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Biologie médicale
[90-05-0065]

Bactéries des plaies infectées suite à morsure humaine

Michel Vergnaud
Service de microbiologie, centre hospitalier universitaire C ôte de Nacre, avenue de la C ôte-de-Nacre,
14033 C aen cedex France

Résumé
Les morsures humaines, fréquentes entre enfants, imposent de prendre en compte un risque
infectieux différent de celui des morsures animales, que ce soit vis-à-vis des virus (virus de
l'immunodéficience humaine [VIH]) ou des bactéries (Ekeinella corrodens, Actinobacillus
actinomycetemcomitans). Ces éléments peuvent modifier la stratégie diagnostique, mais
l'association bêtalactamine/ inhibiteur de bêtalactamase reste la référence thérapeutique.

© 2003 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

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INTRODUCTION

Dans tous les cas, face à une morsure d'origine humaine, il importe de prendre en compte les
risques de tétanos et de transmission virale, en particulier le virus de l'immunodéficience
humaine (VIH).

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ÉPIDÉMIOLOGIE

Il existe une effraction de la barrière cutanée, source de contamination par la flore orale de
l'individu en cause, la flore cutanée du mordu et la flore de l'environnement. Cela aboutit à une
blessure septique et une maladie d'inoculation.

Les morsures humaines touchent principalement l'enfant dès l'âge préscolaire et l'adolescent
(jeu, conflits, combats...).

La fréquence est estimée entre 1/1 000 et 1/10 000 aux États-Unis, mais elle est
vraisemblablement bien supérieure chez le jeune enfant.

Les garçons sont plus fréquemment touchés que les filles.

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CLINIQUE

Les lésions sont de gravité variable de l'abrasion à la lacération. Chez les adolescents, il peut
exister d'importantes destructions tissulaires.

Les morsures humaines sont plus fréquemment infectées que les morsures animales (un tiers
des cas). Les lésions graves peuvent se compliquer d'abcès, de cellulites, d'arthrites,
d'ostéomyélites, voire de septicémies. Parfois, on observe des amputations ou des ruptures
tendineuses

La localisation la plus fréquente est la main, et en particulier l'articulation


métacarpophalangienne. La gravité des surinfections est souvent en rapport avec le retard
habituel de la consultation.

On englobe dans les morsures humaines certains panaris dont la surinfection est d'origine
buccale. Enfin, les lésions secondaires à des coups portés sur la face au cours de combats
peuvent se surinfecter par la flore buccale personnelle, ceci correspondant à une automorsure.

Les signes d'accompagnement peuvent être évocateurs d'une étiologie : importance de la


douleur, délais bref pour le staphylocoque, cellulite diffuse pour le streptocoque, présence de
gaz pour Streptococcus milleri associé aux anaérobies (notamment Clostridium).

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BACTÉRIOLOGIE : PRINCIPALES BACTÉRIES ISOLÉES

La flore buccale humaine est comme toutes les flores de mammifères, très riche et diversifiée
(plus de 108 bactéries par millilitre de salive et plus de 100 espèces aérobies et anaérobies).

Les espèces les plus fréquemment retrouvées dans les surinfections sont [1] :

des bactéries aérobies :


streptocoques viridans (S. mitis) et bêtahémolytique (S. pyogenes) (30 à 90%
des cas);
entérocoques;
corynébactéries (30 à 40%);
staphylocoques dont S. aureus (10 à 50%);
Haemophilus sp. (aphrophilus/paraphrophilus) (10 à 20%);
Actinobacillus actinomycetemcomitans;
Eikenella corrodens (10 à 30%);
Capnocytophaga du groupe DF1;
Neisseria sp. (10 à 20%);
entérobactéries;

des bactéries anaérobies strictes qui sont présentes dans plus de 50% des cas :
Bacteroides (≫30%);
Fusobacterium;
Prevotella;
Porphyromonas;
Veillonella;
Peptostreptococcus;
Actinomyces;
Propionibacterium.

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DIAGNOSTIC BACTÉRIOLOGIQUE

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Les prélèvements sont réalisés sur milieu de transport type Stuart et ils sont ensemencés sur
des milieux multiples, enrichis (géloses au sang et gélose chocolat), incubés en aérobiose et en
anaérobiose et conservés et observés 72 heures au moins.

La multiplicité des espèces retrouvées est la règle (2 à 3 espèces aérobies et 2 à 3 espèces


anaérobies). L'utilisation de milieux spécifiques peut faciliter l'isolement de certaines espèces (E.
corrodens).

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SENSIBILITÉ DES ESPÈCES ISOLÉES AUX ANTIBIOTIQUES

L'étude in vitro peut être difficile pour certaines espèces de culture difficile et lente.

On retiendra la fréquence des germes résistants à la pénicilline par production de


bêtalactamases : staphylocoques, germes anaérobies.

E. corrodens est sensible aux pénicillines mais peu aux céphalosporines de 1re génération.

Références
[1] Griego RD, Rosen T, Orengo IF, Wolf JE Dog, cat, and human bites: a review. J Am Acad
Dermatol 1995 ; 33 : 1019-1029

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