Vous êtes sur la page 1sur 9

Modele +

ENCEP-631; No. of Pages 9 ARTICLE IN PRESS


L’Encéphale (2013) xxx, xxx—xxx

Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com

journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP

MÉMOIRE ORIGINAL

La thérapie d’acceptation et d’engagement


Acceptance and commitment therapy

D. Ducasse a,b,c,∗, G. Fond a,b

a
Université Montpellier 1, 34000 Montpellier, France
b
Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), U1061, 34093 Montpellier, France
c
Département d’urgence et post-urgence psychiatrique, hôpital Lapeyronie, 371, avenue du
Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France

Reçu le 2 mai 2012 ; accepté le 11 avril 2013

MOTS CLÉS Résumé


ACT ; Introduction. — La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) fait partie de la troisième
Évitement vague des thérapies cognitivo-comportementales. Il s’agit d’un modèle intégratif, qui consiste
expérientiel ; à aider le patient à acquérir une flexibilité psychologique en vue de parvenir à l’acceptation
Flexibilité des évènements mentaux ou sensations physiques qu’il ne peut changer durablement, pour
psychologique ; réinvestir l’énergie de la lutte dans des actions en directions de ce qui est important pour lui.
Concepts ; Objectifs de l’étude. — (i) Présenter les concepts de base de l’ACT et (ii) proposer une revue
Efficacité ; systématique de la littérature sur les domaines d’efficacité de cette psychothérapie.
Revue Méthodes. — (i) Les principaux concepts de l’ACT sont présentés à partir des livres de réfé-
rence de Monestès et Villatte (2011), Schoendorff (2011), et Harris (2012) (ii) réalisation d’une
revue systématique de la littérature, selon les critères PRISMA, sur les domaines d’efficacité
de l’ACT. Le paradigme de recherche était « acceptance and commitment therapy AND rando-
mized controlled trial ». Les bases de recherche MEDLINE, Cochrane et Web of science ont été
explorées.
Résultats. — (i) Cette approche est organisée en six points (défusion, acceptation, contact avec
l’instant présent, valeurs, action, soi comme contexte) que le thérapeute applique en pri-
vilégiant une approche expérientielle ; (ii) l’effet bénéfique de l’ACT se retrouve dans une
importante variété de troubles psychiatriques de l’axe I (troubles psychotiques, troubles de
l’humeur, troubles addictifs, troubles anxieux, troubles du comportement alimentaire) ainsi que
dans le trouble de personnalité borderline. Il a également été démontré dans d’autres domaines
de la médecine (prise en charge de la douleur chronique, épilepsie, gestion du diabète, gestion
du stress au travail, arrêt du tabac, gestion des acouphènes et souffrance psychologique des
patients atteints de sclérose en plaque).

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : deborah.ducasse@orange.fr (D. Ducasse).

0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2013.


http://dx.doi.org/10.1016/j.encep.2013.04.017

Pour citer cet article : Ducasse D, Fond G. La thérapie d’acceptation et d’engagement. Encéphale (2013),
http://dx.doi.org/10.1016/j.encep.2013.04.017
Modele +
ENCEP-631; No. of Pages 9 ARTICLE IN PRESS
2 D. Ducasse, G. Fond

Discussion. — La perte de flexibilité psychologique étant le socle commun de la souffrance


engendrée par les troubles psychiatriques et le vécu douloureux des affections médicales chro-
niques, des études supplémentaires seront nécessaires pour explorer les pleines potentialités
d’application de l’ACT.
© L’Encéphale, Paris, 2013.

Summary
KEYWORDS Introduction. — Acceptance and commitment therapy (ACT) is a third generation of cognitive-
ACT; behavioral therapies. The point is to help patients to improve their psychological flexibility in
Experiential order to accept unavoidable private events. Thus, they have the opportunity to invest energy
avoidance; in committed actions rather than struggle against their psychological events.
Psychological Objectives of the study. — (i) To present the ACT basic concepts and (ii) to propose a systematic
flexibility; review of the literature about effectiveness of this kind of psychotherapy.
Concepts; Method. — (i) The core concepts of ACT come from Monestès (2011), Schoendorff (2011), and
Effectiveness; Harris (2012); (ii) we conducted a systematic review of the literature using the PRISMA’s criteria.
Review The research paradigm was « acceptance and commitment therapy AND randomized controlled
trial ». The bases of the MEDLINE, Cochrane and Web of science have been checked.
Results. — Overall, 61 articles have been found, of which, after reading the abstracts, 40 cor-
responded to the subject of our study. (I) Psychological flexibility is established through six core
ACT processes (cognitive defusion, acceptance, being present, values, committed action, self as
context), while the therapist emphasizes on experiential approach. (II) Emerging research shows
that ACT is efficacious in the psychological treatment of a wide range of psychiatric problems,
including psychosis, depression, obsessive-compulsive disorder, trichotillomania, generalized
anxiety disorder, post-traumatic stress disorder, borderline personality disorder, eating disor-
ders. ACT has also shown a utility in other areas of medicine: the management chronic pain,
drug-dependence, smoking cessation, the management of epilepsy, diabetic self-management,
the management of work stress, the management of tinnitus, and the management of multiple
sclerosis. Meta-analysis of controlled outcome studies reported an average effect size (Cohen’s
d) of 0.66 at post-treatment (n = 704) and 0.65 (n = 580) at follow-up (on average 19.2 weeks
later). In studies involving comparison between ACT and active well-specified treatments, the
effect size was 0.48 at post (n = 456) and 0.62 at follow-up (n = 404). In comparisons with waist
list, treatment as usual, or placebo treatment, the effect sizes were 0.99 at post (n = 248) and
0.71 at follow-up (n = 176). Furthermore, ACT studies pointed out learning specific skills, such
as decreasing experiential avoidance, increasing cognitive defusion, acceptance and contact
with the present moment. Finally, all ACT studies showed an improved quality of life.
Discussion. — The loss of psychological flexibility is the origin of the pain caused by psychiatric
disorders and chronic diseases. This is why other studies are needed to investigate ACT’s full
potential.
© L’Encéphale, Paris, 2013.

