Vous êtes sur la page 1sur 11

¶ 14-094-A-10

Fractures du calcanéus
M. Helix-Giordanino, M.K. Nguyen, A. Rochwerger, G. Curvale

Les fractures du calcanéus représentent 1 % à 2 % de l’ensemble des fractures. Elles touchent surtout
l’homme jeune (40 ans). Elles se divisent en deux sous-groupes : les fractures thalamiques, touchant
l’articulation subtalienne (75 % des cas), et les fractures extrathalamiques, touchant la grosse tubérosité,
le processus antérieur ou le processus interne (25 % des cas). Leur diagnostic, suspecté cliniquement, est
affirmé par la radiologie ou par la tomodensitométrie qui vient parfois orienter nos choix thérapeutiques.
Le but du traitement est de prévenir les complications à long terme que sont l’arthrose subtalienne et le
cal vicieux extra-articulaire des fractures déplacées, en évitant les problèmes cicatriciels et cutanés. La
localisation de la fracture et l’importance de son déplacement permettent de faire le choix entre un
traitement chirurgical ou non. Les traitements orthopédiques s’adressent aux fractures peu ou non
déplacées, ou lors de contre-indications chirurgicales, en gardant à l’esprit qu’un cal vicieux calcanéen
(extra-articulaire) conduit à des séquelles graves, et qu’un cal vicieux thalamique (articulaire) entraîne
presque constamment une arthrose subtalienne très mal supportée. Au stade séquellaire, le seul
traitement d’une arthrose subtalienne symptomatique est l’arthrodèse talocalcanéenne. Les traitements
chirurgicaux se divisent en trois grandes catégories : les ostéosynthèses à foyer fermé (relèvement-
enclouage), les ostéosynthèses à foyer ouvert (voies d’abord latérales surtout, ou médiale, synthèse a
minima par vis et/ou broches, ou par plaques), et l’arthrodèse réalisée d’emblée. Que le traitement soit
conservateur ou chirurgical, il faut prévenir le patient qu’une fracture du calcanéus, surtout si elle est
articulaire, est une fracture grave, pouvant entraîner de lourdes séquelles, et que son traitement
chirurgical peut évoluer vers des problèmes cutanés et infectieux. En conséquence, la surveillance et les
suites sont longues, et elles aboutissent parfois à des interventions itératives.
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Thalamus ; Articulation subtalienne ; Cals vicieux thalamiques ; Cals vicieux calcanéens ;
Arthrodèse subtalienne

Plan ■ Introduction
¶ Introduction 1
La plupart des fractures du calcanéus sont articulaires,
¶ Généralités 2 touchant une articulation fondamentale, clé de voûte de la
Historique 2 mécanique de l’arrière-pied, car servant de relais entre la
Anatomie 2
cheville et le médiopied.
Épidémiologie 2
¶ Diagnostic 2 Ces fractures ont très mauvaise réputation et celle-ci n’est pas
Clinique 2 sans fondement. En effet, les suites sont, dans la plupart des cas,
Imagerie 3 longues et difficiles. L’impact fonctionnel et psychologique des
Classifications 3 séquelles de cette fracture a été étudié par Tetering et Buckley [1]
¶ Traitements 6 qui l’ont jugé plus important que celui de patients transplantés
Non invasifs 6 ou ayant eu un infarctus myocardique.
Chirurgicaux 6 On remarque qu’il n’existe pas de standardisation de la prise
¶ Indications 7 en charge de ces fractures. En effet, malgré une littérature
Traitements non invasifs 7 fournie, différents symposiums et plusieurs monographies,
Traitements chirurgicaux 7 celle-ci reste un sujet de controverse.
¶ Complications 7 Le but du traitement est d’obtenir une fonction aussi normale
¶ Séquelles 8 que possible, avec au mieux une marche libre sur terrain
¶ Conclusion 8 irrégulier, ce qui passe avant tout par la prévention des cals
vicieux intra- ou extra-articulaires.

Appareil locomoteur 1
Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”
14-094-A-10 ¶ Fractures du calcanéus

