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SEMIOLOGIE DU GENOU

RAPPEL ANATOMIQUE : LE GENOU


RAPPEL ANATOMIQUE : LE GENOU
Creux poplité
LES LIGAMENTS CROISES
LCP
MÉNISQUES

Ménisque Ménisque
interne externe
Signes fonctionnels
• Douleur
– Siège, irradiations
– Chronologie: ancienneté, horaire
– Nature et intensité
– Circonstances

• Impotence
– Permanente
– Paroxystique
• Blocage
• Dérobement
Signes physiques
Inspection
• Statique:
– Normale
– Troubles statiques
Signes physiques
Inspection
• Dynamique
– Bascule du genou (lié à arthrose=tardif, ligamentaire=apparition précoce)

• Aspect des genoux


– Normal
– Pathologique
• Épanchement genou
• Tuméfactions s’étendant au delà cavité du genou
Signes physiques
Inspection

Kyste de l’articulation
Kyste ménisque externe
péronéo-tibiale
Signes physiques
Inspection
• Aspect genou pathologique

Encoche sus-rotulienne : rupture du tendon du quadriceps

• Amyotrophie
Signes physiques
Inspection

Gros hygroma prérotulien


Signes physiques
Palpation

• Tous les plans (superficiel > profondeur)


• État de la synoviale
• Choc rotulien
• Points douloureux
– rotule, interligne, condyles, tendons, ligaments
• Creux poplités
• Mensurations
Recherche épanchement choc rotulien
Kyste poplité
Signes physiques
Étude des mouvements

• Flexion extension
– Se mesure en prenant extension complète = 0

– Flexion complète = 150 ° (talon poussé à la fesse)


– Flexion active ne dépasse pas 135° (Goniomètre)
– Examen comparatif
– Extension complète sinon flexum

• Rotations
• Mouvements contrariés
Signes physiques
Les mouvements anormaux

• Le syndrome méniscal
– Recherche points douloureux
– Cri du ménisque
– Signe de Mac Murray
– Signe d ’Apley (Griding test)
Le syndrome méniscal

• Histoire clinique associant un traumatisme initial et


parfois un épisode de blocage aigu suivi d’un
intervalle libre chez un sujet sportif de moins de 35
ans

• Des crises articulaires douloureuses surviennent pour


un même mécanisme et se reproduisent à des
intervalles variables pour des accidents de plus en
plus bénin, mais toujours de même type
Le syndrome méniscal
• Douleur réveillée à la pression
– Genou à 90°
Le syndrome méniscal
• La manoeuvre de Mac Murray
– Flexion forcée en rotation externe
– Compression de l’interligne interne
– Réveille la douleur du ménisque interne
Le syndrome méniscal

• Signe d ’Apley (Grinding Test)


Signes physiques
Les mouvements anormaux

• Le syndrome rotulien
– Signes fonctionnels
– Douleurs à la percussion
– Douleur au palper rotulien
– Signe du rabot
– Douleur à l’extension contrariée
Palpation rotule
LES GROS GENOUX
Résultent de l'accumulation dans la cavité synoviale, d'un excès de
liquide synovial (hydarthrose), de sang (hémarthrose) ou de pus
(pyoarthrose).
1. HYDARTHROSE : la membrane synoviale, dans certaines affections,
sécrète du liquide synovial en quantité excessive : inflammation post-
traum, après étirements ligamentaires ou contusions, dans les
polyarthrites rhumatoïdes, les synovites villo-nodulaires, les lésions
anciennes des ménisques, l'arthrose...
Mise en évidence = recherche signe du "choc rotulien".
2. HÉMARTHROSE

Accumulation sang dans le genou après traumatisme si rupture d'éléments


vascularisés : ligaments croisés (en particulier le LCA) ou lésions ostéo-
chondrales.
Une grosse hémarthrose sous tension doit être ponctionnée ou évacuée au cours
d'une arthroscopie (procédé qui a l'avantage de permettre un lavage de
l'articulation et une exploration directe).
3. ARTHRITES A PYOGÈNES

