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Spondylodiscites infectieuses
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Leslie Grammatico-Guillon
Centre Hospitalier Universitaire de Tours
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Spondylodiscites infectieuses
Toute douleur vertébrale de rythme inflammatoire ou raideur
rachidienne doit faire suspecter une spondylodiscite,
même en l’absence de fièvre, et prescrire dans les 72 heures
une IRM à visée diagnostique. En cas d’hémocultures stériles (80 %
des spondylodiscites sont d’origine hématogène), une ponction biopsie
discovertébrale est nécessaire pour identifier le germe responsable.
L
MANIFESTATIONS CLINIQUES
vertébral et des deux vertèbres adjacentes. L’inci-
dence annuelle est estimée à 2,4/100 000,1 ce qui cor- Au cours de la spondylodiscite, l’infection peut concerner
respond à 2 à 4 % de l’ensemble des infections le corps vertébral et/ou le disque et/ou les zones paraver-
ostéo-articulaires.2, 3 tébrales et/ou le canal rachidien. L’atteinte est lombaire
La maladie peut toucher tous les âges de la vie, mais elle dans 60 à 70 % des cas, thoracique dans 23 à 35 % et cer-
est plus fréquemment retrouvée dans la cinquième ou vicale dans 5 à 15 % des cas. L’atteinte peut concerner
sixième décade.2, 3 L’âge moyen est compris entre 60 et plus rarement plusieurs étages ou des vertèbres non adja-
70 ans, 4-6 et l’incidence annuelle est supérieure à centes, dans 5 à 20 % des cas.
6/100 000 après 70 ans.1 Le mode de contamination est Le délai diagnostique est de plusieurs semaines, variant
principalement hématogène (60 à 80 %), à partir d’une selon l’agent infectieux en cause et le mode de contamina-
infection à distance, ou par inoculation directe au niveau tion. Les manifestations cliniques révélatrices de spondy-
discovertébral par ponction, infiltration ou chirurgie lodiscite sont la douleur et la raideur rachidiennes. La fiè-
rachidienne. Les micro-organismes les plus souvent en vre est inconstante, retrouvée dans 15 à 75 % des cas.
cause sont Staphylococcus aureus (40 à 60 %),3 les bacilles La douleur rachidienne est rapportée dans 90 à 100 %
à Gram négatif dont les entérobactéries (20 à 30 %) et les des cas. Elle est de caractère inflammatoire dans plus de la
streptocoques (v. tableau). Mycobacterium tuberculosis moitié des spondylodiscites hématogènes, et dans plus de
peut être en cause jusque dans 20 % des cas.3 90 % des spondylodiscites postopératoires. La raideur
L’évolution de la spondylodiscite peut se faire vers rachidienne est liée à une contracture paravertébrale. Pré-
l’extension locale avec diffusion vers les muscles paraver- sente dans 97 à 100 % des cas,8, 9 elle s’accompagne d’une
tébraux et le canal médullaire (épidurite, abcès) associée limitation douloureuse à la mobilisation du rachis.
à des lésions neurologiques parfois irréversibles. Des D’autres signes, en particulier neurologiques, peuvent être
recommandations pour la pratique clinique, sur le révélateurs, surtout en cas d’atteinte cervicale ou thora-
diagnostic et le traitement des spondylodiscites ont été cique. Il s’agit de signes radiculaires, de syndrome de la
élaborées.7 queue de cheval, ou de compression médullaire.10
* Service de médecine interne et maladies infectieuses, hôpital universitaire Bretonneau, 37044 Tours Cedex 9. Courriels : lilou_g1334@yahoo.fr ;
besnier@med.univ-tours.fr
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L’examen clinique doit rechercher également des signes (61 % des cas) ou après inoculation directe.17 Elles survien-
orientant sur la porte d’entrée : infection urinaire nent principalement chez les utilisateurs de drogues intravei-
(15 %),11, 12 infection de la peau et des tissus sous-cutanés neuses ou chez les patients ayant un cathéter veineux central.
