortie (exécution) sensorielle
Modalité dominante: VISUELLE
Modalité secondaire: KINESTHÉSIQUE
signes de rigidité cognitive dans d'autres
situations d'apprentissage. Par ailleurs, cet
enfant semble démontrer une plus grande
compétence lorsqu'il doit transmettre l'infor-
mation de façon visuelle. Lorsque ce canal
n'est pas disponible, il aura tendance à privi-
légier la modalité sensorielle kinesthésique .
Il est à noter que le type de gestion privilégiée
par l'enfant dans cette activité est de nature
symbolique. Dans certains cas, il serait utile
de vérifier si l'enfant gère de la même façon
en présence d'un contenu figuratif ou d'un
contenu sémantique.
MANUEL / 1 5

Un des aspects les plus importants de cette
activité est sans contredit l'observation des
comportements non-verbaux de l'enfant.
Comme dans les autres tâches proposées à
l'intérieur de cet outil, l'utilisation d'un modèle
comme celui développé par Bandler et Grin-
der dans le cadre de la Programmation Neu-
rolinguistique s'avère très intéressant. Ce
modèle, qui en est un d'observation en temps
réel, permet d'obtenir des renseignements
sur les transactions neuro-sensorielles privi-
légiées par l'enfant au moment où il gère
l'information que ce soit au niveau de l'entrée
sensorielle, de l'encodage ou de la transmis-
sion de la réponse.
Souvent, lorsque l'enfant doit mettre de l'avant
une stratégie de gestion qui lui permette
d'archiver de l'information de manière à pou-
voir la reproduire immédiatement, comme
c'est le cas pour les tâches prescrites dans
cet outil d'observation, cela permet d'identi-
fier le modèle qu'il utilise pour le faire. Ainsi,
on observe des enfants qui en même temps
qu'ils regardent une information (entrée vi-
suelle) ont tendance à se répéter dans leur
tête ce qu'ils voient. Certains vont spontané-
ment se parler de ce qu'ils voient ou encore
imposer, à l'aide de mots, une structure à ce
qu'ils perçoivent visuellement. D'autres, plus
impulsifs, se contentent de traiter l'informa-
tion à un niveau strictement perceptuel. L'ob-
servateur attentif saura découvrir quels sont
les enfants qui privilégient une modalité audi-
tive lorsqu'ils reçoivent de l'information par le
canal visuel et ceux qui regardent l'informa-
tion à archiver et se construisent une repré-
sentation mentale visuelle de ce qu'ils vien-
nent tout juste de voir. Il reconnaîtra égale-
ment ceux qui se parlent ou répètent ce qu'ils
voient dans leur tête et ceux qui dessinent
dans les airs ce qu'ils perçoivent Les possi-
bilités de gestion sont très diversifiées et ce
n'est sûrement pas en se satisfaisant de
données statistiques que l'on pourra recon-
naître ces indices.
Il est suggéré de questionner l'enfant sur ces
« façons de faire » tout au long de la dé-
marche d'observation. Cette procédure per-
met souvent d'identifier des modèles de
gestion non soupçonnés par l'observateur
en plus d'en apprendre plus sur l'intimité
cognitive de l'enfant. Il est recommandé de
noter toutes ces observations sur les com-
portements non-verbaux de l'enfant. Cela
permettra possiblement d'identifier des cons-
tantes à travers toutes les tâches présentées
à travers cet outil d'observation.
Il faut prendre soin, par contre, de ne pas
interpréter trop hâtivement les indices sen-
soriels observés. Ce n'est pas parce qu'un
enfant se répète ce qu'il voit qu'il privilégie
nécessairement la modalité auditive. C'est
souvent à travers une tâche dont le niveau de
complexité est plus grand que l'on parvient à
