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Réanimation 13 (2004) 197–204

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Mise au point

Endocardites fongiques>
Fungal endocarditis
A. Lefort a, J.C. Gantier b, O. Lortholary a,*,b
a
Service des maladies infectieuses et tropicales, hôpital Necker, université Paris-V, 149, rue de Sèvres, 75743 Paris cedex 15, France
b
Centre national de référence mycologie et antifongiques, Institut Pasteur, 28, rue du Docteur-Roux, 75015 Paris, France
Reçu et accepté le 7 février 2004

Résumé

Les endocardites fongiques sont rares ; toutefois, leur incidence est certainement sous-estimée du fait de difficultés de mise en évidence du
microorganisme responsable. Auparavant surtout observées chez le sujet porteur d’une valvulopathie ou toxicomane intraveineux, elles
concernent actuellement de plus en plus le sujet immunodéprimé, soumis à une antibiothérapie prolongée ou à des procédures invasives. Les
endocardites fongiques sont souvent caractérisées par des végétations volumineuses et friables, expliquant l’apparition de complications
emboliques dans 60 % des cas. Le diagnostic est porté, selon le microorganisme responsable, sur les hémocultures, l’examen histologique
d’emboles ou de valves, et/ou sur les méthodes sérologiques. La place des techniques de biologie moléculaire, de plus en plus développées,
reste à définir. Le traitement repose sur une association médicochirurgicale. L’intérêt des nouveaux antifongiques dans cette indication est
probablement majeur et mérite d’être évalué.
© 2004 Société de réanimation de langue française. Publié par Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstact

Fungal endocarditis is rare; however, the incidence of this infection is certainly underestimated because of difficulties in identifying the
microorganism. In the past decades it affected patients with valvulopathy or intravenous drug addicts, but now it is increasingly observed in
immunosuppressed patients or those receiving prolonged antibiotic treatments or invasive procedures. Embolic complications are frequent
(60% of the cases) because the vegetations are large and friable. Diagnostic can be established by the positivity of blood cultures, histologic
examination of embolic or valve tissues, and/or by serological methods. The exact contribution of molecular methods needs to be evaluated.
Treatment requires a medico-surgical combination. The contribution of new antifungal agents is probably important and is worth being
evaluated.
© 2004 Société de réanimation de langue française. Publié par Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Endocardite ; Champignons

Keywords: Endocarditis; Fungus

1. Épidémiologie publiés dans la littérature de langue anglaise entre 1965 et


1995 [1] et 152 cas entre janvier 1995 et juin 2000 [2]. Lors
Les endocardites fongiques sont des infections rares. d’une enquête épidémiologique réalisée en France en 1999
Deux revues récentes ont permis de rassembler 270 cas dans six régions représentant 26 % de la population fran-
çaise, parmi 390 cas d’endocardites certaines, seul un cas
>
Ce document a été présenté en partie lors du « 7th International d’endocardite fongique, à Aspergillus sp., a été rapporté [3].
Symposium on Modern Concepts in Endocarditis and Cardiovascular Infec- Toutefois leur fréquence est très probablement sous-estimée,
tions », Chamonix, France, 26–28 juin 2003. du fait de la difficulté de mettre en évidence le microorga-
* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : olivier.lortholary@nck.ap-hop-paris.fr
nisme responsable et de la méconnaissance relative de ces
(O. Lortholary). infections rares et souvent rapidement mortelles. Ces fac-
© 2004 Société de réanimation de langue française. Publié par Elsevier SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.reaurg.2004.02.006
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teurs expliquent ainsi en grande partie le retard diagnostique Tableau 1


souvent observé : parmi les 270 endocardites fongiques ob- Principaux microorganismes isolés d’endocardites fongiques (entre paren-
thèses sont indiquées les anciennes appellations utilisées dans les publica-
servées entre 1965 et 1995 et colligées par Ellis et al., le délai tions d’endocardites fongiques). D’après [1,2,6]
entre l’hospitalisation et le diagnostic d’endocardite fongi-
Candida spp. (53 %) : C. albicans, Torulaspora delbrueckii
que variait entre un jour et un an, avec un diagnostic préopé-
(= C. collicusa), C. glabrata, Pichia guilliermondii (= C. guilliermondii),
ratoire chez seulement 47 % des patients, péri-opératoire Kluyveromyces marxianus (= C. kefyr), Issatchenkia orientalis
chez 15 % des patients et post-mortem chez 34 % des patients (= C. krusei), Clavispora lusitaniae (= C. lusitaniae), Issatchenkia
[1]. orientalis (= C. parakrusei), C. parapsilosis, Pichia anomala
Les microorganismes fongiques les plus fréquents sont (= C. pelliculosa), C. tropicalis, C. zeylanoides
représentés par le genre Candida (53 % des cas), plus rare- Aspergillusspp. (24 %) : A. clavatus, A. flavus, A. fumigatus, Emericella
nidulans (= A. nidulans), A. niger, A. terreus, A. ustus
ment par le genre Aspergillus (24 %), les endocardites à
• Autres espèces plus rarement rencontrées
Histoplasma capsulatum var. capsulatum étant beaucoup Acremonium spp.