Introduction évènements psychologiques et l’engagement dans des


comportements en direction de valeurs. Il regroupe des
outils simples et efficaces, dont tout praticien peut se servir
L’ACT, mise au point par Steven Hayes (professeur de psy- pour aider un patient à sortir d’une existence enlisée par un
chologie clinique à l’université du Nevada, États-Unis) dans vécu douloureux de quelque origine que ce soit.
la fin des années 1990 [1], s’inscrit dans le mouvement de la L’objectif de cet article est de :
troisième vague des thérapies cognitives et comportementa-
les (TCC), qui se propose de modifier notre relation aux • présenter les concepts de base de l’ACT ;
évènements psychologiques (pensées, émotions, sensations) • proposer une revue systématique de la littérature sur les
plutôt que de chercher à en modifier le contenu. domaines d’efficacité de cette psychothérapie.
Les modèles de la troisième vague de TCC considèrent
qu’il est plus efficace d’accepter et d’observer avec dis-
tance nos pensées difficiles et les émotions qui en découlent Méthode
plutôt que de tenter de les modifier ou de les arrêter. Cette
« vague » comprend la thérapie cognitive basée sur la pleine La présentation des concepts (première partie) est tirée
conscience (MBCT) [2], la thérapie de réduction du stress des livres de Monestès et Villatte (2011) [5], Schoendorff
basée sur la pleine conscience (MBSR) [3] et la thérapie (2011) [6] et Harris (2012) [7]. Dans une deuxième partie,
métacognitive (MCT) [4]. nous présentons une revue systématique de la littérature,
L’ACT constitue un modèle intégratif, se trouvant au sur les domaines d’efficacité de l’ACT, que nous avons réali-
carrefour de ces approches, basé sur l’acceptation des sée selon les critères PRISMA. Les critères de recherche ont

Pour citer cet article : Ducasse D, Fond G. La thérapie d’acceptation et d’engagement. Encéphale (2013),
http://dx.doi.org/10.1016/j.encep.2013.04.017
Modele +
ENCEP-631; No. of Pages 9 ARTICLE IN PRESS
La thérapie d’acceptation et d’engagement 3

