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Spondylodiscites infectieuses

Article in La Revue du praticien · January 2007

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1 author:

Leslie Grammatico-Guillon
Centre Hospitalier Universitaire de Tours
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

Spondylodiscites infectieuses
Toute douleur vertébrale de rythme inflammatoire ou raideur
rachidienne doit faire suspecter une spondylodiscite,
même en l’absence de fièvre, et prescrire dans les 72 heures
une IRM à visée diagnostique. En cas d’hémocultures stériles (80 %
des spondylodiscites sont d’origine hématogène), une ponction biopsie
discovertébrale est nécessaire pour identifier le germe responsable.

Leslie Grammatico, Jean-Marc Besnier*

a spondylodiscite est une infection du disque inter-

L
MANIFESTATIONS CLINIQUES
vertébral et des deux vertèbres adjacentes. L’inci-
dence annuelle est estimée à 2,4/100 000,1 ce qui cor- Au cours de la spondylodiscite, l’infection peut concerner
respond à 2 à 4 % de l’ensemble des infections le corps vertébral et/ou le disque et/ou les zones paraver-
ostéo-articulaires.2, 3 tébrales et/ou le canal rachidien. L’atteinte est lombaire
La maladie peut toucher tous les âges de la vie, mais elle dans 60 à 70 % des cas, thoracique dans 23 à 35 % et cer-
est plus fréquemment retrouvée dans la cinquième ou vicale dans 5 à 15 % des cas. L’atteinte peut concerner
sixième décade.2, 3 L’âge moyen est compris entre 60 et plus rarement plusieurs étages ou des vertèbres non adja-
70 ans, 4-6 et l’incidence annuelle est supérieure à centes, dans 5 à 20 % des cas.
6/100 000 après 70 ans.1 Le mode de contamination est Le délai diagnostique est de plusieurs semaines, variant
principalement hématogène (60 à 80 %), à partir d’une selon l’agent infectieux en cause et le mode de contamina-
infection à distance, ou par inoculation directe au niveau tion. Les manifestations cliniques révélatrices de spondy-
discovertébral par ponction, infiltration ou chirurgie lodiscite sont la douleur et la raideur rachidiennes. La fiè-
rachidienne. Les micro-organismes les plus souvent en vre est inconstante, retrouvée dans 15 à 75 % des cas.
cause sont Staphylococcus aureus (40 à 60 %),3 les bacilles La douleur rachidienne est rapportée dans 90 à 100 %
à Gram négatif dont les entérobactéries (20 à 30 %) et les des cas. Elle est de caractère inflammatoire dans plus de la
streptocoques (v. tableau). Mycobacterium tuberculosis moitié des spondylodiscites hématogènes, et dans plus de
peut être en cause jusque dans 20 % des cas.3 90 % des spondylodiscites postopératoires. La raideur
L’évolution de la spondylodiscite peut se faire vers rachidienne est liée à une contracture paravertébrale. Pré-
l’extension locale avec diffusion vers les muscles paraver- sente dans 97 à 100 % des cas,8, 9 elle s’accompagne d’une
tébraux et le canal médullaire (épidurite, abcès) associée limitation douloureuse à la mobilisation du rachis.
à des lésions neurologiques parfois irréversibles. Des D’autres signes, en particulier neurologiques, peuvent être
recommandations pour la pratique clinique, sur le révélateurs, surtout en cas d’atteinte cervicale ou thora-
diagnostic et le traitement des spondylodiscites ont été cique. Il s’agit de signes radiculaires, de syndrome de la
élaborées.7 queue de cheval, ou de compression médullaire.10

* Service de médecine interne et maladies infectieuses, hôpital universitaire Bretonneau, 37044 Tours Cedex 9. Courriels : lilou_g1334@yahoo.fr ;
besnier@med.univ-tours.fr

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INFECTIONS OSTÉO-ARTICULAIRES S P O N DY LO D I S C I T E S I N F EC T I E U S E S

Répartition (%) des microorganismes cause de spondylodiscites non tuberculeuses


chez l’adulte et l’enfant
MICRO-ORGANISMES TOUS ÂGES ADULTES ENFANTS
Non identifié 28-53 9-28 29-37
Staphylococcus aureus 16-48 15-56 34-48
Staphylocoques à coagulase négative 5-7 5-16 3
Streptococcus spp 1-10 3-30 4
Enterococcus spp 5 1-5 -
Escherichia coli 2-12 4-15 -
Champignons 1-5 1 3
Tableau

