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CAS CLINIQUE
Inserm 1114, service de psychiatrie II, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 1, place de l’Hôpital, 67000
Strasbourg, France
Reçu le 17 juillet 2016 ; reçu sous la forme révisée le 28 mars 2017 ; accepté le 29 mars 2017
Disponible sur Internet le 28 avril 2017
MOTS CLÉS Résumé Le perfectionnisme dysfonctionnel est souvent rencontré parmi des populations cli-
Perfectionnisme ; niques. Selon des études récentes, il s’agit d’un facteur transdiagnostique impliqué dans la
Approche prédisposition et le maintien de diverses pathologies psychiatriques telles que les troubles
transdiagnostique ; anxieux, l’insomnie et la dépression. Néanmoins, peu d’études se sont intéressées à l’efficacité
Dépression ; de la TCC pour le perfectionnisme (TCC-P), notamment dans un contexte naturalistique, auprès
Anxiété sociale de patients présentant de troubles psychiatriques. Dans la présente étude, nous avons proposé
la TCC-P, consistant en un protocole thérapeutique de 8 séances, à deux patientes présentant
un perfectionnisme dysfonctionnel et des comorbidités psychiatriques (dépression et anxiété
sociale, respectivement). Compte tenu du caractère transdiagnostique de notre approche, nous
avons fait l’hypothèse que la TCC-P aurait un impact sur le perfectionnisme auto-rapporté,
mais également sur les troubles psychiatriques associés. De manière générale, suite aux huit
séances, nos résultats suggèrent une diminution significative du perfectionnisme auto-rapporté
chez les deux patientes, indiquant que la TCC-P agit spécifiquement sur ce processus. Concer-
nant les comorbidités, nos résultats montrent une diminution des symptômes dépressifs de T1
(première séance) à T2 (dernière séance) chez la patiente qui présentait un épisode dépres-
sif. Néanmoins, aucune différence significative n’a été observée entre T1 et T2 concernant les
symptômes d’anxiété sociale. Ces résultats suggèrent donc que la TCC-P à uniquement huit
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : luisa.weiner@chru-strasbourg.fr (L. Weiner).
http://dx.doi.org/10.1016/j.jtcc.2017.03.002
1155-1704/© 2017 Association Française de Therapie Comportementale et Cognitive. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
156 L. Weiner et al.
séances peut avoir un effet sur le perfectionnisme dysfonctionnel, mais également sur cer-
taines comorbidités psychiatriques. Ils rejoignent de cette manière une littérature grandissante
concernant l’intérêt de l’approche transdiagnostique centrée sur le perfectionnisme dans des
contextes cliniques variés.
© 2017 Association Française de Therapie Comportementale et Cognitive. Publié par Elsevier
Masson SAS. Tous droits réservés.
Fig. 1 illustre la conceptualisation du cas, basée sur l’analyse échec »), présent depuis son enfance, la conduisait à éviter
fonctionnelle proposée par Egan et al. [6]. de nombreuses situations professionnelles et était associé à
de nombreuses autocritiques concernant sa valeur person-
nelle.
Cas no 2 Concernant ses parents, Mme R. décrit sa mère comme
Mme R. est une femme de 40 ans, mariée et mère de deux une femme solitaire, qui manque de confiance en elle et
enfants. Elle a consulté dans un premier temps pour une qui accorde peu d’importance à son apparence. Son adoles-
insomnie psychophysiologique associée à un premier épisode cence a été marquée par des problèmes d’acné qui lui ont
dépressif et à une anxiété sociale. Elle a bénéficié d’une TCC fait perdre confiance en elle et lui font tenir des propos très
pour l’insomnie et pour la dépression, qui lui a permis de critiques sur son physique : « j’étais moche » dit-elle, en
reprendre son activité professionnelle après plusieurs mois faisant référence à cette période.