(2 à 3%), endocardite retrouvée dans 2 à 6 %, voire dans Chez l’enfant, la spondylodiscite peut survenir à tout
20 % des cas.9, 12-14 Lorsque le micro-organisme cause de la âge, mais concerne surtout ceux de moins de 5 ans. Une
spondylodiscite est un streptocoque ou un staphylocoque, otite, une infection respiratoire ou urinaire sont considé-
une échographie cardiaque doit systématiquement recher- rées comme les portes d’entrée habituelles.18 La région
cher une endocardite associée. Les autres portes d’entrée lombaire est le plus souvent atteinte. Les symptômes peu-
peuvent être pulmonaires (7 à 13 %), dentaires (3 à 8 %), vent évoluer en quelques heures ou quelques semaines.
un cathéter ou un foyer infecté adjacent, en particulier un Compte tenu de la rareté de la maladie chez l’enfant et de
anévrisme mycotique de l’aorte ou une infection de pro- l’absence de signes cliniques spécifiques, le délai diagnos-
thèse aortique. Les spondylodiscites postopératoires, rap- tique peut être long, de 7 à 14 semaines.19, 20 Les manifesta-
portées après tous les types de procédures (cure de hernie tions cliniques sont variables : enfant irritable ou apa-
discale, arthrodèse, intervention pour stabilisation du thique, qui refuse de marcher ou de s’asseoir, se plaignant
rachis),15 représentent en moyenne 30 % de l’ensemble d’une douleur lombaire ou abdominale.18, 21 La douleur
des spondylodiscites à pyogènes.5, 16 Les spondylodiscites lombaire est inconstante. Le micro-organisme en cause
survenant après un geste opératoire non rachidien ont est le plus souvent S. aureus.
également été rapportées après chirurgie utérine, chirurgie
vasculaire ou prostatique, chirurgie cardiaque. DIAGNOSTIC PAR IMAGERIE
Les spondylodiscites fongiques, bien que rares, ont des
particularités: les spondylodiscites à Candida, majoritaire- L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est la tech-
ment à C. albicans, surviennent au décours d’une candidémie nique la plus sensible dans cette indication et doit être uti-
lisée en première intention dès que le diagnostic de spon-
dylodiscite est envisagé. Elle est toujours associée à des
CE QUI EST NOUVEAU radiographies standard de face et de profil sur le segment
rachidien douloureux, complétée par une incidence cen-
L L’incidence globale de la spondylodiscite infectieuse trée sur la zone suspecte. Elle doit être effectuée en
en France est de 2,4/100000, ce qui représente environ urgence s’il existe des signes neurologiques faisant
1500 spondylodiscites par an. suspecter une épidurite ou une compression d’origine
L L’examen le plus sensible et le plus spécifique pour faire osseuse. L’aspect typique de spondylodiscite en IRM
le diagnostic de spondylodiscite est l’IRM, qu’il faut pouvoir associe un ensemble de signes caractéristiques et rend le
réaliser, sauf contre-indication, dans les 72 heures suivant diagnostic très probable lorsqu’ils sont tous présents
la suspicion diagnostique. (fig. 1 et 2). En cas d’aspect atypique, il est recommandé
L La ponction-biopsie discovertébrale à l’aiguille ou au trocart de répéter l’IRM une à deux semaines plus tard. L’IRM est
est le principal examen à réaliser, si les hémocultures restent utile pour éliminer une spondylodiscite postopératoire si
stériles, afin d’avoir le maximum de chance d’identifier elle montre l’absence de signe d’inflammation des pla-
le micro-organisme et de pouvoir adapter le traitement teaux vertébraux et des parties molles.
anti-infectieux. Les radiographies standard sont le plus souvent nor-
males durant les premières semaines d’évolution, mais
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Contre-indication IRM ?