L’examen clinique doit rechercher également des signes (61 % des cas) ou après inoculation directe.17 Elles survien-
orientant sur la porte d’entrée : infection urinaire nent principalement chez les utilisateurs de drogues intravei-
(15 %),11, 12 infection de la peau et des tissus sous-cutanés neuses ou chez les patients ayant un cathéter veineux central.
(2 à 3%), endocardite retrouvée dans 2 à 6 %, voire dans Chez l’enfant, la spondylodiscite peut survenir à tout
20 % des cas.9, 12-14 Lorsque le micro-organisme cause de la âge, mais concerne surtout ceux de moins de 5 ans. Une
spondylodiscite est un streptocoque ou un staphylocoque, otite, une infection respiratoire ou urinaire sont considé-
une échographie cardiaque doit systématiquement recher- rées comme les portes d’entrée habituelles.18 La région
cher une endocardite associée. Les autres portes d’entrée lombaire est le plus souvent atteinte. Les symptômes peu-
peuvent être pulmonaires (7 à 13 %), dentaires (3 à 8 %), vent évoluer en quelques heures ou quelques semaines.
un cathéter ou un foyer infecté adjacent, en particulier un Compte tenu de la rareté de la maladie chez l’enfant et de
anévrisme mycotique de l’aorte ou une infection de pro- l’absence de signes cliniques spécifiques, le délai diagnos-
thèse aortique. Les spondylodiscites postopératoires, rap- tique peut être long, de 7 à 14 semaines.19, 20 Les manifesta-
portées après tous les types de procédures (cure de hernie tions cliniques sont variables : enfant irritable ou apa-
discale, arthrodèse, intervention pour stabilisation du thique, qui refuse de marcher ou de s’asseoir, se plaignant
rachis),15 représentent en moyenne 30 % de l’ensemble d’une douleur lombaire ou abdominale.18, 21 La douleur
des spondylodiscites à pyogènes.5, 16 Les spondylodiscites lombaire est inconstante. Le micro-organisme en cause
survenant après un geste opératoire non rachidien ont est le plus souvent S. aureus.
également été rapportées après chirurgie utérine, chirurgie
vasculaire ou prostatique, chirurgie cardiaque. DIAGNOSTIC PAR IMAGERIE
Les spondylodiscites fongiques, bien que rares, ont des
particularités: les spondylodiscites à Candida, majoritaire- L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est la tech-
ment à C. albicans, surviennent au décours d’une candidémie nique la plus sensible dans cette indication et doit être uti-
lisée en première intention dès que le diagnostic de spon-
dylodiscite est envisagé. Elle est toujours associée à des
CE QUI EST NOUVEAU radiographies standard de face et de profil sur le segment
rachidien douloureux, complétée par une incidence cen-
L L’incidence globale de la spondylodiscite infectieuse trée sur la zone suspecte. Elle doit être effectuée en
en France est de 2,4/100000, ce qui représente environ urgence s’il existe des signes neurologiques faisant
1500 spondylodiscites par an. suspecter une épidurite ou une compression d’origine
L L’examen le plus sensible et le plus spécifique pour faire osseuse. L’aspect typique de spondylodiscite en IRM
le diagnostic de spondylodiscite est l’IRM, qu’il faut pouvoir associe un ensemble de signes caractéristiques et rend le
réaliser, sauf contre-indication, dans les 72 heures suivant diagnostic très probable lorsqu’ils sont tous présents
la suspicion diagnostique. (fig. 1 et 2). En cas d’aspect atypique, il est recommandé
L La ponction-biopsie discovertébrale à l’aiguille ou au trocart de répéter l’IRM une à deux semaines plus tard. L’IRM est
est le principal examen à réaliser, si les hémocultures restent utile pour éliminer une spondylodiscite postopératoire si
stériles, afin d’avoir le maximum de chance d’identifier elle montre l’absence de signe d’inflammation des pla-
le micro-organisme et de pouvoir adapter le traitement teaux vertébraux et des parties molles.
anti-infectieux. Les radiographies standard sont le plus souvent nor-
males durant les premières semaines d’évolution, mais

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Douleur rachidienne de rythme inflammatoire +/- fièvre

Radiographies face et profil du segment rachidien (incluant sacro-iliaques)

Signes évocateurs de spondylodiscite :


- effacement liseré cortical
- pincement discal
- érosion du corps vertébral
- épaississement des parties molles
OU
- radiographie normale

Contre-indication IRM ?