plus rares (6 %) [1]. De nombreuses autres espèces tendent à Arnium leporinum
être plus fréquemment rapportées et font cependant souvent Bipolaris spicifera
l’objet de cas isolés (Tableau 1). Il n’existe pas de prédomi- Blastochizomyces capitatus
nance d’un microorganisme en fonction du type de valve Chrysosporium spp.
atteinte (mitrale ou prothétique), ni du caractère précoce ou Conidiobolus spp.
tardif de l’infection en cas de localisation de l’endocardite Cunninghamella bertholletiae
sur prothèse [2]. Curvularia lunata
Engyodontium album
Exophiala dermatitidis
2. Terrain Exophiala jeanselmei (= Phialophora jeanselmei)
Filobasidiella neoformans (= Cryptococcus neoformans)
Les endocardites fongiques atteignent avec prédilection Fusarium dimerum
les hommes (sex-ratio compris entre 2,0 et 2,2) [1,2]. L’âge Fusarium solani
moyen de survenue est de 40 ans, avec des extrêmes allant Histoplasma capsulatum
d’une semaine à 84 ans. Lecytophora mutabilis (= Phialophora mutabilis)
Microascus cinereus
Les anomalies valvulaires constituent le principal facteur
Mucor spp.
de risque et sont retrouvées chez 64 % des patients (antécé- Neosartorya fischeri
dent de chirurgie valvulaire chez 54 % des patients, antécé- Paecilomyces spp.
dent d’endocardite bactérienne chez 13 % des patients, rhu- Penicillium chrysogenum
matisme articulaire aigu, maladie cardiaque non Penicillium marneffei
rhumatismale, prolapsus valvulaire mitral) [1]. Sept cas Phaecremonium parasiticum
d’endocardites à Candida sp. sur pace maker ont également Phialemonium curvatum
été rapportés [4,5]. Phialemonium obovatum
Chez les patients présentant une endocardite sur prothèse, Phialophora richardsiae
le délai entre la chirurgie et le début de l’infection est très Pichia anomala (= Hansenula anomala)
Pseudallescheria boydii
variable, pouvant aller d’un jour à 24 ans [2]. Les champi-
Rhodotorula spp.
gnons représentent 9,6 % des endocardites précoces sur pro-
Saccharomyces cerevisiae
thèses (survenant dans les 60 jours suivant la mise en place de Scedosporium spp.
la prothèse) et 4,3 % des endocardites tardives (survenant Scopulariopsis brevicaulis
plus de deux mois après la chirurgie) [6]. Candida sp. repré- Setomelanomma rostrata (= Drechslera longirostrata)
sente le microorganisme le plus fréquemment en cause, res- Trichosporon cutaneum var cutaneum (= Trichosporon beigelii)
ponsable de 10 à 15 % de toutes les endocardites sur prothè- Trichosporon inkin
ses. Des « épidémies » d’endocardites à Aspergillus sp. sur
prothèse ont également été rapportées, attribuées, dans les 13 % [1] des patients présentant une endocardite fongique.
suites de la chirurgie cardiaque, à des travaux de construction Les champignons représentent 12 à 20 % des endocardites du
et de rénovation, ainsi qu’à des défauts dans les circuits de toxicomane, C. parapsilosis représentant 52 % et Candida
filtration de l’air [7]. Une épidémie de quatre cas nosoco- albicans moins de 15 % des microorganismes responsables.
