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Université FHB Abidjan - Cocody Institut National de la Jeunesse et des Sports

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UFR des Sciences de l’Homme et de la Société
___________________________
Année académique N° d’ordre 2 1 M

2019-2020

Mémoire

Pour l’obtention du Master en Sciences et Techniques des Activités Physiques et


Sportives (STAPS)
Spécialité : Éducation Physique et Sportive

DÉSINTÉRÊT DES FILLES DU SECOND CYCLE


PENDANT LA COURSE D’ENDURANCE EN EPS :
cas du Lycée Houphouët-Boigny de Korhogo

Présenté par

OUATTARA Nambé Ousmane


Sous la supervision de
M. GBAKRE ANDOH JEAN-MARIE
Maître de conférences à l’Université Péléforo Gon
Coulibaly de Korhogo

Sous la direction de
M. ESCOFFIER-ULRICH KOUASSI
Maitre- Assistant à l’Université Péléforo Gon
Coulibaly de Korhogo
I
SUJET :

DÉSINTÉRÊT DES FILLES DU SECOND CYCLE PENDANT LA COURSE


D’ENDURANCE EN EPS : cas du Lycée Houphouët-Boigny de Korhogo

II
SOMMAIRE

INTRODUCTION…………………….………………………………………………………1

PREMIÈRE PARTIE : FONDEMENTS D’ORDRE THÉORIQUE…..........…..............2

DEUXIÈME PARTIE : FONDEMENTS D’ORDRE MÉTHODOLIQUE............….....20

TROISIÈME PARTIE : RÉSULTATS.…...………………………….………………...…34

CONCLUSION GÉNÉRALE…........................………………..…..…………………...…50

III
DÉDICACES

Je tiens à dédier ce modeste travail :

À mon tuteur,
À mon père et à ma mère.

IV
REMERCIEMENTS
D’abord, nous disons merci à toute l’administration de l’INJS, à son du DG M. HABIB
SANOGO et aux enseignants de l’INJS pour leur encadrement et pour la qualité de leur
enseignement.
Ensuite, aux enseignants de l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB) Abidjan-
Cocody et plus particulièrement au Dr KOUADIO AMANI AUGUSTIN (Maître-assistant
UFR SHS) pour nous avoir dispensé le cours en Méthodologie de la recherche de la licence 2
jusqu’en Master.
Nous remercions également les enseignants de l’Université Péléforo Gon Coulibaly (UPGC)
et plus précisément notre superviseur Pr. GBAKRE ANDOH JEAN-MARIE et notre
directeur Dr. ESCOFFIER-ULRICH KOUASSI.

Enfin mes remerciements à l’endroit de :

 M. le Proviseur du LHB ainsi qu’à tout son personnel administratif, pour l’accueil et la
bonne collaboration dont ils ont fait preuve pendant toute la période de notre
recherche.
 M. le conseiller pédagogique de l’antenne pédagogique de L’EPS de Korhogo pour
s’être senti concerné par la cause et aussi pour les immenses efforts déployés.

 Tous les enseignants du LYMOKO et du LHB ; au conseil d’enseignement de


l’Éducation Physique et Sportive (EPS) pour la collaboration, l’encadrement et la
sympathie dont ils ont fait montre.

 Tous mes condisciples de la promotion 2015-2020 à l’INJS


 Tous les élèves du LHB de m’avoir bien reçu, et d’avoir accepté de coopérer et de
participer à l’étude.

V
AVANT PROPOS
Ce document est un mémoire qui marque la fin du cycle de formation du Master en STAPS.
Il est très important dans l’initiation et la formation des étudiants au travail de recherche
scientifique.
L’Éducation Physique et Sportive (EPS) est reconnue partout dans le monde comme étant un
puissant canal d’émission de la santé à travers ses diverses formes de pratique. Elle s’impose
de nos jours à toute personne soucieuse d’entretenir sa santé voire même de prolonger sa vie.
Toutefois, l’EPS n’est pas appréciée par tous les élèves. C’est ainsi que ce mémoire étudie les
attitudes des filles du second cycle pendant la course d’endurance en EPS.
L’idée de ce travail de recherche est venue du constat que les filles du Lycée Houphouët-
Boigny (LHB) ont tendance à se désintéresser de cette activité lors des cours d’EPS une fois
arrivées au second cycle.
L’objectif de ce mémoire est de mettre en lumière les facteurs explicatifs du désintérêt des
filles. Cette étude se veut une contribution devant favoriser une certaine reconsidération de la
course d’endurance de la part de ces dernières, ce qui permettra une formation scolaire plus
accomplie.

VI
LISTE DES SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS

- EPS : Éducation Physique et Sportive


- SEP: Sentiment d’Efficacité Personnelle
- APS : Activité Physique et Sportive
- MEN : Ministère de l’Éducation National
- INJS : Institut National de la Jeunesse et des Sports
- LYMOKO : Lycée Moderne de Korhogo
- STAPS : Science et Technique des Activités Physiques et Sportives
- CE : Conseil d’Enseignement
- LHB KO : Lycée Houphouët-Boigny de Korhogo
- OISSU : Office Ivoirien du Sport Scolaire et Universitaire
- CE-EPS : Conseil d’Enseignement de l’EPS
- MPJSL : Ministère de Promotion de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs
- DELC : Direction des Écoles, Lycées et Collèges
- KGO : Korhogo

VII
LISTES DES TABLEAUX, FIGURES, GRAPHIQUES ET PHOTOS

TABLEAUX PAGES

Tableau 1 : Tableau des variables et leurs indicateurs 21

Tableau 2 : répartition des filles par tranche d’âge 34

Tableau 3 : répartition des filles selon leurs opinions et les tranches d’âge 37

Tableau 4 : répartition des filles selon leurs poids et leur forme physique. 41

Tableau 5 : répartition des opinions données par les filles sur la course d’endurance 44
en fonction des difficultés des jeux proposés par les enseignants.

FIGURES ET GRAPHIQUES

Figure1 : Carte de localisation du Lycée Houphouët-Boigny dans la ville de 22


Korhogo

Figure 2 : Répartition des filles selon leur attachement aux activités physiques. 36

Figure 3 : Répartition des filles selon leurs opinions sur l’endurance. 32

Tableau 4: Répartition des filles selon leurs opinions et les tranches d’âge 38

Figure 5 : Répartition des opinions des filles par niveau d’étude sur l’endurance 40
selon leurs difficultés

figure 6 : Répartition des filles selon leurs poids et leur forme physique. 42

Figure 7 : Répartition des appréciations des filles sur la manière dont les 43
enseignants dispense le cours d’endurance.

Figure 8 : Répartition des opinions données par les filles sur la course d’endurance 45
en fonction des difficultés des jeux proposés par les enseignants.

PHOTOS

Photo 1 : Des filles de la classe de 1 ère D2 qui après 3 tours du terrain pendant une 35
séance d’endurance arrêtent subitement le cours et vont s’asseoir sous prétexte
qu’elles ont le vertige.

Photo 2 : Une fille qui cours et une autre qui marche pendant une évaluation en 46
course d’endurance.

VIII
INTRODUCTION
L’éducation physique à l’école a pour but de faire vivre des expériences positives et de
procurer du plaisir dans l’activité. Les lycéens considèrent l’EPS comme une discipline qui
leur permet avant tout de se défouler, de se divertir, de s’exercer physiquement et de pratiquer
des sports au sein de l’école. De l’EPS, ils retiennent majoritairement les valeurs de
compétition, d’engagement physique, de performance sportive quand, officiellement,
l’institution conçoit une discipline qui vise des objectifs de développement moteur, de santé et
de socialisation.
Selon l’Inspection d’Orientation française (IO), l’EPS a pour finalité de développer les
capacités de l’élève. À cette fin, elle sollicite et développe les possibilités de chacun dans le
domaine de l’efficacité motrice : vitesse, force, endurance, coordination, équilibre, souplesse
(1985). Ainsi, l’endurance fait partie des qualités de bases de la condition physique, au même
titre que la coordination, la vitesse et la souplesse. Elle est selon Stéphany, inspecteur
principal de l’EPS,« l’une des bases de la pyramide du sport ». À ce titre, cette pratique mérite
toute notre attention. Elle est nécessaire à la pratique des sports collectifs, de pleine nature,
athlétique ou tout simplement pour être performant tout au long d’une séance.
Si l’endurance est perçue par certains élèves comme une discipline attrayante et indispensable
dans les programmes scolaires, cependant, il n’en demeure pas moins qu’elle est perçue chez
d’autres comme une discipline épuisante et sans intérêt. En effet chez bon nombre d’élèves et
plus particulièrement les filles, cette activité ne rencontre pas d’échos favorables. Ces
dernières ont souvent des représentations négatives de cette activité (effort, fatigue,
souffrance) à telle enseigne qu’elles font montre d’une certaine attitude à son égard,
entraînant certaines à la détester durant la scolarité car elles la perçoivent comme monotone et
astreignante.
Les courses longues, continues et astreignantes peuvent créer un ressenti négatif chez les
élèves face à l’activité physique et sportive (Hottenrott, 2004).
Dès lors, ce constat sur les attitudes des filles du second cycle a éveillé notre curiosité quant à
la nécessité d’en faire une étude.

1
PREMIÈRE PARTIE :

FONDEMENTS D’ORDRE THÉORIQUE

2
CHAPITRE I : SPÉCIFICATION DE LA PROBLÉMATIQUE

I-1 Justification du choix du sujet


Plusieurs raisons ont poussé à réfléchir sur les difficultés liées aux attitudes des filles du
second cycle pendant la course d’endurance. Elles permettent de relever des raisons d’ordre
personnel, social et scientifique.

I.1-1- Motivation personnelle


Tout a commencé par une banale discussion entre des garçons et des filles. En effet, ces
dernières affirment qu’elles ne voient pas l’intérêt de pratiquer la course d’endurance à l’école
car cela est fatiguant et ennuyant. Ces affirmations ont poussé à aller observer les filles
pendant cette activité pour être convaincu de ces affirmations.
Ainsi, en début d’année 2019, il a été fait une observation sur les élèves et plus précisément
les filles durant tout le cycle de la course d’endurance au lycée Houphouët-Boigny de
Korhogo (LHB KO).
De cette observation, il a été constaté que plusieurs filles restent assises durant tout le cycle
d’endurance pour diverses raisons, à savoir des maladies et des dispenses. Outre ce fait,
nombreuses ont des comportements d’inapplication à la tâche c’est-à-dire qu’elles marchent
au lieu de courir certaines trouvent des prétextes pour tout arrêter.
C’est ce constat qui a suscité le désir de chercher les raisons des attitudes ou du
désintéressement des filles pendant la course d’endurance. Notons que ces attitudes freinent
l’apprentissage, ce qui entrave par conséquent l’atteinte des objectifs de l’enseignant et par
ricochet ceux du Ministère de l’Éducation Nationale (MEN).
De plus, sachant bien que nous serons amenés dans un futur proche à exercer la
fonction de professeur d’EPS, il semble judicieux de faire de ce constat une étude.

I.1-2- Pertinence scientifique


Les attitudes des élèves en situation d’apprentissage ont toujours intéressé et soulevé des
débats au sein de la communauté scientifique. Le monde scientifique, à l’image de
Basson et Smith (1998), a fait des activités physiques et sportives un pilier dans la formation
de l’individu et de son insertion dans la société.
En effet, un bon niveau ou niveau suffisant d’endurance de base est la condition sine qua non
de l’amélioration de la capacité de performance sportive dans toutes les disciplines sportives.
La course d’endurance à l’école, a fait l’objet de plusieurs études dont la majorité en occident
et quelques unes en Afrique.

3
On peut citer entre autres Skubic (1956) qui estime que les attitudes des élèves pendant
l’épreuve physique sont fonctions des raisons qui les poussent à prendre part à la tâche
demandée. Plus celle-ci est significative pour eux, plus ils afficheront de bonnes attitudes,
s’amuseront et s’amélioreront. En outre, d’autres études montrent cette recherche des attitudes
et motivations des jeunes (filles et garçons) dans la pratique sportive. C’est ainsi que Durand,
en France (1987, p. 45) décrit l’attitude du jeune pratiquant en relation avec les raisons de sa
pratique citées ci-dessus. « En premier lieu, il y a le besoin d’accomplissement ou de
performance. Chaque individu a une tendance à rechercher l’efficacité et à être satisfait de lui-
même ». De ce point de vue, les garçons ont plus tendance à rechercher cette satisfaction
personnelle dans le sport. À l’inverse, les filles perçoivent les échecs lors des séances à l’école
et même dans le sport comme moins graves et moins gênants.
Ainsi l’idée selon laquelle les filles affichent plus d’attitudes d’inapplication prend tout son
sens. Cela justifie les dires de Benhaim-Grosse (2007),qui affirme en Europe que les attitudes
des filles en France pendant l’EPS sont dues à l’intérêt qu’elles portent à l’activité.
CHABOU et Radia (2015) admettent que l’attitude de l’élève pendant une séance d’EPS est
liée à la perception que celui-ci a de l’activité en Algérie. Ces études sont pour notre part
limitées car elles n’accordent pas une attention particulière aux comportements des filles du
second cycle pendant l’épreuve d’endurance. En Cote d’Ivoire, certaines observations et
analyses ont été menées par des inspecteurs d’Éducation Physique et Sportive et aussi par
plusieurs enseignants d’EPS.
Cependant, elles sont basées le plus souvent sur des aspects techniques, et sur les élèves en
général sans pour autant étudier spécifiquement le comportement du genre féminin lors de la
course d’endurance. Lesdites observations et analyses sont à notre connaissance assez
descriptives et les approches théoriques et méthodologiques n’y sont pas suffisamment
développées voire inexistantes. En d’autres termes, une contribution scientifique peut toujours
s’avérer utile pour la compréhension et l’amélioration des attitudes des filles lors des séances
de course de longue durée. Nous espérons, à travers cette recherche, contribuer à l’avancée
des connaissances scientifiques, d’une part, sur l’éducation et le sport en général, d’autre part,
sur l’EPS en particulier.