NON OUI

IRM rachis dorso-lombaire ou cervical Scintigraphie osseuse


T1, T2 (앐 suppression graisse), injection gadolinium

Signes évocateurs de spondylodiscite : Signes évocateurs de spondylodiscite :


Corps vertébral - hyperfixation linéaire intense sur partie
- effacement des plateaux vertébraux ou plateau vertébral complet
- hyposignal T1 - hyperfixation « en sandwich »
- hypersignal T2
- prise de contraste après gadolinium
Disque intervertébral : *
- hyposignal T1 OUI NON
- hypersignal T2 liquidien
- disparition de la cleft (???)
- prise de contraste hétérogène
après gadolinium Tomodensitométrie
Épidurite
Épaississement des parties molles
ou abcès paravertébral
Signes évocateurs de spondylodiscite :
- diminution densité discale
- pincement discal
- érosion et géodes des plateaux
- effacement de la corticale des plateaux
NON OUI - épaississement circonférentiel
autour du disque et des plateaux
- infiltration de la graisse paravertébrale

OUI NON

Refaire radiographies Réalisation de prélèvements Refaire radiographies Refaire scintigraphie


et IRM entre J8 et J15 microbiologiques et tomodensitométrie à J15 si persistance
si persistance à visée diagnostique : entre J8 et J15 de la symptomatologie
de la symptomatologie - hémocultures si persistance
- sérologies de la symptomatologie
- ponction biopsie vertébrale
(à discuter)

Figure 1 Arbre décisionnel d’imagerie pour le diagnostic de spondylodiscite infectieuse. IRM : imagerie par résonance
magnétique. * si anomalies IRM insuffisamment évocatrices de spondylodiscite.

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a b c

Figure 2 Aspect en imagerie par résonance magnétique d’une spondylodiscite. A. : T1 ; B. : T2 ; C. : T1 + gadolinium.

elles sont utiles pour rechercher les signes précoces, DIAGNOSTIC MICROBIOLOGIQUE
comme l’effacement d’un plateau vertébral ou un pince-
ment discal. Leur normalité ne doit pas faire conclure à La suspicion de spondylodiscite sur des arguments cli-
l’absence de spondylodiscite. À la phase de spondylodis- niques et d’imagerie nécessite de tout mettre en œuvre
cite constituée, les radiographies standard permettent pour identifier le micro-organisme en cause, avant toute
d’apprécier l’importance du pincement discal et des éro- prescription d’antibiotique (fig. 3). Les deux principaux
sions vertébrales, et leur retentissement sur la statique moyens sont les hémocultures et la ponction-biopsie dis-
rachidienne : cyphose, scoliose, dislocation. covertébrale. Les marqueurs de l’inflammation ne sont
La scintigraphie osseuse au 99 m Tc est recommandée pas spécifiques, seule la protéine C-réactive (CRP) étant
en cas de contre-indication à l’IRM, car elle est très sensi- utile pour le suivi évolutif.
ble aux phénomènes inflammatoires. Il faut l’associer à Les hémocultures permettent d’identifier le micro-
des radiographies standard et à une tomodensitométrie organisme dans 35 à 63 % des spondylodiscites primiti-
pour améliorer sa spécificité, pour faire le bilan d’exten- ves,24 mais seulement dans moins de 20 % des cas de
sion précis de la spondylodiscite, notamment au niveau spondylodiscites postopératoires.
des parties molles et du canal rachidien. La ponction-biopsie discovertébrale est actuellement
La tomodensitométrie n’est pas recommandée en pre- l’examen de référence pour le diagnostic microbiologique
mière intention. Sa sensibilité diagnostique est meilleure des spondylodiscites, lorsque les hémocultures sont néga-
que celle des radiographies standard, mais inférieure à tives. Elle permet d’identifier le micro-organisme dans
celle de l’IRM. Elle est donc faite en cas de contre-indica- environ deux tiers des cas.16 La négativité des cultures de
tion à l’IRM, après la scintigraphie osseuse qui indique la la ponction-biopsie discovertébrale peut être due à un
zone rachidienne atteinte. Elle peut aussi aider à guider la traitement antibiotique préalable et récent (moins de
ponction-biopsie discovertébrale. 2 semaines) ou à des prélèvements de volume ou en nom-
Dans la majorité des cas, les deux vertèbres contiguës bre insuffisant. Il est donc essentiel de réaliser plusieurs
au disque infecté sont concernées, plus fréquemment prélèvements, idéalement quatre prélèvements des pla-
dans les spondylodiscites à pyogènes (82 à 100 %) 22 que teaux vertébraux osseux (2 du plateau vertébral supé-
dans les tuberculoses vertébrales où il peut exister une rieur, 2 du plateau vertébral inférieur) et deux prélève-
atteinte vertébrale isolée (48 à 74 %).23 L’atteinte initiale- ments discaux. Ces prélèvements doivent être adressés
ment monovertébrale peut évoluer avec le temps et pour analyse microbiologique (3 ou 4 prélèvements),
s’étendre au disque puis à la vertèbre contiguë. Les attein- analyse anatomopathologique (1 ou 2 prélèvements), et
tes plurivertébrales (> 2) sont très fréquentes dans la éventuellement pour la réalisation ultérieure d’une poly-
tuberculose (60 %) comparées aux spondylodiscites à merase chain reaction (PCR). L’examen anatomopatholo-
pyogènes (25 %). gique est particulièrement utile pour le diagnostic de