NON OUI
OUI NON
Figure 1 Arbre décisionnel d’imagerie pour le diagnostic de spondylodiscite infectieuse. IRM : imagerie par résonance
magnétique. * si anomalies IRM insuffisamment évocatrices de spondylodiscite.
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a b c
elles sont utiles pour rechercher les signes précoces, DIAGNOSTIC MICROBIOLOGIQUE
comme l’effacement d’un plateau vertébral ou un pince-
ment discal. Leur normalité ne doit pas faire conclure à La suspicion de spondylodiscite sur des arguments cli-
l’absence de spondylodiscite. À la phase de spondylodis- niques et d’imagerie nécessite de tout mettre en œuvre
cite constituée, les radiographies standard permettent pour identifier le micro-organisme en cause, avant toute
d’apprécier l’importance du pincement discal et des éro- prescription d’antibiotique (fig. 3). Les deux principaux
sions vertébrales, et leur retentissement sur la statique moyens sont les hémocultures et la ponction-biopsie dis-
rachidienne : cyphose, scoliose, dislocation. covertébrale. Les marqueurs de l’inflammation ne sont
La scintigraphie osseuse au 99 m Tc est recommandée pas spécifiques, seule la protéine C-réactive (CRP) étant
en cas de contre-indication à l’IRM, car elle est très sensi- utile pour le suivi évolutif.
ble aux phénomènes inflammatoires. Il faut l’associer à Les hémocultures permettent d’identifier le micro-
des radiographies standard et à une tomodensitométrie organisme dans 35 à 63 % des spondylodiscites primiti-
pour améliorer sa spécificité, pour faire le bilan d’exten- ves,24 mais seulement dans moins de 20 % des cas de
sion précis de la spondylodiscite, notamment au niveau spondylodiscites postopératoires.
des parties molles et du canal rachidien. La ponction-biopsie discovertébrale est actuellement
La tomodensitométrie n’est pas recommandée en pre- l’examen de référence pour le diagnostic microbiologique
mière intention. Sa sensibilité diagnostique est meilleure des spondylodiscites, lorsque les hémocultures sont néga-
que celle des radiographies standard, mais inférieure à tives. Elle permet d’identifier le micro-organisme dans
celle de l’IRM. Elle est donc faite en cas de contre-indica- environ deux tiers des cas.16 La négativité des cultures de
tion à l’IRM, après la scintigraphie osseuse qui indique la la ponction-biopsie discovertébrale peut être due à un
zone rachidienne atteinte. Elle peut aussi aider à guider la traitement antibiotique préalable et récent (moins de
ponction-biopsie discovertébrale. 2 semaines) ou à des prélèvements de volume ou en nom-
Dans la majorité des cas, les deux vertèbres contiguës bre insuffisant. Il est donc essentiel de réaliser plusieurs
au disque infecté sont concernées, plus fréquemment prélèvements, idéalement quatre prélèvements des pla-
dans les spondylodiscites à pyogènes (82 à 100 %) 22 que teaux vertébraux osseux (2 du plateau vertébral supé-
dans les tuberculoses vertébrales où il peut exister une rieur, 2 du plateau vertébral inférieur) et deux prélève-
atteinte vertébrale isolée (48 à 74 %).23 L’atteinte initiale- ments discaux. Ces prélèvements doivent être adressés
ment monovertébrale peut évoluer avec le temps et pour analyse microbiologique (3 ou 4 prélèvements),
s’étendre au disque puis à la vertèbre contiguë. Les attein- analyse anatomopathologique (1 ou 2 prélèvements), et
tes plurivertébrales (> 2) sont très fréquentes dans la éventuellement pour la réalisation ultérieure d’une poly-
tuberculose (60 %) comparées aux spondylodiscites à merase chain reaction (PCR). L’examen anatomopatholo-
pyogènes (25 %). gique est particulièrement utile pour le diagnostic de
4 L A R E V U E D U P R AT I C I E N , V O L . 5 7, 1 5 M A I 2 0 0 7
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NON OUI
- Hémocultures
Négatifs - Prélèvements
peropératoires
Figure 3 Diagnostic microbiologique et arbre décisionnel thérapeutique au cours des spondylodiscites infectieuses.
