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Le 21 -ème est marqué par une course à l’éducation de qualité à l’instruction et à des systèmes

éducatifs et bien pensés. Dans cette optique, de nombreuses réformes sont initiées pour améliorer
les contenus enseignés les méthodes d’enseignement-apprentissages, d’évaluation, les programmes
et curriculum.
Notre analyse repose sur JOANNERT Ph. et ETTAYEBI M (2009), « Le curriculum en
développement : un processus dynamique et complexe »., In Curriculum et compétences : Un cadre
opérationnel, 1re édition 2009 111 pages.

JONNAERT Ph. est professeur titulaire retraité de l’Université du Québec à Montréal et de la


Chaire UNESCO de Développement curriculaire dont il est le fondateur et le titulaire jusqu’en
2017. Actuellement, il est consultant pour la Banque Mondiale et l’UNESCO pour différents projets
de réformes curriculaires.
ETTAYEBI M., Ph. D., est consultant international en formation auprès des universités, des
ministères de l'Éducation et des organismes de coopération internationale. Il est membre et ex-
directeur intérimaire de l'Observatoire des réformes en éducation.

Le système éducatif étant au centre des politiques de développement et des perspectives sociales, on
y aborde les concepts tels que programmes d’études, enseignement-apprentissage et curriculum.
Alors à quoi se rapporte un curriculum, quel en est la conception actuelle, Son dynamise et sa
flexibilité ? comment l’identifier par rapport à un programme d’étude. Quel est son rôle, ses
caractéristiques et sa nature.
Les auteurs du texte soumis à notre analyse ont essayé d’apporter des éclaircissements sur ce
concept qui se veut vaste, mal compris et surtout fondamental au sein des politique éducatives de
toute société

Le concept de Curriculum est présente dans la littérature contemporaine depuis les années 70 avec
Greenwald et West, 1975 suivis par de nombreux autres auteurs. Le concept de Curriculum étant en
pleine exploration, il en ressort que son élaboration est tout aussi complexe que dynamique.
Dans un premier temps, les auteurs définissent une première approximation du concept. Partant de
la définition de « curriculum Framework » proposé dans le thésaurus des termes en éducation du
Bureau International d’Education « Orientation given to the contents and methods of education as
approved by the authorities at national or provincial level » (BIE,2002, P.45). Dans cette proposition
de définition, le curriculum est une orientation donnée aux contenus et aux méthodes d’éducation
tels qu’approuvés par les autorités au niveau national ou provincial.
Dès lors, nos auteurs vont en élargir la définition et la nature de sa structure. A partir de cette
approximation, les auteurs effacent la confusion qui survient parfois entre un curriculum et un
programme, suggérant que le curriculum est rédigé selon les orientations des politiques et des
organisations civiles selon le système éducatif pensé par ces deux acteurs, Aussi, relèvent-ils en
premier lieu le peu de liberté des rédacteurs face aux choix politiques. Dans un deuxième temps, il
expose la contextualisation du curriculum selon les réalités sociales culturels et économique de
chaque société précisant que la rédaction de ce dernier devrait répondre aux attentes et aux besoins
éducatifs d’une société en une période donnée.
Par ailleurs, il est mis en exergue le caractère flexible et dynamique du curriculum. Les sociétés en
perpétuel mouvements éprouvent de nouveaux besoins sociétaux, pour une véritable consolidation
du capital humain, le système éducatif se doit de mettre en place des réponses novatrices et d’être
flexible. Les auteurs suggèrent que la réflexion curriculaire exige l’implication des couches de la
société. L’exemple du Niger en est une représentation parfaite qui dans un processus de réforme du
curriculum a impliqué les acteurs régionaux et ensuite nationaux afin de s’assurer de la prise en
compte lez attentes et les besoins en éducation de la république. La réflexion curriculaire devrait
aussi prendre en compte les fractures numérique et cognitives qui varient les accès à l’information
et aux innovations selon les régions et les pays. Toute réforme curriculaire devrait considérer ces
différences et mais aussi d’autres paramètres tels que le redoublement, le taux d’échec,
l’absentéisme, le décrochage, l’abandon qui sont aussi des valeurs prouvant les dysfonctionnements
des systèmes éducatifs avant d’entériner une reforme curriculaire. La remise en question constante
des fondements, des perspectives, des outils et les finalités des curricula sont autant de
problématiques dignes d’intérêt.
A partir de ce moment, est proposé un cadre pour dissocier curriculum et programme d’étude. Les
premières théories du curriculum ont été avancés par BOBIT (1918-1924) suivi de plusieurs autres
à savoir : TYLER, LEVY, et D’HAINAUT, Très souvent confondus, Les auteurs définissent le
curriculum comme un ensemble d’éléments qu’il s’agit de rassembler et de coordonner afin de
rendre effectif un plan d’action pédagogique pour un système éducatif. Ainsi le curriculum se
constitue des profils de sortie, des programmes d’études des orientations pédagogiques et des
modalités d’évaluation pendant que le programme d’études comme des informations utiles à
l’organisation d’activités d enseignement d’apprentissage et d’évaluation cohérentes avec les
prescrits du curriculum.
Dans la quatrième section, les auteurs aboutissent à la définition suivante : Un curriculum est un
ensemble d’éléments qui articulés entre eux, permettent l’opérationnalisation d’un plan d’action
pédagogique au sein d’un système éducatif. . Aussi a-t-il plusieurs fonctions à savoir :

