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Institut D’Ethno-Sociologie
MEMOIRE DE MASTER II
OPTION : SOCIOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT
Chargé de Recherches
SOUS LA SUPERVISION DU :
Maître de Conférences
I
GBOKO KOUADIO ROGER
II
SOMMAIRE
Sommaire ................................................................................................................................................ I
Résumé .................................................................................................................................................. II
Dedicace................................................................................................................................................ III
INTRODUCTION ................................................................................................................................. 8
I
RESUME
II
DEDICACE
Ce mémoire est dédié à DIEU, par qui toute chose est possible. Que son Esprit
Saint continue de nous habiter pour mener à bien nos études et nos projets.
III
AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS
Ce travail est une œuvre de longue haleine. Il est l’aboutissement d’un processus
qui a démarré dès notre entrée à l’Institut d’Ethno-Sociologie de l’Université
Félix Houphouët Boigny d’Abidjan-Cocody avec les enseignants et chercheurs
qui ont apporté leur contribution pour la réussite de nos études en général et
pour la réalisation du présent travail.
Selon Mills, « Tout travail, tout choix d’étude et de méthode en sociologie
suppose une théorie du progrès scientifique. Tout progrès scientifique est
cumulatif ; il n’est pas l’œuvre d’un homme, mais d’une quantité de gens, qui
révisent, qui critiquent, qui ajoutent et qui élaguent. Pour faire face, il faut
associer à ce qui a été fait et à ce qui se fait. Il le faut pour dialoguer, il le faut
pour l’objectivité » (Mills, 1959).
Par conséquent, cette étude, qui s’inscrit dans le cadre de l’obtention d’un
Master de Sociologie, veut contribuer à l’effort scientifique entrepris par nos
devanciers sur le phénomène des incendies au sein des marchés urbains.
Tout au long de cette recherche, plusieurs personnes nous ont apporté leur
soutien moral, matériel et intellectuel. Elles ont prodigué leurs conseils et nous
ont fait partager leurs connaissances afin d’aboutir aux modestes résultats que
nous présentons ici.
Au terme de cette étude, nous voulons exprimer notre reconnaissance à tout le
personnel de l’Institut d’Ethno-Sociologie. Un grand hommage mérité est rendu
aux différents intervenants pour la qualité de leurs enseignements.
Tout d’abord, au Professeur Souleymane YEO, Maître de Conférences de
Sociologie et Directeur de l’IES de l’Université Félix Houphouët Boigny
d’Abidjan-Cocody, notre superviseur, à qui nous reconnaissons notre dette
morale. Outre votre générosité intellectuelle, c’est votre personne, passionnée de
recherche, qui a forgé en nous une image durable. Nous vous devons l’entretien
de votre goût pour la recherche. Notre souhait le plus cher serait que ce dialogue
IV
scientifique amorcé dans ce contexte de Master s’enrichisse davantage à
l’avenir, qu’il puisse rendre hommage à l’énergie que vous avez déployée pour
nous permettre de mener cette étude dans les meilleures conditions matérielles,
scientifiques et humaines. Merci cher maître pour tout.
Notre gratitude va ensuite à l’endroit du Docteur KACOU Fato Patrice, Chargé
de Recherche à l’Institut d’Ethno-Sociologie de l’Université Félix Houphouët
Boigny d’Abidjan-Cocody, notre Directeur de Mémoire. Nous trouvons ici
l’expression de notre profonde reconnaissance pour sa disponibilité permanente,
ses critiques, ses conseils, ses encouragements, qui nous ont permis de produire
ces résultats. Merci cher maître.
Nos remerciements vont aussi à l’endroit des Docteurs VONAN Pierre Claver,
TRA Fulbert, AHUE, ZAMBLE BI, ADJE Pascal, MOUROUFIE KOUASSI
Vincent pour leurs apports appréciables et leurs encouragements.
Merci également à Docteur OUATTARA Adama, Attaché de Recherche à
l’Institut Pasteur du Centre Hospitalier d’Urgence (CHU) de Cocody dont
l’entière disponibilité nous a été bénéfique tout au long de la recherche. Merci
cher maître.
A l’ensemble des enseignants chercheurs de l’Institut d’ Ethno-Sociologie, qui a
contribué à notre formation depuis la première année jusqu’au Master, nous
tenons à vous dire merci.
A nos condisciples, nous réitérons nos remerciements.
Nous voulons présenter notre infinie gratitude au Colonel Major SAKHO Issa,
Commandant le GSPM qui nous a autorisé à renforcer nos capacités et ne cesse
de ménager aucun effort pour notre carrière.
Aussi, nous remercions le Colonel à la retraite KONE Naklan, cette boussole qui
a toujours usé de patience pour nous accompagner dans tout ce travail.
Nous manifestons une profonde reconnaissance à tous ceux qui nous ont aidés
pour la réalisation de ce travail, dont l’identité n’a pas été révélée.
Merci à tous ! Et que le TOUT-PUISSANT vous comble de ses grâces.
V
LISTE DES PHOTOS
Photo n°1 : Rond-point d’Adjamé liberté vers les 220 logements .................... 51
Photo n°7 : Câbles électriques non fixés correctement au sein du Forum des
Marchés d’Adjamé .............................................................................................. 86
Photo n°8 : Feu dans le Forum des Marchés d’Adjamé du 12/09/2019 ............ 88
VI
SIGLES ET ABREVIATIONS
SH : Service d’Hygiène
SJ : Service Juridique
VII
INTRODUCTION
La Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays du monde, dispose de plusieurs types
de marchés dont les marchés de détail. Ces espaces rapprochent les produits des
consommateurs pour satisfaire les besoins matériels de ceux-ci. En outre, ils
permettent l’insertion professionnelle des couches sociales défavorisées. Pour
mieux s’inscrire dans le plan du développement, et pour éviter la catastrophe des
incendies ainsi que les phénomènes de vols et d’insalubrité, les autorités
administratives s’activent à construire des marchés de détail aménagés.
Cependant, ces marchés connaissent de nombreuses difficultés en Côte d’Ivoire,
en l’occurrence le phénomène d’incendie. Ce phénomène a pris de l’ampleur
dans toutes les communes du pays, particulièrement à Abidjan. Afin de
permettre une meilleure compréhension de ce fait social, nous nous proposons
de porter notre étude sur le Forum des Marchés d’Adjamé, situé dans la
commune d’Adjamé.
Aujourd’hui, ce Forum des Marchés traverse des difficultés car la participation
des acteurs (la mairie, le ministère de la construction et de l’urbanisme, le
promoteur) ainsi que les différentes actions élaborées pour sa rénovation
demeurent un échec. Il n’y a pas d’engagement véritable pour l’intérieur du
bâtiment, ni même pour l’usage du marché. Cela donne au Forum des Marchés
d’Adjamé l’aspect d’un « tombeau blanchi ».
Cette étude consacrée à la gestion des risques d’incendies en milieu urbain veut
mettre en exergue l’implication des différents acteurs dans la gestion de ce
Forum des Marchés d’Adjamé et montrer les limites dans le processus de
gestion durable de cette infrastructure au sein de la commune d’Adjamé.
Pour cerner les différents aspects de ce phénomène, le présent travail s’articule
autour de trois (3) grandes parties.
Tout d’abord, dans la première partie, il s’agit pour nous d’exposer le cadre
théorique sur lequel s’appuie notre recherche. Nous posons la problématique
8
après avoir justifié la raison essentielle qui a motivé notre étude, faire une revue
critique de littérature, un modèle d’analyse, donner la définition des concepts de
l’étude. Nous émettons par ailleurs une hypothèse de recherche et des objectifs
nous permettant sa vérification.
Au niveau du cadre méthodologique, il s’agit d’abord pour nous de préciser le
cadre de référence théorique et les techniques d’enquête utilisées pour recueillir
les données nécessaires à la compréhension du phénomène de l’étude.
Ensuite, la seconde partie se consacre à la présentation de la zone d’étude y
compris le champ d’étude. Cette présentation permet à nos lecteurs d’avoir une
idée du champ de l’étude en vue d’une meilleure compréhension de notre
préoccupation et de notre choix.
Enfin, dans la troisième et dernière partie, nous présentons les résultats de notre
recherche en nous appuyant sur le cadre théorique, le modèle d’analyse et les
travaux antérieurs.
9
PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE
ET
METHODOLOGIQUE
10
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
11
étude sur les déterminants sociaux de la récurrence des incendies de ces
marchés. Dès lors, nous avons posé la question rationnelle introspective pour
comprendre pourquoi les marchés qui possèdent des structures d’encadrement et
de gestion sont souvent confrontés à ces problèmes d’incendie.
I-1-2-Intérêt social
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Dans la mise en exécution des programmes de développement des marchés
publics urbains, cette étude peut servir à l’élaboration des reformes du secteur
informel pour sa redynamisation.
Du point de vue pratique, notre étude contribuera à éclairer les acteurs de
l’aménagement des marchés urbains (pouvoirs publics, la société civile, les
Organisations Non Gouvernementales…) afin de parvenir à une politique axée
sur les marchés urbains en vue de l’amélioration des conditions de vie des
commerçants dans les zones urbaines. Ainsi, les experts à savoir les opérateurs
économiques en charge d’élaboration et de réalisation des projets d’affaires de
grandes envergures pourraient s’appuyer sur les résultats de notre travail pour
définir des plans d’activités commerciales en vue de l’amélioration des marchés
publics.
Dans cette recherche, nous voulons donc aborder dans une optique sociologique,
l’étude sur les marchés en Côte d’Ivoire notamment dans le district d’Abidjan
afin de faire comprendre aux décideurs, aux personnalités politiques et
administratives la situation des marchés dans les zones urbaines.
L’incendie des marchés est devenu un véritable problème dans les zones
urbaines. Il a fait l’objet d’étude dans certaines disciplines scientifiques à
savoir : la sociologie, l’anthropologie, la géographie et les sciences
environnementales. A cet effet, plusieurs études (Lautier, 1991 ; Niango, 1994 ;
Oudin, 1998 ; Hubaud, 2011 ; Mbété, 2015) axées sur la question d’incendie
des marchés sont menées y compris des colloques, des rapports d’activités, des
séminaires ... Mais la question a été abordée sous divers angles. Ces travaux ont
permis non seulement une prise de conscience des attitudes et comportements
des commerçants au sein des marchés, mais aussi de cerner les politiques
publiques de gestion et des aménagements des marchés urbains, en particulier
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dans les villes des pays en développement. Comme nous venons de le signaler,
des efforts pour accroître la connaissance sur le phénomène d’incendie des
marchés en Côte Ivoire, particulièrement dans le district d’Abidjan ont été
réalisés.
Malgré ces travaux qui ont été réalisés, les incendies sont encore récurrents au
sein des marchés urbains. De plus, après avoir parcouru les bibliothèques, les
centres de documentation, la lecture des travaux a permis de constater qu’il y a
des travaux qui présentent des limites, c’est-à-dire qu’il y a des aspects qui
n’ont pas été véritablement questionnés du point de vue sociologique et
anthropologique. Notre étude les a donc abordés et même approfondis. De ce
fait, cette étude s’inscrit dans une quête de gestion environnement, de
conservation et de protection des marchés dans les zones urbaines.
Toutefois, l’originalité de cette étude est une réflexion sociologique sur
l’incendie des marchés en milieu urbain et leur influence sur la vie des
commerçants tout en déterminant les stratégies endogènes de gestion pour la
conservation et la protection des marchés. Aussi, il s’agit à travers cette étude
de déterminer la relation existante entre les principaux acteurs de gestion des
marchés en général et particulièrement le Forum des Marchés d’Adjamé.
