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H4 - L’école, l’EPS, le sport scolaire et la formation du citoyen


Des citoyens patriotes (1936- Fin 1950’s)
1936 - 1945
Les instructions officielles :
Texte de référence : Règlement général d’Education Physique (RGEP) 1925 : dimension civique, devoir de santé,
finalité sanitaire et sociale « relèvement de la race » (après la fin de la première guerre mondiale). Méthode
applicable à tous les Français. Basée sur les principes physiologiques, anatomiques. Le sport permet de lutter
contre les fléaux sociaux, les maladies.
Le sport scolaire comme redressement physique et moral de la jeunesse « outils social et hygiéniste » Terfous
Dans les années 30, les effectifs du secondaire ont été multiplié par 3 par rapport à 1882 grâce à la gratuité du
secondaire 1933, l’âge d’obligation scolaire repoussé de 13 à 14 ans en 1936 (Loi Jean ZAY). Le sport civil est en
pleine effervescence avec le mouvement du front populaire, le début des loisirs, du tourisme grâce aux congés
payés (1936).
Le cadre de leçon d’EP : mise en train, leçon, exercices éducatifs, applications, jeux et retour au calme.
Méthode de la pédagogie du modèle.
Sous Vichy 40-44 : Unification de l’école moyenne française, transformation des écoles primaires supérieures en
collèges.
Les pratiques enseignantes :
Pratiques hétérogènes mais domination à la Méthode française durant l’entre-deux-guerres.
La majorité opte pour la leçon en deux temps : 1ère partie : exercices éducatifs (méthode française) et 2ème partie :
exercices d’application.
Contenus sportifs déjà présents même si les enseignants s’en méfient car le sport c’est l’excès. La leçon : 1ère
partie EP générale (finalité hygiénique et sanitaire) (modèle, démonstration parfaite) et 2ème partie gym, athlé ou
sports Co. (sports où l’enseignant excelle pour garder son statut de référence. L’enseignant = le champion, donc
un expert)
On ajoute à cette leçon dirigée la ½ journée de plein air, qui participe à l’épanouissement du citoyen (lutte
surmenage)

1945 - Fin des années 1950


Instructions officielles :
Effort national de reconstruction : devoir de santé reconduit à cause de la 2nd GM : corps fébriles, chétifs, affaiblis
Texte de référence : IO 1945 : Constitution des groupes d’élèves qui pratiquent une EP différente en fonction de
leurs capacités. C’est le médecin scolaire qui leur attribue un groupe, en prenant leur mensurations (taille, poids)
Groupe 1 : Elèves robustes, entraînement normal + compétitions, licence ossu (office du sport scolaire
universitaire)
Groupe 2 : Élèves moyens, AS et petites compétitions sous réserve d’un contrôle médical
Groupe 3 : Élèves à ménager, exercice de correction
Groupe 4 : Elèves dispensés d’EP normale, cours spéciaux de corrective dans dispensaire (rééducation) médecins
Début de responsabilisation des élèves : des chefs de groupe sont nommés. L’enseignant s’adresse à eux et ils
répètent à leur groupe.
IO 1959 : Utilisation de deux types de gymnastique : de maintien (base) ou fonctionnelle (gestes naturels, jeux et
gestes sportifs)
Les pratiques enseignantes :
EP de base différente, au choix de l’enseignant : soit méthode naturelle, soit suédoise ou exercices
d’assouplissements.
L’initiation sportive prend de l’ampleur en fin de séance.
Prof d’EPS centrés sur les techniques, pédagogie directive et transmissive
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Des citoyens sportifs (fin des années 1950 aux années 1980)
1959-1967
Les instructions officielles :
Enjeu : Formation de « l’homme moderne ». « Formation par le sport du citoyen d’une société où sont présentes
les notions de progrès, rendement et performance ». Michaël Attali
Une éducation citoyenne = permettre à chacun d’exprimer au mieux ses potentialités dans un cadre où la
réussite individuelle sert l’entreprise collective (on retrouve quand même cette notion de civisme patriotique : je
sers ma patrie en faisant du sport car je suis performant pour gagner des médailles ou travailler plus rapidement
à l’usine)
Circulaire 1962 : Sport scolaire : « le sentiment que l’AS est lié à leurs propres efforts, leur donner le goût des
responsabilités. » + technocentrisme et pédagogie du modèle
Les enjeux de régénération de la santé laissent place à la reconquête du prestige national et à des objectifs de
modernisation du pays.
1959 : Réforme Berthoin : massification du secondaire, âge d’obligation scolaire repoussé à 16 ans
1960 : JO de Rome (catalyseurs de la politique sportive), mauvais résultats des Français aux JO (4 médailles dont
0 en Or) donc Charles de Gaulle met en place une politique sportive : Maurice Herzog (Haut-commissaire à la
jeunesse et aux sports) en profite pour scolariser le sport, mettre plus de sport à l’école.
1963 : Réforme Capelle-Fouchet : massification du 1er cycle du secondaire (orientation en fin 3ème)
Les pratiques enseignantes :
Majoritairement technocentrisme, modèle, imitation, démonstration. Apprentissages du simple au complexe.
Diversité de pratiques pédagogiques : certains restent sur hébertisme et méthode française (EP de base) tandis
que d’autres tendent vers le sport et la méthode sportive
Des expérimentations pédagogiques : Corbeil-Essonnes 1963 et Républiques des sports 1964 : responsabilité.
Les stages Baquet mis en place en 1965 diffusent le modèle de la République des Sports jusqu’en 1979.

