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L’ARTHROSE

Pr. A. EL MAGHRAOUI
INTRODUCTION
 Maladie articulaire la + frqte surtout chez l'adulte.
 Dégénérescence progressive de l ’articulation due à
une dégradation lente du cartilage (chondrolyse)
 Genoux, hanches, rachis et mains +++.
 Conséquences socio-économiques importantes.
 Connaissance de la physiopathologie  nouvelles
perspectives thérapeutiques.
FACTEURS ETIOLOGIQUES
 Arthrose = maladie multifactorielle
 Deux types d'arthrose :
 Arthrose primitive :
* habituellement tardive, localisée ou diffuse, sans cause précise.
* facteurs favorisants :
- âge : > 50 ans
- sexe : F > H surtout genoux et
mains
- Obésité : surtout aux genoux
- facteurs génétiques : mains et genoux.
FACTEURS ETIOLOGIQUES (suite)
 Arthrose secondaire :
* plus précoce et plus sévère.
* Causes :
- Traumatisme.
- surmenage mécanique : professionnel ou
sportif.
- vices architecturaux : congénitaux ou acquis.
- certaines affections : hémochromatose, wilson
acromégalie.
- Autres : tout facteur susceptible de modifier les
propriétés du cartilage.
PHYSIOPATHOLOGIE

 CARTILAGE NORMAL :
* Chondrocytes + matrice extra-cellulaire.
- Matrice extra-cellulaire faite de :
 collagène de type II
 protéoglycanes (hydrophiles)
 Petites protéines non collagéniques.

résistance et élasticité du cartilage

Renouvellement de la matrice :
DEGRADATION SYNTHESE.
PHYSIOPATHOLOGIE (suite)

 Arthrose : déséquilibre entre dégradation et synthèse de la


matrice extra-cellulaire

- protéases  inhibiteurs
- cytokines  antagonistes
- cytokines pro-inflammatoires  facteurs de
croissance.

 Les facteurs qui initient l'arthrose demeurent méconnus.


HISTOLOGIE
 nécrose des chondrocytes
 fissure superficielle puis profonde  mise à nu de l'os sous-
chondrale

sclérose de l'os sous-chondrale dans les zones d'hyperpression


+/- géodes

 Ostéophyte : excroissance cartilagineuse recouverte de tissu osseux


en dehors des zones de pression (tentative de réparation).

 Synoviale : normale ou scléreuse, parfois inflammation discrète.


DIAGNOSTIC POSITIF
SYMPTOMATOLOGIE COMMUNE
A - CLINIQUE :
 Douleur mécanique.

 Déformation.

 Limitation des mouvements.

 Craquement à la mobilisation.

 Signes négatifs : pas de retentissement sur l'état général.

 L'arthrose peut rester longtemps asymptomatique.


DIAGNOSTIC
SYMPTOMATOLOGIE COMMUNE (suite)

B - RADIOLOGIE :
1/ Rx standard : trépied classique :
 Pincement de l'interligne
 condensation de l'os sous chondral +/- géodes sous chondrales
 ostéophytes
2/ Parfois : TDM, IRM autres selon la localisation et la clinique.
C- BIOLOGIE :
 Pas de syndrome inflammatoire.
 Liquide articulaire mécanique :
 cellules < 1500/mm3
 PN< 50%
DIAGNOSTIC
SYMPTOMATOLOGIE COMMUNE (suite)

D- EVOLUTION : trois profils évolutifs :


 Evolution lente sans poussées apparentes.
 Evolution par poussées avec alternance de phases
de stabilité et de phases de chondrolyse.
 Evolution rapide : arthrose destructrice rapide
(destruction totale du cartilage en 6 à 24 mois).
FORMES CLINIQUES : FORMES
TOPOGRAPHIQUES

A - MEMBRES INFÉRIEURS
1/ COXARTHROSE :
- Primitive : tardive + évolution lente.
- Secondaire (60 %) : précoce + évolution rapide :
 Vices architecturaux :
dysplasies de hanches; luxations et sub-luxations;
coxa vara; caxa retrosa; coxa plana;
 Contraintes mécaniques exagérées :
inégalité des membres inférieurs; surmenage sportif ou
professionnel; traumatismes.
 Autres.
1/ COXARTHROSE (suite) :

 Clinique :
- douleur inguinale irradiant à la cuisse et au genou;
- parfois douleur isolée au genou  Rx bassin face.
 Radigraphie
bassin face + faux profil de hanche :

- signes d ’arthrose
(absence de parallélisme clinico-radiologique).
- Mesure des angles et des axes de la hanche =
COXOMETRIE vices architecturaux.
2/ GONARTHROSE

- Localisation fréquente et invalidante.