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I-2-PROBLEMATIQUE
En Europe, les médias nationaux ou internationaux ont toujours fait état de leur
inquiétude concernant les incendies (Vilmorin, 1976). En France par exemple,
des établissements publics ont été construits dans chaque région pour gérer les
catastrophes d’incendies, y compris la mise en place de textes législatifs qui
contribuent à l’émergence de l’expression dudit concept, telle que la Loi
d’Orientation Foncière (LOF) créée le 30 décembre 1967 et celle du 8 janvier
1993 sur la protection des domaines publics contre les incendies (Soulier,
1968). Il est à cet égard un fait incontestable que les marchés urbains
constituent des domaines d’intervention privilégiés de la puissance publique
(Stigsdotter et al, 2010).
15
Faso, Mali, Togo, Bénin. Au Burkina-Faso par exemple, de 1988 à 2018, il y a
quatre-vingt-huit (88) cas d’incendies de marchés selon le rapport 2018 du
cabinet de la Brigade Nationale de Sapeurs-Pompiers de Ouagadougou. Au
Mali, au cours de l’année 2017, il y a eu huit (8) cas d’incendies de marchés
dans les villes de Bamako la capitale, Mopti, Kayes, Ségou et Gao selon la
Brigade Nationale de Sapeurs-Pompiers de Bamako. A cela s’ajoute les
incendies des marchés enregistrés dans d’autres villes des pays de la sous-
région, à savoir Libreville en 2016, Cotonou en 2015, Lomé en 2013 puis
Douala en 2009 (Anna Syvestre-Treiner, 2017).
En Côte d’Ivoire, les incendies des marchés sont aussi perceptibles dans
plusieurs localités. C’est ainsi que dans la ville de Korhogo, neuf incendies sont
déclarés de 2014 à 2017. Dans la ville de Yamoussoukro, un incendie est
survenu le 24 décembre 2017 au marché du quartier habitat près de la gare de
Kossou. Dans la localité de N’Zianouan, le marché du rond-point de N’Douci a
fait l’objet d’un incendie le 2 mai 2016. Dans les villes de Ferkessédougou,
Duékoué, Bangolo, Djegonefla, San-Pédro, Alépé, Sinfra, Soubré et Katiola, les
incendies sont survenus suite aux manques de moyens de secours et de
ressources en eau utilisable en tout temps par les Sapeurs-Pompiers (Rapport
GSPM No2413/Indénié). Ces incendies de marchés proviennent pour la plupart
des court-circuits suivis de feu provoqués par d’innombrables branchements
sauvages, la vétusté des installations et le laxisme des autorités. Pourtant, les
collectivités locales tirent, en général, l’essentiel de leurs devises dans les taxes
et impôts prélevés sur les activités lucratives menées par les commerçants dans
les marchés. Ce faisant, les marchés urbains sont menacés par l’effet des
incendies, ce qui affecte parfois l’environnement urbain et menace son
existence (Zouhoula, 1997).
Dans ce contexte particulier, l’Etat ivoirien décide de protéger ces sites pour le
bien-être social des commerçants et de la population. A cet effet, une
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réglementation en sécurité incendie est élaborée par l’action publique pour
encadrer les marchés. Elle prend en compte un certain nombre de mesures de
prévention notamment des dispositions constructives, la résistance et la réaction
au feu des matériaux, les installations de désenfumage, d’électricité, d’éclairage
et les moyens de secours. Au-delà de ces actions menées, la Côte d’Ivoire s’est
également dotée de certains outils sur le plan institutionnel : c’est le cas du
Ministère de la Construction et de l’Urbanisme, la Fédération Nationale des
Acteurs du Commerce de Côte d’Ivoire (FENACCI), le Bureau des Opérations
du Groupement de Sapeurs-Pompiers Militaire (GSPM).
Cependant, la réalité est d’une autre allure dans la ville d’Abidjan, d’autant plus
qu’il ressort du rapport de GSPM de 2017 que les marchés de certaines
communes sont encore victime des incendies. C’est le cas du marché d’Anono-
village situé dans la commune de Cocody, le marché d’Abobo, le marché de
Koumassi et ceux du Plateau, de Treichville puis de Yopougon.
Cette situation d’incendie survenue dans les marchés des localités précitées, est
aussi perceptible dans la commune d’Adjamé. Dans cette commune, le Forum
des Marchés n’échappe pas à ce phénomène d’incendies. Pour mieux cerner
cette réalité sociale, nous avons mené une enquête exploratoire en septembre
2019. Les constats issus des données de cette exploration relèvent que les
incendies sont à répétition de nuit comme de jour dans le Forum des Marchés de
cette commune, ce qui a même suscité l’intervention à mainte reprise des
Sapeurs-Pompiers Militaires de l’Indénié. Ceci a pour corollaire, des pertes en
vies humaines, des pertes d’emplois, des traumatismes psychologiques ainsi que
de nombreux dégâts matériels et environnementaux.
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Le Forum des Marchés d’Adjamé a été sujet d’incendies deux fois de suite en
moins de dix (10) ans. Le lieu qui abrite le Forum des Marchés d’Adjamé
abritait le grand marché d'Adjamé. La volonté de reconstruire ce marché est
venue des suites des incendies à répétition que connaissait le grand marché. En
effet, en 1989 et en 1993, le grand marché d'Adjamé a connu des incendies qui
ont fait le malheur des vendeurs. Les constructions s'étant dégradées, et pour
éviter de telles catastrophes, Monsieur Dembélé Lacina, alors maire prend
l'initiative de le reconstruire. A cela s’ajoute de façon particulière la position
géographique du Forum des Marchés d’Adjamé. Ce dernier se situe à moins de
500 mètres de la plus grande caserne des Sapeurs-pompiers Militaires de Côte
d’Ivoire en l’occurrence la compagnie de l’indénié. Cette unité, à elle seule,
dispose de 40% du matériel des soldats du feu. En plus de cet état de fait, ce
Forum des marchés est à moins de 200 mètres du commissariat du 3ème
arrondissement qui par l’action de la police nationale peut alerter rapidement les
Sapeurs-pompiers. Il est important d’y adjoindre la mairie qui se situe à moins
de 50 mètres qui par ses abords intègre même le marché. A cela s’ajoute le
Camp GALILIENI qui reste l’espace abritant l’Etat-major des Forces Armées de
Côte d’Ivoire. Ce camp peut fournir des ressources humaines et matérielles pour
aider à l’extinction d’un incendie.
Malgré cela, les incendies sont persistants. Pour pallier ces incendies, des
dispositions préventives et sécuritaires sont prises par l’autorité compétente, à
savoir le maire de ladite commune, notamment la formation en sécurité incendie
des commerçants. Des campagnes de sensibilisation, d’information et
d’éducation sont menées principalement à destination des usagers
(commerçants) contre toutes actions productrices d’incendies. Les agents de la
police municipale sont déployés dans toutes les contrées du Forum des Marchés
pour mener une lutte rigoureuse et cordonnée contre tout comportement
incivique des commerçants. La Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE)
s’implique à travers une opération de contrôle au sein du Forum des Marchés
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afin d’éradiquer tous branchements anarchiques, sauvages et même frauduleux
pouvant provoquer les incendies.
Malgré toutes les actions entreprises par les acteurs susmentionnés, avec l’appui
de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité, l’on remarque que les incendies sont
récurrents au Forum des Marchés de cette commune. Devant cet état de fait,
l’on est tenté de se poser la question suivante :
2-Quelles sont les attitudes des acteurs impliqués dans l’exploitation du Forum
des Marchés d’Adjamé ?
3-Quels sont les enjeux rattachés aux pratiques des usagers du Forum des
Marchés d’Adjamé ?
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I-3-REVUE DE LITTERATURE
Pour tout travail se voulant scientifique, il est important de relever les apports
et/ou les limites des travaux déjà entrepris sur le sujet de recherche. la gestion
des marchés publics urbains est un vaste champ d’étude qui a fait l’objet de
plusieurs investigations. C’est en ce sens que les lectures des ouvrages, des
mémoires et thèses ont permis de découvrir que des études ont porté sur les
marchés publics en milieu urbain. De ce fait, la revue est organisée autour des
thèmes suivants :
Ce sous chapitre est relatif aux analyses sur des cadres règlementaires qui
structurent et encadrent l’action publique et des structures, des acteurs sociaux
en dans l’exploitation du marché de détail.
Lautier (1991), dans une analyse sur le rapport entre l’Etat et le marché de
travail informel, notamment dans le cadre des commerçants des marchés de
détails, évoquent les contraintes juridiques comme une des principales causes de
la récurrence de l’informalité, qui sous ce rapport, suppose un contrôle moins
maitrisé de la densité des activités en rapport avec l’exploitation des marchés.
Selon lui, « c’est dans les pays où l’arsenal règlementaire et juridique est le
plus contraignant que les activités informelles sont les plus florissantes, au point
de devenir une véritable institution économique et sociale ».
Cet argument est partagé par Niango (1994). Dans une étude diligentée par le
Bureau International du Travail sur les contraintes légales et institutionnelles de
20
l’économie en Côte d’ivoire, il met en évidence le caractère contraignant des
régimes fiscaux, la longueur et la lourdeur des procédures administratives pour
le montage d’une entreprise formelle en Côte d’Ivoire. Et selon lui, ce facteur a
un effet décourageant pour la formalisation des unités informelles. Ce qui peut
expliquer par ricochet le foisonnement des activités économiques informelles
autour des marchés.
Cette position est également celle de Fauré et Labiée (2000). Ces derniers, dans
une étude sur l’efficacité des dispositifs d’appui aux entreprises privées en Côte
d’Ivoire et au Burkina Faso, et analysant précisément l’attitude des pouvoirs à
l’égard de ceux qu’ils appellent les « petits patrons » évoquent les régimes
fiscaux comme un facteur générateur du secteur informel et comme un obstacle
à son évolution vers le secteur formel. Outre l’argument du « trop d’Etat »,
plusieurs autres auteurs, toujours dans une perspective juridico-politique
(relative au pouvoir régulateur de l’Etat), renversent le raisonnement pour faire
cas de la faiblesse de l’Etat.
Oudin (1998) soutient que la part grandissante que tiennent les activités
informelles dans les pays africains s’explique essentiellement par le pouvoir
faible de l’Etat, incapable, du fait du manque de moyens économiques,
physiques, de régir l’ensemble de l’activité économique nationale.
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Cette question constitue l’objet des analyses économiques de la question des
incendies de marché.
Alla (2018), cette revue met en évidence la gestion durable des incendies de
marchés survenus dans les villes de Yamoussoukro et d’Abengourou. Le conseil
des ministres met en exergue un certain nombre de mesures idoines.
il s’agit premièrement de l’organisation avec les services techniques publics de
l’audit des principaux marchés en vue d’identifier justement les risques réels
d’insécurité et anticiper les mesures à prendre et les équipements à mettre en
place pour réduire le risque. Enfin, organiser avec l’implication des ministères
concernés, des organismes publics et privés concernés des états généraux.
Par ailleurs, en ce qui concerne les incendies registrés dernièrement sur les
marchés d’Abengourou et de Yamoussoukro, une délégation du gouvernement
conduite par le ministre du commerce s’est rendue dans ces localités
respectivement les 29 et 30 décembre dernier à l’effet de constater les faits,
d’évaluer l’ampleur des dégâts, à l’effet également d’exprimer la compassion du
gouvernement aux commerçants sinistrés et d’envisager les mesures nécessaires
pour la reprise de leurs activités.
22
1903. En outre, au vu du succès que Charles Goad, affilié au BFPC, remporta
alors, il est possible que les plans d’assurance incendie aient joué un rôle
d’innovation en Grande-Bretagne et dans les autres pays notamment dans les
pays en voie de développement où le comité exerçait son influence.
Ce sous-chapitre est relatif aux analyses sur les cadres idéologiques, les logiques
explicatives, les actions ou rôles des acteurs sociaux en rapport avec la
production sociale de l’incendie.
