S8, « Parasitologie », Ronéo n°10

Ronéoteurs : LEPLAT Louise & ROELS Joséphine Cours du 11/03/2015

Chefs de matière : DESMOULIN & GARNIER Dispensé par Mme Risco-Castillo

6.2 Les sarcocystoses

1. Connaître les particularités du cycle des Sarcocystis par rapport à T. gondii et N. caninum
-musculaire
-grande variabilité hôte intermédiaire
2. Savoir quand et chez qui évoquer une sarcocystose
- cheval, encéphalomyélite, symptômes neurologiques
-vache : avortements
-la plupart du temps par observation des kystes à l'abattoir
3. Savoir comment confirmer une suspicion de sarcocystose
-on doit connaître les hôtes intermédiaires et définitifs : oocystes hommes, kystes chez vache,
spécifiques de chaque espèce
4. connaître impact en santé publique

Les sarcocystoses, synonymes de sarcosporidioses sont des protozooses musculaires dues à la

présence de parasites coccidiens du genre Sarcocystis (=sarcosporidies) dans les cellules musculaires
lisses et striées de nombreux mammifères herbivores et omnivores (hôtes intermédiaires). Chez l'hôte
définitif (carnivores homme), elles sont responsables de « coccidioses intestinales » alors que chez l'hôte
intermédiaire, il s'agit d'une protozoose musculaire. La répartition est mondiale avec une prévalence
élevée. Un grand pourcentage d'animaux présente des infections subcliniques mais, en cas d'infection par
une espèce de sarcocystis plus pathogène, les symptômes peuvent parfois être graves : dalmeny disease
(bovins : avortements) ou en céphalite équine à protozoaires. L'infection est un motif de saisie à
l'abattoir du fait de la présence de kystes musculaires visibles ou bien d'une inflammation visible du
muscle qui détériore les qualités organoleptiques de la carcasse. Il s'agit d'une zoonose provenant des
porcs et bovins.

I – Les parasites : Sarcocystis spp.

Il existe plus de plus de 200 espèces décrites de Sarcocystis, spécifiques des hôtes intermédiaires
et définitifs. Les hôtes définitifs sont les carnivores (chien, chat, homme), les oiseaux carnivores et les
reptiles. Les hôtes intermédiaires sont plus variés : omnivores, herbivores, oiseaux, mammifères
marins... Les agents responsables de zoonose sont Sarcocystis hominis (H/Bv) et S.suihominis (H/Pc).
Le cycle de vie est hétéroxène.
Chez l'HD, la spermatogonie forme des sporocystes (=sporogonie) par mitose qui vont être éliminés dans
les fécès. Tombés au sol, il va y avoir sporulation des oocystes et infection des hôtes intermédiaires On
trouve les schizogonies dans l'HI. Elles provoquent la formation d'une vacuole et d'un kyste rempli de
bradyzoïtes. On trouve ces kystes tissulaires dans l'endothélium et/ou les muscles. Ces kystes peuvent être
micro ou macroscopiques. On les appelle alors sarcocystes ou « tubes de Miescher ». l'hôte définitif est
alors infesté par voie orale et accueille le déroulement de la phase sexuelle.
Certaines espèces sont plus pathogènes que d'autres et spécifiques d'un type cellulaire comme : S.cruzi
(bovin), S.neurona (équidés), S.aucheniae (camélidés). C'est pourquoi il faut prendre en compte l'espèce
de sarcocyste responsable de la pathogénicité au niveau du tissu infecté.
Les lésions sont des kystes macroscopiques (1 à 20μm) ayant la forme d'une grain de riz, facilement
observables sur le muscle ou bien des kystes microscopiques (200-500μm) visibles en microscopie. Il
existe des différences de structures entre macrocystes : S.bovicanis (paroi fine et mince), S.bovifelis et
S.bovihominis (paroi épaisse). Il peut y avoir des villosités ou des structures annexes à la paroi kystiques.

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Le contenu du kyste est un stade du parasite ayant une forme similaire à Toxoplasma ou Neospora : ce
sont des bradyzoïtes de 5x100 μm. La taille des bradyzoïtes est variable (chez les camélidés, les
bradyzoïtes sont plus grands).

II – Aspects cliniques et lésionnels

Chez les ruminants (HI), les sarcocystoses se traduisent par la présence de kystes (sarcocystes) et
de myosite éosinophilique (plaque bleutée dans le muscle strié). Sur les photos du diapo, on distingue
bien les bradyzoïtes présents dans le sarcocyste musculaire après écrasement.

Pour l'HI (mammifères herbivores), l'infection est la plupart du temps asymptomatique, on peut
avoir des cas d'avortement ainsi que des troubles nerveux (parasite intracellulaire et infection des
endothéliums et donc du placenta). Pour l'HD (chien, chat, homme), la sarcocystose provoque des
troubles digestifs (type coccidien), l'excrétion par les fèces dure 15 jours maximum. Chez les oiseaux, on
observe parfois des trophozoïtes dans la circulation sanguine. Les kystes musculaires durent 1 semaine à
1 mois.
Les cas graves chez les HI sont : la « Dalmeny disease » des bovins et l'encéphalomyélite équine
(EPM : equine protozoal myeloencephalitis) à S.neurona, à ne pas confondre à une coccidiose Neospora
hughesi ou Toxoplasma gondii.
Chez l'HI, les Sarcocystis d'origine canine semblent plus pathogènes que celles d'origine féline ou
humaine.
Chez les moutons, les lésions sont souvent présentes dans l’œsophage sous forme de macrokystes.
Chez les camélidés, l'éclatement de kystes laisse place à un matériel granuleux rempli de bradyzoïtes.

L'encéphalomyélite équine provoque une atrophie musculaire forte et une incoordination neurologique.
L'infection par Sarcocystis est à l'origine d'une réaction inflammatoire qui produit aussi des dégâts.
Il n'existe pas de traitement efficace (essai par ponazuril), ni de vaccin.

Pour le diagnostic, soit on fait une recherche de kystes à l'abattoir, soit on peut chercher des Ac contre les
sarcocystoses. Chez l’hôte définitif, la coprologie est nécessaire. L'infection est très souvent
asymptomatique.

III – Sarcocystoses et Santé Publique Vétérinaire

Les 2 espèces zoonotiques sont S.hominis ou bovihominis (Bv) et S. suihominis (Pc). La
prévalence dans pays développés est faible, elle est relative à nos habitudes alimentaires (viande crue).
Chez l'homme, le dépistage se fait souvent par sérologie.

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