miaux d’endocardite à Candida parapsilosis sur prothèse a Toutefois, dans une série française récente comportant quatre
également été rapportée [8], l’infection ayant probablement patients toxicomanes présentant une endocardite à Candida
été contractée au cours de l’intervention chirurgicale. Des sp., tous étaient infectés par C. albicans [9]. Également trois
infections à Candida glabrata et à Cryptococcus neoformans cas d’endocardites à Aspergillus sp., liées à la contamination
sur prothèse ont également été rapportées, bien que moins des substances injectées par des spores d’Aspergillus, ont été
fréquemment [6]. rapportées chez des toxicomanes dont deux étaient égale-
La toxicomanie par voie intraveineuse constitue égale- ment infectés par le VIH [10]. Les infections du toxicomane
ment un facteur de risque important, retrouvé chez 3,9 [2] à sont facilitées par l’utilisation de jus de citron, de talc, de
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seringues en plastique, de coton ou de papier qui constituent nent volontiers le système nerveux central : dans la revue de
des réservoirs d’agents fongiques. la littérature de Ellis et al. portant sur 270 patients, 47 pa-
L’utilisation accrue de traitements antibiotiques à large tients présentaient des signes neurologiques focaux, et
spectre, ainsi que les avancées technologiques des 20 derniè- 24 présentaient des signes non focaux, tels qu’une confusion,
res années (cathéters intraveineux centraux prolongés, dia- des convulsions ou des troubles de la conscience [1].
lyse, immunosuppression, transplantations d’organe et allo-
greffes de moelle, chirurgie cardiovasculaire, nutrition
parentérale) expliquent certainement en grande partie l’aug- 4. Échographie
mentation de l’incidence des endocardites fongiques obser-
vée ces dernières années [2,11]. Chez les patients ayant reçu Les caractéristiques échographiques des endocardites fon-
une antibiothérapie préalable, C. albicans et C. glabrata sont giques restent difficiles à préciser, du fait de l’absence de
les agents les plus fréquemment retrouvés, représentant envi- larges séries rapportées à l’ère de l’échographie trans-
ron 2/3 des cas. Le mécanisme de l’infection est alors lié œsophagienne, dont la sensibilité a été démontrée comme
essentiellement à la colonisation des cathéters, ou, notam- meilleure que celle de l’échographie trans-thoracique [14].
ment chez le patient neutropénique, à des épisodes de trans- Parmi les 102 patients décrits entre 1995 et 2000 pour les-
location à point de départ digestif avec fongémie. Chez le quelles les données de l’échographie ont été précisées, au
patient transplanté d’organe solide, les microorganismes fon- moins 44 ont bénéficié d’une échographie trans-
giques représentent 28 % des cas d’endocardites et sont œsophagienne. Des végétations ont été visualisées chez
surtout observés au cours de la phase précoce (dans les 83 patients (81,4 %), décrites comme volumineuses chez
30 jours suivant la chirurgie). Ces endocardites sont essen- 42 patients (50,6 %), dont 35 présentaient une endocardite
tiellement liées à Aspergillus fumigatus et sont caractérisées sur valve native et sept une endocardite sur prothèse. Les
par une très grande agressivité locorégionale avec une inva- végétations étaient décrites comme mobiles chez 16 patients
sion de l’endocarde non valvulaire [12]. (19,3 %). La découverte d’abcès myocardiques était inhabi-
tuelle (5,9 % des patients) [2]. La valve aortique est la plus
fréquemment atteinte et il est intéressant de noter que, parmi
3. Signes cliniques 36 patients présentant des facteurs de risque d’endocardite du
cœur droit (toxicomanie par voie intraveineuse, cathéter cen-
Les signes cliniques de l’endocardite fongique ne diffè- tral, nutrition parentérale totale), une atteinte pulmonaire ou
rent pas de ceux des endocardites bactériennes. Toutefois, les tricuspidienne n’était notée que chez huit patients (22 %) [1].