I.1-3- Pertinence sociale


Proposer la course longue aux élèves à l’école permet de développer leurs qualités
d’endurance de manière durable. En la pratiquant, on développe l’endurance générale qui est
une capacité cardio-respiratoire, bonifiée par des efforts prolongés.
4
Le désintéressement des filles pendant les séances de course d’endurance rend difficile
l’atteinte des objectifs à l’école et en EPS en particulier. En effet, en influençant la santé
physique et psychique des élèves, l’endurance a un impact sur le rendement scolaire. Ainsi,
négliger cette activité peut avoir un impact négatif sur les résultats scolaires des élèves.
Cette étude visant à comprendre et à expliquer les facteurs explicatifs du désintérêt des
filles du second cycle pendant l’épreuve d’endurance en EPS, peut s’avérer utile dans la
mesure où elle peut servir d’appui à la gestion ou la correction des attitudes de ces filles et
ainsi à la promotion du sport scolaire. D’un point de vue sportif, la compréhension des
facteurs explicatifs du désintérêt des filles du second cycle pendant la course d’endurance en
EPS peut s’avérer utile en vue d’une préparation efficace des élèves de Côte d’Ivoire et plus
particulièrement les filles du second cycle.
Ainsi, l’étude peut d’une part, mettre en exergue les prémices de la culture sportive en
Côte d’Ivoire et d’autre part permettre de trouver une méthode efficace de gestion du
désintérêt des filles en EPS dans l’enseignement secondaire. Les pratiques enseignantes de par
les choix didactiques et pédagogiques pourraient ainsi trouver dans cette étude, une base de
réorientation efficace de la pratique de l’endurance dans les écoles ivoiriennes. Il faut alors
sortir d’un cadre traditionnel au niveau des activités physiques et particulièrement de la course
de longue durée en Côte d’Ivoire car l’évolution de la société doit se faire avec celles-ci. La
mise en œuvre d’un bon apprentissage à travers les choix didactiques et pédagogiques dans
cette activité à l’école s’impose. Des axes et formes de travail spécifiques sont proposés afin
de favoriser une activité physique d’endurance authentique, porteuse de sens et génératrice de
progrès dans la société. Dans cette logique, la présente étude peut servir d’appui pour
l’éducation des jeunes et plus particulièrement des jeunes filles du LHB et par conséquent de
tous les autres lycées qui connaissent le même cas et favoriser la cohésion sociale.

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I-2- Identification et formulation du problème (Problématique)
Les Activités Physiques et Sportives (APS) sont passées, en moins d’un siècle, d’activités
confidentielles, à un fait de société difficilement contournable dans la vie quotidienne de
l’Homme (Laure et Falcoz, 2004 cités par Bini, 2016, p.24). Vu les rôles qu’on lui attribue, le
sport dans son ensemble est devenu un besoin fondamental et vital dans la construction des
sociétés, dans tous les domaines qui soient. C’est logiquement qu’il intègre le système
éducatif formel en vue de rendre complète la formation des élèves Bini (op cit). La finalité de
l'éducation physique et sportive est de permettre aux élèves, quel que soit leurs sexes, leurs
aptitudes ou leurs capacités physiques, de se confronter à des expériences corporelles qui
constituent autant de situations éducatives.
L’EPS est une discipline obligatoire à l’école. Sa présence dans les programmes d’éducation
physique montre son importance dans la pratique sportive et dans les différentes disciplines. Il
est d’ailleurs difficile de concevoir des performances sportives sans une bonne « endurance de
base ».Une enquête exploratoire a été réalisée dans le lycée Houphouët-Boigny,
établissement secondaire de Korhogo dans le cadre de la présente étude, au cours de l’année
scolaire 2018-2019. Elle a permis de constater que les filles du second cycle affichent des
attitudes d’inapplication pendant l’épreuve d’endurance depuis quelques années.
La course d’endurance occupe une place particulière à l’école. Cependant, elle est
probablement l’une des matières les plus pratiquées tout en étant l’une des plus redoutées par
les élèves et le plus souvent par les filles qui font souvent montre d’attitudes ou
comportements de désintérêt à l’égard de cette activité. L’endurance est régulièrement mal
perçue par les élèves. Elle fait référence à des courses longues, continues et astreignantes.
Ce dégoût pour l’activité physique peut avoir des répercussions sur l’activité sportive d’une
élève dans son futur. L’éducation physique à l’école a pour but de faire vivre des expériences
positives et de procurer du plaisir dans l’activité.
Au plan compétitif, on constate que les sections sportives et études des activités athlétiques
d’endurance et vitesse féminine qui ont fait leurs preuves dans le temps n’existent plus. Dès
lors, on observe une baisse du taux de performance chez les filles dans les lycées pendant les
activités de type endurance et aussi entrainant un faible taux de participation des filles aux
compétitions athlétiques de l’OISSU. Les bonnes performances des filles aux épreuves
d’endurance dans les lycées qui étaient de 80% dans les années 1990, n’atteint plus les 40%
depuis 2002 (Selon les chiffres du bureau d’EPS du Lycée Moderne et du Lycée Houphouët-
Boigny de Korhogo).

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Il ressort des explorations au LHB que les filles du second cycle se désintéressent des
épreuves d’endurance. Selon les bulletins de l’année scolaire 2018-2019des élèves du second
cycle du LHB, les filles ont des performances en dessous de la moyenne en endurance(sur
40filles par classe, seulement 7 ont la moyenne soit 17,5% de taux de réussite par classe). En
vue d’encourager la pratique de l’endurance des filles et la participation des établissements
aux compétitions, la Direction de l’OISSU, avec l’implication des coordinateurs de l’EPS des
différents lycées, a mis en place en 2013 un appui à l’équipement et à la réhabilitation des
infrastructures sportives des établissements vainqueurs des compétitions et initié des stages de
formation pour les enseignants encadreurs des élèves sportifs (Direction des compétitions de
l’OISSU, 2014). À Korhogo, le coordinateur de l’EPS avec le CE-EPS (Conseil
d’Enseignement de l’EPS) du LHB achètent depuis 2017 du matériel d’athlétisme.
En somme, les efforts des autorités, de l’OISSU et des enseignants n’ont pas suffi à
changer les attitudes des filles pendant la course d’endurance.
L’endurance ne fait pas écho favorable lorsqu’on écoute les propos des filles du second cycle
du LHB. Les attestations médicales et les dispenses sont entre autres des indicateurs qui
montrent le désintérêt des filles lors des cycles d’endurance en EPS. À Korhogo, avant 2015,
l’on enregistrait en début d’année environ 150 attestations médicales et des centaines de
demandes de dispense pour une moyenne de 90 élèves dispensés de cours d’EPS (Service
médico-scolaire, 2018).
Cette situation est contraire aux recommandations médicales, aux indications de l’UNESCO
et du MENET qui promeuvent la pratique du sport comme un droit pour tous. L’ensemble de
ces constats est la preuve des attitudes de désintéressement des filles du second cycle à
l’égard de l’activité d’endurance en EPS, pourtant considérée comme une discipline
fondamentale dans le développement des élèves.
Dans le contexte spécifique ivoirien, en dépit de tous les efforts et des slogans prônant
l’importance de l’endurance, les mauvaises attitudes des filles du secondaire du LHB pendant
l’épreuve d’endurance (comportements d’inapplication, mauvaises perceptions, prises de
dispenses et autres papiers médicaux et même des refus de pratiquer) est une réalité
problématique.

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De ce constat émerge la question centrale suivante :

1.3- Questions de recherche

1-3-1- La question centrale de recherche


Quels sont les facteurs qui expliquent le désintérêt des filles du second cycle pendant la
course d’endurance ?

Cette question centrale soulève d’autres interrogations:

1-3-2- Les questions subsidiaires


- Quelles sont les représentations que les filles se font de la course d’endurance ?

- Quel est l’influence des changements physiques des filles du second cycle sur leurs pendant
la course d’endurance ?

- Comment les pratiques enseignantes contribuent-elles à l’indifférence des filles du second


cycle face à la course d’endurance ?

Au cours de cette étude, nous évoquerons les questions ci-dessus en insistant sur le cas
spécifique des comportements des filles du second cycle du Lycée Houphouët-Boigny de
Korhogo (LHB).

I-4- Objectifs de l’étude

I.4-1- Objectif général

L’objectif général de cette étude est de comprendre les facteurs qui expliquent le désintérêt
des filles du second cycle pendant la course d’endurance.

1.4-2- Objectifs spécifiques

- Cerner l’influence des représentations que se font les filles du secondaire sur leurs
attitudes pendant la course d’endurance.

- Appréhender le lien entre les changements physiques des filles du secondaire et leur
désintérêt pendant la course d’endurance.
- Déterminer l’impact des pratiques enseignantes sur le désintérêt des filles du
secondaire pendant la course d’endurance.

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CHAPITRE II : CADRE DE RÉFÉRENCES THÉORIQUES

2-1- Définition des concepts

2-1-1- Concepts explicites

DÉSINTÉRÊT : Le mot désintérêt selon le dictionnaire (Larousse 2020) signifie : absence


d’intérêt pour quelque chose ou quelqu’un, indifférence, détachement.
Selon l’encyclopédie en ligne (2000-2016 sensagent), ‘le désintérêt est un état affectif’
Il peut être traduit par une désaffection, un détachement, une indifférence, une insensibilité,
par de l’ennui voire même du mépris.
Le désintérêt selon notre vision et champ d’étude est l’attitude d’une personne qui se
détache de ses propres intérêts. C’est l’attitude ou le comportement d’une personne qui a
perdu de l’intérêt pour une activité.

FILLES : filie du latin filia (« enfant du sexe féminin, jeune personne »), de l’ancien français
fille, fillie ; (dictionnaire universelle encyclopédique).Féminin de fīlĭus (« fils »)Enfant ou
personne jeune du sexe féminin (le Grand Robert).
Pour nous la fille est une jeune fille se situant au beau milieu de la période de l’adolescence.

SECOND CYCLE : L'enseignement secondaire couvre les degrés scolaires qui se situent
entre la fin de l'école primaire et le début de l'enseignement supérieur. Les systèmes retenus
par les différents pays sont très variés. L'enseignement secondaire est organisé sur sept années
en Cote d’Ivoire (CI), appelées première secondaire (6è, 5è, 4è, et 3è), deuxième secondaire
(2nde, 1ère et Terminale Tle) ou également humanités ou encore rénovées.
Pour notre part, le second cycle du secondaire concerne par la classe de seconde (2 nde),
première (1ère) et Terminale (Tle). Mais dans notre étude nous nous concentrerons sur les deux
premières classes du second cycle.

COURSE D’ENDURANCE : ‘La course’ est l’action de courir, mode de locomotion dans
lequel les phases d'appui unilatéral sont séparées par un intervalle. (Le Grand Robert).
Quant à la définition du mot «endurance» c’est l’aptitude à résister à la fatigue, à la souffrance
(Petit Robert). D’une façon générale, on entend par endurance la capacité d’une personne à
résister physiquement ou psychiquement à la fatigue (J. Weineck).
Définition scolaire de l’activité de la course d’endurance ou longue : l’élève est amené à
réaliser seul ou en groupe des courses de distances et de durées de plus en plus longues, dans

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des espaces non standardisés (cour d’école, piste, pelouse, sous-bois…), dans un souci de
performance mesurée.
La course d’endurance est un jeu d’enfant chez les élèves, la capacité d’endurance s’entraîne
par des courses continues présentant une grande variété de situations et par des jeux.

EPS : L’éducation physique et sportive (EPS) est une discipline d’enseignement qui s’adresse
à tous les élèves, quelles que soient leurs ressources.
Elle est pour certains élèves le seul lieu et le seul moment d’activité physique.
L’EPS a pour finalité de former un citoyen cultivé, lucide, autonome, physiquement et
socialement éduqué. Selon Milaret (1979) « c’est une discipline incluse dans les programmes
d’enseignement, grâce à laquelle l’élève développe et entretient particulièrement ses conduites
motrices et corporelles ».

2-1-2- Concepts implicites

Démotivation : La démotivation selon le dictionnaire (Larousse 2020) signifie : le fait d’être


démotivé c’est-à-dire, faire perdre à quelqu’un tout envie ou toute motivation, toute raison de
poursuivre un travail.
C’est l’absence de motivation.
Selon Maslow « les motivations d’une personne résultent de l’insatisfaction de certains de ses
besoins » (A. Maslow, 1943). Théorie de la motivation humaine.

