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MALADIES PARASITAIRES

OBJECTIFS DU COURS

- Décrire les signes cliniques et donner le traitement de l’amibiase et de


l’oxyurose
- Donner le mode de contamination de chaque parasitose intestinale
- Décrire les signes cliniques de l’ankylotomiase et tricocéphalose

PLAN

I. INTRODUCTION
1. Définition
2. Classification
3. Mode de contamination
II. PARASITOSES INTESTINALES
 Parasitoses dues aux protozaires : amibose, giardiose
 Parasitoses dues aux helminthes ou des vers : oxyurose,
ascaridose, taeniase, tricocéphalose, ankylostomiase,
anguillose, syndrome de larva migrans cutanée, bilharziose
III. PARASITOSES HEPATIQUES

I. INTRODUCTION

1. Définition :

Le parasite est défini comme un être vivant animal ou champignon (règne des
Fungi) qui pendant une partie ou la totalité de son existence vit aux dépens d’autres
êtres organisés (hôtes).

Une parasitose est un terme désignant l'ensemble des affections pouvant conduire
à des maladies dues à des parasites, maladies parasitaires.

2. Classification des parasites

Biologiquement et morphologiquement : on classe les parasites en 4 grands groupes


:

a) Protozoaire (être unicellulaire doué de mouvement) : selon les cas il se


déplace grâce à des plasmopodes, des flagelles, membrane ondulante ou des
cils.
b) Helminthe ou ver (une part des métazoaires : être pluricellulaire possédant
des tissus différenciés.). Ils sont reconnus sous formes adultes des deux
sexes sous forme larvaire, embryonnaire ou ovulaire.

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c) Fungi ou micromycètes, ces derniers constituent un règne à part entière, ce
sont des champignons microscopiques identifiés sous forme de spores isolées
ou regroupées ou de filaments libres ou tissulaires.
d) Arthropodes, mollusques, pararthropodes (ce sont des métazoaires,
pluricellulaires et possédant des tissus différenciés) : Insectes, arachnides
mollusques et crustacés.

3. Modes d’infestation

Ils sont divers : par les formes infestantes libres dans la nature :

- Voie orale : oxyure, trichocéphale, ascaris, douves, filaire de médine, taenia,


trichine…

- Transcutanée directe (ankylostome, anguillule, bilharzies) ou par piqûre


(plasmodium)

- Voie aérienne : micromycètes

- Voie sexuelle : trichomonas

- Voie transplacentaire : paludisme, trypanosomoses

- Transmission par transfusion sanguine : paludisme, trypanosomoses…

- La greffe d’un organe parasité est une modalité rare mais possible de
contamination (toxoplasmose, paludisme..).

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Les parasites peuvent s’attaquer à tous les tissus de l’organisme. Les organes les
plus souvent touchés sont :

- L’intestin : les parasitoses intestinales (Protozoaire, Helminthe ou ver)


- La peau : les dermatoses parasitaires (Fungi ou micromycètes)
- L’appareil urinaire : les parasitoses urinaires
- Le foie : les parasitoses hépatiques
- Le système lymphatique : les filarioses lymphatiques
- Le système nerveux, l’œil, le sang etc.

Les parasitoses intestinales sont très fréquentes chez l’enfant liées au manu portage
des germes à la bouche et à l’hygiène corporelle insuffisante.

II. LES PARASITOSES INTESTINALES

A. PROTOZOAIRES

1. Amibiase ou amibose

Elle existe en Afrique, Asie, Amérique Latine. L'infestation se fait par consommation
d'eau, de fruits ou de légumes souillés de kystes parasitaires. L'amibe hématophage
(Entamoeba histolytica nimuta) attaque la paroi colique.

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Diagnostic

Le tableau clinique habituel est fait chez l'enfant par une diarrhée sanglante ou
dysentérique.

Dans ses formes aiguës, il se fait par examen des selles fraîches montrant la
présence d'amibes.

Traitement

- Métronidazole (Flagyl*) : 30 à 50 mg/kg/j pendant 5 à 7 jours.


- Amoebicide de contact (Intetrix) pour des porteurs sains.

2. Giardiase ou Giardiose ou Lambliase

La lambliase est une parasitose de l'intestin grêle due à un protozoaire flagellé


(Giardia Lamblia). Cosmopolite, souvent bien toléré elle peut engendrer des troubles
digestifs sévères chez l'enfant.

Elle est spécifique à l'homme et existe sous deux formes : forme végétative
(trophozoïde) et forme kystique. La contamination se fait par ingestion de kystes.