endocardites fongiques ont un mode de présentation habi-
tuellement aigu. Les signes cliniques les plus fréquemment
rencontrés sont la fièvre, la modification d’un souffle préexis- 5. Diagnostic
tant ou l’apparition d’un nouveau souffle de régurgitation,
l’existence d’emboles périphériques, des signes neurologi- 5.1. Hémocultures
ques focaux ou diffus, une insuffisance cardiaque et une
dyspnée témoignant d’emboles septiques pulmonaires [1]. La plupart des milieux d’hémocultures actuellement utili-
L’existence de signes périphériques (taches de Roth, pur- sés autorisent la croissance de levures du genre Candida. Si
pura, splénomégalie ou faux-panaris d’Osler) est inhabi- les hémocultures de routine sont négatives mais que le dia-
tuelle. Toutefois la réalisation d’un fond d’œil est nécessaire, gnostic est fortement suspecté, il est souhaitable de réaliser
à la recherche d’une part de taches de Roth qui pourraient des hémocultures fongiques dont le milieu est optimisé pour
conforter la suspicion diagnostique, et d’autre part de locali- la culture des levures. L’utilisation de ces milieux qui
sations emboliques oculaires de l’infection. L’existence de contiennent des antibiotiques permet un gain de temps pour
lésions cutanées de type papules, pustules ou nodules, doit la détection du microorganisme et pour le diagnostic d’es-
également orienter le diagnostic vers une étiologie fongique. pèce, en particulier pour des espèces à croissance lente
Les complications sont fréquentes dans ce contexte. Parmi (C. glabrata). Par ailleurs, ces milieux sont avantageux en
les 152 cas d’endocardites fongiques observées entre 1995 et cas de septicémies mixtes d’origine bactérienne et fongique.
2000, l’existence de complications était mentionnée chez Les inconvénients de ces milieux fongiques sont d’une part
100 patients, certains patients présentant plusieurs complica- un coût plus élevé et d’autre part une quantité de sang
tions. Les plus fréquentes étaient des phénomènes emboli- nécessaire plus importante. Si les méthodes optimales sont
ques (61 patients), une insuffisance cardiaque congestive utilisées, plus de 90 % des candidémies sont détectables en
(16 patients), un sepsis (16 patients) [2]. Les emboles des moins de 48 heures [15].
gros vaisseaux sont une caractéristique des endocardites fon- L’isolement de moisissures à partir d’hémocultures est
giques car les végétations valvulaires sont volumineuses et beaucoup plus difficile. Il est nécessaire d’utiliser des hémo-
friables. Il faut noter une fréquence d’anévrismes mycoti- cultures sur isolator, reposant sur le principe de la lyse–
ques plus élevée en cas d’endocardite fongique qu’en cas centrifugation [16]. Cette technique expose au risque de
d’endocardite bactérienne [13]. Les complications concer- contamination puisqu’elle impose une manipulation directe
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du sang. Même avec cette technique, le taux de mise en tropicalis [21]. À l’heure actuelle il n’y a pas suffisamment
évidence des moisissures à partir du sang reste inférieur à de données pour justifier l’inclusion de tests sérologiques à la
30 %. Ces difficultés expliquent une positivité des hémocul- recherche d’antigènes ou d’anticorps en routine chez un
tures significativement plus élevée en cas d’endocardite à patient présentant une suspicion d’endocardite fongique. Ce-
levures (81,2 % des cas) qu’en cas d’endocardite à champi- pendant, ces sérologies pourraient jouer un rôle dans le suivi
gnons filamenteux (30,8 % des cas) [2]. des patients, comme suggéré par l’observation d’une décrois-
