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SÉQUENÇAGE D’UNE SÉANCE DE FORMATION

APPRENDRE
Apprendre = acquérir des connaissances ou des compétences
Apparues au milieu des années 1950, les sciences cognitives s’attachent à comprendre la
manière dont le cerveau humain acquiert, utilise et transmet des connaissances.
Professeur au collège de France, Stanislas Dehaene est l’un des éminents représentants
de ce champ disciplinaire. Psychologue cognitiviste et neuroscientifique, il a notamment mis
l’accent sur les principaux facteurs qui favorisent la réussite d’un apprentissage, à savoir
l’attention, l’engagement actif, le retour sur erreur et la consolidation.

Les « quatre piliers de l’apprentissage ».

Le premier pilier : L’attention


Impossible d’apprendre si l’on ne prête pas attention à ce qui doit être appris.
Concrètement, cela signifie d’abord qu’un formateur
a intérêt à susciter l’attention des élèves, par
exemple en les interpellant ou en modulant le ton
de sa voix – ce que sait quiconque parle en public.
Mais ce n’est pas tout : il s’agit aussi d’expliquer
clairement aux apprenants à quoi ils doivent
faire attention, en hiérarchisant les informations ou
en répétant les plus importantes d’entre elles.
En effet, l’attention est sélective : elle fonctionne comme un filtre qui retient des
informations tout en en laissant passer d’autres.
Pour s’en convaincre, il suffit de regarder ces vidéos qui mettent notre capacité d’attention à
l’épreuve, en nous demandant de compter le nombre de passes que se font des joueurs de
basket-ball ou de chercher à connaître le coupable d’un crime façon Cluedo.

Le deuxième pilier : l’engagement actif


Pour retenir de nouvelles connaissances, écouter
passivement le formateur ne suffit pas : mieux vaut
s’interroger, émettre des hypothèses,
éventuellement faire des expériences pour essayer
de vraiment comprendre de quoi on parle.
En effet, explique Stanislas Dehaene, rien ne
remplace cet effort intellectuel pour ancrer un
savoir dans notre cerveau et notre mémoire. En
ce sens, les pédagogies actives participent d’un
apprentissage efficace.

CFA Municipal Nicolas Albano- Formation Formateurs- Séquençage séance de formation – Anne GUIZARD-Avril 2022
SÉQUENÇAGE D’UNE SÉANCE DE FORMATION
Le troisième pilier : le retour sur erreur (feed-back)
L’erreur peut être bénéfique, si l’on comprend pourquoi on s’est trompé.
D’où l’importance d’avoir un retour d’information : ce « feedback », comme on dit plus
souvent en anglais, permet en effet de dépasser son erreur et de la corriger, à condition
toutefois que l’on se sente en confiance et encouragé, et non critiqué ou moqué.
Si le constat n’est pas vraiment nouveau, les
neurosciences mettent en évidence le
processus à l’œuvre dans le cerveau qui
fonctionne par itération : nous établissons une
prédiction, l’erreur fait apparaître un décalage
entre cette prédiction et la réalité qui nous
amène à nous corriger et à faire une nouvelle
prédiction.
Ce sont ces ajustements successifs qui
favorisent l’apprentissage.

Le quatrième pilier : la consolidation


Mémoriser de nouvelles connaissances ou acquérir de nouvelles compétences n’est que la
première étape : pour devenir durable, l’apprentissage demande à être consolidé pour
permettre une activité automatique, presque inconsciente.
Qu’il s’agisse d’apprendre à compter, à lire de manière fluide ou à conduire une voiture, le
cerveau doit répéter de très nombreuses fois les mécanismes qui président à cet
apprentissage, jusqu’à ce que celui-ci soit véritablement maîtrisé.
Stanislas Dehaene rappelle aussi que le sommeil joue un rôle essentiel dans ce processus.
Peu à peu, l’effort diminue et se transforme en routine.
Ce qui libère de la place dans le cerveau pour apprendre ou faire de nouvelles choses !

CFA Municipal Nicolas Albano- Formation Formateurs- Séquençage séance de formation – Anne GUIZARD-Avril 2022

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