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Biopsie médullaire osseuse


A. Le Tourneau, C. Marzac

La biopsie médullaire est de plus en plus courante en pratique quotidienne. Son interprétation nécessite
une bonne connaissance de l’histologie normale de la moelle osseuse, un minimum d’acquis en
hématologie et une étroite collaboration avec cytohématologistes et cliniciens. La qualité de l’approche
diagnostique dépend, avant toute interprétation, de la qualité du préleveur et de celle des préparations
histologiques, nécessitant une technique rigoureuse.
© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Biopsie médullaire ; Moelle osseuse ; Technique histopathologique

Plan périoste en vérifiant par aspiration l’absence de piqûre vascu-


laire. Le périoste est alors soigneusement anesthésié à l’aide de
¶ Technique de prélèvement 1 piqûres multiples réparties sur une zone d’environ 1 cm de
Mise en condition du patient 1 diamètre. Le trocart est introduit selon le même trajet que lors
Mode opératoire 1 de l’anesthésie. Une petite ouverture cutanée au bistouri est
Complications 1 souvent nécessaire. Il est crucial de piquer strictement la zone
Contre-indications 2 périostée qui a été anesthésiée. Lorsque l’on rencontre la
résistance de l’os, on impacte légèrement celui-ci puis on retire
¶ Indications 2
le mandrin et on enfonce progressivement le trocart sur 2 à
Indications certaines 2
3 cm. Il est inutile d’aller plus loin. La taille du cylindre
Indications plus ponctuelles (au cas par cas) 2
biopsique est évaluée à l’aide de la jauge fournie avec le trocart.
¶ Devenir du prélèvement 2 Avant de retirer le trocart, il faut détacher la biopsie en
Technique histopathologique 2 effectuant un mouvement circulaire lent puis ressortir progres-
Résultats 2 sivement selon un mouvement spiroïdal. Si elle est réalisée
¶ Conclusion 5 brutalement, cette phase est douloureuse. Le cylindre biopsique
est ensuite poussé délicatement hors du trocart. Il faut alors en
apprécier la longueur et la couleur avant de le plonger dans un
fixateur. Si le fragment est jugé défectueux, on profite de
■ Technique de prélèvement l’anesthésie pour réaliser une deuxième biopsie, au même
endroit, dans une direction un peu différente. Avant la fixation,
La biopsie ostéomédullaire consiste à prélever un cylindre de
tissu osseux spongieux avec la corticale à l’aide d’un trocart. on peut auparavant pratiquer une apposition de la biopsie
Ainsi seront prélevés à la fois travées osseuses et tissu hémato- destinée à la lecture cytologique immédiate mais il y a un risque
poïétique. La réalisation de ce geste invasif nécessite un d’altérer le prélèvement. Il est donc préférable de réaliser
opérateur entraîné. Son indication doit être précise [1-3]. simultanément une aspiration médullaire qui permet en outre
de faire l’ensemble du bilan complémentaire. Il existe des
dispositifs permettant d’extraire la biopsie en laissant le trocart
Mise en condition du patient en place ce qui rend cette phase indolore pour le patient et
L’examen se déroule toujours dans des conditions d’asepsie permet à l’opérateur de réaliser l’aspiration médullaire dans le
stricte et sous anesthésie locale pratiquée à la lidocaïne injecta- même temps, mais celle-ci est partiellement hémodiluée.
ble en l’absence de contre-indication. Une prémédication avec L’ouverture cutanée peut être suturée ou bien les berges sont
un anxiolytique ou un hypnotique doit être proposée au simplement rapprochées à l’aide d’un Stéristrip®. Le pansement
patient. Elle est souvent associée à l’inhalation peropératoire de doit être stérile, compressif et occlusif. Le patient reste allongé
protoxyde d’azote qui diminue la perception douloureuse par le 30 minutes en compression sur un sac de sable puis conserve
patient. On utilise un trocart à usage unique de 8 gauges chez
son pansement durant 48 à 72 heures. Les bains sont proscrits
l’adulte et 11 gauges chez l’enfant.
durant cette période.
Le geste est pratiqué dans la crête iliaque postérieure au
niveau de l’épine iliaque postérosupérieure. Lorsque le malade
ne peut s’allonger sur le ventre, on est amené à prélever la crête Complications
iliaque antérieure. Le déroulement doit être expliqué au malade
Liées au geste lui-même : en principe nulles si le repérage
avant et pendant le geste.
anatomique lors de la palpation puis de l’anesthésie est correct.
Néanmoins il peut arriver de toucher les masses musculaires
Mode opératoire adjacentes (muscles grand dorsal et grand fessier), l’articulation
Les épines iliaques sont d’abord repérées à la palpation. sacro-iliaque, voire de léser un petit vaisseau sanguin ou même
L’anesthésie plan par plan est pratiquée avec soin jusqu’au le nerf sciatique en cas de trajet inhabituel de celui-ci.