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Suspicion (clinique-imagerie) de spondylodiscite infectieuse

Présence de signes de gravité

NON OUI

Hémocultures Signes infectieux : Signes neurologiques :


- bactériémie - compression radiculaire
- sepsis sévère - compression médullaire
- choc septique
Négatives

- Ponction-biopsie discovertébrale Hémocultures Traitement chirurgical


Positives - Hémocultures après biopsie en urgence
- Sérologies

- Hémocultures
Négatifs - Prélèvements
peropératoires

Traitement antibiotique Traitement antibiotique Traitement antibiotique probabiliste en urgence


adapté probabiliste secondairement adapté aux résultats microbiologiques

Figure 3 Diagnostic microbiologique et arbre décisionnel thérapeutique au cours des spondylodiscites infectieuses.

tuberculose ou pour éliminer une autre étiologie, en parti- TRAITEMENT


culier tumorale. La ponction-biopsie discovertébrale doit
être réalisée dans des conditions d’asepsie chirurgicale, Il repose sur le traitement anti-infectieux, l’immobilisation
sous contrôle fluoroscopique ou tomodensitométrique. et la réadaptation physique, le traitement antalgique et la
Des hémocultures doivent systématiquement être effec- prévention des complications du décubitus.
tuées dans les 4 heures qui suivent la ponction-biopsie.
En cas de négativité d’une première ponction-biopsie,
Traitement anti-infectieux
une deuxième peut être discutée. En l’absence de sepsis sévère ou de choc septique, le
Une biopsie chirurgicale n’est à discuter que si une traitement antibiotique ne devrait être initié qu’une fois la
deuxième ponction-biopsie percutanée s’avère négative, documentation microbiologique disponible.
ou si l’évolution clinique ou radiologique est défavorable En l’absence de documentation microbiologique, soit
sous un traitement antibiotique probabiliste. Dans ce cas, dans l’attente des résultats des prélèvements, soit parce
ce sont le plus souvent des infections à micro-organismes que les prélèvements sont négatifs mais que le diagnostic
non pyogènes qui sont retrouvées (candidose, asper- de spondylodiscite est retenu, le choix du traitement anti-
gillose, tuberculose, brucellose). biotique est déterminé par le terrain, la porte d’entrée, le
Les autres examens sont guidés selon l’orientation dia- micro-organisme présumé et les caractéristiques pharma-
gnostique, à la recherche d’une porte d’entrée (cytobacté- cocinétiques et pharmacodynamiques des molécules
riologie des urines, prélèvements pour recherche de tuber- disponibles. S. aureus est la bactérie la plus fréquente dans
culose, sérologies de la brucellose, de la bartonellose, ou les spondylodiscites primitives, le traitement de première
autres prélèvements orientés selon le contexte). Si le micro- intention est donc une pénicilline antistaphylococcique
organisme en cause est un streptocoque, un entérocoque, (oxacilline ou cloxacilline) associée à un aminoglycoside
Staphylococcus aureus ou Candida, une échographie car- (gentamicine), par voie veineuse (v. p… Galperine).
diaque doit être réalisée pour rechercher une endocardite. Dans les spondylodiscites secondaires à un geste intra-