■ Généralités travail, d’une tentative de suicide, ou lors de loisirs, soit lors


d’un accident de la route à haute énergie. Dans la moitié des
cas, il s’agit d’un accident de travail.
Historique Les fractures ouvertes sont rares (3 % à 4 %) [18].
La fracture intéresse l’articulation subtalienne dans 75 % des
Les fractures du calcanéus ont été décrites dès l’époque
cas (48 % à 88 %) [18-20].
d’Hippocrate et elles avaient déjà la réputation d’être de très
Elle est bilatérale dans 20 % des cas [18].
mauvais pronostic. Boyer s’est intéressé aux fractures du
On retrouve des lésions associées dans un tiers des cas,
calcanéus par arrachement en 1731, et Malgaigne [2] à celles par
touchant surtout le membre inférieur (homolatéral ou contro-
écrasement dès 1843.
latéral), le poignet, et le rachis lombaire.
C’est au début du XXe siècle, avec l’avènement de la radiogra-
Il est à noter que des fractures associées à une subluxation
phie [3], que l’on commence à comprendre l’anatomie patholo-
antérieure du calcanéus ont été décrites. Ce type de fracture se
gique de ces fractures, à en concevoir les mécanismes de
retrouve chez les femmes portant des talons hauts, ce qui ajoute
survenue et donc à les classer, en insistant sur la position des
une composante oblique à la compression verticale [21].
traits de fracture et la taille des fragments. Boehler [4] insiste sur
l’enfoncement thalamique et décrit son classique « cruxial
angle » en 1931. Mais c’est Palmer [5], en 1948, qui jette les bases
des classifications contemporaines. Il décrit le trait fondamental
séparant la grosse tubérosité du sustentaculum tali et provo-
quant la fracture-séparation et la fracture-tassement. L’analyse
“ Point important
de Palmer est la base de la classification proposée par
Duparc [6-9] en 1967. Épidémiologie
Essex-Lopresti [10] décrit, en 1952, selon la direction du trait • 60 % des fractures du tarse
rétrothalamique, des fractures « tongue-type », où ce trait est • 87 % chez les hommes
propagé vers la grosse tubérosité, et « joint-depression type » où il • C’est un accident de travail dans 50 % des cas
isole le thalamus. Warrick et Bremner [11] s’attachent à décrire • La fracture intéresse l’articulation subtalienne dans
la taille du fragment latéral. 75 % des cas
D’autres classifications se sont plutôt attachées à déterminer • Il faut penser à rechercher des lésions et des tares
le déplacement fragmentaire. Kempf et Touzard [12] ont fondé associées
une classification sur l’importance de l’enfoncement vertical et
horizontal du thalamus.
Dans les années 1980, l’analyse des fractures thalamiques a
bénéficié de l’imagerie par tomodensitométrie, ce qui a permis
à Uthéza [13] de réaliser une cartographie des différentes ■ Diagnostic
fractures. Il a alors mis en évidence un élément clé dans
l’analyse des déplacements des fragments thalamiques : la Le diagnostic est suspecté cliniquement, grâce à l’histoire du
position du trait fondamental. Cette analyse permet d’établir traumatisme et à l’examen de l’arrière-pied, mais il est surtout
une corrélation directe entre les images des fractures vues sur radiologique, pour confirmer l’existence d’une fracture du
des radiographies de profil latéral et sa classification : le trait calcanéus, mais surtout pour en préciser le type.
fondamental détermine une frontière entre deux déplacements, On distingue deux grandes catégories de fractures du calca-
le fragment thalamique médial, qui est toujours horizontalisé néus, qui diffèrent par leur traitement, et leur pronostic : les
(par enfoncement), et le fragment thalamique latéral, qui est fractures thalamiques et les fractures extrathalamiques.
toujours verticalisé (par rotation).
En 1988, le symposium de la Société française de chirurgie Clinique
orthopédique et traumatologique (Sofcot) [14] a permis de
préciser par type de fracture les indications respectives du Un œdème du talon est toujours présent, important, effaçant
traitement chirurgical et de la méthode fonctionnelle. Il a ses reliefs, ainsi que ceux des bords du tendon d’Achille, et
montré que les ostéosynthèses par plaque procuraient, par parfois ceux des malléoles (Fig. 1). Il s’accompagne d’une
rapport aux autres méthodes, les meilleurs résultats fonctionnels ecchymose plantaire et sous-malléolaire latérale et, après
et physiques dans les fractures déplacées, mais exposaient à un quelques heures d’évolution, des phlyctènes peuvent apparaître
risque encore trop élevé de nécrose cutanée postopératoire. (Fig. 2).
En 1993, Sanders [15] décrit une classification très utilisée par Dans la plupart des cas, le talon perd de sa hauteur, et sa
les Anglo-Saxons. La classification de Zwipp et Tscherne [16], largeur augmente (par l’impaction de la grosse tubérosité
publiée la même année, fait référence outre-Rhin. calcanéenne).

Anatomie
.

Le calcanéus est l’os le plus volumineux de l’arrière-pied et


forme, avec le talus, le tarse postérieur.

Épidémiologie
La fracture du calcanéus représente 1 % à 2 % de l’ensemble
des fractures. C’est le plus fréquent des traumatismes du tarse
(60 % des fractures du tarse) [17] et les hommes sont atteints
dans 87 % des cas.
L’âge moyen au moment du traumatisme est de 42 ans [18].
Le patient type de cette fracture est l’homme actif âgé de 30
à 60 ans, et l’interruption de l’activité professionnelle et la prise
en charge des éventuelles séquelles posent un réel problème de
santé publique avec ses conséquences économiques.
Dans neuf cas sur dix, il s’agit d’une chute sur le ou les
Figure 1. Œdème et hématome.
talons, soit lors d’un choc direct, dans le cadre d’un accident de

2 Appareil locomoteur

Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”


Fractures du calcanéus ¶ 14-094-A-10

20° 10°
30°
1 40°

Figure 4. Incidence de Broden. 1. Rayon X.

Figure 2. Phlyctènes.

30°

Figure 3. Angle de Boehler.


Figure 5. Coupe sagittale.

Il est important de rechercher des pathologies sous-jacentes


comme une artériopathie, une insuffisance veineuse, des
troubles trophiques, un diabète, pouvant aggraver le pronostic,
surtout en cas d’intervention chirurgicale.

Imagerie
La radiographie standard comporte :
• une incidence de face de cheville ;
• un cliché de face dorsoplantaire du pied ;
• un cliché rétrotibial ascendant ;
• une incidence de profil externe du calcanéus permettant
d’analyser l’angle de Boehler (intersection d’une ligne reliant
le point culminant de la grande apophyse au point postérieur
du thalamus et d’une ligne reliant le point postérieur du
thalamus au point culminant du bord postérieur de la
tubérosité, normalement compris entre 25° et 40°) (Fig. 3) ;
• et, si nécessaire, l’incidence de Broden (Fig. 4) pour étudier la
congruence talocalcanéenne. Le rayon est centré sous la Figure 6. Coupe axiale.
malléole latérale de face en rotation médiale de 10°, 20°, 30°
et 40° et légèrement ascendant.
Le scanner permet une analyse plus fine de l’articulation
. subtalienne par les coupes coronales et des reconstructions
Classifications
sagittales (Fig. 5), de sa congruence, et de l’articulation calcanéo- Une fois le diagnostic de fracture du calcanéus posé, la
cuboïdienne par des coupes axiales (Fig. 6). conduite à tenir dépend avant tout de l’intégrité ou non du
Ces examens nous permettent de mettre en évidence les thalamus (face calcanéenne de l’articulation subtalienne). Il faut
déformations principales d’un calcanéus fracturé qui sont : aussi toujours rechercher l’existence d’une luxation subtalienne,
• une perte de hauteur par impaction de la grosse tubérosité, même si celle-ci est rare (1 % des luxations) [22, 23].
surtout au niveau du mur médial ;
• un élargissement par déplacement latéral du fragment Fractures extrathalamiques
tubérositaire ;
• une perte de longueur ; Les fractures extrathalamiques (25 %) sont souvent des
• une interruption de la facette postérieure de l’articulation fractures de traitement et de suites plus simples que les fractures
subtalienne ; articulaires.
• un bombement du mur latéral. Elles incluent les fractures suivantes.