été spécifiés à l’avance. Les articles éligibles concernaient rapidement aux changements. Il en va de même pour les
les articles en anglais et en français sans limites de dates de règles verbales que l’on s’est créées sur soi-même et sur le
publication. Le paradigme de recherche était : « acceptance monde.
and commitment therapy AND randomized controlled trial ». En considération de ces éléments, l’ACT présente une
Les bases de recherche Medline (1966—present) et Web of démarche thérapeutique qui vise à altérer les processus
science (1975—present) ont été explorées. Les références langagiers à l’origine de l’évitement expérientiel et à déve-
de chaque article ont été vérifiées pour ajouter des articles lopper la flexibilité psychologique, c’est-à-dire la capacité à
supplémentaires éventuels. La dernière recherche a été réa- agir dans une direction valorisée, en acceptant l’apparition
lisée le 1er mars 2012. éventuelle d’évènements psychologiques difficiles.
La défusion cognitive. Elle fait référence à un contrôle
Résultats excessif du langage (incluant les pensées et ce que l’on dit
ou entend dire par les autres) sur les comportements [13],
sans tenir compte des conséquences que cela peut compor-
Présentation des concepts de base de la thérapie
ter sur ce qui est important pour nous. C’est-à-dire croire
d’acceptation et d’engagement ce que nos pensées nous disent sans tenir compte de leur
utilité, ce qui amène des difficultés à agir indépendam-
Les concepts présentés dans cet article sont extraits des ment d’elles pour avancer en direction de ce qui compte
livres de Monestès Jean-Louis et Villatte Matthieu, 2011 [5], pour nous. Ou passer un temps considérable à discuter ses
Schoendorff Benjamin, 2011 [6], et Russ Harris [7]. pensées, à les argumenter, dans une démarche infinie de
résolution de problèmes, et être tout autant ralenti dans
La théorie des cadres relationnels notre progression vers ce qui pourrait réellement consti-
Dans la genèse des pathologies psychiatriques, outre les tuer une source de satisfaction. L’ACT a pour objectif de
conditionnements opérant et répondant, un conditionne- se détacher du questionnement concernant la vérité de ces
ment particulier impliquant le langage est le plus souvent pensées pour se refocaliser sur leur utilité. On peut aborder
en jeu : la théorie des cadres relationnels [8]. Il s’agit d’une la notion de défusion avec le patient en disant la chose sui-
théorie fonctionnelle du langage issue de l’approche scien- vante : « étant donné que vous avez essayé depuis des années
tifique du comportement humain décrite par Skinner [9], et de vous débarrasser de ces pensées et que ça n’a vraisem-
développée grâce aux travaux de Sidman sur l’équivalence blablement pas marché, êtes-vous partant pour tenter une
du stimulus [10]. Par des phénomènes langagiers, l’être nouvelle approche » ? Il s’agit alors d’amener le patient à
humain a la capacité de créer des réseaux relationnels prendre de la distance vis-à-vis de ses pensées, de les perce-
complexes reliant entre eux les phénomènes mentaux (pen- voir comme de simples évènements mentaux indépendants
sées, sensations, émotions, souvenirs. . .) indépendamment de ses actions. Afin de prendre de la distance vis-à-vis des
de leur apparence. Lorsque l’être humain tente d’éviter une pensées, nous pouvons proposer au patient plusieurs entraî-
expérience mentale aversive, il se heurte à un échec, du fait nements de distanciation comme : faire précéder la pensée
de ces réseaux langagiers complexes qui relient tout avec de la phrase « j’ai constaté que j’ai la pensée que. . . » ; nom-
tout. mer l’histoire que nous rabâche notre esprit « tiens, voilà
L’expérience réalisée par Wegner [11] a permis d’illustrer encore l’histoire de. . . » ; sans discuter la pensée, simple-
notre incapacité à contrôler notre pensée : après présen- ment remercier notre esprit pour cette histoire ; modifier
tation d’une image d’ours blanc, il était demandé à des la forme de la pensée comme si elle émanait d’un écran
participants de tout faire pour ne pas penser à un ours d’ordinateur (en changeant la couleur, les caractères. . . ou
blanc. Il en résultait non seulement que les participants en changeant la sonorité, ou se la dire sur l’air d’une chanson
n’arrivaient pas à chasser l’image de l’ours blanc de leurs que nous aimons).
pensées, et de surcroît leurs pensées se trouvaient concen- L’acceptation. L’acceptation est une démarche active
trées davantage sur celui-ci que s’ils n’avaient pas tenté un consistant à accueillir toutes les pensées, les émotions,
tel évitement. Ainsi, pour ne pas penser à un ours blanc, les sensations que les évènements nous apportent. Elle
il ne faut pas simplement éviter l’ours blanc, mais aussi implique le repérage, la curiosité et la distanciation des
tout ce qui peut se rapporter symboliquement à cette cible. évènements psychologiques. En comparaison de la lutte,
Le réseau relationnel créé par le langage s’étend constam- l’acceptation constitue un changement radical : ne plus
ment et inclut n’importe quel élément nouveau. Même la chercher à modifier les expériences psychologiques sur les-
tentative de suppression de la pensée peut elle-même être quelles nous n’avons pas de prise. De la même manière, il
évocatrice de la pensée à éviter. De même, un individu souf- s’agit d’apprendre à accueillir les émotions quant la lutte
frant de trouble obsessionnel ne pourra pas stopper le flux contre celles-ci nous entraînerait dans une perte de temps,
de ses obsessions idéatives et les renforcera en tentant de d’énergie et un éloignement de ce que nous souhaiterions
les supprimer. être et faire. Ainsi, pour faire de la place à des émotions que
Cependant, ces tentatives d’évitement sont maintenues l’on considère comme désagréables, différentes techniques
par les patients du fait d’un soulagement de la souffrance à peuvent être proposées : nommer l’émotion ; observer
court terme (principe du conditionnement opérant : renfor- l’émotion comme un scientifique curieux (« physicaliser » ou
cement négatif), et par une insensibilité aux conséquences observer la vacuité de cette émotion). Cette approche s’est
de nos comportements générée par le langage. Ce der- montrée plus efficace à moyen et long terme [14,15].
nier point a été illustré par une expérience menée par Soi comme contexte. Ce que l’on appelle le « Soi »
Hayes [12], qui a mis en évidence qu’un groupe de partici- n’échappe pas à l’analyse langagière. Certains patients sont
pants n’étant pas soumis à des règles verbales s’adapte plus en fusion avec le langage qu’ils utilisent pour se connaître

Pour citer cet article : Ducasse D, Fond G. La thérapie d’acceptation et d’engagement. Encéphale (2013),
http://dx.doi.org/10.1016/j.encep.2013.04.017
Modele +
ENCEP-631; No. of Pages 9 ARTICLE IN PRESS
4 D. Ducasse, G. Fond