Arthrites du genou = assez rares. Proviennent parfois d'une ostéite du fémur ou du tibia, par
contiguïté. Parfois consécutive à intervention chirurgicale ou plaie traumatique. Parfois
arthrites par voie hématogène.
- Début brutal et très douloureux ;
- Épanchement sous tension ;
- Cul-de-sac sous-quadricipital très sensible
- Mouvements impossibles.
- Signes généraux avec fièvre.
Ponction : vider articulation et calmer douleur + examen bactériologique et antibiogramme.
Traitement = immobilisation plâtrée de courte durée) + antibiotiques.
AFFECTIONS DU GENOU LES PLUS FRÉQUENTES
I. OSTÉOCHONDRITES DU GENOU
• Appartiennent à ce que l'on appelle ostéochondroses de
croissance. Apparaissent après l'âge de 10 ans chez le garçon.
Localisation la plus fréquente = condyle interne, moins souvent
condyle externe et rotule. C’est une nécrose osseuse
avasculaire localisée, cause inconnue, détachant à terme un Corps étranger libre dans l’articulation

fragment ostéo-cartilagineux en bloc, mobile dans l'articulation


(ostéochondrite disséquante).

• Signes cliniques
- Au début, il y a des douleurs avec parfois une hydarthrose.
- Il existe parfois une instabilité qui peut s'expliquer par la mobilité
du fragment.
II. PATHOLOGIE DE L'APPAREIL EXTENSEUR DU GENOU

Extension genou permise par le système extenseur : quadriceps, tendon quadricipital,


rotule et tendon rotulien inséré sur TTA. Faiblesse de ce système entraîne instabilité
par insuffisance du verrouillage du genou.
II.1. L'AMYOTROPHIE DU QUADRICEPS = cause la plus fréquente d'instabilité du genou.
Peut être due à :
- genoux douloureux et inflammatoires
- compression du nerf crural innervant le muscle (compression d'origine discale)
- séquelles de poliomyélite
- Diabète
- autres affections neurologiques telles que les myopathies.
II. PATHOLOGIE DE L'APPAREIL EXTENSEUR DU GENOU

II.2. LES RUPTURES DU SYSTÈME EXTENSEUR


A. Les ruptures hautes : apanage des sports à hauts risques comportant des sauts.
a. L'arrachement de l’EIAI : survient chez l'adolescent. Suspectée sur une douleur
siégeant très haut en avant la hanche. Diagnostic aisé avec une Rx correcte qui
montre un petit fragment osseux détaché au-dessus de la hanche. Tous les
mouvements mettant en jeu le quadriceps réveillent la douleur, surtout si la
hanche est en extension.
Traitement = repos complet au lit, hanche en légère flexion pendant 3 semaines,
ou chirurgie si écart interfragmentaire ≥ 1cm.
II. PATHOLOGIE DE L'APPAREIL EXTENSEUR DU GENOU

b. Les ruptures musculaires hautes du quadriceps : ruptures


rares. Dans ces cas, on peut voir le corps musculaire se rétracter et
créer une déhiscence, véritable coup de hache, visible ou perceptible
à la palpation. Cette déhiscence est rapidement comblée par un
hématome qui, secondairement, s'organisera en tissu fibreux.

L'examen clinique suffit pour faire le diagnostic. On peut aussi faire la


preuve de la rupture avec l'échographie et l’IRM. Aspect de la dépression visible sur la peau
Traitement en urgence sur le terrain = compression et glaçage + arrêt
du sport pour permettre la cicatrisation.
II. PATHOLOGIE DE L'APPAREIL EXTENSEUR DU GENOU

B.Les ruptures basses du quadriceps : adolescent et adulte âgé. Deux tableaux différents :

• Le décollement de la rotule ou décalottement quadricipital de l'adolescent =


arrachement des fibres du tendon du quadriceps insérées sur la rotule, au cours d’un

traumatisme avec contraction contrariée. Traitement = chirurgical = réinsertion des fibres du

tendon + immobilisation plâtrée de 6 semaines, en extension, puis d'une rééducation progressive


II. PATHOLOGIE DE L'APPAREIL EXTENSEUR DU GENOU

• Rupture du tendon du quadriceps : très souvent chez

l’adulte âgé parfois sur un traumatisme minime ou au

cours d'une simple chute. Impotence complète avec une

impossibilité d'extension active du genou, dépression


Aspect pré opératoire et per opératoire d’une rupture
du tendon du quadriceps
sus-rotulienne caractéristique à la palpation, qui suffit

pour le diagnostic. Traitement = suture chirurgicale +

immobilisation en extension pendant 6 semaines.