Puberté : Selon Le Robert (2019) c’est le passage de l’enfance à l’adolescence ; ensemble


des modifications physiologiques et psychologiques qui se produisent à cette époque.
Chez la fille la puberté, les premières règles représentent une des étapes les plus importantes à
vivre. Au même titre que les changements physiques engendrés par la puberté.
En effet, le corps subi une métamorphose développement des seins, élargissement de la
hanche et du bassin d’où une prise de poids (Le Dictionnaire Médical 2019).

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2-2- Théories de référence
La course d’endurance au second cycle est l’une des activités les plus importantes dans la
formation des élèves. De ce point de vue, les acteurs doivent jouer un rôle déterminant pour
son bon fonctionnement. Ainsi, les théories suivantes ont permis d’élucider le désintérêt des
filles du second cycle pendant la course d’endurance.

2-2-1- Théorie des représentations sociales


La représentation sociale est un mode spécifique de connaissance. Dans un groupe social
donné, la représentation d’un objet correspond à un ensemble d’informations, d’opinions, et
de croyances relatives à cet objet.
« La représentation sociale est le produit et le processus d’une activité mentale par laquelle un
individu ou un groupe, reconstitue le réel auquel il est confronté et lui attribue une
signification spécifique » (Abic 1987).
Jodelet, 1989 montre que « les représentations sociales sont des systèmes d’interprétations
régissant notre relation au monde et aux autres qui orientent et organisent les conduites et les
communications sociales. Les représentations sociales sont des phénomènes cognitifs
engageant l’appartenance sociale des individus par l’intériorisation de pratiques et
d’expériences, de modèles de conduites et de pensée ».
En effet, ce sont des phénomènes cognitifs en relation avec le monde extérieur et les autres
qui guident nos pensées et conduites. Le concept de représentation sociale développé par
Jodelet va aider à l’analyse du désintérêt des filles du second cycle pendant la course
d’endurance.
La course d’endurance au second cycle fait partie des activités concourant a la bonne
formation des élèves à la fin du cursus scolaire. Ainsi, il est tout aussi important que les autres
activités. Cependant, les comportements observés chez les filles du second cycle montrent que
l’endurance ne fait pas l’unanimité. Le cadre spécifique de l’étude au LHB de Korhogo peut
expliquer des particularités qui font de cet endroit social qu’est l’école un champ social
particulier. Il s’agit à ce niveau d’identifier les logiques de fonctionnement et d’en dégager les
facteurs de désintérêt de l’activité.
Selon les logiques sociales qui fondent la course d’endurance au sein de l’EPS au sein des
établissements, les filles finissent par intégrer, avec le temps, un ensemble de valeurs qui les
prédispose à avoir certains comportements. D’après Bini, Ce sont ces acquisitions régulières
ou « habitus » en rapport avec l’EPS qui sont transmises d’une génération d’élèves à une

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autre. (2016, p.78). Cette théorie des représentations sociales est bien indiquée pour
comprendre la manière dont les filles du LHB perçoivent et définissent la course d’endurance.

2-2-2- La théorie de l’apprentissage de Piaget


Pour Piaget (1956), le jeu fait partie de l’intelligence de l’enfant parce qu’elle représente
l’assimilation fonctionnelle ou reproductive de l’individu. En effet, c’est un moyen
d’apprendre, de s’informer sur les objets, les événements. Autrement dit, c’est à travers le jeu
que l’enfant l’apprend mieux. Les aspects essentiels du développement de l’individu tels que
les capacités sensorimotrices, symboliques ou de raisonnement, sont celles qui conditionnent
l’origine et l’évolution du jeu. Ainsi, l’auteur associe trois (3) structures de base dans le jeu
avec les étapes évolutives de la pensée humaine :
1- le jeu est un exercice simple, similaire à celui des animaux.
2- le jeu est symbolique (abstrait).
3- le jeu avec des règles.
Le rôle de l’enseignant doit toujours s’adapter à ses élèves et leur comportement. L’apprenant
quant à lui doit être actif dans ses apprentissages et cherches de lui-même à construire le ses
de ses apprentissages.
Dans cette étude, la théorie piagétienne vient éclaircir le doute qui plane autour de la pratique
de la course d’endurance chez les filles. Il s’agit d’appréhender à travers les nouvelles normes
qui conditionnent la pratique de la course d’endurance au sein des lycées.

12
CHAPITRE III- REVUE DE LA LITTÉRATURE

3-1- État critique de la littérature sur la question (études empiriques)

Représentations des filles du secondaire pendant la course d’endurance en EPS


Selon une étude de Niederkofler, Hermann, Seiler et Gerlach (2015), bien qu’une grande
majorité de garçons se plaisent dans les activités faisant beaucoup appel aux capacités
physiques ou encore de type compétitif, elles sont peu prisées par les filles et suscitent chez
elles un grand désengagement. Ainsi, cette étude nous a permis de comprendre que la
motivation féminine dans une activité physique est fonction de la nature de cette activité ;
plus elle est intense ou physique, moins elle suscite de l’engouement chez les filles qui
prennent un recul vis-à-vis d’elle. Néanmoins, l’étude comporte des limites car elle n’étudie
que les filles en général.
Une recherche de Chalabaev et de Sarrazin (2009) a montré que les lycéens comme les
lycéennes adhèrent aux stéréotypes de sexe. Ils partagent la croyance en la meilleure
performance des garçons dans les activités plus intenses telles que la force, la détente ou à
l’endurance et des filles dans les activités moins intenses telles que la danse et la
gymnastique. À en croire cette étude, les lycéennes ont tendance à se sous-estimer dans les
activités athlétiques qu’elles jugent faites pour les garçons. Cela peut être une piste
d’explication des attitudes de ces dernières face aux épreuves de course. C’est dans cette
même optique qu’une analyse menée par Lentillon (2006) a démontrée que les élèves ont
effectivement intériorisé des stéréotypes de sexe « le sport [confondu avec l'EPS] est pour les
garçons ». Les filles sont moins actives que les garçons au plan moteur leurs résultats en EPS
peuvent en témoigner. Ces deux études prouvent que les filles en général se considèrent moins
actives ou physiques que les garçons en EPS car elles trouvent que les activités physiques ne
sont réservées qu’aux garçons.
Cependant, ces études ne montrent pas clairement le comportement ou l’indifférence des
filles lors de la pratique de l’endurance.
Vigneron affirme en 2004 que :
Les ressources morphologiques et physiologiques des élèves sont fort différentes
selon leur sexe, ces différences s’accentuant nettement à l’adolescence. Les
garçons, avantagés sur ce terrain, présentent des performances ou des
réalisations qui les situent en réussite plus fréquemment que les filles.

13
Les goûts différenciés à l’égard de l’engagement physique sont de ce fait couplés
à des réussites ou échecs contribuant à ébranler ou conforter l’estime de soi: au
fil de la scolarité les enseignants constatent un désengagement fréquent chez les
filles, cette moindre envie de pratiquer ou participer contribuant sans doute pour
une part non négligeable à une moindre réussite, elle-même liée à des ressources
différentes peu en accord avec les caractéristiques et exigences différentes des
APS auxquelles sont confrontés tous les élèves (chapIII : 340).
Cette analyse montre que les capacités physiques des élèves diffèrent selon le sexe. En effet,
les filles sont désavantagées sur ce terrain. C’est pourquoi, leurs résultats ont tendance à
décroître à l’adolescence. Par ailleurs, cela peut se comprendre par le fait que la socialisation
amène les filles à restreindre leur motricité pour correspondre davantage aux critères de
séduction, quand la virilité passe à cet âge par la force et la puissance.
Il faut noter que, bien que cette étude soit enrichissante, elle comporte des limites en ce sens
qu’elle ne fait pas ressortir le désintérêt des filles lors de la pratique la course d’endurance.
Une étude menée par Solmon, Lee, Belcher, Harrison & Wells (2003) a montré
que la perception qu’une activité soit plus ou moins appropriée à un sexe influe sur le
sentiment de compétence des élèves et leur confiance dans leur capacité de progrès.
Ainsi disent-ils :
L’EPS est une discipline à connotation masculine, les contenus d’enseignement qui lui sont
propres sont en effet liés aux pratiques sportives qui sont elles-mêmes porteuses de
valeurs masculines défi, compétition, affrontement, engagement physique intense,
dépense d’énergie... (p.175).
Vu sous cet angle, les programmes d’enseignement en EPS impactent négativement la
prestation des filles lors des cours. Ainsi certaines pratiques physiques sont en
inadéquation avec les habitus corporels et les schémas habituels de féminité auxquels
on les invite à adhérer. Alors beaucoup de filles abandonnent la pratique de l'activité
physique car cela entre en conflit avec leur identité féminine.
C’est d’ailleurs dans cette même optique que les études menées par Fontayne, Sarrazin
et Famose(2001) ont montré que les filles sont conscientes des connotations sexuées
des pratiques (danse, gymnastique…) faites pour elles et même guident leur envie de
s’investir, leur motivation à l’égard des contenus d’enseignement.
Toutes les études citées plus haut ont contribué plus ou moins à la compréhension du
phénomène du désintérêt des filles du second cycle pendant la course d’endurance,
même si elles comportent toutes des limites.
14
Celle qui se rapproche le plus de notre sujet est celle réalisée par Chalabaev et celle de
Sarrazin en 2009 car elle s’intéresse aux lycéennes.
Cependant, celle-ci est limitée dans la mesure où elles ne montrent pas exactement les
l’indifférence des filles lors de l’épreuve d’endurance.
Aussi, ne remarque-t-on pas qu’au fil de la scolarité, plusieurs filles se désengagent en EPS.
Leur faible envie de courir favoriserait sans doute un taux de désintérêt plus accru.
La course de durée est souvent envisagée de façon quantitative (courir longtemps) et
limitative (courir lentement); ces deux aspects, facteurs de monotonie, ne correspondent pas
vraiment au caractère de nombreuses filles et ainsi pas forcément à leurs attentes.
Cela ne s’expliquerait-il pas par les changements physiques qui s’opèrent en elles durant
l’adolescence ?

Changements physiques et désintérêt des lycéennes pendant la course d’endurance.

Une étude de Poortmans & Boisseau (2003, cité par Michel, Dessimoz, 2014, p.4) a montré
que lors de la transformation pubertaire, les garçons et les filles divergent au niveau du
développement physique. En effet :
Les différences inter-sexes sont visibles au niveau de la force musculaire et de l’endurance. La
femme développe un pourcentage de masse grasse plus important que l’homme. Celui-
ci possédera une masse musculaire plus grande qui lui procurera des capacités
physiques supérieures.
À en croire cette citation, les modifications physiques chez les filles entrainent une baisse
significative de leur productivité physique et d’endurance. En effet, cela s’explique par leur
pourcentage élevé en masse graisseuse. Malgré tout ces éclaircissements, cette étude contient
des limites car elle ne montre pas de façon précise l’influence des modifications physiques sur
le désintérêt des filles durant la course d’endurance.
Une autre étude de Biddle, Coalter, O’Donovan, MacBeth, Nevill & Whitehead (2005) a
démontré que l’adolescence, la puberté, les changements corporels et la recherche de
l’identité sexuelle compliquent généralement l’investissement des jeunes filles dans les
activités sportives, et plus particulièrement, l’apprentissage de l’éducation physique à l’école.
Les jeunes filles peuvent éprouver de la gêne, de la timidité voire de l’embarras quand il s’agit
de se produire en face d’autres élèves et notamment des garçons. Cette analyse permet de
comprendre le rapport entre les changements physiques chez les lycéennes et leur désintérêt
durant la course d’endurance.
15
D’après cette étude, l’adolescence, la puberté, les changements corporels rendent difficiles
l’attachement des filles aux activités physiques car leurs capacités physiques du point de vue
de l’agilité, de la force musculaire et de l’endurance baisseront.
Tout comme les auteurs précédents, Tanner (1962, cité par Annie, 2001, p.5) a aussi montré
dans son analyse que « chez les filles, le gain de poids est associé à une accumulation au
niveau des graisses ».
Cette citation permet d’affirmer que les capacités physiques des filles baissent avec la prise de
poids et de graisses toutes deux occasionnées par les changements corporels dus à la puberté.
Ces modifications freinent sans doute leur rendement physique.
Parmi les études citées ci-dessus, celle qui se rapproche le plus de la problématique du
désintérêt des lycéennes durant la course d’endurance, est celle de Poortmans et Boisseau qui
montrent clairement qu’à l’adolescence, la productivité physique et d’endurance des filles
baisse significativement.
Cependant, il faut souligner que ces études sont encore limitées car elles ne développent pas
clairement les attitudes des filles du second cycle pendant la course d’endurance en EPS.
La présente étude vient résoudre ce problème.
Face aux attitudes des lycéennes à l’endroit de la course d’endurance en EPS, quelle peut bien
être la part de responsabilité des enseignants ?

Pratiques enseignantes et désintérêt des filles pendant la course d’endurance en EPS


En EPS, à l’instar des garçons, les filles ont une attitude généralement neutre, les situations
d’apprentissage conditionnent leur investissement. Une étude a montré que :
Plus le (Sentiment d’Efficacité Personnelle [SEP]) des enseignants devient fort, plus
ceux-ci s’investissent dans les activités de formation continue et acceptent de
remettre en question leurs pratiques pour faire place à de nouvelles approches
d’intervention. Cerit (2013, cité par Gaudreau & Nadeau, 2015, p.30).
Cette étude a permis de montrer que l’enseignant doit adapter ses méthodes afin que les élèves
s’investissent dans les activités. Ainsi, les pratiques de l’enseignant conditionnent les
comportements des apprenants. Toutefois, il faut noter que cette étude comporte certaines
limites car elle n’étudie pas les actions de l’enseignant en lien avec le désintérêt des filles
pendant la course d’endurance.