et se décrire, et prennent ce qu’ils disent et pensent d’eux Le contact avec l’instant présent. La nature relationnelle
pour vérité absolue. Parallèlement, ils ont souvent tendance du langage éloigne constamment notre attention de ce qui
à se comporter en fonction de la définition qu’ils ont for- se passe dans l’ici et maintenant. Nous pouvons transmettre
gée d’eux-mêmes, de façon rigide et stéréotypée, que cette au patient la chose suivante : « Notre esprit est comme une
définition soit utile ou non. Il existe une autre manière machine à résoudre les problèmes. Et il essaye de faire ça
d’appréhender ce « Soi ». Elle permet de s’appréhender en permanence, c’est ce pour quoi il a été sélectionné. Il
comme le contexte d’apparition de tous les évènements psy- guette toujours les problèmes. Et malheureusement, quand
chologiques, et non comme ces évènements eux-mêmes. nous sommes happés par la résolution de problèmes, nous
Il est ainsi possible d’observer ses pensées sans se laisser oublions souvent de profiter de la vie ou de l’apprécier.
entraîner par leur contenu. La métaphore des passagers Il est difficile d’apprécier ce que nous avons, au moment
du bus est particulièrement intéressante [1]. Le principe même où nous nous concentrons sur toutes les choses qui
est d’amener le patient à concevoir ses pensées, ses émo- sont mauvaises ou pas comme il faut, ou pas assez bien,
tions et ses sensations comme les passagers d’un bus dont ou qui doivent être arrangées ou réglées. Une partie impor-
il est le chauffeur. Parmi les passagers se trouvent des pen- tante de l’entraînement ACT est donc d’apprendre comment
sées qu’il apprécie et d’autres qu’il déteste, chacune lui faire ça : se retirer du mode « résolution de problèmes » pour
ordonnant des directions différentes. On invite le patient apprécier ce qui est ici et maintenant ». Ceci permet d’être
à prendre conscience qu’il peut choisir de les laisser crier pleinement dans les actions valorisées que nous mettons en
et de conduire dans la direction qu’il choisit, vers ses place. Par ailleurs, la plupart des comportements impul-
valeurs. sifs ou d’auto-destruction sont occasionnés par la fusion ou
Valeurs et engagement dans l’action. Dans l’ACT, nous l’évitement. Nous pouvons encourager les patients qui sont
appelons « valeurs » les désirs qui se trouvent au plus pro- prisonniers de ce type de comportement (comme faire une
fond de notre cœur, et qui déterminent la façon dont nous crise de boulimie, boire de l’alcool, se faire une blessure
voulons interagir avec le monde, les autres, et nous-mêmes. volontaire) à s’arrêter un instant, prendre une respiration
Elles sont ce qui donne du sens à notre vie, comment nous profonde, et observer leurs pensées, émotions, sensations.
voulons nous comporter, quel genre de personne nous vou- Il s’agit de ralentir, observer, et choisir dans quelle direction
lons être, quelles forces et quelles qualités nous voulons ils souhaitent agir. Cette compétence de pleine conscience
développer. Il s’agit de « l’Important » pour nous. Il ne s’agit peut être entraînée à travers des activités de la vie quoti-
en aucun cas du mot dans le sens moralisateur du terme. dienne comme prendre sa douche, faire la vaisselle. . .
Les valeurs, à l’image d’une boussole, nous donnent une Tous ces processus vont concourir à une flexibilité psy-
direction et nous permettent de rester sur la bonne voie. chologique accrue, à savoir une capacité à « défusionner »
Quand nous agissons selon nos valeurs, c’est comme si nous de ses évènements mentaux, et ainsi la capacité à choi-
nous orientions vers l’Ouest : peu importe la distance que sir plus d’actions en direction de ce qui compte pour soi
nous parcourons, il y aura toujours du chemin à parcou- plutôt que des actions de lutte contre la souffrance. Étant
rir. Alors que les objectifs sont comme les choses que nous donnée que la perte de flexibilité semble être commune à
essayons d’atteindre pendant notre voyage : ils sont comme l’ensemble des troubles psychologiques [16], la démarche
des paysages que nous voulons voir tout au long de notre clinique de l’ACT sera globalement la même pour l’ensemble
voyage vers l’Ouest. Ainsi, les valeurs sont ici et mainte- des syndromes répertoriés dans les classifications de type
nant : à tout moment, nous pouvons choisir d’agir selon elles DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders)
ou de les négliger. Même si nous avons totalement négligé ou CIM (Classification Internationale des Maladies).
une valeur importante pendant des années ou des décen-
nies, à ce moment précis nous pouvons agir selon elle. Au
contraire, les objectifs concernent toujours le futur : un Revue de la littérature : efficacité de la thérapie
objectif est quelque chose que nous visons, que nous nous d’acceptation et d’engagement
efforçons d’avoir et sur lequel nous travaillons. Au moment
où nous l’avons atteint, ce n’est plus un objectif. C’est ainsi Des essais cliniques contrôlés randomisés ont montré l’effet
que « être marié » est un objectif, alors que « Être aimant bénéfique de l’ACT dans différentes pathologies psychia-
et attentionné » est une valeur. « Perdre 5 kg » est un objec- triques : la psychose [17—19], la dépression [20—23], le
tif, « Manger sainement » est une valeur. « Aller au gymnase trouble obsessionnel compulsif [24], la trichotillomanie [25],
est un objectif », « Prendre soin de son corps » est une le trouble anxieux généralisé [26,27], le trouble de la per-
valeur. . . sonnalité état-limite [28]. Nous présentons ces études dans
Du fait de cette différence entre « valeurs » et le Tableau 1.
« objectifs », les gens qui ont une vie axée sur les objec- L’ACT a également montré son utilité dans d’autres
tifs trouvent souvent que cela amène à un sentiment de domaines de la médecine : la prise en charge de la dou-
manque chronique ou de frustration. Pourquoi ? Parce qu’ils leur chronique [29—36], les addictions [37—39], l’arrêt du
regardent toujours vers le futur et s’efforcent continuel- tabac [40—42], l’épilepsie [43,44], la gestion du diabète
lement d’atteindre leur prochain objectif dans l’espoir [45], la gestion du stress au travail [46,47], les troubles du
illusoire que ça leur apporte un bonheur ou une satisfac- comportement alimentaire [48], la gestion des acouphènes
tion durable. Dans une vie axée sur les valeurs, nous avons [49,50] et la souffrance psychologique des patients atteints
toujours des objectifs, mais l’accent est mis sur les valeurs, de sclérose en plaque [51].
à tout moment de la vie ; cette approche mène à un sen- Les études démontrant l’efficacité de la thérapie
timent d’épanouissement et de satisfaction du fait que nos d’acceptation et d’engagement sont suffisamment nom-
valeurs sont toujours disponibles. breuses pour donner lieu à des méta-analyses [16,52,53] et

Pour citer cet article : Ducasse D, Fond G. La thérapie d’acceptation et d’engagement. Encéphale (2013),
http://dx.doi.org/10.1016/j.encep.2013.04.017
La thérapie d’acceptation et d’engagement

ENCEP-631; No. of Pages 9


Modele +
http://dx.doi.org/10.1016/j.encep.2013.04.017
Pour citer cet article : Ducasse D, Fond G. La thérapie d’acceptation et d’engagement. Encéphale (2013),

Tableau 1 Essais contrôlés randomisés comparant l’efficacité la thérapie d’acceptation et d’engagement (une session/semaine) à un groupe témoin dans le traitement de
pathologies psychiatriques.

