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INTRODUCTION

On confond souvent la définition entre les termes éducation et formation. La notion


d’éducation est fortement corrélé à cette affirmation d’ERASME qui stipule que, « les arbres
qui poussent tous seuls sont tout de même des arbres, quand ils ne porteraient aucun fruit ou
donneraient des fruits mauvais ; les chevaux viennent au monde comme chevaux, fussent ils
inutilisables ; mais les hommes, crois-moi, ne naissent pas homme, on les forme tels par
l’éducation ». Cela suppose en fait que le besoin d’éducation est primordial pour l’individu.
Son épanouissement dépend de son éducation. Il convient alors de noter que la définition de
l’éducation et de la formation diffère d’un auteur à un autre.

En effet, force est de mettre en relief que l’éducation peut être définit comme toute
activité concrète ou abstraite ordonnée à rendre quelqu’un capable d’une recherche autonome,
ce qui est perçue comme son bien. Il est nécessaire de spécifier ici que l’éducation est
généralement utilisée pour les élèves ou pour les enfants alors que la formation est utilisée
pour les adultes.

Etymologiquement, le terme « Formation » vient du mot latin Formatio, qui signifie


l’action de former. La formation est l’apprentissage par la pratique. Elle est à court terme
tandis que l’éducation est à long terme. Elle renvoie à un programme bien planifié visant à
développer des compétences et des connaissances spécifiques. Elle a pour but d’améliorer les
performances et productivité des individus impliqués. C’est dans ce cadre que Marcel Postic
affirme que, « Vouloir former quelqu’un, c’est le regarder s’envoler de ses propres ailes, ne se
jugeant plus soi-même dans la course mais en appréciant l’allure propre de celui qui prend
seul son chemin ». Cette affirmation tente de vouloir illustrer que la finalité de toute
formation est l’autonomie de l’apprenant. Et notons que l’autonomie est la capacité d’un
individu à décider et à agir seul. Ainsi, la question qui se pose est de savoir par quels moyens
le formateur arrive-t-il à rendre un individu autonome ?

Dans le but d’appréhender cette assertion de Marcel Postic, il nous est plus que
nécessaire de diviser le travail en trois parties distinctes. En premier lieu, on mettra en relief
les caractéristiques d’un apprenant autonome grâce à la formation. En second lieu, on parlera
de la méthode qui a conduit à cette capacité de l’apprenant. Et en dernier lieu, il convient
d’apporter des explications sur le type de relation qui existe entre le formateur et la
l’apprenant.

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I. L’autonomie de l’apprenant

Selon cette affirmation de Marcel Postic, le but suprême d’une formation consiste à
rendre un individu autonome. La capacité à prendre en charge son apprentissage n’est pas
innée. En effet, elle doit s’apprendre. Plus précisément, l’autonomie est un objectif de
formation. De plus, former, renvoie à l’ouverture des possibilités et à l’aide de l’individu qui
se forme afin qu’il sent ses ressources personnelles. Dans d’autres termes, il s’agit de donner à
cet individu la possibilité d’appréhender ce pour quoi il est venu. C’est lui permettre de
comprendre par lui même l’objet de sa quête.

1. Autonomie de recherche

L’aide à l’apprentissage ne signifie en aucun cas que le formateur prend les décisions
à la place de l'apprenant. Il s’agit en fait que l’on souhaite qu’il en soit responsable. Par
conséquent, le formateur lui suggère les moyens par lesquels il pourra en prendre le contrôle,
c'est-à-dire qu’il sache faire des choix préparés et pertinents quant à ses objectifs
d’apprentissage et à l’organisation de celui-ci.

A titre d’exemple, on peut esquisser cette autonomie dans le contexte de la


mondialisation. Actuellement, les Technologies de l’Information et de la Communication
envahissent presque dans tous les domaines de la vie de la société. On peut remarquer que les
jeunes générations ont plus de compétences que les générations adultes dans la manipulation
des outils technologiques. Bref, le formateur doit inciter l’apprenant à la recherche de
documentation concernant son thème d’apprentissage sur des sites internet par exemple. En
effet, l’apprenant aura un avant gout de sa formation et cela le motive à la participation lors de
la formation.