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Spondylodiscites tuberculeuses
DIAGNOSTIC MICROBIOLOGIQUE
L
es spondylodiscites tuberculeuses etc.), la spondylodiscite tuberculeuse peut
représentent environ 2 % des cas de se manifester seulement par une douleur Mycobacterium tuberculosis est isolé dif-
tuberculose. La fréquence des spondy- isolée.3 La fièvre est inconstante, moins fré- ficilement à partir de la ponction-biopsie
lodiscites tuberculeuses par rapport à l’en- quente qu’au cours des spondylodiscites discovertébrale.3 Une ponction des abcès
semble des spondylodiscites infectieuses non tuberculeuses. La raideur rachidienne avec repérage échographique ou tomoden-
varie selon le niveau d’endémie allant de est inconstante.6 L’atteinte de plusieurs seg- sitométrique doit être faite en première
20 à 40 % en France, 1-5 jusqu’à plus de 70 % ments rachidiens est plus fréquente au intention. En cas de forte suspicion de spon-
en Afrique du Nord.6 En Europe de l’Ouest, cours des spondylodiscites tuberculeuses, dylodiscite tuberculeuse avec abcès périra-
elle est souvent diagnostiquée chez des de même que l’atteinte thoracique.4 chidien, la ponction de l’abcès permet d’iso-
sujets migrants originaires d’Afrique subsa- Des signes neurologiques sont rapportés ler M. tuberculosis dans 50 à 93 % des cas
harienne, d’Inde ou d’Asie du Sud-Est, sans dans 45 % des cas de spondylodiscites de spondylodiscites tuberculeuses, plus
lien apparent avec l’infection par le virus de tuberculeuses ; 4 ils sont souvent associés à facilement qu’à partir d’une biopsie tissu-
l’immunodéficience humaine.7 Les données la présence d’abcès épiduraux et paraverté- laire percutanée ou peropératoire.7 L’étude
du PMSI (Programme de médicalisation des braux, plus fréquents au cours des atteintes du prélèvement par polymerase chain reac-
systèmes d’information) retrouvent en 2002 tuberculeuses. tion (PCR) doit être associée aux techniques
et 2003, en France, une fréquence de 21 % « classiques » de microbiologie, car elle
DIAGNOSTIC PAR IMAGERIE
pour les spondylodiscites tuberculeuses pourrait être positive dans près de 95 % des
avec une surincidence en Île-de-France.8 Des radiographies standard de face et de cas.
Les facteurs de risque sont les mêmes profil sont réalisées devant les douleurs L’étude anatomopathologique est positive
que ceux de la tuberculose pulmonaire : pré- rachidiennes, elles sont centrées sur le seg- dans 55 % des cas.3, 6, 7, 10, 11 Elle montre un gra-
carité, promiscuité, migrants… Trente à ment douloureux. Le diagnostic repose sur nulome tuberculoïde avec nécrose caséeuse
40 % des patients ont des antécédents de l’imagerie par résonance magnétique (IRM), centrale, évocatrice de tuberculose.
tuberculose maladie ou une autre localisa- en dehors de contre-indication, qui est évo-
TRAITEMENT
tion tuberculeuse associée. catrice de tuberculose, en particulier s’il
existe des abcès périrachidiens volumineux Traitement anti-infectieux
MANIFESTATIONS CLINIQUES
ou une atteinte étagée non continue. Une Le traitement de première intention
Contrairement à la tuberculose pulmo- spondylite isolée peut être observée dans repose sur une quadrithérapie rifampicine-
naire qui s’accompagne de signes généraux 50 % des cas d’atteintes tuberculeuses, en isoniazide-pyrazinamide-éthambutol, l’é-
(fièvre, amaigrissement, sueurs nocturnes, particulier chez les sujets immigrés.7, 9 thambutol étant arrêté dès que le profil de
a b c d
Figure Spondylodiscite tuberculeuse du rachis cervical, avec abcès prévertébral épidurite et compression
médullaire A) Radiographie standard ; B) T1 ; C) T1 + gadolinium ; D) T2.