1967 - 1985
Les injonctions officielles :
Circulaire 1967 : « Socialisation sportive d’un être total ». Sport avec des règles et comportement qui se réfèrent
aux valeurs admises dans la société. EP doit s’adresser au corps et à l’esprit = « être total ». L’enseignant doit
favoriser la prise de conscience, le développement des facteurs personnels de la conduite (émotivité, courage…),
la responsabilité, coopération…etc. Introduction de l’auto-disciplinarité.
Loi Haby 1975 qui inaugure le Collège Unique mais aucune modification des contenus = capital culturel lié à
l’origine sociale, écart scolaire.
Une jeunesse à la recherche d’autonomie et de reconnaissance car essor du mode de vie alternatif, sous-culture
musicale des milieux populaires, mouvement de libéralisation des mœurs, remise en cause de la domination
masculine : Mai 1968. + Chômage qui oscille fortement chez les jeunes + 1er choc pétrolier 1972
Les pratiques enseignantes :
Culture corporelle + innovations alternatives apparaissent.
1968 : courant de l’expression corporelle perçoit l’élève différemment, son être + relation au monde.

Des citoyens participatifs (fin des années 1980 aux années 2000)
1985 - 1996
Les injonctions officielles :
Un citoyen participatif et solidaire. Une éducation de la personne explicitée.
La Gauche au pouvoir en 1981 : plusieurs actions : Création ZEP 1981 : renforcement dans les zones où l’échec est
le plus haut / Missions d’évaluation du système scolaire (commission Legrand 1983) / Création des EPLE 82-83
(décentralisation)
A. Savary 1982 : « L’intégration a pour ambition de placer l’EPS au même rang que les autres disciplines à égalité
de droits et de devoirs. Il en découle logiquement que désormais l’EPS a en charge les objectifs généraux du
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ministère de l’Éducation Nationale. Ces objectifs sont clairs : lutte contre l’échec scolaire, lutte contre les
inégalités à l’école, lutte contre le chômage des jeunes. »
IO 1985 : « c’est de l’éducation de la personne et du futur citoyen dont il s’agit ». Sens civique de la citoyenneté.
Former des hommes instruits, un être social, rigueur intellectuelle, goût de la responsabilité. Nette centration sur
l’individu … au sens du groupe. Pédagogie à adopter par l’enseignant = 2 principes : Liberté des choix péda / Prise
en compte de la diversité des élèves. Un objectif de démocratisation : lutte contre l’échec scolaire.
IO 1986 : accéder à l’autonomie et responsabilité, construire sa personnalité, connaître les autres = EPS a une
valeur individuelle et collective.
Loi d’orientation Jospin 1989 : Ecole : préoccupation citoyenne indiscutable et un retour au civisme : les élèves
ont des droits et des devoirs = apprentissage citoyenneté. Nouveau pacte républicain
La citoyenneté = réponse aux problèmes de société : Création Comités d’Education à la Santé et à la Citoyenneté
Sport scolaire : un temps de concrétisation. 1993 : Charte du sport scolaire : responsabiliser, intégrer les élèves à
la vie de leur association, certification des jeunes officiels.
Différenciation et élève acteur. Diversification, individualisation, élève acteur.
Les pratiques enseignantes :
1989 : autonomie indissociable à l’auto-évaluation.
Pédagogie de contrat / de redécouverte
Situations de résolution de problèmes, repérer des comportements typiques, emboitement de situations par
étapes.

1996 - 2005
Les injonctions officielles :
Les prémices d’une citoyenneté en acte. Une éducation à la citoyenneté ou citoyenneté en acte.
1996 Programme des collèges : « L’EPS contribue à l’éducation à la citoyenneté » mais aussi à la santé, sécurité,
responsabilité ». La citoyenneté en acte est une notion pas encore présente.
L’Association Sportive est un champ d’expériences riches, découverte et approfondissement.
1997 : Lancement projet Education à la citoyenneté démocratique avec 3 compétences : Cognitives (ordre
juridique et politique) / Ethiques (choix de valeurs) / Sociales (vivre avec d’autres, coopérer, intervenir).
Une implication de l’élève présente « désir de réussite et de connaissance de soi ».
BO 2000 : « La finalité de l’éducation physique et sportive est de former par la pratique des activités physiques
un citoyen cultivé, lucide et autonome »
Arrêté 2002 : EPS fait vivre à tous les élèves des expériences corporelles collectives et individuelles ; notion
« citoyenneté en acte » maintenant bien présente.
Les pratiques enseignantes :
L’EPS, prétexte à une éducation au respect des règles.
Le vivre ensemble, le respect des tâches.