sance de l’antigène mannane circulant corrélée au contrôle
5.2. Cultures de tissus — histologie d’une endocardite à C. albicans [22].

L’examen histologique ainsi que les cultures de valves 5.4. Biologie moléculaire
cardiaques ou d’emboles des grosses artères constituent des
outils diagnostiques d’une importance majeure, notamment Les nouvelles techniques de biologie moléculaire sem-
lorsque l’isolement du microorganisme fongique responsa- blent très attractives pour l’identification des microorganis-
ble n’a pu être obtenu par les cultures. Il faut d’ailleurs noter mes non cultivables ou difficiles à cultiver, ce qui a même
que ces techniques font partie des critères de Duke pour le amené certains auteurs à proposer une révision des critères
diagnostic des endocardites infectieuses [17]. de Duke incluant l’identification des microorganismes par
Des prélèvements provenant d’autres sites, tels que l’hu- ces techniques moléculaires [23]. Toutefois, ces techniques
meur vitrée ou la peau (Aspergillus sp. et Candida sp.), des ne peuvent pas remplacer la culture pour le diagnostic des
ulcérations muqueuses (H. capsulatum), des lésions pulmo- endocardites fongiques car leur sensibilité n’a pas montré
naires (notamment chez le toxicomane par voie IV) ou en- d’équivalence ou de supériorité par rapport à la culture. Les
core le foie ou la moelle osseuse (notamment chez l’immu- techniques moléculaires reposent soit sur l’hybridation in
nodéprimé, particulièrement neutropénique), peuvent situ en utilisant des sondes spécifiques, soit sur l’amplifica-
également être contributifs. Dans la série de Ellis et al., les tion par PCR des gènes codant pour des séquences conser-
sensibilités respectives des cultures et de l’histologie de vées de l’ARN ribosomal des champignons (ARN 18S, ARN
végétations cardiaques étaient de 73 et 95 %, et celle de 28S et ARN 5,8S), suivie de leur séquençage [23]. L’ampli-
l’examen histologique d’emboles artériels de 63 % [1]. fication des régions situées entre les gènes de l’ARN riboso-
mal (appelées séquences intergéniques ribosomales) peut
5.3. Tests sérologiques être utilisée pour typer les champignons au niveau de la
sous-espèce [24]. Les techniques de PCR ont montré un
Les tests sérologiques sont utiles pour le diagnostic de intérêt pour l’identification de champignons dans le sang [25]
certaines infections fongiques invasives, telles que les cryp- ou au sein de différents tissus et présentent l’avantage d’une
tococcoses, histoplasmoses et aspergilloses [18,19]. Concer- grande rapidité, le résultat étant disponible en moins de
nant la cryptococcose, le diagnostic antigénique repose sur la 48 heures. Il importe cependant de noter qu’il n’y actuelle-
détection de l’antigène capsulaire polysaccharidique, posi- ment pas de consensus sur la méthodologie la plus appro-
tive dans environ 70 % des cas chez le patient non infecté par priée pour ces outils et que les résultats disponibles ne sont
le VIH et 90 % des patients infectés par le VIH. Concernant que médiocrement reproductibles.
l’histoplasmose, la sérologie permet d’établir le diagnostic Dans le cadre des endocardites fongiques, peu de travaux
mais du fait de la persistance de taux élevés d’anticorps ont été effectués à ce jour. La détection du microorganisme
pendant une période prolongée après l’infection aiguë, la par hybridation in situ a permis le diagnostic rapide d’endo-
sérologie ne permet pas de différencier une infection active cardite à H. capsulatum grâce à l’utilisation d’une sonde
d’une infection ancienne, ni même de dépister les rechutes. spécifique de ce microorganisme sur une valve dont l’exa-
La détection antigénique est une technique rapide et sensible men direct était positif à levures [26]. Toutefois les techni-
utilisée aux États-Unis mais non encore disponible en France ques d’hybridation in situ sont limitées par la faible densité
[20]. Pour les infections aspergillaires, la sérologie et l’anti- de microorganismes au niveau des tissus analysés, rendant la
génémie sont de pratique courante, tout en sachant que la sensibilité de la technique faible [26]. Millar et al. ont obtenu
sérologie est habituellement négative en cas d’immunodé- une PCR positive pour C. albicans à partir d’hémocultures de
pression. Les tests sérologiques utilisés dans le cadre des trois patients parmi 25 patients présentant une endocardite à