identifier de manière plus précise la modalité
sensorielle privilégiée par l'enfant.
À titre d'exemple considérons les résultats
obtenus suite à l'observation de deux en-
fants.
La modalité dominante de Louis est auditive.
La différence entre la modalité V ( 26%) et la
modalité K (15%) étant de plus de 5 points,
on conclue que la modalité secondaire est
de nature visuelle. Lorsque l'on établit une
relation d'apprentissage avec Louis, il y a de
fortes chances qu'il soit davantage réceptif à
l'information si cette dernière est présentée
auditivement / verbalement. C'est évidem-
ment un service à rendre à Louis que de
l'aider à considérer également la dimension
visuelle de l'information de manière à ce qu'il
développe une plus grande compétence à
indexer l'information perçue dans plus d'un
système sensoriel. Au niveau de l'exécution
de la réponse, Louis a démontré davantage
MANUEL / 1 6
 Résultats obtenus par deux enfants
Entrée VISUELLE
Entrée AUDITIVE
Entrée KINESTHÉSIQUE
Exécution VISUELLE
Exécution AUDITIVE
Exécution KINESTHÉSIQUE
de compétence lorsqu'il doit utiliser la moda-
lité kinesthésique. Il est possible que Louis
possède de bonnes stratégies pour encoder
l'information qu'il reçoit auditivement mais au
niveau de l'exécution, il se sent davantage à
l'aise non pas lorsqu'on l'oblige à répéter ou
à parler mais plutôt lorsqu'il peut manipuler,
faire les choses, passer à l'action. Une ana-
lyse attentive des résultats nous apprend
que la différence au niveau de l'exécution
entre le choix entre K et V n'est que de 5%. Il
est possible d'inférer ici que Louis donne plus
facilement du sens à ce qu'il entend, mais de
passer à l'exécution ( traitement K ) lui per-
met également de gérer visuellement. La
différence est nettement significative entre le
résultat obtenu au traitement kinesthésique
de l'entrée sensorielle et le résultat obtenu
lorsque le système K est sollicité au niveau
de l'exécution de la réponse.
On peut en déduire que Louis est le type de
personne qui doit prendre le temps de bien
intégrer et d'avoir la possibilité de bien enten-
dre (A) et de bien voir (V) avant de passer à
l'action ( K).
Dans le cas de Julie, c'est la modalité senso-
rielle V qui est nettement dominante ( 60% ).
Elle démontre moins de compétence avec
les deux autres modalités. On a observé, à
LOUIS JULIE
26 60
59 30
15 10
35 55
25 20
40 25
travers d'autres tâches, qu'elle fait preuve
de rigidité au niveau des apprentissages.
Pour Julie, voir est si important qu'elle a dé-
veloppé moins d'habiletés à gérer dans les
deux autres systèmes sensoriels. Compte
tenu qu'en classe l'information n'est pas pré-
sentée uniquement dans un mode visuel,
cela lui occasionne des difficultés de gestion
importantes. Julie se parle peu de ce qu'elle
voit et bien qu'elle démontre une grande
compétence à visualiser, ses représenta-
tions visuelles manquent de structure et ne
sont pas suffisamment informatives par rap-
port au contenu. On remarque qu'au niveau
de l'exécution, c'est encore la modalité vi-
suelle qui est privilégiée et l'écart est très
important par rapport aux deux autres moda-
lités de traitement. Au niveau rééducatif, il
apparaît approprié de présenter l'informa-
tion visuellement mais il faut accompagner
Julie pour qu'elle développe d'abord des
habiletés à se parler de ce qu'elle voit. Dans
un deuxième temps, il importe de l'aider à se
construire des représentations mentales de
ce qu'elle entend au moment même où elle
l'entend.
MANUEL / 1 7
1 PENC PROFIL
EFFICIENCE
NEURO
COGNITIVE

