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S8, «Parasitologie : protozoologie», Ronéo n°2

Ronéoteurs : d'Anselme & Mognetti Cours du 4/02/2015


Chefs de matière : Desmoulin & Garnier Dispensé par Madame Veronica Risco

2/ Leishmanioses & Trypanosomoses


Les trypanosomatidés sont des protistes flagellés comportant deux genres d’intérêt vétérinaire et
médicaux : Leishmania et Trypanosoma.
Un vecteur (arthropode) permet d'achever le cycle sexuel de ces protozoaires. Les hôtes vertébrés
contiennent le cycle asexué de ces protozoaires.

Note : Veronica Risco et la parasitologie affectionnent les expressions géographico-historiques d'Ancien


Monde et de Nouveau Monde. En 1492, Chritsophe Colomb et son équipage découvre les Amériques, « le
Nouveau Monde » , faisant du reste du monde « l'Ancien Monde ».
Les expressions ont été conservées pour faciliter la lecture du ppt et de la ronéo en parallèle.

Objectifs d'apprentissage relatifs aux Leishmanioses (partie II):


1. Décrire le cycle évolutif des leishmanies[A]
2. Expliquer le mode de contamination des hôtes vertébrés par les leishmanies [A]
3. Connaître les critères de reconnaissance des leishmanies dans leur localisation parasitaire chez
le vertébré[A]
4. Connaître la répartition géographique de la leishmaniose à Leishmania infantum[A]

Objectifs d'apprentissage relatifs à la Leishmaniose canine (partie III):


1. Connaître les éléments épidémiologiques permettant d'évoquer la diagnostic de leishmaniose
canine en France. [A]
2. Connaitre les signes cliniques caractéristiques d'une forme chronique leishmaniose canine. [A]
3. Décrire la démarche diagnostique et les principales techniques permettant de confirmer une
suspiscion de leishmaniose canine [B]
4. Etre capable de justifier le pronostic pour un chien leishmanien : évolution, risques
thérapeutiques, chance de succès, mesures préventives, suivi. [A]
5. Connaître les risques et modalités de transmission de la leishmaniose canine à L. infantum [A]

qui sont les plus importantes en médecine vétérinaire.

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Le cycle évolutif sera développé pour Leishmania et Trypanosoma dans les parties respectives qui
leur sont consacrées. On pourra retenir pour l'instant que le cycle consiste en une alternance de vie dans
un hôte vertébré sous forme amastigote et un hôte invertébré qui constitue le vecteur hématophage ou
le parasite est retrouvé plus généralement sous forme promastigote. Il est possible de retrouver chez
certaines espèces de Trypanosomidés des formes flagellées chez l'hôte vertébré mais la forme amastigote
restera dominante. La phase dite sexuée se déroule dans l'hôte invertébré et la phase asexuée se déroule
dans l'hôte vertébré.

2-1 LEISHMANIOSES

I – Leishmanioses: caractères généraux


A – Introduction
1/Définition
Les leishmanioses sont des protozooses infectieuses, inoculables, habituellement non
contagieuses (l'intermédiaire « hôte invertébré » est obligatoire pour assurer la transmission). La
transmission se fait via un arthropode hématophage : le phlébotome. La leishmaniose est due à la
multiplication de protozoaires flagellés kinetoplastida trypanosomatidés du genre Leishmania.
Le phlébotome peut transmettre la leishmaniose aux mammifères et aux reptiles dans tous les
tissus de l'organisme. Ils colonisent d'abord les macrophages de la circulation ou les macrophages
dendritiques de la peau puis infectent les macrophages sanguins pour enfin infecter les macrophages
tissulaires profonds : cœurs, rein, rate, foie …
Les formes cliniques associées sont variées : cutanées, curtanéo-muqueuses , viscérales ou générales.

