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Appel à contributions à la première Collection thématique des

Notes de Politiques de l’Unité de Recherche-Action du P-Curiosity


Lab (PCL) N°1-CNP/2023 autour du thème :

Systèmes d’éducation/formation et dispositifs d’appui à l’emploi des


jeunes au Maroc et en Afrique : Enjeux, Constats et Perspectives.
Date limite de soumission : 20 février 2023

Les Collections de Notes de Politiques (CNP)1 du P-Curiosity Lab (PCL) sont produites et éditées
trimestriellement par son Unité de Recherche-Action (URA)2. Orientées sur les problèmes
socioéconomiques contemporains, elles constituent un recueil de travaux originaux et inédits fondés
sur des analyses empiriques rigoureuses. Chaque collection aborde et approfondit un thème
particulier en suggérant un ensemble de recommandations à mesure d’éclairer les acteurs publics,
institutionnels, privés et associatifs sur les sujets discutés. Plus encore, conscient et soucieux de
l’apport de contributions extérieures, les CNP du PCL sont partiellement ouvertes à des
contributions extérieures pertinentes évaluées en double aveugle par un comité scientifique.

1. Contexte
Les deux récentes décennies (2000-2020) ont mis en évidence, pour l’Afrique, la nécessité
d’une amélioration qualitative des systèmes d’éducation/formation (PASEC, 2020, 2016 ;
Bibana, 2017 ; Roegiers, 2006 ; Miled, 2005 ; UNESCO, 2002). S’inscrivant dans un double
discours, industriel et économiciste – soutenu par une pluralité d’acteurs institutionnels (Edang,
2013 ; Lauwerier et Akkari, 2011) –, cette prescription s’est essentiellement focalisée sur la
révision des modèles de formation existants3 (Roegiers, 2008) et la rationalisation des dépenses
publiques d’éducation (Banque Mondiale, 2018 ; Sika, 2011). Ainsi, au Maroc, et plus
largement en Afrique, le paysage éducatif a été parsemé de multiples réformes visant à
matérialiser cet impératif et concrétiser les schémas de développements nationaux adoptés par

1
Les notes de politiques du P-Curiosity Lab sont parties intégrantes des trois catégories de publications envisagées par son unité
de recherche.
2
L’unité de recherche-action du PCL se veut une unité mixte et interdisciplinaire – à l’intersection de la sociologie et de l’économie
– ayant pour ambition de produire une recherche fondamentale et appliquée de haute qualité sur le développement territorial au
Maroc et en Afrique.
3
Si la littérature empirique n’aborde pas de manière particulière les réformes éducatives, elle s’attelle en revanche à déterminer
et décrire selon les cas, les attentes et objectifs visés selon qu’elles s’adressent aux curricula qui déterminent et organisent les
modalités d’enseignement et d’évaluation de ce qui est enseigné, à la gouvernance scolaire ou à l’efficacité budgétaire à un
niveau macroéconomique.