Séquelles après une rupture négligée :


encoche sus-rotulienne, quadriceps en
boule et rotule basse
II. PATHOLOGIE DE L'APPAREIL EXTENSEUR DU GENOU

C. Ruptures du tendon rotulien : 2 formes = ruptures intra


tendineuses et arrachement insertion osseuse du tendon. Sont
rares et surviennent plutôt sur un tendon fragilisé par une
tendinite.
- Les ruptures intra tendineuses : on a une impotence totale de
l'extension active du genou. L'examen montre une déhiscence au
Rupture du tendon rotulien : rotule haute, aspest opératoire
niveau du tendon et une rotule haute. La radiographie confirme et suture protégée par un cerclage métallique

l'ascension de la rotule. Le traitement chirurgical s'impose :


suture directe du tendon, protégée par un cadrage métallique.
II. PATHOLOGIE DE L'APPAREIL EXTENSEUR DU GENOU

- L'arrachement de la TTA : forme particulière de rupture du


tendon rotulien, survennant surtout chez l'adolescent.
Traitement = ostéosynthèse par une vis. Guérison habituelle
mais séquelles p o s s i b l e s si lésion du cartilage de croissance
(épiphysiodèse) pouvant aboutir à la constitution progressive
Tout arrachement de la tubérosité tibiale doit être fixé
d'un genu recurvatum. chirurgicalement (en ménageant la plaque conjugale)
II. PATHOLOGIE DE L'APPAREIL EXTENSEUR DU GENOU

D. Les fractures de la rotule


Dues à un choc direct sur le genou fléchi (accident du tableau de bord). Plusieurs types de fractures
sont possibles :
- Fractures extra-articulaires de la pointe
- Fractures articulaires : transversale simple, comminutives, ou verticales du bord externe
III. FRACTURES DE L'EXTRÉMITÉ INFERIEURE DU FÉMUR

• Mécanisme : surviennent après un choc direct, le plus souvent.


Plusieurs types de fractures sont individualisées : fractures supra-
condyliennes extra-articulaires, fractures articulaires.
• Examen clinique : IFA, gros genou douloureux, déformation
possible. Rechercher des complications vasculo-nerveuses.

Fractures sus et inter-


condyliennes, articulaires et
souvent très déplacées.

Fracture unicondylienne sagittale de Trélat


Fracture unicondylienne horizontale de Hoffa
IV. FRACTURES DE L'EXTRÉMITÉ SUPÉRIEURE DU TIBIA

• Mécanisme : compression axiale verticale, ou compression latérale.


Deux variétés principales de traits de fractures :
* fractures «séparation» : trait oblique ou vertical, avec déplacement du
Fracture bitubérositaire
fragment vers le bas
* fractures «tassement» : la surface articulaire s'enfonce dans l'os
spongieux sous-jacent.
* L'association des 2 types de fractures est fréquente.
Fr. spinotubérositaires externes et internes
• Signes : gros genou douloureux post-traumatique, déformé + IFA.
Rechercher lésions associées ligamentaires, méniscales, vaisseaux et nerfs
périphériques. Rx et TDM ++
• Traitement souvent chirurgical. Fracture-séparation externe et interne
V. LES LESIONS MENISCOLIGAMENTAIRES

• Lésions en augmentation du fait de sport à risque

• Lésions méniscales fréquentes et relativement banales.

• Evolution vers instabilité chronique et arthrose

• Traitement variable : abstention, résection ou suture pour les ménisques

• Chirurgie et/ou rééducation dans les lésions du LCA.


V.1. LESIONS MENISCALES TRAUMATIQUES

V.1.1. Lésions du ménisque interne

• Fissures verticales
• Fissures horizontales
• Languettes
• Kystes
Examen clinique

Point méniscal
interne

Grinding test (Appley)


Test de Mc Murray
Défaut d’extension ou blocage
V.1.2. Lésions du ménisque interne

• On peut voir les mêmes lésions que du coté interne


• Fissures transversales plus fréquentes
• Lésions malformatives
• kystes
Signe de CABOT

Douleur sur le ménisque externe dans la position du chiffre 4


V.2. LESIONS LIGAMENTAIRES

➢Etiologie : un sport avec pivot contact est en cause dans la


très grande majorité des cas (football Rugby ski)

➢Mécanismes = HYPEREXTENSION NON APPUYEE :