Appareil locomoteur 3
Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”
14-094-A-10 ¶ Fractures du calcanéus

Stade 1 Stade 2 Stade 3 Stade 4

Figure 8. Classification de Duparc et de la Caffinière.

l’action de forces opposées entre le sol et la transmission du


choc par l’astragale sur le thalamus. Leur traitement est source
de multiples controverses. Il s’agit de restaurer la hauteur
calcanéenne, d’éviter un trouble d’orientation de la grosse
tubérosité, mais aussi de conserver la fonction de l’articulation
Figure 7. Fracture en « bec de canard » et sa synthèse. subtalienne, pour récupérer une marche indolore à court et à
long terme, et de réduire le risque d’arthrose subtalienne à long
terme.
Fractures de la grande apophyse (processus antérieur) Il existe de nombreuses classifications de ces fractures
thalamiques.
Ces fractures touchent la partie supérolatérale du processus
latéral, avec une simple avulsion du ligament bifurqué.
Une fracture plus importante peut inclure l’articulation
calcanéocuboïdienne. Ces fractures passent souvent inaperçues
et sont bien visualisées par le scanner. “ Point important
Fractures du corps ne touchant pas l’articulation subtalienne
Fractures thalamiques :
Les fractures du corps ne touchant pas l’articulation subta-
• 75 % des fractures du calcanéus
lienne sont souvent de bon pronostic.
• il existe de nombreuses classifications
Fractures de la petite apophyse (ou sustentaculum tali) • but : appréciation de l’enfoncement thalamique
• scanner nécessaire
Ces fractures peuvent entraîner un affaissement de l’arrière-
• risque d’arthrose subtalienne important
pied si elles ne sont pas réduites et peuvent être associées à une
luxation de la grosse tubérosité [24].

Fractures de la tubérosité calcanéenne (ou grosse tubérosité)


Duparc et de la Caffinière (Fig. 8)
Les fractures de la tubérosité calcanéenne comprennent les
fractures de l’angle supérieur de la grosse tubérosité avec parfois Stade I. Lors d’une chute verticale sur le pied, le calcanéus est
arrachement du tendon d’Achille, qui sont chirurgicales, et les soumis à deux forces opposées dont les points d’applications
fractures en « bec de canard » (Fig. 7). sont différents. L’application du poids du corps se fait au
voisinage du sinus du tarse tandis que la résistance au sol
s’exerce sur la grosse tubérosité.
La conséquence de ce cisaillement est une fracture séparation
qui détermine deux fragments antéromédial (comportant le
“ Point important sustentaculum tali et une partie du thalamus) et postérolatéral
peu ou pas déplacés. En fonction du degré de flexion ou
d’extension du pied lors du contact, le trait de séparation
Fractures extrathalamiques oblique en arrière, en dedans et en bas est pré-, rétro- ou
• 25 % des cas transthalamique.
• Fracture de la grande apophyse (processus latéral ou Stade II. Dans de rares cas, le fragment postérolatéral déjeté
fracture incluant l’articulation calcanéocuboïdienne) en supination échappe à la compression et se luxe en dehors.
• Fracture du corps Une fracture de la pointe de la malléole latérale ou du tubercule
• Fracture du sustentaculum tali pouvant entraîner un latéral du talus peut être associée.
affaissement de l’arrière-pied si elle n’est pas réduite Stade III. En général, le fragment postérolatéral subit la
• Fracture de la grosse tubérosité (parfois arrachement du compression et se couche en varus. Il se produit alors une
tendon d’Achille, fracture en « bec de canard ») fracture-flexion de ce fragment, créant ainsi :
• le fragment corticothalamique formé d’une partie du thala-
mus et d’une portion de corticale latérale ;
• le fragment inférieur et postérieur comprenant le reste du
Fractures thalamiques calcanéus.
Pour Duparc, seul ce fragment corticothalamique peut être
Les fractures thalamiques rassemblent 75 % des fractures du enfoncé dans différentes positions en fonction de la position du
calcanéus et posent de nombreux problèmes. Elles résultent de corps lors du choc.

4 Appareil locomoteur

Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”


Fractures du calcanéus ¶ 14-094-A-10

Si l’articulation tibiotarsienne est en flexion dorsale, l’enfon-


cement est vertical. On distingue trois variétés d’enfoncement Trait 1 trait 2 traits Aspect radio
vertical selon le volume du fragment corticothalamique (thala- fondamental de profil
mique, intermédiaire ou thalamotubérositaire postérieur (en bec
de canard).
Si l’articulation tibiotarsienne est en flexion plantaire,
l’enfoncement est horizontal. Interne
Stade IV. La poursuite des contraintes entraîne un refend
frontal sous-thalamique du fragment postérolatéral inférieur,
rompant la corticale plantaire produisant une fracture à quatre
fragments. Verticale Verticale
Stade V. L’association de plus de quatre fragments constitue
une fracture complexe.
Cette classification a une valeur pédagogique, mais elle ne
permet pas de bien appréhender l’enfoncement thalamique. Externe
Celui-ci est mieux analysé grâce aux classifications de Sanders
et d’Uthéza en France grâce à l’apport du scanner.