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sensibilité de la souche est connu et l’auto- ÉLÉMENTS DE LA SURVEILLANCE 5. Perronne C, Saba J, Behloul Z, et al. Pyogenic
rise.12 Le pyrazinamide est arrêté à la fin du and tuberculous spondylodiskitis (vertebral
osteomyelitis) in 80 adult patients. Clin Infect Dis
2e mois de traitement, le traitement d’entre- La surveillance est basée sur le contrôle 1994;19:746-50.
tien reposant sur la bithérapie rifampicine- du syndrome inflammatoire, de la radiogra-
6. Ben Taarit C, Turki S, Ben Maiz H.
isoniazide pour une durée totale de traite- phie standard, et l’étude de la tolérance des Spondylodiscites infectieuses. Étude d'une série
ment de 9 à 12 mois.12 Bien qu’il n’y ait pas antibiotiques. Le suivi clinique et biologique de 151 cas. Acta Orthop Belg 2002;68:381-7.
d’élément de preuve, la durée de traitement se fait sur la diminution des douleurs rachi- 7. Pertuiset E, Beaudreuil J, Liote F, et al. Spinal
proposée est de 9 ou 12 mois pour les for- diennes et la disparition de leur caractère tuberculosis in adults. A study of 103 cases in a
mes extra-pulmonaires graves et les locali- inflammatoire : retour à l’apyrexie, normali- developed country, 1980-1994. Medicine (Baltimore)
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sations osseuses. sation de la protéine C-réactive (CRP) et sta-
bilisation des images discovertébrales en 8. Grammatico L, Baron S, Rusch E, et al.
Traitement par immobilisation Epidemiology of vertebral osteomyelitis (VO) in
radiologie standard. France: Analysis of hospital discharge data 2002-
et réadaptation fonctionnelle Dans la spondylodiscite tuberculeuse, 2003. Epidemiol Inf 2007 : sous presse.
Le traitement de la spondylodiscite tuber- même en cas de guérison clinique, la destruc- 9. Cotten A, Flipo RM, Drouot MH, et al. La
culeuse n’est pas différent de celui des au- tion osseuse peut perdurer jusqu’au 15e mois tuberculose vertébrale. Étude des aspects
tres types de spondylodiscites. Les moyens environ. Les pièces osseuses lysées vont len- cliniques et radiologiques à partir d'une série de
82 cas. J Radiol 1996;77:419-26.
utilisés sont le décubitus strict, la conten- tement se reconstruire pour éventuellement
tion et des exercices quotidiens de renforce- fusionner. Au stade de la guérison, les radio- 10. Barriere V, Gepner P, Bricaire F, Bletry O, Caumes E.
Aspects actuels de la tuberculose vertébrale a
ment musculaire et articulaire (entretien graphies conventionnelles montrent alors propos de 16 observations. Ann Med Interne (Paris)
des mobilités articulaires et de la muscula- des images de condensation somatiques, de 1999;150:363-9.
ture des membres), proprioceptive et de vertebra plana et de blocs vertébraux. 11. Veillard E, Guggenbuhl P, Morcet N, et al. Prompt
conditionnement cardiorespiratoire. Les r
regression of paravertebral and epidural
procédures de rééducation permettent de abscesses in patients with pyogenic discitis.
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Le traitement chirurgical n’est pas diffé- Respir Crit Care Med 1994;149:1359-74.