• Contraction du quadriceps

• Translation tibiale antérieure violente

• Rupture du LCA sur le toit de l’échancrure

• Ex: shoot dans le vide au foot


V.2.1. Entorses internes

Mécanisme = Valgus-Flexion-Rotation Externe


V.2.2. Entorses externes

Varus-flexion-rotation interne
DIAGNOSTIC D’ UNE LESION FRAICHE

L’interrogatoire et l’examen clinique suffisent à affirmer le diagnostic


dans l’immense majorité des cas, d’autant plus que le patient est vu tôt
après l’accident.
INTERROGATOIRE

- Age
- Niveau sportif : C.L.A.S = Compétition- Loisir - Actif – Sédentaire
- Antécédents traumatiques du genou
- Circonstances de l’accident :

* Circonstances de survenue (Match - entraînement)

* Mécanisme +++
INTERROGATOIRE

-Notion de craquement

-IFT ou partielle

-Douleur vive

-Sensation d’instabilité avec déboîtement

articulaire à la reprise du sport

-Épanchement
SIGNES EN FAVEUR D’UNE ENTORSE GRAVE

• Douleur syncopale

• Craquement audible

• Déboîtement articulaire

• Sensation d’une instabilité articulaire imposant l’arrêt de la


compétition

• Gonflement rapide du genou.


EXAMEN CLINIQUE

L’examen clinique sera parlant s’il est pratiqué immédiatement après l’accident

Il est obligatoirement comparatif et intéresse les 2 genoux.


EXAMEN CLINIQUE

• Lésions cutanées

• Gonflement articulaire

• Avalement de la tubérosité tibiale antérieure

• Choc rotulien

• Points douloureux au niveau des insertions ligamentaires et au niveau des


interlignes articulaires

• Morphotype du genou
EXAMEN CLINIQUE

• Mobilité du genou limitée et douloureuse

• Recherche d’un flexum du genou = comblement de


l’échancrure inter condylienne par une anse de seau méniscale
ou un moignon de LCA.
EXAMEN CLINIQUE

Recherche des mouvements anormaux :

C’est le moment le plus important de l’examen clinique. Cette recherche nécessite


parfois le recours à une ponction évacuatrice de l’hémarthrose pour quelle soit
réalisable :
LAXITE LATERALE : mouvement de latéralité : stress en valgus et en varus à la
recherche d’un bâillement articulaire signant une atteinte de LLI ou LLE
LAXITE ANTERIEURE
▪ Tiroir antérieur en légère flexion 20° : consiste à imprimer une
avancée du tibia sur le fémur. Ce tiroir peut s’exprimer par un arrêt dur
signant l’intégrité de LCA ou un arrêt mou en cas de rupture: signe de
Trillat Lachmann : test très fiable d’une atteinte du LCA
LAXITE ANTERIEURE

◼ Tiroir antérieur à 70 ou 90° de


flexion : recherche une atteinte du LCA
LAXITE ANTERIEURE

◼ Ressauts rotatoires
il s’agit d’une perception d’un ressaut traduisant la
subluxation du plateau tibial interne ou externe sous le
condyle fémoral : c’est un signe pathognomonique d’une
atteinte du LCA.
LAXITE POSTERIEURE

AVALEMENT DE LA TTA
Recul de la tubérosité tibiale antérieur spontanément
LAXITE POSTERIEURE

■ TIROIR POSTÉRIEUR : recherché à 70 ou 90° de


flexion traduit une rupture du LCP mais n’est pas
toujours présent
LAXITE POSTERIEURE

■ Recurvatum test (Hughston) : on saisie le membre


inférieur par le gros orteil, on trouve un récurvatum et
un varum du genou qui témoignent d’une lésion
postéro-postéro externe.
Mesure instrumentée de la laxité à l'aide du KT-1000 .Une
augmentation de la laxité antérieure de 3 mm ou plus sur le
genou blessé par rapport au genou normal
opposé permet de diagnostiquer la rupture du ligament
croisé antérieur.
TRAITEMENT
TRAITEMENT FONCTIONNEL
• Ponction articulaire
• Immobilisation courte
• Antalgique
• Anticoagulant
• Glaçage
• Rééducation précoce et prolongée
TRAITEMENT ORTHOPEDIQUE

• Ponction de l’hémarthrose
• Plâtre 3 à 6 semaines
• Traitement anticoagulant
• Rééducation sous plâtre
TRAITEMENT CHIRURGICAL

Plastie ligamentaire (ligamentoplastie) : technique de KENNETH JONES


REEDUCATION

• Indispensable quelque soit le traitement adopté

• Récupération de la mobilité

• Renforcement musculaire

• La proprioception

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