Auteur-date Effectifs par Pathologie Groupe témoin Durée de Résultat principal


groupe traitement

Forman et al., 2007 [20] 55 : groupe ACT Anxiété et dépression TCC 2e génération 15 semaines Amélioration BDI, BAI, OQ, fonctionnement
44 : groupe témoin modérées à sévères (GAF, CGI) et bien-être (QOLI, SLS) dans les
2 groupes (p < 0,01)
Pas de différence entre les groupes
Bohlmeijer et al., 2011 [21] 49 : groupe ACT Dépression modérée Liste d’attente 8 semaines Amélioration de 33 % de la CES-D dans le
44 : groupe témoin groupe ACT versus 15 % dans le groupe témoin
Fledderus et al., 2012 [22] 125 : groupe ACT Dépression légère à Liste d’attente 9 semaines Amélioration de 43 % de la CES-D dans le
126 : groupe modérée groupe ACT versus 12 % dans le groupe témoin
témoin

ARTICLE IN PRESS
Zettle et al., 2011 [23] 12 : groupe ACT Dépression modérée à TCC 2e génération 12 semaines Pas de différence de la BDI entre les groupes
13 : groupe témoin sévère

Roemer et al., 2008 [26] 15 : groupe ACT Trouble anxieux Liste d’attente 16 semaines Amélioration respectivement dans le groupe
16 : groupe témoin généralisé ACT versus groupe témoin de 45 % de la
GAD-CSR versus 5,7 %
18 % de la PSWQ versus 4 %
56 % de la DASS-anxiété versus 14 %
Amélioration de 44 % de la DASS-stress dans le
groupe ACT versus aggravation de 11 % dans le
groupe témoin
Wetherell et al., 2011 [27] 7 : groupe ACT Trouble anxieux TCC 2e génération 12 semaines Pas de comparaison statistique réalisée entre
9 : groupe témoin généralisé chez des les 2 groupes
patients de plus de Groupe ACT : amélioration PSWQ (11,9 %,
60 ans p = 0,05) et BDI (50 %, p < 0,05). Pas de
diminution pour scores HAMA (p = 0,05) et
SF-36 (p = 0,09)
Groupe témoin : amélioration HAMA (33 %,
p < 0,05) et BDI (40 %, p < 0,05). Pas de
diminution pour scores PSWQ (p = 0,08) et
SF-36 (p > 0,05)
Twohig et al., 2010 [24] 41 : groupe ACT Trouble obsessionnel Programme de relaxation 8 semaines Amélioration de 47 % de la Y-BOCS dans le
38 : groupe témoin compulsif groupe ACT versus 26 % dans le groupe témoin
Woods et al., 2006 [25] 12 : groupe ACT Trichotillomanie Liste d’attente 10 semaines Amélioration dans le groupe ACT de 45 % de la
13 : groupe témoin MGH-HS et de 58 % du taux de pulsions
d’arrachage de cheveux, versus une
aggravation respective de 1 % et 22 % dans le
groupe témoin
Amélioration de 33 % de la NIMH-TIS dans le
groupe ACT versus 6 % dans le groupe témoin

5
6

ENCEP-631; No. of Pages 9


Modele +
http://dx.doi.org/10.1016/j.encep.2013.04.017
Pour citer cet article : Ducasse D, Fond G. La thérapie d’acceptation et d’engagement. Encéphale (2013),

Tableau 1 (Suite)

Auteur-date Effectifs par Pathologie Groupe témoin Durée de Résultat principal


groupe traitement

Bach et al., 2012 [17] 40 : groupe ACT Psychoses Traitement usuel 4 semaines Moins de réhospitalisation à 4 mois et à 1 an
40 : groupe témoin décompensées (psychothérapie de dans le groupe ACT comparativement au
soutien, groupe témoin
psychoéducation,
réhabilitation
psychosociale)
Gaudiano et al., 2006 [18] 21 : groupe ACT Psychoses Traitement usuel 4 semaines Diminution de 17 % de la détresse ressentie
19 : groupe témoin décompensées (psychothérapie de vis-à-vis des hallucinations dans le groupe ACT

ARTICLE IN PRESS
soutien, versus aggravation de 9 % dans le groupe
psychoéducation, témoin
réhabilitation Moins de réhospitalisation à 4 mois dans le
psychosociale) groupe ACT (45 %) que dans le groupe témoin
(28 %)
White et al., 2011 [19] 14 : groupe ACT Psychoses Traitement usuel 10 semaines Évaluation 3 mois après l’évaluation initiale
13 : groupe témoin Amélioration du sous-score symptomatologie
négative à la PANSS : 25 % dans le groupe ACT
versus 5 % dans le groupe témoin
Amélioration du sous-score symptomatologie
positive à la PANSS dans les 2 groupes, sans
différences entre les groupes
Nombre de consultations de crise : inférieure
dans le groupe ACT par rapport au groupe
témoin
Gratz et al., 2006 [28] 12 : groupe ACT Trouble de la Liste d’attente 14 semaines Amélioration respectivement dans le groupe
10 : groupe témoin personnalité ACT versus groupe témoin de 40 % de
borderline l’impulsivité versus 10 %
31 % du BEST-BPD versus 7 %
53 % de la DASS-anxiété versus 1 %
56 % de la DASS-Dépression versus 17 %
39 % de la DASS-stress versus 10 %
ACT : thérapie acceptation et d’engagement ; BDI : Beck depression inventory ; BAI : Beck anxiety inventory ; OQ : Outcome questionnaire ; GAF : Global assessment of functioning ; CGI :