3. Bontoux D, Codello L, Debiais F, Lambert de
rent des autres types de spondylodiscites. Cursay G, Azais I, Alcalay M. Spondylodiscites
Le but du traitement, s’il est nécessaire, est infectieuses. Analyse d'une serie de 105 cas. Rev
Rhum Mal Osteoartic 1992;59:401-7.
d’obtenir une décompression des structures
neurologiques menacées par l’extension de 4. Colmenero JD, Jimenez-Mejias ME, Sanchez-Lora
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l’infection. La règle de l’évacuation-lavage- vertebral osteomyelitis: a descriptive and de déclaration
drainage prévaut au même titre que le trai- comparative study of 219 cases. Ann Rheum Dis de conflits d’intérêts.
tement chirurgical de n’importe quel abcès. 1997;56:709-15.
discal, le traitement de première intention est soit une consensus sur le traitement des infections ostéo-articulai-
céphalosporine de 3e génération (céfotaxime) associée à res de 1991.25 Le traitement doit être initié par voie paren-
la fosfomycine, par voie intraveineuse, soit la vancomy- térale, surtout en cas de bactériémie, d’endocardite asso-
cine, les micro-organismes les plus souvent en cause, dans ciée, de localisations profondes associées (abcès,
ces situations, étant les staphylocoques, suivis de Propioni- méningite…), si le micro-organisme en cause est un strep-
bacterium acnes, Peptostreptococcus ou Corynebacterium. tocoque ou S. aureus. La durée du traitement intraveineux
Lorsque la spondylodiscite est microbiologiquement est principalement fonction du micro-organisme en cause
documentée, le choix du traitement antibiotique est fonc- et des possibilités de choix des antibiotiques, ceux ayant
tion du micro-organisme. Les travaux publiés concernant une bonne biodisponibilité orale et une bonne diffusion
le traitement antibiotique des spondylodiscites à micro- osseuse étant les fluoroquinolones, l’acide fusidique, la
organismes pyogènes ne fournissent aucune donnée ame- rifampicine, le cotrimoxazole.
nant à modifier les recommandations de la réunion de Au cours des spondylodiscites à Candida, l’amphotéri-
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fin du traitement et à distance. L’IRM n’est pas utile pour RÉSUMÉ Spondylodiscites infectieuses
le suivi d’une spondylodiscite d’évolution favorable, car La spondylodiscite infectieuse est une infection du disque
les anomalies IRM persistent plusieurs mois après un trai- intervertébral et des deux vertèbres adjacentes. Son incidence en
France est de 2,4/100 000 par an, mais augmente avec l’âge,
tement efficace. Elle pourra, en revanche, être discutée en supérieure à 6/100 000 après 70 ans. Elles sont pour 80 %
cas d’évolution non satisfaisante sous traitement. Un suivi d’origine hématogène, et 20 % secondaires à un geste intradiscal.
à un an de la fin du traitement antibiotique est suffisant, Les principales manifestations cliniques, non spécifiques, sont la
douleur rachidienne d’horaire inflammatoire et la raideur
car la fréquence des rechutes est faible, et elles survien- rachidienne, associées inconstamment à de la fièvre. Le diagnostic
nent généralement au cours des 6 premiers mois, le risque est fait le plus précocement par l’IRM, dont l’aspect évocateur doit
de rechute étant inférieur à 5 %. B conduire à la réalisation d’hémocultures et, si celles-ci sont
négatives, à une ponction-biopsie discovertébrale. Parmi les micro-
organismes en cause prédominent les staphylocoques (40 à 60 %)
alors que la tuberculose représente 20 % des cas. Le traitement
repose sur une antibiothérapie adaptée, une immobilisation et la
Remerciements pour l’iconographie : au Pr J.-Ph. Cottier, service de radiolo- rééducation dont les modalités ont été précisées par l’élaboration
gie, CHRU Bretonneau, 37044 Tours Cedex 9. de recommandations pour la pratique clinique en 2007.
RÉFÉRENCES
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