infections à Candida sp. reposent sur la détection combinée hémocultures négatives [23]. Également, la PCR a permis le
de l’antigène mannane et de l’anticorps anti-mannane, large- diagnostic d’endocardite à C. albicans chez une fillette de
ment exprimés par Candida sp. Cette approche récemment quatre ans présentant une endocardite à hémocultures néga-
mise au point par l’équipe de mycologie de Lille apporte tives ; cette technique a également permis de suivre l’évolu-
certainement une contribution intéressante pour le diagnostic tion sous traitement puisqu’une négativation sous traitement,
précoce des candidoses systémiques, puisque la sensibilité puis une positivation lors d’une rechute ont été observées
de ces tests combinés était de 100 % parmi 21 patients [27]. Plus récemment, la PCR sur les valves cardiaques
présentant une candidose systémique à C. albicans, et de provenant de 15 patients présentant une endocardite possible
l’ordre de 80 % en cas d’infection à C. glabrata ou Candida (n = 12) ou certaine (n = 3) a permis la mise en évidence du
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microorganisme dans 14 cas (93 %) ; dans trois cas, il causée par des moisissures, telles que A. fumigatus. Toute-
s’agissait de champignons, C. albicans dans un cas et Asper- fois, l’amphotéricine B pénètre mal dans les végétations,
giluus sp. dans deux cas [28]. Également, le diagnostic d’en- rendant le recours à la chirurgie le plus souvent nécessaire
docardite à A. fumigatus a pu être porté chez un patient [33]. Le rôle des formulations lipidiques d’amphotéricine B
décédé sur l’analyse par PCR de la valve mitrale [29]. pour le traitement des endocardites fongiques n’a pas été
clairement établi, bien qu’il existe dans la littérature quel-
ques cas cliniques suggérant leur efficacité [34]. Un effet
6. Traitement synergique est souvent obtenu vis-à-vis de Candida sp. et
C. neoformans par l’association d’amphotéricine B et de
Le pronostic des endocardites fongiques est redoutable, flucytosine à la dose de 100 mg/kg par jour en quatre admi-
avec un taux global de mortalité supérieur à 50 % [1,2]. La nistrations, ajustée à la fonction rénale [35,36], et l’Infectious
mortalité est plus importante en cas d’infection par une Diseases Society of America recommande l’utilisation de
moisissure (82,1 %) qu’en cas d’infection par une levure cette association en cas d’endocardite fongique à Candida
(40,3 %) [2]. Le traitement des endocardites fongiques est sp. [37]. Toutefois, certaines espèces de Candida ont une
très mal codifié, du fait de la rareté de ces infections. En sensibilité intermédiaire voire une résistance à la flucytosine,
l’absence d’études thérapeutiques prospectives de grande rendant l’utilisation de cet agent peu intéressante. Le fluco-
envergure chez l’homme, beaucoup de choix thérapeutiques nazole a été rapporté comme efficace pour le traitement
s’appuient sur les données obtenues in vitro et dans les d’endocardites à Candida sp. [38] mais aucune étude n’a
modèles expérimentaux. In vitro, vis-à-vis de Candida sp., la montré sa supériorité par rapport à l’amphotéricine B. L’as-
revue de la littérature montre un antagonisme de l’associa- sociation d’amphotéricine B et de fluconazole a longtemps
tion amphotéricine B–azolé et une synergie ou une indiffé- été considérée comme antagoniste, sur la base de données
rence de l’association amphotéricine B–flucytosine ou fluco- expérimentales animales [39], mais récemment Rex et al. ont
nazole–flucytosine. Vis-à-vis de Aspergillus sp., les travaux rapporté un bénéfice de cette association en termes d’effica-
mettent en évidence une synergie ou une indifférence pour cité microbiologique par rapport au fluconazole seul pour le
l’association amphotéricine B–flucytosine. La combinaison traitement de candidémies. À noter toutefois l’absence de
fluconazole–flucytosine donne des résultats indifférents. différence de mortalité entre les deux groupes (fluconazole +
Plus problématique était l’antagonisme observé dans l’asso- amphotéricine B vs fluconazole + placebo), et une toxicité
ciation in vitro amphotéricine B–azolé rapporté avec le kéto- rénale plus importante dans le groupe traité par l’association
conazole et l’itraconazole. Eric Dannaoui et al., du Centre de fluconazole et d’amphotéricine B [40].