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Infectieuses : elles sont rarissimes (abcès, cellulite) si les se fait après fixation. La biopsie est plongée dans un décalci-
conditions d’asepsie sont bien respectées. Il faut être particuliè- fiant, le plus utilisé étant le RDO®, qu’on laisse agir au maxi-
rement vigilant chez le patient immunodéprimé. mum 1 heure.
Hémorragiques : des hématomes d’apparition retardée peu- L’inclusion de la biopsie fixée et décalcifiée se fait en
vent survenir lorsqu’il existe un trouble de l’hémostase. paraffine après un cycle de déshydratation (VIP E150). Pour une
inclusion correcte, tous les accessoires doivent être à 56 °C.
Contre-indications La réalisation de coupes fines (3 mu) à partir de ces blocs de
Anomalies de l’hémostase non corrigées : à titre indicatif, il paraffine est aussi facile à obtenir qu’à partir de n’importe quel
faut au moins 50 G/l en plaquettes et un taux de prothrombine tissu biopsié, si la fixation, la déshydratation et la décalcifica-
supérieur à 50 % avec un temps de céphaline + activateur tion ont été correctement effectuées.
normal. La réalisation d’un temps de saignement est inutile. Les colorations requises sont les colorations de routine en
Liées à l’anesthésie. histopathologie : HES, Giemsa, PAS, Perls et coloration argenti-
Ostéoporose intense (risque fracturaire), antécédent de que selon Gordon-Sweet. Seule la coloration de Giemsa
fracture de l’aile iliaque, zones de radiothérapie. demande un réel effort d’apprentissage de la part des techni-
ciens. Cette coloration est indispensable car elle seule permet
une étude précise des différentes populations cellulaires de la
■ Indications moelle osseuse. Selon l’orientation diagnostique, on peut
effectuer différentes autres colorations (Ziehl, Grocott, Bleu
L’examen de la moelle hématopoïétique complète l’hémo- Alcian, Rouge Congo).
gramme. Il associe souvent, en clinique, aspiration médullaire et Une étude immunohistochimique, voire en hybridation in
biopsie médullaire. Cette double approche apporte un maxi- situ, est réalisée lorsqu’elle est susceptible d’aider au diagnostic.
mum d’informations sur la moelle osseuse dans de nombreuses
Ces dernières techniques sont faites sur des coupes étalées sur
pathologies. Si l’aspiration permet rapidement une analyse
lames gélatinées ou silanées pour éviter les décollements lors des
cytologique très précise, la biopsie analyse les cellules dans leur
prétraitements. La technique d’immunohistochimie utilisée est
contexte tissulaire, sur un plus grand volume de matériel,
par exemple une technique de type complexe streptavidine-
précisant mieux la richesse cellulaire et pouvant détecter des
biotine-peroxydase (SABC).
lésions focales. Elle est indispensable dans toutes les conditions
L’obtention des premiers résultats demande au minimum
où l’aspiration est dite « blanche ».
24 heures.
Indications certaines Résultats
Diagnostic d’aplasie médullaire.
Diagnostic des syndromes myéloprolifératifs chroniques avec Méthode d’analyse
fibrose.
L’analyse histopathologique d’une biopsie ostéomédullaire
Diagnostic de syndrome myélodysplasique ou de leucémie
doit se faire de façon précise et rigoureuse, en étudiant systéma-
aiguë à moelle pauvre et/ou avec fibrose.
tiquement chacun des composants. Les principaux éléments
Bilan d’extension des lymphomes.
Bilan d’extension des tumeurs « à petites cellules rondes » de sont présents dans tout compte-rendu. La synthèse, intégrant les
l’enfant (neuroblastome, tumeur neuroectodermique primitive données, indispensables, cliniques et biologiques, aboutit à une
[PNET]). conclusion diagnostique.
Recherche de granulomes, de micro-organismes. La qualité du prélèvement est appréciée sur la taille de la
