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Research diagnostic criteria de dépression majeure

RDC
M. Ansseau

Hétéro-évaluation
Echelle diagnostique

Résumé
Les "Research Diagnostic Criteria" (RDC) ou critères de diagnostic pour la recherche en
psychiatrie ont été développés par l'école de New York afin de permettre la sélection de
groupes homogènes de patients présentant une affection psychiatrique définie. Ils
comportent des critères opérationnels de diagnostic pour 24 affections psychiatriques ainsi
que deux rubriques d'exclusion. Ils sont particulièrement focalisés sur les troubles
dépressifs, définissant le trouble dépressif majeur comportant 10 sous-types ne s'excluant
pas.
Ces critères constituent actuellement un système nosographique internationalement utilisé
pour la recherche clinique en psychiatrie et permettent la comparaison des résultats
d'équipes de chercheurs différentes ainsi que la reproductibilité des résultats dans d'autres
centres cliniques.

Introduction
Le diagnostic psychiatrique traditionnel a été et est toujours vigoureusement contesté pour
de multiples raisons : absence de pertinence du modèle médical appliqué aux affections
psychiatriques, utilisation de fondements théoriques multiples, souvent mal délimités pour
la classification, et valeur limitée du diagnostic pour les choix thérapeutiques. Mais, sans
nul doute, la critique la plus fondée s'adresse à la médiocre fidélité du diagnostic
classique. En recherche clinique, la standardisation du diagnostic est un préliminaire
essentiel pour permettre la comparaison ou la reproductibilité des résultats. C'est dans
cette optique que les Research Diagnostic Criteria (RDC) ou critères de diagnostic pour la
recherche en psychiatrie ont été développés.

Historique et présentation
Les RDC fournissent les critères diagnostiques du trouble dépressif majeur qui peut être
catégorisé en 10 sous-types, qui ne s'excluent pas mutuellement, ainsi que par l'humeur
prédominant au cours de l'épisode.
Les RDC ont eu pour objectif de fournir aux chercheurs un système logique de critères
pour décrire et sélectionner des échantillons de sujets présentant une affection
psychiatrique. Ils ont été développés par l'école de New York et publiés dans leur forme
définitive en 1980 (Spitzer et al., 1978; Ansseau, 1985). C'est dans le cadre d'un projet de
recherche multicentrique sur la psychobiologie des troubles dépressifs, soutenu par le
National Institute of Mental Health (USA), que ce travail a débuté. Bien que ce projet ait
été focalisé sur les troubles dépressifs, la présence de symptômes dépressifs dans de
nombreuses autres affections psychiatriques a nécessité l'élaboration de critères pour les
maladies autres que dépressives. Les troubles affectifs ont été subdivisés en plusieurs
sous-types qui ne s'excluent pas mutuellement afin de permettre de tester de nombreuses
hypothèses.
-1-
Mode de construction
Les RDC comportent des critères opérationnels de diagnostic pour 24 affections
psychiatriques : schizophrénie, trouble schizo-affectif, types maniaque et dépressif,
syndrome dépressif surajouté sur schizophrénie résiduelle, trouble maniaque, trouble
hypomaniaque, trouble bipolaire avec manie, trouble bipolaire avec hypomanie, trouble
dépressif majeur, trouble dépressif mineur, trouble dépressif intermittent, trouble panique,
trouble anxieux généralisé, personnalité cyclothymique, personnalité labile, trouble de
Briquet, personnalité antisociale, alcoolisme, trouble toxicomaniaque, trouble
obsessionnel-compulsif, trouble phobique, psychose fonctionnelle non déterminée, autre
trouble psychiatrique et traits schizotypiques ainsi que deux rubriques d'exclusion :
absence de maladie mentale et jamais de maladie mentale. Les RDC se sont initialement
focalisés sur les troubles dépressifs en définissant le "trouble dépressif majeur" qui, de
façon intéressante, peut être catégorisé en 10 sous-types, qui ne s'excluent pas
mutuellement, ainsi que par l'humeur prédominant au cours de l'épisode. Cinq sous-types
sont basés sur la symptomatologie actuelle (psychotique, invalidant, endogène, agité et
ralenti) tandis que les 5 sous-types restant sont en relation avec l'histoire personnelle du
patient (primaire, secondaire, récidivant, situationnel et simple).
Chaque diagnostic, basé sur la présence ou l'absence de critères spécifiques, est défini
comme absent, probable ou certain.