16
Reinke, Herman et Sprick (2011) ont montrée qu’une bonne gestion de classe est également
constituée de stratégies d’intervention visant à gérer les comportements inappropriés des
élèves. Cela permet de comprendre que les mauvais comportements des élèves durant un
cours sont liés aux interventions ou pratiques de l’enseignant.
L’étude menée par State, Kern, Starosta et Mukherjee, (2011, p.15) vient en soutien pour
montrer que « les enseignants jouent un rôle majeur dans la mise en œuvre des mesures
préventives et correctives qui doivent s’actualiser au sein de l’école ». À en croire ces
derniers, les comportements des apprenants à l’école sont directement liés aux actes posés par
les enseignants. Ainsi, l’enseignant joue un rôle capital dans les comportements affichés par
les élèves durant les cours.
Ces études permettent certes d’expliquer les mauvais comportements des filles en relation
avec les pratiques de l’enseignant. Cependant, elles sont limitées en ce sens qu’elle ne parle
pas des mauvais comportements des filles lors de la pratique de l’endurance.
Selon Vigneron (op.cit) :
Les enseignants en EPS, sont sensibles à un certain dynamisme, à un esprit compétitif
qui les renvoie à leur propre image sportive passée et à leur identité professionnelle.
Les représentations de genre et l’ensemble des stéréotypes de sexe, avec lesquels les
professeurs discréditent les filles puis interagissent avec elles, déterminent sans doute
aussi les interactions effectuées en EPS : les filles « n’aiment pas le sport », « elles
sont assises », elles « discutent ». Or, selon certaines analyses faites, rien
n'empêcherait les garçons de posséder certaines caractéristiques « féminines »
(centrées sur la maitrise) et les filles certaines caractéristiques « masculines »
(centrées sur la pratique). De plus, Le climat de classe instauré par l’enseignant peut
jouer un rôle défavorable pour les filles dans le cadre des cours d'EPS puisqu'il
renforce les différences entre les sexes biologiques au niveau des attitudes, des
croyances et des performances. Puisqu'elles ne possèdent pas ces préalables
essentiels, les filles sont moins disposées à s'invertir dans les activités physiques qui
leur sont proposées dans un cadre scolaire. Le
problème réside dans 1'utilisation des modèles choisis par l’enseignant, ils sont tirés
des valeurs masculines, ce qui cause un écart au niveau du taux de participation et
des chances de réussite entre les filles et les garçons par le biais des choix d'activités
physiques, des niveaux d'interactions sociaux, des méthodes didactiques utilisées et
des attitudes encourues lors de la pratique au lycée.

17
Les enseignants d'EPS interagissent davantage avec les garçons plutôt qu'avec les
filles, c’est-a-dire que les filles reçoivent moins d'instructions de qualité et elles ont
moins d'occasions de s'exercer que les garçons dans le cadre des cours d'ÉPS. Quant
à la motivation des élèves, elle variera au fil des séances, mais leur attitude vis-à-vis
de la course de durée sera très vraisemblablement plus positive à la fin de la période .
Parmi les études citées ci-dessus, celle qui se rapproche le plus de la problématique du
désintérêt des lycéennes durant la course d’endurance, est celle de Poortmans et
Boisseau qui montrent clairement qu’à l’adolescence, la productivité physique et
d’endurance des filles baisse significativement.
Les études citées ci-dessus, ont contribué à la compréhension du phénomène des attitudes des
filles du second cycle pendant la course d’endurance. Parmi celles-ci, c’est celle de Vigneron
portant sur ‘La construction des inégalités de réussite en EPS au bac entre filles et garçons’
qui se rapproche la plus de notre phénomène car elle évoque les lycéennes en situation de
course d’endurance et les enseignants. Néanmoins, il faut souligner qu’elle ne fait pas
ressortir le désintérêt des filles lors de la course d’endurance.

3-2- Synthèse critique des travaux et spécificité du sujet

De nombreuses recherches ont été menées sur le phénomène des attitudes des filles du second
cycle pendant la course d’endurance. C’est le cas d’auteurs tels que Niederkofler, Hermann,
Seiler et Gerlach, Chalabaev et de Sarrazin, Lentillon, Vigneron, Solmon, Lee, Belcher,
Harrison & Wells, Fontayne, Sarrazin et Famose, Chalabaev et celle de Sarrazin, Poortmans
& Boisseau, Biddle, Coalter, O’Donovan, MacBeth, Nevill & Whitehead, Tanner, Cerit,
Reinke, Herman et Sprick, State, Kern, Starosta et Mukherjee, Vigneron dont les travaux nous
auront permis de lever le voile sur le comportement des filles. Certaines de ces recherches ont
plus ou moins contribué à la compréhension du phénomène des attitudes des filles du second
cycle pendant la course d’endurance. Mais il faut signifier qu’elles comportent certaines
limites. C’est-à-dire qu’elles n’étudient pas les attitudes des filles en situation de course
d’endurance.
Cependant, au-delà des changements physiques des files, leurs représentations et les pratiques
enseignantes, les attitudes des filles pendant l’épreuve de course d’endurance ne seraient-elles
pas liées aux choix du MEN ?

18
3-3- Formulation des hypothèses
De façon générale, l’hypothèse de recherche est un énoncé déclaratif qui précise une relation
anticipée et plausible entre des phénomènes observés ou imaginés (Fortin, 2010). Elle émane
de l’observation empirique, de la théorie et des résultats de recherches.

3-3-1- Hypothèse générale de recherche


Le désintérêt des filles du second cycle pendant la course d’endurance est dû aux mauvaises
représentations qu’elles se font de l’activité, aux changements physiques et aux pratiques
enseignantes.

3-3-2- Hypothèses opérationnelles

 Le désintérêt des filles pendant la course d’endurance est dû aux mauvaises


représentations qu’elles ont de ladite course.
 Le désintérêt des filles du secondaire pendant la course d’endurance est dû aux
changements physiques qui s’opèrent en elles.

 Le désintérêt des filles pendant la course d’endurance est causé par les pratiques
enseignantes.

Conclusion partielle

Dans cette première partie, il a été question de construire l’objet de l’étude, de définir le cadre
de référence théorique et conceptuelle et de faire la recension des études scientifiques
antérieures. Aussi, les questions et objectifs de recherche ont été définis avant de clarifier les
concepts.
Après avoir situé le cadre théorique il convient de passer à la deuxième phase du travail qui
est le cadre méthodologique de l’étude.

19
DEUXIÈME PARTIE :

FONDEMENTS D’ORDRE MÉTHODOLOGIQUE

20
CHAPITRE IV : CONSTRUCTION DU CADRE OPÉRATOIRE

4-1- Précision des variables de l’étude et leurs indicateurs


Les variables sont des éléments qui peuvent prendre plusieurs valeurs ou modalités. Aussi,
elles peuvent être utilisées comme un système d’expérimentation ou d’observation.
Les variables sont des paramètres manipulables ou non que le chercheur utilise pour mener
ses études afin atteindre ces objectifs. On compte deux types de variables qui sont : la variable
indépendante et la variable dépendante.
Les indicateurs quant à eux, sont des signes qui montrent l’existence d’une variable qu’elle
soit dépendante ou indépendantes.

Tableau 1 : Tableau des variables et leurs indicateurs

Variable indépendante Variables dépendantes Indicateurs

- Mauvaises Représentations Fatigante, astreignante,


épuisante, ennuyante,
difficile

Prise de poids,
Désintérêt développement de la poitrine,
élargissement du bassin,
-Changements physiques
augmentation du taux de
graisse.

Séance ennuyante,
exercices difficiles, feedback
- Pratiques enseignantes
désapprobateur, absence de
motivation.

21
CHAPITRE V : DESCRIPTION DU CADRE DE L'ÉTUDE, DE LA
POPULATION ET DE L’ÉCHANTILLON

5-1- Cadre de l’étude


5-1-1- Le champ géographique
L’étude a été réalisée à Korhogo précisément au Lycée Houphouët-Boigny (LHB) de
Korhogo.
Figure1 : Carte de localisation du Lycée Houphouët-Boigny dans la ville de Korhogo

22
Korhogo est la quatrième ville de la Côte d'Ivoire en termes de population et d'économie.

Elle est située au Nord de la Côte d'Ivoire à 635 km d'Abidjan et est le chef-lieu du District
des Savanes et de la Région du Poro. En langue sénoufo, elle signifie « héritage ». Elle a une
population estimée à 425547 habitants (2020). Géographiquement parlant, le département de
Korhogo est frontalier avec le Mali et le Burkina Faso. Le lycée au sein duquel s’est déroulée
la présente étude sur les attitudes des filles du second cycle pendant l’activité d’endurance, est
situé sur l’axe Korhogo-Kanawolo entre l’Université Péléforo Gon Coulibaly (UPGC) et le
nouveau stade en construction, il est situé entre trois villages : Pkatrakaha au nord, Dokaha à
l’est, Logogaha à l’ouest. Il est bâti sur 40 hectares. Le LHB est situé à l’entrée de la ville de
Korhogo. Il est un établissement mixte (c’est-à-dire qu’il comporte à la fois des filles et des
garçons, avec divers niveaux de la 6ème à la terminale).

5.1-2- Le champ social


La course d’endurance est une pratique sociale. Elle fait ainsi intervenir plusieurs acteurs de
l’école. Au LHB, différents acteurs venant de catégories sociales distinctes interagissent et
sont impliqués dans les attitudes des filles du second cycle pendant l’épreuve d’endurance,
objet de l’étude en cours.
D’abord, nous nous sommes intéressés à des acteurs issus de milieux professionnels
différents. C’est ainsi que le Ministère des sports a été représenté durant cette étude à travers
la direction de l’OISSU de Korhogo où les échanges avec le délégué chargé des compétitions
nous ont permis de connaitre la place que joue les activités athlétiques au sein du sport. Aussi,
de voir leurs performances lors des compétitions sportives.
De plus, les échanges avec les coordinateurs de l’EPS 1 des différents lycées nous ont permis
d’apprécier de manière générale les taux de performance des filles du secondaire dans les
activités athlétiques (les courses).
Ensuite, l’étude nous a conduit à l’antenne régionale de la formation continue et de la
pédagogie de Korhogo dépendant du MENET. Nous y avons interrogé le coordonnateur
régional de la pédagogie de l’EPS M. Traoré Yayiéri sur le rendement des filles du second
cycle en endurance dans la zone. Ainsi, il nous a informé sur les éventuelles attitudes et
performances que peuvent avoir ces dernières.

1
Communément appelé les ‘coordo’, ils sont chargés de coordonner tout ce qui concerne les APS
23
Enfin, nous avons pris en compte trois catégories sociales directement concernées par la
pratique des courses d’endurance en EPS au sein de l’établissement:
- Les élèves filles, actrices au centre de l’éducation scolaire, les élèves du second cycle en
général et spécifiquement les filles. Elles sont importantes dans la compréhension positive ou
négative du phénomène « attitudes des filles ».
-Les enseignants d’EPS constituent la seconde catégorie de personnes concernées par l’étude.
En tant qu’acteurs chargés de la formation et de l’évaluation des élèves en EPS, ces derniers
nous ont informé sur les pratiques enseignantes, les conditions de pratique des épreuves
d’endurance et le comportement des filles vis-à-vis de l’endurance. Aussi, ils nous ont aidés à
saisir le sens et les objectifs de la discipline.
- Les administrateurs scolaires : de façon spécifique nous avons interrogé le chef
d'établissement, les éducateurs qui nous ont fournis des archives portant sur le taux de
participation des filles aux activités physiques en EPS au LHB. Ils sont en effet, les premiers
responsables du lycée. Même s’ils dépendent de la Direction Régionale de l’Enseignement
National (DREN), la pratique de l’EPS dépend en partie de leur gestion.
En résumé, différents acteurs sociaux issus de catégories sociales distinctes ont permis d’avoir
des informations relatives à la course d’endurance en vue de comprendre les attitudes des
filles du second cycle au sein des établissements secondaires.

5-2- Population d’étude

Cette étude porte spécifiquement sur les élèves filles du second cycle du LHB KGO.
Cette population est constituée des filles de la classe de seconde et première.

5-3- Échantillon

Les sujets sont importants pour mener à bien une étude. Ainsi sont inclus dans cette étude les
filles de la classe de seconde et de première du LHB toutes séries confondues (literreraires A
et scientifique C et D) Ce sont des jeunes filles qui ont volontairement accepté de participer à
cette étude.
Sont exclues tout les élèves garçons, filles du premier cycle. De plus, les filles venant des
classes de terminale sont toutes exclues. Ainsi notre l’échantillon est constitué de 100 sujets
(filles).