Cet argument est partagé par Félix Bété (2015), sociologue tchadien, figure de
proue de la sociologie pragmatique africaine, qui souligne qu’il y’a des
incendies volontaires qui parfois sont commandités par des acteurs politiques,
pour des raisons qui leur sont propres : « ces manquements graves causent des
pertes en milliards et parfois en vies humaines. Généralement, c’est l’esprit
d’anarchie. Mais il y’a une deuxième raison. C’est qu’il y’a aussi l’esprit de
vandalisme. Il y’a certains court-circuits ou certains incendies qui sont
volontaires. Qui sont des actes criminels et sont liés à ceux qui veulent tirer les
23
ficelles. Certains responsables qui veulent gagner un autre marché ou indiquer
un autre. Et souvent ; ce sont des gens bien placés, des intouchables proches du
pouvoir ou qui ont des relations qui commettent des crimes ». Felix Mbété,
évoque ici une tendance qu’ont certaines personnes, connues ou non du grand
public, à résoudre des problèmes socio-économiques et politiques par le
déclenchement d’un incendie. Son analyse tend à démontrer qu’en la matière, un
incendie de marché est doté de sens et de significations : il peut, sous ce rapport,
traduire une interaction de pouvoir entre des parties en conflits d’intérêts, une
affirmation de pouvoir ou une violence symbolique dans une certaine
gouvernance.
Dans une perspective différente, Clément, V. (2005) dans une analyse sur les
origines des incendies, évoque les contraintes liées aux changements
climatiques. Pour lui, « en substance, les excès climatiques et l’inflammabilité
sont responsables du retour périodique des incendies ». Il émet aussi une
réflexion sur les responsabilités humaines et les errances de la politique de
prévention. En effet, pour Vincent Clément, « la prévention est une prérogative
du politique ». Elle suppose une analyse et une saine appréciation des risques
d’incendies et de prendre en conséquence des dispositions, des mesures dont
l’objectif est d’éviter ou de minimiser les conséquences du fait social incendie.
24
des marchés dans les pays en voies de développement et en Côte d’Ivoire
particulièrement, les cas de désertion c’est-à-dire le nombre de marchands, qui
quittent les étales prévues par les promoteurs, est deux à trois fois plus
important ; donnant ainsi à observer un spectacle de surpeuplement.
25
prend forme dans un processus de désalignement entre la mise en forme du
savoir scientifique, les exigences opérationnelles pour la mise en place du
service de prévision et le maintien du contrôle qui définit les modalités de la
lutte contre les incendies. Elle montre comment la politique de prévention prend
forme comme une reconfiguration des compétences et de la « gouvernance des
savoirs » relatives à la lutte contre les incendies. Cette approche scientifique de
la prévision et de la lutte contre le phénomène de l’incendie permet d’éclairer
sur l’état des avancées en termes de technologie préventive. Toutefois, cette
étude ne s’inscrit pas assez dans un contexte d’incendie dans un espace tel que le
marché de détail.
Le secteur des entreprises tire avantage d’un allégement plus sensible des
charges réglementaires et administratives, qui favoriserait l’entrée d’entreprises
innovantes et la sortie de celles qui ne sont pas rentables tout en attirant
l’investissement direct étranger. De nouvelles initiatives en faveur de la
concurrence dans l’ensemble de l’économie contribuent aussi à renforcer la
croissance de la productivité en assurant une meilleure affectation des
ressources, en encourageant les efforts dans le domaine de la gestion et en
stimulant l’innovation. Les industries de réseau, et plus particulièrement
26
l’électricité et les télécommunications, ont besoin de mesures en faveur de la
concurrence afin d’améliorer l’efficience et de faire pression à la baisse sur les
prix. Enfin, des mesures qui facilitent la mobilité de la main-d’œuvre et la
création d’emplois sont indispensables pour rediriger la main-d’œuvre vers son
utilisation la plus productive et assurer un rendement approprié de la formation
de capital humain.
Ce rapport fait l'état des lieux du marché de travail en Europe et, aux politiques
d’innovation et de la concurrence qui stimulent le rabais des prix vis-à-vis du
consommateur. Toutefois, on note que cette étude ne s'intéresse pas
suffisamment à la situation du marché de biens et de services pour en analyser
des relations ou des influences mutuelles. Comment par exemple, la concurrence
dans l'ensemble de l'économie influe sur la réalité des centres commerciaux tels
que les marchés et comment cela modifie les rapports dans l'exploitation de
ceux-ci.
27
dynamiques des liens sociaux qui sous-tendent ces échanges. Cette recherche,
cependant, est limitée par une approche théorique peu évidente à comprendre.
Au final, le marché constitue, pour les États bailleurs, une nouvelle modalité de
conduite de leur politique internationale, transférant une partie de la charge de
l’aide au développement aux acteurs privés, tout en leur offrant, en retour,
l’ouverture de nouveaux marchés rémunérateurs.
28
de cas que regroupe ce dossier, cette recherche suggère deux lignes d’analyse :
la première est que cette modalité de régulation, qui puise principalement dans
les phénomènes traditionnels de délégation (privé et public), présente une faible
innovation instrumentale. Son essor résulte non pas tant d’un grand dessein
politique, mais davantage d’une série d’expérimentations qui ont gagné des
secteurs toujours plus nombreux notamment les marchés. Rejetant le débat clivé
entre gouvernement à distance versus désengagement de l’État, la seconde ligne
d’analyse est que la capacité de cette modalité de régulation politique à orienter
les comportements des individus dépend de l’autonomie du segment
administratif qui la porte, ainsi que des instruments que leurs agents
développent. Cette étude permet de saisir comment les marchés peuvent se
mettre au service de la politique de l'Etat. Toutefois, la méthodologie des études
de cas réalisées n'est pas clairement définie. Aussi, l'usage du concept de marché
dans cette étude est flou.
En outre, en Côte d'Ivoire, la gestion des marchés est essentiellement basée sur
une politique communale. L'Etat fixe des prix des denrées de premières
nécessités et initie un mécanisme de contrôle de ces taux fixes. On note qu'il
existe une disparité au niveau des prix fixés selon les communes du district
d'Abidjan.
Au regard de tout ce qui précède, on peut retenir que dans un premier temps, ces
auteurs ont étudié les stratégies de gestion des marchés publics en milieu urbain.
Et dans un second temps, ils ont abordé la question d’attitudes et comportements
des acteurs dans la gestion des marchés publics urbains. En dernier ressort, ces
différents auteurs ont montré les enjeux rattachés aux attitudes et comportements
des acteurs dans la gestion des marchés publics dans les zones urbaines. Il
apparaît en résumé que les problèmes environnementaux en milieu urbain sont
toujours d’actualité.
29
En somme, il convient de retenir que du point de vue de la recherche
scientifique, la problématique de gestion des risques d’incendies au sein des
marchés publics urbains fait l’objet d’un intérêt permanent et sans cesse relevé.
Egalement, quelques travaux en sociologie et géographie ont permis de mieux
cerner la présente étude.
Ces travaux bien que pertinents et assez critiques sur la problématique
susmentionnée ne suffisent pas à comprendre les logiques de la récurrence des
incendies des marchés publics dans les zones urbaines. Une des raisons que ces
travaux n’abordent pas le problème d’instauration de structure de contrôle et de
suivi afin d’apporter les compétences nécessaires à une gestion efficace des
risques d’incendies dans les marchés publics en milieu urbain.
I-4-OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
I-4-1-Objectif général
Cette étude vise à analyser les logiques qui fondent la récurrence des incendies
au sein du Forum des Marchés d’Adjamé.
I-4-2-Objectifs spécifiques
31
et celle de la variable indépendante. Ensuite, nous résumons toutes ces
traductions dans un tableau. Enfin, nous schématisons la réalité sociale étudiée.
32
I-6-3-Tableau récapitulatif des variables, dimensions et indicateurs
33
I-6-3-Schéma explicatif de la réalité sociale étudiée
Divergence
des rapports
de gestion
I-7-APPROCHE CONCEPTUELLE
Dans la présente étude, nous allons essayer de clarifier les concepts qui
composent notre hypothèse de recherche ainsi que ceux de notre sujet de
recherche : politique environnementale ; stratégie ; gestion ; divergence de
rapports sociaux ; logique sociale ; incendie ; marché.
34
I-7-1-Politique environnementale
Ces expressions étant composées, il va sans dire que les définir requiert au
préalable une explication de chacun des termes qui les composent.
Le terme « politique » vient du terme grec « politikos », de « polis », qui signifie
« cité ». En langue Française, il est utilisé, comme substantif, au masculin et au
féminin. L’usage masculin, d’intérêt phénoménologique, s’entend de ce qui
relève de l’exercice du pouvoir dans l’Etat. L’usage féminin renvoie, d’une
façon sommaire, à l’ensemble des options prises, des actions menées et des
méthodes liées à l’environnement par les gouvernants d’une société politique,
ensemble destiné à avoir un impact sur tout ou partie des composantes de la
société politique.
L’adjectif « environnemental » vient bien entendu du terme « environnement ».
Le concept d’environnement est particulièrement complexe. Il n’a pas toujours
eu le même sens pour tous ceux qui l’utilisent et varie en fonction des contextes.
Dans cette section, nous chercherons à lui donner une définition opérationnelle
pour notre recherche.
Sauve (1997, p. 42) observe que l’environnement correspond à une réalité
générale : il s’agit de l’ensemble des composantes du milieu, en interaction avec
l’environné (ou groupe d’environnés) qui ne se définit qu’en contexte. Il n’existe
pas un environnement, mais des environnements. L’environnement n’est donc
plus approché comme un cadre extérieur, ni comme une simple enveloppe qui
entoure les personnes. L’accent est de plus en plus mis sur la dynamique
relationnelle modulée entre autres par les différentes configurations spatiales de
l’habitat, de l’aménagement urbain, des espaces de loisirs etc, et aussi par ses
différentes composantes biophysiques telles que la qualité de l’air, la
contamination des sols, l’humidité, etc. l’environnement est approché comme un
lieu de vie, un lieu d’action, un lieu d’adaptation. Nous nous trouvons alors dans
un système d’interaction où l’environnement influence les conduites des
35
individus et à son tour, l’individu agit lui aussi sur l’environnement (Bonardi et
Coll., 2002).
Fischer (2002, 1997), aborde la notion d’environnement sous l’angle de la
psychologie sociale. Il fait entre autres référence à la notion d’espace et de
territoire pour cerner le concept d’environnement : « ce rapport dialectique entre
le milieu tel que nous le rencontrons et l’activité humaine qui s’y manifeste »
(Fischer, 1997, p. 10). L’environnement est ainsi appréhendé selon plusieurs
niveaux inter-reliés. Il correspond à l’ensemble des lieux biophysiques
aménagés, comprenant à la fois des espaces et des équipements, à l’intérieur
desquels peuvent s’exprimer des conduites humaines.
Dans le cadre de notre étude, la politique environnementale est une stratégie
effectuée par le ministère de la construction et de l’urbanisme sur ses intentions
et principes par rapport à son comportement en matière de construction en
général, qui offre un cadre à son action et établir ses objectifs et but en matière
d’urbanisation.
I-7-2-Stratégie
Le mot stratégie est dérivé du latin stratégia, emprunté aux deux termes grec :
stratos (« armée ») et agein (« conduire »). Ceci dit, la première signification de
stratégie est l’art de conduire les opérations militaires.
Le concept est également employé pour désigner le plan conçu / imaginé pour
conduire une affaire et pour désigner l’ensemble des règles assurant une
décision optimale à n’importe quel moment.
En d’autres termes, une stratégie est le processus choisi par le biais duquel on
prévoit d’atteindre un certain état futur.
D’après le dictionnaire de sociologie, l’analyse stratégique s’est développée en
France, principalement à travers les travaux de Michel Crozier.
Selon Michel Crozier, la stratégie est une organisation, l’action collective, des
36
mouvements sociaux. C’est l’importance des relations de pouvoir, principe de
rationalité limité.