Suspicion de maladie de surcharge. biopsie, l’intégrité et le nombre d’espaces médullaires prélevés.
Diagnostic différentiel entre néoplasies hématopoïétiques et L’étude morphologique analyse les travées osseuses puis les
diverses autres tumeurs infiltrant la moelle osseuse. espaces médullaires. Sont notées les modifications du tissu
conjonctif de soutien (œdème, hémorragie, nécrose). La répar-
tition de la moelle hématopoïétique est évaluée ainsi que la
Indications plus ponctuelles (au cas par cas) richesse médullaire globale, en les interprétant en fonction de
Investigation de cytopénies. l’âge. L’équilibre entre les différentes lignées hématopoïétiques
Diagnostic et suivi des lymphomes, myélomes et gammapa- et leur morphologie est noté. Est également précisée l’impor-
thies monoclonales, syndromes myéloprolifératifs chroniques et tance des populations macrophagique, lymphoïde, plasmocy-
myélodysplasiques, leucémies aiguës. taire et mastocytaire. L’analyse de la trame de soutien, à la
Recherche de métastases. recherche d’une myélofibrose, se fait sur la coloration argenti-
Bilan d’une altération de l’état général, d’une fièvre prolon- que. On note la présence de toutes lésions et cellules anormales
gée, d’un syndrome inflammatoire non expliqués. en précisant leur topographie et leur importance (granulomes,
amylose, blastes, cellules lymphomateuses, métastases).
■ Devenir du prélèvement L’analyse immunohistochimique est guidée par les hypothè-
ses diagnostiques faites sur les colorations de routine, en
confrontation avec les données cliniques. De ces hypothèses
Technique histopathologique dépend le choix des anticorps qui seront utilisés, la plupart des
Le premier souci du pathologiste qui va recevoir la biopsie anticorps commercialisés étant utilisables sur coupes de tissus
médullaire osseuse est d’obtenir d’excellentes préparations fixés et inclus en paraffine. Les marquages obtenus, membra-
histologiques. À condition d’utiliser une technique rigoureuse, naires, cytoplasmiques ou nucléaires, couplés à la morphologie,
n’importe quel laboratoire, n’importe quel technicien bien permettent de caractériser tant les lignées hématopoïétiques
formé à l’histopathologie de routine, peut obtenir de bonnes (granuleuse, histiomonocytaire, érythroblastique, mégacaryocy-
préparations histologiques. taire, mastocytaire) que les cellules accessoires de l’immunité, les
Comme pour tout prélèvement tissulaire, le temps de la cellules lymphoïdes B et T, les protéines virales et d’identifier les
fixation est essentiel. Elle doit être immédiate, dans une métastases de toute origine. Ils peuvent révéler en outre des
quantité suffisante de fixateur (10 fois le volume de la biopsie) paramètres d’intérêt diagnostique ou pronostique comme la
et pour une durée minimale de 2 à 4 heures. Les deux fixateurs monotypie d’une population lymphoïde B (sécrétion d’une
qui donnent des résultats fiables sont la solution de formol à seule chaîne légère d’immunoglobuline kappa ou lambda),
10 % et la solution aqueuse de Bouin. Les autres fixateurs ne l’expression de protéines régulatrices (cycline D1) ou d’oncogè-
donnent pas toujours une morphologie satisfaisante ou compli- nes (bcl2) ou encore le pourcentage de cellules en cycle (Ki67).
quent la réalisation de techniques complémentaires utiles.
Le deuxième temps aussi essentiel est la décalcification qui Moelle osseuse normale (Fig. 1)
doit être courte et efficace, sans entraîner de destruction des Les espaces médullaires, délimités par des travées d’os
structures cellulaires, des antigènes et des acides nucléiques. Elle lamellaire anastomosées, contiennent du tissu adipeux au sein