24
CHAPITRE VI: MÉTHODES DE COLLECTE ET D’ANALYSE DES
DONNÉES

6-1- Méthodes de collecte de données

6.1.1. Instruments de collecte de données

6.1.1.1- La grille d’observation


Elle a permis de faire ressortir l’angle sous lequel les évènements devraient être observés et
aussi le type de comportement qu’on recherche.
Ainsi, l’accent a été mis sur les mauvais comportements à savoir (ne pas exécuter ce qui a été
demandé, marcher, s’asseoir au cours, négliger le cours…) durant la pratique de l’endurance.

6.1.1.2- Le questionnaire
C’est un instrument de collecte des données le plus utilisé par les chercheurs. Ensemble de
questions fermées, le questionnaire exige la participation des réponses écrites susceptibles
d’être traitées au moyen de logiciels spécifiques aux analyses des données quantitatives
(Fortin, op.cit).
Son élaboration tient fondamentalement compte des objectifs de la recherche. Ces objectifs
sont formulés sous la forme de questions, puis ordonnés et révisés avant d’être prétestés.
Il a été adressé à 100 élèves filles et a porté sur les points suivants :

-les questions relatives à la personnalité des filles

- L’intérêt de la pratique de l’EPS et de la course d’endurance

- Attitudes et interactions durant la séance de course d’endurance

- Suggestions lors de la pratique de la course d’endurance

Nous nous servirons de la grille de lecture et de la grille d’observation comme instruments de


collecte des données.
 Administration du questionnaire

Dans cette étude, le face à face a été choisi comme mode d’administration du questionnaire.
Cela s’est déroulé dans l’enceinte du LHB, après le cours d’EPS. Pendant la distribution du
questionnaire, il a été effectué un contrôle systématique des questionnaires afin de s’assurer
du remplissage correct.

25
6.1.2- Procédure de collecte de données

6.1.2.1- Les techniques utilisées


Trois techniques seront utilisées dans le cadre de cette étude à savoir la recherche
documentaire, l’observation et l’entretien.

6.1.2.1.1- L’étude documentaire


La recherche documentaire constitue la première étape de collecte des données. Elle vise,
entre autre, à faire l’état de lieux des travaux (documents ou archives scientifiques,
administratifs, de presse, etc.). Tout ceci, soumis à une critique rigoureuse (en rapport avec les
objectifs de l’étude) en vue de leur utilisation (N’da, 2006).
L’attention est portée ici sur les documents écrits. Ainsi, nous avons fréquenté la bibliothèque
du Ministère des Sports de Korhogo et celle du LHB KGO en vue de mieux cerner les
attitudes des filles du second cycle durant la course d’endurance. Il a donc été recueilli des
données portant sur les performances des filles en endurance à l’école et à l’OISSU. Aussi,
nous avons aussi eu recours à la documentation en ligne (sur Internet) à partir des moteurs de
recherche tels que (Google shcolar, et des portails comme revues.org, persee.fr). Internet a
permis d’enrichir la documentation. Ces différents moteurs de recherches ont permis d’avoir
accès, non seulement à des ouvrages et articles d’acteurs de références en EPS portant sur
l’athlétisme, mais aussi à des thèses en STAPS/EPS, de sociologie qui ont traité de l’EPS.

6.1.2.1.2- L’observation
L’observation consiste pour le chercheur à observer un phénomène se dérouler et à le noter.
Il s’agit, en clair, de noter le comportement des acteurs, la période et le lieu de leur
déroulement. Tout cela en relation avec l’étude. Il existe deux types d’observations à savoir
l’observation neutre (ou directe) et l’observation participante (Kouadio, 2019).
En effet, selon N’da (op. cit.), l’observation directe est une observation de visu ; le chercheur
est présent sur le terrain : il perçoit, mémorise, note. Elle concerne des comportements au
moment où ils se déroulent.
Ainsi, elle consiste pour le chercheur à prendre distance vis-à-vis du phénomène étudié afin
d’éviter de l’influencer.
Quant à la seconde observation, elle consiste à s’imprégner dans le déroulement du
phénomène afin de contourner certaines contraintes pouvant empêcher l’obtention de
l’information et de mieux saisir les réalités.

26
Dans cette étude, c’est l’observation neutre qui a été privilégiée. Celle-ci a été bien réalisée
avec l’accord de tout le CE EPS du LHB.
Il a donc été possible d’apprécier les pratiques des enseignants (au niveau de la pédagogie,
des consignes) et des élèves filles (notamment celles de 2 nde et première de tous les niveaux
confondus) pendant la course d’endurance.

Il a aussi été suivi les relations entre les enseignants et les apprenants c’est-à-dire la façon
dont les élèves, plus précisément les filles, se comportent pendant la course d’endurance en
EPS, leurs comportements vis-à-vis de l’activité et del’enseignant et aussi le comportement
des enseignants vis-à-vis des filles. Par ailleurs, le cadre de pratique et l’effectif de la classe a
été contrôlé.

6.1.2.1.3- L’entretien
L’entretien (ou l’entrevue ou encore l’interview) est un échange construit entre le chercheur et
l’enquêté en vue d’obtenir des informations sur un phénomène étudié. Mieux, il consiste en
un mode particulier de communication verbale entre deux personnes : un intervieweur qui
recueille l’information et un répondant (enquêté) qui fournit les données (Fortin, op.cit).
L’entretien semi-directif ou semi-dirigé a été utilisé dans cette étude. Cette technique donne la
possibilité à l’enquêté de s’exprimer librement sans pour autant sortir du cadre de la
recherche.
Ainsi, au cours de l’étude, un guide d’entretien semi-directif sera administré à 10 personnes
- les filles du second cycle
- les enseignants d’EPS
-des responsables administratifs de l’établissement.
-Il a été question d’entretien avec les enquêtés du Ministère du Sport de Korhogo (MSK) en
vue d’avoir plus de précision sur les significations sociales.

*Les entretiens avec les filles du second cycle ont porté sur les points suivants :

- perceptions de la course d’endurance

- ressentiment pendant la course d’endurance

- l’objectif de la course d’endurance

- Conditions de pratique de la course d’endurance

27
*Les entretiens avec les enseignants d’EPS ont porté sur les points suivants :

-Organisation des activités athlétiques de course ;

- Perceptions de l’athlétisme par les filles

- Conditions de pratique et exercices pour la course d’endurance

- motivation des filles durant l’endurance

-feed-back donnés

*Les entretiens avec les responsables administratifs de l’établissement et les enquêtés du


MSK ont porté sur les points suivants :

-Organisation de l’EPS ;

- Perceptions de l’athlétisme

- Conditions de pratique des activités athlétiques au LHB et en compétition

- Bilan des infrastructures et du matériel pour les activités de course au LHB et en


compétition.

6.1.2.2- Les phases de l’enquête

6.1.2.2.1- Les enquêtes exploratoires

Elles permettent de cibler et de connaitre les acteurs, l’environnement de l’étude et aussi de


faire les premiers constats du déroulement du phénomène à l’étude. De plus elles aident à la
construction de la problématique et à la préparation de l’enquête.
Dans la présente étude, elles ont permis de beaucoup échanger avec les acteurs impliqués
dans la gestion de l’EPS, d’avoir des informations nécessaires à la construction de l’objet
d’étude. Les enquêtes se sont déroulées sur 4 mois.
Du 30 septembre 2019 au 11 octobre 2019, le LHB KGO a été exploré. Durant cette phase,
nous avons eu des entretiens avec 3 filles du second cycle et avec 7 enseignants d’EPS. Ces
entretiens ont permis d’appréhender quelques raisons qui expliquent le désintérêt des filles
pendant la course d’endurance. En décembre 2019, nous avons contacté des administrateurs
du Ministère des Sports de Korhogo et du CE EPS du LHB afin de préparer l’enquête. Les
explorations ont continué jusqu’en janvier 2020.Les enquêtes exploratoires ont permis de
collecter des données.
28
Ces données ont servi à apprécier et préciser quelques aspects des problèmes liés aux attitudes
des filles du second cycle pendant la course d’endurance et à faire des comparaisons avec les
données chiffrées. Ces informations ont été d’une importance capitale car elles ont permis de
mener véritablement notre étude.

6.1.2.2.2- La pré-enquête
Comme son nom l’indique, c’est la phase qui précède l’enquête. Elle consiste à préparer
techniquement l’enquête c’est-à-dire cibler les catégories sociales qui feront l’objet d’enquête,
obtenir les différentes autorisations d’enquête, sensibiliser les acteurs cibles sur les conditions
et la date du déroulement de l’enquête, etc. Selon Grawitz (1981) la pré-enquête est une
enquête portant sur un petit nombre d'enquêtés ou de documents pour tester les hypothèses et
le questionnaire, avant d'entreprendre l'enquête elle-même.
Ce volet de l’étude a duré 2 jours et s’est déroulé au Lycée Moderne de Korhogo
(LYMOKO). La pré-enquête a servi à tester et à réajuster les outils de collecte de données, le
questionnaire et le guide d’entretien. Elle a aussi permis de bien planifier les rendez-vous
d’enquêtes.

6.1.2.2.3- L’enquête proprement dite


D’après Kouadio (2019), « l’enquête est l’une des stratégies les plus sollicitées dans les
sciences sociales. Elle vise à obtenir des informations en interrogeant systématiquement des
individus d’une population déterminée. Elle favorise l’utilisation du questionnaire, de
l’entretien ou du sondage ». Ainsi, elle est la phase de collecte de données à l’aide de
différents outils. Pour la présente étude, cette phase du travail s’est déroulée du 05 Février au
22 février 2020.

6.1.2.3- L’échantillonnage
L’échantillonnage est le processus par lequel un groupe de personnes ou une portion de la
population (échantillon) est choisi en vue de représenter une population entière. Comme il
s’agit de tirer des conclusions précises sur la population à partir d’un groupe plus restreint de
personnes, il est essentiel de choisir soigneusement l’échantillon, afin qu’il représente
fidèlement la population visée (Kouadio, 2019).
Dans le cadre de cette étude, il a été nécessaire de recourir à la méthode d’échantillonnage
probabiliste ; méthode qui selon Kouadio (op.cit) consiste à former un échantillon d’éléments
par un processus de sélection aléatoire.

29
Cela signifie que chaque élément de la population a une chance égale ou une probabilité non
nulle d’être choisie pour faire partie de l’échantillon. Aussi, chaque élément choisi a une
probabilité égale de posséder un certain nombre de caractéristiques propres à la population.
C’est ainsi que la technique d’échantillonnage aléatoire simple à permis de reproduire
l’échantillon. Le choix de cette technique se justifie principalement par le fait qu’elle permet
de réduire le risque d’échantillonnage et d’accroitre la représentativité.
En ce qui concerne la taille de l’échantillon, elle dépend principalement :

 des conditions matérielles d’accomplissement de l’étude ;

 du niveau de précision recherché.

Il a été retenu un taux de sondage (F) de 17% pour la constitution de l’échantillon d’élèves
(n), à partir de la population mère (N= 611). Nous avons procédé au calcul suivant : n=NxF ;
soit n=103,87 d’où n=100.

6-2- Traitement statistique de données


Avant d’évoquer les outils de traitement et d’analyse des données, nous allons décrire le
déroulement de l’enquête et le plan d’analyse des données.

6-2-1- Description du déroulement de la collecte des données


La collecte finale des informations auprès des différents interlocuteurs s’est déroulée sur 17
jours, elle a eu lieu suite au pré-test des instruments de collecte de données. Celle-ci a connu
plusieurs perturbations dues à la pandémie du coronavirus, mais a été possible grâce à la
réouverture des écoles.
Durant cette phase, les entretiens ont été difficiles à réaliser à cause du non-respect des
rendez-vous par les enquêtés. Le plan d’enquête n’était donc pas précis. Les entretiens ont été
faits selon la disponibilité des interlocuteurs.

Les questionnaires ont été administrés aux élèves en classe, grâce à une autorisation du
proviseur du LHB. Ces dernières étaient tenues de renseigner le questionnaire sur place en
suivant nos explications. L'administration du questionnaire d'enquête s’est faite à l’école et
n’était adressée uniquement qu’aux filles des classes de seconde et première toutes séries
confondues. Après l’administration, les questionnaires ont été rassemblés pour être codifiés,
puis traités et analysés.

30
6-2-2- Description du plan d'analyse et traitement des données (outils de traitement de
données)
Avant d’analyser les données, il convient pour le chercheur de procéder au dépouillement
des fragments de données qu’il a en sa possession. Nous avons eu recours au
dépouillement informatique. Le but ici est de rendre les réponses exploitables et
opérationnelles. Cela requiert au préalable une phase de conception en vue de préparer le
travail.
La phase de conception a consisté à codifier les réponses et les informations ainsi que
l'identification statistiques des variables. Il s'agit en effet d'attribuer un code d'identification
pour chacune des variables et de leurs modalités respectives.
Chaque variable doit être par la suite, spécifiée quant à sa nature qualitative ou
quantitative. Pour ce qui est de la phase de réalisation pratique du dépouillement des
données recueillies sur le terrain, nous avons opté pour la technique d'analyse descriptive
des tris à plats ainsi que le tri croisé pour certaines questions, permettant de déterminer les
répartitions des répondants selon le caractère considéré. Pour le dépouillement, nous avons
constitué une base de données saisie sur Excel. Cette base de données a fait l’objet d’un
traitement à l’aide du logiciel SPHINX plus2 qui a permis de faire ressortir plus rapidement
les tendances et les corrélations qui existent entre les informations.

