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L'attention est un concept que même les scientifiques sont réticents à définir.

En effet, bien que


l'attention soit omniprésente dans nos vies comme un pont qui nous relie au monde, elle est
constituée d'une variété de processus complexes qu'il est encore aujourd'hui délicat de saisir dans
leur globalité. Cependant certaines avancées, en neurosciences notamment, nous permettent tout
de même de mieux comprendre l'attention et d’en envisager une meilleure maîtrise.

L'attention nous permet de moduler nos perceptions du monde, qu'il s'agisse du monde extérieur, à
travers les six sens, ou le monde intérieur : sensation, émotions, pensées, etc. Elle est déterminante
dans tout processus d'apprentissage et d'épanouissement. L'attention est à la base de nos
intelligences et de leur développement.

L'attention n'est pas un phénomène figé à la naissance. Elle peut être développée afin qu'il soit de
plus en plus facile de percevoir les choses importantes pour fonctionner de manière optimale dans le
contexte où l’on se trouve, cadre scolaire ou autre. C'est pour cette raison que prendre conscience
de ce processus d'attention et le développer peut être un investissement fort pour le futur de l'élève,
dans sa vie professionnelle comme personnelle.

Cette définition montre donc que l’attention intervient dans de nombreux éléments de notre vie
quotidienne ; elle permet d’effectuer un très vaste panel d’activités différentes de la perception
sensorielle (voir, goûter, sentir, toucher) à des processus plus complexes comme l’apprentissage.

Les différents types d’attention

Il est important de savoir que l’attention peut être utilisée de différentes façons. Un document
provenant de l’académie d’Orléans nous permet de définir trois types d’attention :

L’attention soutenue est mobilisée par des tâches qui exigent un fort niveau attentionnel pendant
plusieurs minutes. C'est typiquement le cas lorsqu'on apprend quelque chose de complexe. Elle
demande vigilance et un équilibre attentionnel développé.

L’attention sélective, aussi appelée l’attention dirigée, est orientée vers une seule et même tâche.
Elle occulte les autres, le cerveau filtrant alors les stimuli extérieurs - un message, par exemple. C’est
pour cette raison qu’un élève qui lit un texte attentivement peut parfois ne pas entendre la consigne
suivante.

L’attention partagée consiste à faire plusieurs tâches en même temps ; ces tâches ne pouvant en
aucun cas utiliser les mêmes circuits et les mêmes neurones. Je peux en effet écrire et écouter en
même temps mais il est impossible de lire et écrire exactement au même moment, car ces deux
actions utilisent les mêmes circuits dans le cerveau.

Il est important de préciser que l’attention est dite « maîtrisée », toujours selon Jean-Philippe
Lachaux, lorsque l’on suit « ses automatismes quand ceux-ci sont efficaces » et que l’on arrive à «
s’en détacher quand ce n’est plus le cas ». Il faut donc pouvoir réagir de différentes façons en
fonction de la situation qui se présente à nous et de nos objectifs.

On peut ajouter que dans notre vie, de nombreuses actions sont faites de façon automatique,
comme la digestion ou encore la respiration ; ce sont des actions innées. Certaines actions sont
également acquises par apprentissage, comme la marche. Par exemple, un élève n’a généralement
pas le besoin de porter son attention sur la marche dans la vie quotidienne. En revanche, lorsqu’il
doit traverser une poutre, il est important qu’il soit bien attentif à sa façon de marcher et qu’il ne le
fasse pas de façon « automatique » pour ne pas tomber. Comme on le verra dans la suite de ce
parcours, la traversée d’une poutre est une analogie qui peut nous permettre de comprendre
certains aspects de l’attention.

L’attention influencée par la recherche du plaisir

Il est important de comprendre que l’attention peut être influencée par la recherche du plaisir et de
la récompense. En effet, il sera beaucoup plus facile d’être attiré·e par des activités qui nous plaisent,
comme par exemple construire des maquettes de voitures télécommandées, que par des activités
qui nous plaisent moins et qui nous demandent un effort important, comme vider les poubelles sans
en mettre partout.

La recherche de ce plaisir peut nous distraire et nous faire perdre la motivation de réaliser l’activité
que nous devons accomplir.

Dans le cadre scolaire, il est important que les élèves acceptent de porter leur attention sur des
activités qui ne vont pas toujours leur plaire sur le moment. Si leur capacité à maintenir leur
attention est faible, cela sera compliqué pour eux de comprendre et de s’investir dans les
apprentissages.

Il est donc intéressant de mener deux approches en parallèle :

1) Sensibiliser les élèves à ce qu'est l'attention, comment l'utiliser et la développer.

2) S'assurer que notre façon de faire cours aux élèves maximisent leurs intérêts et leurs motivations à
y porter le plus d'attention possible.
Sans motivation réelle et sans plaisir dans les tâches à réaliser, il est difficile de garder en mémoire et
de s’approprier une règle, un objectif, comme le précise Jean-Philippe Lachaux dans son livre « Le
cerveau funambule ».

De ces définitions, il ressort que bien maîtriser son attention est un travail de tout moment et qu’il
est nécessaire de s’entraîner pour mener à bien tout ce qui est demandé dans le cadre de l’école
notamment.

Que ce soit du côté des élèves ou des professeurs, l'attention e

Types d’attention

Comme nous l’avons déjà mentionné, l’attention se produit à différents niveaux et avec des
caractéristiques bien différentes. Pour cela, le concept d’orientation est fondamental. C’est la
conscience que nous avons de ce qui nous entoure.

Le type d’attention que nous allons utiliser dépendra du niveau de conscience et de l’activation
nécessaire à la création d’une réponse.

Attention sélective

Ce type d’attention se base sur la capacité à répondre spécifiquement à un stimulus. Pour cela, le
sujet doit ignorer l’ensemble des autres stimuli qui l’entourent. Ainsi, des niveaux élevés d’alerte et
d’activation sont nécessaires.

Lorsqu’une personne est fatiguée car elle est restée en état d’alerte pendant une durée prolongée,
elle est incapable d’ignorer aussi efficacement le reste des stimuli. Elle est donc plus vulnérable aux
éléments perturbateurs.

Attention soutenue

On utilise l’attention soutenue lors de la réalisation de tâches prolongées. C’est la capacité à


conserver une activité cognitive avec persistance. Par exemple, si la tâche est de lire un livre pour un
examen, nous devrons lire et traiter l’information pendant plusieurs heures. Souvent, la récompense
n’est pas immédiate, c’est pourquoi on associe ce type d’attention à différents obstacles :

La motivation

La fatigue

L’ennui

Le “bâclage”

Attention partagée
Notre cerveau est si incroyable qu’il nous permet de faire deux choses à la fois. En revanche, ces
tâches ne doivent pas requérir tant d’attention car les ressources attentionnelles doivent être
divisées afin de pouvoir avoir un bon rendement dans les deux tâches.

Cette capacité est limitée. En effet, à mesure que les deux sources d’information simultanées
augmentent leur demande, la qualité de la réponse se détériore. On utilise ce genre d’attention
lorsque l’on doit écrire et écouter à la fois par exemple, ou regarder et échanger avec un professeur.

Attention alternée

L’aspect le plus intéressant de la flexibilité mentale est la capacité que nous avons à changer de
source d’attention et à réaliser des tâches très variées. C’est par exemple le cas lorsque nous
préparons un plat très complexe qui nécessite de travailler les ingrédients en plusieurs étapes. Pour
cela, nous devons changer de tâche sans oublier pour autant la tâche précédente car nous devrons y
revenir peu de temps après.

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