1
les pouvoirs publics au fil des années. Partant de l’hypothèse implicite à cette prescription4, en
l’occurrence, celle d’une relation entre l’éducation et la croissance économique (Mincer, 1974),
par le truchement de l’innovation et de la productivité (Schoellman, 2016 ; Hanushek et
Woessmann, 2012, 2010, 2008 ; Jamison et Hanushek, 2008), l’exigence de compétences s’est
incrustée et érigée dans le discours public comme un critère majeur d’appréciation de la qualité
et de la performance des systèmes éducatifs5.
S’il en ait ainsi, c’est en raison d’une lecture économique classique du marché de
l’emploi, dont les dysfonctionnements6 actuels seraient le reflet de la relation formation-emploi
et de l’inadéquation des stratégies d’appui à l’insertion des jeunes (diplômés ou non). C’est
donc à juste titre que de multiples initiatives d’appui à leur insertion sur le marché du travail
aient trouvé un écho retentissant au Maroc et sur l’ensemble du continent. S’articulant – peu ou
prou – aux dispositifs d’éducation/formation existants (relevant de l’enseignement général ou
professionnel) ; ces interventions – dans le contexte marocain – se sont souvent effectuées par
le truchement d’opérateurs publics7 sous tutelle ministérielle. A titre illustratif, de 2014 à 2019,
dans la perspective fréquemment mise en avant d’une politique en faveur de l’emploi des jeunes
et de l’apprentissage tout au long de la vie, plus d’une vingtaine de projets ont été mis en œuvre
par le Royaume et ses partenaires (Deau, 2021). Prioritairement axés sur la qualité des
apprentissages, la révision des curricula, le renforcement des dispositifs d’accès à l’information
ou encore l’amélioration des outils d’intermédiations, des programmes aux contenus similaires
ont été également déployés dans diverses régions du continent. Appréhendés sous un angle
analytique, l’ensemble de ces politiques, qu’elles relèvent de l’action publique, du secteur privé,
de la coopération bilatérale ou multilatérale, peuvent être classées en deux catégories (Barlet et
d’Aiglepierre, 2016) : d’une part, (a) celles en lien avec l’amélioration de l’offre de travail et
d’autre part, celles visant (b) la mise en œuvre de programmes à mesure de faciliter la création
d’emplois et l’entrepreneuriat.
Cependant, au regard de la forte prévalence du chômage des jeunes, il est plus que
nécessaire de s’interroger sur l’efficacité des réformes entreprises, mieux encore, d’examiner
les modalités qui sous-tendent leur conception et leur mise en œuvre. Qu’ils s’agissent de celles
affectant les systèmes d’éducation/formation ou l’insertion des jeunes sur le marché du travail,
l’objectif de cette Collection est d’éclairer sur la pertinence, l’effectivité et l’efficacité des
politiques entreprises au Maroc et en Afrique. Au-delà, les notes attendues doivent
impérativement s’orienter vers la formulation d’un ensemble de recommandations
pertinentes, s’appuyant sur des données probantes et des analyses empiriques
rigoureuses. Une attention particulière sera accordée à celles traitant d’un cas particulier,
fût-ce un programme sectoriel, une politique publique ou un projet.

4
La littérature économique a largement contribué à la compréhension du rôle de l’éducation dans l’activité économique tant au
niveau micro- que macro-économique [Porath (1967), Spence (1974), Romer (1986), Lucas (1988), Glewwe (2002), Maguain
(2007)].
5
Ce sont ces performances, traduisant le niveau de compétences cognitives des élèves, qui sont au cœur de l’analyse
économique de l’éducation depuis les récentes évolutions de la littérature empirique (Hanushek et Woessmann, 2012). Alors que
les travaux de Mincer (1974) avaient orienté la mesure du capital humain sur le nombre d’années de scolarisation, les
contributions d’Hanushek et Woessmann (2012) ont mis à jour l’apport de l’éducation à la croissance, quand sa mesure se focalise
sur les compétences cognitives.
6
Ces dysfonctionnements sont eux-mêmes soumis à une forte pression de l’offre de travail conjuguée à une faible dynamique de
création de l’emploi.
7
Au Maroc, deux opérateurs, des agences sous tutelle ministérielle : l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion
du Travail (OFFPPT) et l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) ont joué ce rôle.

2
A cet effet, premièrement, sont attendues des contributions qui traitent de la construction
des politiques éducatives (qu’elles relèvent de l’enseignement général et/ou professionnel) et
de la qualité des apprentissages. Se situant en amont, (a) à travers une réflexion sur les
conditions d’élaboration et de financements, ou en aval, (b) par une analyse de l’effectivité des
politiques entreprises, des modes de réception ou d’évaluation des apprentissages ; les
propositions adressées à cet axe devront formuler une série d’actions concernant tant les
décideurs publics que les organisations professionnelles de branche et les dirigeants
d’entreprises.
Deuxièmement, et partant éventuellement d’une réflexion holistique, la deuxième
catégorie de Notes pourraient présenter et discuter des modèles d’articulation formation/emploi
adéquats aux stratégies de développement envisagées par les Etats, notamment dans une
perspective sectorielle, et de proposer – pour les entreprises – les dispositifs pertinents au regard
des enjeux déjà évoqués.
Enfin, une dernière catégorie de propositions pourrait s’articuler autour d’une analyse
situationnelle de l’effectivité des programmes et/ou projets d’appui à l’emploi en faveur des
jeunes. Ceux-ci peuvent être appréhendés sous des déclinaisons variables, allant des
programmes d’amélioration de l’employabilité à ceux visant l’instauration de mesures
incitatives du côté des entreprises ou à l’entrepreneuriat. Considérant que les conséquences d’un
emploi insuffisant, quantitativement et qualitativement, peuvent également résulter d’une
transposition systématique (ou partielle) de référentiels et/ou dispositifs déconnectés des
configurations sociétales et économiques des pays récepteurs ; les notes attendues pourraient
également s’étendre à des réflexions conceptuelles et techniques en matière d’élaboration et de
mise à l’échelle de l’action publique.