Etudes de validation
La fidélité des RDC a été testée dans plusieurs études : tant la fidélité intercotateurs -
concordance des diagnostics à partir du même entretien - que la fidélité test-retest -
concordance des diagnostics réalisés chez le même patient par des évaluateurs différents
interviewant le patient à brefs intervalles se sont révélées particulièrement élevées, et
nettement meilleures qu'avec le DSM-II ou les critères de Feighner (Spitzer et al., 1978).
Une formation appropriée, comportant notamment la discussion de cas cliniques, permet
d'accroître la qualité du diagnostic.

Mode de passation
Les critères spécifiques des RDC se rapportent soit à des symptômes, à la durée ou à
l'évolution de la maladie ou à la gravité de la détérioration. Le clinicien doit utiliser toutes
les sources d'information pour effectuer son évaluation. La plus importante est
habituellement l'examen direct du sujet. Il pourra être basé sur un entretien clinique
spécialement orienté ou réalisé à partir d'un guide d'entretien structuré spécialement
conçu pour recueillir les informations se rapportant à ces catégories diagnostiques : le
"Schedule for Affective Disorders and Schizophrenia" (SADS) ou "Guide pour le diagnostic
des troubles affectifs et de la schizophrénie" (Endicott et Spitzer, 1978, 2000; Charles et
Ansseau, 1987).

Cotation
Le clinicien devra envisager les critères de chacun des diagnostics se rapportant à son
étude. Les diagnostics sont définis comme absent, probable ou certain. Dans la plupart
des cas, des critères explicites sont spécifiés pour définir "probable" ou "certain". Par
exemple, le diagnostic d'épisode dépressif majeur impose 5 critères. Le critère B contient
une liste de symptômes dépressifs dont au moins 4 symptômes doivent être présents pour
un diagnostic probable et 5 symptômes pour un diagnostic certain. Le diagnostic
-2-
"probable" peut aussi être utilisé lorsque le sujet remplit tous les critères mais que
l'évaluateur n'est pas certain d'un des critères ou a quelque autre raison de ne pas être
sûr du diagnostic.

Applications
Les RDC constituent un système de sélection nosographique internationalement accepté
en recherche clinique. Ils ont servi aussi bien au cours d'études épidémiologiques que
pour des études analysant des variables psychologiques, sociales, biologiques ou
psychopharmacologiques. Ils ont été particulièrement utilisés dans les recherches sur la
pathologie dépressive. Par rapport au système DSM, ils présentent l'avantage de ne pas
avoir été modifiés au cours du temps et de permettre ainsi les études longitudinales
(Ansseau, 1987).

Intérêts-limites
Les RDC constituent une méthode internationalement validée pour sélectionner des
échantillons homogènes de patients présentant un diagnostic spécifique. Ils sont
particulièrement adaptés à la sélection de sujets déprimés et offrent, dans le cadre du
"Trouble dépressif majeur", la possibilité de classifier les patients en 10 sous-types qui ne
s'excluent pas mutuellement. Par rapport au DSM-IV qui constitue le système de
classification actuel le plus utilisé, les RDC ont l'avantage de ne pas avoir été modifiés au
cours du temps, ce qui permet la comparabilité avec les études antérieures ainsi que les
recherches longitudinales. L'existence d'un entretien semi-structuré abondamment validé
permet de recueillir une information standardisée couvrant l'ensemble de la sémiologie
psychopathologique. L'utilisation d'un système nosographique internationalement reconnu
est essentielle en recherche clinique. Il ne faut cependant pas perdre de vue qu'aucun des
systèmes actuels n'a jusqu'à présent fait l'objet d'une réelle validation clinique.