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Spondylodiscites tuberculeuses
DIAGNOSTIC MICROBIOLOGIQUE

L
es spondylodiscites tuberculeuses etc.), la spondylodiscite tuberculeuse peut
représentent environ 2 % des cas de se manifester seulement par une douleur Mycobacterium tuberculosis est isolé dif-
tuberculose. La fréquence des spondy- isolée.3 La fièvre est inconstante, moins fré- ficilement à partir de la ponction-biopsie
lodiscites tuberculeuses par rapport à l’en- quente qu’au cours des spondylodiscites discovertébrale.3 Une ponction des abcès
semble des spondylodiscites infectieuses non tuberculeuses. La raideur rachidienne avec repérage échographique ou tomoden-
varie selon le niveau d’endémie allant de est inconstante.6 L’atteinte de plusieurs seg- sitométrique doit être faite en première
20 à 40 % en France, 1-5 jusqu’à plus de 70 % ments rachidiens est plus fréquente au intention. En cas de forte suspicion de spon-
en Afrique du Nord.6 En Europe de l’Ouest, cours des spondylodiscites tuberculeuses, dylodiscite tuberculeuse avec abcès périra-
elle est souvent diagnostiquée chez des de même que l’atteinte thoracique.4 chidien, la ponction de l’abcès permet d’iso-
sujets migrants originaires d’Afrique subsa- Des signes neurologiques sont rapportés ler M. tuberculosis dans 50 à 93 % des cas
harienne, d’Inde ou d’Asie du Sud-Est, sans dans 45 % des cas de spondylodiscites de spondylodiscites tuberculeuses, plus
lien apparent avec l’infection par le virus de tuberculeuses ; 4 ils sont souvent associés à facilement qu’à partir d’une biopsie tissu-
l’immunodéficience humaine.7 Les données la présence d’abcès épiduraux et paraverté- laire percutanée ou peropératoire.7 L’étude
du PMSI (Programme de médicalisation des braux, plus fréquents au cours des atteintes du prélèvement par polymerase chain reac-
systèmes d’information) retrouvent en 2002 tuberculeuses. tion (PCR) doit être associée aux techniques
et 2003, en France, une fréquence de 21 % « classiques » de microbiologie, car elle
DIAGNOSTIC PAR IMAGERIE
pour les spondylodiscites tuberculeuses pourrait être positive dans près de 95 % des
avec une surincidence en Île-de-France.8 Des radiographies standard de face et de cas.
Les facteurs de risque sont les mêmes profil sont réalisées devant les douleurs L’étude anatomopathologique est positive
que ceux de la tuberculose pulmonaire : pré- rachidiennes, elles sont centrées sur le seg- dans 55 % des cas.3, 6, 7, 10, 11 Elle montre un gra-
carité, promiscuité, migrants… Trente à ment douloureux. Le diagnostic repose sur nulome tuberculoïde avec nécrose caséeuse
40 % des patients ont des antécédents de l’imagerie par résonance magnétique (IRM), centrale, évocatrice de tuberculose.
tuberculose maladie ou une autre localisa- en dehors de contre-indication, qui est évo-
TRAITEMENT
tion tuberculeuse associée. catrice de tuberculose, en particulier s’il
existe des abcès périrachidiens volumineux Traitement anti-infectieux
MANIFESTATIONS CLINIQUES
ou une atteinte étagée non continue. Une Le traitement de première intention
Contrairement à la tuberculose pulmo- spondylite isolée peut être observée dans repose sur une quadrithérapie rifampicine-
naire qui s’accompagne de signes généraux 50 % des cas d’atteintes tuberculeuses, en isoniazide-pyrazinamide-éthambutol, l’é-
(fièvre, amaigrissement, sueurs nocturnes, particulier chez les sujets immigrés.7, 9 thambutol étant arrêté dès que le profil de

a b c d

Figure Spondylodiscite tuberculeuse du rachis cervical, avec abcès prévertébral épidurite et compression
médullaire A) Radiographie standard ; B) T1 ; C) T1 + gadolinium ; D) T2.