2/ Espèces infectées
Hôte vertébré : Il existe plus de 20 espèces de mammifères. Elle est surtout transmise aux
canidés mais les félidés, les primates (dont l'homme) et les rongeurs peuvent également être affectés.
Chez les reptiles, ce sont les lézards les plus affectés.
Les leishmanies à mammifères sont la plupart du temps zoonotique, d'où l'importance de leurs
détections cliniques en terme de santé publique.

Hôté invertébré : Le phlébotome. C'est un diptère de la famille des psychodidés. Il est


hématophage. deux genres peuvent être vecteurs de la Leishmaniose : le genre Phlebotomus et le genre
Lutzomyia.
C'est l'alternance hôte vertébré – hôte invertébré qui participe de la survie du parasite.

3/ Répartition géographique
Il y a une vaste répartition des espèces de leishmanies dans l'ancien et le nouveau monde.
Certaines espèces étant spécifiques d'une région donnée, il est nécessaire de contrôler les risques d'entrée
de nouvelles souches.
Les Leishmanioses cutanées sont plus répandues en Afrique-Asie-Europe. Ex : Irak
Les Leishmanioses cutanéo-muqueuses sont répandues surtout en Amérique Centrale et Amérique du Sud.
Les Leishmanioses viscérales ont à peu près la même répartition que les leishmanioses cutanées.
Il y a beaucoup de leishmaniose au Pérou où toutes les souches sont zoonotiques. Actuellement, la
prévalence de la maladie est la même que celle déterminée à l'époque de la momification alors qu'il existe
aujourd'hui des traitements. On pense donc qu'une sorte d'équilibre s'est mis en place.
Dans l'ancien monde, la leishmaniose est l'affection qui cause le plus de mortalité.

4/ Importance
La leishmaniose concerne 88 pays dans le monde et il existerait selon l'OMS 12 millions d'infectés
humains (2014). on compte entre 1,5 et 2 millions de nouveaux infectés par an dont 500 000 cas de

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leishmaniose viscérale et 60 000 décès par an du fait de cette maladie.


Il existe aussi une corrélation entre l'infection au VIH et les cas de Leishmanioses en Europe du
Sud. En France il y aurait une moyenne de 20 cas autochtones (i.e les cas venus de lointains pays à foyer
de leishmaniose important ne sont pas comptés) infectés par an.

Rongeurs et canidés sont les principaux réservoirs (réservoirs pas « non asymptomatiques » comme la
plupart des réservoirs : ils peuvent développer la maladie) d'où la nécessité d'une détection clinique
efficace de la Leishmaniose pour éviter l'essor de cette zoonose.

B – Les parasites du genre Leishmania


1/Systématique
• Taxonomie
Il existe deux sous genre de Leishmania : « Leshmania » (Que l'on trouve dans l'ancien monde
principalement, i.e Europe et Afrique = Europe) et « Viannia » (Que l'on trouve principalement dans le
nouveau monde, i.e Amerique du Nord, Central et du Sud). Elles présentent seulement quelques
variations génétiques. Toutes les espèces découlant des deux sous genres précédemment évoqués sont
zoonotiques SAUF : L. donovani et L.tropica.
Cette taxinomie repose sur la mise en évidence de différences de profil enzymatiques autrement
appelés zymodèmes. Ceci permet de savoir quelle souche pourrait envahir quel territoire. On compte plus
de 100 profils enzymatiques différents pour seulement une vingtaine d'espèces.
• Espèces de Leishmania et formes cliniques

Le plus importante des espèces en médecine vétérinaire est L. Infantum.


• Cycle hétéroxène
• Multiplication
La multiplication se fait sans reproduction sexuée. Il s'agit de bipartitions simples répétées mais avec
des échanges génétiques qui participent de l'augmentation du nombre de zymodèmes, et donc de la
diversification des espèces.
• Situation en France
En France, on retrouve surtout L. Infantum responsable de la Leishmaniose générale du chien (zoonose) et
viscérale humaine, ainsi que quelques cas cutanés sur le pourtour méditérannéen.
On retrouve en Guyane Française des formes cutanées et cutanéo-muqueuse (L. guyanensis et L.
braziliensis) ainsi qu'une forme viscerale (L. infantum) chez l'homme et les animaux. En Martinique et
Guadeloupe peu de cas humains sont recensés.

