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S242 89e réunion annuel de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 100S (2014)

S211–S324

les méthodes de réduction par manœuvre externes du membre Résultats Le patient est au bloc moins de 2 h après l’admission
inférieur homolatéral à l’hémi-bassin lésé. du patient. La durée totale de la procédure est de 100 minutes.
Matériel et méthode Six cadavres frais dont 2 femmes sont préala- En avant, 45 minutes pour mettre en place les deux vis et la barre
blement disséqués pour créer une lésion de type Tile B (open book d’union sous-cutanée. En arrière, 30 minutes pour l’ostéosynthèse
unilatéral). Le système de fixation interne sous-cutané utilisé est postérieure. Il faut ajouter le temps du changement d’installation.
composé de 2 vis pédiculaires d’ostéosynthèse rachidienne et d’une Aucune conversion à foyer ouvert ou abandon de la procédure per-
tige pré-cintrée. cutanée n’a été nécessaire.
Résultats Aucune conversion à foyer ouvert ou abandon de la pro- Discussion La mise en place, en urgence, d’un fixateur sous-
cédure percutanée n’a été constaté, confirmant la simplicité et la cutané antérieur est aujourd’hui décrite dans la litérature pour
faisabilité de la technique. Aucune réduction radiologique et cli- les lésions Tile B mais notre étude préliminaire met en évidence
nique n’est considérée comme inacceptable. La durée moyenne l’intérêt que cela présente également pour les lésions Tile C. La
totale de la procédure est de 31 minutes (1re vis – 10 minutes, 2e réduction par manœuvres externes puis la fixation percutanée cir-
vis – 11 minutes et barre d’union – 10 minutes). conférentielle d’une lésion réduite nous permet ude faire le même
Discussion La mise en place, en urgence, d’un fixateur externe de raisonnement que pour les fractures de l’extrémité proximale du
bassin peut être réalisée à ciel ouvert ou en percutanée avec des fémur.
fiches supra-acétabulaires. Le principal risque est l’infection des Conclusion L’ostéosynthèse en urgence des lésions Tile C par
fiches surtout dans ce contexte de polytraumatisme avec séjour un fixateur sous-cutané antérieur et une ostéosynthèse percuta-
en réanimation. Notre étude met en évidence que la réalisation née postérieur ilio-iliaque semble intéressante pour la stabilisation
d’une réduction d’une lésion de type Tile B et d’une ostéosyn- rapide, mini-invasive chez des patients polytraumatisés avec un
thèse par fixateur interne sous-cutané est réalisable et compatible risque vital engagé. Ce traitement initial rapide peut être le trai-
avec le contexte de l’urgence. Elle permettrait de diminuer le taux tement définitif jusqu’à l’ablation du matériel qui sera également
d’infection sur fiche et d’améliorer le confort et la mobilisation du percutanée.
patient en réanimation. La manœuvre la plus efficace de fermeture
Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-
du bassin est l’adduction en croisant les jambes et doit être couplée
tion de conflits d’intérêts.
à une flexion pour parfaire la réduction dans le plan sagittal. Cette
procédure percutanée de réduction + ostéosynthèse est réalisable http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.078
sur cadavre pour les fractures de type Tile B, dans une durée accep-
table et devrait être applicable en pratique clinique y compris en 101
urgence.
Fractures du cotyle (paroi posterieure
Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- exclue) – aspects
tion de conflits d’intérêts. anatomo-pathologiques et résultat du
http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.077 traitement
Rabah Atia ∗ , Chouaïb Atia , Hatem Moncef Atia
100 Hôpital Ibn Rochd service d’orthopédie, 01, rue Bouhrem Amara
Korba, 23000 Annaba, Algérie
Technique d’ostéosynthèse ∗ Auteur correspondant.
percutanée circonférentielle des Adresse e-mail : atiarabah@yahoo.fr (R. Atia)
fractures de l’anneau pelvien Tile C
Les fractures du cotyle ne sont pas aussi rares qu’on le décrit
Nicolas Bronsard ∗ , Benoit Bugnas , Laurent Barresi ,
mais à toujours mauvaise réputation. La restitution chirurgicale de
Hugo Darmanté , Régis De Dompsure , Fernand De Peretti
l’anatomie est la solution la plus logique. L’articulation est faisant
5, rue Pierre-Devoluy, hôpital Saint-Roch, PC Traumatologie, 06000
hésiter plus d’un qui croit le traitement orthopédique peut donner
Nice, France
∗ Auteur correspondant. de bons résultats. Il s’agit d’une série prospective sur 20 ans de 317
patients dont 161 dossiers ont été pris en considération. Au total,
Adresse e-mail : nicolas.bronsard@mac.com (N. Bronsard)
136 hommes pour 25 femmes. Quarante-cinq fractures de la paroi
Introduction Les fractures du bassin Tile C avec instabilité postérieure ont été éliminées pour ne garder que 116 dossiers soit
osseuse et hémodynamique requièrent une prise en charge plu- 118 fractures du cotyle (deux bilatérales), soit 95 hommes pour 21
ridisciplinaire en urgence complexe et non codifiée. Se basant femmes. L’âge moyen est de 40 ans (12–85). Aucun antécédent dans
sur notre expérience d’ostéosynthèse percutanée du rachis en 85 %. Les circonstances du traumatisme sont les accidents de la cir-
traumatologie, nous avons voulu développer une procédure culation (38,4 %), les accidents de la voie publique (23 %), les d’une
percutanée d’ostéosynthèse antérieure et postérieure en un hauteur (23 %), les accidents du travail (7,7 %) et autres (7,7 %). Le
temps. Nous rapportons l’expérience d’une réduction et d’une côté droit est atteint dans 30,7 %. Tous les patients ont bénéficié d’un
ostéosynthèse percutanée antérieure et postérieure réalisés en bilan standard et seulement 39 % ont eu une tomodensitométrie.
