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Introduction
Les sciences cognitives tentent d’expliquer le fonctionnement intellectuel de l’être humain en
créant des artefacts (ordinateurs par exemple) et en essayant de simuler le comportement de
l’individu en situation de résolution de problèmes. Deux orientations prévalent actuellement
dans cette discipline :
Les psychologues pensent aujourd’hui que l’individu humain fonctionne alternativement selon
les deux modèles, soit en traitant l’information par l’intermédiaire des représentations (théorie
cognitiviste), soit en faisant émerger des significations à partir de stimuli multiples sans passer
par l’intermédiaire des représentations, donc à partir de traitement de type réseau neuronal.
Ces modes de traitement ont à l’évidence des conséquences sur la manière dont les individus
apprennent, donc sur la manière dont on doit enseigner.
Quand les étudiants s’engagent dans une activité, ils procèdent à une série de choix comme, le
temps à y consacrer, individuellement ou en groupes, le type d’activité, l’ordre de ces activités.
Dans cette situation, seuls les comportements manifestés par les étudiants sont visibles et
observables mais ils ne traduisent que partiellement leur dynamique intellectuelle qui est une
suite d’opérations plus ou moins conscientes, variables d’une personne à l’autre, appelée «
stratégies d’apprentissage ».
• Des faits ;
• Des concepts ;
• Des principes, des lois, des règles ;
• Des procédures ou des méthodes ;
• Des stratégies cognitives ;
• Des gestes professionnels ou non ;
• Des attitudes.
- Tous les contenus que doit enseigner l’école appartiennent à l’un de ces sept types
d’apprentissage définis ;
- Il n’existe que quelques stratégies pédagogiques efficaces par type d’apprentissage.
Exemples : Dakar est la capitale du Sénégal ; la deuxième guerre mondiale a débuté en 1939.
Un concept est une idée, représentée par un mot (l’étiquette du concept) et décrite généralement
par l’intermédiaire d’une définition. Chaque fois qu’on enseigne le sens d’un mot, on enseigne
un concept.
Ces trois termes classés dans la même catégorie ne signifient pas qu’ils sont synonymes ; c’est
plutôt parce que les stratégies utilisées pour les enseigner sont très proches voire identiques.
Un principe est la mise en relation de concepts. Il en va de même pour les lois et les règles.
Exemple : pour calculer la surface d’un rectangle, il faut multiplier sa longueur par sa largeur.
Lorsque les concepts, les lois, les principes et les règles sont intégrés à la mémoire d’un
individu, ils deviennent des opérateurs cognitifs.
Une procédure est une suite d’actions à effectuer dans un ordre déterminé, dans le but de
résoudre une catégorie de problèmes. Une méthode est une procédure.
- 1°) …….
- 2°) ……
Est considérée comme stratégie cognitive toute manière personnelle de traiter l’information
pour résoudre un problème que nous pose une situation.
Les stratégies cognitives sont construites progressivement, au fil de l’existence, par l’individu,
au fur et à mesure que celui-ci rencontre des problèmes nouveaux et qu’il leur trouve des
solutions.
Ces stratégies cognitives sont constituées à partir des opérateurs cognitifs (concepts, règles,
lois, etc.) qui, assemblés, articulés avec d’autres opérateurs, permettent à l’individu de résoudre
les problèmes complexes que lui pose son environnement.
Les stratégies cognitives sont de nature différente selon qu’elles s’appuient sur des procédures,
des algorithmes ou des heuristiques.
Tenter de développer des stratégies cognitives chez les élèves devrait être l’un des objectifs
essentiels des enseignants.
Une attitude est une prise de position par rapport à une valeur
Exemple : être persuadé qu’il est important de tenir sa parole et d’assumer la responsabilité
de ses actes.
Choisir une stratégie d’enseignement consiste à planifier l’ensemble des méthodes et des
moyens spécifiques d’enseignement qui seront utilisés pour atteindre les objectifs
d’apprentissage visés par un cours donné dans une discipline donnée, à un niveau scolaire donné
et pour des élèves précis.
Concevoir une stratégie pédagogique consiste à choisir, en fonction de l’objectif visé, donc du
type d’apprentissage à provoquer (Gagné) et du niveau de performance attendu lors de
l’évaluation (Bloom) :
• une démarche (inductive, déductive, dialectique, etc.),
• une méthode (expositive, interrogative, active, etc.),
• des techniques (questionnement, étude de cas, simulation, etc.),
• des supports (expérience, tableau, vidéoprojecteur, etc.),
• une taille de groupe (grand groupe, petit groupe, formation individualisée, etc.), et à
organiser tous ces éléments pour atteindre l’objectif.