6-2-3- Analyse des données (tests d’analyse de données)

L’analyse de contenu est une technique qui permet de collecter des informations dans des
documents et de rendre compte des discours. N’da (2002 : 79) a montré que « cette technique
concerne l’utilisation de modèles systématiques de lecture qui impliquent des modèles assez
précis d’analyse et d’interprétation des textes ». Cette technique a permis d’analyser des
discours liés aux attitudes des filles pendant la course d’endurance. Dans ces discours
d’acteurs, il a été déterminé, les expressions récurrentes désignant le désintérêt des filles
durant la course d’endurance.
Aussi, il a été saisi dans les réponses des acteurs, les paradoxes, les contradictions et les
accords qui animent les interactions pendant la course d’endurance. L’analyse de contenu a
fondamentalement permis d’analyser et d’interpréter les réponses issues des entretiens.

31
6-3- Difficultés rencontrées dans la réalisation de l’étude

Nous avons été confronté à plusieurs difficultés au niveau de la documentation, des


procédures administratives.
La documentation en matière de course d’endurance en Côte d’Ivoire a été difficile du fait de
l’indisponibilité de certaines données dans les administrations. Au ministère des sports de
Korhogo, les demandes des données relatives à la course d’endurance en EPS sont restées
sans suite. Aussi, le rassemblement des informations concernant le taux de participations des
filles à la course d’endurance à l’OISSU a posé de nombreux problèmes pour faute
d’inexistence de données. Pour pallier ces difficultés, nous nous sommes référé à des
témoignages donnés par des anciens professeurs d’EPS et inspecteurs de Korhogo. C’est ainsi
qu’il a été possible d’accéder aux informations. Au niveau des établissements, la suspension
des cours du fait de la pandémie du Covid-19 a vraiment bouleversé le chronogramme.
Il convient de retenir de cette analyse, que de nombreuses difficultés ont été rencontrées. Face
à celles-ci, la relation d’enquête a été le moyen principal qui a permis d’accéder aux
informations nécessaires.

Conclusion partielle
La deuxième partie de ce travail a été consacrée d’abord à la présentation, et à la description
du cadre de l’étude. Ensuite, le cadre méthodologique a permi d’appréhender le champ de
l’étude avec des techniques précises et d’élaborer le modèle d’analyse, ainsi que les méthodes
servant à analyser et interpréter les données recueillies. Enfin, les difficultés rencontrées ont
été énoncées. Après avoir collecté les données grâce à des techniques et outils spécifiques, il
convient de procéder à l’analyse et à l’interprétation de ces données.

32
TROISIÈME PARTIE : RESULTATS

33
CHAPITRE VII : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

7-1- Présentation, analyse et des résultats


Cette partie consiste à présenter, à décrire et analyser les résultats de la recherche.
Le chercheur montre sa capacité de rédaction à travers l’analyse des résultats.
En réalité, dans la présentation des résultats de la recherche, le chercheur rend compte de
l’analyse des données réalisé au moyen des différentes techniques d’analyse. Les résultats
découlent de l’analyse qualitative ou quantitative des données recueillies auprès des enquêtés
et sont présentés de manière à fournir un lien logique avec le problème de recherche.
(Kouadio, op.cit).

o Aperçu global des données

Nos enquêtées sont toutes des filles, et elles ont l’âge compris entre 14 et plus de 19 ans.
D’abord sur 100 filles, les plus jeunes c’est-à-dire celles qui se situent dans la tranche d’âge
de 14 à 16 ans sont minoritaires avec 18% soit 18 personnes.
Ensuite, les moins âgées (de 17 à 19 ans) sont celles qui sont majoritaires avec 57% soit 57
filles. Enfin, les plus âgées (plus de 19 ans) sont au nombre de 25 filles soit 25%.Le tableau
ci-dessous confirme mieux cela.

Tableau 2 : répartition des filles par tranche d’âge


Tranche d’âge Nombre %

14 à 16 ans 18 18,0%

17 à 19 ans 57 57,0%

plus de 19 ans 25 25,0%

100 100,0%
Total
Source : Les enquêtées, 2020

34
7-1-1- Représentations et attitudes des filles du second cycle pendant
l’endurance

7-1-1-1- Un manque d’intérêt vis-à-vis de la course d’endurance au LHB

7.1.1.1.1- Une inconsidération élevée à l’égard de la course d’endurance auprès des


jeunes filles du LHB

Photo 1 : Des filles de la classe de 1ère D2 qui après 3 tours du terrain pendant une séance
d’endurance arrêtent subitement le cours et vont s’asseoir sous prétexte qu’elles ont le
vertige.

Source : Les enquêtées, 2020

35
La course d’endurance, l’activité la moins appréciée au LHB

Parmi toutes les activités pratiquées au LHB, la course d’endurance est celle qui est la moins
appréciée par les filles à cause de ses courses longues et difficiles.

100
90
80
70
60
50
Les enquêtées

40
30
20
10
0
ce se qu
e ds ur eu
r on
r an ites ti p oi ute u ati
du ev na
s
de ha ng na
t
en d m r n lo
’ se e e n
d
ur Gy an
c
au
t
ut
e
r se o L S a
u C S
Co

Source : Les enquêtées, 2020

Figure 2 : la répartition des filles selon leur attachement aux activités physiques.

Le graphique ci-dessus nous révèle que presque toutes les enquêtées sont plus attachées aux
activités telles que la natation et la gymnastique. 91% des élèves apprécient la natation contre
4% qui apprécient la course d’endurance. Aussi, 88% accordent beaucoup d’intérêts à la
gymnastique contre 4% toujours pour l’endurance. Après ces deux activités les plus
pratiquées, viennent les activités de sauts : le saut en longueur et le saut en hauteur qui sont
aussi appréciées respectivement par 55 filles soit 55% et 43 filles soit 43%. Le lancer de poids
fait partie des activités physiques les moins appréciées 12%.
Aussi, il convient de noter que les activités de course sont les moins appréciées du fait de
leurs intensités trop élevées pour les filles ; c’est le cas de la vitesse avec un taux de 26% et de
l’endurance avec 4%. C’est d’ailleurs pour cette raison que certaines filles ont déclaré lors
des entretiens : « on n’aime pas courir c’est tout ! ». Cela corrobore les résultats obtenus.

36
La course d’endurance, une activité détestée par plusieurs filles du second cycle du LHB

La course d’endurance n’est pas seulement dépréciée par toutes les filles du second cycle.
Certaines reconnaissent que l’activité est supportable et divertissante. Toutefois la proportion
des filles qui déprécie voire même déteste est élevée comme la figure ci-dessous l’indique.

60.00%
50.00%
% des enquêtées

40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
e
nt te
ra an bl
e e
,e a
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r ta cil le e
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A
ité an ti
cti
v ité ité
ctiv us Ac A ctiv ctiv
A am A A
iv té
ti
Ac

Source : Les enquêtées, 2020

Figure 3 : la répartition des filles selon leurs opinions sur l’endurance.

Le graphique précédent dévoile que la majeure partie des filles du second cycle du LHB a une
mauvaise image de l’endurance. En effet, 53% des filles trouvent que cette dernière est très
difficile à pratiquer contre 9% qui affirment qu’elle est supportable. En somme, celles qui
reconnaissent que l’endurance est détestable et désagréable sont plus nombreuses que celles
qui l’apprécient. Elles représentent 37% des filles. Néanmoins, celles qui trouvent cette
activité amusante et divertissante sont les moins nombreuses avec 1% des filles. Il convient
aussi de noter qu’aucune fille n’a trouvée l’endurance plaisante ou attirante.

Cette proportion élevée des filles qui déprécient l’endurance révèle que la pratique de
l’activité est dominée par les détractrices.
Outre cela, certaines filles ont fait ces confidences lors des entretiens : « Monsieur,
sérieusement là, la course d’endurance ne doit pas exister ni en second, ni en première pour
nous les filles car elle devient trop difficile pour nous ».
37
Les filles qui apprécient beaucoup l’activité c’est-à-dire qui la trouve plaisante et attirante
sont quasi inexistantes (tableau 3). Cette faible proportion de ces dernières dans la course
d’endurance s’explique par l’incapacité de ces jeunes élèves à accéder aux clubs d’endurance
en vue de s’entrainer convenablement.
Tableau 3 : Répartition des filles selon leurs opinions et les tranches d’âge

Tranches Activité Activité Activité


Activité Activité Activité
d'âges/opinion plaisante, amusante et très Autres TOTAL %
supportable désagréable détestable
sur l'activité attirante divertissante difficile

14 à 16 ans 0 1 8 3 1 3 0 16 16%

17 à 19 ans 0 0 3 36 6 7 0 52 52%

plus de 19 ans 0 0 0 14 5 13 0 32 32%

TOTAL 0 1 11 53 12 23 0 100 100%


Source : Les enquêtées, 2020

Ce tableau ci-dessus nous dévoile que la tranche d’âge comprise entre 14 et 16 ans est
constituée de 9 filles (soit 9%) qui trouvent l’endurance supportable et divertissante, et de 7
filles (7%) qui la trouve très difficile, désagréable et détestable. Ces filles sont les plus jeunes
et représentent 16% de nos enquêtées. Les filles ayant l’âge compris entre 17 et 19 ans
représentent 49% des filles qui déprécient l’endurance et comptent du coup le plus grand
nombre de détractrices. Toutes les filles de plus de 19ans avouent ne pas aimer pratiquer
l’activité. Ces dernières représentent 32% des enquêtées.

38
Ces différentes proportions sont rendues possibles à travers la réalisation de la figure
suivante :

60

50
Les enquêtées

40

30

20

10

0
14 à 16 ans 17 à 19 ans plus de 19 ans

appréciatrices dépréciatrices

Source : Les enquêtées, 2020

Figure4 : répartition des filles selon leurs opinions et les tranches d’âge.

Cette figure révèle que la tranche d’âge de 17 à 19 ans compte plus de dépréciatrices (ou
détractrices, qui n’aiment pas) de la course d’endurance, suivie de celle de plus de 19 ans qui
quant à elle ne compte aucune appréciatrice (ou admiratrices, qui aiment) car étant composée
exclusivement de dépréciatrices.
La tranche d’âge de 14 à 16 ans, les plus jeunes, compte plus de filles qui apprécient la
pratique de l’endurance (9%) contre 7% qui la déprécient. Ce sont des filles frêles qui aiment
encore beaucoup courir et jouer entre les temps de cours.

39
Conclusion partielle
La course d’endurance est perçue par les lycéennes comme une activité difficile à pratiquer,
ennuyante, méprisable et réservée qu’aux garçons. Parmi toutes nos enquêtées, seulement 4
filles apprécient l’endurance contre 96 qui n’aiment pas la pratiquer. La majorité des filles n’a
d’yeux que pour la natation et la gymnastique. L’élément le plus préoccupant c’est que,
seulement 1% des filles reconnait avoir de l’attirance envers la course d’endurance contre
53% qui la trouve très difficile. Cela prouve clairement que les filles du LHB en général,
n’apprécient pas cette activité car elles en ont des représentations négatives. Elles préfèrent
les activités où l’on court moins à savoir : la gymnastique, la natation, les sauts et les lancers.
Cependant, les courses ne viennent qu’en dernier plan.
Considérée comme activité dépréciée, la course d’endurance n’est pratiquée par les filles que
par obligation car elle sera évaluée. C’est dans cette dynamique que l’endurance est méprisée.

40
7-1-2- Changements physiques et désintérêt des filles du second cycle pendant la course
d’endurance

7.1.2.1-Un corps en perpétuel développement durant le cursus scolaire.

La course d’endurance : une activité devenue plus compliquée pour le corps des filles
du second cycle du LHB.
Nombreuses sont les filles qui reconnaissent avoir eu jadis une très bonne aisance corporelle
lors de la pratique de la course d’endurance. Mais, aujourd’hui, cette aisance a disparue à
cause des métamorphoses physiques que le corps a subi.

Au primaire et au collège Au lycée

Autres Autres
2% 3% Course
Sup- trop dif-
portable ficile
32%Très facile Course
pour le 41%
trop
corps
66% longue
56%

Sources : Les enquêtées, 2020

Figure 5 : la répartition des opinions des filles par niveau d’étude sur l’endurance selon
leurs difficultés

Les figures ci-dessus nous indiquent que les opinions des filles sur l’endurance varient selon
leur niveau d’étude. Ainsi, au primaire et au collège 66% des filles trouvent que l’endurance
est très facile pour leurs corps contre 32% qui la trouve juste supportable. De plus, 2% des
filles ne se sont pas prononcées pour faute de maladie. Par contre, arrivées au second cycle,
56% de ces filles ne la trouve plus ‘supportable’ disent-elles car devenue selon elles ‘trop
longue’ et 41% affirment même qu’elle est ‘trop difficile’ pour elles. Ce changement radical
de position arrivé au second cycle est dû à la métamorphose physique que le corps a subi.
Comme si cela ne suffisait pas, 3% de ces dernières avouent qu’elles la déteste !

41
Ainsi, au LHB, les problèmes liés au poids des filles lors de la pratique de l’endurance
existent comme nous l’on signifié certaines filles de la classe de second et de première : « on
arrive plus à bien courir comme on le faisait avant », elles ajoutent que « cela est dû à l’âge
qui a entrainé le développement de notre poitrines et à la prise du poids ».