6 L A R E V U E D U P R AT I C I E N , V O L . 5 7, X X X X X X 2 0 0 7
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sensibilité de la souche est connu et l’auto- ÉLÉMENTS DE LA SURVEILLANCE 5. Perronne C, Saba J, Behloul Z, et al. Pyogenic
rise.12 Le pyrazinamide est arrêté à la fin du and tuberculous spondylodiskitis (vertebral
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tien reposant sur la bithérapie rifampicine- du syndrome inflammatoire, de la radiogra-
6. Ben Taarit C, Turki S, Ben Maiz H.
isoniazide pour une durée totale de traite- phie standard, et l’étude de la tolérance des Spondylodiscites infectieuses. Étude d'une série
ment de 9 à 12 mois.12 Bien qu’il n’y ait pas antibiotiques. Le suivi clinique et biologique de 151 cas. Acta Orthop Belg 2002;68:381-7.
d’élément de preuve, la durée de traitement se fait sur la diminution des douleurs rachi- 7. Pertuiset E, Beaudreuil J, Liote F, et al. Spinal
proposée est de 9 ou 12 mois pour les for- diennes et la disparition de leur caractère tuberculosis in adults. A study of 103 cases in a
mes extra-pulmonaires graves et les locali- inflammatoire : retour à l’apyrexie, normali- developed country, 1980-1994. Medicine (Baltimore)
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Le traitement de la spondylodiscite tuber- même en cas de guérison clinique, la destruc- 9. Cotten A, Flipo RM, Drouot MH, et al. La
culeuse n’est pas différent de celui des au- tion osseuse peut perdurer jusqu’au 15e mois tuberculose vertébrale. Étude des aspects
tres types de spondylodiscites. Les moyens environ. Les pièces osseuses lysées vont len- cliniques et radiologiques à partir d'une série de
82 cas. J Radiol 1996;77:419-26.
utilisés sont le décubitus strict, la conten- tement se reconstruire pour éventuellement
tion et des exercices quotidiens de renforce- fusionner. Au stade de la guérison, les radio- 10. Barriere V, Gepner P, Bricaire F, Bletry O, Caumes E.
Aspects actuels de la tuberculose vertébrale a
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Le traitement chirurgical n’est pas diffé- Respir Crit Care Med 1994;149:1359-74.
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d’obtenir une décompression des structures
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tement chirurgical de n’importe quel abcès. 1997;56:709-15.

discal, le traitement de première intention est soit une consensus sur le traitement des infections ostéo-articulai-
céphalosporine de 3e génération (céfotaxime) associée à res de 1991.25 Le traitement doit être initié par voie paren-
la fosfomycine, par voie intraveineuse, soit la vancomy- térale, surtout en cas de bactériémie, d’endocardite asso-
cine, les micro-organismes les plus souvent en cause, dans ciée, de localisations profondes associées (abcès,
ces situations, étant les staphylocoques, suivis de Propioni- méningite…), si le micro-organisme en cause est un strep-
bacterium acnes, Peptostreptococcus ou Corynebacterium. tocoque ou S. aureus. La durée du traitement intraveineux
Lorsque la spondylodiscite est microbiologiquement est principalement fonction du micro-organisme en cause
documentée, le choix du traitement antibiotique est fonc- et des possibilités de choix des antibiotiques, ceux ayant
tion du micro-organisme. Les travaux publiés concernant une bonne biodisponibilité orale et une bonne diffusion
le traitement antibiotique des spondylodiscites à micro- osseuse étant les fluoroquinolones, l’acide fusidique, la
organismes pyogènes ne fournissent aucune donnée ame- rifampicine, le cotrimoxazole.
nant à modifier les recommandations de la réunion de Au cours des spondylodiscites à Candida, l’amphotéri-

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INFECTIONS OSTÉO-ARTICULAIRES S P O N DY LO D I S C I T E S I N F EC T I E U S E S