Diagnostic

Elle peut entraîner des douleurs abdominales, des diarrhées. Un déficit immunitaire
notamment en IgA favorise la pathologie.

Il repose sur l'examen des selles à la recherche de formes végétatives ou kystiques.

Traitement

- Metronidazole (FLAGYL) : 25 mg/kg/ jour en 2 prises pendant 7 jours, voire 15


jours.

B. HELMINTHES

1. Oxyurose

L'oxyurose est une helminthiase cosmopolite particulièrement répandue chez


l'enfant.

Rappel parasitologique :

Les vers adultes vivent dans la région caeco-appendiculaire. La femelle après


fécondation migre et va pondre ses oeufs au niveau de la marge de l'anus. Il s'agit
d'une maladie très contagieuse se transmettant aisément dans les collectivités.

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Manifestations cliniques :

Le symptôme le plus fréquent est le prurit anal lié à la fixation des femelles à la
marge anale. Il est souvent vespéral, volontiers intermittent. Il peut être responsable
de lésions de grattage, de lésions inflammatoires. Un prurit vulvaire lui est souvent
associé chez la fillette. Des troubles digestifs fonctionnels, des troubles nerveux
(troubles du caractère, insomnie...) ont été décrits.

Diagnostic :

Souvent fait par la mère qui voit des vers adultes à la surface des selles ou au
niveau de la marge anale. La recherche des œufs doit se faire par le test de Graham
(scotch test) : le matin avant la toilette et avant toute défécation, on applique un
ruban adhésif transparent sur la peau déplissée de la marge : les œufs adhèrent à la
face collante qui est appliquée sur la lame. L'examen au microscope montre des
œufs de 50 à 60 de long sur 30 de large. Ce test doit être répété s'il est négatif et
effectué à l'entourage. La numération formule sanguine peut montrer une hyper
éosinophilie modérée.

Traitement :

 Fluvermal : 1 cp ou 1 c. à café, quelque soit l'âge. Prise unique.


 Pamoate de Pyrantel (COMBANTRIN)++ - 1 prise unique de 10 mg/kg de poids.
 Mebendazole (VERMOX) prise unique de 0,10 mg quel que soit l'âge et le poids.

Quelque soit le médicament utilisé :

 prescrire une deuxième cure de 3 semaines après la première,


 hygiène efficace,
 nettoyage des mains,
 traiter les membres de la famille ou de la collectivité.

2. Ascaridiose

Rappel parasitologique :

L’ascaris humain (ascaris lumbricoïdes) est un nématode de grande taille (15 à 25


cm) de couleur rosée. Les adultes vivent dans l'intestin grêle. Après fécondation, les
femelles pondent des oeufs non embryonnés éliminés avec les selles. Dans le sol,
l'oeuf s'embryonne. La contamination se fait par ingestion d'oeufs avec des aliments
souillés. Dans l'estomac, la coque de l'oeuf est dissoute libérant la larve qui perfore
la paroi digestive, parvient au foie par le système porte puis au poumon par le
système sus-hépatique, la veine cave inférieure et le coeur droit.
Elle perfore l'alvéole pulmonaire, remonte l'arbre respiratoire pour être déglutie et
retourner dans l'iléum où le ver devient adulte.

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Le temps qui sépare la contamination de l'émission des oeufs dans les selles est de
deux mois environ.

Les manifestations cliniques :

- Au stade larvaire :
La larve, en migrant à travers le poumon, détermine le syndrome de Löffler : toux,
infiltrat labile, hyperéosinophilie.

- Au stade adulte :
La parasitose se traduit par une diarrhée mais surtout les migrations peuvent
entraîner une occlusion du grêle, le passage dans la cavité péritonéale, une
obstruction biliaire ou du Wirsung.

Le diagnostic :

Au stade larvaire, il sera évoqué devant l'hyperleucocytose avec hyperoesinophilie ;


mais l'examen parasitologique demeure négatif dans les selles jusqu'au 60ème jour
après l'infestation. Au stade adulte, l'hyperéosinophilie est modérée voire absente ;
on découvre rarement un ver adulte dans les selles. Ainsi, le diagnostic repose sur
l'examen parasitologique des selles : oeufs typiques ovoïdes de 50 à 75 de long
sur 40 à 60 de large.

Le traitement

- Fluvermal : 2 cp/j - 3 jours,


- Lévamisole (SOLASKIL)++ 3 mg/kg - une prise unique,
- Mébendazole (VERMOX),
- COMBANTRIN ++ 10 à 20 mg/kg en 1 prise.