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2/ Morphologie/Anatomie (chez l'hôte)


• Hôte vertébré :
La leishmanie est sous forme amastigote (sans flagelle) de 2-4μm dans
les macrophages. Elle va se diviser par bipartition à l'intérieur des cellules
macrophagiques des hôtes infectés. Arrivé à un nombre donné d'amastigotes, le
macrophage libère les amastigotes en entrant en apoptose. Il existe en effet des
voies de communications entre le macrophage et le protozoaire infectant. Les
amastigotes se retrouvent donc libres et peuvent infecter d'autres macrophages à
proximité. Le fait qu'il y ait infection des macrophages uniquement ne permet
pas d'observer des amastigotes sur un frottis sanguin : il y en effet trop peu de macrophages dans le sang.
• Hôte invertébré :
La forme dépend du lieu de développement (voir dans C- Rappel sur les vecteurs) chez l'insecte et
de l'espèce de leishmania. On la retrouve dans le tube digestif de l'insecte, généralement sous forme
promastigote (cf I-D)

C– Rappel sur les vecteurs : les phlébotomes


Le phlébotome est un petit diptère de la famille des psychodidés de petite taille. Deux genres de
phlebotomes peuvent transmettre la Leishmaniose : Lutzomyia et Phlebotomus. Seules les femelles
sont hématophages (telmophagie = n repas sanguins/jour), les mâles se nourrissent de sucs végétaux. Ces
insectes ont une activité nocturne, à l'abri du vent et un vol silencieux. Ils peuvent se déplacer sur de
longues distances (1km) et leur durée de vie de 1 à 2 mois leur permet de piquer plusieurs animaux et
donc de transmettre la maladie.

D– Cycle des Leishmanies


Au moment de la piqûre les amastigotes présents
dans le sang de l'animal passent dans l'intestin du
phlébotome, ils deviennent alors des promastigotes
intestinaux. Puis, en remontant dans les glandes salivaires
deviennent, des paramastigotes puis des promastigotes
infectants. Seuls les parasites les plus forts arriveront
jusque dans les glandes salivaires.
Lors d'un second repas sanguin, les promastigotes
infectants seront inoculés à l'animal via la salive de
l'insecte.
Ces sélections morphologiques successives assurent que les protozoaires les plus
efficaces/fonctionnels seront transmis aux hôtes vertébrés.

II – Leishmaniose générale du chien


A – Introduction
1/ Définition
La Leishamaniose canine est du à L. infantum zymodème MON-1 en France Métropolitaine.
Il existe en France deux espèces de phlébotomes : Phlebotome ariasi (région sub-humide, exophile) et
Phlébotome perniciosus (xérophile, endophile) .
La leishmaniose canine se traduit cliniquement par des troubles généraux et des symptômes cutanéo-
muqueux. Ceux-ci vont dépendre de la sensibilité de l'animal.
2/.Répartition géographique
En Europe la Leishmaniose canine est retrouvée autour du bassin méditerranéen.
Il existerait 2,5 millions de chiens infectés en Europe (dont des réservoirs asymptomatiques) et 40 000 en
France.

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En France la prévalence de la maladie est surtout importante dans la moitié sud, on compte 3
foyers majeurs : Cevennes/Languedoc, PACA, Corse. Cependant, avec le réchauffement climatique, les
phlébotomes peuvent remonter plus au Nord, et donc apporter la maladie dans des régions du centre de la
France.
Le profil des deux types de Phlébotomes va déterminer la distribution et la saisonnalité de
l'infection : P. perniciosus est très présent sur la côte sud est et la côte sud atlantique ouest alors que P.
ariasi est très présent en centre ouest et à l'extrémité sud ouest.