Bibliographie
ANSSEAU M. Critères de diagnostic pour la recherche en psychiatrie. Acta Psychiatrica
Belgica, 1985, 85, 253-324.

ANSSEAU M. The Research Diagnostic Criteria (RDC) and the Schedule for Affective
Disorders and Schizophrenia (SADS). In Huber W. (ed.) Progress in Psychotherapy
Research. Presses Universitaires de Louvain, Louvain-la-neuve, 1-16, 1987.

CHARLES G., ANSSEAU M. Guide pour le diagnostic des troubles affectifs et de la


Schizophrénie. Acta Psychiatrica Belgica, 1987, 87, 361-516.

ENDICOTT J., SPITZER R.L. A diagnostic interview: the Schedule for Affective Disorders
and Schizophrenia. Archives of General Psychiatry, 1978, 35, 837-844.

ENDICOTT J., SPITZER R.L. Schedule for Affective Disorders and Schizophrenia (SADS).
In Handbook of Psychiatric Measures. Washington, American Psychiatric Press, 2000,
58-61.

SPITZER R.L., ENDICOTT J., ROBINS E. Research Diagnostic Criteria: Rationale and
reliability. Archives of General Psychiatry, 1978, 34, 773-782.

-3-
RESEARCH DIAGNOSTIC CRITERIA DE DEPRESSION MAJEURE
RDC
R.L. SPITZER et al., 1978
Traduction française : M. ANSSEAU, 1985

Outil d’évaluation
NOM :
PRENOM :
SEXE : AGE : DATE :

Cette catégorie est destinée à des épisodes de maladie dans lesquels un trait dominant du tableau clinique
est une humeur dysphorique ou une perte d'intérêt ou de plaisir étendue, accompagnée du syndrome
dépressif (ne pas inclure une réaction de deuil, suite à la perte d'un être cher, si tous les symptômes sont
comparables à ceux des membres du milieu culturel du sujet, à moins que le design de l'étude ne le
demande). Cette catégorie se distingue des troubles de l'humeur moins sévères qui ne sont pas
accompagnés du syndrome complet. Elle doit également être utilisée pour des états mixtes dans lesquels
les traits maniaques ou hypomaniaques et dépressifs coexistent ou quand un sujet vire d'une période de
manie à une période de dépression ou vice versa, auquel cas la durée du trouble dépressif majeur doit
uniquement tenir compte des symptômes dépressifs.
Cette catégorie peut être surajoutée ou faire suite à n'importe quel autre trouble, à l'exception du trouble
schizophrénique ou schizo-affectif.
De A jusque F sont requis pour l'épisode de maladie envisagé.

!
A. Une ou plusieurs périodes distinctes avec une humeur dysphorique ou une perte d'intérêt ou de plaisir
étendue. Ce trouble de l'humeur est qualifié par des termes tels que : déprimé, triste, mélancolique,
désespéré, abattu, broyant du noir, "tout m'est bien égal" ou irritable. Le trouble doit être prononcé et
relativement persistant mais ne doit pas nécessairement constituer le syndrome prédominant. Il n'inclut pas
les changements momentanés d'une humeur dysphorique à une autre humeur dysphorique, par exemple de
l'anxiété à la dépression, à la colère, tels qu'on les rencontre dans les états d'agitation psychotique aiguë.
!
B. Au moins 5 des symptômes suivants doivent être apparus au cours de l'épisode pour un diagnostic
certain, et 4 pour un diagnostic probable (pour des épisodes antérieurs, à cause des difficultés mnésiques,
un symptôme de moins est requis).
1. Appétit médiocre / perte de poids, ou appétit augmenté / gain de poids (perte de 1/2 Kg par semaine
pendant plusieurs semaines ou de 5 Kg par an, en l'absence de régime).
2. Insomnie ou hypersomnie.
3. Perte d'énergie, fatigabilité, fatigue.
4. Agitation ou ralentissement psychomoteur (mais pas un simple sentiment subjectif d'être agité ou ralenti).
5. Perte d'intérêt ou de plaisir dans les activités habituelles, y compris les relations sociales ou sexuelles (ne
pas inclure si elle est limitée à une période délirante ou hallucinatoire) (la perte peut être étendue ou non).
6. Sentiment d'auto-accusation ou de culpabilité excessif ou inadapté (qui peut être délirant).
7. Plainte ou mise en évidence de difficultés d'idéation ou de concentration, telles qu'un ralentissement de la
pensée ou de l'indécision (ne pas inclure si elles sont associées à des troubles formels de la pensée
marqués).
8. Idées persistantes de mort ou de suicide, ou tout comportement suicidaire.