Dans le cadre de notre étude, nous entendons par stratégie de gestion, la
planification et la coordination de l’action des acteurs dans l’organisation, le
contrôle du Forum des Marchés d’Adjamé.
I-7-3-Gestion
Gestion vient du nom latin « gestio » qui se définit comme l'action de gérer,
exécuter issu du verbe « gerere » signifie exécuter, accomplir : au départ pour le
compte d'autrui, d’où le gérant d'affaires qui est un mandataire.
Cette référence à la notion d'exécution et l'expression compte de gestion
montrent que la gestion s'applique a priori à l'activité courante et à un horizon
décisionnel relativement court. Cependant le mot a pris un sens plus ambitieux
en devenant carrément le synonyme des termes de l'administration, de
gouvernement, de direction. Il leur même préféré puisque l'on parle d'étude de
gestion (C. Bialès 2014).
Valérie B. (2008) définit la gestion comme un phénomène au croisement de
deux niveaux, à savoir le Logos gestionnaire (principe idéal définissant le
fonctionnement des organisations sur la base de trois principes :
La maîtrise (contrôle des organisations), la performance (objectif des
organisations) et la rationalité (manière de procéder des organisations) et les
techniques de gestion propres à un contexte local.
La notion de gestion d’entreprise est bien plus complexe qu’il n’y paraît, à
première vue.
En effet, la gestion d’entreprise est un concept qui renferme tout un ensemble
d’éléments qui tendent à définir le mécanisme de mise en marche du projet,
devenu entreprise. De façon générale, la gestion d’entreprise signifie de mettre
en application la stratégie commerciale que l’on s’est fixée, lors de l’élaboration
37
du plan d’action de l’entreprise, en s’appuyant sur tous les moyens dont celle-ci
dispose, afin de réaliser les objectifs préalablement établis. Pour ce faire, la
notion de gestion d’entreprise repose sur trois idées principales qui doivent être
rigoureusement appliquées :
-Prévoir les objectifs à atteindre et définir les actions à entreprendre ;
-Réagir face aux imprévus et prendre les mesures correctives nécessaires pour
maintenir le cap et atteindre les objectifs fixés.
On en déduit que la gestion d’entreprise ne comprend pas uniquement les
actions commerciales qui doivent être mises en œuvre pour assurer la réussite
de l’entreprise mais doit, également, tenir compte du facteur humain, très
important dans la bonne marche de l’entreprise et donc, dans la réalisation des
objectifs financiers (Mikael H. 2014).
Dans le cadre de notre étude, la gestion est de se donner tous les moyens,
mécanismes dans le but d’améliorer les conditions des commerçants du Forum
des Marchés d’Adjamé victimes de façon persistante les incendies
I-7-4-Divergence
38
dysfonctionnement, voire une désorganisation des politiques et activités liées à
la gestion du Forum des Marchés d’Adjamé.
I-7-5-Logique sociale
I-7-6- Incendie
Il désigne aussi une réaction de combustion, un feu non maitrisé dans le temps et
l’espace conduisant à l’embrasement d’un édifice, d’une maison, d’une forêt etc.
(Définition juridique, éditions Tissot)
39
L’incendie est aussi, en général, un feu violent et destructeur pour les activités
humaines ou la nature.
40
construit par celle-ci). Ce genre de marché, généralement construit de façon
moderne met en relation cinq (05) types d’acteurs : les vendeurs, les
consommateurs, les autorités administratives, le promoteur et les services de
secours publics.
41
Dans le cadre de cette étude, il importe de considérer que le système social
directement impliqué dans la gestion du Forum des Marchés d’Adjamé est
composé d’un certain nombre d’acteurs (promoteur des politiques
d’aménagement, gestionnaires et les usagers) qui objectivement sont mues par le
même objectif, celui de protéger le Forum des Marchés d’Adjamé contre les
incendies. Ainsi, la méthode structuro-fonctionnaliste nous offre de faire
ressortir les acteurs d’une part, et d’autre part, elle nous permet d’expliquer le
rôle de ces acteurs dans leur rapport avec la quête d’une sauvegarde du Forum
des Marchés d’Adjamé. La méthode structurale nous permet de mettre en
rapport les composantes du système social à Adjamé et qui ont une influence sur
l’environnement des marchés et le cadre de vie des populations. En d’autres
termes, comment les acteurs sociaux participent-ils à la gestion du Forum des
Marchés d’Adjamé ?
Ainsi, cette gestion est fonctionnelle lorsque tous les acteurs assument
pleinement leur tâche et responsabilité. Dans le cas contraire, il y a
dysfonctionnement. Ce dysfonctionnement se traduit par la crise
environnementale c’est-à-dire les incendies au Forum des Marchés d’Adjamé.
42
I-8-2-Voici le schéma qui explique cette réalité sociale
MINISTERE DE LA
CONSTRUCTION ET DE
L’URBANISME
COMMERÇANTS DU
FORUM DES MARCHES
D’ADJAME
43
Ce schéma montre qu’il a eu des structures d’aide et d’encadrement sur la
gestion du Forum des Marchés d’Adjamé. Cependant, l’on constate que les
incendies sur les marchés persistent toujours à bien d’endroits. Cela s’explique
qu’au niveau institutionnel, l’Etat ou la municipalité ne mène pas des actions
concrètes dans le processus de gestion des marchés. Quant à la population, elle
dispose de stratégies traditionnelles pour la gestion des marchés. Tous ces
dysfonctionnements au niveau institutionnel et au niveau des collectivités
locales rendent compte de la persistance des incendies au Forum des Marchés
d’Adjamé.
Pour finir, rappelons que ce travail vise à faire le bilan des actions entreprises au
sein du Forum des Marchés d’Adjamé par les pouvoirs publics et comprendre la
logique de conservation et de protection du domaine public.
44
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIGUE DE L’ETUDE
II-1-1-Champ géographique
45
Figure no1 : localisation du Forum des Marchés d’Adjamé
46
La commune d’Adjamé est au centre du district, et sa position géographique lui
donne le statut de commune des gares. En effet, c'est la commune où se trouvent
toutes les gares routières des villes de l'intérieur du pays ainsi que des pays de la
sous-région. C'est également la commune qui abrite les produits vivriers. A
partir d'Adjamé se fait la distribution de la grande partie des denrées
alimentaires : plantains, légumes, fruits, etc. Cette réalité fait de cette commune,
un centre commercial. Ainsi, de l'Institut National de la Santé Publique (INSP)
jusqu'à Williamsville en passant par les 220 logements tous les trottoirs sont
occupés par les vendeurs. Adjamé compte dix-neuf quartiers. Le Forum des
Marchés est situé dans le quartier mairie 1, en bordure du boulevard Nangui
Abrogoua, à cent mètres de la mairie. Cet espace est le plus pratiqué en matière
de commerce, par conséquent, la position géographique de ce marché ne cause
aucun problème d'accès aux consommateurs.
Le Forum des Marchés d’Adjamé a une superficie d'un hectare et demie soit
seize mille onze mètres carré, et une capacité de treize mille places. C'est un
marché à deux niveaux. Le rez-de-chaussée abrite les magasins et les tables pour
denrées alimentaires. Le premier et le deuxième étage sont occupés par les box
(espace moins vaste qu'un magasin) réservés à la vente de chaussures,
vêtements, bijoux, produits cosmétiques, pagnes, etc. Il y a aussi les pourtours
du Forum des Marchés d’Adjamé ainsi que les trottoirs du boulevard Nangui-
Abrogoua qui interviennent dans notre champ géographique d'étude. Ce sont les
trottoirs situés de part et d'autre des chaussées du boulevard Nangui Abrogoua,
l'espace entre le centre commercial et la mairie d'Adjamé.
II-1-2-champ sociologique
Cette étape consiste à préciser les personnes que nous avons interrogé, afin de
saisir le phénomène d’incendie. Cette étude s’inscrivant dans le paradigme
47
interactionniste, nous interrogeons des personnes qui sont en rapport avec la
réalité sociale que nous étudions.
Le Forum des Marchés d’Adjamé est consacré à la vente de plusieurs types de
marchandises. En outre, il comprend trois types de places : les magasins ou
galeries, les box et les tables. Nous portons notre choix sur les magasins parce
que c’est l’endroit où il y’a des chambres froides qui sont alimentées par le
courant électrique.
En ce qui concerne les différents types de vendeurs, nous nous intéressons aux
vendeurs de tout genre mais surtout aux magasiniers à cause des branchements
électriques qui peuvent être source des incendies.
Nous interrogeons donc des vendeurs de chaussures, des vêtements, des
vendeurs grossistes de poissons et viandes installés à l’intérieur du Forum des
Marchés d’Adjamé. Ces derniers doivent avoir pratiqué le commerce dans
l’ancien marché ou depuis l’inauguration du Forum des Marchés d’Adjamé en
2000, donc avoir au moins huit années d’expérience de vente au Forum des
Marchés. Ils doivent aussi être des propriétaires des articles qu’ils vendent. En
effet, c’est auprès de ces personnes que nous pouvons savoir comment le feu
surgit de façon récurrente au Forum des Marchés d’Adjamé. Ils aident
également à comprendre les conditions d’attribution des places puisqu’ils
seraient souscripteurs depuis le début.
Les caractéristiques biologiques telles que l’âge et le sexe ne sont pas prises en
compte. Car tous les vendeurs poursuivent le même but quelque soit l’âge et le
sexe. Par conséquent, ils adoptent les mêmes stratégies pour conquérir le client.
Cependant, nous nous intéressons à la religion ainsi qu’à la nationalité de
chacun des enquêtés pour comprendre la corrélation qui peut exister entre la
religion, la nationalité et les pesanteurs sociales comme le respect des
institutions, la recherche de biens matériels ou le train de vie.
Nous négligeons également les variables sociologiques telles que la situation
matrimoniale, le niveau d’instruction, le lieu de résidence, etc. Car quelques
48
soient les caractéristiques sociologiques, l’être humain est caractérisé par la
recherche effrénée d’un mieux-être, seule la religion peut freiner son élan.
Nous interrogeons alors tout vendeur installé à l’intérieur du Forum des Marchés
d’Adjamé comme à l’extérieur, de sexe féminin ou masculin, propriétaire des
étalages, vendant au Forum des Marchés d’Adjamé depuis au moins huit ans, et
acceptant de se prêter à notre entretien.
En dehors des vendeurs, nous interrogeons les consommateurs du Forum des
Marchés d’Adjamé, afin de comprendre leur habitude d’approvisionnement et
nous permettre ainsi une meilleure compréhension des attitudes et
comportements des vendeurs. Nous interrogeons toute personne étant de passage
ou faisant des courses au Forum des Marchés d’Adjamé, sans y être vendeurs.
Nous interrogeons par ailleurs le personnel des services de la Mairie d’Adjamé
qui sont intervenus directement dans la construction et ceux qui interviennent
dans la gestion du Forum des Marchés d’Adjamé. Nous interrogeons également
le promoteur pour comprendre sa politique de construction et d’attribution des
places, afin de saisir le lien que cela a avec les attitudes et comportements des
vendeurs.
Les techniques font donc appel à plusieurs mécanismes pour aboutir aux
résultats attendus. Les techniques auxquelles on a eu recours dans le cas précis
de cette étude portent sur la recherche documentaire, l’observation directe et
l’entretien.
Notre champ d'étude n'étant pas vierge, nous avons eu recours aux travaux
antérieurs afin de nous imprégner de l'état d'avancement scientifique de celui- ci.