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Figure 2. Aplasie médullaire (HES). La moelle est très pauvre.

Figure 1. Moelle osseuse normale. A. HES : aspect d’ensemble. B.


Giemsa : répartition normale des lignées hématopoïétiques.

duquel se trouvent les cellules de l’hématopoïèse, soutenu par


un tissu conjonctivovasculaire.
La richesse médullaire est définie par le pourcentage du tissu
hématopoïétique par rapport à l’ensemble du tissu médullaire
non osseux. Chez l’adulte, une cellularité d’environ 50 % est
considérée être dans les normes. Elle est plus élevée chez
l’enfant, plus pauvre et de répartition hétérogène chez le sujet
âgé.
Les cellules de l’hématopoïèse sont étroitement mêlées, mais
adoptent une certaine topographie selon les différentes lignées.
Les érythroblastes polychromatophiles et acidophiles représen-
tent la majorité de la population érythroblastique. Ils se
regroupent en amas à distance des travées osseuses. La lignée
granuleuse est caractérisée par la localisation juxtatrabéculaire
des éléments les plus immatures, les cellules en voie de matu- Figure 3. Thrombocytémie essentielle (HES). Hyperplasie de la lignée
ration se différenciant vers le centre des espaces médullaires. Les mégacaryocytaire avec des mégacaryocytes en amas et d’aspect géant.
mégacaryocytes sont dispersés et ne forment pas d’amas. Ils
siègent au contact des sinus veineux, à distance des travées • les pancytopénies à moelle osseuse pauvre ou aplasies
osseuses. médullaires. La biopsie médullaire osseuse est indispensable
Histiocytes-macrophages, lymphocytes, plasmocytes et au diagnostic d’aplasie (Fig. 2), qui n’est que suspecté sur
mastocytes s’observent tous, à très faible taux, dans une moelle l’hémogramme et le myélogramme. Elle seule, en effet,
normale. démontre la pauvreté cellulaire sévère de la moelle osseuse et
exclut les autres causes de pancytopénie.
Principales pathologies (Fig. 2–9) Dans l’exploration des hyperplasies, la biopsie ostéomédul-
Modifications histopathologiques quantitatives non laire contribue à établir le diagnostic différentiel avec un
néoplasiques des lignées myéloïdes (cytopénies, hyperplasies) syndrome myéloprolifératif chronique (Fig. 3).
Il existe différents types de cytopénie : à moelle infiltrée Lésions inflammatoires de la moelle osseuse
d’origine centrale, à moelle pauvre d’origine centrale ou à Qu’il s’agisse de foyers de nécrose, de granulomes histiocytai-
moelle riche soit d’origine centrale (hématopoïèse inefficace), res ou épithélioïdes, d’histiocytose érythrophagocytaire, ces
soit d’origine périphérique (régénération médullaire après lésions s’observent habituellement au cours de diverses infec-
destruction des éléments sanguins périphériques). Dans ce vaste tions bactériennes, virales, mycosiques ou parasitaires. Elles
cadre, la biopsie ostéomédullaire est plus performante que le peuvent être focales, passant inaperçues en cytologie. Des
myélogramme dans deux circonstances principales : lésions morphologiques identiques peuvent être induites par des
• les cytopénies à moelle osseuse infiltrée dues à une insuffi- agents étiologiques différents et un même agent étiologique
sance médullaire induite par une infiltration néoplasique peut être responsable de lésions différentes. La recherche
étendue, souvent associée à une fibrose : lymphomes, métas- d’agents pathogènes est de ce fait un souci constant puisqu’elle
tases, leucémies, lésions inflammatoires (granulomes) ; va orienter le traitement mis en œuvre. Elle repose sur des

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Figure 6. Amylose (PAS). Épaississement de la paroi d’un vaisseau par


des dépôts de substance amyloïde.

Figure 4. Cryptococcose chez un patient VIH+. A. HES : nombreuses


levures dans les macrophages. B. Grocott : meilleure caractérisation des
levures colorées en noir avec cette technique.