2. Consignes aux auteurs


Les notes attendues doivent impérativement inclure :
- Un titre précis et informatif
- Un résumé de 100 mots maximum en français (mise en contexte, méthodologie,
principaux résultats et recommandations)
- 4 à 5 mots-clés
- Une introduction (qui met en avant l’argument central)
- Un exposé des approches retenues (méthodologie)
- Une discussion des résultats et la formulation de recommandations
- Une courte bibliographie (de préférence) au regard des exigences rédactionnelles
relatives aux Notes de Politiques
- Format du Fichier : Word (pour permettre l’édition) – Police : Times New Roman –
taille 12 – interligne 1.5 – alignement justifié
- Taille du texte
La longueur acceptable se situe dans un intervalle de 2 000 à 3 000 mots (espaces,
figures tableaux, et bibliographie compris). Aucune annexe ne sera acceptée.

3
- Auteur.e.s. et coauteur.e.s.
- Indiquer le nom complet, l’affiliation (fonction, organisme, ville, pays) ainsi que
l’adresse électronique du ou des auteurs. Si le texte est écrit par plusieurs auteur.e.s,
indiquer l’auteur(e) principal(e) en première position.
- Sigles et abréviations
Indiquer dans le texte l’intitulé exact des sigles et acronymes lorsqu’ils sont mentionnés
pour la première fois puis mettre entre parenthèses ce sigle ou acronyme. Par la suite,
c’est-à-dire au second appel, le sigle ou l’abréviation pourra être évoqué dans l’intitulé
exact.
Exemple : Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P).
- Typographie des titres et sous-titres
Rendre claire la hiérarchie en les démarquant typographiquement du texte. Pour le
premier (Titre) à partir d’une mise en gras, pour le second (sous-titre) en italique.
- Notes de bas de page
Elles doivent être situées en bas de page et numérotées de manière continue en chiffres
arabes. La police utilisée doit être de taille 8, Arial.
- Figures, graphiques et tableaux
Ils doivent être impérativement et systématiquement insérés dans le texte à la suite du
paragraphe où ils ont été évoqués et classés suivant une numérotation en chiffre arabe
mise en italique comme ci-dessous :
Tableau 1 : Evolution des indicateurs de performance interne de l’enseignement
secondaire marocain.
Par ailleurs, la source des données doit être clairement indiquée en bas du tableau, de la
figure ou du graphique.

- Références bibliographiques
Elles doivent être écrites selon les normes APA (American Psychological Association).

3. Modalités de soumission

Les propositions de contribution doivent être rédigées en langue française et envoyées au plus
tard le lundi 20 février 2023 à 23h00 GMT à l’adresse suivante pcuriositylab@um6p.ma en
mettant en copie eric.kadio-EXT@um6p.ma
Un accusé de réception sera transmis dès réception de la proposition et une notification
d’acceptation ou de rejet sera rendue au plus tard le 28 février 2023.
Tous les tapuscrits retenus dans le cadre de cet appel à contributions feront l’objet d’une
évaluation en double aveugle.