d’arrêt de travail. Aujourd’hui, son perfectionnisme et sa phobie sociale la
Malgré cette amélioration sur le plan thymique, son pénalisent dans plusieurs domaines (relations aux autres,
besoin de perfection (« Ce n’est pas assez bien » ; « c’est un physique), mais c’est dans le cadre du monde professionnel
Thérapie cognitive et comportementale du perfectionnisme 159
qu’elle semble en souffrir le plus, en raison d’une indécision exigences élevés et les autocritiques observés au cours
importante et d’un besoin de « faire et refaire jusqu’à la de la semaine écoulée. Chaque item est coté selon une
perfection », ce qui entraîne un épuisement et de l’auto- échelle de type Likert allant de 1 (« pas du tout ») à
dévalorisation. 4 (« tout le temps »). Plus le résultat est élevé, plus le
Ces difficultés sont majorées par des évitements, perfectionnisme est intense. D’après une étude de vali-
puisqu’elle évite de rendre des rapports, ou de faire des dation récente de ce questionnaire [15], le score moyen
présentations (« J’ai peur de rater » ; « je suis nulle »). La obtenu par des sujets sains est de 24,20 (ET = 4,45), tan-
Fig. 2 illustre la conceptualisation du cas, basée sur l’analyse dis que chez des patients avec trouble du comportement
fonctionnelle proposée par Egan et al. [6]. alimentaire, ce score est élevé à 28,48 (ET = 6,19). À
notre connaissance, il n’existe pas d’étude de validation
de ce questionnaire en français. Nous avons utilisé ici le
Matériels questionnaire traduit et rétro-traduit par deux traducteurs
indépendants.
Plusieurs questionnaires ont été utilisés au cours de la thé-
rapie. Certains questionnaires (CPQ, DAS et BDI) ont été DAS (échelle d’attitudes dysfonctionnelles) [16]
proposés aux deux patientes, tandis que d’autres ont été Il s’agit d’un auto-questionnaire bi-factoriel, composé de
proposés uniquement à l’une des deux (cf. Procédure). 40 énoncés qui évaluent les attitudes dysfonctionnelles.
Ce questionnaire a été validé en langue française [16].
Clinical Perfectionism Questionnaire (CPQ) [14] Chaque item est coté selon une échelle de type Likert
Il s’agit d’un auto-questionnaire unidimensionnel et trans- allant de 1 (« entièrement d’accord ») à 7 (« entière-
diagnostique, composé de douze items qui mesurent les ment en désaccord »). Un score global et deux sous-scores
160 L. Weiner et al.
correspondant aux deux domaines évalués par l’échelle, à LSAS (échelle d’anxiété sociale de Liebowitz) [23]
savoir le perfectionnisme et l’approbation des autres, sont Ce questionnaire, validé en français [24], permet d’évaluer
obtenus. Chez les individus sains, un score moyen total de deux dimensions associées à l’anxiété sociale, à savoir
115 (ET = 27,38) a été rapporté dans une publication récente l’anxiété et les évitements, dans plusieurs situations
[17]. En revanche, dans l’étude d’Imber et al. [18] chez des sociales ou de performance. Il est composé de 24 items,
patients ayant un EDM, le score total rapporté avant traite- cotés selon une échelle de type Likert allant de 0 (« aucun »
ment est de 142,2 (ET = 37,2) et les scores aux sous-échelles ou « jamais ») jusqu’à 3 (« sévère » ou « habituel »). Un score
« perfectionnisme » et « approbation des autres » sont de combiné de 30 est considéré comme étant normal ; de 30 à
52,2 (ET = 17,3) et de 46 (ET = 12,5). 60, l’anxiété sociale est modérée et probable ; et de 60 à
90 l’anxiété sociale paraît très sévère et très probable [25].
BDI-2 (inventaire de dépression de Beck 2e édition) [19]
Cet auto-questionnaire, validé en français [20], comporte Procédure
21 items cotés de 0 (absence) à 3 (intensité maximale),
permettant d’évaluer l’intensité de la symptomatologie Le protocole TCC-P conçu par Egan et al. [6] a été adapté
dépressive. D’après les données normatives issues de Beck en fonction de la conceptualisation de chacun des deux cas.
et al. [19], un score de 0 à 13 correspond à l’absence de Par exemple, suite à la hiérarchisation des domaines asso-
dépression, de 14 à 19 à une dépression légère, de 20 à ciés au perfectionnisme (séance 2 ; cf. Tableau 1), Mme L.