Cette phase a permis d'avoir des connaissances générales sur le sujet. Elle nous a
49
permis de mieux poser notre problématique et les hypothèses de recherche. Vu
l'intérêt de cette étape, nous nous sommes inscrit dans certaines bibliothèques,
notamment la bibliothèque de l'Institut d’Ethno-Sociologie (IES) et au Centre
Culturel Français (CCF). La bibliothèque de l'IES et la Bibliothèque Centrale de
l’Université (BCU) nous ont permis d'avoir accès aux mémoires et aux thèses
qui ont été réalisés dans le domaine du marché. L’exploitation de ces différents
ouvrages a permis d’approfondir nos connaissances sur la méthodologie de la
recherche en sciences sociales, les paradigmes, les méthodes d’analyse et ainsi,
de choisir les plus appropriés à la réalisation de notre travail.
Nous y avons aussi consulté les encyclopédies et dictionnaires des sciences
sociales pour la définition du concept de marché.
Nous avons de même effectué des recherches électroniques via internet. Après la
documentation, nous avons mené un travail de terrain pour une approche globale
de notre objet d’étude.
II-2-2-L'observation directe
La seconde technique que nous avons utilisée dans le cadre de la collecte des
données est l’observation directe. En effet, l’observation directe permet de saisir
« les comportements au moment où ils se produisent, sans l’intermédiaire d’un
document ou d’un témoignage »(Quivy, R. 1995). Elle fait appel au sens de
l’observation du chercheur. Ainsi, cette méthode a permis d’observer les
comportements et attitudes des acteurs au cours des échanges effectués.
Nous avons cherché notre insertion sociale dans cette zone en prenant part aux
différentes activités de différentes organisations pour avoir certaines
informations. Nous avons procédé par une immersion participante :
50
o En étant un commerçant dans le Forum des Marchés d’Adjamé
Tous ces moyens participatifs pourraient être bénéfiques à notre insertion dans
le milieu.
II-2-3-L’Entretien
Ainsi, l’étude dans sa phase de collecte des données, a mobilisé cette technique
d’entretien semi directif, car elle permet au chercheur de déceler chez l’enquêté
ses perceptions, ses représentations idéologiques d’une situation ou d’un
phénomène donné (Kampenhout et Quivy 1995). Mieux, le choix de cette
technique est lié au fait qu’elle cadre avec la perspective qualitative dans
laquelle s’inscrit la présente étude, et aussi parce qu’elle permet de rendre au
mieux les opinions, les perceptions, en vue de restituer les significations, les
idéologies que les acteurs sociaux donnent à leurs pratiques et comportements
dans leurs rapports à l’exploitation du Forum des Marchés d’Adjamé.
51
II-2-3-1-Conditions de production des données
La Prise de Notes
Muni d’un stylo et d’un calepin, la prise de note consistait à marquer voire
consigner les éventuelles thématiques et pistes d’interprétations qui émanaient
des propos des enquêtés. Cette option a permis de relever certaines informations
utiles à l’analyse des données.
52
La Retranscription des données
II-3-L’ECHANTILLONNAGE
Comment le choisir ?
53
« démarche traditionnelle », caractéristique des échantillonnages probabilistes,
et la « démarche raisonnée », caractéristique des échantillonnages non
probabilistes.
Dans le cadre de cette étude, nous avons opté pour l’échantillonnage non
probabiliste, c’est-à-dire le choix raisonné. En effet, il consiste à choisir les
sujets sur la base d’une ou plusieurs caractéristiques fixées d’avance. Ce type
d’échantillon permet au chercheur de choisir délibérément ses sujets en se
remettant à son propre jugement, et aussi en tenant compte des caractéristiques
fixées. Pour cette étude, le choix des sujets s’est fait selon les caractéristiques
suivantes :
Ces sujets détiennent des connaissances approfondies sur le Forum des Marchés
d’Adjamé, alors sont mieux placés pour fournir des informations enrichissantes
qui aideront à mener à bien notre recherche.
54
Tableau récapitulatif du nombre de participants
55
Dans la présente étude, les données issues du guide d’entretien sont traitées
essentiellement sur la base du contenu des propos des différents enquêtés. Ceci a
consisté à partir d’un examen systématique d’identifier et regrouper des thèmes,
coder, classer et développer des catégories pour établir des correspondances
entre eux.
Dans le cadre de l’étude nous avons opté parmi entre autres techniques
d’analyse de contenus, pour l’analyse par thématique. C’est un procédé qui
consiste en un découpage transversal du corpus à partir duquel le thème est
utilisé comme unité de découpage. Cette méthode a permis de faire ressortir les
perceptions des enquêtés sur chaque thème relatif aux objectifs de l’étude. Il a
été question à cet effet de :
56
- Repérer les unités de sens ou idées significatives contenues dans le
discours des enquêtés : c’est le lieu de dégager les segments de discours en
relation avec l’objet d’étude
- Catégoriser les idées recensées : c’est la catégorisation des segments de
discours afin de les analyser.
Une difficulté majeure a été l'accès aux ouvrages. Malgré notre abonnement
dans les bibliothèques des sciences sociales, nous n'avons pu obtenir tous les
ouvrages nécessaires pour construire notre problématique, en particulier les
ouvrages sur les marchés traditionnels de l'Europe. Nous avons même consulté
les ouvrages de la bibliothèque Centrale de l’Université, mais nous n'avons pu
trouver de document portant sur les marchés traditionnels de l'Europe (cela nous
aurait permis de faire une comparaison des marchés traditionnels de l'Europe
avec ceux de l'Afrique). Nous nous sommes alors contentés d'un documentaire
sur le marché de Paris, présenté par France 24 pour donner un aperçu de celui-ci.
Ce même problème nous a amenée à avoir régulièrement recours à l'internet.
Aussi, une difficulté s'est située au niveau de l'entretien avec les commerçants
du Forum des Marchés d’Adjamé. Nous avons été confrontés à la réticence de
ceux- ci. Pour ce faire, nous nous sommes par moment constitué en client. Mais
nous nous sommes armé de courage pour aller jusqu'au terme de notre entretien.
57
DEUXIEME PARTIE :
PRESENTATION DE LA
COMMUNE D’ADJAME
ET DU FORUM DES MARCHES
58
CHAPITRE I : LA COMMUNE D’ADJAME
Adjamé est un quartier d’Abidjan nord, en Côte d’Ivoire. Adjamé, dont le nom
signifie « la rencontre » ou « le centre » en Tchaman, est situé au nord du
quartier du plateau. Adjamé est la commune abritant la plus ancienne souche
abidjanaise, devant Treichville et juste après Bassam. C’est le lieu de la plus
importante gare routière du pays à partir de laquelle les lignes de bus irriguent
l’ensemble de la Côte d’Ivoire ainsi que la sous-région.
Adjamé a une superficie de 1210 hectares et une population de 372 978 mille
habitants. Chaque jour, la commune abrite 2 millions de personnes en raison de
son Forum des Marchés d’Adjamé et de sa situation géographique.
59
I-2-HISTORIQUE DE LA COMMUNE D’ADJAME
60
partir de laquelle les lignes des autocars irriguent tout le pays ainsi que les pays
voisins.
I-3-LES FONDEMENTS PHYSIQUES
Comme à l'origine, ce qui explique son nom, la commune d'Adjamé est située au
centre du district d'Abidjan. Elle est limitée par les communes du plateau,
Attécoubé, Cocody et Abobo. Elle a une superficie de mille deux cent dix
hectares, et une population de 372 978 habitants la nuit. Mais la journée, elle
abrite plus de deux millions de personnes, en raison de sa vocation commerciale
et de sa situation géographique. Aussi, elle abrite la majorité des gares de
l'intérieur et de la sous-région. Elle compte officiellement neuf marchés dont le
plus grand est le Forum des Marchés d’Adjamé. Cependant, le commerce s'est
développé dans toutes les contrées sans exception.
Cette commune abrite généralement les personnes à faible revenu, car les prix
des habitations y sont très abordables, en raison de leur construction (des « cours
communes », généralement).
I-3-2-Le relief
Situé entre le 5ème et le 6ème degré nord, le relief d’Adjamé est assez accidenté
avec la présence de plateaux relativement élevés pouvant atteindre 200 mètres
d’altitude. Deux principales formes de relief se distinguent dans cette commune.
Sur la pointe nord des lagunes, les plateaux avec un vallonnement important dû
à l’érosion. Du côté des lagunes, la plaine fait partie des bassins sédimentaires
côtiers. Ces deux formes sont séparées par un talus.
Le sol est de type ferralitique profond fortement dénaturé. Il est constitué
essentiellement de sable du côté de la plaine côtière et au niveau du plateau, de
sable à la surface et l’argile en profondeur. Ce sol subit fortement l’action du
climat.
61
I-3-3-le climat
La population de notre champ d’étude est estimée à 372 978 habitants la nuit, et
dans la journée à plus de 2000000 d’habitants. Elle a un taux de croissance
annuel de 3,1%. Elle est caractérisée par une diversité ethnique. Selon notre
enquête sur le terrain, elle est constituée en majorité de communauté étrangère.
En effet, avec le processus urbain provoqué par la colonisation et la fonction
résidentielle à lui assigner après les indépendances, Adjamé recevra des
immigrants de divers horizons. Les allogènes ont une forte représentation dans
la population. Les allogènes constituent une mosaïque d’ethnies venues des
autres régions du pays. En fonction de leur origine, ils s’installent différemment
et mènent différentes activités. Les Dioulas ressortissants du nord, les Libanais
et autres s’adonnent le plus souvent aux activités du commerce et du transport.
Les autochtones sont les Ebrié issus du groupe Akan. Nous notons aussi la
présence d’une forte population étrangère issue notamment de la sous-région
Ouest Africaine.
62
Pour ce qui relève de l’organisation sociale et culturelle, le peuple Atchan
d’Adjamé comprend sept (7) grandes familles :
Locoman
Kouedoman
Godouman
Fiedouman
Tchadouman
Douman-abromando
Gbadoman
La société Atchan est organisée autour de quatre (04) générations selon la classe
d’âge :
Djehou
Dogba
Agban
Assoukro
Les Ebriés pratiquent le culte des ancêtres. Ils croient en la vie de l’au-delà. Ils
ont un grand respect pour les morts car ceux-ci constituent un medium entre les
vivants et les morts. Chaque année, ils se retrouvent pour les prières rituelles et
l’offrande de la boisson au maître des ancêtres. La fête de génération demeure
l'activité culturelle principale des Tchaman d’Adjamé. Ils pratiquent dans des
proportions variées les religions chrétiennes suivantes : catholicisme, harrisme et
le protestantisme.
63
I-4-2-Les dirigeants de la commune d’Adjamé
- Une Université
64
I-5-LES DIFFICULTES DE LA COMMUNE D’ADJAME
Les problèmes majeurs que l’on rencontre dans la commune d’Adjamé sont :
l’occupation anarchique des trottoirs par les vendeurs, l’insécurité et
l’insalubrité.
La circulation est pénible dans la commune d’Adjamé, quel que soit la voie
empruntée. Cela est dû à l’insuffisance d’infrastructure routière, mais aussi au
fait que les trottoirs et les pourtours soient occupés de façon anarchique par les
vendeurs. Le boulevard Nangui Abrogoua compte quatre chaussées et deux
trottoirs. Deux chaussées au centre sont réservées à la circulation des autobus et
une chaussée à chaque extrémité réservée à la circulation des autres véhicules.
Cependant, la circulation est presqu’impossible sur les deux chaussées de
l’extrémité, tant les vendeurs les ont assaillies. Ils sont installés de part et d’autre
des chaussées, gênant souvent la circulation des autobus et empêchant celle des
autres véhicules comme annonce la photo no2 :
Photo no2 : le tronçon du boulevard Nangui Abrogoua
I-5-2-l’insécurité
I-5-3-L’insalubrité
L’autre mal dont souffre la commune d’Adjamé est l’insalubrité. Adjamé est
l’une des communes du district d’Abidjan réputée pour son état d’insalubrité, en
raison de son statut commercial.
Abidjan est une ville qui détient de nombreux marchés. Chaque commune a en
son sein, un endroit où tout le monde peut se réunir pour vendre ou acheter.