-4-
Éval. Clin. Stand. J.D. Guelfi et al., P.F. 92
C. Durée des symptômes dysphoriques : au moins une semaine depuis le premier changement perceptible
dans l'état habituel du sujet (certain si la durée est supérieure à deux semaines, probable si elle est entre
une et deux semaines).
!
D. Pendant la période dysphorique, a demandé une consultation ou a été envoyé en consultation, a pris des
médicaments ou a présenté des problèmes d'adaptation familiale, scolaire, professionnelle ou sociale.
!
E. Aucun des points suivants qui suggèrent la schizophrénie n'est présent.
1. Idées délirantes d'être contrôlé (ou influencé) ou d'émission de la pensée, de pensées imposées ou de vol
de la pensée.
2. Hallucinations de n'importe quel type sans tonalité affective durant toute la journée, pendant plusieurs
jours, ou de façon intermittente pendant une semaine.
3. Hallucinations auditives où, soit une voix commente de façon continue les comportements ou les pensées
du sujet, soit deux voix ou plus tiennent une conversation.
4. Pendant plus d'un mois au cours de la période de maladie, le sujet n'a présenté aucun symptôme
dépressif prononcé mais des idées délirantes ou des hallucinations (bien que les idées délirantes
dépressives typiques comme celles de culpabilité, de ruine, de négation ou d'auto-dépréciation, où les
hallucinations au contenu similaire ne soient pas incluses).
5. Le sujet est préoccupé par une idée délirante ou une hallucination, à l'exclusion d'autres symptômes ou
soucis (en dehors des idées délirantes dépressives typiques de culpabilité, de ruine, de négation ou d'auto-
dépréciation, ou des hallucinations au contenu similaire).
6. Exemples nets de troubles formels de la pensée marqués, accompagnés par des affects émoussés ou
inadaptés, des idées délirantes ou des hallucinations de n'importe quel type ou un comportement fortement
désadapté.

!
F. Le sujet ne remplit pas les critères de schizophrénie résiduelle.
!

SOUS-TYPES DE TROUBLES DEPRESSIFS MAJEURS


Cette section est surtout destinée aux études qui s'intéressent à l'un ou l'autre sous-type de troubles
dépressifs majeurs. Dans cette section, les diagnostics décrivent différentes façons de classer les sujets qui
remplissent les critères de trouble dépressif majeur probable ou certain ; par conséquent, beaucoup de
sujets rempliront les critères pour plusieurs catégories. Dans cette section, "probable" se rapporte au sous-
type et pas à la façon dont le tableau clinique remplit les critères de trouble dépressif majeur.

!
A. Primaire
La première apparition du trouble dépressif majeur probable ou certain n'a été précédée par aucune des
affections suivantes (probables ou certaines), bien que ces affections puissent être survenues par la suite :
schizophrénie, trouble schizo-affectif, trouble anxieux, trouble phobique, trouble obsessionnel-compulsif,
trouble de Briquet (trouble des somatisations), personnalité antisociale, alcoolisme, trouble toxicomaniaque
ou homosexualité préférentielle.
Des épisodes maniaques ou hypermaniaques peuvent avoir été présents.