Figure 7. Lymphome folliculaire. A. HES : minime localisation tumorale


Figure 5. Maladie de Gaucher (PAS). Accumulation de macrophages dont la topographie juxtatrabéculaire osseuse est très évocatrice de ce
dont le cytoplasme, d’aspect lamellaire, est très évocateur de cette mala- type de lymphome. B. Gordon-Sweet : le territoire tumoral est souligné
die. par une myélofibrose localisée.

colorations spéciales (PAS, Bleu Alcian, Grocott, Ziehl-Neelsen) hodgkiniens, lymphome de Hodgkin, métastases), être liées à la
(Fig. 4), voire sur des techniques d’immunohistochimie, prise de médicaments ou apparaître après transplantation de
d’hybridation in situ ou même de polymérisation en chaîne moelle osseuse.
(PCR).
À côté des multiples agents infectieux, il faut insister sur le Maladies par surcharge
fait que certaines de ces réactions inflammatoires peuvent aussi La biopsie ostéomédullaire est plus appropriée que le myélo-
être induites par des proliférations tumorales (lymphomes non gramme dans le diagnostic des maladies par surcharge, qu’elles

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Figure 8. Lymphome à cellules B de la zone marginale (IHC). La


localisation intrasinusale de la population tumorale exprimant CD20 est
très évocatrice de ce type de lymphome.

soient cellulaires (maladie de Gaucher [Fig. 5]) ou extracellulai-


res (amylose [Fig. 6]).
Syndromes myéloprolifératifs chroniques, syndromes
myélodysplasiques et leucémies aiguës
Ils ne représentent pas des indications privilégiées de la
biopsie médullaire osseuse. Dans ce type d’affections, le myélo-
gramme est en effet dans l’ensemble plus performant grâce à Figure 9. Métastase d’un adénocarcinome mammaire. A. HES : les
une analyse cytologique plus précise. La biopsie est surtout utile cellules tumorales se disposent en travées au sein d’une fibrose. B. IHC : les
dans le cas de moelles pauvres et/ou de fibrose médullaire. cellules tumorales présentent une expression nucléaire de récepteurs à la
progestérone.
Lymphomes
La biopsie ostéomédullaire tient une place essentielle au cours
des lymphomes. Outre son rôle diagnostique, surtout lorsque les ■ Conclusion
lésions sont focales (Fig. 7) ou s’accompagnent d’une fibrose, L’étude histologique de la moelle osseuse peut mener à des
elle permet aussi de quantifier l’infiltrat tumoral, le plus souvent diagnostics très variés notamment dans les domaines de
de le classer en fonction de sa morphologie (cytologique et l’hémato-oncologie, des maladies infectieuses ou de la médecine
architecturale) (Fig. 8) et de son phénotype et d’en assurer le interne. Pour ce faire, il est cependant nécessaire d’optimiser les
suivi sous traitement. Son rôle est identique dans l’exploration conditions préanalytiques et analytiques du prélèvement.
des gammapathies monoclonales et myélomes.
Autres tumeurs
Quant au diagnostic des autres tumeurs avec atteinte médul- ■ Références
laire osseuse (mastocytoses, histiocytoses tumorales, métastases),
[1] Audouin J, Delacrétaz F, Diebold J, Dumont J, Le Tourneau A, Meugé-
il est beaucoup plus du ressort de la biopsie que de l’aspiration Moraw C. La biopsie médullaire osseuse en pratique quotidienne. Col-
médullaire, notamment en raison de la fibrose qui leur est lection Le Pathologiste. Paris: Elsevier; 2004.
presque constamment associée. En cas de métastase, l’origine de [2] Bain B, Clark DM, Lampert LA, Wilkins BS. Bone marrow pathology.
la tumeur primitive peut parfois être précisée sur la morphologie London: Blackewell Science; 2001.
du tissu tumoral (différenciation) et/ou de certaines données [3] Jaffe ES, Harris NL, Stein H, Vardiman JW. World Health Organization
immunohistochimiques (récepteurs hormonaux, antigène Classification of Tumours. Pathology and genetics of tumours of
spécifique de prostate par exemple) (Fig. 9). hematopoietic and lymphoid tissues. Lyon:IARC Press;2001.

A. Le Tourneau, Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier (agnes.letourneau@htd.ap-hop-paris.fr).


Service d’anatomie pathologique, Hôtel-Dieu, 1, Place du Parvis-Notre-Dame, 75004 Paris, France.
C. Marzac, Assistant hospitalo-universitaire.
Laboratoire d’hématologie, Hôtel-Dieu, 1, Place du Parvis-Notre-Dame, 75004 Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Le Tourneau A., Marzac C. Biopsie médullaire osseuse. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Encyclopédie
Médico-Biologique, 90-15-0020, 2006.

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