3/ Importance
Cette maladie revêt une grande importance médicale car elle est très sévère chez le chien et la
zone d'enzootie est vaste. L'importance économique est très élevée car le coût des traitements est
important et la maladie peut causer des pertes économiques non négligeables dans les élevages de chiens
en zone d'enzootie.
En terme de santé publique, la leishmaniose à L.infantum est une zoonose grave, particulièrement
violente chez l'enfant et l'adulte immunodéprimé [ greffes ; cancers ; thérapies immunosuppressives ;
SIDA]
B – Epidémiologie
1/ Cycle évolutif

Le cycle dure 19
jours, avec une alternance
hôte vertébré (chien) - hôte
invertébré (phlébotome).
L'hôte cellulaire chez
l'hôte vertébré est le SPM
(système phagocytaire
mononuclée).
Dans l'hôte invertébré le
protozoaire passe de la forme
amastigote à la forme
promastigotes infectante (cf
I-D).

2/Leishmaniose à L.infantum en France


L'infection à L. infantum est enzootique dans le Midi (zone rurale des Cévennes ou de la Corse)
ou en zone péri-urbaine (Montpellier, Marseille, Toulon, Nice).
Elle est sporadique dans le reste de l'hexagone mais les dernières études tendent à montrer une
expansion de l'infection.
Il existe des cas importés.
3/Source de parasites
Les chiens sont les principaux réservoirs. La faune sauvage (renards, rongeurs..) et d'autres
animaux domestiques (chat) peuvent également être une source de parasites. Les humains
immunodéprimés infectés et les phlébotomes constituent une autre source de L. infantum.
4/Mode d'infection
La transmission se fait surtout par piqûre de phlébotomes mais il y a quelques cas de contagion
directe par des lésions ouvertes. La transmission verticale trans-placentaire est possible. La littérature
expose une possibilité d’infection vénérienne. Par exemple, le sperme d'un chien contaminerait la
chienne par transmission de macrophages infectés au moment de la saillie.

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5/Facteurs de réceptivité et sensibilité


La maladie est plus grave chez le jeune même si elle est moins fréquente que chez l'animal
plus âgé. Les hommes et chiens immunodéprimés sont plus sensibles à l'infection.

6/Causes favorisantes
Il existe des causes favorisantes à la transmission de la leishmaniose canine :
– liées au chien : mode de vie (sort la nuit, au crépuscule, moment où les phlébotomes sont les plus
actifs par exemple), pelage (plus le poil est abondant et de qualité, plus la probabilité de piqure
baisse)
– liées aux vecteurs : très actifs dans le sud de la France, en été au crépuscule (période de la journée
où le vecteur est le plus actif), zones protégées du vent et près du sol, certains étages de végétation
(recherche des étages de végétation riche en sucs végétaux par le mâle pour se nourrir).

7/Facteurs de risques
L'habitation en zone d'enzootie (sud de la france, cévennes, corse), l'augmentation de l'âge, et l'altitude
sont des facteurs de risques de la Leishmaniose. Attention, le sexe et la race n'en sont pas !

8/ Prévalence
La prévalence est variable chez le chien avec une tendance a l'augmentation.
Quel que soit le terrain (urbain, rural, sauvage) où l'infection est transmise, la gestion de l'équilibre
entre les hôtes (chien – homme – hôte sauvage = renard/rongeurs) est toujours assuré par le phlébotome.
Il semblerait en effet qu'il soit seul à l'origine de la stabilité de la prévalence de la maladie.
On dénombre 1 nouveau cas humain pour 300 nouveaux cas canin.

C– Pathologie
1/Signes cliniques
Il y a une très grande variété de signes cliniques : abattement, amaigrissement, désintérêt,
fatigue, croissance exagérée des griffes, ulcères au niveau de la peau, bouton. Parfois, l’épistaxis
unilatéral constitue le seul et unique signe d'appel.
Les chancres d'inoculation (boutons) apparaissent 3 mois après la primo-infection et passent
souvent inaperçus. Ils disparaissent en 4-8 mois sans pour autant que l'animal soit guéri de la
leishmaniose.