Utheza [13, 25] (Fig. 9) Horizontale Horizontale Horizontale


à 1 trait à 2 traits
Cette classification ne se limite qu’à l’étude des fractures
thalamiques avec enfoncement (stades III et IV de Duparc) et
n’envisage donc pas les fractures non déplacées ou luxées
(stades I et II de Duparc). Le trait de séparation de Palmer est
toujours un élément essentiel de l’analyse. Il est toujours Médian
sagittal, présent dans toutes les formes et nommé « trait
fondamental ».
Cette analyse permet d’établir une corrélation directe entre Mixte à 1 trait Mixte à 2 traits Mixte inscrite
les images des fractures vues sur des radiographies de profil ou propagée
latéral et sa classification : le trait fondamental détermine une
frontière entre deux déplacements, le fragment thalamique Figure 9. Classification d’Utheza.
médial qui est toujours horizontalisé et le fragment thalamique
latéral qui est toujours verticalisé.
La position du trait dépend de la position du pied lors de la
réception au sol : lorsque le pied est en éversion lors du choc, C’est vraisemblablement la position du pied en pronation ou
le trait est médial, et lorsqu’il est en inversion, le trait est latéral. en supination au moment du choc qui explique la position plus
Fracture verticale (Fig. 10). Le trait fondamental est plutôt ou moins latéralisée ou médialisée du trait fondamental ; le
médial. Le fragment corticothalamique prédominant est le siège point de faiblesse au lieu de jonction médial des travées
d’une bascule antérieure et d’une rotation médiale (pivotement spongieuses explique la plus grande fréquence des fractures
du fragment corticothalamique) responsable d’un enfoncement mixtes (deux tiers des fractures thalamiques) [25-27].
vertical.
Sanders (Fig. 12)
Fracture horizontale (Fig. 11). Le trait fondamental est
plutôt latéral. Le fragment antéromédial prédominant est le Sanders [15] a décrit cette classification en 1993, en se fondant
siège d’un enfoncement horizontal. sur des coupes scanographiques coronales et sagittales. Elle
Fractures mixtes. Le trait fondamental est médiothalamique. contient quatre types fracturaires, eux-mêmes sous-divisés en
Le fragment antéromédial est enfoncé horizontalement (abais- fonction de la localisation du trait de fracture :
sement) et le fragment corticothalamique enfoncé verticalement • type I : fracture non déplacée ;
(pivotement). L’association de leur image radiologique sur le • type II : fracture à deux fragments, ou fracture séparation. Il
cliché de profil donne le double contour et, sur le scanner, en existe trois sous-types, en fonction de la localisation du
l’image en toit de pagode sur les coupes coronales. trait de fracture ;

Figure 10. Fracture verti-


cale (A, B).

Appareil locomoteur 5
Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”
14-094-A-10 ¶ Fractures du calcanéus

Figure 11. Fracture horizontale.


Figure 13. Pied surélevé sur une attelle de Bopp.
• type III : fracture à trois fragments ou fracture enfoncement.
Il en existe trois sous-types, en fonction de la localisation des
traits de fracture ; instauré. Des massages, l’utilisation de glace et de bains écossais,
• type IV : fracture à quatre fragments, ou extrêmement ainsi que des bas ou des bandes de contention luttent contre
comminutives. l’œdème. La mobilisation passive et active est débutée dès le
2e jour avec travail antiéquin, mobilisation de la cheville, des
orteils, travail proprioceptif. La déambulation se fait sans appui,
■ Traitements au moyen de cannes anglaises jusqu’au 45e jour, date à laquelle
l’appui se reprend progressivement, si possible en balnéothéra-
Que le traitement soit invasif ou non, la première partie du pie, sur 1 mois en moyenne.
geste thérapeutique est de permettre la diminution de l’œdème,
par une surélévation du membre inférieur concerné, en évitant Réduction à foyer fermé
tout appui du talon (attelle de Boppe) (Fig. 13). Un glaçage peut
être utile, et certains proposent l’utilisation d’ondes courtes Il s’agit de réduire manuellement les déformations de
pulsées [28]. l’arrière-pied, tels que le varus/valgus et l’élargissement du talon,
souvent sous contrôle de l’amplificateur de brillance, pour
Non invasifs tenter d’éviter un cal vicieux calcanéen. La contention par
attelle plâtrée est alors souvent nécessaire [11].
Parmi les traitements non invasifs proposés lors des fractures
du calcanéus, nous retrouvons le traitement fonctionnel et
l’immobilisation plâtrée. Ils n’ont pas pour objectif le rétablis-
Chirurgicaux
sement de critères anatomoradiologiques précis, mais ils Une anesthésie générale ou locorégionale est réalisée. L’ins-
donnent de bons résultats pour les fractures simples non tallation se fait en décubitus latéral ou ventral, surtout en cas
déplacées, avec peu de risques de complications. de fracture bilatérale. L’utilisation d’un garrot pneumatique
n’est pas conseillée, du fait des risques de nécrose cutanée déjà
Traitement orthopédique élevés.
Le traitement repose sur la contention au moyen d’un plâtre Parfois, la mise en place d’une broche de traction dans la
de Graffin (botte plâtrée à 90° sans contention au talon). grosse tubérosité peut être utile, permettant d’abaisser le corps
Celui-ci permet la mise en charge précoce sans appui du talon. du calcanéus, de réduire le chevauchement médial et d’accéder
Mais ce traitement est source de raideur, il altère le drainage à l’articulation subtalienne.
lymphatique et veineux, donc est source d’œdème et il peut
aboutir à la formation d’escarres sous plâtre. Conservateur vis-à-vis de l’articulation
subtalienne
Traitement fonctionnel
.

Il comprend le relèvement-enclouage à foyer fermé (REFF) et


Les premiers jours, le pied est surélevé, si possible sur une la reconstruction-ostéosynthèse à foyer ouvert.
attelle de Boppe (Fig. 13). Un traitement par antalgiques, anti- Le relèvement-enclouage à foyer fermé est une technique
inflammatoires et héparine de bas poids moléculaire (HBPM) est percutanée, développée à la fin des années 1970 par Decoulx [29,

A B C A B A C BC AB C Figure 12. Classification de Sanders.