2. Esprit d’initiative

Toute formation consiste à créer chez les apprenants un savoir être. Un savoir être est
un ensemble d’attitudes et de comportements professionnels pour la réalisation d’une activité.
Il s’agit en fait d’un esprit d’initiative. Selon le dictionnaire Larousse, l’initiative renvoie à
l’action de proposer le premier quelque chose, de faire quelque chose de soi-même, sans
recourir à l’avis des autres.

Cela implique que l’apprenant sera dépourvu du caractère s’originant de ce qu’on


appelle attentisme. Ne pas attendre les autres pour faire quelque chose. Après la formation,

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tout apprenant sera capable de prendre des décisions seuls sans dépendre des autres. Elle
consiste alors à créer en chaque apprenant la capacité à prendre des décisions nécessaires, à
faire preuve de détermination, d’imagination et de créativité, de spontanéité dans une situation
bien déterminée. Former un individu pour avoir un esprit d’initiative, c’est, pour l’apprenant,
être capable de faire l’équilibre entre l’intelligence de situation, la volonté d’agir et le goût du
risque.

II. La méthode à adopter pour créer un esprit autonome

Avoir un apprenant autonome doté d’un esprit d’initiative n’est pas le fruit du hasard.
En fait, chaque formateur doit choisir une méthode pédagogique parmi tant d’autres. Une
méthode pédagogique concerne le moyen pédagogique choisi par le formateur pour optimiser
l’apprentissage et atteindre son objectif pédagogique. En générale, quatre différentes
méthodes sont souvent utilisées par les formateurs. En effet, ces quatre méthodes sont :

 Méthode Affirmative (ou méthode expositive),


 Méthode Interrogative,
 Méthode Démonstrative,
 Méthode Active.

De ce fait, le formateur n’a qu’à choisir parmi ces quatre méthodes différentes. Mais
ce qui entre en corrélation avec l’objectif de rendre un apprenant autonome est la méthode
active. Ici, force est de préciser le rôle du formateur. Ce dernier ne joue pas le rôle de celui
qui domine et qui impose sa connaissance sans prendre en considération celle des apprenants,
mais il prend le rôle d’un facilitateur et d’un conseiller. Une autonomie nécessite de l’aide
mais ne signifie en aucun cas une dépendance. L’apprenant a besoin des conseils et de
l’accompagnement du formateur. A titre d’exemple, on peut parler de la pédagogie du coude à
coude. Cette pédagogie a pour objectif d’apprendre à un individu à écrire. Il n’est pas en
permanence en train de tenir la main de l’apprenant pour lui apprendre à écrire. En tout, le
formateur n’est qu’une sorte de guide pour les apprenants.

Cette méthode active se base sur le fait que l’apprenant est acteur de son
apprentissage. Cette méthode coïncide avec le but pour une étude de cas, ou pour une
recherche documentaire demandée par le formateur. Cela est sollicité par le formateur afin
que les apprenants avancent sur des éléments théoriques d’un sujet. Ainsi, ce sujet sera
ensuite exploité en salle de formation. Le mode collaboratif est privilégié, avec

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l’encouragement d’une recherche par l’apprenant. En effet, la situation d’apprentissage est
dite interactive. Dans cette situation, le formateur reste à l’extérieur et regarde l’interaction
des apprenants. Il présente un problème ou une tâche claire à réaliser en lien avec la matière.

Aussi, le formateur circule ou accompagne le processus d’exécution de la tâche en


précisant, orientant, encourageant. Alors, cet encouragement de faire participer l’apprenant
favorise la création de l’esprit d’initiative et l’autonomie. Selon le document intitulé
Introduction à l'ingénierie de formation1 , dans sa page 115, « Le formateur mobilise les
quatre éléments suivants : la motivation, l’expérience, la recherche et l’effort personnel du
formé pour qu’il puisse produire des idées ou trouver des solutions ». La participation active
de l’apprenant durant la formation est la clé du succès pour avoir un individu autonome,
comme l’illustre Marcel Postic « […], c’est le regarder s’envoler de ses propres ailes ».