-5-
Éval. Clin. Stand. J.D. Guelfi et al., P.F. 92
B. Secondaire
Une période de trouble dépressif majeur (probable ou certain) a été précédée par l'une des affections notées
ci-dessous (probable ou certaine). Une autre catégorie, le syndrome dépressif surajouté sur schizophrénie
résiduelle, constitue aussi un type de dépression secondaire.
Cocher le ou les états qui ont existé avant le développement du trouble dépressif majeur secondaire.
- schizophrénie (avec rémission complète),
- trouble obsessionnel-compulsif,
- trouble phobique,
- personnalité antisociale,
- trouble toxicomaniaque,
- trouble schizo-affectif,
- trouble anxieux,
- trouble de Briquet (trouble de somatisations),
- alcoolisme,
- homosexualité préférentielle (non limitée à certaines périodes de la vie),
- anorexie,
- transsexualisme,
- syndrome organique cérébral.

!
C. Récidivant
Cette catégorie est destinée aux individus qui n'ont jamais rempli les critères de trouble maniaque,
hypomaniaque ou schizo-affectif de type maniaque, mais qui ont présenté au moins deux épisodes qui
remplissaient les critères de trouble dépressif majeur probable ou certain, séparés par au moins deux mois
de retour à un état plus ou moins habituel.

!
D. Psychotique

Cette catégorie est envisagée pour tous les sujets qui présentent un trouble dépressif majeur (probable ou
certain). N.B. : dans la nomenclature habituelle, le terme "réaction dépressive psychotique" implique souvent
la sévérité dans la détérioration fonctionnelle et des phénomènes endogènes qui ne sont pas inclus dans
cette catégorie, mais envisagés séparément dans d'autres sous-types. Cette catégorie n'est pas utilisée ici
dans le sens d'une dichotomie psychotique - névrotique, et rien n'implique donc que les sujets non classés
ici présentent une dépression névrotique.

Soit A, soit B est requis.


A. Idées délirantes.
B. Hallucinations.

!
E. Invalidant
Cette catégorie s'applique à des sujets qui pourraient être classés, dans la nomenclature habituelle, comme
déprimés psychotiques sur la base de l'extrême sévérité de la détérioration fonctionnelle.
A cause de la sévérité des symptômes dépressifs, le sujet est incapable de réaliser n'importe quelle activité
dirigée vers un but relativement complexe, telle que travailler, prendre soin de sa maison ou soutenir son
attention en participant à des activités sociales ou récréatives comme les hobbies, la lecture, le cinéma.
Exclure si c'est en raison d'un refus ou d'une absence de motivation pour remplir les tâches (lors de
l'hospitalisation, la détérioration fonctionnelle doit être telle que le patient ne pourrait manifestement pas
remplir ce type d'activités s'il en avait la possibilité).

-6-
Éval. Clin. Stand. J.D. Guelfi et al., P.F. 92
F. Endogène
Cette catégorie s'applique aux sujets qui présentent un tableau symptomatique particulier qui, selon de
nombreuses études, est associé à une bonne réponse au traitement somatique. Ne pas tenir compte de la
présence ou de l'absence d'événements déclenchants, même si cette notion est souvent associée avec le
terme "endogène".
Dans les groupes A et B, un total d'au moins 4 symptômes pour un diagnostic probable, 6 pour un diagnostic
certain, avec au moins un symptôme du groupe A.

A.:
1. Qualité différente de l'humeur déprimée, c'est-à-dire que l'humeur déprimée est perçue comme
distinctement différente de celle qui suit le décès d'un être cher.
2. Absence de réactivité aux modifications de l'environnement (une fois déprimé, ne se sent pas mieux,
même temporairement, lorsque se produisent des événements agréables).
3. Humeur régulièrement plus mauvaise le matin.
4. Perte étendue des intérêts et des plaisirs (présente dans tous les domaines).

B.:
1. Sentiment d'auto-accusation ou de culpabilité excessif ou inadapté.
2. Réveil matinal ou insomnie du milieu de la nuit.
3. Ralentissement psychomoteur ou agitation (plus que le simple sentiment subjectif d'être ralenti ou agité).
4. Appétit médiocre.
5. Perte de poids (1 Kg par semaine pendant plusieurs semaines ou 10 Kg par an, en l'absence de régime).
6. Perte des intérêts et des plaisirs (qui peut être étendue ou non) dans les activités habituelles ou désir
sexuel diminué.