IIA IIB IIC IIIAB IIIAC IIIBC IV

6 Appareil locomoteur

Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”


Fractures du calcanéus ¶ 14-094-A-10

30] qui présente une alternative entre le traitement orthopédique


et la réduction à foyer ouvert.
Le principe repose sur l’introduction d’un clou de Steinman
à la partie postérieure de la grosse tubérosité permettant de
restituer la hauteur et de réduire la surface articulaire enfoncée
par un mouvement de levier.
La reconstruction-ostéosynthèse à foyer ouvert permet, par un
abord le plus souvent latéral, de réduire et de fixer la fracture
au moyen de broches, vis, et/ou plaques.
. Pour ces techniques conservatrices, la consolidation est
obtenue en moyenne à 3 mois. L’absence d’appui est prolongée,
avec immobilisation variable, et rééducation précoce.

Reconstruction-arthrodèse subtalienne
La reconstruction-arthrodèse subtalienne peut être réalisée
d’emblée. Cette intervention, qui consiste en une résection-
arthrodèse primitive de l’articulation subtalienne, a été mise au
point par Stulz en 1948 [31] . Elle a pour objectif principal
d’assurer la restauration de la forme du calcanéus et une
récupération rapide d’une marche indolore, au prix du sacrifice
de l’articulation subtalienne. Elle est de réalisation difficile sur
des surfaces articulaires fracturées en dehors des habituels
repères spatiaux pour son positionnement.

■ Indications
Figure 14. Ostéosynthèse d’une fracture de la grosse tubérosité.
Il existe de très nombreuses études comparant les résultats des
traitements chirurgicaux aux traitements non chirurgicaux des Les fractures extra-articulaires déplacées peuvent nécessiter un
fractures du calcanéus. Tous ces articles n’ont pas une métho- traitement chirurgical. Leur réduction est souvent plus aisée, et
dologie exemplaire, mais leur nombre prouve que le problème une ostéosynthèse par vis peut être suffisante (Fig. 14).
des indications thérapeutiques de ces fractures est loin d’être Les fractures thalamiques déplacées du calcanéus sont des
résolu. Certaines études concluent sur la supériorité du traite- fractures articulaires auxquelles il convient, lorsque cela est
ment chirurgical [16, 32-34] d’autres défendent les traitements non possible, d’appliquer les principes thérapeutiques appropriés à
invasifs [35-39]. cette catégorie de fracture : une réduction anatomique la plus
Le but du traitement est de prévenir les complications à long parfaite possible, un montage stable, une agression cutanée
terme que sont l’arthrose subtalienne et le cal vicieux extra- minimale pour en préserver la cicatrisation et une rééducation
articulaire, en évitant les problèmes cicatriciels et cutanés. Selon fonctionnelle précoce.
la localisation et le type de fracture, la décision penche alors vers Les fractures très comminutives (stades IV et V de Duparc, et
un traitement conservateur ou vers un traitement chirurgical. stade IV de Sanders) peuvent nécessiter une arthrodèse subta-
lienne, soit d’emblée, soit après traitement non invasif.
Traitements non invasifs En cas de « fracas » calcanéen ou de contre-indication d’ordre
général à une intervention chirurgicale, l’essentiel est d’éviter le
Les fractures non déplacées sont toujours traitées orthopédi- cal vicieux calcanéen. Pour cela, on peut s’aider d’une
quement, et on privilégie toujours un traitement fonctionnel à réduction/mobilisation sous anesthésie, ou d’un relèvement-
un traitement par immobilisation plâtrée qui limite l’enraidis- enclouage à foyer fermé et, si nécessaire d’une arthrodèse
sement et permet la surveillance de la peau. Ces traitements subtalienne qui pourra être envisagée secondairement.
s’adressent avant tout aux fractures simples, soit les types I et II
de Duparc, type I de Sanders, pour lesquelles ils donnent de très
bons résultats, avec peu de complications. ■ Complications
Ce traitement est aussi indiqué en cas de contre-indication au Il existe des complications dues au traumatisme lui-même
traitement chirurgical. comme une luxation, une subluxation des fibulaires [40-43] ou
Le but du traitement fonctionnel est de conserver les ampli- une lésion du pédicule tibial postérieur.
tudes articulaires (médiotarsienne et subtalienne), mais certains Des complications peuvent être communes aux deux types de
patients (environ un tiers des cas) vont avoir une mobilité traitement comme :
subtalienne perturbée. Il permet aussi le travail des groupes • les complications trophiques (algoneurodystrophie) ;
musculaires voisins (pour éviter les adhérences et • les complications mécaniques : un cal vicieux, une pseudar-
l’amyotrophie). throse, une tendinite des péroniers latéraux.
Après ce type de traitement, l’anatomie globale de l’arrière- Et aussi, à long terme, une arthrose subtalienne (Fig. 15) et
pied reste perturbée avec un élargissement constant du talon, parfois calcanéo-cuboïdienne, moins fréquente en cas de
contrastant avec une empreinte plantaire régulièrement normale traitement chirurgical.
au podoscope. Les complications les plus fréquentes après traitement
chirurgical sont :
Traitements chirurgicaux • les complications cutanées : désunion cicatricielle liée à une
nécrose cutanée, surtout après un abord latéral ou une
Les buts de la chirurgie sont : infection. Ce risque peut être diminué par la réduction du
• la reconstruction de l’articulation subtalienne, et parfois de temps opératoire, l’absence d’utilisation de garrot, en utilisant
l’articulation calcanéocuboïdienne ; une incision cutanée avec un angle plus obtus entre les
• la restauration de la hauteur et de la largeur du calcanéus ; parties horizontale et verticale de l’incision [44] ou en rédui-
• la correction d’un trouble d’orientation de l’arrière-pied ; sant la traction cutanée provoquée par des écarteurs (utilisa-
• et parfois la fusion subtalienne d’emblée. tion de broches [45]) ;

