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Les giardioses (=lamblioses) sont des protozooses infectieuses, contagieuses dues à la présence et
à la multiplication de Protozoaires Flagellés très peu spécifiques du genre Giardia, parasites extra-
cellulaires. La contamination se fait par ingestion de kystes parasitaires rejetés dans les excréments,
immédiatement infectants et résistants dans l'environnement, à l'origine de problèmes digestifs (et pas
hématologiques comme Sarcocystis). Le cycle de reproduction est homoxène : il n'y a pas d'hôte
intermédiaire. Le genre Giardia appartient à l'embranchement des rhizo-flagellés.
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grêle, il y a excystation : libération de la paroi cystique et reprise de la mitose interrompue, le résultat est
la formation de deux nouveaux trophozoïtes. Ceux-ci vont pouvoir se fixer via les disques ventraux sur la
muqueuse intestinale puis l'encystation a lieu : division nucléaire et formation de kystes qui vont être
retrouvés dans les fécès donc libération dans l'environnement (sol, eau, végétaux). Il y a alors formation
de 4 noyaux avec une paroi kystique.
Rq : attention ici, il s'agit de cystes et non pas d'oocystes.
II – Épidémiologie
Les giardioses animales sont enzootiques, parfois épizootiques en effectifs et de faible spécificité
(il existe de nombreuses espèces hôtes). Elles touchent des animaux de tous âges, les jeunes étant plus
sensibles (1 mois à 1 an, notamment le chiot). Il est possible de s'infecter sans développer tous les
symptômes. Enfin, la prévalence reste très élevée : jusqu'à 100% de certains troupeaux bovins.
III- Pathologie
A – Signes cliniques
L'infection est souvent asymptomatique. On décrit une entérite chronique due à une exacerbation
de multiplication de giardia dans l'intestin grêle à l'origine de diarrhées chroniques intermittentes, d'une
stéatorrhée (par malabsorption) d'un amaigrissement mais sans perte d'appétit, c'est pourquoi on dit qu'il y
a maintien d'un bon état général. La morbidité et la mortalité sont faibles.
B– Lésions
Il s'agit d'une inflammation de la muqueuse de l'intestin grêle proximal et d'une atrophie diffuse
des microvillosités.
C- Pathogénie
Giardia a la capacité de changer ses antigènes de surface très facilement d'où le développement
difficile d'une réponse immunitaire de la part de l'hôte et le maintien d'une multiplication accrue de
Giardia. En effet, les antigènes de surface de giardia étant très variables, l'hôte a plus de mal à avoir une
réponse immunitaire adaptée. L'effet mécanique et enzymatique (sécrétion de toxines parasitaires, rupture
des jonctions serrées entre cellules) du parasite (fixation via les disques) abîment les villosités intestinales
et sont à l'origine des lésions de la muqueuse responsable de l'entérite.Il y a également une baisse
d'activité enzymatique (lipase), une perturbation du transport des nutriments. La maladie est dite auto-
limitante puisque la diarrhée va éliminer Giardia. Mais l'animal peut se réinfester.
D- Diagnostic
Épidémiologique : la prévalence est énorme, principalement les jeunes montrent des diarrhées et
stéatorrhée, les animaux en effectifs importants et l'hygiène de l'environnement sont à surveiller
Clinique : présence d'entérite chronique
Différentiel : autres entérites des jeunes, parasitaires ou non
Laboratoire : par coprologie
E- Diagnostic de laboratoire
Par coprologie, on met en évidence la présence de trophozoïtes ou de kystes :
– pour les trophozoïtes : la détection est délicate (fragilité des parasites), une coloration au lugol est
réalisée en général. Pour observer des trophozoïtes vivants il faut faire la copro dans les 4h donc
sur selles fraiches.
– pour les kystes : la détection est plus simple mais l'excrétion est fluctuante. Il faut donc faire des
prélèvements sur plusieurs jours. On utilise des techniques de flottation ZnSO4 (sulfate de zinc)
ou bien de sédimentation diphasique pour concentrer la solution. La coloration au lugol est là
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aussi nécessaire. Sur coprologie fraîche, on pourra voir un mouvement de spirale du parasite : il
s'agit d'une motilité ondulante. Pour aller plus loin, la détection immunologique, ELISA/copro-
antigènes, IFI sont réalisables. Enfin, il vaut mieux répéter les prélèvements si les résultats sont
négatifs du fait de l'excrétion fluctuante des kystes.
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