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Il existe trois formes de Leishmaniose canine :


• Forme latente : caractérisée par une absence de symptômes et une très grande importance
épidémiologique. En effet le chien est cliniquement guéri mais toujours infecté ou alors il n'a pas
encore exprimé la maladie. L'animal est en incubation prolongée depuis plusieurs mois/années. Le
chien constitue donc une source importante. Cette forme est très fréquente en zone d'enzootie.

• Forme chronique : c'est la forme habituellement rencontrée. Elle est caractérisée par une
incubation de plusieurs mois à plusieurs années qui mène à la mort dans 80-90% des cas. Il existe
une palette de signes cliniques associés aux formes chroniques de leishmanioses canines qui sont :
– Signes généraux : caractérisés par une anorexie, abattement, un amaigrissement, des
hyperthermies passagères, et des modifications sanguines (Anémie, leucopénie, monocytose,
thrombopénie, augmentation de la gamma-globulinémie, diminution de l'albuminémie)
– Signes cutanéo-muqueux : caractérisés par une dépilation, squamosis (+++), hyperkératose de
la truffe et des pattes, et un allongement des griffes. IL N'Y A JAMAIS DE PRURIT. On
retrouve aussi des ulcérations cutanés (narines, nez, pattes) et des ulcérations muqueuses (à
l'origine de l’épistaxis unilatéral d'appel et d’éventuels mélena), des nodules dermiques ou
muqueux et des dermites pustuleuse.
– Atteintes des organes lymphoïdes : adénopathie (le plus courant et le plus marqué),
hépatomégalie et splénomégalie (plus légère et moins courant).
– Autres signes : des troubles oculaires (kérato-conjonctivite, blépharite, uvéite), troubles
rénaux (typiquement des glomérulonéphrites), des troubles hépatiques, des troubles osseux.

• Forme aiguë : est une forme très rare qui advient uniquement chez le jeune chien (< 18 mois) qui
s'accompagne d'une hyperthermie, de tremblements et dont l'issue se solde généralement par la
mort en quelque jours.

2/Lésions
Les lésions sont à mettre directement en lien avec les signes cliniques observés :
• Lésions macroscopique ;
- Générale : maigreur et anémie
- Locale : augmentation de la taille des organes (rate, foie, ganglions, moelle osseuse, rein TD).
• Lésions microscopique :
- Hyperplasie des cellules du système phagocytaire mononuclée : macrophages remplis de
parasites (biopsie de tissus)

3/Pathogénie
Il y a une action pathogène directe du parasite. La leishmania est capable de réguler la réponse
immunitaire du chien.
Phase 1 : le parasite stimule la réponse immunitaire cellulaire en stimulant les TH1_Helper dans
une proportion telle que les interleukines pro-inflammatoires ne lui soit pas néfaste. Ceci permet
notamment d'attirer d'autres phagocytes et donc de favoriser sa dissémination dans l'organisme. C'est un
compromis que le parasite établi entre « attirer assez d'hôte cellulaire pour se multiplier » et « subir les
conséquences de l'inflammation ».
Globalement, cette situation est en faveur de l'organisme, d'où la nécessité d’avènement de la phase 2.
Phase 2 : la parasite induit une rupture de la réponse immunitaire cellulaire, stimule les
TH2_Helper et entraîne donc une dominance de la réponse immunitaire humorale. Ceci entraîne une
installation de la maladie chronique par suspension de l'inflammation (les interleukines de la réaction
humorale sont anti-inflammatoires contrairement aux interleukines de la réponse cellulaire) ainsi qu'une
aggravation des symptômes.