Appareil locomoteur 7
Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”
14-094-A-10 ¶ Fractures du calcanéus

intra-articulaire d’implants, ou même pour des fractures réduites


anatomiquement en raison des lésions des surfaces cartilagineu-
ses (surtout après lésions à haute énergie) [54] dont la cicatrisa-
tion se fait vers un fibrocartilage aux propriétés mécaniques
inférieures à celles du cartilage hyalin. En cas de traitement
orthopédique ou fonctionnel, sa fréquence est évaluée en
fonction des études entre 13 % et 80 % [39, 55-57].
En cas de traitement chirurgical, sa fréquence est plus faible,
3 % à 15 % en fonction des études [58-60].
Le tableau clinique pose peu de problèmes diagnostiques,
avec des douleurs de l’arrière-pied lors de la marche en terrain
irrégulier et une instabilité douloureuse [61].
Un scanner évalue les lésions ostéoarticulaires et analyse l’état
du couple de torsion.
Il est important de noter une certaine dissociation radioclini-
que de l’arthrose subtalienne.
Le traitement comporte des anti-inflammatoires non stéroï-
diens, des mesures de chaussage (semelles, tiges montantes), des
infiltrations. Ces mesures suffisent parfois à soulager le patient
sur de longues périodes.
Cependant, l’évolution arthrosique de ces fractures articulai-
res du calcanéus conduit pour 3 % à 13 % des patients à une
arthrodèse [62-64]. Elle peut être limitée à la subtalienne, ou
s’étendre au couple de torsion.
Le cal vicieux calcanéen extra-articulaire est, quant à lui,
Figure 15. Arthrose subtalienne postfracturaire. quasiment constamment source de problèmes : pied-plat,
disparition du bras de levier achilléen, tendinite des fibulaires,
difficulté de chaussage, etc. C’est dire l’importance initiale, si les
• les complications infectieuses : ostéite, arthrite (2 % à
conditions trophiques ne permettent pas une chirurgie de
25 %) [16, 46-49] ;
reconstruction-ostéosynthèse satisfaisante à ciel ouvert, de
• les complications neurologiques (lésion du nerf sural).
s’efforcer de prévenir au moins les cals vicieux extra-articulaires
Certaines complications sont plus fréquentes après traitement
par une réduction souvent associée à un embrochage percutané.
non chirurgical comme :
• un syndrome des loges (loge calcanéenne), par hématome En effet, le traitement d’un cal vicieux calcanéen extra-
dans la loge du muscle carré plantaire [50-52] ; articulaire est complexe. Il fait appel à une ostéotomie calca-
• un cal vicieux calcanéen entraînant : déformation de l’arrière- néenne, combinée à une arthrodèse subtalienne en cas de
pied, une tendinite des fibulaires, un conflit malléolocalca- lésions dégénératives, ce qui en fait au total une intervention
néen ; plus lourde qu’une arthrodèse subtalienne isolée.
• et surtout, à long terme, des douleurs persistantes, surtout en
terrain accidenté ou lors de la marche pied-nu, dues à une
arthrose post-traumatique de l’articulation subtalienne
(Fig. 15) et parfois calcanéocuboïdienne.
■ Conclusion
Les habituels facteurs de risque de complication sont [53] :
• une chute de plus de 3 m ; Trois quarts des fractures du calcanéus sont articulaires, le
• une chirurgie dans les 7 jours après l’accident ; plus souvent complexes, et de traitement chirurgical difficile.
• une intervention de plus de 2 h ; Les indications thérapeutiques sont à adapter au patient et au
• un garrot de plus de 1,5 h. type de fracture.
Que le traitement soit conservateur ou chirurgical, il faut
prévenir le patient qu’une fracture du calcanéus, surtout si elle
est articulaire, est une fracture grave, pouvant entraîner de

“ Point important lourdes séquelles surtout si la réduction anatomique n’est pas


obtenue, et que son traitement chirurgical peut évoluer vers des
problèmes cutanés et infectieux aboutissant parfois à des
Complications interventions itératives.
• Nécrose cutanée Il faut garder à l’esprit qu’un cal vicieux calcanéen extra-
• Infection articulaire est toujours mal toléré, et de correction complexe.
• Lésion du nerf sural Un cal vicieux thalamique peut être correctement toléré, et
• Cal vicieux calcanéen entraînant un pied-plat et ses dans le cas contraire, une arthrodèse subtalienne est à envisager.
propres complications
• Cal vicieux thalamique entraînant une arthrose
subtalienne

“ Points essentiels
■ Séquelles • Fracture grave
La séquelle la plus fréquente est l’arthrose post-traumatique • Séquelles possibles
de l’articulation subtalienne (Fig. 15) et parfois calcanéocuboï- • Éviter les cals vicieux calcanéens extra-articulaires
dienne lorsque le processus antérieur est touché. • Essayer d’éviter aussi les cals vicieux thalamiques
Elle complique surtout les fractures non opérées par incon- • Arthrodèse subtalienne : seule solution en cas
gruence subtalienne, mais elle se rencontre aussi après traite- d’arthrose subtalienne symptomatique
ment chirurgical, par réduction insuffisante, par pénétration

8 Appareil locomoteur

Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”