Plusieurs sont plus grands par contre, d’autres communes ont juste de petits
espaces. En effet, faisons un tour à Adjamé pour visiter le Forum des Marchés
dans toutes ses caractéristiques.
66
CHAPITRE II : LE FORUM DES MARCHES D’ADJAME
67
personnes. Il a en son sein deux grands supers marchés avec des prix vraiment
abordables. Toutes sortes de vente sont possibles dans ce marché. Les uns
vendent des produits cosmétiques, les bijoux, des vêtements. Les autres se
spécialisent dans le commerce de pagnes et de chaussures. Si vous êtes un
vendeur, il existe de nombreux marchands de gros qui sont pour n’importe quel
produit comme les mèches par exemple. Il est même possible de retrouver des
articles en vogue en France, en Angleterre, et à Dubaï. Le Forum des Marchés
d’Adjamé détient une ruelle exceptionnellement réservée à la vente de tissu et de
matériaux de couture. Là-bas, vous y trouverez des tissus de plusieurs qualités à
de bon prix.
Le Forum des Marchés d’Adjamé est le seul marché d’Abidjan où plus de 30
millions de francs circulent chaque jour entre clients et vendeurs. Cet édifice fait
la fierté de la ville car sa renommée dépasse les frontières du pays. La plupart
des habitants des pays de l’Afrique rêvent de pouvoir visiter ce si grand marché
à cause de la diversité des ventes et leur prix bon marché.
Crée depuis plus de dix (10) ans, le Forum des Marchés d’Adjamé avait été
construit dans le but d’implanter un grand centre commercial pour toute la ville
d’Abidjan. C’est de ce fait que les populations de toutes les communes
accouraient vers cette commune dans l’optique de vendre des produits de tous
genres. De cet engouement est né le marché Gouro, le plus grand marché de
produits vivriers d’Abidjan. Le Forum des Marchés d’Adjamé a été sujet
d’incendies deux fois de suite en moins de dix (10) ans. Le lieu qui abrite le
Forum des Marchés d’Adjamé abritait le grand marché d'Adjamé. La volonté de
reconstruire ce marché est venue des suites des incendies à répétition que
connaissait le grand marché. En effet, en 1989 et en 1993, le grand marché
d'Adjamé a connu des incendies qui ont fait le malheur des vendeurs. Les
68
constructions s'étant dégradées, et pour éviter de telles catastrophes, Monsieur
Dembélé Lacina, alors maire prend l'initiative de le reconstruire. Les travaux de
construction ont commencé après son mandat, en 1997 sous le mandat de
Monsieur Amondji Pierre, qui signa le contrat de construction avec la SICG.
Le territoire qui abrite notre étude est le Forum des Marchés d’Adjamé. Il est
situé dans le quartier « mairie 1 » de la commune d'Adjamé. Il a une superficie
de seize mille onze mètres carré. Il est situé en face du commissariat du
troisième arrondissement, à cinquante mètres de la mairie d'Adjamé en venant
de la commune du Plateau, en bordure du boulevard Nangui Abrogoua comme
l’indique la figure n°1 cité plus haut.
De façon particulière, ce Forum des Marchés d’Adjamé se situe à moins de 500
mètres de la plus grande caserne des Sapeurs-pompiers Militaires de Côte
d’Ivoire en l’occurrence la compagnie de l’indénié. Cette unité, à elle seule,
dispose de 40% du matériel des soldats du feu. En plus de cet état de fait, ce
Forum des marchés est à moins de 200 mètres du commissariat du 3ème
arrondissement qui par l’action de la police nationale peut alerter rapidement les
Sapeurs-pompiers. Il est important d’y adjoindre la mairie qui se situe à moins
de 50 mètres qui par ses abords intègre même le marché. A cela s’ajoute le
Camp GALILIENI qui reste l’espace abritant l’Etat-major des Forces Armées de
Côte d’Ivoire. Ce camp peut fournir des ressources humaines et matérielles pour
aider à l’extinction d’un incendie.
Le Forum des Marchés d’Adjamé constitue le plus important des neuf marchés
de la commune d'Adjamé. Il est construit en deux étages avec une capacité de
treize mille places. Il est composé de trois types de places : les magasins ou
69
galeries, les boxes et les tables des denrées alimentaires. Le premier et le
deuxième étage sont divisés en quartier, au nombre de neuf. Chaque quartier est
divisé en parcelle, au nombre de quatorze, comprenant en moyenne quatre-
vingt-cinq box. Le premier étage a une superficie totale d'environ seize mille
mètre carré. Il comprend cinq quartiers occupés en moyenne à soixante pour
cent. Le deuxième étage quant à lui a quatorze mille mètre carré de superficie, et
comprend quatre quartiers entièrement déserts.
Au rez-de-chaussée, nous avons une aire de vente de seize mille mètres carré qui
abrite les magasins et les tables de denrées alimentaires comme annonce la
photo no4 :
Photo no4 : le rez-de-chaussée du Forum des Marchés d’Adjamé
70
L'effectif du public susceptible d'être admis étant estimé à quinze mille
personnes, l'établissement est à classer en première catégorie de type M,
conformément à l'article 19 du décret n° 79-12 du 10 Janvier 1979, relatif à la
protection contre les risques d'incendie et de panique dans les établissements
recevant du public et de l'article GN1 de l'arrêté n° 292/ SAPC du 10 Décembre
1985, portant règlement de sécurité dans les établissements recevant du public
(dispositions générales).
71
- Le Service de la gestion du personnel et matériel des services
techniques
Il comprend deux cellules que sont la cellule parc- autos et la cellule abris.
La cellule du domaine
72
La cellule construction
Ce service comprend aussi deux cellules que sont la cellule voirie réseaux divers
et la cellule transport.
Elle comprend douze agents. Son rôle est d'identifier et de recenser les voies
(plans de voirie). Elle étudie les projets, suit et contrôle les travaux. Par ailleurs,
elle assure l'entretien routier et le désencombrement des voies. Elle entretient
également les réseaux d'assainissement (eaux usées) en relation avec la Société
de Distribution d’Eau de Côte d’Ivoire, et est aussi en relation avec la CIE pour
l'éclairage public.
La cellule transport
Elle comprend en son sein six agents, délivre l'autorisation des titres ; créé, gère
et contrôle les gares. Elle est aussi en relation avec le ministère du transport et
les syndicats des transporteurs.
- Le service d’hygiène
Le service d’hygiène est subdivisé en quatre cellules : Nord, Sud, Est, Ouest ;
ayant toutes le même rôle. Elles ont chacune pour mission l'information, la
sensibilisation et l'éducation de la population. Elles contrôlent l'hygiène du
73
milieu suivent l'hygiène alimentaire et établissent des fichiers. Elles contrôlent
également les hôtels et les infirmeries. Elles effectuent des opérations de
désinsectisation et de dératisation.
I-5-2-Le service qui veille à l’occupation des places et règlement des conflits
C’est une cellule des services financiers de la mairie d’Adjamé. Elle est sous
l’autorité de la direction financière, cette dernière est elle-même sous l’autorité
du Secrétaire Général. La cellule régie des taxes a pour responsable le régisseur
74
qui travaille avec des collaborateurs qui sont les collecteurs et les contrôleurs ou
indicateurs.
Les contrôleurs et les collecteurs ont chacun à leur tête un chef qui est en
collaboration directe avec le régisseur. Il existe deux types de collecteurs : les
collecteurs de bureau et ceux de terrain. Les collecteurs de bureau se chargent de
la vente des timbres communaux ; tandis que les collecteurs de terrain placent
les tickets de droit de place sur les étables. Chaque collecteur de terrain a une
zone où il travaille. Cette zone n’est pas figée, le collecteur peut être muté du
jour au lendemain dans une autre zone.
Quant aux contrôleurs, ils ont la charge d’aller sur le terrain, rencontrer les
vendeurs pour les inciter à payer les taxes et les impôts.
Les occupants des magasins paient l’impôt forfaitaire mensuel allant de 6500 à
19000 francs de communauté financière africaine, en fonction de l’importance
de l’activité. Cette somme est versée directement à la mairie. Au-delà de 19000
francs de communauté financière africaine, le vendeur paye la somme aux
impôts.
Les vendeurs des légumes paient des taxes journalières de 150 francs de
communauté financière africaine par table. Les occupants des box paient 200
francs de communauté financière africaine par box. Au-delà de cette somme,
ceux qui ont érigé plusieurs box en magasin sont soumis à l’impôt forfaitaire
comme les occupants des magasins, avec les mêmes modalités de paiement.
Les vendeurs des trottoirs et pourtours paient des taxes journalières de 150
francs de communauté financière africaine par table d’un mètre. Cette somme
également varie en fonction de l’importance de l’activité.
Pendant les semaines de foire organisées par le district d’Abidjan, les vendeurs
des trottoirs paient quotidiennement 500 francs de communauté financière
africaine ou 1000 francs de communauté financière africaine comme taxe au
district, selon l’importance de l’activité. Au niveau de la mairie, ils versent la
75
somme qu’elle gagne chaque jour grâce à l’activité commerciale sur les trottoirs.
Ainsi, ils ne lui paient plus la taxe journalière.
Il a pour rôle le règlement des conflits entre la mairie et les tierces personnes
(morales ou physiques). Il s’occupe de tout ce qui est juridique telle la
conclusion des contrats de la mairie avec les tiers.
76
TROISIEME PARTIE :
LES LOGIQUES DE
RECURRENCE DES INCENDIES
AU FORUM DES MARCHES
D’ADJAME
77
CHAPITRE I : LES STRATEGIES DE GESTION DU FORUM DES
MARCHES D’ADJAME
Dans cette partie, il s’agit d’identifier les différents acteurs impliqués dans le
processus de gestion du Forum des Marchés de la commune d’Adjamé.
L’analyse des données de l’enquête de terrain a permis d’identifier trois
catégories d’acteurs à l’œuvre et s’inscrivant dans les logiques d’actions
contradictoires. La structuration des rapports met en lumière des conflits latents
et manifestes qui ont pour conséquence l’inefficacité dans ledit processus, ce qui
engendre des incendies à répétition au sein du Forum des Marchés d’Adjamé.
Dans le processus de gestion du Forum des Marchés d’Adjamé se trouve les
différents acteurs qui interviennent. Ce sont entre autres :
La mairie d’Adjamé
Le premier responsable du Forum des Marchés d’Adjamé est le maire. Il est aidé
dans sa tâche par son Secrétaire Général. Voici la photo no5 qui annonce cet
édifice :
78
Photo no5 : la mairie de la commune d’Adjamé
79
l'occupation des places et du règlement des litiges a été créé après le retrait de la
gestion du marché au promoteur. La régie des taxes également a commencé à
encaisser les taxes du Forum des Marchés après constatation du non reversement
de la cote part de la mairie.
L’implication de la mairie dans la gestion du Forum des Marchés se perçoit à
travers sa direction technique. La section hygiène et environnement de ce
service a pour principale mission la gestion des ordures ménagères, la lutte
contre toute forme de pollution, l’hygiène alimentaire et les risques d’incendies.
Ce service a pour rôle de sensibiliser les usagers (commerçants) sur les
questions d’assainissement du cadre de vie ainsi que les risques d’incendies au
sein du Forum des Marchés d’Adjamé. La mairie encourage toujours les agents
de la direction technique dans l’exercice de leur travail. Explicitement, les
moyens matériels et humains dont le service technique dispose doivent croître
en qualité et en nombre. Suivant ce qui s’observe, la compétence humaine doit
être améliorée à travers des formations et même des séminaires. Comme le disait
le chef du service technique : « la gestion du Forum des Marchés d’Adjamé est
un travail qui se planifie sous la base de connaissances acquises et solides.