28 à une dépression modérée et de 29 à 63 à une dépression a ciblé le domaine conjugal comme étant la cible priori-
sévère. taire de la thérapie, tandis que Mme R. a ciblé le domaine
professionnel.
BADS (échelle d’activation comportementale pour la Au total, les deux patientes ont bénéficié de huit séances
dépression) [21] hebdomadaires d’une heure, dont le contenu est présenté
Il s’agit d’un auto-questionnaire, validé en langue française dans le Tableau 1. Les deux patientes ont rempli le DAS et
[22], composé de neuf items qui évaluent la capacité à réa- le BDI-2 au début de la thérapie (séance 1) et à la fin de la
liser des activités au cours de la semaine écoulée. Chaque thérapie (séance 8), étant donné que Mme L. présentait un
item est coté selon une échelle de type Likert allant de 0 EDM et que Mme R. avait présenté un EDM quelques mois
(« pas du tout ») jusqu’à 6 (« complètement d’accord »). avant le début de la TCC-P. De plus, Mme R. a rempli le LSAS
D’après les données normatives récentes obtenues chez en début et fin de thérapie, en raison de la présence chez
un échantillon de 504 sujets francophones présentant une elle uniquement d’une phobie sociale. Au début de chacune
symptomatologie dépressive légère, le score total moyen des huit séances, les patientes ont été invitées à remplir
obtenu à la BDAS est de 32,83 (ET = 9,81) [22]. le CPQ. Seule Mme L., qui présentait également beaucoup
Tableau 1 Contenu de la thérapie TCC-P à huit séances, basée sur Egan et al. [6].
Agenda of each of the eight sessions of CBT-P, based on Egan et al. [6].
T1 et T2 (10 et 8, respectivement), étant donné que les lorsqu’elle identifie la présence d’autocritiques et de culpa-
scores à T1 et T2 restent dans la tranche correspondant à bilité. Sa valeur personnelle est donc moins dépendante du
une absence de dépression. jugement de ses performances à des situations données (cf.
Échelle d’anxiété sociale de Liebowitz (LSAS). Chez Mme Fig. 1 avec la conceptualisation de son cas). Néanmoins,
R., la différence entre les résultats obtenus en T1 et T2 au sur le plan comportemental, elle se plaint d’une indéci-
LSAS n’est également pas notable (115 et 118, pour les sion et d’une procrastination qui restent gênantes dans son
scores totaux en T1 et T2). quotidien, ce qui est par ailleurs illustré par l’évolution rela-
tivement discrète des résultats au questionnaire évaluant
cette dimension (BADS).
Évolution qualitative
permet pas d’appréhender, de façon générale, la sympto- psychosocial impairment for 4 years in a clinical sample. Compr
matologie anxieuse. Psychiatry 2009;50(4):335—46.
De façon générale, notre étude contribue donc à la lit- [4] Frost RO, DiBartolo PM. Perfectionism, anxiety and obses-
térature grandissante indiquant que la TCC-P permet de sive — compulsive disorder. In: Flett GL, Hewitt PL, editors.
réduire le perfectionnisme dysfonctionnel suite à seulement Perfectionism: theory, research, treatment. Washington, DC:
American Psychological Association; 2002.
huit séances de traitement [27]. Néanmoins, ce protocole
[5] Fairburn CG, Doll HA, Welch SL, Hay PJ, Davies BA, O’Connor
relativement court ne permet pas de réduire la procrasti-
ME. Risk factors for binge eating disorder: a community based,
nation auto-rapportée de manière significative. En effet, case control study. Arch Gen Psychiatry 1998;55:425—32.
Mme L., qui se plaignait d’une procrastination associée à [6] Egan S, Wade T, Shafran R, Antony M. Cognitive-behavioral
son perfectionnisme, rapportait à la fin de la thérapie une treatment of perfectionism. New York: The Guildford Press;
diminution de l’autocritique, c’est-à-dire, l’aspect cognitif 2014.
associé au perfectionnisme, mais une gêne persistante asso- [7] Zuroff DC, Blatt SJ, Sotsky SM, Krupnick JL, Martin DJ, Sanislow
ciée à la procrastination au travail et à la maison. Ceci peut CA, et al. Relation of therapeutic alliance and perfectionism to
être dû au protocole de la thérapie, qui ne consacre qu’une outcome in brief outpatient treatment of depression. J Consult
séance à cette composante pourtant souvent associée au Clin Psychol 2000;68(1):114—24.