Fractures du calcanéus ¶ 14-094-A-10

■ Références [28] Buzzard BM, Pratt RK, Briggs PJ, Siddique MS, Tasker A, Robinson S.
Is pulsed shortwave diathermy better than ice therapy for the reduction
[1] Tetering EA, Buckley RE. Functional outcome (SF-36) of patients with of oedema following calcaneal fractures? Preliminary trial.
displaced calcaneal fractures compared to SF-36 normative data. Foot Physiotherapy 1989;12:734-42.
Ankle Int 2004;25:733-8. [29] Decoulx J, Bouretz JC, Capron JC. Le relèvement enclouage à foyer
[2] Malgaigne JF. In: Traité des fractures et des luxations. Librairie de fermé (R.E.F.F.) des fractures enfoncement thalamiques du calcanéum.
l’Académie Nationale de Médecine; 1847. p. 827-35. Réduction percutanée sous contrôle de l’amplificateur de brillance.
[3] Destot E. Traumatismes du pied et rayons X. Paris: Masson; 1911. Chirurgie 1975;101:887-900.
[4] Boelher L. Diagnosis, pathology and treatment of fractures of the os [30] Decoulx J, Charles H, Le Thai D. Fractures thalamiques du calcanéum
calcis. J Bone Joint Surg Am 1931;13:75-89. en pratique civile, Le relèvement enclouage à foyer. Rev Chir Orthop
[5] Palmer I. The mechanism and treatment of fractures of the calcaneum, 1989;75(supplI):81-3.
open reduction with the use of cancellous grafts. J Bone Joint Surg Am [31] Stulz E. Traitement sanglant des fractures par enfoncement du
calcanéum. Lyon Chir 1956;52:388-93.
1948;30:2-8.
[32] O’Farrell D, O’Byrne J, McCabe J, Stephens M. Fractures of the os
[6] Duparc J. Les fractures du calcanéum. In: Conférences d’enseignement
calcis: improved results with internal fixation. Injury 1993;24:263-5.
de la SOFCOT de 1967. Paris: Expansion Scientifique Française; 1969.
[33] Robba CA, Deans V, Iqbal MJ, Cooper JP. Comparison of non-
p. 23-51. operative and surgical treatment of displaced calcaneal fractures. Foot
[7] Duparc J, De La Caffiniere JY. Classification anatomo-clinique 2007;17:169-73.
des fractures trans-thalamiques du calcanéum. Ann Chir 1970;24: [34] Sanders R, Fortin P, DiPasquale T, Walling A. Operative treatment in
289-301. 120 displaced intra-articular displaced calcaneal fractures. Clin Orthop
[8] Duparc J, Cavagna R. Classification anatomo-clinique des fractures Relat Res 1993;290:87-95.
trans-thalamiques du calcanéum. Rev Chir Orthop 1989;75(supplI): [35] Buckley R, Tough S, McCormack R, Pate G, Leighton R, Petrie D, et al.
69-70. Operative compared with non-operative treatment of displaced intra-
[9] Duparc J. Classification anatomo-clinique des fractures trans- articular calcaneal fractures. J Bone Joint Surg Am 2002;84:1733-44.
thalamiques du calcanéum. In: Morvan G, editor. Pied et cheville : [36] Ibrahim T, Rowsell M, Rennie W, Brown AR, Taylor GJ, Gregg PJ.
imagerie et clinique. GETROA opus n°XVIII. Montpellier: Sauramps Displaced intra-articular calcaneal fractures: 15-Year follow-up of a
Médical. 1991. p. 39-42. randomised controlled trial of conservative versus operative treatment.
[10] Essex-lopresti P. The mechanism reduction techniques and results in Injury 2007;38:848-55.
fractures of the os calcis. Br J Surg 1952;39:395-419. [37] Kennedy JG, Jan WM, McGuinness AJ, Barry K, Curtin J,
[11] Warrick CK, Bremner AE. Fractures of the calcaneus with an atlas Cashman WF, et al.An outcomes assessment of intra-articular calcaneal
illustrating the various types of fractures. J Bone Joint Surg Br 1953; fractures, using patient and physician’s assessment profiles. Injury
35:33-45. 2003;34:932-6.
[12] Kempf I, Touzard RC. Rapport du 80e congrès français de chirurgie. In: [38] Parmar HV, Triffit PD, Gregg PJ. Intra-articular fractures of the
Les fractures du calcanéum. Paris: Masson; 1978. calcaneum treated operatively or conservatively. J Bone Joint Surg Br
[13] Uthéza G, Goldzak M, Chaminade B, Zographos S, Chiron P. 1993;75:932-7.
L’imagerie en trois dimensions dans les fractures thalamiques du [39] Pozo JL, Kirwan EO, Jackson AM. Long-term results of conservative
calcaneum. Validation de la classification en trois formes. Rev Chir management of severely displaced fractures of the calcaneum. J Bone
Orthop 1998;84:440-50. Joint Surg Br 1984;66:386-94.
[40] Rosenberg ZS, Feldman F, Singson RD, Price GJ. Peroneal tendon
[14] Symposium de la SOFCOT 1988, sous la direction de SR Babin. Rev
injury associated with calcaneal fractures: CT findings. AJR Am
Chir Orthop 1988;75(suppl1).
J Roentgenol 1987;149:125-9.
[15] Sanders R, Fortin P, Pasquale TD, Walling A. Operative treatment in
[41] Rosenberg ZS, Feldman F, Singson RD. Peroneal tendon injuries: CT
120 displaced intra articular calcaneal fractures. Clin Orthop Relat Res analysis. Radiology 1986;161:743-8.
1993;290:87-95. [42] Ebraheim NA, Zeiss J, Skie MC, Jackson WT. Radiological evaluation
[16] Zwipp H, Tscherne H, Thermann H, Weber T. Osteosynthesis of of peroneal tendon pathology associated with calcaneal fractures.
displaced intra-articular fractures of the calcaneus. Clin Orthop Relat J Orthop Trauma 1991;5:365-9.
Res 1993;290:76-86. [43] Bradley SA, Davies AM. Computed tomographic assessment of soft
[17] Cave EF. Fractures of the os calcis: the problem in general. Clin Orthop tissue abnormalities following calcaneal fractures. Br J Radiol 1992;
Relat Res 1963;30:64-6. 65:105-11.
[18] Atkins RM, Allen PE, Livingstone JA. Demographic features of intra- [44] Tarek H, Al-Mutairia H, Al-Zamelb S, Al-Tunaib W. Modified obtuse-
articular fractures of the calcaneum. Foot Ankle Surg 2001;7:77-84. angled lateral exposure of the calcaneum. Foot Ankle Surg 2004;10:
[19] Paley D, Hall H. Intra-articular fractures of the calcaneus: a critical 145-8.
analysis of results and prognostic factors. J Bone Joint Surg Am 1993; [45] Hart WJ, Cool P. A simple method of skin flap retraction for calcaneal
75:342-54. fracture fixation. Foot Ankle Surg 2005;11:117-9.
[20] WidenA. Fractures of the calcaneus. Acta Chir Scand 1954:188 (suppl). [46] Bezes H, Massart P, Fourquet JP. Die Osteosynthese der Calcaneur-
[21] Pape M, Kerr PS, Jackson M, Atkins RM. Fracture of the calcaneum Impressionsfraktur. Unfallheilkunde 1984;87:363.
with anterior subluxation of the subtalar joint: a previously undescribed [47] Chan S, Ip FK. Open reduction and internal fixation for dis-placed intra-
injury. Foot 1995;5:204-6. articular fractures of the os calcis. Injury 1995;26:111-5.
[22] Northover JR, Milner SA. Fracture dislocation of the calcaneum. Injury [48] Palarcík J, Bucek P, Vopelka J. Surgical treatment of selected calcaneal
2006;37:294-6. fractures. Rozhl Chir 1997;76:231-9.
[23] Rao H. A complete dislocation of the calcaneus: a case report. J Foot [49] Stromsoe K, Mork E, Hem ES. Open reduction and internal fixation in
Ankle Surg 2005;44:401-5. 46 displaced intraarticular calcaneal fractures. Injury 1998;29:313-6.
[50] Myerson M. Diagnosis and treatment of compartment syndrome of the
[24] Biga N, Thomine JM. La fracture-luxation du calcaneum. À propos de
foot. Orthopaedics 1990;13:711-7.
4 observations. Rev Chir Orthop 1977;63:191-202.
[51] Mittlmeier T, Machler G, Lob G, Mutschler W, Bauer G, Vogl T.
[25] Utheza G, Flurin PH, Colombier JA, Chiron P, Tricoire JL, Potel JF, Compartment syndrome of the foot after intraarticular calcaneal frac-
et al. Les fractures thalamiques du calcanéum : description anatomo- ture. Clin Orthop Relat Res 1991;269:241-8.
pathologique. Rev Chir Orthop 1993;79:49-57. [52] Cronier P. Les syndromes des loges du pied. Conférence d’enseigne-
[26] Chaminade B, Zographos S, Uthéza G. La double mesure de l’angle de ment AFCP, 2008.
Böhler. Justification et intérêt pronostique des mesures angulaires [53] Al-Mudhaffar CV, Prasad A, Mofidi M. Wound complications
radiologiques dans les fractures thalamiques du calcaneus. Rev Chir following operative fixation of calcaneal fractures. Injury 2000;31:
Orthop 2001;87:712-7. 461-4.
[27] Chaminade B, Zographos S, Uthéza G. Résultats de l’ostéosynthèse par [54] Lim E, Leung JP. Complications of intraarticular calcaneal fractures.
vissage simple des fractures thalamiques du calcaneus. À propos de 60 Clin Orthop Relat Res 2001;391:7-16.
cas répertoriés par tomodensitométrie préopératoire. Rev Chir Orthop [55] Crosby LA, Fitzsimmons T. Intraarticular calcaneal fractures: results of
2000;86:724-36. closed treatment. Clin Orthop Relat Res 1993;290:47-54.