national de référence mycologie et antifongiques de l’Institut Il est classique de considérer que le traitement optimal
Pasteur, ont évalué l’efficacité in vitro de différentes associa- d’une endocardite fongique repose sur une association médi-
tions d’antifongiques sur A. fumigatus : caspofungine–am- cochirurgicale, d’autant plus que l’infection survient sur pro-
photéricine B, caspofungine–voriconazole, caspofungine– thèse valvulaire [6,14]. Dans la série de Ellis et al., le pronos-
flucytosine, voriconazole–flucytosine, et les triples tic des patients ayant reçu une association médico-
associations caspofungine–amphotéricine B–flucytosine, chirurgicale tendait à être meilleur que celui des patients
caspofungine–voriconazole–flucytosine. L’association vori- traités exclusivement médicalement. En effet, 45 patients
conazole–flucytosine était soit indifférente, soit antagoniste. (55 %) parmi 102 traités par une association médicochirurgi-
L’association caspofungine–amphotéricine B était soit sy- cale étaient vivants à un an, alors que ce n’était le cas que
nergique, soit additive, soit indifférente. L’effet de l’associa- pour 21 (36 %) de 58 patients traités uniquement par agents
tion voriconazole–caspofungine était surtout additif et la antifongiques. Toutefois l’interprétation de ces pourcentages
triple association caspofungine–flucytosine–amphotéricine doit être très prudente du fait du caractère rétrospectif de
B était constamment synergique sur différents isolats d’A. fu- cette étude ; on peut ainsi penser que seuls les patients
migatus [30]. Le Tableau 2 résume les conclusions des modè- pouvant supporter a priori une intervention chirurgicale ont
les animaux. En ce qui concerne les modèles d’endocardite à été confiés au chirurgien [1]. À noter cependant quelques
Candida sp., les posologies, souches et combinaisons testées observations de succès d’un traitement médical seul. Par
sont très variables selon les études, n’autorisant aucune exemple, une étude portant sur six cas d’endocardites sur
conclusion quant à la supériorité de telle ou telle association. prothèse à Candida analysés de manière prospective et sur
Pour les modèles d’endocardite à A. fumigatus, le principal 12 cas rapportés dans la littérature indique qu’en l’absence
message est celui de la remarquable efficacité du voricona- de complication la mortalité chez les patients traités par
zole, supérieure à celle de l’itraconazole, pour des posologies traitement médical prolongé seul (40 %) n’est pas plus élevée
journalières équivalentes, permettant la guérison de 100 % que celle des patients traités par une association médicochi-
des animaux [31]. rurgicale (33 %) [41]. On peut fortement supposer que le
L’amphotéricine B à la dose de 0,7–1 mg/kg par jour développement de nouveaux antifongiques, tels que la cas-
constitue le traitement médical de référence des endocardites pofungine ou le voriconazole, dont la place exacte dans le
fongiques [32]. Il est habituel d’utiliser de plus fortes doses traitement des endocardites fongiques n’a pas encore été
(1–1,5 mg/kg par jour) en cas d’endocardite sur prothèse définie, pourrait remettre en cause le dogme de la nécessité
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Tableau 2
Résultats tirés des modèles d’endocardite expérimentale concernant l’efficacité des antifongiques vis-à-vis de Candida sp. et A. fumigatus
Endocardite à Candida sp. :
Référence (modèle animal) Régimes thérapeutiques Résultats
Longman [43] (lapin, C. albicans et Fluconazole 10–20 mg/kg 14 jours Supériorité du fluconazole par rapport à AmB, flucytosine,
C. parapsilosis) AmB 3 mg/kg 14 jours AmB + flucytosine
Flucytosine 35 mg/kg 14 jours
Witt [44] (lapin, C. tropicalis et AmB 1 mg/kg IV 11–21 jours Efficacité équivalente de l’AmB et du fluconazole
C. parapsilosis) Fluconazole 100 mg/kg IP 11–21 jours Effet fongicide de l’AmB supérieur à celui du fluconazole
vis-à-vis de C. tropicalis
Perfect [45] (lapin, C. albicans) AmB 1 mg/kg ABLC à fortes doses le plus efficace
ABLC 10 mg/kg (FD)
ABLC 1 mg/kg (fD)
Chemlal [46] (lapin, C. albicans) AmB 10 mg/kg IP 7 jours Efficacité de l’AmB supérieure à celle de la flucytosine et du
Flucytosine 40 mg/kg tid IP 7 jours fluconazole
Fluconazole 100 mg/kg IP 7 jours
Sanati [47] (lapin, C. albicans) AmB 1 mg/kg IV 7–14 jours AmB seule ou en association efficace vs contrôles. Pas
Fluconazole 100 mg/kg IP 7–14 jours d’antagonisme entre fluconazole et AmB mais pas de
AmB + Fluconazole IP 7–14 jours bénéfice de l’association par rapport à l’AmB seule
Louie [39] (lapin, C. albicans) Fluconazole 42,5 mg/kg × 2/jour IV 1–21 jours AmB le plus actif. Antagonisme entre fluconazole et AmB.