7.1.2.2- L’activité la plus répugnée par les filles lourdes (ayant des poids élevés).
La course d’endurance est l’activité la plus rejetée par les filles rondes et plus âgées du LHB.
Cela est dû à la prise de poids ; au développement de la poitrine et du bassin. Toutefois, il faut
noter que parmi toutes nos enquêtées, les filles qui ont le poids compris entre 50 et 60 kg sont
les plus nombreuses avec 57 % suivies de celles qui pèsent de 60 à 70 kg avec 25 % et celles
de plus de 70 kg qui sont minoritaires avec 7%. Néanmoins les plus légères (de 40 à 50kg)
représentent 11%.

Tableau 4 : Répartition des filles selon leurs poids et leur forme physique.

Poids/forme Aucun corps trop lourd problèmes


Autres TOTAL
physique problème dû au poids physiques %
entre 40 et 50 kg 8 0 1 0 9 9%
entre 50 et 60 kg 16 33 2 0 51 51%
entre 60 et 70 kg 1 25 4 2 32 32%
plus de 70 kg 0 7 1 0 8 8%
TOTAL 25 65 8 2 100 100%
Source : Les enquêtées, 2020

Il ressort de ce tableau que la majorité des filles qui ne s’adonnent pas assez à l’endurance
sont celles qui ont des poids élevés et des antécédents de blessures.
Certaines enquêtées obèses du lycée ont avoué lors de nos entretiens que « Monsieur
sincèrement dit, je déteste courir ! ».
Elles ont des poids compris entre 50 et plus de 70 kg et représentent 72% des enquêtées. En
effet, parmi elles, la tranche de poids de 50 à 60 kg est celle qui regroupe le plus de ces filles
avec 35%, suivie de la tranche de 60 à 70 kg avec 29%. Les filles de plus de 70kg sont les
plus lourdes, et même si elles sont moins nombreuses (8 filles) elles comptent à majorité les
filles ayant un corps trop lourd avec des problèmes physiques. Elles représentent 8%.

42
Les filles les plus frêles sont celles qui ont le moins de problèmes de poids et de physique.
Ces dernières représentent 9%. Elles sont assez légères et sont beaucoup actives au plan
physique.

35

30

25
Les enquêtées

20 entre 40 et 50 kg
entre 50 et 60 kg
15 entre 60 et 70 kg
plus de 70 kg
10

0
Aucun problème corps trop lourd problèmes autres
dû au poids physiques

Source : Les enquêtées, 2020


figure 6 : répartition des filles selon leurs poids et leur forme physique.

43
Conclusion partielle
Les changements physiques des filles influencent fortement leurs productions physiques.
L’analyse a montré que l’âge et le poids des filles du second cycle du LHB impactent
considérablement leur rendement physique lorsqu’il s’agit de courir pendant longtemps.
Nombreuses sont les filles qui durant l’école primaire étaient beaucoup plus actives au plan
physique. Cependant, elles ont perdu leurs habiletés physiques d’autrefois. Cela s’explique
par le fait que durant l’enfance elles étaient légères et l’âge était moins avancé. La puberté et
la prise de poids chez les filles provoquent une prise de masse graisseuse (Biddle et al.,2005).
Cela entraine une baisse des capacités physiques.

44
7.1.3- Pratiques enseignantes et désintérêt des filles du second cycle pendant la course
d’endurance

7.1.3.1- la course d’endurance, un cours où les filles ne sont pas suffisamment motivées
et encouragées par les enseignants

8%

37% Cours avec motivation et avec encouragement

Cours presque sans motivation et avec peu d’encouragement

Cours sans motivation et sans encouragement


55%

Source : Les enquêtées, 2020

Figure 7 : répartition des appréciations des filles sur la manière dont les enseignants
dispense le cours d’endurance.

Ce graphique ci-dessus nous enseigne que les filles qui trouvent que les enseignants ne les
motivent pas et ne les encouragent pas assez lors des séances d’endurance sont majoritaires
avec 63% des enquêtées contre 37% qui reconnaissent que les séances d’endurance sont avec
motivation et avec encouragement. En effet, parmi les 63%, 55% trouvent que les séances
sont presque sans motivation et avec peu d’encouragement. Celles qui trouvent qu’elles sont
sans motivation et sans encouragement représentent 8%.
« Franchement dit, quand je cours, monsieur dis que je ne cours pas assez ! Donc je ne force
plus ! », déclarait une enquêtée. Cela montre que les filles ne sont pas suffisamment
encouragées.

45
7.1.3.2- Des séances avec des exercices très difficiles pour les filles
Photo 2 : Une fille qui cours et une autre qui marche pendant une évaluation en course
d’endurance.

Source : Les enquêtées, 2020

Pendant une séance d’évaluation formative en course d’endurance opposant 2 coureuses,


pendant qu’une coureuse cours, l’autre décide de marcher car elle trouve l’exercice proposé
par l’enseignant trop difficile. D’après elle « je ne peux pas courir quatre (4) fois sur soixante
mètre (60m) en aller-retour sans marcher ».

46
Tableau 5 : répartition des opinions données par les filles sur la course d’endurance en
fonction des difficultés des jeux proposés par les enseignants.

Difficultés des jeux Nombre d’opinions %

Très difficiles 66 66%

Difficiles 11 11%

Moyens 20 20%

Faciles 3 3%

Très faciles 0 0%

Total 100 100%

Source : Les enquêtées, 2020

Le tableau N°5 nous dévoile que 71% de nos enquêtées trouvent les jeux d’endurance
proposés par les enseignants très compliqués pour elles contre 29% qui les trouvent moyens et
faciles. Les filles qui trouvent les jeux très difficiles représentent 66%.
Les témoignages suivants issus des entretiens corroborent ces résultats : « On ne fait que
courir et courir, c’est trop long et difficile et surtout c’est lassant ».
Cela est dû au fait que les exercices proposés par les professeurs n’avantagent que les garçons
car trop pénibles et astreignants pour les filles. De plus, celles qui trouvent juste les jeux
difficiles représentent 11%. Par contre, celles qui trouvent les jeux moyens représentent 20%.
Et celles qui trouvent qui les faciles ne représentent que 3%. Il faut souligner qu’aucune fille
ne trouve les jeux très faciles.

47
Le graphique suivant explique mieux cela.

Très difficiles Difficiles Moyens Faciles

20% 3%

11%
66%

Source : Les enquêtées, 2020

Figure 8 : Répartition des opinions données par les filles sur la course d’endurance en
fonction des difficultés des jeux proposés par les enseignants.

48
Conclusion partielle
Au total, les actions posées par l’enseignant et les comportements des filles des secondaires
sont liés. En effet, parmi les enquêtées, 63% trouvent que les séances sont sans motivation et
avec très peu d’encouragement. Cela influence négativement les comportements des filles car
une séance intense sans motivation provoque certainement un désengagement de la part des
élèves. Nos enquêtées sont des exemples palpables.

49
7-2- Interprétation des résultats (se référer aux théories de référence)

7-2-1- Théorie des représentations sociales de Jodelet

La théorie des représentations sociales est en rapport avec notre thématique de recherche à
travers les figures 2,3 et 4.
Pour l’auteur, les représentations sociales sont des phénomènes cognitifs ou des
interprétations en relation avec le monde extérieur. Ils montrent alors que les représentations
sociales orientent nos pensées et conduites.
C’est dans cette optique que les résultats obtenus sur la figure 2 nous révèle que quatre-vingt-
onze pourcent (91%) des enquêtées apprécient la gymnastique et quatre-vingt-huit pourcent
(88%) la natation en EPS. En effet, Ces résultats s’expliquent par le fait qu’elles ont une
mauvaise image des autres activités. Elles pensent que les activités de course (vitesse et
endurance) et de force (poids) sont faites pour les garçons, car facile pour ces derniers tandis
qu’elles ont plus de difficultés à les réaliser car difficile pour elles.
Par ailleurs, il faut souligner que bien qu’ayant un penchant pour la natation et de la
gymnastique, cinquante-cinq pourcent (55%) des filles apprécient aussi le saut en longueur et
quarante-trois pourcent (43%) le saut en hauteur.
Ainsi, les résultats issus de la figure 2 confirment les dits de l’auteur.
En sommes, la figure 3 dévoile que plus de la moitié des enquêtées soit cinquante-trois
pourcent (53%) ont un avis défavorable sur la séance d’endurance. Certaines même éprouvent
du dégout envers celle-ci soit trente-sept pourcent (37%) des enquêtées. Ces résultats sont en
adéquation avec la théorie des représentations sociales qui montrent que les opinions ou
pensées guident les conduites et les communications sociales. Les lycéennes déprécient cette
activité du fait de ses longues courses épuisantes ; elles en ont une mauvaise image.
La figure 4 révèle que les opinions des filles sur la course d’endurance diffèrent selon leurs
âges. En effet, parmi les enquêtées, celles qui ont l’âge compris entre 17 et 19 ans comportent
plus de détractrices de l’endurance, suivi de la tranche d’âge de 19 ans et plus. Les filles les
plus âgées c’est-à-dire plus de 19 ans, sont celles qui détestent plus la course d’endurance
ensuite vient la tranche d’âge des moins jeunes (17 à 19 ans).
Toutefois, les plus jeunes sont celles qui admirent ou apprécient plus la course d’endurance.
Ces résultats obtenus s’expliquent par le fait que les plus âgés et les moins âgés ont du mal à
supporter l’activité sur une longue période du fait de leurs masses corporelles. C’est justement
pour cette raison qu’elles se désintéressent de la course d’endurance.

50
Cependant, si les filles les plus jeunes s’adonnent et aiment la pratique de cette activité, cela
est dû en grande partie à leur corpulence (poids léger). Ces dernières, auront par conséquent,
une certaine facilité à supporter l’activité sur une longue période. C’est dans ce cadre d’idée
que Denise Jodelet désigne une forme de pensée sociale qui présente des caractères
spécifiques sur le plan des opérations mentales et logiques.

7-2-1- Théorie de l’apprentissage de Piaget

Au nombre des figures et tableau mentionnés ci-dessus en lien avec notre thématique de
recherche, nous pouvons comme signalé dans la phrase introductive, interpréter le tableau 5 et
les figures 7 et 8 sous la théorie de l’apprentissage de Jean Piaget.
Pour l’auteur, pour que l’enfant puisse être motivé et mieux apprendre, il faut le mettre en
situation de jeu. Sur la figure 7, on peut constater que la majorité des filles font le cours par
contrainte et obligation et non par envie. En effet, soixante-trois pourcent (63%) des filles
trouvent qu’elles sont oubliées et délaissées par l’enseignant lors des séances de course
d’endurance contre trente-sept pourcent (37%) qui attestent que c’est une séance au sein de
laquelle elles sont encouragées et motivées. C’est donc ce manque d’encouragement qui
limite leur engagement dans la pratique de la course d’endurance qui, d’une part, est perçue
comme une activité difficile et propre aux garçons et, d’autres part, à cause de son caractère
ennuyeux et déplaisant. Cela est perceptible sur le tableau 5 et la figue 8 où soixante-onze
pourcent 71% des enquêtées trouvent les exercices proposés par l’enseignant très compliqué
et loin de leur capacité physique.
En sommes, pour Piaget, le jeu est un élément facilitateur de l’apprentissage car dit-il c’est en
s’amusant que l’enfant apprend mieux. Il poursuit sa théorie en disant que le jeu est un
remède à la difficulté par son caractère amusant.

51
CHAPITRE VIII: DISCUSSION DES RÉSULTATS

8-1- Confrontation des résultats


Les représentations que les lycéennes ont de la course d’endurance
Nos résultats ont révélé que la majorité des filles du second cycle n’accordent pas un grand
intérêt à la course d’endurance. La preuve en est que sur les cent pourcent (100%) de nos
enquêtées, seulement quatre pourcent (4%) apprécient réellement cette activité. Ce résultat
n’est pas totalement en désaccord avec le constat fait par Niederkofler et al. (2015) et
Fontayne et al (2001) qui ont déclaré que les filles sont conscientes des connotations sexuées
des pratiques. Ces auteurs ont démontré que les perceptions, les envies et les désirs
d’investissement des filles sont guidés en EPS par la nature de l’activité. Ils ont par
conséquent déduit que plus l’activité est intense ou physique, moins elle suscite de
l’engouement chez les filles. Les résultats montrent aussi que plusieurs lycéennes détestent la
course d’endurance car disent-elles « on ne fait que courir seulement ». Tels que souligné par
Lentillon (2006), les activités athlétiques en EPS sont réservées qu’aux garçons. Ces résultats
corroborent les conclusions d’études antérieures qui révèlent qu’au fil de la scolarité, les
enseignants d’EPS constatent un désengagement fréquent chez les filles vis-à-vis des activités
physiques. (Vigneron, 2004).
La figure 2 de notre étude indique qu’un pourcent (1%) seulement des enquêtées a reconnu
l’aspect divertissant de la course d’endurance. Cela est sans doute du aux longues distances et
temps de course relativement long. De plus, les filles se trouvant dans la tranche d’âge de 17
ans et plus, déprécient la course d’endurance du fait de leur âge un peu avancé. Selon
Vigneron (op. cit), les résultats des filles ont tendance à décroitre à l’adolescence. Ainsi,
ajoute-t-elle « l’âge et la socialisation invitent les filles à restreindre leur motricité pour
correspondre davantage aux critères de séduction ». En somme, les propos des lycéennes
confirment les résultats émanant de plusieurs études antérieures qui montrent l’importance des
pensées des filles lors des séances d’endurance à l’école.