[8] Riley C, Shafran R. Clinical perfectionism: a preliminary
perfectionnisme. Un prolongement de la thérapie, à douze
qualitative analysis. Behav Cogn Psychother 2005;33(3):
séances par exemple, pourrait probablement permettre de
369—74.
consolider certains acquis comportementaux nécessaires à [9] Handley AK, Egan SJ, Kane RT, Rees CS. A randomised controlled
la diminution de la procrastination et, probablement, des trial of group cognitive behavioural therapy for perfectionism.
symptômes associés à l’anxiété sociale aussi. Le nombre Behav Res Ther 2015;68:37—47.
de séances proposées selon les études varie, à l’heure [10] Pleva J, Wade TD. Guided self-help versus pure self-help for
actuelle, de huit à quatorze [25]. Dans les études de cas perfectionism: a randomised controlled trial. Behav Res Ther
unique futures, il semble important d’adapter le nombre 2006;45:849—61.
de séances qui permet d’optimiser les effets de la TCC-P, [11] Egan JS, Van Noort E, Chee A, Kane TK, Hoiles JK, Shafran
en fonction des caractéristiques du perfectionnisme (par R, et al. A randomised controlled trial of face to face ver-
sus pure online self-help cognitive behavioural treatment for
exemple, associé ou non à l’indécision et à la procrasti-
perfectionism. Behav Res Ther 2014;63:107—13.
nation) et en fonction des comorbidités dont souffrent les
[12] Shafran R, Egan S, Wade T. Overcoming perfectionism: a self-
patients. help guide using cognitive behavioural techniques. London,
Notre étude présente néanmoins quelques limites. La England: Constable & Robinson; 2010.
plus importante est liée à son plan d’expérience : en [13] American Psychiatric Association. Diagnostic and statistical
l’absence de comparaison d’un groupe de patients ayant manual of mental disorders. 5th Ed. Arlington, VA: American
bénéficié de la TCC-P à un groupe témoin et d’une méthodo- Psychiatric Publishing; 2013.
logie de type randomisée contrôlée, il est difficile d’écarter [14] Fairburn CG, Cooper Z, Shafran R. The Clinical Perfectionism
totalement l’impact de facteurs aspécifiques, tels que Questionnaire. Oxford: Unpublished scale; 2003.
l’alliance thérapeutique ou la désirabilité sociale, sur les [15] Egan SJ, Shafran R, Lee M, Fairburn CG, Cooper Z, Doll HA,
et al. The reliability and validity of the clinical perfectio-
résultats observés ici sur le perfectionnisme. Toutefois,
nism questionnaire in eating disorder and community samples.
étant donné que les mesures spécifiques ont évolué (c’est-
Behav Cogn Psychother 2016;44(1):79—91.
à-dire, DAS « perfectionnisme », CPQ), tandis que d’autres, [16] Bouvard M, Cottreaux J, Charles S, Cialdella P, Guerin J, Aimard
moins spécifiques, ont connu une évolution plus discrète G. Étude de validation sur une population française de l’échelle
(c’est-à-dire, LSAS, BADS) chez nos patientes, l’hypothèse d’attitudes dysfonctionnelles de Weissman et Beck (DAS-forme
d’un effet attribuable essentiellement à des facteurs aspé- A). J Ther Comport Cogn 1994;4(4):127—35.
cifiques semble moins probable. D’autres études comportant [17] Felix SAM, Hooker CI. Dependent, but not perfectionistic, dys-
un groupe témoin sont néanmoins nécessaires pour préciser functional attitudes predict worsened mood and appraisals
ces résultats. De même, il serait intéressant d’évaluer la after emotional support from a romantic partner. Front Psychol
stabilité de ces résultats à long terme, via des évaluations 2016;7:1502.
[18] Imber SD, Pilkonis PA, Sotsky SM, Elkin I, Watkins JT, Collins
à six mois et à un an, par exemple.
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