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Plan :
I- Introduction :
II- Etude toxicologique :
1- Qu’est ce qu’un champignon toxique :
2- Echelle de toxicité :
Champignons mortels ;
Champignons dangereux ;
Champignons suspects.
3- Toxicité et dose mortelle :
III- Etude clinique :
1- Syndrome phalloïdien ;
2- Syndrome muscarinien ;
3- Syndrome lividien.
IV- Expertise médico-légale :
1- Commémoratif :
2- Constatations anatomopathologiques :
3- Diagnostique toxicologique :
V- Conclusion :
I- Introduction :
Les intoxications par les champignons sont encore fréquentes ; elles surviennent
surtout en automne, la plus grave d’entre elle est l’intoxication phalloïdienne
(mortalité : 30% en France) dont l’amanite phalloïde est le champignon responsable.
C’est un champignon qui, après avoir été ingéré, provoque des troubles altérants la
bonne santé du consommateur, cela peut aller de simples troubles digestifs
(indigestion) à des problèmes beaucoup plus graves entrainant la mort.
2- Echelle de toxicité :
Les champignons mortels :
Sont dits mortels tous les champignons vénéneux, et ceux seulement qui entrainent
presque infailliblement ; après un temps d’incubation prolongée, même pour des
doses relativement faibles, des manifestations de la dégénérescence des cellules
aboutissant le plus souvent à l’issue fatale, la mort survient dans plus de 50% des cas
même sur intervention médicale ; les espèces qui-en sont responsables :
- Amanite phalloïde.
- Amanite virosa.
- Amanite verna.
Les champignons dangereux :
Provoquent des accidents graves mais se terminent généralement par la guérison grâce
à une prise en charge rapide et efficace de l’intoxiqué.
Elle dépend de la présence dans les champignons mortels de toxines qui entrainent
une cytolyse hépatique :
Amatoxine :
Empêche la synthèse protéique par inhibition de la RNA polymérase du noyau
cellulaire. Sa toxicité est hépatique, digestive et rénale.
La phallotoxine :
Entraine une atteinte membranaire des hépatocytes. Elle est responsable d’une atteinte
hépatique prédominante ;
Les toxines sont éliminées dans les selles après un cycle entéro-hépatique.
A- Syndrome phalloïdien :
1- Champignons responsables :
Amanites : Amanita phalloïdes (90% des cas), A. virosa, A. verna.
PHALLOIDE
VIROSA
VERNA
Lépiotes : Lepiota brunneolilacina, L. brunneoincarnata...
2- Toxines :
amatoxines (octapeptides cycliques) thermostables, résistantes à la
dessiccation, responsables de l’hépatite toxique (α-, β-, γ-
amanitine).
phallotoxines, virotoxines (heptapeptides cycliques).
Phallolysine.
3- Mécanismes :
système du transport des médicaments, concentration
intrahépatocytaire critique.
æ RNA polymérase type II, æ synthèse protéique, æ mort
cellulaire
foie = organe cible (1er passage), mais sensibilité de toutes les
cellules
Dose létale : 0,1 mg/kg, soit : 30–50 g d’A. Phalloïdes, 100 g Lépiotes, 100-150 g de
Galères.
4- Clinique :
Latence : 6–24 heures (10-12 heures en moyenne) ; on a 3 phases :
* Phase cholériforme : Agression digestive +++: vomissements, syndrome
cholériforme ® déshydratation sévère, hypo volémie, IRF, choc, décès (précoce).
* Phase d’apparente guérison 36-48 h : ä transaminases.
* Phase Hépatotoxique : insuffisance hépatocellulaire débute 24 à 48 h (temps
Quick, facteur V), maximale 3–5e j (normalisations 5–15 j), décelable au début que
par le bilan biologique.
Peut apparaitre une hépatomégalie, ictère, cytolyse maximale.
Risques : à partir du 4-5 jr : hémorragie digestive, encéphalopathie hépatique,
hypoglycémie, coagulopathie de consommation, IRA, décès (tardif).
5- Pronostic :
15% de mortalité actuellement (10% adultes, 30% enfants)
Critères de gravité:
Age < 10-12 ans.
Grossesse.
Phase de latence courte.
Acidose lactique.
TP < 10% (84% de décès).
Complications liées à l’insuffisance hépatique (insuffisance rénale,
hémorragies digestives, encéphalopathie).
6- Traitement :
- Hospitalisation en réanimation.
- Réanimation symptomatique 1er j :
* 6–12 L solutés isotoniques+ Respect de la diarrhée.
* Épuration digestive et rénale :
Aspiration gastroduodénale et/ou charbon activé (1 g/kg) puis répété (25 g / 4–6 h).
Diurèse de 100–200 ml/h .
Efficacité EER (hémodialyse, hémoperfusion) et plasmaphérèse non démontrée.
- Surveillance biologique / 6 h : fibrinogène, plaquettes, glycémie, créatinine,
lactates, gazométrie artérielle, transaminases, temps Quick et facteur V.
- Traitement spécifique :
*Antidotes : pénicilline G, silymarine: æ transport intrahépatocytaire, æ absorption
intestinale, æ cycle entéro-hépatique, ä RNA polymérase.
- Traitement préventif :
• glucosé hypertonique (hypoglycémie, apports caloriques)
• antiacides (hémorragies digestives)
• lactulose, antibiotiques locaux (perturbations liées au catabolisme
protéique)…
- Transplantation hépatique : indiqué si :
TP < 10%, facteur V < 10%.
Présence: insuffisance rénale, hémorragies digestives, encéphalopathie.
Absence d’amélioration des paramètres biologiques.
Plus large chez l’enfant.
B- Syndrome muscarinien :
1-les champignons responsables :
2-toxine :
La muscarine : substance découverte dans les tissus d'amanite muscaria d’où son nom
; c'est un alcaloïde quaternaire dont la molécule renferme 3 groupes -n- méthyle.
- début par un vague malaise (bouffée de chaleur, tremblement, des nausées, des
troubles gastro-intestinaux).
- hypersudation, hyper salivation, hypersécrétion nasale , hypersécrétion bronchique :
dyspnée et suffocation.
-action sur les fibres musculaires lisses : hyper péristaltisme de l'estomac, l'intestin et
la vessie.
C- syndrome lividien :
2-toxines : des expériences sur des souris ont révélé qu’elles contenaient une
neurotoxine.
3-symptômes : une longue incubation de 6 à 10 h.
-gastro-entérites.
Dose toxique : chez l'homme 170 – 200 g.
4-traitement : celui du syndrome phalloïdien.
Confusions : les confusions viennent surtout de clitocybe nebularis, et les divers
entolomes printaniers.
V- Conclusion :
Qu’on le veuille ou non, il n'est pas qu'un seul moyen pour éviter les
empoisonnements par les champignons :
- apprendre surtout à reconnaître, sous toutes leurs formes et dans n'importe quel
état : les 3 amanites mortelles : phalloïdes, verna et virosa, même si leur anneau et
leur volve ont été détruits.
- n'oubliez pas que le fait de chauffer ou de cuir les champignons ne détruisent pas
toujours la substance toxique.