Métamorphoses physiques des lycéennes et leur désintérêt pendant la course


d’endurance.
Par ailleurs, les lycéennes ont reconnu que les changements physiques impactent fortement
sur leurs comportements pendant les séances d’endurance. Dès-lors, l’enseignant d’EPS
devrait tenir compte de la forme physique des filles pendant les cycles de course d’endurance.

52
Premièrement, les lycéennes soulignent que la pratique de la course d’endurance est devenue
compliquée pour leurs corps.
Ces résultats sont semblables à ceux obtenus par Poortmans& Boisseau (op.cit) et Tanner
(op.cit) où les différences inter-sexes sont visibles au niveau de la force musculaire et de
l’endurance. La femme développe un pourcentage de masse grasse plus important que
l’homme avec la prise de poids. Ainsi, soixante-six pourcent (66%) des enquêtées confirment
avoir perdues l’aisance corporelle qu’elles avaient lorsqu’elles étaient au primaire et au
collège. Selon elles, leur recul face à l’endurance est causé en grande partie par leur
métamorphose physique. Deuxièmement, les lycéennes les plus âgées et les plus obèses sont
celles qui rejettent le plus la course d’endurance. Cela est certainement dû à la prise de poids,
au développement de la poitrine et du bassin. Ces dernières recommandent que l’enseignant
tienne compte de leurs allures physiques ; ce qui justifie les résultats d’études antérieures qui
ont démontré qu’avec la puberté, les changements corporels entrainent une baisse de la
capacité physique d’où l’incapacité de soutenir un effort physique de longue durée.
(Tannieop.cit).

Les pratiques enseignantes et le désintérêt des lycéennes durant la course d’endurance


en EPS
Troisièmement, certaines lycéennes indiquent qu’elles ne sont pas suffisamment encouragées
par les enseignants. En effet, elles affirment que les séances d’endurance ne sont pas
motivantes. Ces résultats sont en parfaite adéquation avec ceux obtenus par Vigneron (op.cit)
qui montrent que « le climat de classe instauré par l’enseignant peut jouer un rôle défavorable
pour les filles dans le cadre des cours d'EPS puisqu'il renforce les différences entre les sexes
biologiques au niveau des attitudes, des croyances et des performances ».
Outre cela, soixante-six pourcent (66%) de nos enquêtées trouvent que les exercices proposés
par l’enseignant sont trop difficiles. Ces résultats rejoignent de nouveau ceux de Vigneron
(op.cit) qui démontrent que le problème réside dans 1'utilisation des modèles choisis par
l’enseignant car ils sont tirés des valeurs masculines, ce qui cause du coup un écart au niveau
du taux de participation et des chances de réussite entre les filles et les garçons. L’enseignant
doit proposer des exercices et jeux en fonction du niveau des élèves. C’est d’ailleurs dans
cette même optique que les études réalisées par Reinke et al. (op.cit) ont démontré qu’une
bonne gestion de la classe est également constituée des stratégies d’intervention visant à gérer
les comportements inappropriés des élèves.

53
Ainsi, les enseignants jouent un rôle majeur dans la mise en œuvre des mesures préventives et
correctives qui doivent s’actualiser au sein de l’école.
Quatrièmement, les lycéennes indiquent que les enseignants devraient rendre leurs cours plus
amusants et relaxes afin que l’investissement des élèves soit total.
Ces résultats s’accordent avec ceux démontrés par Cerit (op.cit) où plus le SEP des
enseignants dévient fort, plus ceux-ci s’investissent dans les activités de formation continue et
acceptent de remettre en question leurs pratiques pour faire place à de nouvelles approches
d’intervention.
Bref, les résultats obtenus corroborent ceux des études antérieures. (Vigneron, 2004 ; Reinke
et al. ; State et al. 2011 ; Cerit (cité par Gadreau et Nadeau, 2015) qui indiquent que les
attitudes des filles durant la course d’endurance sont intimement liées à celles des enseignants
qui doivent adapter leurs séances d’EPS en fonction des habiletés des élèves afin de favoriser
un meilleur investissement des élèves aux cours.
A travers cette discussion, on peut dire que notre hypothèse est confirmée.

7-2- Importance des résultats, la question de leur généralisation et de leurs limites

7-2-1- Importance des résultats, la question de leur généralisation


Les résultats obtenus de nos enquêtes sont importants car ils permettent de connaitre et
comprendre les éventuels comportements des filles durant les séances d’endurance à l’école.
Ainsi, l’enseignant d’EPS saura comment bien gérer les attitudes des filles afin de tirer la
meilleure performance venant d’elles.

7-2-2- Les limites du travail


Nous n’avons pas pu étudier le matériel en course d’endurance et aussi l’effectif de la classe.
Cette situation est causée par le mode de récoltes des données, les moyens limités et les
contraintes de terrain ont empêché l’approfondissement de l’étude.
Aussi, le manque d’informations sur les résultats des filles en course d’endurance à l’OISSU
ne nous a pas permis d’établir un lien entre les performances des filles en EPS et celles en
compétition.
Pour ce qui est de l’analyse des données, il aurait été intéressant de traiter le thème des
terrains de pratique de la course d’endurance afin de croiser plus d’informations avec le
questionnaire.

54
7-3- Suggestions
La présente étude a montré que les changements physiques, les pratiques enseignantes et
l’image que les lycéennes ont de la course d’endurance impactent beaucoup leurs attitudes.
Pour empêcher alors ces comportements durant les cours d’EPS, il est recommandé aux
enseignants :
 D’adapter les contenus d’enseignements aux habiletés physiques de tous les
élèves (exercices, cours, les feed-back).
 De proposer beaucoup de jeux et compétitions à la hauteur des capacités
physiques des garçons et surtout des filles afin de leur donner le gout de
l’activité.
 D’organiser des compétitions de course d’endurance et faire la promotion de
l’activité.

Aussi, les filles doivent fréquenter les clubs d’athlétisme.

55
CONCLUSION GÉNÉRALE
Cette étude avait pour objectif principal de comprendre les facteurs explicatifs des attitudes
des filles du second cycle pendant la course d’endurance en EPS. Pour ce faire, les hypothèses
suivantes avaient été énoncées :

 les attitudes des filles pendant la course d’endurance sont dues aux mauvaises
représentations qu’elles ont de ladite course.
 les attitudes des filles pendant la course d’endurance s’expliquent par les
changements physiques qui s’opèrent en elles.

 les attitudes des filles pendant la course d’endurance sont liées aux pratiques
enseignantes.

La collecte et l’analyse des données recueillies sur un échantillon de 100 individus à l’aide
des techniques et outils de collecte de données ont permis de vérifier nos trois hypothèses de
recherche. Nos hypothèses ont donc été confirmées. Nous pouvons alors conclure que les
changements physiques, les pratiques enseignantes et l’image que les lycéennes ont de la
course d’endurance ont beaucoup d’impact sur leurs attitudes.

56
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GUERRIEN, B. « jeux théorie des jeux », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 7
mars 2021.
URL :https://www.universalis.fr/encyclopedie/theorie-des-jeux/

60
TABLE DES MATIÈRES

DÉDICACES IV

REMERCIEMENTS V

AVANT PROPOS VI

LISTE DES SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS VII

LISTES DES TABLEAUX, FIGURES ET GRAPHIQUES VIII

INTRODUCTION ………..1

PREMIÈRE PARTIE : …………2

FONDEMENTS D’ORDRE THÉORIQUE ………….2

CHAPITRE I : SPÉCIFICATION DE LA PROBLÉMATIQUE …………..3

I-1 Justification du choix du sujet...........................................................................................3

I.1-1- Motivation personnelle.................................................................................................3

I.1-2- Pertinence scientifique..................................................................................................3

I.1-3- Pertinence sociale..........................................................................................................4

I-2- Identification et formulation du problème (Problématique)............................................6

1.3- Questions de recherche....................................................................................................8

1-3-1- La question centrale de recherche................................................................................8

1-3-2- Les questions subsidiaires...........................................................................................8

I-4- Objectifs de l’étude..........................................................................................................8

I.4-1- Objectif général.............................................................................................................8

1.4-2- Objectifs spécifiques.....................................................................................................8

CHAPITRE II : CADRE DE RÉFÉRENCES THÉORIQUES …………...9

2-1- Définition des concepts..................................................................................................9

2-1-1- Concepts explicites.......................................................................................................9

2-1-2- Concepts implicites....................................................................................................10

IX
2-2- Théories de référence.....................................................................................................11

2-2-1- Théorie des représentations sociales..........................................................................11

2-2-2- La théorie des jeux.....................................................................................................12

CHAPITRE III- REVUE DE LA LITTÉRATURE …………13

3-1- État critique de la littérature sur la question (études empiriques).................................13

3-3- Formulation des hypothèses..........................................................................................19

3-3-1- Hypothèse générale de recherche...............................................................................19

3-3-2- Hypothèses opérationnelles........................................................................................19

Conclusion partielle ………….19

DEUXIÈME PARTIE : ………20

FONDEMENTS D’ORDRE MÉTHODOLOGIQUE ……….20

CHAPITRE IV : CONSTRUCTION DU CADRE OPÉRATOIRE …………21

4-1- Précision des variables de l’étude et leurs indicateurs..................................................21

CHAPITRE V : DESCRIPTION DU CADRE DE L'ÉTUDE, DE LA POPULATION ET DE


L’ÉCHANTILLON ………….22

5-1- Cadre de l’étude.............................................................................................................22

5-1-1- Le champ géographique............................................................................................22

5.1-2- Le champ social..........................................................................................................23

5-2- Population d’étude.........................................................................................................24

5-3- Échantillon.....................................................................................................................25

CHAPITRE VI: MÉTHODES DE COLLECTE ET D’ANALYSE DES DONNÉES............25

6-1- Méthodes de collecte de données..................................................................................25

6.1.1. Instruments de collecte de données.............................................................................25

6.1.1.1- La grille d’observation........................................................................................25

6.1.1.2- Le questionnaire..................................................................................................25

6.1.2- Procédure de collecte de données..............................................................................26

6.1.2.1- Les techniques utilisées........................................................................................26

X
6.1.2.1.1- L’étude documentaire........................................................................................26

6.1.2.1.2- L’observation....................................................................................................27

6.1.2.1.3- L’entretien.........................................................................................................27

6.1.2.2- Les phases de l’enquête........................................................................................29

6.1.2.2.1- Les enquêtes exploratoires................................................................................29

6.1.2.2.2- La pré-enquête...................................................................................................29

6.1.2.2.3- L’enquête proprement dite................................................................................30

6.1.2.3- L’échantillonnage....................................................................................................30

6-2- Traitement statistique de données..................................................................................30

6-2-1- Description du déroulement de la collecte des données............................................31

6-2-2- Description du plan d'analyse et traitement des données (outils de traitement de


données)................................................................................................................................31

6-2-3- Analyse des données (tests d’analyse de données)....................................................32

6-3- Difficultés rencontrées dans la réalisation de l’étude....................................................32

Nous avons été confronté à plusieurs difficultés au niveau de la documentation, des


procédures administratives....................................................................................................32

Conclusion partielle...............................................................................................................33

TROISIÈME PARTIE : RESULTATS …………34

CHAPITRE VII : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ………….34

7-1- Présentation, analyse et interprétation des résultats......................................................34

Source : Les enquêtées, 2020 ………….35

7-1-1- Représentations et attitudes des filles du second cycle pendant l’endurance............35

7-1-1-1- Un manque d’intérêt vis-à-vis de la course d’endurance au LHB..........................35

7.1.1.1.1- Une inconsidération élevée à l’égard de la course d’endurance auprès des jeunes
filles du LHB.........................................................................................................................35

La course d’endurance, l’activité la moins appréciée au LHB.............................................35

Conclusion partielle ………….39

7-1-2- Changements physiques et désintérêt des filles du second cycle pendant la course
d’endurance...........................................................................................................................41
XI
7.1.2.1-Un corps en perpétuel développement durant le cursus scolaire..............................41

La course d’endurance : une activité devenue plus compliqué pour le corps des filles du
second cycle du LHB............................................................................................................41

7.1.2.2- L’activité la plus répugnée par les filles les plus lourdes........................................42

Conclusion partielle …………43

7.1.3- Pratiques enseignantes et désintérêt des filles du second cycle pendant la course
d’endurance...........................................................................................................................44

7.1.3.1- la course d’endurance, un cours où les filles ne sont pas suffisamment motivées et
encouragées par les enseignants............................................................................................44

7.1.3.2- Des séances avec des exercices très difficiles pour les filles...................................45

Conclusion partielle...............................................................................................................46

CHAPITRE VIII: DISCUSSION DES RÉSULTATS …………47

8-1- Confrontation des résultats............................................................................................47

7-2-1- Importance des résultats, la question de leur généralisation..................................49

7-2-2- Les limites du travail..............................................................................................49

7-3- Suggestions....................................................................................................................49

CONCLUSION GÉNÉRALE …………50

BIBLIOGRAPHIE …………51

ANNEXES………………………………………………………………………………...XIII

XII
ANNEXES

XIII
XIV

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