D. Ducasse, G. Fond
Clinical global impression ; QOLI : Quality of life inventory ; SLS : Social phobia scale ; CES-D : Center for epidemiologic depression scale ; GAD-CSR : Generalized anxiety disorder-Clinical
severity rating from the anxiety disorders interview schedule for DSM-IV ; PSWQ : Penn State worry questionnaire ; DASS-Anxiety : Depression and anxiety stress scales-anxiety subscale ;
DASS-Stress : Depression and anxiety stress scales-stress subscale ; HAMA : Hamilton anxiety rating scale ; SF-36 : Medical outcomes study 36-item short form ; Y-BOCS : Yale-Brown obsessive-
compulsive scale ; MGH-HS : MGH-Hairpulling scale ; NIMH-TIS : NIMH Trichotillomania impairment scale ; PANSS : Positive and negative syndrome scale ; BEST-BPD : Borderline evaluation
of severity over time-borderline personality disorder.
Modele +
ENCEP-631; No. of Pages 9 ARTICLE IN PRESS
La thérapie d’acceptation et d’engagement 7

des revues de la littérature [16,54,55] qui mettent en évi- dynamique d’action en direction de valeurs qui enrichissent
dence l’efficacité de cette psychothérapie. Ainsi, la taille son existence. Dans cette perspective, cette approche
de l’effet était des 0,66 en post-thérapie (n = 704) et 0,65 semblerait bénéfique dans l’accompagnement de patients
(n = 456) lors du suivi (moyenne de 19,2 semaines plus tard). atteints de maladies chroniques ayant un retentissement
Dans les études impliquant des comparaisons entre ACT et existentiel douloureux.
traitement spécifique, la taille de l’effet était de 0,48 en
post-thérapie (n = 456) et 0,62 lors du suivi (n = 404). Concer- Conclusion
nant les comparaisons avec des listes d’attente, la taille de
l’effet était de 0,99 en post-thérapie (n = 248) et 0,71 lors du
L’ACT est une psychothérapie d’acceptation des évènements
suivi (n = 176) [16].
mentaux et d’engagement dans des actions en direction de
valeurs qui donnent du sens à l’existence. La littérature per-
Discussion met de recommander son utilisation dans un panel important
de troubles psychiatriques ainsi que dans d’autres domaines
de la santé. Des études supplémentaires sont nécessaires
L’ACT est une psychothérapie organisée en six points (défu-
pour en explorer d’autres indications.
sion, acceptation, contact avec l’instant présent, valeurs,
action, soi comme contexte), que le thérapeute applique en
privilégiant une approche expérientielle pour contourner les Déclaration d’intérêts
effets délétères du langage. Elle permet d’aider le patient
à acquérir une flexibilité psychologique en vue de parvenir Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
à l’acceptation de ses pensées et émotions, pour réinvestir relation avec cet article.
l’énergie de la lutte dans des actions en direction de valeurs.
Ainsi, la démarche clinique de l’ACT pourra être résumée Références
comme suit : « Étant donné qu’il existe une différence entre
vous et les sensations/pensées contre lesquelles vous lut-
[1] Hayes SC, Strosahl KD, Wilson KG. Acceptance and commitment
tez et que vous essayez de changer (soi comme contexte), therapy: an experiential approach to behavior change. New-
êtes-vous d’accord pour percevoir ces sensations/pensées York: The Guilford Press; 1999.
pleinement (acceptation), pour ce qu’elles sont et non pour [2] Segal ZV, Williams MG, Teasdale JD. Mindfulness-based cog-
ce qu’elles disent être (défusion), et de faire ce qui vous fera nitive therapy for depression: a new approach to preventing
avancer dans la direction (actions) de ce qui est important relapse. New-York: Guilford Press; 2002.
pour vous (valeurs), dans l’instant présent (contact avec [3] Kabat-Zinn J. Full catastrophe living. Using the wisdom of your
l’instant présent) » ? body and mind to face stress, pain and illness. Delta: Reprint
L’effet bénéfique de l’ACT a été démontré dans une Edition; 1990.
importante variété de troubles psychologiques : la psychose, [4] Wells A. Emotional disorders and metacognition: innovative
cognitive therapy. New-York: John Wiley & Sons Ltd; 2000.
la dépression, l’addiction, le trouble obsessionnel compul-
[5] Monestès JL, Villatte M. La thérapie d’acceptation et
sif, la trichotillomanie, le trouble anxieux généralisé, les d’engagement. Paris: Elsevier Masson; 2011.
troubles du comportement alimentaire et le trouble de la [6] Schoendorff B. La thérapie d’acceptation et d’engagement-
personnalité état-limite. Les résultats montrent une effica- guide clinique. Bruxelles: De Boeck; 2011.
cité supérieure de l’ACT versus liste d’attente, avec une [7] Harris R. Passez à l’ACT : pratique de la thérapie d’acceptation
taille de l’effet forte. Comparativement à la TCC de 2e géné- et d’engagement. Bruxelles: De Boeck; 2012.
ration, l’ACT ne montre pas de différence significative entre [8] Hayes SC. Relational frame theory: a post-Skinnerian account
les groupes ; cependant, les effectifs faibles peuvent être of human language and cognition. New-York: Plenum Press;
responsables d’un manque de puissance. Par ailleurs, les 2001.
études mettent en évidence l’acquisition de compétences [9] Skinner BF. Verbal behavior. Englewood Cliffs: Prentice-Hall;
1957.
spécifiques par le patient, quel que soit le trouble : la dimi-
[10] Sidman M. Stimulus equivalence: a research story. Boston:
nution de l’évitement expérientiel, l’augmentation de la Authors Cooperative; 1994.
défusion cognitive et du contact avec l’instant présent, qui [11] Wegner DM. White bears and other unwanted thoughts: sup-
apparaissent être un socle commun des troubles psycholo- pression, obsession and the psychology of mental control.
giques. New-York: The Guilford Press; 1989.
L’efficacité de l’ACT a été aussi montrée dans d’autres [12] Hayes SC. Rule-governed behavior: cognition, contingencies
domaines de la médecine, comme la prise en charge de and instructional control. New-York: Plenum; 1989.
la douleur chronique, l’épilepsie, la gestion du diabète, la [13] Blackledge JT. Disrupting verbal processes: cognitive defusion
gestion du stress au travail, l’arrêt du tabac, la gestion in acceptance and commitment therapy and other mindfulness
des acouphènes et la souffrance psychologique des patients based psychotherapies. Psychol Rec 2007;57:555—76.
[14] Abramowitz JS, Tolin DF, Street GP. Paradoxical effects of
atteints de sclérose en plaques. Ainsi, cet outil intégra-
thought suppression: a meta-analysis of controlled studies. Clin
tif trans-diagnostic apparaît précieux pour la pratique en Psychol Rev 2001;21(5):683—703.
médecine générale. [15] Koster EH, Rassin E, Crombez G, et al. The paradoxical effects
Par ailleurs, cette approche s’inscrit à la fois dans la of suppressing anxious thoughts during imminent threat. Behav
tradition scientifique des thérapies cognitives et comporte- Res Ther 2003;41(9):1113—20.
mentales et ouvre des perspectives nouvelles sur la question [16] Hayes SC, Luoma JB, Bond FW, et al. Acceptance and commit-
du sens de l’existence. Elle amène le patient à réinves- ment therapy: model, processes and outcomes. Behav Res Ther
tir l’énergie de la lutte contre la souffrance dans une 2006;44(1):1—25.

