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Théories de l’apprentissage

I. Définition de l’apprentissage (vs. Développement)

Apprentissage = processus par lequel on enrichit ce qu’lon sait (connaissance, savoir) et ce que l’on
sait faire (savoir-faire, compétence, connaissances procédurales…)
… sans nécessairement modifier/faire évoluer nos capacités à savoir et faire (= développement)

Les choix des termes est complexe : les définitions et relations entre ces deux processus diffèrent
d’une théorie à l’autre.

Communément dans la littérature, on trouve 3 conceptions de l’apprentissage :

II. Les théories classiques de l’apprentissage

Behaviorisme : accumulation de savoirs et modification des comportements : enfant actif dans son
apprentissage

Cognitivisme : focus sur les stratégies de traitement de l’information

Constructivisme : focus sur l’adaptation à l’environnement par le développement de compétences

behaviorisme incompatibles avec les deux autres mais :


Conceptions cognitivistes et constructivistes ne sont pas incompatibles : problème de focus, souvent
on dans les travaux des auteurs on trouve un peu des deux approches.

Il y a une 4e théorie assez récente, mais on en parlera pas ici. (connectivisme : liés au réseaux…)

2.1 La conception béhavioriste : Accumulation de savoirs et modification des compts

Skinner : expérience de laboratoire sur l’animal

Idée que l’apprentissage d’un comportement (une réponse) résulte de son renforcement par
l’environnement (= conditionnement opérant)
On peut donc éduquer / créer de nouveaux comportement en récompensant les comportements
attendus
L’apprentissage s’opère progressivement = étape par étape (chaque étape préparant l’individu à la
suivante)

expérience de Skinner sur les pigeons par exemple : récompenser le pigeon quand il s’approche
d’une cible. Ensuite, on le récompense quand il tourne la tête vers la cible uniquement. Enfin, on le
récompense uniquement quand il est au centre de la cible, et qu’il touche le centre avec son bec. On
le conditionne au fur et à mesure avec les récompenses.
Skinner : L’enseignement programmé des enfants

En réponse aux faibles performances scolaires de son enfant (qu’il juge intelligent), invention de la
«machine à enseigner »

L’élève écrit sa réponse sur la bande de papier. Il actionne, ensuite, le levier qui :
- fait descendre la protection transparente sur la réponse de l’élève (l’empêchant,ainsi de la corriger)
- fait apparaître la réponse
…..

La machine à enseigner de Skinner

Principe = lois du conditionnement appliquées à l’apprentissage de l’humain.

L’enseignant :
- Divise l’apprentissage en petites étapes liées (progression graduée)
- prévoit la présentation répétée des éléments à assimiler (renforcement)
- Favorise, à travers l’activité proposée, la production de réponses correctes (en évitant les erreurs)
- est le détenteur du savoir

Skinner considère que l’élève :

- Participe « activement » (on a pas forcément la même définition de actif que Skinner) = réalise un
acte effectif et évaluable (une réponse)
- peut vérifier immédiatement ses résultats (c’est très important : le renforcement doit être immédiat
pour qu’il y est apprentissage)
- travaille individuellement et à son propre rythme

- accumule le savoir délivré = apprend à fournir les bonnes réponses par conditionnement

2.2 La conception cognitiviste : Stratégies de traitement de l’information

Cette théorie cognitiviste est née en réponse et en opposition à la théorie béhavioriste

Elle se focus sur la « boite noire » et son fonctionnement

-Se base sur les études menées en psychologie cognitive sur l’organisation et le fonctionnement du
système cognitif :
Métaphore de l’ordinateur : l’être humain recueille l’information, la sélectionne, la
transforme, la conserve, la récupère, l’utilise… pour résoudre les problèmes auxquels il
est confronté
- S’intéresse aux mécanisme de l’activité cognitive durant l’apprentissage : mémoire et attention
vue en cognitive : encodage…

Dans cette perspective, l’enseignant propose des situations d’apprentissage qui, chez
l’apprenant :
- favorise la mise en œuvre d’activités cognitives adaptées à l’apprentissage visé (mémorisation,
compréhension, production, résolution, raisonnement, création… il va pas en classe mettre de la
musique ou une chanson en fond pendant qu’on doit mémoriser quelque chose..)
- participant au développement de stratégies (mentales) d’apprentissage idée aussi, que non
seulement il y est des connaissances, mais aussi des stratégies pour les créer.