Immobilisation et réadaptation fonctionnelle


P O U R L A P R AT I Q U E Les objectifs de la rééducation sont de lutter contre les
L Les deux principales manifestations cliniques devant faire complications de décubitus et contre la douleur, d’accélé-
évoquer une spondylodiscite sont la douleur vertébrale rer la récupération fonctionnelle et de reconditionner les
de rythme inflammatoire et la raideur rachidienne. La fièvre muscles. La rééducation permet de diminuer le temps de
est présente dans moins de 75 % des cas. décubitus, la durée d’hospitalisation et le temps d’appa-
L L’IRM est l’examen le plus sensible pour faire le diagnostic de reillage. Elle a pour but également d’éviter ou de limiter la
spondylodiscite. Cependant, à la phase très précoce, elle peut déformation en cyphose.
être normale, et doit donc être renouvelée 1 à 2 semaines Les moyens utilisés sont le décubitus strict, la conten-
plus tard. tion, l’entretien des mobilités articulaires, le renforcement
L En présence de signes cliniques et radiologiques musculaire, l’entretien de la musculature des membres, le
de spondylodiscite, il est indispensable de tout mettre conditionnement cardiorespiratoire, le travail propriocep-
en œuvre pour identifier le micro-organisme en cause. tif et le travail fonctionnel.
Dans les spondylodiscites hématogènes, les hémocultures Le programme d’immobilisation par le décubitus et la
sont positives dans 1 à 2 tiers des cas, mais dans moins contention et le programme de rééducation sont fonction
de 15 % des cas dans les spondylodiscites postopératoires. principalement du siège de la spondylodiscite et de l’évolu-
La ponction-biopsie discovertébrale doit donc être réalisée tion. Tant que l’infection n’est pas contrôlée (fièvre, dou-
dans tous les cas où les hémocultures restent stériles. leurs, non-diminution du syndrome inflammatoire), quel
Elle doit être réalisée dans des conditions chirurgicales, que soit le siège de la spondylodiscite, le décubitus doit être
et permettre plusieurs prélèvements qui doivent être préconisé. La durée du décubitus est en général comprise
rapidement acheminés et pris en charge par les laboratoires entre 1 et 3 semaines. La contention est assurée à l’aide
de microbiologie et d’anatomopathologie. d’une minerve au niveau cervical, d’un corset dorsolom-
L Le traitement antibiotique doit répondre aux règles de bonne baire de rappel postural en cas d’atteinte dorsale, ou d’un
pratique en tenant compte du micro-organisme en cause corset bivalvé thermoformé en cas d’atteinte lombaire. La
et de sa sensibilité, et de la biodisponibilité et diffusion durée de la contention est en règle générale de 3 mois.
tissulaire des antibiotiques.
Traitement chirurgical
L La durée du traitement antibiotique est de 6 à 12 semaines
dans les spondylodiscites à micro-organismes pyogènes, À la phase aiguë, le traitement chirurgical des spondy-
6 mois dans les spondylodiscites fungiques et 9 à 12 mois lodiscites est rarement indiqué, les seules indications
dans les spondylodiscites tuberculeuses. étant les déficits neurologiques progressifs en rapport
L Les éléments de suivi d’une spondylodiscite sont cliniques avec une extension intracanalaire de l’infection. Dans les
(disparition des douleurs), biologiques (normalisation spondylodiscites primitives, les indications chirurgicales
de la CRP), radiologiques (radiographie standard) pour le suivi sont restreintes au traitement des abcès intrarachidiens
durant la reverticalisation. En revanche, l’IRM ne doit pas être épiduraux localisés ou multiétagés symptomatiques.26
utilisée comme élément de suivi, car les anomalies Ainsi, il existe une indication à un traitement chirurgical
disparaissent après plusieurs mois. de décompression et/ou de drainage en urgence, en cas
de syndrome radiculaire déficitaire au niveau cervical ou
dorsal, de syndrome déficitaire sensitivomoteur quelle
cine B reste le traitement de référence. La dose recom- que soit la localisation ou en cas de paralysie installée
mandée est de 0,5 à 0,6 mg/kg/j pour une durée totale de depuis moins de 72 heures, durée au-delà de laquelle les
6 à 10 semaines. Le fluconazole a été utilisé le plus sou- chances de récupération sont pratiquement nulles.
vent en relais d’un traitement par amphotéricine B, mais Au-delà de la phase aiguë, une intervention chirurgi-
parfois en première ligne. La dose de 400 mg/j semble cale peut être nécessaire en cas d’échec du traitement
être suffisante. antibiotique ; en présence de signes de compression
Au cours des spondylodiscites à Aspergillus, il est médullaire ou de la queue de cheval rapidement évolutifs
recommandé d’utiliser le voriconazole (6 mg/kg/12 h par en rapport avec une extension endocanalaire de l’infec-
voie intraveineuse en dose de charge le premier jour), tion et/ou d’une déformation locale surajoutée ; en cas de
poursuivi par voie veineuse (4 mg/kg/12 h) ou suivi d’un déformation cyphotique importante ou d’instabilité liée à
relais par voie orale (200 mg/12 h). une destruction des plateaux vertébraux.
La durée totale de traitement des spondylodiscites En cas d’abcès paravertébral, le drainage peut être
n’est pas consensuelle, mais une durée de 6 à 12 semaines décidé en fonction de la taille de l’abcès et/ou de l’évolu-
est proposée dans les spondylodiscites à micro-organisme tion clinique, et habituellement réalisé selon les tech-
pyogène, et de 6 mois dans les spondylodiscites à Candida niques de radiologie interventionnelle, par technique de
ou à Aspergillus. Seldinger, sous repérage tomodensitométrique.