Une intervention s'impose en cas de complications chirurgicales (biliaires,


pancréatiques).

3. Taeniase ou téniasis

Taenia saginata est la plus répandue (hôte intermédiaire : le boeuf).


Taenia solium est le tenia du porc.

Rappel parasitologique

Il s'agit d'un ver plat (plathelminthe). Le ver adulte mesure 4 à 10 m de long. Il vit fixé
à la muqueuse intestinale par son scolex. Le corps est formé d'anneaux qui
contiennent des oeufs. Ils sont après s'être détachés, émis dans les selles. Les oeufs
souillent le milieu extérieur. Avalés par l'hôte intermédiaire (le boeuf ou le porc), ils
deviennent dans le tissu musculaire des cysticerques.

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L'homme se contamine en mangeant de la viande (de boeuf ou de porc) mal cuite.
Le cysticerque devient adulte en 2 ou 3 mois.

Diagnostic

La symptomatologie clinique est absente le plus souvent mais il peut être décrit des
douleurs abdominales, des nausées et des troubles de l’appétit (anorexie ou
boulimie).

Le diagnostic est porté devant la découverte d'anneaux dans les sous- vêtements.
L'eosinophilie sanguine est très variable.

Traitement

• Traitement curatif :

- TREMEDINE® (niclosamide) 2 comprimés a jeun le matin à mâcher avec un peu


d’eau puis deux autres comprimés 2 heures plus tard puis rester a jeun pendant 3
heures

- BILTRICIDE® (praziquantel) en dose unique à 10mg/kg.

• Prophylaxie : Eviter de consommer la chair de bovins ou de porcins crue ou peu


cuite.

4. Tricocéphalose

Il s'agit d'un ver rond hématophage, vivant dans la région caeco-appendiculaire. Les
oeufs non embryonnés sont typiques. Ils s'embryonnent en milieu extérieur et
deviennent infectant pour l'homme. Les trichocephales s'enfoncent dans la
muqueuse et se nourrissent de sang.

Manifestations cliniques

Le pouvoir pathogène est fonction du nombre de vers hébergés pouvant provoquer


une anémie et une diarrhée sanglante si l'infestation est massive.

Diagnostic

- Mise en évidence des oeufs dans les selles,


- N.F.S. normale.

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Traitement

- Diphetarsone ou Bémarsal 1 à 2 comprimés/jour selon l'âge pendant 10 jours.


- Mebendazole : 100 mg par prise, deux fois par jour pendant 3 ou 4 jours
consécutifs.

5. Ankylostomiase

Maladie des régions chaudes et humides. Contamination par le contact des pieds
nus avec la boue riche en larves. Les larves traversent la peau, se localisent au
duodénum et deviennent adultes.

Les signes cliniques

Ils associent des douleurs abdominales et des diarrhées. L'examen des selles peut
mettre en évidence la présence d'oeufs.

L’anémie longtemps bien supportée, s’accompagne progressivement d’un


retentissement cardiaque, d’une pâleur cutanéo-muqueuse voire de troubles
neurologiques

Traitement

Mébendazole (VERMOX®) à la dose de 200 mg/j x 3 jours ; Albendazole


(ZENTEL®) à la dose de 200 mg/j x 3 jours ; Pyrantel, sous forme d’emboate
(HELMINTOX®) ou de pamoate de Pyrantel (COMBANTRIN®) est actif à la dose de
20 mg/kg en 1 ou 2 prises pendant 3 jours. Levamizole (Solaskil). Une seule prise
de 6 mg/kg.

6. Anguillulose

Anguillulose ou strangyloïdose existe dans les mêmes régions que l'ankylostomiase.


La contamination se fait par pénétration des larves à travers la peau.

Les signes cliniques

Ils se résument à des douleurs abdominales. Le facteur déclenchant essentiel de


l’anguillulose maligne est la corticothérapie rarement l’infection à VIH/SIDA

L’anguillulose maligne provoque des syndromes de défaillance multiviscérale. Des


larves sont retrouvées en abondance dans tous les organes, foie, rein, système
nerveux central et poumons. Une atteinte cardiaque est possible : insuffisance

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ventriculaire droite liée à une hypertension artérielle pulmonaire, mais aussi
défaillance ventriculaire gauche avec possibilité de troubles rythmiques.

Le diagnostic est difficile. Il faut utiliser les selles des méthodes d'enrichissement.

Traitement

- Thiabendazole (Mintezol) dose unique - 50 mg/kg en une prise.