 Les assises, les finalités et les grandes orientations du système éducatif ;


 Le type de contenus pour les apprentissages : Savoirs, compétences, attitudes, valeurs,
savoirs faire etc ;
 Des modalités de structuration des programmes d’études : Pédagogie par objectifs, pratiques
professionnels de référence, logiques de développement de compétences, approches par
résolution de problème, approches par projet ;
 Une conception de l’apprentissage ;
 Des mesures relatives à l’actualisation des rôles du personnel scolaire ;
 Des orientations à donner au contenu du matériels didactiques ;
 Une conception de l’évaluation et des mesures concernant la sanction des études ;
 Les programmes d’études ;
 Une organisation du premier parcours scolaire en périodes en années et en cycles ;
Un seul curriculum abrite une multitude de programme d’études et remplit les quatre fonctions
suivantes ;

 Orienter dans le respect de la cohérence des activités pédagogiques et didactiques les


actions à poser lors de la mise en œuvre de ses composantes, cela par rapport aux finalités et
aux orientation prescrites :
 Orienter les actions à poser pour une mise en œuvre cohérente ;
 Adapter le système éducatif par rapport a un projet sociétal actualisé ;

Ensuite, sont exposés les caractéristiques d’un curriculum :

 Il est consensuel (degré de participation des acteurs au développement et à la mise en œuvre


du curriculum) ;
 Il est non équivoque dans les orientations qu’il définit (Degré d’univocité du curriculum) ;
 Il est flexible (degré d’adaptabilité du curriculum) ;
 Il est cohérent (degré de cohérence interne et externe du curriculum) ;

Par ailleurs, il est à relever que le curriculum malgré sa définition précise prend plusieurs formes
selon les interprétations et le courant curriculaire adopté.
En ce qui concerne les formes de curriculum, elles s’inscrivent dans des tendances actuelles et
prennent quatre orientations :

 Une redéfinition, du concept même de curriculum qui le distingue de plus en plus des plans
et programmes d’étude :
 Une diversification des méthodes d’élaboration des curricula ;
 L’introduction de changements dans les aspects structurels qui régulent les cursus ;
 L’introduction de changements dans les contenus et les méthodes d’enseignement ;
 Pour ce qui concerne les points communs des curricula à travers le monde, nous relevons, :
 Une prise en compte de la souplesse structurelle ;
 Une orientation de toute la formation vers le développement des compétences ;
 Une tentative de réduction de la fragmentation en encourageant les pratiques pédagogiques
inter et multi disciplinaires ;
 Une introduction d’option pour les élèves là où elles n’existaient pas ;
 Une récupération de la pédagogie par projets ;

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