un temps opératoire avec du matériel dédié à la chirurgie L’anatomie radiologique a retrouvé 38,4 % de fracture élémentaire
rachidienne. et fractures complexes et 61,6 % de fracture complexes. Le trai-
Matériel d’étude Un homme de 58 ans, 1m75 et 98 kg a présenté, tement chirurgical a été fait dans 37 % des cas par voie d’abord
suite à une défenestration, des lésions rachidiennes et pelviennes postérieure de Kocher Langenbeck dans 70 % des cas, de Dana Mears
ainsi qu’un hémothorax massif. La radiographie initiale permet de dans 20 %, combinées dans 8 %, et ilio-crurale dans 2 %. Délai moyen
diagnostiquer une lésion instable Tile C chez un malade hémody- d’hospitalisation 20 jours du fait de la traction post-chirurgie ou le
namiquement stable après drainage thoracique. traitement orthopédique (55 %). L’évolution a été marquée par un
Méthode En décubitus dorsal, nous avons premièrement cherché sepsis grave aiguë et un tardif ayant entraîné une nécrose avec lyse
les manœuvres externes de réduction adaptées à sa lésion. Une fois de la tête fémorale. Deux patients on bénéficiée déjà d’une pro-
déterminée la meilleure réduction possible sou scontrôle scopique, thèse total de hanche. La tolérance est démise par les patients ce
nous avons deuxièmement réalisé la mise en place d’un fixateur qui nous pousse à tempéré dans les indications du traitement des
souscutané antérieure de l’anneau pelvien. Troisièmement, la sta- séquelles. La prise en charge des fractures du cotyle reste lourdes
bilité hémodynamique du patient nous a permis de réaliser dans le et seul un chirurgien spécialise se lance dans le traitement chi-
même temps opératoire une ostéosynthèse percutanée ilio-iliaque rurgicale car aucun traitement n’arrive à réduire ces fractures très
postérieure. souvent déplacées.
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Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- 103


tion de conflits d’intérêts.
Ostéosynthèse par vis-plaque des
http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.079 fractures du massif trochantérien du
sujet de plus de 65 ans – essai
102
randomisé de l’impact de la voie
Analyse des fractures d’abord (classique versus mini-abord)
trochantériennes des patients âgés de sur le saignement et la réduction
plus de 75 ans, comparaison Damien Babusiaux ∗ , Philippe Rosset , Julie Léger
radiographique, CHRU Trousseau, 37044 Tours cedex 1, France
∗ Auteur correspondant.
tomodensitométrique et
Adresse e-mail : babusiaux@univ-tours.fr (D. Babusiaux)
opératoire – à propos de 110 cas
Ronald Isida ∗ , Christophe Chantelot , Grégoire Dereudre , Introduction Les fractures du massif trochantérien du sujet âgé
Grégory Kern ont un pronostic redoutable sur le plan vital et fonctionnel. Une
CHRU de Lille, service d’orthopédie, hôpital Salengro, rue Émile Laine, voie d’abord mini-invasive, diminuant le traumatisme chirurgical
59000 Lille, France tout en garantissant un résultat au moins égal à un abord classique,
∗ Auteur correspondant. pourrait améliorer le pronostic. L’objectif de cette étude était de
Adresse e-mail : isida.ronald@gmail.com (R. Isida) montrer que la vis-plaque percutanée MISS (Mini-Invasive Screw
Systemy) était associée à un moindre saignement et une qualité de
Introduction Les fractures trochantériennes représentent 60 %
réduction au moins identique à la PHS (Pertrochanteric Hip Screwy)
des fractures de l’extrémité supérieure du fémur. Elles sont sou-
posée par abord classique.
vent complexes et sous-évaluées par le bilan radiologique standard.