Car ce site demeure le seul marché d’Abidjan où plus de trente millions de
francs (30 000 000f) circulent chaque jour entre clients et vendeurs. C’est
d’ailleurs un édifice qui fait la fierté de la ville en ce sens que sa renommée
dépasse les frontières du pays ». Affirme le Directeur du Service Technique de
la Mairie.
Conscient de la pleine responsabilité qui revient à la mairie, le maire tente de se
donner le privilège de faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter les risques
d’incendies. Cependant, il reste handicapé par une insuffisance criarde de
moyens matériels qu’humains. Pour cela, voici les propos tenus selon
lesquels : « le maire est aujourd’hui dépassé de par ses capacités financières,
matérielles et humaines. Il doit songer à renforcer l’effectif des agents de la
police municipale au nombre de 317 sur le terrain, les équiper en matériels de
80
travail puis revoir les taxes, les conditions d’acquisition de magasins, les
installations et branchements électriques afin de l’aider à mieux gérer ce site
puis éviter d’éventuel incendie ». Affirme un ressortissant de la commune. En
effet, la gestion du Forum des Marchés d’Adjamé est devenue une tâche
extrêmement complexe eu égard la pression des activités commerciales que
connaît cette commune. Ce qui signifie que les moyens financiers, matériels et
humains dont dispose la mairie ne sont plus en adéquation avec les tâches à
réaliser. Explicitement, les moyens financiers doivent s’augmenter tout comme
le matériel de travail doit croître en qualité et en nombre.
En un mot, les compétences humaines doivent s’améliorer qualitativement et
quantitativement afin de donner une dynamique à la gestion de ce site.
Par contre, il est arrivé de voir dans le Forum des Marchés d’Adjamé, des
branchements anarchiques et même frauduleux de câbles électriques dans toutes
les contrées de l’établissement, ce qui crée le plus souvent des incendies comme
annonce la photo no6 suivante :
Photo no6 : le Forum des Marchés d’Adjamé en feu le 22/06/2017
81
Des flammes qui amènent toujours à se poser des questions dont les réponses ne
viendront jamais, en tout cas pour l’instant. Et, cette série noire continue
d’endeuiller les populations n’ayant aucune garantie ou moyen de prévention
pour mettre fin à ce fléau qui ruine indirectement l’économie du pays. A ce
sujet, voici les propos tenus par un commerçant de riz au Forum des Marchés
d’Adjamé: « je ne sais pas quel mot employer. Mais, je suis plus que déçu de
cette situation. J’ai perdu plus de cinq millions de francs (5 000 000f) de
marchandises que je venais de retirer du port ». Affirme un commerçant du
Forum des Marchés d’Adjamé.
Pour lui, ce phénomène ressemble de près à un acte prémédité. Car « c’est
toujours la même cause de court-circuit, pourtant les soirs, tout le monde
rentre chez soi ». Ce dernier a tout perdu, même les marchandises des clients
qu’il avait réservées dans son magasin.
La mairie accuse le promoteur d’être le premier responsable des catastrophes
d’incendies causés au Forum des Marchés d’Adjamé suite à des défaillances au
moment de la réalisation des travaux, notamment des câbles non fixés
correctement et l’exploitation abusive de l’espace.
83
elle regroupe plusieurs nationalités à savoir les Ivoiriens, les Libanais, les
Maliens, les Burkinabés qui sont majoritaires, les Nigériens, les Nigérians, les
Guinéens, les Marocains, les Sénégalais…
La FENACCI, selon ses responsables, est aujourd’hui, un outil de
développement incontournable du commerce et des commerçants de Côte
d’Ivoire. Ainsi, l’objectif visé est entre autres, le positionnement de la Côte
d’Ivoire au rang des premières destinations des Investissements Directs
Etrangers (IDE) dans le monde. Auprès des commerçants, la FENACCI se
charge de la formation, la formalisation, la défense des intérêts des
commerçants et est l’interlocuteur des commerçants vis-à-vis de l’Etat. Elle
s’occupe également de l’organisation des marchés et des commerçants et sert
d’intermédiaire entre les commerçants et les bureaux des marchés.
En constatant l’impact du commerce, ce secteur occupe une place de choix
dans l’économie de la Côte d’Ivoire. Il regorge des potentialités encore mal
exploitées qu’on se doit d’identifier et de conquérir au-delà des contraintes
structurelles. Le poids économique des commerçants et des opérateurs
économiques en Côte d’Ivoire se traduit par le maintien d’un taux de
croissance de 1,8%, ce qui correspond à un mouvement de 20 millions de
tonnes de marchandises en Import-export par an, et une alimentation du
budget de l’Etat à hauteur de 1650 milliards en moyenne annuellement
84
- Au niveau de l’occupation
Le Forum des Marchés d’Adjamé est surexploité par les vendeurs. Le deuxième
étage est entièrement désert. En effet, les commerçants de ce niveau vu le
manque de clients ont installé des personnels au rez-de-chaussée et le long du
boulevard Nangui Abrogoua pour avoir des clients. Quant au premier étage, il
est occupé à environ soixante pour cent (60%). Paradoxalement, on assiste à une
occupation anarchique des vendeurs partout autour du marché et des trottoirs du
boulevard Nangui Abrogoua, au point où la circulation devient difficile, voire
impossible à certains endroits.
- Au niveau de l’insalubrité
Les canalisations qui doivent permettre de drainer les eaux de ruissellement vers
les réseaux souterrains d’eaux pluviales sont inexistants ; ainsi que les
canalisations d’évacuation des eaux usées. Le plancher est toujours humide et
glissant, surtout dans les zones de poissonneries et boucheries. Par ailleurs, les
box du deuxième étage, inoccupés depuis l’ouverture du marché servent de
toilette. L’on y respire des odeurs nauséabondes résultant de l’urine, des
excréments d’homme et de souris. Ce lieu est toujours jonché de dépôts
85
insalubres. Le service d’hygiène est quasiment impuissant face à ce fait. En
effet, ce service manque de moyens de coercition face à l’incivisme des usagers.
- Au niveau de l’insécurité
- Au niveau de l’accès
Les quatre voies isolant le marché des constructions voisines sont encombrées.
Elles sont obstruées par l’occupation anarchique des vendeurs et des dépôts
d’ordures ménagères. Le rez-de-chaussée et toutes les allées de circulation sont
également encombrés par les vendeurs. Les escaliers sont insuffisants en nombre
et en largeur. Des revêtements horizontaux (chape et carrelage) posés par les
commerçants réduisent les circulations. Le rez-de-chaussée est surpeuplé
pendant que le deuxième étage est laissé à l’abandon.
Les planchers qui n’ont pas reçu de revêtement fini se dégradent. La terrasse du
rez-de-chaussée et des deux étages sont dans un état de dégradation avancée.
En somme, on retient que les acteurs intéressés par la gestion du Forum des
Marchés d’Adjamé ne manquent pas à Adjamé. Car, l’on n’ignore pas l’intérêt
que cet établissement comporte pour la survie et même le bien-être des
populations. Cependant, les rôles sont disparates et non coordonnés. Chaque
groupe d’acteurs, pour l’importance qu’il accorde à ce Forum des Marchés,
s’engage comme il le peut pour le protéger contre les incendies. De telles formes
86
d’actions amènent à s’interroger sur la nature des rapports des acteurs dans la
gestion de ce forum des marchés.
La grande majorité des enquêtés affirment qu’il n’existe aucune relation entre
les commerçants (acteurs locaux) et le ministère de construction, puis la mairie
(acteurs institutionnels). En effet, selon leur dire, le maire de la commune
d’Adjamé ne les associe pas aux différentes réunions et prises de décisions dans
la gestion du Forum des Marchés d’Adjamé. Bien qu’ils sachent, puis
reconnaissent qu’il existe effectivement des associations de commerçants au
sein du Forum des Marchés d’Adjamé. Mais, ils estiment que, nous association
de commerçants, sommes à la base des incendies provoqués dans le Forum des
Marchés. Alors, ils préfèrent nous exclure des réunions et prises de décisions.
C’est ainsi qu’affirme un chef d’association des commerçants du forum :
« quand tu es devant les faits accomplis, que peux-tu dire d’autre ?
Tout compte fait, j’ai donné mon point de vu au directeur du service technique
de la mairie en tant que responsable d’association, il m’a dit ok, c’est pris en
compte, mais dans la pratique, je voie que nos perceptions et nos intérêts ne
sont pas pris en compte ». C’est sûrement ce qui a entraîné les contestations, les
conflits et le désintéressement des commerçants.
Ce point de vue sera appuyé par une femme, responsable d’association des
femmes commerçantes du marché en ces termes : « si c’est notre présence aux
87
différentes réunions et prises de décisions qu’on appelle nous impliquer, je
suis désolé. Notre implication est bien plus qu’une simple présence. Dans la
pratique, il faut consulter les commerçants et prendre en compte leurs intérêts
avant toute application ».
Dans l’ensemble, les rapports entre les acteurs dans la gestion du forum des
marchés d’Adjamé ne sont pas solides. Ils sont même parfois conflictuels parce
que d’une part la mairie de la commune d’Adjamé accuse les commerçants du
forum d’être responsables des incendies de ce site, et d’autre part, ce sont eux
encore qui pensent que les deux ministères de tutelle (ministère du commerce,
ministère de la construction et de l’urbanisme) ne prennent pas leurs
responsabilités au profit de la protection de ce site contre les incendies.
Toute somme, on retient que les rapports entre les acteurs ne sont pas
complémentaires. Ce qui s’explique par le fait que la mairie en tant qu’acteur
principal n’implique pas véritablement les commerçants à la gestion du Forum
des Marchés d’Adjamé. Il veut tout faire tout seul. Et pourtant, il ne dispose pas
de toutes les capacités pour y arriver. En outre, on ne perçoit surtout pas de
communication entre les supposés acteurs. C’est tout cela qui peut constituer les
limites dans la gestion du Forum des Marchés d’Adjamé.
Les discours produits par les différents acteurs s’inscrivent dans le processus de
légitimation des actions tout en disqualifiant les autres acteurs engagés dans les
mêmes logiques d’actions. Au lieu de s’inscrire dans la synergie d’action des
différents acteurs impliqués dans la gestion de ce site, on assiste sur le terrain à
une autonomie des différents acteurs engagés. L’autorité publique qu’exerce la
mairie n’est qu’une autorité de fait. Pour le sociologue Erving GOFFMAN « la
vie sociale est une sorte de théâtre, où les individus sont des acteurs qui
endossent des rôles différents selon les lieux où ils se trouvent. Le but du jeu est
88
de faire bonne figure et de permettre à chacun de garder la face » (GOFFMAN
E. 1973, p. 25-49).
La communication est alors, d’après lui, faite d’un ensemble de « rituels
d’interaction », de geste, de mimiques et d’expressions verbales.
89
rentabilité sociale de ces campagnes de sensibilisation. Les actions menées
auprès des commerçants se révèlent inefficaces dans la mesure où ceux-ci
affichent une indifférence face aux différentes campagnes de proximité et
médiatiques. Aussi, faudrait-il noter que la participation des commerçants reste
insuffisante à cause de l’inexistence des structures d’éducation et d’encadrement
sur la sensibilisation au Forum des Marchés d’Adjamé. Les rares campagnes
d’information et de sensibilisation menées jusqu’ici sont trop partielles,
formelles et bureaucratiques, sans réelles actions sur le terrain. Sur cette
question, les principaux acteurs se jettent mutuellement la responsabilité de la
récurrence des incendies au Forum des Marchés d’Adjamé.
A travers cette partie, l’on a pu constater comment les commerçants de ce
Forum des Marchés sont victimes des incendies de façon récurrente. Il n’est
cependant pas évident pour le maire d’Adjamé de tenir compte de certaines
revendications des commerçants et l’affirmation de son autorité. C’est sans
doute cette situation que Patrice DURAN évoquait lorsqu’il parlait du
« gestionnaire confronté à une situation de choix difficile ». Toutefois, pour que
le Maire d’Adjamé arrive à gérer ce genre de situation, il faudrait qu’au
préalable, il existe un cadre réel de communication entre les gestionnaires et les
populations. Les relations entre ces deux entités s’avèrent donc déterminantes et
intéressantes.