!
G. Agité
Au moins deux des manifestations suivantes d'agitation psychomotrice (pas la simple anxiété subjective)
sont requises pendant plusieurs jours au cours de l'épisode actuel.
1. Fait les cent pas.
2. Se tord les mains.
3. Est incapable de rester calmement assis.
4. Tire ou frotte ses cheveux, sa peau, ses vêtements ou d'autres objets.
5. Présente des éclats de colère ou des cris.
6. Parle de façon continuelle ou ne semble pas pouvoir s'arrêter de parler.

!
H. Ralenti
Au moins deux des manifestations suivantes de ralentissement psychomoteur sont requises pendant au
moins une semaine au cours de l'épisode actuel.
1. Ralentissement du discours.
2. Augmentation de la latence des réponses.
3. Voix basse ou monotone.
4. Mutisme ou diminution marquée de la quantité du discours.
5. Ralentissement des mouvements.

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Éval. Clin. Stand. J.D. Guelfi et al., P.F. 92
I. Situationnel
Cette catégorie s'applique aux sujets chez qui la maladie dépressive s'est développée à la suite d'un
événement ou au cours d'une situation qui semble avoir contribué à l'apparition de l'épisode. Pour faire son
jugement, considérer la quantité de stress inhérente à l'événement ou à la situation, l'effet cumulatif de tels
stress et la proximité entre les événements et le début ou l'exacerbation de l'épisode dépressif.
"Certain" s'adresse aux situations dans lesquelles l'épisode ne se serait presque certainement pas
développé à ce moment, en l'absence des événements extérieurs, tandis que "Probable" s'adresse à des
situations dans lesquelles l'épisode ne se serait probablement pas développé à ce moment, en l'absence
des événements extérieurs.

!
J. Simple
Cette catégorie s'applique à des épisodes dépressifs qui se développent chez des personnes qui n'ont pas
présenté de symptômes significatifs au cours de l'année précédant le développement de l'épisode actuel, à
la seule exception de la symptomatologie associée à des épisodes dépressifs majeurs, ou mineurs et
maniaques, ou hypomaniaques. De ce fait, cette catégorie exclut les sujets présentant n'importe quel autre
diagnostic des RDC (par exemple, "dépression intermittente", "autre trouble psychiatrique" et n'importe
lequel des troubles de la personnalité) au cours de l'année précédente.
Les épisodes dépressifs commencent souvent par des symptômes différents de ceux du syndrome dépressif
classique, tels que des phobies, des crises d'angoisse ou des préoccupations somatiques excessives. Dans
de tels cas, ces symptômes doivent être considérés comme faisant partie de l'épisode dépressif, à moins
que leur durée ne soit suffisante pour permettre un diagnostic séparé.
L'épisode dépressif actuel (qu'il y ait un virage thymique ou non) doit avoir duré moins de deux ans.
Au-delà de deux ans, l'affection est devenue chronique et n'est plus "simple".
N.B. : le concept de trouble dépressif majeur simple n'est pas identique au concept de trouble dépressif
majeur primaire. Quelqu'un, qui a présenté de l'alcoolisme suivi de plus d'une année d'abstinence et
développe alors une dépression, doit être classé comme présentant à la fois un trouble dépressif majeur
simple et secondaire.

!
K. Humeur prédominante de l'épisode dépressif majeur actuel
1. Surtout déprimé (par exemple, triste, mélancolique, désespéré).
2. Surtout déprimé, entrecoupé par des périodes d'humeur euphorique.
3. Surtout anxieux (par exemple, craintif, tendu, nerveux, crispé).
4. Anxieux et déprimé sans prédominance.
5. Surtout hostile (par exemple, fâché, irritable, rancunier).
6. Surtout apathique ou perte d'intérêt ou de plaisir.
7. Autre.

-8-
Éval. Clin. Stand. J.D. Guelfi et al., P.F. 92

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