- 2 types :
& Arthrose fémoro-tibiale :
* souvent associée à une déviation de l ’axe fémoro-tibiale :
- arthrose interne sur genu varum +++ (DIC)
- arthrose externe sur genu valgum (DIM)
* Radiographies :cliché de face en charge;
Cliché de Schuss : cliché de face, genoux
en flexion de 30 ° (arthrose débutante).
 Arthrose fémoro-patellaire :
- Syndrome rotulien : douleur surtout à la descente des escaliers
ou lors des positions assises prolongées
- Radiographies : Incidences axiales 45 °.
2/AUTRES LOCALISATIONS AU MEMBRE INFERIEUR

& CHEVILLE : L ’arthrose n ’est jamais primitive.

& PIEDS :

- toutes les articulations peuvent être atteintes mais surtout de

la métatarso-phalangienne du gros orteil : HALLUS RIGIDUS,

(troubles statiques, traumatismes, arthropathies inflammatoires)


B - LES ARTHROSES DES MEMBRES SUPERIEURS

1/ LES ARTHROSES DE LA MAIN :


* Très fréquentes chez la femme ménopausée.
* Evolution lente + poussées => déformations des mains
* Affecte avec prédilection :
- Les inter-phalangiennes distales (IPD) 
nodosités d ’HEBERDEN.
- Les inter-phalangiennes proximales (IPP)

 nodosités de BOUCHARD.
- L ’articulation trapèzo-métacarpienne du pouce
ou RHIZARTHROSE.
B - LES ARTHROSES DES MEMBRES SUPERIEURS (suite)

POIGNET :

Rare et toujours secondaire.

COUDE :

- rare et toujours secondaire.

- double particularité :

* risque de compression du nerf cubital.

* risque d ’ostéochondromatose secondaire.

EPAULE : toujours secondaire.


C - RACHIS

 Localisation fréquente de l ’arthrose.


 Surtout lombaire et cervicale.
 absence de corrélation clinico-radiologique.
 Arthrose disco- vertébrale ou inter-apophysaire postérieure
 Clinique : * douleur
* risque de compression nerveuse ==>
racines nerveuses ou moelle épinière
* risque de compression de l ’artère
vertébro-basilaire au rachis cervical.
 Radiologie : Rx standard, TDM, saccoradiculographie, IRM.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

 Douleurs mécaniques en dehors de


l ’arthrose.
 Douleurs articulaires
inflammatoires.
 Douleurs péri-articulaires.
 Douleurs de voisinage (irradiées).
APPRECIATION DU RETENTISSEMENT

FONCTIONNEL DE LA MALADIE

 DOULEUR : EVA : Echelle visuel analogique (0 à 100 mm).

 RETENTISSEMENT FONCTIONNEL :

Indice de LEQUESNE aux genoux et aux hanches.

 EVOLUTIVITE :

- Signes de poussée congestive;

- Répétition des clichés radiologiques à 4 ou 6 semaines d ’intervalle

pour mesurer la hauteur de l ’interligne.

- Recherche de facteurs de risque de progression de l ’arthrose.


TRAITEMENT
A - BUTS :

- Prévention primaire

- Maîtriser la douleur et l ’handicap.

-Traitement de fond.

B - MOYENS :

1/ Education du patient.

2/ Traitements physiques :

réduction pondérale; activité physique adaptée à la


localisation de l ’arthrose; rééducation et physiothérapie.
B - MOYENS (suite)

3/ Traitements locaux :
* Orthèses de repos ou d ’activité; semelles absorbant
les chocs; canne…
* Gestes locaux :
- corticothérapie intra ou péri-articulaire.
- Applications locales.
- Acide hyaluronique intra-articulaire.
- Lavage articulaire au genou.
B - MOYENS (suite)

4/ Traitements généraux :
 Traitements antalgiques :
de niveau I ou II (si douleur et selon douleur)
 AINS :
classique ou inhibiteurs sélectifs de la COX2.
 Anti-arthrosiques d ’action lente :
Piasclédine*; Art 50*; chondrosulf*.
 Chondro-protecteurs : en cours d ’étude.
5/ Chirurgie : de réaxation ou prothétique.
C - INDICATIONS

1/ Poussée congestive :

- repos et décharge.

- évacuation d’un épanchement +/- infiltration

corticoïdes.

- lavage articulaire au genou.

- AINS.
C - INDICATIONS (suite)

2/ Phase d ’évolution lente :


- lutte contre les facteurs de risque.
- Kinésithérapie dosée et adaptée.
- les antalgiques à bon escient avant les efforts pénibles.
- Les AINS ne sont pas un traitement au long cours dans
l ’arthrose.
- Les anti-arthrosiques à action lente surtout dans les arthroses
généralisées.
- Arthrose localisée au genou : indication à l ’acide hyaluronique.
C - INDICATIONS (suite)

Chirurgie :

- ostéotomie de réaxation : genou et hanche .

- chirurgie prothétique : si échec des traitements

médicaux et si l ’arthrose est invalidante et évoluée au

genou ou à la hanche.
CONCLUSION

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