91
I-5-3-Au niveau relationnel
L’enquête de terrain a révélé qu’il existe des contestations, des conflits entre les
gestionnaires du Forum des Marchés et les commerçants, sous prétexte que leurs
intérêts et leurs perceptions ne soient pas pris en compte. Donc, ils refusent
d’obéir aux règles qui leur sont imposées. Ces rapports antagonistes et
conflictuels se traduisent par la non-implication des commerçants dans la
gestion de ce site. Cela se manifeste par leur absence aux différentes réunions
ainsi qu’aux prises de décisions touchant leurs activités commerciales et même à
leurs vies. Par ailleurs, cette implication doit résider dans les difficultés que
rencontre le Forum des Marchés d’Adjamé, à savoir : l’occupation, l’insalubrité,
l’insécurité, l’accès au site et l’état du bâtiment.
Cette approche consiste à promouvoir des initiatives collectives à l’échelle de ce
Forum des Marchés dont l’objectif est de développer les capacités locales pour
une planification et une gestion rationnelle à même d’améliorer le site et les
conditions de vie des commerçants de ce marché. Ainsi, une approche
participative avec les gestionnaires devrait être basée sur des relations de
communication solides. Il ressort que les commerçants ne se sentent pas
impliqués dans la gestion de ce site, ce qui augmente les perceptions négatives
qu’ils ont du Forum des Marchés d’Adjamé et même entraine des
comportements qui causent des incendies puis dégradent le forum, voire
constituent un frein à la réalisation des objectifs escomptés.
Au regard de ces problèmes, nous affirmons que la participation des acteurs a
été un échec. Il n’y a pas d’engagement véritable pour l’intérieur du bâtiment, ni
même pour l’usage du marché.
Il ressort de ce qui précède que la gestion du Forum des Marchés d’Adjamé
donne lieu à des antagonismes entre les différents acteurs. Selon les enquêtés, la
responsabilité de gestion de ce site est imputée à des catégories d’acteurs:
Ministère de la construction et de l’urbanisme, Mairie d’Adjamé, SICG,
FENACCI et l’ONPC. En d’autres termes, les différents acteurs s’accusent
92
mutuellement de la récurrence d’incendie au Forum des Marchés d’Adjamé.
Non seulement les commerçants se plaignent de ne pas être associés à la gestion
et ne sont point informés des décisions prises, mais aussi, ils accusent la mairie
d’être incompétente. Ces derniers justifient également leur contestation, leur
indiscipline et conflit par le fait que leurs perceptions, opinions ainsi que leurs
intérêts ne soient pas pris en compte par les décideurs. Les conflits notés sont
source d’incompréhension entre les décideurs et les commerçants du Forum des
Marchés d’Adjamé.
En effet, les vendeurs sont désormais dans l’obligation de payer deux fois plus
que prévu pour obtenir une place satisfaisante. Les plus nantis y sont parvenus
tandis que ceux dont le capital économique est faible se trouvent dans
l’obligation de se contenter du peu d’espace d’un mètre et demi de longueur, ou
ils quittent le champ économique pour se replier sur les trottoirs. Quelques fois,
93
ils deviennent des vendeurs ambulants. Au niveau des consommateurs, cette
exploitation abusive de l’espace rend le marché peu aéré, et la circulation
difficile à l’intérieur du marché en plus des escaliers pointus.
Par ailleurs, un entretien a été réalisé avec un des responsables de la mairie sur
les failles du Forum des Marchés d’Adjamé. A ce sujet, voici ses propos : « la
construction du Forum des Marchés n’a fait l’objet d’aucun appel d’offre. Le
maire sortant du district d’Abidjan a signé un contrat de gré à gré avec la
SICG. Cela signifie que le côté financier devait prévaloir. Cet acte a donné
beaucoup de pouvoir au promoteur sur l’infrastructure puisqu’il a acheté le
contrat. Il se donne le droit d’en disposer comme bon lui semble ; ce qui
explique toutes les défaillances constatées au moment de la construction ».
Ces failles ont une conséquence grave sur le marché et sur la vie des usagés. Il y
a encore des défauts tels que la présence de câbles électriques non fixés
correctement comme indique la photo no7 :
Photo no7 : des câbles électriques non fixés correctement au sein du Forum
des Marchés d’Adjamé
94
Tout ceci constitue autant de dangers auxquels les usagers du Forum des
Marchés sont exposés.
Toutefois, le Forum des Marchés d’Adjamé connaît déjà des difficultés eu égard
la pression des activités commerciales que connaît cette commune. Cette
situation aurait pu entrainer la fermeture de cette infrastructure par les
gestionnaires et même les autorités communale en soutien aux commerçants
dudit marché, afin de les résoudre. Parmi ces difficultés, celle qui touche le plus
95
aux commerçants est celle de l’insécurité. L’insécurité y règne parce que le
marché n’est pas éclairé. Cette situation amène les occupants du marché à
s’adonner aux branchements sauvages et anarchiques dans toutes les zones de
cette infrastructure, ce qui provoque très souvent des courts circuits et causent
des incendies. Voici donc la photo no8 qui annone ce drame :
Photo no8 : le feu dans le Forum des Marchés d’Adjamé du 12/09/2019
96
Photo no9 : l’intervention des sapeurs-pompiers au Forum des Marchés
d’Adjamé du 14/06/2019
97
l’économie ivoirienne. La mission du Forum des Marchés d’Adjamé est
d’apporter un mieux-être social à ses populations en leur offrant de meilleures
conditions de vie. De ce fait, cette commune aménage cette infrastructure et lutte
de même contre toutes les formes d’insécurités et d’incendies.
Par enjeux, il faut entendre les intérêts rattachés aux comportements et attitudes
des principaux acteurs qui concourent à la dégradation du Forum des Marchés
d’Adjamé suite aux incendies à n’en point finir. En effet, les vendeurs du Forum
des Marchés s’adonnent aux pratiques dont les enjeux sont d’ordre social,
économique et politique.
98
des femmes s’adonnent aux activités de restauration au sein du Forum des
Marchés. Voici la photo no10 qui illustre bien cette analyse :
99
de vaquer à leurs occupations. Pourvu qu’elles obtiennent la clientèle peu
importe les conditions dans lesquelles elles sont exposées.
III-2-Enjeu politique
100
Photo no11 : incendie pendant la nuit au Forum des Marchés d’Adjamé
14/06/2019
A ce sujet, voici les propos tenus par cette jeune fille sur le terrain : « Est-ce un
acte de pyromane guidé par des intérêts égoïstes. Au-delà de ce mystère, ce
fléau laisse des séquelles dans la vie des commerçants, pour la plupart chefs
de famille. A qui la faute des incendies qui se déclarent la plupart du temps la
nuit ? ». Affirme une victime.
Or, le maire de cette localité se donne les moyens de satisfaire à la demande des
vendeurs. Il prête alors une oreille attentive et un cœur compatissant pour sauver
leur activité commerciale, activité qui leur permet de subvenir à leur besoin ainsi
qu’à ceux de leur famille. Il se saisit alors de ces incendies pour pérenniser son
mandat ou pour s’ériger en défenseur des commerçants.
Vu les enjeux importants qui sont rattachés aux attitudes et comportements des
acteurs du Forum des Marchés, le plus important est l’enjeu politique. En effet,
les travaux de construction ayant été confiés à un promoteur, il serait aisé pour
le maire qui serait présent à la conception de décliner sa responsabilité et
101
d’accuser à tort et à raison celui-ci pour sa défense vis-à-vis des vendeurs. Alors,
le Forum des Marchés d’Adjamé, de par sa contribution à l’économie ivoirienne
ainsi que dans la sécurité alimentaire, connaît de façon récurrente des incendies
qui mettent en péril les activités commerciales des vendeurs.
102
CONCLUSION
Pour mener à bien cette étude, nous avons utilisé la méthode dialectique. Cette
méthode nous a permis de mettre en évidence les rôles, les rapports et les
dysfonctionnements entre les différents acteurs impliqués dans la gestion du
forum des marchés. Par rapport aux différents objectifs énumérés, nous avons
émis une seule hypothèse selon laquelle : la récurrence des incendies au Forum
des Marchés d’Adjamé est liée aux divergences des rapports de gestion des
acteurs.
Cependant, les rapports entre les acteurs dans la gestion du Forum des Marchés
d’Adjamé ne sont pas solides voire même conflictuels. Des relations
conflictuelles manifestes par des contestations, des refus de soumission aux
règles, aux consignes etc.
103
Il incombe au ministère de la sécurité et de la protection civile en tant que
structure représentant l’Etat, de veiller à la consolidation des relations entre les
différentes parties prenantes et l’organisation puis la coordination des différentes
actions menées au sein du Forum des Marchés d’Adjamé par les parties
prenantes.
De tout ce qui précède, il faut noter que notre hypothèse qui stipule que la
récurrence des incendies au Forum des Marchés d’Adjamé est liée aux
divergences des rapports de gestion des acteurs est vérifiée.
A la suite de ces données, nous pouvons faire quelques propositions afin d’éviter
les incendies au Forum des Marchés d’Adjamé :
104
La mairie doit revaloriser le Forum des Marchés d’Adjamé afin d’inciter
les vendeurs à s’intéresser aux activités et préserver le site contre les
catastrophes des incendies ;
La mairie doit inciter les vendeurs à libérer toutes les entrées et couloirs
du Forum des Marchés d’Adjamé afin de rendre fluide la circulation ainsi
que l’accès des sapeurs-pompiers au rez-de-chaussée.
Cependant, ce travail scientifique est loin d’avoir abordé tous les aspects du
phénomène étudié. Dès lors, nous préconisons que cette problématique soit
abordée sous d’autres aspects pour ceux qui voudrions continuer dans le même
sens que nous.
105
BIBLIOGRAPHIE
106
DOUESNARD, J. (2011). « Métiers héroïques, face à l’urgence, au danger et à
la mort ». Travailler (no26).
107
MANEN, V. (2014). « Les plans d’assurance incendie de Goad : cartographie
des risques d’incendies et normalisation des risques industriels », Le
Mouvement Social 2014, no249.
108
WEBOGRAPHIE
109
ANNEXES
110
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE ............................................................................................................................................ I
RESUME ................................................................................................................................................. II
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 8
I-2-PROBLEMATIQUE ....................................................................................................................... 15
I-3-3-Enjeux des attitudes des gestionnaires des marchés publics urbains. .......................................... 26
I-5-HYPOTHESE DE RECHERCHE................................................................................................... 31
111
I-6-2-Cadre de vérification de l’hypothèse de recherche ...................................................................... 31
I-7-1-Politique environnementale.......................................................................................................... 35
I-7-2-Stratégie ....................................................................................................................................... 36
I-7-3-Gestion ......................................................................................................................................... 37
I-7-4-Divergence ................................................................................................................................... 38
II-2-2-L'observation directe................................................................................................................... 50
II-2-3-L’Entretien .................................................................................................................................. 51
II-3-L’ECHANTILLONNAGE............................................................................................................. 53
112
II-6-CONDITIONS SOCIALES DE L’ENQUETE .............................................................................. 57
I-5-2-l’insécurité.................................................................................................................................... 66
I-5-3-L’insalubrité ................................................................................................................................. 66
I-5-2-Le service qui veille à l’occupation des places et règlement des conflits .................................... 74
113
I-5-4-le service juridique ....................................................................................................................... 76
I-2-LE ROLE DES ACTEURS DANS LA GESTION DU FORUM DES MARCHES D’ADJAME. 78
114
ANNEXES .......................................................................................................................................... 110
115
1