Même s’il est possible d’établir des catégories de stratégies d’enseignement, les distinctions ne
sont pas toujours parfaitement claires. Dans ce cours nous retenons cinq catégories de
stratégies : l’enseignement direct, l’enseignement indirect, l’enseignement interactif,
l’apprentissage expérientiel et l’étude indépendante.
Cette stratégie est principalement axée sur l’enseignant ou l’enseignante. Elle est très répandue
et comporte des méthodes comme l’exposé, le questionnement didactique, l’enseignement
explicite, les exercices et les démonstrations. La stratégie de l’enseignement direct sert à
informer ou à développer progressivement certaines habiletés chez les élèves. Elle est
également fort utile pour présenter d’autres méthodes d’enseignement ou pour faire participer
activement les élèves à l’acquisition de connaissances. Cette stratégie est généralement
déductive. On présente d’abord la règle ou la généralisation, que l’on illustre ensuite par des
exemples. Si au premier abord cette stratégie peut sembler facile et pratique, elle est plus
complexe qu’il n’y paraît.
L’apprentissage expérientiel est inductif, et axé sur l’élève et les activités. Deux éléments sont
essentiels à l’efficacité de l’apprentissage expérientiel : la réflexion personnelle sur une
expérience et son application à d’autres contextes. On parle d’apprentissage expérientiel quand
les élèves :
L’apprentissage expérientiel met l’accent sur la démarche plutôt que sur le produit.
On entend par étude indépendante la gamme des méthodes d’enseignement qui encouragent
chez l’élève l’initiative personnelle, la confiance en soi et l’auto perfectionnement. Par ailleurs,
l’étude indépendante peut consister à apprendre en coopération avec un autre élève ou au sein
d’un petit groupe L’étude indépendante incite les élèves à assumer la responsabilité de la
planification et du rythme de leur propre apprentissage. Elle comporte des méthodes comme les
contrats, les devoirs, les centres d’apprentissages, les projets de recherche et l’enseignement
assisté par ordinateur. L’étude indépendante peut être utilisée avec d’autres méthodes ou à titre
de stratégie d’enseignement unique pour une unité complète.
• Une stratégie d’enseignement doit être planifiée après une étude minutieuse de la
situation pédagogique.
• Une même stratégie d’enseignement ne peut convenir à toutes les disciplines, matières,
objectifs et contenus d’apprentissage.
• Chaque stratégie devrait trouver le moyen de respecter les différences individuelles
d’apprentissage (besoins et caractéristiques).
• La répétition trop fréquente d’une même stratégie d’enseignement peut entraîner un
effet de saturation et de rejet.
Grâce aux théories psychologiques décrites précédemment nous avons définis les principales
questions à se poser pour préparer une leçon et nous avons également commencé à identifier
les stratégies pédagogiques canoniques correspondant à quelques types d’apprentissage.
Nous allons maintenant décrire en détail les stratégies pédagogiques canoniques permettant
d’enseigner des faits, des concepts, des principes, des méthodes, des stratégies cognitives, des
attitudes, des gestes.
Consigne : cachez les deux tableaux précédents et tentez de remplir le tableau suivant :
Définition
Définition
Définition
Exemple 6
Exemple 1 Exemple 5
Exemple 2 Exemple 3 Exemple 4
• Laisser l’apprenant travailler, seul, sur le problème avant de lui fournir quelque niveau
de guidance que ce soit (il faut lui laisser le temps de se pénétrer des données du
problème mais ne pas lui laisser le temps de se dégoûter).
• Fournir le niveau de guidance juste suffisant pour « faire démarrer » la réflexion (attirer
l’attention sur les points critiques ou/et suggérer des axes de recherche).
• Faire découvrir et faire formuler le principe
• Faire expliquer le principe sur le réel (cas concret sur le réel)
• Faire expliquer le principe sur le schéma (symbolisation)
• Faire transférer le principe sur un nouveau cas
• Faire résoudre d’autres problèmes du même type.
h. La démarche analogique
k. Conséquences pratiques
Si on souhaite concevoir une leçon efficace, il nous faut varier les situations
d’enseignement/apprentissage, donc les techniques d’animation. Utilisons la maïeutique
(questionnement menant à une découverte) pour certains micro-objectifs, mais utilisons surtout
le travail de petits groupes et le travail individuel pour d’autres.
On apprend en faisant, pas en écoutant, et l’activité de l’apprenant demeure le critère numéro 1
de l’efficacité d’une situation d’enseignement/apprentissage.
Apprendre à se taire, tenter de rendre les apprenants actifs, donc éviter d’occuper en
permanence le devant de la scène, est sûrement la chose la plus difficile à apprendre pour un
enseignant.
Il s’agit là d’une révolution copernicienne quant à la représentation du métier d’enseignant. Le
centre du monde ce n’est pas l’enseignant, c’est l’élève !