4
Références
Banque Mondiale (2018). Perspectives : L’Ecole au service de l’apprentissage en Afrique.
Washington, USA.
Barlet, S., et d'Aiglepierre, R. (2016). Les dispositifs d'appui à l'insertion des jeunes sur le marché
du travail en Afrique. Agence française de développement.
Ben-Porath, Y. (1967). The production of human capital and the life cycle of earnings. Journal of
political economy, 75(4, Part 1), 352-365.
Bibana, J-C. 2017. L'approche par compétences et son impact sur l'amélioration de la qualité de
l'éducation dans les écoles primaires publiques gabonaises, Université de Laval, Québec
Edang Nang, X. (2013). L’approche par compétences dans les pays en développement. Effets des
réformes curriculaires en Afrique subsaharienne. Thèse de doctorat en science de
l’éducation (Inédit). Université de Bourgogne: France.
Glewwe, P. (2002). Schools and skills in developing countries: education policies and
socioeconomic outcomes. Journal of economic literature, 40(2), 436-482.
Hanushek, E. A., et Woessmann, L. (2010). Education and economic growth. Economics of
education, 60, 67
Hanushek, E. A. et Woessmann L. (2011). « The Economics of International Differences in
Educational Achievement », In Eric A. Hanushek, Stephen Machin, and Ludger
Woessmann, editor: Handbooks in Economics, Vol. 3, pp. 89-200.
Hanushek, E. A. et Woessmann L. (2012). Do better schools lead to more growth? Cognitive skills,
economic outcomes, and causation, Journal of Economic Growth, Springer, vol. 17(4).
pages 267-321, December
Hanushek, E. A., Jamison, D. T., Jamison, E. A., et Woessmann, L. (2008). Education and economic
growth: It's not just going to school, but learning something while there that
matters. Education next, 8(2), 62-71.
Lauwerier, T., et Akkari, A. (2011). Repenser l’influence de la Banque mondiale sur les politiques
d’éducation de base en Afrique de l’Ouest francophone. McGill Journal of Education/Revue
des sciences de l'éducation de McGill, 46(3), 343-362.
Lucas Jr, R. E. (1988). On the mechanics of economic development. Journal of monetary
economics, 22(1), 3-42.
Maguain, D. (2007). Les rendements de l'éducation en comparaison internationale. Economie
prevision, (4), 87-106.
Miled, M. (2005). « Un cadre conceptuel pour l’élaboration d’un curriculum selon l’approche par
les compétences », La refonte de la pédagogie en Algérie — défis et enjeux d’une société
en mutation, Bureau International de l’éducation. Alger : UNESCO-ONPS. Ministère de
l’Éducation nationale. Algérie ; pp. 125-136.
Mincer, J. (1974). Schooling, Earnings, and Experience, NY: Columbia University Press (NBER).
Deau, O. (2021) L’insertion des jeunes marocains dans l’emploi : la coopération internationale dans
les ambiguïtés des configurations néolibérales. Fadma Aït Mous, Zakaria Kadiri. Les jeunes
du Maroc : comprendre les dynamiques pour un nouveau contrat social, HEM Research
Center, pp.171-203, Economia Book.
PASEC. (2016). PASEC2014- Performances du système éducatif camerounais : Compétences et
facteurs de réussite au primaire. PASEC, CONFEMEN, Dakar.
PASEC. (2020). PASEC 2019-Qualité des systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne
francophone performances et environnement de l’enseignement-apprentissage au primaire.

5
Roegiers, X. (2008b). L’approche par les compétences dans le monde : entre uniformisation et
différenciation, entre équité et inéquité. In DIRECT, 10, 61-77.
Roegiers, X. 2006. Approche par compétences dans l'enseignement supérieur et cadre européen de
qualifications : opportunités, enjeux et dérives. Le système éducatif en Afrique francophone
chance ou danger ? Vers un cadre de qualification dans l'enseignement supérieur, Bruxelles,
Belgique (17 octobre).
Romer, P. M. (1986). Increasing returns and long-run growth. Journal of political economy, 94(5),
1002-1037.
Schoellman, T. (2016). Early Childhood Human Capital and Development. American Economic
Journal: Macroeconomics, 8 (3): 145-74.
Sika, G.L. (2011). Impact des allocations en ressources sur l’efficacité des écoles primaires en Côte
d’Ivoire, Thèse de doctorat, Dijon, France, Institut de recherche sur l’éducation
Spence, M. (1974). Competitive and optimal responses to signals: An analysis of efficiency and
distribution. Journal of Economic theory, 7(3), 296-332.
UNESCO (2002). Relever les défis de l’éducation en Afrique. Des engagements aux actions.
Huitième conférence des ministres de l’Éducation des États membres d’Afrique, Dar-es-
Salaam, le 26 décembre. Paris : UNESCO.

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