AmB 1 mg/kg IV 1–21 jours Efficacité de l’association du fluconazole et de la flucytosine
Flucytosine 50 mg/kg IV 1–21 jours supérieure à celle de ces agents en monothérapies
Fluconazole + AmB 1–21 jours
Fluconazole + flucytosine 1–21 jours
Marchetti [48] (rat, C. albicans) Fluconazole 20–50 mg/kg IP 5 jours Pas de diminution des comptes fongiques avec les
AmB 1 mg/kg IP 5 jours monothérapies
Ciclosporine 10–20 mg/kg SC 5 jours Synergie entre fluconazole et ciclosporine
Fluconazole + ciclosporine
Louie [49] (lapin, C. albicans) AmB 1 mg/kg IV 2–21 jours Pré-exposition au fluconazole réduit l’activité fongicide de
Fluconazole 42,5 mg/kg IV 2–21 jours l’AmB
Endocardite à A. fumigatus
Référence (modèle animal) Régimes thérapeutiques Résultats
Longman [50] (lapin) AmB 3,0 mg/kg 9 jours Efficacité de l’itraconazole FD supérieure à celle de
Flucytosine 35 mg/kg 9 jours l’association amphotéricine B + flucytosine, elle-même
Itraconazole 2,5–3,5 mg/kg (fD), 5 mg/kg (FD) supérieure à celle des autres monothérapies
9 jours
AmB + Flucytosine 9 jours
Martin [31] (cobayes) Voriconazole PO 10, 7,5, 5 mg/kg × 2/jour 7jours Efficacité du voriconazole (10 ou 7,5 mg/kg) supérieure à
celle de l’itraconazole
Itraconazole PO 10 mg/kg × 2/jour 7 jours Voriconazole 10 mg/kg entraîne la guérison dans 100 % des
cas
fd, faible dose ; FD, forte dose ; AmB, amphotéricine B ; IP, intrapéritonéal.

d’une association médicochirurgicale systématique. Notam- jour [6,14,41]. En cas d’endocardite à Aspergillus, l’itraco-
ment, les échinocandines possèdent une activité conservée nazole était considéré comme l’agent le plus actif jusqu’à la
sur les souches de C. albicans sécrétrices de biofilms et mise sur le marché du voriconazole. L’intérêt des nouveaux
pourraient se montrer particulièrement avantageuses pour le antifongiques dans cette indication est probablement majeur
traitement d’infections associées à la production de biofilms et leur place mérite d’être évaluée.
telles que les endocardites [42]. En conclusion, les endocardites fongiques représentent
Du fait du fort taux de rechutes des endocardites fongi- une pathologie encore mal connue et de très mauvais pronos-
ques (de l’ordre de 30 % des survivants), survenant parfois tic. L’amélioration pronostique doit être obtenue grâce à un
plusieurs années après le premier épisode et après un traite- raccourcissement du délai diagnostique et à une optimisation
ment médical très prolongé [1], le traitement initial est sou- de la prise en charge thérapeutique. Nous mettons actuelle-
vent suivi par un traitement d’entretien à long terme ou à vie, ment en place une étude prospective visant à préciser les
surtout dans le cadre des endocardites sur prothèse, mais caractéristiques épidémiologiques, cliniques, et échographi-
certains auteurs recommandent un traitement d’entretien ques de ces endocardites, ainsi que la place des nouveaux
également en cas d’endocardites sur valve native [1,2]. Dans outils diagnostiques moléculaires, et à améliorer la prise en
le cadre des endocardites à Candida, l’habitude est d’utiliser charge thérapeutique et pronostique de cette affection, à l’ère
le fluconazole par voie orale à la dose de 200–400 mg par des nouvelles thérapeutiques antifongiques.
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