L’apprenant est actif :


- Une situation d’apprentissage pertinente ne suffit pas : il traite l’information ne ne se contente pas
de la recevoir
= Il n’assimile pas des savoirs mais construit des connaissances (représentations)
compte tenu de la situation à laquelle il est confrontée.

Savoir et Connaissance

Savoir :
- Une construction sociale et culturelle reconnue = légitimée par une institution, considérée comme
utile et partagée par une communauté
- formalité (transmissible) et public (peut être vérifié, discuté, enrichi…)
- Une connaissance «  dépersonnalisée, décontextualisée, dé-temporalisée, formulée, formalisée,
validée et mémorisée » (Margolinas, 2014 ; p.15)

Connaissance :
- Individuelle (représentation personnelle)

Différence behaviorisme vs cognitivisme

béhaviorisme : ce qui compte c’est le savoir, c’est une transmission du savoir qui a lieu, pas une
démarche de construction de la part de l’apprenant.
Le cognitivisme considère que l’apprenant doit se faire sa propre représentation, même quand il est
confronté au savoir, ce qui est important c’est la manière dont il l’intègre lui. C’est pareil dans le
constructivisme.

On reprend la partie sur l’apprenant actif :

= La qualité de ses connaissances dépend de l’activité qu’il déploie (= stratégies


d’apprentissage)
activités cognitives
activités méta-cognitive

Activités cognitives et métacognitives

Activité cognitives consistent à traiter l’information provenant de l’environnement en vue de


comprendre une situation / résoudre les problèmes qu’elle pose.

Activités métacognitives consistent à contrôler* et réguler** nos activités cognitives


* auto-évaluer sa performance / but visé (par exemple quand on lit un livre, qu’on se rend compte
qu’on vient de lire 3 fois la même ligne, ou encore qu’on a pas parfaitement compris ce qu’on vient
de lire)
* choisir les stratégies appropriées (si on reprend l’exemple du livre, on se concentre, on peut
ralentir la lecture, et relire ce qu’on a déjà lu.)

Impliquent des connaissances relatives au fonctionnement cognitif, aux stratégies et à leur


efficacité, aux tâches (notamment, but à atteindre) et à leur particularités...

Métacognition :
définit comme « Cognition sur la cognition » (Flavell, 1981)

= « Domaine qui regroupe ;


1 – Les connaissances introspectives conscientes qu’un individu a des ses propres états et processus
cognitifs,
2- Les capacités que cet individu a de délibérément contrôler et planifier ses propres processus
cognitifs en vue de la réalisation d’un but ou d’un objectif déterminé. » (Gombert, 1990)

habiletés métalinguistiques : métacognition sur la langue, sa structure et son utilisation…

On reprend a nouveau l’idée que l’apprenant est actif :

= L’apprenant est actif mais ne le sait pas toujours


- apprentissage explicite
- apprentissage implicite

Apprentissage explicite :
Caractérise l’apprentissage qui s’opère à l’occasion d’un enseignement (formel) et/ou
par la réflexion de l’apprenant sur les caractéristiques d’une situation

Installe des connaissances conscientes (déclaratives, procédurales, …)

Apprentissage implicite :

- Caractérise le repérage non conscient et non délibéré des régularités (caractéristiques


structurales) et l’environnement (co-ocurrence et fréquence des événements / phénomènes)

citation sur le diapo

- Ex. apprentissage de sa langue maternelle, adaptation aux lois physiques (les objets tombent, ne
s’envolent pas, ces lois physiques on les apprend ensuite, mais on en a une connaissance déjà alors
qu’on nous l’a pas expliqué, qu’on ne sait pas pourquoi, c’est une connaissance implicite)…

sur le diapo : tâche de plausibilité lexicale : intéressant de noter que les enfants à qui on a demandé
ça n’ont pas encore appris à lire et à écrire ?… On leur a jamais expliqué ça (d’ailleurs on nous a
pas appris ça non plus, mais c’est évident pour nous)

exemple de plus : Quand on écrit sur un clavier, dans notre génération on a pas appris à le faire,
mais on sait le faire, on a même pas besoin de regarder son clavier les doigts vont sur les touches
tout seuls, si on regarde c’est plus dur même souvent. C’est forcément de l’apprentissage implicite
ça pour le coup, on nous a pas appris à le faire.