III. Le type de relation

Dans cette partie, il est nécessaire de faire appel à l’étude du triangle pédagogique de
Jean Houssaye. Selon ce dernier, tout acte pédagogique tourne autour de trois axes en fait, il
s’agit de l’enseignant, l’étudiant, le savoir. D’abord, le savoir concerne le contenu de la
formation, c’est-à-dire la matière, le programme à enseigner. Ensuite, l’enseignant est celui
qui a quelques connaissances d’avance sur celui qui apprend et qui transmet ou fait apprendre
le savoir. Et quant à l’étudiant, il acquiert le savoir grâce à une situation pédagogique, mais ce
savoir peut être aussi du savoir-faire, du savoir-être, du savoir agir… Par conséquent le
triangle possède trois côtés qui correspondent aux types de relation entre les trois sommets.

Source : Educnet.

Par conséquent, ce sont :

 la relation didactique : le rapport qu’entretient l’enseignant avec le savoir et qui


lui permet d’ENSEIGNER,
 la relation pédagogique : le rapport qu’entretient l’enseignant avec l’étudiant et
qui permet le processus FORMER,
1
Formation développée et dispensée en collaboration MEN/INFP et UE/PASSOBA-EDUCATION

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 la relation d’apprentissage : le rapport que l’élève va construire avec le savoir
dans sa démarche pour APPRENDRE.

C’est dans ce cadre que s’insère notre étude concernant la formation. Ainsi, le type de
relation qui est essentiel ici est la relation pédagogique, c’est-à-dire, une relation formateur et
apprenant. En effet, le formateur est un animateur qui a pour objectif de faire échanger les
étudiants ; par exemple sur des études de cas, des mises en situation, des textes, des
problèmes…et tous cela pour leur apprendre à chercher, s’exprimer et prendre position sur
des contenus de formation. D’un côté, le formateur peut se mettre à l’écart et joue le rôle
d’accompagnateur et de conseiller. Par conséquent, en animant la participation des
apprenants, il communique avec tous les outils nécessaires (papier, téléphonique, document
pdf, images…), il peut envoyer des informations vers les étudiants ou en demander. D’un
autre côté, les apprenants échangent avec le formateur qualifié de collaborateur (ou
d’animateur-facilitateur) et avec ses camarades des idées concernant le sujet posé.

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CONCLUSION
Après avoir analysé minutieusement cette affirmation de Marcel Postic, on a pu
dégager trois idées forces. D’abord, l’objectif principal que se fixe chaque formateur est de
rendre un individu autonome. L’apprenant acquiert ainsi un savoir être après sa formation. En
effet, cet individu autonome sera doté d’un esprit d’initiative. Ensuite, pour atteindre cet
objectif, le formateur est dans l’obligation de déployer une méthode pédagogique. Ainsi,
parmi les quatre différents types, le formateur doit opter pour la méthode active. Par
conséquent, le formateur incite la participation des apprenants où il endosse le rôle de
facilitateur ou d’accompagnateur. Ici, la situation d’apprentissage est qualifiée de situation
interactive. Et dans la dernière partie de ce travail, on a pu dégager que dans le triangle
pédagogique de Jean Houssaye, la relation adéquat pour susciter chez l’apprenant un esprit
d’autonomie est la relation pédagogique. Il s’agit de la relation Formateur-Apprenant.

Le formateur ne doit qu’encourager la participation active des apprenants en animant


l’environnement dans une atmosphère d’échange d’idées. La relation n’est plus verticale de
haut en bas mais valorise plutôt celle de du bas vers le haut et celle de l’horizontale. Dans
cette méthode active, celui qui risque de perdre est celui qui ne participe pas. Pourtant,
certains auteurs comme Kirschner, Sweller et Clark, estiment que l’utilisation de ces
méthodes produit une surcharge cognitive. Selon eux, « il est préférable de présenter d’abord
aux novices des problèmes disciplinaires avec des solutions expliquées ; ensuite d’amener à
résoudre des problèmes partiels par des approches actives guidées et d’évoluer vers des
problèmes complets en diminuant progressivement la guidance ». Alors, que peut-on dire du
temps de préparation requis pour la méthode active.

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