- Mebendazole 100 mg : 1cp x 2/jour pendant 3 jours

- Albendazole 400 mg : 1 cp/jour pendant 3 jours

7. SYNDROME DE LARVA MIGRANS CUTANÉE

Le syndrome de larva migrans cutanée (ou larbish) correspond à la pénétration


transcutanée chez l’homme de larves d’ankylostomes parasitant normalement
l’animal (chien, chat).

La pénétration transcutanée de larve peut entraîner l’apparition de papules d’où part


un trajet serpigineux avançant d’environ trois centimètres par jour. Les lésions,
prurigineuses, disparaissent au bout d’un mois. Elles sont localisées aux régions
cutanées en contact avec le sol.

En l’absence de traitement le syndrome dure quelques semaines rarement plusieurs


mois.

TRAITEMENT : Il est uniquement médical. Deux molécules peuvent être prescrites :


albendazole un comprimé à 400 mg pendant trois jours et ivermectine : 200 µg/kg en
une prise.

8. Bilharziose

La bilharziose intestinale est due à Shistosoma Mansoni. La maladie existe en


Afrique et en Amérique Latine. La contamination se fait au cours de bains, par un
hôte intermédiaire.

Signes cliniques

Il s'agit d'une diarrhée plus ou moins accentuée, d'un état dysentérique. Il existe une
hyperéosinophilie sanguine.

Diagnostic

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Il est fait par la découverte d'oeufs dans les selles, au besoin par biopsie de la
muqueuse rectale.
Les tests immunologiques en immunoflurescence sont d'une grande utilité.

Traitement

Nitridazole (Ambilhar) 25 mg/kg 24 h pendant 7 jours.

Praziquentel (biltricide) comprimé à 600 mg, à la dose de 40-60 mg/kg en prise


unique.

III. LES PARASITOSES HEPATIQUES

1. Distomatose à grande douve (fasciolase) Fasciola hepatica

Rappel parasitologique

La grande douve est un parasite des bovidés et des moutons. L'adulte vit dans les
canaux biliaires. Les oeufs sont disséminés dans la nature par déjections du bétail.
Les oeufs s'embryonnent dans l'eau, libérant le miracidium (embryon cilié) qui gagne
un hôte intermédiaire (limmée). Celui-ci se transforme en cercaire, qui quitte le
mollusque et se fixe sur les herbes en devenant métacercaire infestante. L'homme
se contamine en consommant du cresson sauvage.

Clinique

La phase d'invasion réalise une "hépatite toxi-infectieuse" associée à une


hyperéosinophilie. A la phase d'état, en l'absence de traitement, se trouve réalisé un
tableau d'angiocholite chronique, crises de coliques hépatiques, angiocholite,
douleurs abdominales, fièvre, ictère.

Diagnostic

Hyperéosinophilie : toute hyperéosinophilie importante (40 %) doit faire évoquer cette


contamination. Les oeufs dans les selles sont absents mais les réactions
sérologiques spécifiques sont positives. A la phase d'état l'hyperéosinophilie doit
toujours attirer l'attention. La recherche des oeufs est difficile. Le tableau oriente vers
une pathologie des voies biliaires et c'est lors de l'intervention que l'on découvre le
parasite.

Traitement

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A la phase d'invasion, le traitement repose sur la déhydroémétine - 1 mg/jour
pendant 10 jours sous-cutané en surveillant le coeur, le rein, les réflexes ostéo-
tendineux.

2. Amibiase hépatique

Les manifestations hépatiques peuvent apparaître plusieurs mois ou années après


la contamination. Le début est progressif, concomitant ou non d'un épisode
dysentérique, et se caractérise par :

- Douleur de l'hypochondre droit irradiant vers l'épaule (douleur en bretelle)

- Fièvre précoce, en plateau à 39-40°C, avec altération de l'état général.

- Hépatomégalie constante, lisse, douloureuse à l'ébranlement.

L'évolution est toujours défavorable en l'absence de traitement et le diagnostic


repose sur l'échographie hépatique et le scanner.

Le traitement : Métronidazole (Flagyl*) (30 à 50 mg/kg/j) pendant 10 à 14 jours.


Une ponction évacuatrice percutanée peut être proposée. Elle ramènera un pus
"chocolat" ne contenant pas d'amibes, et permettra une réduction de la durée
d'hospitalisation. Le suivi est clinique et échographique.

3. Autres parasites
- Schistosomose hépatique : due à S. mansoni et s. japonicum
- Echinococcose hydatique : due à Echinococcus granulosus. Hépatomégalie
isolée et indolore. Le diagnostic se fait à l’échographie et au scanner montrant
un kyste hypo dense

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