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ÉLÉMENTS DE LA SURVEILLANCE SUMMARY Infectious spondylodiscitis


Vertebral osteomyelitis (VO) is an infection of the intervertebral disc
with a possible extension to adjacent vertebrae. Annual incidence of
La surveillance clinique et biologique se fait sur la dimi- VO in France is 2.4/100,000 inhabitants. It increases with age, above
nution des douleurs rachidiennes et la disparition de leur 6/100,000 over 70 years old. Eighty percent are hematogenous, and
caractère inflammatoire : retour à l’apyrexie, normalisa- 20% developed after spinal surgery. The main unspecific symptoms
are inflammatory spine pain, associated or not with fever. Diagnosis
tion de la CRP et stabilisation des images discovertébrales is performed with MRI, then blood cultures and disco-vertebral
en radiologie standard. biopsy. The main causative organisms are staphylococci (40 to
Le suivi radiologique à la phase aiguë a pour but de 60%), even though tuberculosis can be observed in 20%. Specific
antimicrobial therapy, immobilisation and reeducation are needed.
rechercher des troubles de la statique rachidienne des Clinical practice guidelines for management of infectious
segments atteints. Des clichés du rachis de face et profil spondylodiscitis have been edited in 2007.
sont réalisés avant, puis en cours de reverticalisation, à la Rev Prat 2007 ; 57 : xxxx-xx

fin du traitement et à distance. L’IRM n’est pas utile pour RÉSUMÉ Spondylodiscites infectieuses
le suivi d’une spondylodiscite d’évolution favorable, car La spondylodiscite infectieuse est une infection du disque
les anomalies IRM persistent plusieurs mois après un trai- intervertébral et des deux vertèbres adjacentes. Son incidence en
France est de 2,4/100 000 par an, mais augmente avec l’âge,
tement efficace. Elle pourra, en revanche, être discutée en supérieure à 6/100 000 après 70 ans. Elles sont pour 80 %
cas d’évolution non satisfaisante sous traitement. Un suivi d’origine hématogène, et 20 % secondaires à un geste intradiscal.
à un an de la fin du traitement antibiotique est suffisant, Les principales manifestations cliniques, non spécifiques, sont la
douleur rachidienne d’horaire inflammatoire et la raideur
car la fréquence des rechutes est faible, et elles survien- rachidienne, associées inconstamment à de la fièvre. Le diagnostic
nent généralement au cours des 6 premiers mois, le risque est fait le plus précocement par l’IRM, dont l’aspect évocateur doit
de rechute étant inférieur à 5 %. B conduire à la réalisation d’hémocultures et, si celles-ci sont
négatives, à une ponction-biopsie discovertébrale. Parmi les micro-
organismes en cause prédominent les staphylocoques (40 à 60 %)
alors que la tuberculose représente 20 % des cas. Le traitement
repose sur une antibiothérapie adaptée, une immobilisation et la
Remerciements pour l’iconographie : au Pr J.-Ph. Cottier, service de radiolo- rééducation dont les modalités ont été précisées par l’élaboration
gie, CHRU Bretonneau, 37044 Tours Cedex 9. de recommandations pour la pratique clinique en 2007.

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