Appareil locomoteur 9
Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”
14-094-A-10 ¶ Fractures du calcanéus

[56] Hermann O. Conservative therapy for fractures of the os calcis. J Bone [61] Biga N, Beccari R, Simonet J. Arthrose de la cheville et de la
Joint Surg Am 1937;19:709-18. sous-talienne. EMC-(Elsevier Masson SAS, Paris), Podologie,
[57] Slatis P, Kiviluoto O, Santavirta S. Fractures of the calcaneum. 27-025-A-25, 2005.
J Trauma 1979;19:939-43. [62] Amendola A, Lammens P. Subtalar arthrodesis using interposition iliac
[58] Benirschke S, Sangeorzan B. Extensive intraarticular fractures of the crest bone graft after calcaneal fracture. Foot Ankle Int 1996;17:
foot. Clin Orthop Relat Res 1993;292:128-34. 608-14.
[59] Buckley R, Meek R. Comparison of open versus closed reduction for [63] Flemister Jr. AS, Infante AF, Sanders RW, Walling AK. Subtalar
intraarticular calcaneal fractures: a matched cohort in workmen. arthrodesis for complications of intraarticular calcaneal fractures. Foot
J Orthop Trauma 1992;6:216-22. Ankle Int 2000;21:392-9.
[60] Sanders R. Current concepts review: displaced intraarticular fractures [64] Myerson M, Quill G. Late complications of fractures of the calcaneus.
of the calcaneus. J Bone Joint Surg Am 2000;82:225-50. J Bone Joint Surg Am 1993;75:331-41.

M. Helix-Giordanino, Chef de clinique assistant.


M.K. Nguyen, Chef de clinique assistant.
A. Rochwerger, Professeur des Universités, praticien hospitalier.
G. Curvale, Professeur des Universités, praticien hospitalier.
Service de chirurgie orthopédie et traumatologie, Centre hospitalier universitaire de la Conception, 147, boulevard Baille, 13005 Marseille, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Helix-Giordanino M., Nguyen M.K., Rochwerger A., Curvale G. Fractures du calcanéus. EMC (Elsevier
Masson SAS, Paris), Appareil locomoteur, 14-094-A-10, 2010.

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos / Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

10 Appareil locomoteur

Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”


Cet article comporte également le contenu multimédia suivant, accessible en ligne sur em-consulte.com et
em-premium.com :

1 autoévaluation
Cliquez ici

2 informations supplémentaires

Information supplémentaire 1
Cliquez ici

Information supplémentaire 2
Cliquez ici

1 iconographie supplémentaire

Iconographie supplémentaire 16
Coupe coronale.
Cliquez ici

Cliquez ici pour télécharger le PDF des iconographies supplémentaires

Rejoignez nous sur Facebook: “La radiologie pour tous”

Vous aimerez peut-être aussi