Matériel et méthodes Les patients âgés de plus de 65 ans et pré-
Nous avons étudié les traits de fractures, la comminution, le nombre
sentant une fracture du massif trochantérien isolée ont été inclus
de fragments et la stabilité des fractures, en nous basant sur la
dans le cadre d’un PHRC inter-régional (API 2009) No 10–42. La
classification de Müller.
randomisation s’effectuait au bloc après réduction sur table ortho-
Patients Au total, 110 patients âgés de plus de 75 ans avec une
pédique. Le suivi clinique et radiologique était de 3 mois. Le critère
fracture du massif trochantérien ont été inclus dans l’étude (88
de jugement principal était la perte sanguine péri opératoire, calcu-
femmes, 23 hommes), l’âge moyen étant de 85 ans. Ils vivaient
lée en aveugle du groupe de randomisation. Les critères secondaires
majoritairement à leurs domiciles avant la chute (74 %). La chute
évaluaient la qualité de la réduction et de la consolidation.
était mécanique chez 73 % de patients. 49 % patients avaient une
Résultats Au total, 108 patients ont été randomisés (54 MISS
arthrose modérée à sévère.
54 PHS), l’âge médian était de 86,5 ans avec 80 % de femmes. La
Méthode Il s’agissait d’une étude prospective, chaque patient
perte sanguine médiane péri opératoire des MISS était de 242,5 mL
avait un bilan radiologique standard puis une tomodensitométrie
et des PHS de 334,2 mL (p = 0,0299). La réduction était mauvaise
de la hanche fracturée. 4 chirurgiens, dont 3 seniors et un junior,
pour 4 MISS contre 1 PHS (p = 0,3268). Sur les 7 MISS avec compli-
ont évalué les radiographies, un radiologue évaluait le TDM. Tous
cations (5 mécaniques et 2 infections), 4 ont été réopérées. Les
les patients bénéficiaient d’une arthroplastie totale de hanche asso-
2 infections sur PHS n’ont pas été réopérées. Une MISS a été
ciée à une ostéosynthèse du grand trochanter, l’opérateur évaluait
convertie en PHS après randomisation. Il y a eut 2 décès par
la stabilité en peropératoire. Nous avons ensuite étudié les caracté-
groupe. La consolidation était toujours obtenue à 3 mois. La durée
ristiques et la stabilité des fractures trochantériennes et comparé
d’intervention médiane des MISS était de 64,5 min et de 78,5 min
les données selon la classification de Müller.
pour les PHS (p = 0,0002), avec respectivement une cicatrice de
Résultats Selon la classification de Müller, les 4 chirurgiens
7 et 14 cm (p < 0,0001) et une durée d’irradiation de 45 et 31 s
du service retrouvaient respectivement, 60, 55, 67 et 58 frac-
(p = 0,2039). La durée d’hospitalisation était identique – 11 jours
tures instables, 79 fractures selon les données du TDM et 74
(p = 0,3870) du fait des difficultés de placement.
fractures en peropératoire. L’analyse du scanner versus l’analyse
Conclusion Le système percutané MISS permettait de réduire
radiographique a mis en évidence en ce qui concerne : (1) le
significativement la déperdition sanguine et la durée opératoire
petit trochanter – 40 vs 46 fractures complètes, – 37 vs 23 frac-
tout en étant comparable à la PHS pour la réduction, la consoli-
tures omminutives, – 25 vs 21 fractures partielles ; (2) pour le
dation et les complications. Il y a eu 4 décès au total (3,7 %) pendant
grand trochanter – 44 vs 25 fractures complètes, – 48 vs 25 frac-
le suivi de l’étude et 8 supplémentaires au dernier recul à 6 mois
tures comminutives, – 12 vs 31 fractures V partielles ; (3) fracture
après la dernière inclusion, soit 11,11 % de l’échantillon + ce qui
bâsie cervicale associée – 104 vs 76 fractures bâsies cervicales ; (4)
reste concordant avec la littérature (14 à 36 % de décès à 1 an).
ruptures de la corticale latérale – 55 vs 38. La comminution était
Niveau de preuve I.
principalement médiale 54,5 %, postérieure 44,5 % et associée, pos-
térieure et médiale 21,8 %. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.081
Discussion et conclusion Ces fractures sont complexes et instables
(87,2 %) caractérisées par une fracture du grand trochanter (83,6 %), 104
une fracture du petit trochanter (70 %) et une comminution
médiale ou postérieure retrouvée dans 90 % des fractures lors L’utilisation d’un implant fémoral
de l’analyse tomodensitométrique. L’analyse radiographique sous- unipolaire modulaire cimenté pour
estime la comminution postérieure et la rupture du mur latéral. les fractures du col du fémur du sujet
Cette étude suggère que la classification de Müller n’est pas âgé limite les complications quelque
adaptée à ces fractures et pose la question de leur mode de
soit l’expérience de l’opérateur
traitement.
Xavier Flecher ∗ , Stéphane Descamps , Sébastien Parratte ,
Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- Stéphane Boisgard , Marie Le Baron , Jean-Noël Argenson
tion de conflits d’intérêts. Hôpital Nord, chemin des Bourrely, 13015 Marseille, France
∗ Auteur correspondant.
http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.080
Adresse e-mail : xavier.flecher@ap-hm.fr (X. Flecher)
Introduction Les fractures déplacées du col du fémur du sujet âgé
se traitent par arthroplastie partielle de hanche, sans que l’influence

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