IDENTIFIER LES STRATÉGIES DE GESTION SENSORIELLE

© Pierre-Paul Gagné, psychologue

V A K
1+4+7

(V/V) + (V/A) + (V/K)

2 + 5 +8 3+ 6+ 9

(V/V) + (A/A) + (A/K) (K/V) + (K/A) + (VKK)

TOTAL

V+A+K

MODALITÉ D'ÉXECUTION (SORTIE)

MODALITE D'ENTREE SENSORIELLE

1 4 7 1
Entrez dans chaque cellule les
données brutes obtenus lors de l'évaluation.

2 5 8 2
Faites le total pour
chacune des modalités sensorielles.

3 6 9
Modalité d'entrée sensorielle privilégiée

V: V / total = ______ % 3
A: A / total = ______ % Calculez le % pour chaque modalité
K: K / total = ______ % privilégiée au niveau de l'entrée sensorielle.

Modalité d'exécution (sortie)privilégiée

V:
A:
1+2+3 / total = _____%
4+5+6 / total = _____ %
4
Calculez le % pour chaque modalité
K: 7+8+9 / total = _____ % privilégiées au niveau de l'exécution.
BLOC 1 ENTRÉE VISUELLE EXÉCUTION ( SORTIE ) VISUELLE

# 1ENTRÉE
4 9 DÉCLENCHEUR SORTIE RÉSULTAT

V-V 1 V 1 4 9 V /3

V-V 2 V 7 5 9 3 V /4

V-V 3 V 9 0 4 2 1 V /5

TOTAL
V-V 4 V 7 3 0 4 9 2 V /6
V/V
V-V 5 V 2 4 7 1 3 5 8 V /7 REPORTEZ
CASE 1

V-V 6 V 1 9 3 6 0 7 5 8 V /8

BLOC 1 ENTRÉE VISUELLE EXÉCUTION ( SORTIE ) AUDITIVE

# 1ENTRÉE
4 9 DÉCLENCHEUR SORTIE RÉSULTAT

V-A 1 V 8 1 6 A /3

V-A 2 V 7 3 1 9 A /4

V-A 3 V 5 3 0 8 1 A /5

V-A 4 V 8 5 3 6 4 1 A /6
TOTAL
V/A
V-A 5 V 5 9 0 3 4 1 7 A /7 REPORTEZ
CASE 4

V-A 6 V 2 7 3 6 8 5 1 4 A /8

BLOC 1 ENTRÉE VISUELLE EXÉCUTION ( SORTIE ) KINESTHÉSIQUE

# 1ENTRÉE
4 9 DÉCLENCHEUR SORTIE RÉSULTAT

V-K 1 V 6 5 0 K /3

V-K 2 V 7 1 0 4 K /4

V-K 3 V 8 1 0 6 3 K /5

TOTAL
V-K 4 V 1 4 5 8 3 7 K /6
V/K
V-K5 V 6 1 3 5 0 4 0 K /7 REPORTEZ
CASE 7

V-K6 V 8 2 4 7 6 0 1 3 K /8
BLOC 2 ENTRÉE AUDITIVE EXÉCUTION ( SORTIE ) VISUELLE

# 1ENTRÉE
4 9 DÉCLENCHEUR SORTIE RÉSULTAT

A-V 1 A 3 5 1 V /3

A-V 2 A 8 2 7 5 V /4

A-V 3 A 9 4 3 1 6 V /5

A-V 4 A 5 1 2 3 0 4 V /6 TOTAL
A-V 5 A 4 3 0 9 6 1 5 V /7
A/V
REPORTEZ
CASE 2
A-V 6 A 3 5 1 9 7 8 2 5 V /8

BLOC 2 ENTRÉE AUDITIVE EXÉCUTION ( SORTIE ) AUDITIVE

# 1ENTRÉE
4 9 DÉCLENCHEUR SORTIE RÉSULTAT

A-A 1 A 8 1 4 A /3

A-A 2 A 7 2 5 1 A /4

A-A 3 A 4 2 5 7 1 A /5

A-A 4 A 4 9 6 5 3 1 A /6 TOTAL
A-A 5 A 5 2 1 3 4 0 6 A /7 A/A
REPORTEZ
CASE 5
A-A 6 A 5 3 1 7 9 8 5 2 A /8

BLOC 2 ENTRÉE AUDITIVE EXÉCUTION ( SORTIE ) KINESTHÉSIQUE

# 1ENTRÉE
4 9 DÉCLENCHEUR SORTIE RÉSULTAT
A-K 1 A 7 5 1 K /3

A-K 2 A 2 8 3 4 K /4

A-K 3 A 3 5 1 6 0 K /5