Pour citer cet article : Ducasse D, Fond G. La thérapie d’acceptation et d’engagement. Encéphale (2013),
http://dx.doi.org/10.1016/j.encep.2013.04.017
Modele +
ENCEP-631; No. of Pages 9 ARTICLE IN PRESS
8 D. Ducasse, G. Fond

[17] Bach P, Hayes SC, Gallop R. Long-term effects of brief accep- disorders (WAD)? A randomized controlled trial. Cogn Behav
tance and commitment therapy for psychosis. Behav Modif Ther 2008;37(3):169—82.
2012;36(2):165—81. [36] Mo’tamedi H, Rezaiemaram P, Tavallaie A. The effectiveness
[18] Gaudiano BA, Herbert JD. Acute treatment of inpatients with of a group-based acceptance and commitment additive therapy
psychotic symptoms using acceptance and commitment the- on rehabilitation of female outpatients with chronic headache:
rapy: pilot results. Behav Res Ther 2006;44(3):415—37. preliminary findings reducing 3 dimensions of headache impact.
[19] White R, Gumley A, McTaggart J, et al. A feasibility study of Headache 2012;52(7):1106—19.
acceptance and commitment therapy for emotional dysfunc- [37] Hayes SC, Wilson KG, Gifford EV, et al. A preliminary trial
tion following psychosis. Behav Res Ther 2011;49(12):901—7. of twelve-step facilitation and acceptance and commitment
[20] Forman EM, Herbert JD, Moitra E, et al. A randomized control- therapy with polysubstance-abusing methadone-maintained
led effectiveness trial of acceptance and commitment therapy opiate addicts. Behav Ther 2004;35:667—88.
and cognitive therapy for anxiety and depression. Behav Modif [38] Luoma JB, Kohlenberg BS, Hayes SC, et al. Slow and steady wins
2007;31(6):772—99. the race: a randomized clinical trial of acceptance and com-
[21] Bohlmeijer ET, Fledderus M, Rokx TA, et al. Efficacy of an early mitment therapy targeting shame in substance use disorders.
intervention based on acceptance and commitment therapy for J Consult Clin Psychol 2012;80(1):43—53.
adults with depressive symptomatology: evaluation in a rando- [39] Stotts AL, Green C, Masuda A, et al. A stage I pilot
mized controlled trial. Behav Res Ther 2011;49(1):62—7. study of acceptance and commitment therapy for methadone
[22] Fledderus M, Bohlmeijer ET, Pieterse ME, et al. Acceptance detoxification. Drug and alcohol dependence. 2012;125(3):
and commitment therapy as guided self-help for psychological 215—22.
distress and positive mental health: a randomized controlled [40] Gifford EV, Kohlenberg BS, Hayes SC, et al. Does acceptance
trial. Psychol Med 2012;42(3):485—95. and relationship focused behavior therapy contribute to bupro-
[23] Zettle RD, Rains JC, Hayes SC. Processes of change in accep- pion outcomes? A randomized controlled trial of functional
tance and commitment therapy and cognitive therapy for analytic psychotherapy and acceptance and commitment the-
depression: a mediation reanalysis of Zettle and Rains. Behav rapy for smoking cessation. Behav Ther 2011;42(4):700—15.
Modif 2011;35(3):265—83. [41] Gifford EV, Kohlenberg BS, Hayes SC, et al. Acceptance-
[24] Twohig MP, Hayes SC, Plumb JC, et al. A randomized clinical based treatment for smocking cessation. Behav Ther
trial of acceptance and commitment therapy versus progressive 2004;35:689—705.
relaxation training for obsessive-compulsive disorder. J Consult [42] Hernández-López M, Luciano MC, Bricker JB, et al. Accep-
Clin Psychol 2010;78(5):705—16. tance and commitment therapy for smoking cessation: a
[25] Woods DW, Wetterneck CT, Flessner CA. A controlled evaluation preliminary study of its effectiveness in comparison with cog-
of acceptance and commitment therapy plus habit reversal for nitive behavioral therapy. Psychol Addict Behav 2009;23(4):
trichotillomania. Behav Res Ther 2006;44(5):639—56. 723—30.
[26] Roemer L, Orsillo SM, Salters-Pedneault K. Efficacy of an [43] Lundgren T, Dahl J, Hayes SC. Evaluation of mediators of change
acceptance-based behavior therapy for generalized anxiety in the treatment of epilepsy with acceptance and commitment
disorder: evaluation in a randomized controlled trial. J Consult therapy. J Behav Med 2008;31(3):225—35.
Clin Psychol 2008;76(6):1083—9. [44] Lundgren T, Dahl J, Melin L, et al. Evaluation of acceptance
[27] Wetherell JL, Afari N, Ayers CR, et al. Acceptance and commit- and commitment therapy for drug refractory epilepsy: a ran-