2.3. La conception Constructiviste :

Adaptation à l’environnement par le développement de compétences


- Le réel se construit
- Les connaissances s’élaborent en situation pour servir l’action (c’est en étant confronté à des
tâches de résolution de problèmes pratiques que l’enfant va construire des connaissances)
- L’adaptation à l’environnement nécessite :
- L’élaboration de connaissances le concernant : le réel se construit dans l’interaction
- Le développement de ses moyens de connaître et d’agir lorsqu’ils ne sont pas adaptés

Dans cette conception :

L’apprenant
- explore, (inter)agit… s’adapte

l’enseignant
- ne transmet pas (ni connaissance ni savoir)
- aménage des situations propices à l’exploration, à l’activité
- adapte les situations d’apprentissage pour qu’elle déstabilise l’apprenant ou dépasse
(raisonnablement) ses compétences (construction, reconstruction, réorganisation des connaissances
et compétences)

Focus sur la nature des situations dans lesquelles on va mettre l’enfant pour voir les stratégies qu’il
va mettre en place pour surmonter les situations

Ex.

conflit interne/cognitif entre les représentations que l’apprenant a de la réalité et la réalité elle-
même (résistance à la compréhension) par le choix de tâches adaptées

Conflit socio-cognitif / contrôle et déstabilisation des modes de résolutions en situation de co-


résolution (travail à 2 sur une même tâche, et on doit produire une réponse commune, donc quand
les enfants ne sont pas d’accord, ils doivent se mettre d’accord, ce qui produit du progrès cognitif.
D’autres auteurs ont montré que c’était positif, même quand il n’y avait pas de conflit, simplement
la coopération a de l’effet [parce que quand on est à côté de quelqu’un on réfléchit à ce qu’on
fait...])

interactions de tutelle :
- Bénéfice pour l’apprenant : médiation (sélection de stimuli, attribution de
significations aux activités réalisées, utilisation de signifiants, régulation des
activités…)
- Bénéfice pour l’apprenant tuteur : «  effet tuteur »
effet tuteur : permet un progrès cognitif dans la mesure où on est pas dans l’action, mais on est dans
la réflexion pour aider quelqu’un d’autre, comme on se détache de l’action, on entre dans un
processus méta-cognitif sur la connaissance ce qui nous aide à progresser dans l’apprentissage (ex :
expliquer un cours à un ami…)

La notion de connaissance dans cette conception :

- Individuelle car issue de l’expérience (la propre expérience dans la situation, c’est ça qui compte)
- attachée aux situations dans lesquelles elle est élaborée (la situation elle même comporte des
éléments pour déterminer la connaissance en question) (mais transposable d’une situation à une
autre)
- peut être le produit du savoir (si le savoir est compris et reconnu comme utile, fonctionnel par
l’apprenant, sinon il est oublié)

Idée qu’on a pas une connaissance théorique puis s’applique au terrain, mais plutôt qu’on a le
problème du terrain d’abord, puis on trouve la solution avec la théorie.

Du savoir à la connaissance :

apprenant : démarche active d’appropriation à partir de connaissances disponibles (situations


connues)
enseignant : mise en lien avec des situations qui donnent du sens au savoir, le rend intelligible et
fonctionnel

Deux positions extrêmes :


Simple énoncé de savoir / simple confrontation à des situations à comprendre, résoudre…

études sur le diapo.


On voit que enseigner les savoirs à partir des connaissances des apprenants : Des contextes qui ont
du sens pour les apprenants

Exemple cognitivisme vs constructivisme… sur diapo

théories naïves sur un autre diapo ?

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