Des citoyens physiquement et socialement éduqués (2005 à nos


jours)
2005 - 2013
Les injonctions officielles :
2008 : Programme du collège
2009 : Programme d’enseignement de l’EPS pour bac professionnels et Certificats d’Aptitude Professionnelle
2010 : Programme d’enseignement de l’EPS pour bac généraux et technologiques
Formation d’un citoyen physiquement et socialement éduqué : dimension civile, citoyenneté en acte,
responsabilité et jugement.
L’école aide à l’appropriation d’une culture physique sportive et artistique de façon critique, citoyenne.
Physiquement éduqué : gestion de sa vie physique future / Socialement éduqué : civilité, vivre-ensemble
Une éducation à la santé. Plusieurs dimensions : physique, psychique, sociale, connaissance de soi.
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La citoyenneté transparaît dans les compétences méthodologiques et sociales : « Appropriation d’outils, de


méthodes, de savoirs et de savoir être nécessaires aux pratiques », « Organiser et assumer des rôles sociaux et
des responsabilités » Programme des collèges 2008.
Une conception de la citoyenneté en acte qui renvoie surtout à une composante civile : appropriation du sens et
de la nécessité des règles, capacité à assurer sa sécurité et celle des autres, engagement dans différents rôles
sociaux.
Besoins éducatifs particuliers : une différenciation pédagogique individuelle.
Sport scolaire AS : permet une découverte ou spécialisation et formation certifiée à des tâches d’organisation.
Une approche humaniste du sport : tissage du lien social, rapports humains.
Finalité de l’EPS 2008-2009-2010 : dévolution importante du travail de l’enseignant, un partage du pouvoir au
sein de la leçon, élève acteur et constructeur.
4 types de rapport à la règle : Anomie (rejet) l’hétéronomie (obéissance) autorégulation (intégration) autonomie
(capacité à négocier) But : anomie vers autonomie = formation d’un véritable citoyen.
Prendre en compte la diversité des élèves, réduire l’échec scolaire (Rapport Thélot 2004).
1 collégien sur 7 en situation d’échec, 60 000 jeunes sans qualification.
Loi Fillon 2005 : S3C « socle commun de connaissances et de compétences » paru dans décret 11/07/2006
La citoyenneté est une « activité de socialisation, de formation aux règles de la vie en société et de connaissance
de l’environnement ». Elle permet d’agir et vivre ensemble. On observe 3 dimensions : les connaissances ; les
capacités ; les attitudes.
Les pratiques enseignantes :
Priorité accordée au vivre ensemble.
Le rapport à la règle au centre de l’apprentissage. Une dimension civile accentuée.

2013 - aujourd’hui
Les injonctions officielles :
2015 : S4C socle commun de connaissances, de compétences et de culture : formation de la personne et du
citoyen. Le souci du vivre ensemble.
Nouvelle finalité : « L’EPS a pour finalité de former un citoyen lucide, autonome, physiquement et socialement
éduqué dans le souci du vivre ensemble » BO 2015 Programme collège
Finalité lycée 2019 « L’éducation physique et sportive vise à former, par la pratique physique, sportive,
artistique, un citoyen épanoui, cultivé, capable de faire des choix éclairés pour s’engager de façon régulière et
autonome dans un mode de vie actif et solidaire » épanouissement, jugement, engagement et autonomie.
Le sport scolaire : AS accessible à tous, engagement régulier dans les APSA, vie associative, responsabilité,
éducation à la santé et à la citoyenneté.
Plan national de développement du sport scolaire 2016-2020 : Programme UNSS AIR.
Référence à l’apprentissage citoyen (Valeurs Rep, Responsabilité, accessibilité)
Accessibilité : plan de féminisation, participation des élèves handicapés.
2 fonctions : 1 sociale (lutte contre les discriminations + accès et partage valeurs de la Rep) / 2 santé publique
(qualité de vie, pratique régulière, épanouissement physique et mental => améliorer la santé)
Dévolution et partage du pouvoir : référence à la finalité des Programmes Collèges 2015.
2013 Loi d’orientation : création du Conseil supérieur des programmes pour faire propositions et curriculums.
Un enjeu citoyen : Reconsolider le pacte républicain = réunir tous les élèves vers des valeurs communes.
Charlie Hebdo 2015 : attentats : mobilisation de l’Ecole pour rappeler les valeurs de la Rep : laïcité, citoyenneté,
culture de l’engagement, lutte contre inégalités et mixité sociale.
L’éducation à la citoyenneté encore réaffirmée et la dimension civique se fait plus prégnante encore.
Le « parcours citoyen » : construction par l’élève d’un jugement moral et civique dans des projets.
Socle des valeurs communes : liberté- égalité- solidarité- laïcité- justice.
Les pratiques enseignantes : Une formation citoyenne abordée d’une manière allusive = je pratique alors je
ressors citoyen.

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