TOTAL
A-K 4 A 1 6 4 0 1 5 K /6
A/K
A-K5 A 5 0 3 2 1 8 4 K /7 REPORTEZ
CASE 8

A-K 6 A 3 4 7 5 3 1 0 2 K /8
BLOC3 ENTRÉE KINESTHÉSIQUE EXÉCUTION ( SORTIE ) VISUELLE

# 1ENTRÉE
4 9 DÉCLENCHEUR SORTIE RÉSULTAT

K-V 1 K 6 0 3 V /3

K-V 2 K 5 4 1 2 V /4

K-V 3 K 3 5 7 8 0 V /5

K-V 4 K 8 6 2 4 3 1 V /6 TOTAL
K-V 5 K 7 5 1 3 2 1 0 V /7
K/V
REPORTEZ
CASE 3
K-V 6 K 8 3 4 1 0 6 5 7 V /8

BLOC 3 ENTRÉE KINESTHÉSIQUE EXÉCUTION ( SORTIE ) AUDITIVE

# 1ENTRÉE
4 9 DÉCLENCHEUR SORTIE RÉSULTAT

K-A 1 K 4 0 1 A /3

K-A 2 K 4 5 2 1 A /4

K-A 3 K 3 6 7 8 0 A /5
TOTAL
K-A 4 K 6 5 3 4 2 1 A /6
K/ A
REPORTEZ
K-A 5 K 5 7 1 3 2 0 4 A /7 CASE 6

K-A 6 K 3 4 3 1 0 6 5 1 A /8

BLOC 3 ENTRÉE KINESTHÉSIQUE EXÉCUTION ( SORTIE ) KINESTHÉSIQUE

# 1ENTRÉE
4 9 DÉCLENCHEUR SORTIE RÉSULTAT

K-K 1 K 5 0 4 K /3

K-K 2 K 5 4 3 1 K /4

K-K 3 K 7 8 1 0 3 K /5

K-K 4 K 5 3 4 1 0 2 K /6
TOTAL
K/K
K-K5 K 5 6 1 0 3 4 8 K /7 REPORTEZ
CASE 9
K-K 6 K 8 3 4 0 1 6 2 0 K /8
 ANNEXE

Déclencheurs pour l’outil d’observation

PENC

Contenu
1. Déclencheurs visuels à utiliser lors de la présentation
selon la modalité Entrée visuelle.
Il s’agit ici de déclencheurs représentant les chiffres 0 à 9.

2. Déclencheurs visuels à présenter lorsque l’enfant doit utiliser:

a. la modalité entrée visuelle / exécution visuelle
b. la modalité entrée auditive / exécution visuelle
c. la modalité entrée kinesthésique / exécution visuelle
 4 1 9 5 3 1
1 4 9 3 5 1
1 4 6 3 1 5
1 94 3 2 5
CHOIX V-V1 CHOIX A-V1

7 5 3 9 8 2 5 7
5 7 9 3 8 7 2 5
7 5 9 3 8 2 7 5
5 9 7 3 CHOIX V-V2
2 8 5 7 CHOIXA-V2

9 0 4 1 2 9 4 1 3 6
9 0 2 4 1 4 9 3 1 6
9 0 4 2 1 9 4 3 1 6
9 4 0 2 1 9 3 4 1 6
CHOIX V-V3 CHOIX A-V3

7 3 4 0 9 2 5 1 2 3 0 4
7 3 0 4 9 2 5 2 1 3 4 0
3 7 0 4 2 9 5 1 2 0 3 4
7 3 0 4 2 9 5 2 1 3 4 0
CHOIX V-V4 CHOIX A-V4

2 4 7 1 3 5 8 4 3 0 9 6 1 5
2 4 1 7 5 3 8 4 3 0 6 9 5 1
4 2 7 1 3 5 8 4 3 0 5 9 4 1
2 4 1 7 3 5 8 4 0 3 9 6 1 5
CHOIX V-V5 CHOIX A-V5
 6 3 0 13960758
6 0 3 19360758
6 0 8 13960785
6 8 3 CHOIX K-V1
13906758
CHOIX V-V6

5 4 1 2 27368541
4 5 2 1 2 3 7 6 8 5 14
5 4 2 1 27368514
4 5 1 2 27365814
CHOIX K-V2
CHOIX A-V6

3 7 5 0 8 82467013
3 5 7 8 0 84276013
3 5 7 0 8 82476031
7 3 7 8 0 82476013
CHOIX K-V3 CHOIX K-V6

8 6 2 4 3 1
8 6 4 2 1 3
8 6 4 2 3 1
6 8 2 4 1 3 CHOIX K-V4

7 5 1 3 2 0 6
7 5 1 3 2 6 0
7 5 1 2 6 2 0
7 5 3 1 2 6 0
CHOIX K-V5
6 1
7 2
8 3
9 4
0 5