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Un chien dont on favoriserait la réaction cellulaire aurait une protection contre le parasite
favorisée (Carrillo et moreno 2009)

4/Diagnostic
Sur l'animal vivant
• Epidémiologique : l'animal vit en zone d'enzootie ou l'animal a voyagé dans des régions d'endémie
déclarée (Afrique, Amérique du Sud).
• Clinique : dermatose dépilante ulcérative non prurigineuse hyperkératosique , adénites et troubles
généraux décrits plus hauts. NB : la dermatose est non prurigineuse MAIS un un chien atteint de
Leishmaniose à L.infantum peut avoir des puces par dessus la dermatose ce qui entraîne alors un
prurit et qui brouille les pistes.
• Différentiel : dermatoses dépilantes sans prurit, dermatoses ulcératives, adénopathie, épistaxis,
maladie anémiante.
• Laboratoire :
– électrophorèse des protéines plasmatiques : augmentation des gamma-Ig et baisse de
l'albumine,
– anomalies sanguines : anémie, hyper-protéinémie, thrombocytopénie, monocytose,
– anomalies urinaires : l'hyper-protéinémie entraîne une augmentation de l'urée et de la

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D– Méthode de lutte
1/Traitement
• Traitement de première intention
Antimoniate de méglumine [100 mg/kg/j] IM ou SC pendant 30j. couplé à de l'Allopurinol [15-30
mg/kg] PO 2 fois par jour pendant 2-3 mois. (traitement de choc). Le chien est ensuite maintenu 1
semaine par mois sous Allopurinol [10-15 mg/kg] 2 fois par jour: c'est le traitement de stabilisation.
On prendra soin à surveiller la fonction hépato-rénale. Ce traitement est long, coûteux et peut
présenter des effets secondaires.
• Autres traitements
Il existe d'autres traitements à bases d'antifongiques (amphotéricine B) ou d'antibiotiques (quinolones,
aminosides). Pour des questions de santé publique (résistance) ils sont peu utilisés pour éviter l'apparition
de résistances. Il existe aussi des molécules favorisant la voix cellulaire de la réaction immunitaire
(seulement en Espagne).
• Traitement non spécifiques éventuels
– Corticoïdes : en début de traitement
– Protecteur de la fonction rénale, hépatique
– Antiseptique locaux (surtout pour problèmes dermiques. Le port de gants est recommandé)
– Antibiothérapie (si pyodermite)

On prendra garde à surveiller les fonctions hépato-rénales et la sérologie ainsi que la quantité de
parasite par PCR. En général il n'y a jamais de guérison parasitologique (seulement une guérison
clinique). L'animal infecté restera infecté latent et pourra faire des rechutes.

2/Prévention
Il existe des moyens de luttes contre le vecteur avec des substances répulsive anti-gorgement. Il
existe notamment des spot-on à la perméthrine (Pulvex® ) ou à la perméthrine + imidaclopride
(Advantix ®), et des colliers insecticides à base de deltaméthrine (Scalibor® ) à faire porter 10 j avant
le séjour dans une zone endémique.
Parmi les mesures défensives on trouve un vaccin, le Canileish® commercialisé en Europe avec
92% d'efficacité et des rappels tous les ans. Le protocole de vaccination est long : il n'y a pas
d'immunité avant 4 semaines après la primo-vaccination et son coût reste élevé. Il ne faut pas vacciner
les séropositifs mais il n'y a pas de dépistage sérologique préalable à la vaccination.

3/Santé Publique : transmission aux humains/thérapeutiques


Cette infection est transmise à l'homme par piqûre de phlébotome ou exceptionnellement par
contact direct avec un chien malade ou encore plus rarement par injection accidentelle chez les
toxicomanes.
La transmission est favorisée par le lieu et le mode de vie de la personne et la présence de chiens.
Cette infection se transmet d'autant plus facilement chez les sujets (hommes et chiens) jeunes et immun-
déficients ou immuno-déprimés.

Conclusion :
La leishmaniose est une infection à prévalence et incidence élevée en zone d'enzootie, au
diagnostic difficile, au traitement long et coûteux nécessitant un suivi sans aucune garantie de guérison
parasitologique et qui malheureusement est toujours le sujet d'un pronostic réservé.
Le risque zoonotique en fait un sujet de santé publique tout à fait fondamental qui incite à
employer dans les zones à risques les techniques de préventions présentées plus haut (anti-phlébotome,
vaccination).

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