ment therapy for generalized anxiety disorder in older adults: domized controlled trial in South Africa—a pilot study. Epilepsia
a preliminary report. Behav Ther 2011;42(1):127—34. 2006;47(12):2173—9.
[28] Gratz KL, Gunderson JG. Preliminary data on an acceptance [45] Gregg JA, Callaghan GM, Hayes SC, et al. Improving dia-
based emotion regulation group intervention for deliberate betes self-management through acceptance, mindfulness, and
self-harm among women with borderline personality disorder. values: a randomized controlled trial. J Consult Clin Psychol
Behav Ther 2006;37(1):25—35. 2007;75(2):336—43.
[29] Thorsell J, Finnes A, Dahl J, et al. A comparative study of [46] Brinkborg H, Michanek J, Hesser H, et al. Acceptance and
2 manual-based self-help interventions, acceptance and com- commitment therapy for the treatment of stress among
mitment therapy and applied relaxation, for persons with social workers: a randomized controlled trial. Behav Res Ther
chronic pain. Clin J Pain 2011;27(8):716—23. 2011;49(6—7):389—98.
[30] Veehof MM, Oskam MJ, Schreurs KM, et al. Acceptance-based [47] Flaxman PE, Bond FW. A randomized worksite comparison of
interventions for the treatment of chronic pain: a systematic acceptance and commitment therapy and stress inoculation
review and meta-analysis. Pain 2011;152(3):533—42. training. Behav Res Ther 2010;48(8):816—20.
[31] Wetherell JL, Afari N, Rutledge T, et al. A randomized, [48] Juarascio AS, Forman EM, Herbert JD. Acceptance and
controlled trial of acceptance and commitment therapy commitment therapy versus cognitive therapy for the treat-
and cognitive-behavioral therapy for chronic pain. Pain ment of comorbid eating pathology. Behav Modif 2010;34(2):
2011;152(9):2098—107. 175—90.
[32] Wicksell RK, Melin L, Lekander M, et al. Evaluating the [49] Hesser H, Gustafsson T, Lunden C, et al. A randomized control-
effectiveness of exposure and acceptance strategies to led trial of internet-delivered cognitive behavior therapy and
improve functioning and quality of life in longstanding pedia- acceptance and commitment therapy in the treatment of tin-
tric pain-A randomized controlled trial. Pain 2009;141(3): nitus. J Consult Clin Psychol 2012;80(4):649—61.
248—57. [50] Westin VZ, Schulin M, Hesser H, et al. Acceptance and com-
[33] Wicksell RK, Olsson GL, Hayes SC. Mediators of change in accep- mitment therapy versus tinnitus retraining therapy in the
tance and commitment therapy for pediatric chronic pain. Pain treatment of tinnitus: a randomised controlled trial. Behav Res
2011;152(12):2792—801. Ther 2011;49(11):737—47.
[34] Johnston M, Foster M, Shennan J, et al. The effectiveness of [51] Nordin L, Rorsman I. Cognitive-behavioural therapy in multiple
an Acceptance and commitment therapy self-help intervention sclerosis: a randomized controlled pilot study of acceptance
for chronic pain. ClinJ Pain 2010;26(5):393—402. and commitment therapy. J Rehabil Med 2012;44(1):87—90.
[35] Wicksell RK, Ahlqvist J, Bring A, et al. Can exposure and [52] Ost LG. Efficacy of the third wave of behavioral thera-
acceptance strategies improve functioning and life satisfac- pies: a systematic review and meta-analysis. Behav Res Ther
tion in people with chronic pain and whiplash-associated 2008;46(3):296—321.

Pour citer cet article : Ducasse D, Fond G. La thérapie d’acceptation et d’engagement. Encéphale (2013),
http://dx.doi.org/10.1016/j.encep.2013.04.017
Modele +
ENCEP-631; No. of Pages 9 ARTICLE IN PRESS
La thérapie d’acceptation et d’engagement 9

[53] Powers MB, Zum Vorde Sive Vording MB, Emmelkamp a systematic review for social workers. Health Soc Work
PM. Acceptance and commitment therapy: a meta- 2011;36(3):168—81.
analytic review. Psychother Psychosom 2009;78(2): [55] Ruiz FJ. A review of acceptance and commitment therapy
73—80. (ACT) empirical evidence: correlational, experimental psycho-
[54] Montgomery KL, Kim JS, Franklin C. Acceptance, commit- pathology, component and outcome studies. Int J Psychopathol
ment therapy for psychological and physiological illnesses: Psychol Ther 2010;10:125—62.

Pour citer cet article : Ducasse D, Fond G. La thérapie d’acceptation et d’engagement. Encéphale (2013),
http://dx.doi.org/10.1016/j.encep.2013.04.017

Vous aimerez peut-être aussi